Francis Jeanson

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Francis Jeanson
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Fonction
Président
Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Lyon
-
Pierre Doueil (d)
Hugues Taÿ (d)
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 87 ans)
ArèsVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Faculté des lettres de Bordeaux (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Autres informations
Conflit
Distinction

Francis Jeanson, né à Bordeaux le , mort à Arès le , est un philosophe français, notamment connu pour son engagement en faveur du FLN pendant la Guerre d'Algérie.

Biographie[modifier | modifier le code]

Lors de la Seconde Guerre mondiale, après des études de philosophie à la faculté des lettres de Bordeaux, il s'évade par l'Espagne pour fuir le STO et rejoint l'armée française de la Libération en 1943[1].

Reporter à Alger républicain en 1945, il rencontre Albert Camus. En 1947, il est l'auteur d'un livre qui deviendra un classique, Le Problème moral et la pensée de Jean-Paul Sartre. Sartre lui confie la gérance de la revue Les Temps modernes de 1951 à 1956. C'est Jeanson lui-même qui y écrit la critique de L'Homme révolté, qui brouilla pour de bon Sartre et Camus.

Il se lie d'amitié avec Emmanuel Mounier, qui lui ouvre en 1948 les portes de la revue Esprit, où règne alors un certain « philocommunisme », et qui facilite son entrée dans le sérail intellectuel de l'après-guerre. Mounier le fait également entrer au comité de lecture des éditions du Seuil et le recommande auprès de son directeur littéraire, Paul Flamand. Lorsqu'en mars 1950, Mounier décède, Albert Béguin qui préparait au Seuil le lancement de la collection « Écrivains de Toujours »[2] quitte l'éditeur pour la revue Esprit. C'est Jeanson qui est choisi pour prendre sa suite à la tête de cette série de vulgarisation. L'ambition de diffuser la culture au plus grand nombre gagnera en densité grâce à lui. Entre 1951 et 1956, plus de 30 titres paraissent dans "Ecrivains de toujours".

À partir de 1957, au plus fort de la guerre d'Algérie, il met en pratique ses idéaux anticolonialistes en créant le Réseau Jeanson, chargé de transporter des fonds à destination du FLN. Il est alors le camarade de lutte et compagnon de Hélène Cuenat. Son réseau clandestin de militants sera démantelé en 1960. En fuite à l'étranger, Francis Jeanson sera jugé par contumace, reconnu coupable de haute trahison et condamné en octobre 1960 à dix ans de réclusion.

Il revient s'installer à Paris à l'occasion de son amnistie, en 1966, puis travaille avec le Théâtre de Bourgogne (dirigé par Jacques Fornier) et est chargé de préfigurer la politique culturelle de la Maison de la culture de Chalon-sur-Saône (1967-1971). Il propose et élabore à travers cette expérience la notion de « non public », qui sera reprise en mai 1968 dans la « Déclaration de Villeurbanne », dont il est le principal rédacteur.

Sollicité par des psychiatres, il mène ensuite des interventions pour une psychiatrie ouverte, une « psychiatrie du sujet », et crée notamment la SOFOR (Sud Ouest Formation Recherche), qui développe des actions de formation auprès du personnel soignant[3].

De 1984 à 1987, il est président du conseil d'administration du Conservatoire national supérieur de musique de Lyon[4]. En 1992, il devient président de l'Association Sarajevo, en soutien au peuple bosniaque, et se porte candidat sur la liste « L'Europe commence à Sarajevo » du professeur Léon Schwartzenberg pour les élections européennes de 1994.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Signification humaine du rire, Seuil 1950
  • Montaigne par lui-même, Seuil, coll. "Écrivains de toujours", 1951
  • La Phénoménologie, Téqui, 1952
  • La vraie vérité, suivi de La Récrimination, Seuil, 1954
  • Sartre par lui-même, Seuil, coll. " Écrivains de toujours ", 1955
  • L'Algérie hors la loi, en collaboration avec Colette Jeanson, Seuil, 1955
  • Notre guerre, Éditions de Minuit, 1960
  • La Révolution algérienne, problèmes et perspectives, Feltrinelli, 1962
  • Lignes de départ, Seuil, 1963
  • La Foi d'un incroyant, Seuil, 1963 - (ISBN 2020043998)
  • Lettre aux femmes, Seuil, 1965
  • Le Problème moral et la pensée de Sartre, Lettre-préface de Jean-Paul Sartre, suivi de Un quidam nommé Sartre, Seuil 1965 (Nouvelle édition du livre de 1947)
  • Sartre, Desclée De Brouwer, coll. "Les écrivains devant Dieu", 1966
  • Simone de Beauvoir ou l'entreprise de vivre, Seuil 1966
  • La Foi, avec Paul Toinet, Beauchesne, 1969
  • L'action culturelle dans la cité, Seuil, 1973 - (ISBN 2020021900)
  • Sartre dans sa vie : biographie, Seuil, 1974 - (ISBN 2020021161)
  • Discours sans méthode, entretiens avec Henri Laborit, Stock, 1978
  • Éloge de la psychiatrie, Seuil 1979 - (ISBN 202005311X)
  • La Psychiatrie au tournant, Seuil 1987 - (ISBN 2020097516)
  • Algéries, Seuil 1991 - (ISBN 2020128616)
  • Une exigence de sens (trois conversations avec Dominique-Emmanuel Blanchard), Éditions Le Bord de l'eau, 1997
  • Sartre, Seuil, 2000
  • Entre-deux, entretiens avec Christiane Philip, Éditions Le Bord de l'eau 2000
  • Notre guerre, Berg International 2001 (ISBN 2911289358)
  • Quelle formation, pour quelle psychiatrie ? Vingt ans d'expérience de la SOFOR, Erès, 2004 (ISBN 978-2749203621). Ouvrage collectif sous la direction de F. Jeanson.
  • La culture pratique du monde, avec Philippe Forest et Patrick Champagne, Éditions Cécile Defaut, 2005
  • Escales, inédits, Éditions Le Bord de l'eau 2008-2009

Participation ouvrage collectif[modifier | modifier le code]

Sur Francis Jeanson[modifier | modifier le code]

Filmographie[modifier | modifier le code]

  • Figure sous le pseudonyme "Alexandre" dans l'ouvrage de Maurienne "Le déserteur", livre interdit lors de sa publication en 1960, réédité en 2005 par les éditions L'Echappée.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Jeanson, dissident de la gauche intellectuelle, Marie-Pierre Ulloa
  2. Francis Jeanson et la revue Esprit 1. Entre Sartre et Mounier. Les intellectuels et la guerre d'Algérie, Marie-Pierre Ulloa, esprit.presse.fr, 16 mars 2012
  3. « Nos finalités », sur sofor.net (consulté le ).
  4. France. « Décret du M. Jeanson Francis est nommé président du conseil d'administration du Conservatoire national supérieur de musique de Lyon » [lire en ligne]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]