Syndrome d'Asperger

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Syndrome d'Asperger
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Les individus atteints du syndrome d'Asperger affichent souvent un intérêt intense, comme ce garçon devant cette structure moléculaire.

Traitement
Médicament Rispéridone, olanzapine, aripiprazole, fluoxétine, fluvoxamine, sertraline et méthylphénidateVoir et modifier les données sur Wikidata
Spécialité PsychiatrieVoir et modifier les données sur Wikidata
Classification et ressources externes
CISP-2 P90Voir et modifier les données sur Wikidata
CIM-10 F84.5
CIM-9 299.80
OMIM 608638
DiseasesDB 31268
MedlinePlus 001549
eMedicine 912296
MeSH D020817
MeSH F03.550.325.100
Patient UK et aspergers-syndrome Aspergers-Syndrome et aspergers-syndrome

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Le syndrome d'Asperger (prononcé /aspɛʁgəʁ/, en allemand /aspɛʁɡɐ/) est un trouble du spectre autistique qui se caractérise, comme les autres formes d'autisme, par des difficultés significatives dans les interactions sociales, associées à des intérêts restreints et des comportements répétés. Le langage et le développement cognitif sont cependant relativement préservés par rapport aux autres troubles du spectre autistique. Bien qu'elles ne soient pas retenues pour le diagnostic, une maladresse physique et une utilisation atypique du langage sont souvent rapportées[1],[2].

Ce syndrome a été nommé d'après les travaux du pédiatre autrichien Hans Asperger qui décrit en 1943 des enfants chez lesquels on constate un déficit de communication non verbale, une diminution de l'empathie, et une maladresse physique[3]. Ces travaux ne furent révélés qu'en 1981 par Lorna Wing[4], puis traduits en anglais par Uta Frith en 1991[5] et connaissent depuis une médiatisation importante.

La cause ou les causes exactes du syndrome d'Asperger sont encore inconnues. Certains chercheurs évoquent une cause génétique[1],[6],[7],[8]. La flore intestinale pourrait également être mise en cause[9],[10]. Cependant, les techniques d'imagerie cérébrale n'ont pas identifié de phénomène pathologique commun évident[1].

Lorsque le diagnostic est établi, une prise en charge pluridisciplinaire avec différentes techniques complémentaires est proposée. Cependant, l'efficacité de certaines interventions est difficile à estimer car les données sur le sujet sont encore limitées[1]. La prise en charge est centrée sur les thérapies comportementales, qui se concentrent sur des déficits spécifiques : capacités de communications faibles, routines obsessionnelles et répétées, maladresse physique[11]. La plupart des enfants s'améliorent quand ils deviennent adultes, mais des difficultés sociales et de communication peuvent persister.

Certains chercheurs comme Simon Baron-Cohen[12] et des personnes atteintes du syndrome d'Asperger[13],[14] ont posé la question de savoir si le syndrome d'Asperger doit être considéré comme une différence plutôt que comme un handicap qu'il faut traiter ou guérir.

Les limitations handicapantes, socialement en particulier, sont associées à une singularité qui se révèle parfois être une compétence exceptionnelle.

Description

Classification

L'ensemble des troubles psychologiques liés à l'autisme reste difficile à définir et leur classification fait souvent l'objet de débats multidisciplinaires. Le syndrome d'Asperger est généralement reconnu comme faisant partie des troubles du spectre autistique qui est un ensemble de troubles psychologiques présentant des caractéristiques proches et difficilement dissociables (d'où l'utilisation du terme « spectre autistique »). Sont distingués au sein de ce spectre :

Ils sont caractérisés par des troubles de la communication et des interactions sociales qui perturbent le développement de l'individu et ils sont accompagnés de comportements et de centres d'intérêt restreints et répétitifs. Les classifications ont le mérite de permettre de poser un diagnostic le moins subjectivement possible. Elles ont l'inconvénient de ne pas prendre en compte toute la complexité de la personne et de son environnement (famille).

CIM-10

La Classification internationale des maladies (CIM-10) publiée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) codifie le syndrome d'Asperger (F84.5) et le désigne en tant que « syndrome de validité nosologique incertaine, caractérisé par une altération qualitative des interactions sociales réciproques, semblable à celle observée dans l'autisme, associée à un répertoire d'intérêts et d'activités restreints, stéréotypés et répétitifs. Il se différencie de l'autisme essentiellement par le fait qu'il ne s'accompagne pas d'un retard ou d'une déficience du langage ou du développement cognitif. » La plupart des sujets présentant ce trouble ont une intelligence normale, mais ils sont habituellement maladroits. Les anomalies persistent souvent à l'adolescence et à l'âge adulte et ne semblent guère influencées par l'environnement.

La psychopathie autistique et le trouble schizoïde de l'enfance peuvent être inclus. La schizophrénie simple (F20.6), la personnalité anankastique (F60.5), le trouble de l'attachement de l'enfance (F94.1 et F94.2), le trouble obsessionnel compulsif (F42) et le trouble schizotypique (F21) doivent être exclus.

DSM-IV

Le Manuel diagnostic et statistique des troubles mentaux (DSM-IV) est une classification très générale des troubles psychiatriques et apparentés faite par l'Association américaine de psychiatrie. C'est pourtant la référence la plus souvent désignée pour définir ce syndrome, DSM-IV F84.5 [299.80] syndrome d'Asperger :

  1. Altération qualitative des interactions sociales, comme en témoignent au moins deux des éléments suivants :
    1. altération marquée dans l'utilisation, pour réguler les interactions sociales, de comportements non verbaux multiples, tels que le contact visuel, la mimique faciale, les postures corporelles et les gestes
    2. incapacité à établir des relations avec les pairs correspondant au niveau du développement
    3. le sujet ne cherche pas spontanément à partager ses plaisirs, ses intérêts ou ses réussites avec d'autres personnes (p. ex. il ne cherche pas à montrer, à désigner du doigt ou à apporter les objets qui l'intéressent)
    4. manque de réciprocité sociale ou émotionnelle
  2. Caractère restreint, répétitif et stéréotypé, des comportements, des intérêts et des activités, comme en témoigne au moins un des éléments suivants :
    1. préoccupation circonscrite à un ou plusieurs centres d'intérêt stéréotypés et restreints, anormale soit dans son intensité, soit dans son orientation
    2. adhésion apparemment inflexible à des habitudes ou à des rituels spécifiques et non fonctionnels
    3. maniérismes moteurs stéréotypés et répétitifs (par exemple battements ou torsions des mains ou des doigts, mouvements complexes de tout le corps)
  3. La perturbation entraîne une altération cliniquement significative du fonctionnement social, professionnel, ou dans d'autres domaines importants.
  4. Il n'existe pas de retard général du langage significatif sur le plan clinique (p.ex. le sujet a utilisé des mots isolés vers l'âge de 2 ans et des phrases à valeur de communication vers l'âge de 3 ans).
  5. Au cours de l'enfance, il n'y a pas eu de retard significatif sur le plan clinique dans le développement cognitif ni dans le développement, en fonction de l'âge, des capacités d'autonomie, du comportement adaptatif (sauf dans le domaine de l'interaction sociale) et de la curiosité pour l'environnement.
  6. Le trouble ne répond pas aux critères d'un autre trouble envahissant du développement spécifique, ni à ceux d'une schizophrénie.

Les critères de diagnostic du DSM-IV ont suscité quelques réserves techniques. En particulier, Tony Attwood formule deux critiques principales de ces critères[15]. Premièrement, le DSM-IV fait de l'autisme et du syndrome d'Asperger deux diagnostics incompatibles (avec une règle hiérarchique faisant qu'en cas de double diagnostic d'autisme et de syndrome d'Asperger, le diagnostic d'autisme l'emporte). Le DSM-IV distingue l'autisme du syndrome d'Asperger sur la base du retard du langage, un critère fragile et qui perd toute pertinence chez les adolescents et les adultes. La deuxième réserve de Tony Attwood porte sur le point D, qui exclut les enfants ayant un retard du langage du diagnostic du syndrome d'Asperger. Dans les faits, beaucoup d'enfants avec le syndrome d'Asperger ont eu un retard du langage. De plus, l'exemple que donne le DSM-IV correspond bel et bien à un enfant ayant un retard du langage.

DSM-5

Dans la nouvelle version du Manuel diagnostic et statistique des troubles mentaux, le syndrome d'Asperger n'est plus classé en tant que trouble à part, et, à la place, est classé dans la section du trouble du spectre autistique (TSA). Sous cette nouvelle proposition de classification, les cliniciens noteraient la sévérité des symptômes cliniques présents dans le TSA (sévère, moyen ou modéré). Cette position est contestée par certains cliniciens qui préfèrent en rester dans la définition du DSM-IV.

CFTMEA

La référence française, 1.03 Syndrome d'Asperger, définit la « présence d'un syndrome autistique sans retard du développement cognitif et surtout du développement du langage. L'autonomie de ce syndrome par rapport à l'autisme infantile, et notamment aux formes d'autisme dites « de haut niveau » est discutée. C'est notamment dans de tels cas qu'ont été décrites des capacités particulières dans certains domaines (mémoire, calcul, etc.), isolées de l'ensemble du fonctionnement psychique[16]. »

Diagnostic

Le syndrome d'Asperger est considéré comme se situant dans la partie haute du spectre des troubles autistiques, à la différence de l'autisme de Kanner, encore appelé autisme « classique ». La différence principale entre l'autisme de Kanner et le syndrome d'Asperger est l'absence de trouble du langage, ce qui facilite la prise en charge thérapeutique et éducative.

Au sein même de la partie haute du spectre autistique, il n'existe pas de consensus sur les critères qui distingueraient le syndrome d'Asperger de l'autisme de haut niveau, ni même sur la nécessité de distinguer autisme et syndrome d'Asperger. Dans un bon nombre de cas, il se révèle difficile de trancher entre l'autisme de haut niveau et le syndrome d'Asperger (ceci est par exemple le cas du conférencier et auteur de livres sur le syndrome d'Asperger, Stephen Shore). Les critères de distinction entre l'autisme de haut niveau et le syndrome d'Asperger pourraient être :

L'hyperacousie est présente avec une forte prévalence dans le syndrome d'Asperger[17].
  • un Asperger ne connaît pas de retard du langage, ce qui est le cas dans l'autisme de haut niveau ;
  • un Asperger présente un QI verbal supérieur au QI performance, à l'inverse d'un autiste de haut niveau ;
  • un individu atteint du syndrome d'Asperger souffrirait globalement moins de difficultés dans les interactions sociales ;
  • le syndrome d'Asperger s'accompagne souvent de traits plus marqués tels que l'hypersensibilité à certains bruits ou aliments, dysgraphie, élocution très particulière (ton de la voix, prosodie, tendance au langage très formalisé même chez les enfants), propension aux routines répétitives et maladresse physique ;
  • l'hyperacousie est présente dans 69 % des cas et les acouphènes dans 35 % des cas d'après une étude épidémiologique sur 55 patients[17]. L'hypersensibilité auditive est donc un trouble fréquent dans le syndrome mais souvent non détecté et non pris en charge malgré l'existence de thérapies sonores.

Carol Gray et Tony Attwood ont proposé dans les années 1990 des critères de diagnostic[Lesquels ?], non reconnus officiellement, tenant compte des découvertes récentes[18],[19].

Causes

Les causes de l'autisme d'Asperger demeurent inconnues. En témoigne le récent rapport du comité de la revue scientifique de renommée mondiale Nature : Autism, the enigma[20]. L'éditorial s'ouvre sur cette phrase : « Malgré les progrès réalisés, les efforts pour élucider comment les gènes et l'environnement influencent le développement de l'autisme sont encore loin d'atteindre leur but[21]. »

Épidémiologie

Le taux de prévalence du syndrome d'Asperger peut varier de 2,5 à 36 pour 10 000[22]. Le syndrome d'Asperger représenterait environ 10 % des TED[23]. Pour des raisons toujours discutées, le taux de prévalence des TED a tendance à augmenter au fil du temps. Elle n'est pas expliquée à ce jour. Diverses hypothèses explicatives sont actuellement étudiées (élargissement des critères de diagnostic, meilleure connaissance de la pathologie par les médecins et leurs familles, changement des conditions environnementales).

Le syndrome est diagnostiqué chez 3 à 4 garçons pour une fille[24] mais un écart généralement plus faible (répartition égale), parfois plus fort (jusqu'à 9 garçons pour une fille)[24],[25], est avancé par différents chercheurs pour la répartition réelle (comptant les non-diagnostiqués).

Évaluation et prise en charge selon les pays

Belgique

La situation est intermédiaire entre les situations française et québécoise. De nombreuses associations de parents d'enfants Asperger et autistes existent et un centre de diagnostic — le SUSA — a été créé. L’enseignement officiel, tel qu’il est organisé en Belgique francophone, n'offre pas un encadrement scolaire suffisant pour tous ces enfants. Pour les adultes, presque rien n'existe, si ce n'est le SUSA[26]. Dans la région flamande, un enfant Asperger peut compter sur l'enseignement intégré à l'école élémentaire et dans le secondaire. Cela inclut deux heures de cours par semaine avec un enseignant spécialisé. Dans l'enseignement secondaire par exemple, l'élève Asperger bénéficie de temps supplémentaire aux examens, peut passer des examens séparément et recevoir une information concernant les relations avec les personnes de son âge[réf. souhaitée].

Canada

Le syndrome d'Asperger est bien connu du grand public au Canada, ce qui fait dire à certains qu'il y a eu des diagnostics abusifs. Laurent Mottron écrit « Une épidémie de syndrome d'Asperger liée à la capacité du diagnostic de TED de générer des services, et à sa notoriété médiatique, s'est donc répandue au Québec ces dernières années[27] ». D'après lui, cette hausse du nombre de diagnostics a conduit à réviser le dossier de nombreuses personnes, atteintes du syndrome, bénéficiant de prestations sociales.

France

Le syndrome eut du mal à être reconnu et ne l'est pas encore totalement. Il peut être ignoré par les professionnels, parfois réticents à annoncer le diagnostic à cause d'orientations théoriques personnelles ; le syndrome d'Asperger n'existe pas en tant qu'entité distincte dans les précédentes versions de la CFTMEA et n'y a été individualisé que dans la dernière version (année 2000). Notons que les termes « dysharmonie de développement », « dysharmonie d'évolution », « dysharmonie évolutive », « dysharmonie psychotique », « trouble complexe et multiple du développement (MCDD Multiple-complex Developpemental Disorder) » sont souvent utilisés en France pour décrire les troubles autistiques. Ces termes ne figurent pas dans la nomenclature internationale CIM10[28] et ne devraient plus être utilisés, selon les recommandations. De fait, depuis quelques années, certaines associations dénoncent des diagnostics de « dépression infantile » qui sont de plus en plus souvent prononcés à tort, en lieu et place des anciennes « dysharmonies »[29][source insuffisante].

L'approche française se défait néanmoins progressivement d'une imprégnation psychanalytique qui propose une prise en charge singulière du diagnostic et de la prise en charge de ce syndrome.

L'avis No 102 du Comité consultatif national d'éthique du a officiellement reconnu les chiffres de 350 000 à 600 000 autistes en France, soit entre 0,6 % et 1 % de la population, ainsi que les multiples difficultés et déficiences du système français de prise en charge.

Mécanismes

Plusieurs représentations conceptuelles ont été proposées pour rendre compte du syndrome d'Asperger. Parmi elles :

  • une « faible cohérence centrale », théorie émise par Uta Frith en 1989, puis largement remise en cause ;
  • une anomalie liée à la théorie de l'esprit, incapacité à comprendre normalement ce qui est émis par l'autre (selon Uta Frith & Simon Baron-Cohen), ou incapacité à émettre des éléments recevables par l'autre donc à être compris normalement (selon Tony Attwood) ;
  • un cerveau « hypermasculin » (selon Simon Baron-Cohen).

Théorie de l'esprit

L'utilisation du principe de théorie de l'esprit dans le cadre de l'autisme date de 1985 avec la publication de l'article Les enfants autistes ont-ils une « théorie de l'esprit » ? (en anglais)[30]. La conclusion tirée des expériences est l'existence d'un déficit spécifique indépendant du niveau intellectuel. Les auteurs précisent dans l'article « nos résultats renforcent fortement l'hypothèse selon laquelle les enfants autistes considérés à l'échelle du groupe échouent à employer la théorie de l'esprit »[31].

Ce n'est que plus tard que cette hypothèse est affinée dans le cadre du syndrome d'Asperger et plusieurs chercheurs dont Uta Frith et son élève Simon Baron-Cohen le lient plus spécifiquement à l'attribution de fausses croyances[réf. souhaitée].

Pourtant les personnes diagnostiquées avec un syndrome d'Asperger atteignent le même niveau de performance que les sujets contrôles à certains tests de la théorie de l'esprit, et cette interprétation est inversée plus tard par Tony Attwood et Carol Gray qui pensent qu'elles présentent une difficulté d'expression et une souffrance née de l’incompréhension des autres :

« Ce n’est pas qu’ils ont nécessairement une incompréhension de ce que l’autre peut ressentir (mauvaise théorie de l’esprit, ToM = Theory of Mind) mais qu’ils ne savent pas mettre en application ces informations, et/ou ne savent pas exprimer ce qu’ils ressentent.

Un Aspie pourra savoir qu’il devrait exprimer tel ou tel sentiment dans une circonstance particulière, mais ne saura pas comment l’exprimer, c’est-à-dire quelle attitude choisir. La solution proposée par Attwood est donc l’apprentissage d’attitudes types correspondant à des circonstances précises (exemple : apprendre à s’excuser en cas d’impair, se construire des phrases-types, etc.).

En conséquence de cette difficulté d’expression, les Aspies souffrent aussi de l’incompréhension des autres, ou plutôt de la fausse croyance qu’ont les autres de les avoir compris[32].[source insuffisante] »

Cerveau hypermasculin

En 2002, Simon Baron-Cohen publie un article qui sera traduit en français en 2004 sous le titre « L’autisme : une forme extrême du cerveau masculin ? »[33].

Il propose que le syndrome d'Asperger, et l'autisme de façon générale, serait la manifestation d'un « cerveau hypermasculin » (« « extreme male brain » theory of autism »)[34].

Il s'appuie sur le principe d'une plus forte propension masculine à s'intéresser aux « systèmes mécaniques » qu'aux mécanismes de l'échange social. Une expérience montre par exemple qu'à l'âge d'un jour[35], les garçons s'intéressent plus aux représentations de systèmes mécaniques qu'aux représentations de visages, et inversement pour les filles.

Simon Baron-Cohen parle de cerveau masculin plus apte à « systémiser » et de cerveau féminin plus apte à « empathiser » ; et sur la base d'un questionnaire lié soit à l'un soit à l'autre, a réalisé des tests dont il ressort que, dans le cas du syndrome d'Asperger, l'empathisation apparait comme défaillante alors que la systémisation semble au contraire plus développée. C'est dans ce contexte qu'il parle de cerveau hypermasculin, et il explique que cette théorie vient concurrencer celle d'un faible niveau de cohérence centrale émise par Uta Frith en 1989 sur la base de leurs travaux communs.

Des études montrent que les enfants exposés à une concentration élevée de testostérone lors de la vie fœtale sont plus susceptibles de présenter des traits autistiques[36],[37].

Histoire et société

Historique

À partir des années 1920, différents concepts[38] se font jour dans la littérature médicale pour décrire des traits de personnalité, des comportements semblables à ce que décrit le psychiatre autrichien Hans Asperger dans psychopathie autistique de l'enfance[3] qui est considéré comme la première identification du syndrome. Dans ce texte proposé à publication le 8 octobre 1943, mais effectivement publié en 1944, H. Asperger a décrit le comportement particulier de 4 enfants de sa clinique et a utilisé la terminologie d'autisme indépendamment de son confrère Leo Kanner qui a identifié la même année aux États-Unis l'autisme infantile (ce qui a longtemps été la seule définition acceptée de l'autisme).

La description de la psychopathie autistique d'Asperger, bien que rattachée aujourd'hui aux troubles du spectre autistique (TSA), est à l'origine difficilement comparable à l'autisme infantile de Kanner. Élaborée en pleine période d'eugénisme nazi, alors que les handicapés étaient stérilisés ou tués, la description d'Asperger s'attache tout particulièrement à défendre la valeur des individus autistes, en mettant clairement en avant leur potentiel, au-delà de la lourdeur du handicap :

« Nous sommes convaincus que les personnes autistes ont leur place dans la communauté sociale. Ils s'acquittent parfaitement de leurs tâches, peut-être mieux que n'importe qui, et nous parlons ici d'individus qui, dans leur enfance, ont eu les pires difficultés et ont causé d'innombrables soucis à leurs soignants[39]. »

En 1981, un an après la mort de Hans Asperger, la psychiatre anglaise Lorna Wing a publié une étude concernant 34 cas d'enfants autistes de haut niveau[4].

Utilisant le terme de « syndrome d'Asperger », elle a popularisé cette approche, et depuis lors les recherches sur l'autisme de haut niveau se multiplient notamment dans les pays anglophones, contribuant à faire connaître le syndrome d'Asperger au grand public. On lui attribue souvent la première utilisation de l'appellation de « syndrome d'Asperger », mais d'après un journal japonais de médecine clinique, la première utilisation en anglais vient du sociologue allemand, Gerhard Bosch[40], qui a aussi écrit sur le sujet dès 1962[41].

L'article de Lorna Wing modifia et étendit légèrement la conception qu'Asperger se faisait de ce que l'on a depuis appelé syndrome d'Asperger. Par exemple elle précisa que certains individus affectés par ce syndrome pouvaient connaître des difficultés d'apprentissage, ce qu'Asperger ne mentionna plus dans ses textes postérieurs à celui de 1944[38].

Parallèlement, toute une « culture Aspie » s'est mise en place, à travers des sites internet, des associations, des publications autobiographiques.

Suite à un célèbre article de Steve Silberman dans Wired, « The Geek Syndrome »[42], le nom de « syndrome geek » est aussi employé de manière inappropriée en référence au syndrome d'Asperger.

Personnalités

Certaines personnalités connues présentent ou présenteraient un syndrome d'Asperger (voir « expression autistique » pour une liste plus complète) :

Œuvres sur le sujet

Autobiographies

Livres, témoignages et essais

  • L'empereur c'est moi, Hugo Horiot, (ISBN 2-91336-658-9)
  • Je suis né un jour bleu, Daniel Tammet, (ISBN 2-29001-143-6)
  • Embrasser le ciel immense : le cerveau des génies, Daniel Tammet, (ISBN 2-35204-075-2)
  • Penser en images et autres témoignages sur l'autisme, de Temple Grandin
  • Une épée dans la brume - Syndrome d'Asperger et espoir : la singularité d'une différence invisible, éditions Anne Carrière, 2011, de Nicole Damaggio, en collaboration avec sa fille, Anneclaire, atteinte du syndrome d'Asperger, (ISBN 978-2-8433-7612-2)
  • Les Psychopathies autistiques pendant l'enfance, Hans Asperger, (ISBN 2-84324-049-2)
  • Le Syndrome d'Asperger, et l'autisme de haut niveau, de Tony Attwood, (ISBN ISBN 2-10-007918-2[à vérifier : ISBN invalide])
  • Toi qu'on dit autiste : le syndrome d'Asperger expliqué aux enfants, Claire Grand, L'Harmattan 2012, (ISBN 978-2-296-96818-9)
  • Sexualité et syndrome d'Asperger, Isabelle Hénault, (ISBN 2-8041-4887-4)
  • Le sortir de son monde - Le combat d'une mère pour son enfant autiste (syndrome d'Asperger) de Florentine Leconte, Michel Lafon, 2011, (ISBN 978-2-7499-1480-0)
  • L'Autisme, une autre intelligence : diagnostic, cognition et support des personnes autistes sans déficience intellectuelle, Laurent Mottron, (ISBN 2-87009-869-3)
  • Les nombreux visages du syndrome d'Asperger, Maria Rhode, Trudy Klauber, 2012, Ed.: Hublot, Coll.: Tavistock clinic, (ISBN 2912186390)
  • L'Asperger au féminin. Comment favoriser l'autonomie des femmes atteintes du syndrome d'Asperger, Rudy Simone [traduction française de Aspergirls: Empowering Females with Asperger Syndrome (OCLC 495780204)], 2013, éditions De Boeck, (ISBN 2804175480)
  • Comprendre les personnes autistes de haut niveau. Le syndrome d'Asperger à l'épreuve de la clinique, Peter Vermeulen, préfacé par Bernadette Rogé. Dunod, 2009 pour la version française, (ISBN 978-2-10-052672-7)
  • Il était une fois le syndrome d'Asperger. Témoignage d'une mère (ISBN / 2-915680-05-1) avril 2005, Anne Isabelle, Les éditions de l'officine
  • Il était une fois un Asperger devenu grand. Échanges entre une mère et son fils, un livre à deux (ISBN/978-2-35551-169-1) mars 2013, Anne Isabelle, Les éditions de l'officine.

Romans

  • L'Enfant bleu de Henry Bauchau
  • Le Bizarre Incident du chien pendant la nuit de Mark Haddon.
  • Millenium de Stieg Larsson. C'est dans le premier tome de la trilogie de Larsson (voir pour l'édition française à la page 498) que le lecteur apprend que l'héroïne Lisbeth Salander souffre probablement d'une forme du syndrome d'Asperger. Puis, dans le tome 2, au cours d'une conversation entre Mikael Blomkvist et l'ancien tuteur de Lisbeth, Holger Palmgren, le lecteur peut se faire une juste idée de la personnalité de Lisbeth à travers ses agissements dans les deux premiers tomes du roman. On y apprend qu'elle a une mémoire eidétique, qu'elle est imbattable aux échecs, qu'elle adore les énigmes, qu'elle est incollable dans certaines formes de tests d'intelligence, qu'elle communique très mal avec autrui. Cependant, Holger Palmgren aura soin de noter : « Si tu lis les descriptions cliniques des patients atteints du syndrome d'Asperger, il y a certaines choses qui collent parfaitement avec Lisbeth, mais il y en a autant qui ne collent pas du tout. »
  • Gabriel d'Elisabeth Motsch
  • La Bécassine de Wilson d'Elisabeth Motsch. L'auteur y raconte la difficulté à trouver un suivi médical adapté à son enfant atteint du syndrome d'Asperger.
  • Les Mots des autres de Clare Morral, Fayard, 2009. On apprend à la fin du roman que l'un puis deux des personnages ont probablement développé cette forme de différence.
  • Le Tailleur de pierre de Camilla Läckberg. Le troisième tome de la romancière présente un personnage atteint du syndrome d'Asperger, Morgan, développeur informaticien qui a appris à reconnaître les émotions grâce à des dessins de sa mère.
  • Dans Courir avec des ciseaux d'Augusten Burroughs, le frère du jeune héros est atteint du syndrome d'Asperger et est extrêmement doué en mécanique.
  • Le Monde de Marcelo, de Francisco X. Stork, qui raconte la vie d'un adolescent souffrant du syndrome d'Asperger, et développant un grand intérêt pour la religion et en particulier, pendant un été, son expérience du monde du travail « normal », sur l'injonction de son père qui refuse qu'il vive en marge de la société.
  • The Half-Life of Planets (Deux têtes dans les étoiles) d'Emily Franklin et Brendan Halpin, dont l'un des deux personnages principaux est un adolescent qui est pleinement conscient de souffrir de ce syndrome. Le roman décrit la construction d'une relation amoureuse vue alternativement par ses deux protagonistes.
  • Le théorème du homard de Graeme Simsion [ISBN 978-2841117208]

Multimédia

  • Mind reading: the interactive guide to emotions DVD-ROM produit par le Centre de recherche sur l'autisme à l'université de Cambridge (le Cambridge University Autism Research Centre).

Filmographie

Personnages de séries télévisées

De nombreux personnages de séries télévisées souffrent du syndrome d'Asperger (ou présentent des similarités de symptômes), preuve que cette pathologie possède un certain attrait dans la culture populaire. Voici une liste de ces personnages :

Jeux vidéo

  • River, personnage féminin du jeu vidéo To the Moon (Freebird Games - 2011), est atteinte de ce syndrome. Elle a des troubles de la communication et est obsédée par la fabrication d'origamis en forme de lapin. Le syndrome d'Asperger n'est pas explicitement cité, mais son compagnon est invité à lire un livre de Tony Attwood afin de mieux comprendre sa maladie.

Notes et références

  1. a b c et d (en) McPartland J, Klin A, « Asperger's syndrome », Adolesc Med Clin, vol. 17, no 3,‎ , p. 771–88 (PMID 17030291, DOI 10.1016/j.admecli.2006.06.010)
  2. (en) Baskin JH, Sperber M, Price BH, « Asperger syndrome revisited », Rev Neurol Dis, vol. 3, no 1,‎ , p. 1–7 (PMID 16596080)
  3. a et b Titre original : (de) Die “Autistischen Psychopathen” im Kindesalter [lire en ligne]
  4. a et b (en) Lorna Wing, « Asperger's syndrome: a clinical account », Psychological medicine, vol. 11, no 1,‎ , p. 115-29 (lire en ligne)
  5. a et b dans Autism and Asperger Syndrome (ISBN 978-0521386081)
  6. (en) Matson JL, Minshawi NF, Early intervention for autism spectrum disorders: a critical analysis, Amsterdam, Elsevier Science, (ISBN 0-08-044675-2), « Etiology and prevalence », p. 33
  7. (en) Klauck SM, « Genetics of autism spectrum disorder », Eur J of Hum Genet, vol. 14, no 6,‎ , p. 714–720 (DOI 10.1038/sj.ejhg.5201610, lire en ligne [PDF])
  8. Chromosome 6 humain
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