Explosion de gaz

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Recherche de victimes avec chien dans les décombres de l'Explosion de l'Humberto Vidal à Porto Rico en novembre 1996.
Le centre historique de Theux dévasté après l'explosion de gaz de 1997.

Une explosion de gaz est un accident qui se produit lorsque le mélange carburant-comburant se situe dans les limites d'explosivité dans l'air et que le mélange est mis à feu de manière fortuite (enclenchement du chauffage, allumage de l'éclairage, sonnerie…) ou intentionnelle (suicide ou attentat).

Afin d'éviter ces accidents dont les conséquences peuvent être catastrophiques, on incorpore dans les gaz domestiques (gaz de ville, gaz naturel, butane, propane…) des molécules odorantes à l'état de traces (éthanethiol, éthylmercaptan, tétrahydrothiophène...).

Le gaz qui peut s'accumuler dans des espaces confinés (caves, égouts, habitations...), parfois en quantités importantes, provoque des explosions dévastatrices qui peuvent détruire des quartiers entiers. Même s'ils ne sont pas détruits par l'explosion, les bâtiments peuvent subir une déformation irrémédiable de leur structure et doivent être démolis.

Explosions notables dans des bâtiments privés ou professionnels[modifier | modifier le code]

Ces explosions sont généralement très meurtrières car elles sont situées dans des zones fortement habitées et elles entraînent des destructions de bâtiments.

Ci-après des explosions notables par pays et ayant eu lieu dans des bâtiments d'habitation ou des usines:

Algérie[modifier | modifier le code]

  • À Tlemcen, le , sept étudiants de l'École Préparatoire en Sciences et Techniques aux Grandes Écoles d'Ingénieur (CPGE) et une employée des œuvres sociales ont été tués lors d’une explosion de gaz qui a soufflé littéralement le restaurant de la cité universitaire Bekhti-Abdelmadjid, située au centre-ville de Tlemcen, au moment où ils étaient attablés pour le dîner, à 19h40. L’accumulation de gaz au niveau du vide sanitaire situé près de la cuisine serait à l’origine de la très forte déflagration entendue d’ailleurs à plusieurs kilomètres à la ronde, provoquant l’effondrement total de l’édifice qui a enseveli les malheureux étudiants et la travailleuse affectée à la cuisine. Même les poutres et les murs des installations annexes ont été fissurés, ce qui démontre que l’explosion a été très forte, endommageant de nombreux équipements. Les étudiants, ayant senti l'odeur du gaz 15 jours avant la catastrophe, dénoncent un laisser-aller total de la part de la direction qui a été avertie[1],[2].

Angleterre[modifier | modifier le code]

  • À Londres, en 1865, l'explosion du gazomètre de l'usine de Three Elms fit douze morts et de nombreux blessés. Cette grave explosion fit pour la première fois douter la population de la sécurité des installations du gaz d'éclairage tout récemment inventé[3].

Autriche[modifier | modifier le code]

Après l'incendie du Ringtheater le .
  • À Vienne, le , entre 384 et 449 personnes périssent dans l'Incendie du Ringtheater. Par défaillance des dispositifs d'allumage électro-pneumatique, du gaz s'est échappé et a explosé lors d'une tentative d'allumage.

Belgique[modifier | modifier le code]

Chine[modifier | modifier le code]

  • Le , une explosion à Yinchuan dans une rue passante à la suite d'une fuite d'un réservoir de gaz de pétrole liquéfié à l'intérieur de la cuisine du restaurant, faisant 31 morts[6].

Corée du Sud[modifier | modifier le code]

  • Le , une canalisation de gaz fut percée accidentellement avec une excavatrice par des ouvriers sur le chantier du métro de la ville de Daegu, Corée du Sud. 103 personnes furent tuées, dont 60 enfants se rendant à l'école ; 190 personnes furent blessées. Quatre immeubles ont été détruits par l'explosion et dix autres endommagés[7].

Espagne[modifier | modifier le code]

États-Unis[modifier | modifier le code]

France[modifier | modifier le code]

  • À Auch, le à 3h06, un immeuble de sept niveaux, vingt-quatre appartements et un garage automobile en rez-de-chaussée, est soufflé par une explosion de gaz. La catastrophe fait 14 morts et 8 blessés retrouvés dans les décombres. Gaz de France est reconnu civilement responsable en qualité de personne morale et condamné en 1976 par la cour de cassation à verser d'importants dommages-intérêts aux parties civiles[8].
  • À Argenteuil, le à 13h48, la tour B, dite « La Lucille » au cœur du quartier du Val-d’Argent-Nord, est déjà en cours d'évacuation à cause d'un départ de feu lorsqu'elle explose faisant 21 morts, dont 2 pompiers, et 128 blessés[9]. C'est le plus grave accident dû au gaz jamais survenu en France[10].
  • À Marseille, le , au carrefour des boulevards Périer et Michelet, une explosion de gaz provoque la mort de 6 personnes, dont un marin-pompier, le quartier maître Repetto, et un policier, le brigadier Ferrante, et blesse 38 personnes dont 18 marins-pompiers[11].
  • À Toulon, le , la maison des Têtes située sur le port est ravagée par une explosion, faisant 13 morts. Les circonstances du drame restent l'objet de controverses, la thèse du gaz n'ayant pu être formellement établie[12].
  • À Marseille, le , près de la gare Saint-Charles, une explosion fait 4 morts[13].
  • À Dijon le , une explosion de gaz fait 11 morts[14].
  • À Villeurbanne, le , au no 1 de la rue Jubin, une importante fuite de gaz émanant d'une blanchisserie provoque une explosion alors que les services de secours sont sur les lieux. Un policier (Guillaume Viscaino) et un sapeur-pompier (Bernard Pauletto) trouvent la mort[15].
  • À Mulhouse le , une explosion de gaz fait 17 morts[16].
  • À Neuville-sur-Saône, le 27 novembre 2006 vers 00 h 30, rue de la République, à la suite d'une altercation avec ses voisins, un habitant de 34 ans fait volontairement exploser deux bouteilles de gaz dans un immeuble, causant la mort d'un passant (Jacques Auger, 52 ans), de l'un de ses voisins (João Oliveira Gonçalves, 26 ans) et d'un gendarme qui intervenait sur les lieux (Fabien Batista, 31 ans). Quatre autres habitants ainsi qu'un second gendarme sont gravement blessés[17].
  • À Lyon, le , au 117-119 cours Lafayette, une entreprise procède au remplacement de canalisations d'eau. Une conduite de gaz est arrachée par erreur, la fuite est importante, le quartier est bouclé. À 12 h 15, l'explosion retentit et fait un mort chez les sapeurs-pompiers (Stéphane Abbes), un technicien GRDF est grièvement blessé, une quarantaine de riverains sont légèrement blessés.
  • À Boulogne-Billancourt, route de la Reine, le , un immeuble est soufflé par une explosion de gaz. Il y a 5 blessés dont 2 graves : 1 agent de la GRDF et 1 locataire.
  • À Paris, le 12 janvier 2019, une explosion, rue de Trévise, fait 4 morts et une soixantaine de blessés[18].
  • À Paris, le , une explosion au 277 rue Saint-Jacques fait 3 morts et plus de 50 blessés[19].

Géorgie[modifier | modifier le code]

  • Le , une explosion de gaz dans un immeuble de neuf étages à Tbilissi, en Géorgie, a provoqué la mort d'au moins 100 personnes[20].

Japon[modifier | modifier le code]

  • Le , à la suite d'une explosion de gaz qui s'est produite dans la station Tenjinbashisuji 6-chōme en construction pour le prolongement de la ligne de métro Tanimachi, Kita-ku, (anciennement district Oyodo) Osaka, au Japon, 79 personnes sont mortes, 420 blessées. Destruction de 26 maisons, dégâts à 336 maisons à proximité : portes ou fenêtres de verre brisées par l'explosion[21].

Porto Rico[modifier | modifier le code]

Taïwan[modifier | modifier le code]

Explosion de gaz à Kaohsiung, Taïwan, 31 juillet 2014.
  • Le , une série d'explosions de gaz a eu lieu dans les districts de Cianjhen et de Lingya de la ville portuaire de Kaohsiung, à Taïwan, à la suite de fuites de gaz, selon plusieurs habitants du district de Cianjhen. 30 personnes ont été tuées et 309 autres ont été blessées. La puissance des explosions a provoqué la destruction de routes, causant la chute des véhicules de secours[22].

Explosions notables de gazoducs[modifier | modifier le code]

Des explosions, spectaculaires mais généralement moins meurtrières car situées plus loin des zones fortement habitées, surviennent également sur les canalisations de transport de gaz naturel à haute pression, et ce malgré les mesures de prévention comme les inspections internes par racleurs instrumentés[23] ou des inspections aériennes par hélicoptère.

Ci-après des explosions notables par pays et ayant lien avec des gazoducs:

Allemagne[modifier | modifier le code]

Belgique[modifier | modifier le code]

Le gazoduc qui relie le port belge de Zeebruges à la France est géré par le transporteur Fluxys. Une usine Diamant Boart, située à proximité, était en construction au moment de l'accident. La responsabilité de ces deux sociétés est finalement reconnue par la justice belge[25].
Un monument est élevé sur le site même de la catastrophe en hommage au 24 victimes décédées.

Canada[modifier | modifier le code]

États-Unis[modifier | modifier le code]

Lors de l'enquête, PG&E la société exploitante de la canalisation, n'est pas capable de fournir à la California Public Utilities Commission les documents établissant la pression limite d'exploitation de certains de ses ouvrages. Il apparaît également que le tronçon de canalisation entre Milpitas et San Francisco a connu 26 fuites entre 1951 et 2009, dont certaines sans cause identifiée.
Des épreuves hydrauliques ultérieures sur cette même canalisation mettent en évidence une microfuite et conduisent à un nouvel éclatement du tube[27],[28],[29],[30],[31].
  • Le , un gazoduc de la société Kinder Morgan explose et s'enflamme à Borger au Texas. Une habitation est évacuée mais aucun dommage sérieux ni aucune victime ne sont recensés[32].

France[modifier | modifier le code]

Malaisie[modifier | modifier le code]

  • Le vers 2 heures du matin, un gazoduc de la compagnie nationale Petronas explose dans l'État de Sarawak entre les villes de Lawas et de Long Sukang (en), entraînant l'évacuation des villages situés à proximité du lieu de l'accident[35].

Mexique[modifier | modifier le code]

Russie[modifier | modifier le code]

  • Le à 01h15 (heure locale), une fuite survenant sur une canalisation de GPL crée un nuage hautement inflammable qui prend feu au contact d'étincelles créées par le passage de deux trains se croisant sur une ligne de la Compagnie des chemins de fer de Kouïbychev, à près de 50 kilomètres de la ville d'Oufa, en Union soviétique. Les deux trains transportent de nombreux enfants, l'un revenant de vacances à la mer Noire, l'autre s'y rendant[37]. Les estimations quant à la puissance de l'explosion oscillent entre 250 et 300 tonnes et jusqu'à 10 000 tonnes d'équivalent TNT[réf. souhaitée]. L'onde de choc fait éclater des fenêtres dans la ville d'Acha distante de 13 km. Selon les chiffres officiels, 575 personnes périssent et plus de 800 sont blessées[38].
Il s'agit de l'accident ferroviaire le plus meurtrier de l'histoire soviétique.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. dna-algerie.com 7 morts à Tlemcen : des étudiants ont signalé une fuite de gaz 15 jours avant l'explosion.
  2. liberte-algerie.com 6 étudiants et une employée tués dans une explosion de gaz : l'université de Tlemcen en deuil.
  3. Jean-Baptiste Fressoz, « Gaz, gazomètres, expertises et controverses. Londres, Paris, 1815-1860 ».
  4. Franck Destrebecq, « Le gaz a soufflé le cœur de Theux. C'étaient deux pompiers volontaires. Élan de solidarité. Une conduite qui alimentait Spa... », Le Soir,‎ (lire en ligne).
  5. « Liège: l'explosion d'un immeuble rue Léopold, c'était il y a 6 ans », sur RTBF Info, (consulté le )
  6. A.G, « Chine : au moins 31 morts après une explosion dans un restaurant de la ville de Yinchuan », sur bfmtv.com, (consulté le ).
  7. « Corée du Sud : une canalisation de gaz éventrée par des ouvriers du métro, Daegu. De nombreux écoliers victimes de l'explosion », Le Soir,‎ (lire en ligne).
  8. Jean-Bernard Wiorowski, « Il y a 50 ans l'immeuble « Gresse » était soufflé faisant 14 morts et 7 blessés », Le Journal du Gers,‎ (lire en ligne)
  9. « Il y a 50 ans, le 21 décembre 1971,la tour Lucille explosait à Argenteuil », sur actu.fr (consulté le )
  10. « Chronologie », sur L'Obs, (consulté le )
  11. Page dédiée sur le site des policiers français morts en service commandé: http://policehommage.blogspot.fr/1984/02/francois-ferrante-csp-marseille-13.html
  12. Isabelle Lassalle, « VIDÉO - Explosion de la maison des Têtes il y a 30 ans à Toulon », sur francebleu.fr, (consulté le ).
  13. Karen Cassuto, « Effondrement d'un immeuble à Marseille : quatre fois où la ville a été frappée par des drames similaires sur l », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
  14. Valentin Chatelier, « Il y a 20 ans à Dijon, l’explosion d’un immeuble de l’avenue Eiffel faisait 11 victimes », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
  15. Page dédiée sur le site des policiers français morts en service commandé: http://policehommage.blogspot.fr/2001/10/guillaume-viscaino-csp-lyon-69.html
  16. Grégory Lobjoie, « SOUVENIR. Il y a dix ans, le drame de la rue de la Martre à Mulhouse », sur lalsace.fr, L'Alsace, (consulté le ).
  17. « RHONE. 24 ans pour l'explosion meurtrière de Neuville », sur www.leprogres.fr (consulté le )
  18. « Explosion rue de Trévise à Paris : "On a vécu des choses que peu de gens vivront et ça il faut l'accepter" », sur France 3 Bretagne (consulté le )
  19. https://www.ouest-france.fr/societe/faits-divers/explosion-rue-saint-jacques-a-paris-une-troisieme-personne-est-morte-ff60a50a-27dd-11ee-84a0-b88a9065edd2
  20. Yves Lecerf et Édouard Parker, L'affaire Tchernobyl : La guerre des rumeurs, Presses universitaires de France, , 392 p. (lire en ligne).
  21. (en) Article consacré à l'explosion au gaz lors de la construction du prolongement de la ligne Tanimachi, par Hideo Kogayashi
  22. « Asie-Pacifique. Au moins 25 morts dans des explosions de gaz à Taïwan », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  23. Stéphane Sainson, Inspection en ligne des pipelines. Principes et méthodes. Ed. Lavoisier. 2007. (ISBN 978-2743009724). 332 p.
  24. (en) iab-atex.nl HInt Dossier : Gas Pipeline Explosion at Ghislenghien, Belgium
  25. lesoir.be Ghislenghien : Diamant Boart et Fluxys coupables.
  26. (en) newsreview.com TransCanada pipeline explosion
  27. Jeran Wittenstein, « Gas Explosion Engulfs Houses in San Francisco suburb of San Bruno », Bloomberg.com,‎ (lire en ligne, consulté le )
  28. « San Bruno explosion and fire kills 4, destroys 38 homes », Mercurynews.com, (consulté le )
  29. Katie Worth, « PG&E threatened with fines of $1 million for pipeline data | Katie Worth | Bay Area | San Francisco Examiner », Sfexaminer.com (consulté le )
  30. Jaxon Van Derbeken, « PG&E knew of many leaks in San Bruno pipeline », The San Francisco Chronicle,‎ (lire en ligne)
  31. « Pacific Gas & Electric Pipeline Bursts During Test, Closing Freeway », Huffington Post,‎ (lire en ligne)
  32. (en) newschannel10.com Natural gas pipeline fire near Borger extinguished.
  33. « Accident gazoduc GDF de Velaux. N° 5002. 19/10/1977 », sur aria.developpement-durable.gouv.fr, ARIA (consulté le ).
  34. Michel Descazeaux, « La sécurité industrielle du gaz », sur preventique.org (consulté le )
  35. (en) thestar.com.my Blast rips Sabah-Sarawak gas pipeline.
  36. (en) The Telegraph Pipeline explosion in Mexico kills 52
  37. (en) Bill Keller, « 500 on 2 Trains Reported Killed By Soviet Gas Pipeline Explosion », New York Times, (consulté le )
  38. (en) Toll up to 645 in Soviet train blast, Chicago Sun-Times (26 juillet 1989)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]