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Par la suite, les [[glacier]]s laissent de profondes traces d'[[érosion]] sur le volcan, hormis sur les versants ouest et nord où les coulées de lave plus récentes les ont recouvertes, et au niveau des reliefs volcaniques d'âge [[holocène]]<ref name="Bacon-Wright16"/>. Les [[Éjecta volcanique|éjectas]] qui accompagnent l'explosion précédant la formation de la [[caldeira]] retombent sur l'ensemble des reliefs du volcan, à l'exception des pentes les plus raides<ref name="geo_hist"/>. La caldeira du mont Mazama est la plus récente des volcans des Cascades, qui incluent le [[cratère Newberry]] et [[Medicine Lake (volcan)|Medicine Lake]]<ref>{{en}} {{pdf}} Charles R. Bacon, Julie M. Donnelly-Nolan, Robert A. Jensen, Heather M. Wright, [https://pubs.usgs.gov/sir/2017/5022/j/sir2017-5022j.pdf Overview for Geologic Field-Trip Guides to Mount Mazama, Crater Lake Caldera, and Newberry Volcano, Oregon], ''Scientific Investigations Report'', Institut d'études géologiques des États-Unis, vol. 2017–5022–J, 2017 ({{doi|10.3133/sir20175022J}}), page 1.</ref>. Initialement, elle mesurait seulement cinq kilomètres de diamètre<ref name="GVP"/>. Ses parois sont désormais le témoin scientifique de l'histoire [[Éruption volcanique|éruptive]] du volcan<ref>{{en}} {{Harvsp|Bacon|2008|p=7}}.</ref>.
Par la suite, les [[glacier]]s laissent de profondes traces d'[[érosion]] sur le volcan, hormis sur les versants ouest et nord où les coulées de lave plus récentes les ont recouvertes, et au niveau des reliefs volcaniques d'âge [[holocène]]<ref name="Bacon-Wright16"/>. Les [[Éjecta volcanique|éjectas]] qui accompagnent l'explosion précédant la formation de la [[caldeira]] retombent sur l'ensemble des reliefs du volcan, à l'exception des pentes les plus raides<ref name="geo_hist"/>. La caldeira du mont Mazama est la plus récente des volcans des Cascades, qui incluent le [[cratère Newberry]] et [[Medicine Lake (volcan)|Medicine Lake]]<ref>{{en}} {{pdf}} Charles R. Bacon, Julie M. Donnelly-Nolan, Robert A. Jensen, Heather M. Wright, [https://pubs.usgs.gov/sir/2017/5022/j/sir2017-5022j.pdf Overview for Geologic Field-Trip Guides to Mount Mazama, Crater Lake Caldera, and Newberry Volcano, Oregon], ''Scientific Investigations Report'', Institut d'études géologiques des États-Unis, vol. 2017–5022–J, 2017 ({{doi|10.3133/sir20175022J}}), page 1.</ref>. Initialement, elle mesurait seulement cinq kilomètres de diamètre<ref name="GVP"/>. Ses parois sont désormais le témoin scientifique de l'histoire [[Éruption volcanique|éruptive]] du volcan<ref>{{en}} {{Harvsp|Bacon|2008|p=7}}.</ref>.


En [[stratigraphie]], les [[Cendre volcanique|cendres]] du Mazama forment un [[Formation géologique|membre]] dont la distribution est un marqueur géologique dans l'Ouest des États-Unis et le Sud-Ouest du Canada<ref>{{en}} Howard A. Powers, Ray E. Wilcox, « ''Volcanic Ash from Mount Mazama (Crater Lake) and from Glacier Peak'' », ''[[Science (revue)|Science]]'', vol. 144, {{n°|3624}}, 12 juin 1964, pages 1334-1336 ({{doi|10.1126/science.144.3624.1334}}).</ref>. Il s'étend sur {{unité|900000|km|2}}<ref>{{en}} Roald Fryxell, « ''Mazama and Glacier Peak Volcanic Ash Layers: Relative Ages'' », ''Science'', vol. 147, {{n°|3663}}, 12 mars 1965, pages 1288-1290 ({{doi|10.1126/science.147.3663.1288}}).</ref>, ce qui en fait le plus vaste de la fin du Quaternaire dans la région<ref>{{Article |langue=en|auteur1=C. M. Zdanowicz |auteur2=G. A. Zielinski |auteur3=M. S. Germani |date=1 juillet 1999 |titre=Mount Mazama eruption: Calendrical age verified and atmospheric impact assessed |journal=[[Geology]] |volume=27 |numéro=7 |pages=621–624 |id= |url= |consulté le=8 octobre 2019 |doi=10.1130/0091-7613(1999)027<0621:MMECAV>2.3.CO;2}}.</ref>. Les dépôts sont de couleur orangée<ref name="Harris143">{{en}} {{Harvsp|Harris|2005|p=143}}.</ref>
En [[stratigraphie]], les [[Cendre volcanique|cendres]] du Mazama forment un [[Formation géologique|membre]] dont la distribution est un marqueur géologique dans l'Ouest des États-Unis et le Sud-Ouest du Canada<ref>{{en}} Howard A. Powers, Ray E. Wilcox, « ''Volcanic Ash from Mount Mazama (Crater Lake) and from Glacier Peak'' », ''[[Science (revue)|Science]]'', vol. 144, {{n°|3624}}, 12 juin 1964, pages 1334-1336 ({{doi|10.1126/science.144.3624.1334}}).</ref>. Il s'étend sur {{unité|900000|km|2}}<ref>{{en}} Roald Fryxell, « ''Mazama and Glacier Peak Volcanic Ash Layers: Relative Ages'' », ''Science'', vol. 147, {{n°|3663}}, 12 mars 1965, pages 1288-1290 ({{doi|10.1126/science.147.3663.1288}}).</ref>, ce qui en fait le plus vaste de la fin du Quaternaire dans la région<ref name="ZZG">{{Article |langue=en|auteur1=C. M. Zdanowicz |auteur2=G. A. Zielinski |auteur3=M. S. Germani |date=1 juillet 1999 |titre=Mount Mazama eruption: Calendrical age verified and atmospheric impact assessed |journal=[[Geology]] |volume=27 |numéro=7 |pages=621–624 |id= |url= |consulté le=8 octobre 2019 |doi=10.1130/0091-7613(1999)027<0621:MMECAV>2.3.CO;2}}.</ref>. Les dépôts sont de couleur orangée<ref name="Harris143">{{en}} {{Harvsp|Harris|2005|p=143}}.</ref>


Le mont Mazama se compose à 43 % de rhyodacite, 42 % d'[[andésite]], 15 % de [[dacite]] et moins de 1 % d'[[andésite basaltique]]. La totalité de la rhyodacite a été émise au cours des {{unité|30000|ans}} AP, indiquant une discordance dans les distributions locales et régionales au cours du temps<ref name="Bacon-Wright17">{{en}} {{Harvsp|Bacon|Wright|2017|p=17}}.</ref>. L'andésite et la dacite contiennent essentiellement des [[plagioclase]]s, mais aussi de l'[[hypersthène]] et de l'[[augite]], ainsi que des traces d'olivine. De la [[hornblende]] est présente dans certaines andésites. L'andésite basaltique possède au contraire plus d'olivine et moins d'hypersthène<ref>{{en}} {{Harvsp|Bacon|1983|p=64}}.</ref>.
Le mont Mazama se compose à 43 % de rhyodacite, 42 % d'[[andésite]], 15 % de [[dacite]] et moins de 1 % d'[[andésite basaltique]]. La totalité de la rhyodacite a été émise au cours des {{unité|30000|ans}} AP, indiquant une discordance dans les distributions locales et régionales au cours du temps<ref name="Bacon-Wright17">{{en}} {{Harvsp|Bacon|Wright|2017|p=17}}.</ref>. L'andésite et la dacite contiennent essentiellement des [[plagioclase]]s, mais aussi de l'[[hypersthène]] et de l'[[augite]], ainsi que des traces d'olivine. De la [[hornblende]] est présente dans certaines andésites. L'andésite basaltique possède au contraire plus d'olivine et moins d'hypersthène<ref>{{en}} {{Harvsp|Bacon|1983|p=64}}.</ref>.
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La plupart de ces [[Éruption volcanique|phases éruptives]] sont jusque-là plutôt [[Éruption effusive|effusives]]. Toutefois, {{unité|70000|ans}} AP, en raison d'un enrichissement de la lave en [[Dioxyde de silicium|silice]], des [[Éruption explosive|éruptions explosives]] surviennent, entraînant d'épais [[Roche pyroclastique|dépôts pyroclastiques]], comme à {{lang|en|Pumice Castle}}, une formation orangée dans le mur oriental de la caldeira formée par la fusion partielle de [[ponce]]s vitreuses, ou sur le versant septentrional de Cloudcap et l'arête orientale de Llao Rock, qui présentent des formations comparables<ref name="Harris139">{{en}} {{Harvsp|Harris|2005|p=139}}.</ref>. Vers {{unité|50000|ans}} AP, une bouche éruptive émet la coulée de Watchman, qui comble une [[Gorge (géographie)|gorge]] sur le versant occidental<ref name="Harris139"/>. Jusqu'à {{unité|35000|ans}} AP, d'autres coulées se produisent au sud-ouest et au nord, tandis que des [[Dôme de lave|dômes de lave]] se mettent en place au sud, dont l'effondrement provoque des [[Nuée ardente|nuées ardentes]]<ref name="Harris139"/>. La lave achève sa migration vers une nature [[Roche felsique|felsique]] exclusivement [[Rhyodacite|rhyodacitique]]<ref name="Harris140"/>. De {{unité|30000|à=25000|ans}} AP, des ponces et des laves sont émises à Grouse Hill, Steel Bay et Redcloud Cliff, où la coulée entre en contact avec le [[glacier]], produisant un [[relief inversé]] de forme triangulaire composé en partie de [[Orgue basaltique|colonnes]] [[Verre volcanique|vitrifiées]]<ref name="Harris140"/>. Des dômes de lave se forment sur le versant nord-est<ref name="Harris140"/>. Vers {{unité|8000|ans}} AP, {{unité|1|km|3}} de lave rhyodacitique est produit à Llao Rock, précédé par des explosions avec émission de ponces et de cendres qui se répandent dans une partie de l'[[Washington (État)|État de Washington]], de l'[[Oregon]] et du [[Nevada]] ; un vaste cratère se forme, comblé par des éruptions postérieures<ref name="Harris142">{{en}} {{Harvsp|Harris|2005|p=142}}.</ref>. La coulée de Cleetwood, sur le versant septentrional à l'est de Llao Rock, survient quelques semaines seulement avant l'éruption cataclysmique, si bien que lors de la formation de la caldeira, la lave encore chaude s'épanche dans le sens inverse vers la dépression au centre du volcan. Le [[Magma (géologie)|magma]] est probablement issu de la même [[Chambre magmatique|chambre]] que l'événement à venir<ref name="Harris142"/>.
La plupart de ces [[Éruption volcanique|phases éruptives]] sont jusque-là plutôt [[Éruption effusive|effusives]]. Toutefois, {{unité|70000|ans}} AP, en raison d'un enrichissement de la lave en [[Dioxyde de silicium|silice]], des [[Éruption explosive|éruptions explosives]] surviennent, entraînant d'épais [[Roche pyroclastique|dépôts pyroclastiques]], comme à {{lang|en|Pumice Castle}}, une formation orangée dans le mur oriental de la caldeira formée par la fusion partielle de [[ponce]]s vitreuses, ou sur le versant septentrional de Cloudcap et l'arête orientale de Llao Rock, qui présentent des formations comparables<ref name="Harris139">{{en}} {{Harvsp|Harris|2005|p=139}}.</ref>. Vers {{unité|50000|ans}} AP, une bouche éruptive émet la coulée de Watchman, qui comble une [[Gorge (géographie)|gorge]] sur le versant occidental<ref name="Harris139"/>. Jusqu'à {{unité|35000|ans}} AP, d'autres coulées se produisent au sud-ouest et au nord, tandis que des [[Dôme de lave|dômes de lave]] se mettent en place au sud, dont l'effondrement provoque des [[Nuée ardente|nuées ardentes]]<ref name="Harris139"/>. La lave achève sa migration vers une nature [[Roche felsique|felsique]] exclusivement [[Rhyodacite|rhyodacitique]]<ref name="Harris140"/>. De {{unité|30000|à=25000|ans}} AP, des ponces et des laves sont émises à Grouse Hill, Steel Bay et Redcloud Cliff, où la coulée entre en contact avec le [[glacier]], produisant un [[relief inversé]] de forme triangulaire composé en partie de [[Orgue basaltique|colonnes]] [[Verre volcanique|vitrifiées]]<ref name="Harris140"/>. Des dômes de lave se forment sur le versant nord-est<ref name="Harris140"/>. Vers {{unité|8000|ans}} AP, {{unité|1|km|3}} de lave rhyodacitique est produit à Llao Rock, précédé par des explosions avec émission de ponces et de cendres qui se répandent dans une partie de l'[[Washington (État)|État de Washington]], de l'[[Oregon]] et du [[Nevada]] ; un vaste cratère se forme, comblé par des éruptions postérieures<ref name="Harris142">{{en}} {{Harvsp|Harris|2005|p=142}}.</ref>. La coulée de Cleetwood, sur le versant septentrional à l'est de Llao Rock, survient quelques semaines seulement avant l'éruption cataclysmique, si bien que lors de la formation de la caldeira, la lave encore chaude s'épanche dans le sens inverse vers la dépression au centre du volcan. Le [[Magma (géologie)|magma]] est probablement issu de la même [[Chambre magmatique|chambre]] que l'événement à venir<ref name="Harris142"/>.


[[Fichier:Mount Mazama eruption timeline.PNG|thumb|upright|Schémas des différentes étapes de l'éruption vers {{unité|7700|ans}} AP.]]
Vers 5700 à 4800 {{av JC}}, une [[Éruption volcanique|éruption]] répand des millions de tonnes de [[Cendre volcanique|cendres]] à des centaines de kilomètres de distance, jusqu'au [[Wyoming]], au [[Nevada]] et en [[Colombie-Britannique]]. C'est au cours de cette éruption volcanique que se forma la caldeira en raison de l'effondrement du sol dû à la décompression et l'expulsion du [[magma (géologie)|magma]] situé en profondeur. La dépression ainsi formée s'est légèrement comblée et remplie d'eau provenant de [[pluie]] et de [[neige]] fondue.

Cette gigantesque éruption est datée de {{unité|6845 ± 50|ans}} AP [[datation par le carbone 14|au carbone 14]] et de {{unité|7700|ans}} par [[dendrochronologie]]<ref>{{en}} {{Harvsp|Harris|2005|p=148}}.</ref> ; d'autres estimations donnent {{unité|6730 ± 40|ans}}, {{unité|7470|à=7620|ans}} ou {{unité|7627 ± 150|ans}} AP<ref name="Bacon-Wright15">{{en}} {{Harvsp|Bacon|Wright|2017|p=15}}.</ref>. Elle survient probablement durant l'automne, comme le laisse penser l'étude des [[pollen]]s<ref name="ZZG"/>. Ses retombées se poursuivent pendant environ trois ans, bien que l'essentiel de l'éruption se concentre sur quelques jours<ref name="Bacon-Wright15"/>. Elle se déroule en deux phases<ref name="Bacon-Wright14">{{en}} {{Harvsp|Bacon|Wright|2017|p=14}}.</ref>{{,}}<ref>{{en}} {{Harvsp|Bacon|1983|p=90}}.</ref>. Tout d'abord, peu après la coulée de Cleetwood, un cratère un peu plus haut en altitude sur le versant septentrional produit un [[panache volcanique]] de {{unité|48|kilomètres}} de haut atteignant la [[stratosphère]]<ref>{{en}} {{Harvsp|Harris|2005|p=142-143}}.</ref>. La cendre retombe sur huit [[États des États-Unis|États américains]] et trois [[Provinces et territoires du Canada|provinces canadiennes]] autour du [[Nord-Ouest Pacifique]]<ref>{{en}} Ann G. Harris, ‎Esther Tuttle, ‎Sherwood D. Tuttle, ''Geology of National Parks'', {{6e|éd.}}, Kendall/Hunt Publishing, 2004 {{ISBN|978-0787299712}}.</ref>. Les dépôts de ponces atteignent six mètres d'épaisseur à la base du mont Mazama et encore trente centimètres à cent kilomètres au nord-est<ref name="Harris143"/>. Le panache dévaste tout sur des centaines de kilomètres au nord et au nord-est, néanmoins vers l'ouest et le sud-ouest les retombées sont relativement limitées<ref>{{en}} {{Harvsp|Harris|2005|p=143-144}}.</ref>. Toutefois, dans un second temps, le panache s'effondre sur lui-même, peut-être sous son propre poids<ref name="Harris144">{{en}} {{Harvsp|Harris|2005|p=144}}.</ref> ou par ouverture du cratère<ref>{{en}} Keiko Suzuki‐Kamata Hiroki Kamata Charles R. Bacon, « ''Evolution of the caldera-forming eruption at Crater Lake, Oregon, indicated by component analysis of lithic fragments'' », ''Journal of Geophysical Research'', vol. 98, {{n°|B8}}, 10 août 1993, pages 14059–14074 ({{doi|10.1029/93JB00934}}.</ref>. La chute soudaine d'une telle quantité de ponces incandescentes<ref>{{en}} {{Harvsp|Harris|2005|p=144-145}}.</ref> provoque des [[Nuée ardente|nuées ardentes]] qui dévalent le versant septentrional, le parcourant d'ouest en est de Llao Rock à Redcloud Cliff<ref name="Harris144"/>. Les contraintes verticales extrêmes subies par le volcan commencent à enfoncer le sommet. La chambre magmatique finit par s'[[Subsidence (géologie)|affaisser]] partiellement et des fractures concentriques sillonnent le sommet, parcourues de cônes secondaires. Les ponces éjectées provoquent de nouvelles nuées ardentes sur l'ensemble des versants, qui franchissent les remparts et les reliefs préexistants puis s'étendent sur des dizaines de kilomètres. Elles soulèvent les dépôts plus anciens et les déposent plus loin dans les vallées environnantes<ref name="Harris145">{{en}} {{Harvsp|Harris|2005|p=145}}.</ref>.


=== Histoire humaine ===
=== Histoire humaine ===

Version du 9 octobre 2019 à 20:25

Mont Mazama
Vue aérienne du mont Mazama dont la caldeira est remplie par le Crater Lake.
Vue aérienne du mont Mazama dont la caldeira est remplie par le Crater Lake.
Géographie
Altitude 2 484 m, Pic Hillman[1]
Massif Chaîne des Cascades
Coordonnées 42° 57′ 07″ nord, 122° 10′ 09″ ouest[1]
Administration
Pays Drapeau des États-Unis États-Unis
État Oregon
Comté Klamath
Géologie
Âge 400 000 à 420 000 ans
Roches Rhyodacite, dacite, andésite, andésite basaltique
Type Volcan de subduction
Activité Endormi
Dernière éruption 2850 av. J.-C.
Code GVP 322160
Observatoire Observatoire volcanologique des Cascades
Géolocalisation sur la carte : États-Unis
(Voir situation sur carte : États-Unis)
Mont Mazama
Géolocalisation sur la carte : Oregon
(Voir situation sur carte : Oregon)
Mont Mazama

Le mont Mazama (Mount Mazama en anglais) est un stratovolcan de la chaîne des Cascades, dans l'Oregon, à l'ouest des États-Unis. La caldeira du volcan contient Crater Lake (un lac de cratère), et la montagne se trouve dans le parc national de Crater Lake.

Le mont Mazama est surtout connu grâce à une éruption volcanique qui s'est produite vers 5677 (± 150) av. J.-C. Cette éruption, d'une puissance estimée à 42 fois celle dégagée lors de l'éruption du mont Saint Helens en 1980, a réduit la taille du mont Mazama de presque 800 mètres. Après cette éruption, une grande partie du volcan s'est effondrée sur elle-même dans la chambre magmatique, qui était vidée par l'éruption, pour former la caldeira présente aujourd'hui.

Toponymie

Le nom du mont Mazama est proposé en [2] par William Gladstone Steel, fondateur du club alpin des Mazamas, constitué au mont Hood deux ans auparavant[3] et basé à Portland. Ce nom provient d'un mot amérindien signifiant « chèvre des montagnes »[2],[3] et dérivant du mot mazatl d'origine nahuatl désignant un petit cervidé dont le genre a été nommé Mazama[3]. Steel soumet l'idée à Joseph S. Diller, géologue à l'Institut d'études géologiques des États-Unis, qui établit alors la première carte topographique de la région du Crater Lake. Le but des Mazamas, en visite dans la région, est de promouvoir le classement en parc national[3].

Le nom du lac en klamath est Giiwas[3]. Après avoir adopté le nom de lac Majesty pendant quatre ans, il est renommé Crater Lake en 1869 par le rédacteur en chef Jim Sutton[4].

Géographie

Situation

Le mont Mazama est situé dans le Nord-Ouest des États-Unis, dans le quart sud-ouest de l'État de l'Oregon, au sein du comté de Klamath[1],[5]. Son sommet s'élève à 23 kilomètres à l'est-nord-est d'Union Creek, à 31 kilomètres au nord-nord-ouest de Fort Klamath et à 90 kilomètres au nord-est de Medford, tandis que Portland est à environ 285 kilomètres au nord. Les côtes de l'océan Pacifique se trouvent à 180 kilomètres à l'ouest. Le volcan et sommet plus élevé le plus proche est le mont Scott situé sur le versant oriental du mont Mazama[1]. Ils font partie de la chaîne des Cascades[1].

Topographie

Carte topographique du mont Mazama.

Le mont Mazama est un volcan endormi. Il est occupé par une caldeira d'un diamètre de huit à dix kilomètres remplie par Crater Lake[6], un lac de cratère dont la surface se trouve à 1 883 mètres d'altitude[1]. La montagne culmine à 2 484 mètres d'altitude sur le rebord occidental de la caldeira au pic Hillman[1]. Parmi les autres reliefs remarquables sur le rebord de la caldeira figurent, dans le sens horaire à partir de son point culminant, Devils Backbone (2 279 m)[7] et Llao Rock (2 453 m)[8] au nord-ouest, Redcloud Cliff (2 426 m)[9] et Cloudcap (2 458 m)[10] à l'est, Dutton Cliff (2 483 m)[11], le pic Applegate (2 477 m)[12], Dyar Rock (2 390 m)[13] et le pic Garfield (2 455 m)[14] au sud, Munson Ridge (2 170 m)[15] au sud-ouest et The Watchman (2 442 m)[16] à l'ouest. Red Cone (2 244 m)[17] et Grouse Hill (2 259 m)[18] sont situés respectivement au nord-ouest et au nord, sur les flancs du mont Mazama. La partie occidentale du lac est occupée par le cône volcanique de l'île Wizard (2 113 m)[19]. La proéminence du pic Hillman est d'environ 430 mètres par rapport à Kerr Notch, un des deux points les plus bas du rebord de la caldeira (environ 2 050 m)[1].

Le mont Mazama est le deuxième plus vaste édifice volcanique du Quaternaire en Oregon, après le cratère Newberry, et le plus volumineux[20], avec 120 km3[21].

Le versant méridional présente plusieurs vallées glaciaires : Munson Valley, Sun Meadow et Kerr Valley[1],[3]. Au niveau de Sentinel Rock, elle a été comblée par des coulées de lave. Lorsque des éruptions se sont déroulées en période de glaciation, le refroidissement rapide de la lave a produit des formations de verre volcanique. Les gorges du Sand Creek, du Sun Creek et de l'Annie Creek ont été creusées par l'avancée des glaciers dans les coulées de lave[22],[23], repoussant les débris vers les actuels graben et marais de Klamath, tandis que des tills se trouvent sur les pentes, en particulier à l'ouest et à basse altitude, ainsi que sur les murs de la caldeira au niveau du dépôt de Wineglass[23]. Des moraines sont présentes à 27 kilomètres de la caldeira et des stries glaciaires sont visibles sur plusieurs sites autour du volcan[24]. La dernière glaciation s'étant achevée 27 000 ans AP, l'effondrement de la caldeira est survenu sous un climat chaud et sec ; la glace n'a dès lors plus été présente qu'aux altitudes les plus élevées et sur le versant septentrional[3],[25].

Hydrographie

Vue du Crater Lake depuis Rim Village, sur le rebord sud-ouest de la caldeira, avec l'île Wizard au centre.

Crater Lake occupe une grande partie de la caldeira. La profondeur du lac de cratère est estimée à 592[3] ou 594[26] mètres, ce qui en fait l'étendue d'eau douce la plus profonde des États-Unis[3] et la deuxième d'Amérique du Nord après le grand lac des Esclaves au Canada[27]. Au fil des changements climatiques, le niveau du lac a varié, chutant notamment de douze mètres au début du XXe siècle[28]. Le rapport entre les précipitations d'une part et l'évaporation et le drainage, qui semble s'effectuer principalement au niveau du dépôt de Wineglass sur le versant nord-est du mont Mazama, d'autre part reste toutefois globalement stable, sans quoi un débordement du lac serait probable[27].

Ces sources au niveau du versant nord-est, formant notamment le Desert Creek, le Silent Creek et le Bear Creek, tout comme le Scott Creek et le Sand Creek sur le versant sud-est, ne sont que des cours d'eau intermittents qui contribuent à alimenter le marais de Klamath, dont l'exutoire est la rivière Williamson qui se jette dans le lac Klamath supérieur[1],[29]. Sur le versant sud, l'Annie Creek et ses affluents le Munson Creek et le Sun Creek grossissent la rivière Wood qui se jette dans le lac Agency, un lobe du lac Klamath supérieur[1],[29]. Ces versants appartiennent donc au bassin versant du fleuve Klamath. Sur le versant ouest, le Castle Creek, le Bybee Creek, le Copeland Creek et le Crater Creek sont tous des affluents directs en rive gauche du fleuve Rogue dont la source, Boundary Springs, est sur le piémont nord-est du mont Mazama[1]. Une petite partie du versant septentrional du mont Mazama, entre Desert Ridge et le cratère Timber, appartiennent au bassin versant du lac Diamond, donc à celui du fleuve Umpqua[1],[29]. Au total, environ 200 kilomètres de cours d'eau pérennes et 115 kilomètres de cours d'eau intermittents s'écoulent sur les pentes extérieures du mont Mazama[29].

Géologie

L'arc volcanique des Cascades apparaît à l'aplomb d'une zone de subduction, Cascadia, 36 millions d'années AP, formée par l'enfoncement d'un reliquat de la plaque Farallon, la plaque Juan de Fuca, sous la plaque nord-américaine. L'activité volcanique diminue, entre 17 et 12 millions d'années AP, au cours du Miocène. Toutefois, avec la séparation simultanée de la plaque Explorer et l'épaississement de la zone de subduction, l'angle du plan de Wadati-Benioff augmente. Les frictions deviennent plus intenses, le relief s'accroît et le volcanisme reprend entre 7 et 5 millions d'années AP, au début du Pliocène[30],[31].

Entre 700 000 et 600 000 ans AP, d'importantes coulées de laves rhyodacitiques sont émises dans la région[32], le long du graben de Klamath, une zone d'extension tectonique délimitée par des failles normales d'orientation nord–sud[33], à l'instar des failles d'Annie Spring[34],[35] et de Red Cone Spring[35], sismiquement actives[36] et s'écartant à une vitesse de 0,3 mm/an[35], sur la marge occidentale de la province géologique de Basin and Range[37]. Le mont Mazama naît 420 000 à 400 000 ans AP à l'aplomb de la bordure entre l'arc volcanique des Cascades, surmontant les roches basaltiques et andésitiques associées à l'ouest et au sud-ouest, et le graben de Klamath avec ses dépôts rhyodacitiques du nord-est au sud[32]. Cette situation particulière entraîne une contamination du magma issu principalement de la subduction par du magma d'origine mantellique[38] ; ceux-ci varient ainsi de la tholéite à olivine riche en alumine à l'andésite basaltique riche en magnésium[39],[40] et présentent une teneur en silice de 47,6 à 73,2 %[39]. Cela se traduit par la présence de nombreux appareils volcaniques de petite taille dans cette région des Cascades[38]. Près de 175 bouches éruptives d'âge quaternaire s'étendent du cratère Timber au nord à Big Bunchgrass au sud sur 40 kilomètres de long et 25 à 30 kilomètres de large, présentant une forte densité de cônes volcaniques monogéniques et de volcans boucliers[20], dont 35 cônes satellites rien que sur les pentes du mont Mazama[33]. Le complexe volcanique se forme par superposition d'une partie de ces édifices et présente une forme irrégulière. Le mont Scott (420 000 à 350 000 ans AP[20]), à l'est, lui est antérieur et demeure le plus ancien vestige volcanique visible dans la zone[41]. Après sa rapide formation, l'activité se déplace vers l'ouest. Elle contribue, par sa nature visqueuse, à élever le mont Mazama de plusieurs centaines de mètres[41],[22]. Les coulées de lave hawaïennes successives, dont l'épaisseur varie chacune de 4,5 à 6 mètres en moyenne[41],[22], et les bombes volcaniques émises par les volcans boucliers voisins participent aussi à l'élévation du mont Mazama sur ses versants ouest, sud et est[41]. Finalement, il atteint 3 300 à 3 700 mètres d'altitude[22], soit 1 600 mètres environ au-dessus de la surface actuelle du lac[3], en faisant alors probablement le volcan le plus élevé de l'Oregon[42] ; il s'étend sur 400 km2[22].

Par la suite, les glaciers laissent de profondes traces d'érosion sur le volcan, hormis sur les versants ouest et nord où les coulées de lave plus récentes les ont recouvertes, et au niveau des reliefs volcaniques d'âge holocène[23]. Les éjectas qui accompagnent l'explosion précédant la formation de la caldeira retombent sur l'ensemble des reliefs du volcan, à l'exception des pentes les plus raides[37]. La caldeira du mont Mazama est la plus récente des volcans des Cascades, qui incluent le cratère Newberry et Medicine Lake[43]. Initialement, elle mesurait seulement cinq kilomètres de diamètre[6]. Ses parois sont désormais le témoin scientifique de l'histoire éruptive du volcan[44].

En stratigraphie, les cendres du Mazama forment un membre dont la distribution est un marqueur géologique dans l'Ouest des États-Unis et le Sud-Ouest du Canada[45]. Il s'étend sur 900 000 km2[46], ce qui en fait le plus vaste de la fin du Quaternaire dans la région[47]. Les dépôts sont de couleur orangée[48]

Le mont Mazama se compose à 43 % de rhyodacite, 42 % d'andésite, 15 % de dacite et moins de 1 % d'andésite basaltique. La totalité de la rhyodacite a été émise au cours des 30 000 ans AP, indiquant une discordance dans les distributions locales et régionales au cours du temps[49]. L'andésite et la dacite contiennent essentiellement des plagioclases, mais aussi de l'hypersthène et de l'augite, ainsi que des traces d'olivine. De la hornblende est présente dans certaines andésites. L'andésite basaltique possède au contraire plus d'olivine et moins d'hypersthène[50].

Climat

Milieu naturel

Le mont Mazama fait partie de l'écorégion des étages alpin et subalpin des Cascades qui correspond aux plus hauts sommets volcaniques enneigés de la chaîne s'élevant au-delà de 2 000 mètres d'altitude, au-dessus des prairies d'altitude ; celle aussi des torrents, des cirques et des lacs glaciaires. Les glaciations du Pléistocène ont fortement remodelé le paysage et ont laissé des moraines et des vallées « en U ».

Flore

Vue en direction du sud depuis le sentier du pic Garfield, sur le rebord méridional de la caldeira, avec des groupements de Pins à écorce blanche.

La végétation est adaptée à ces conditions d'altitude, de froid et de neige. Des spécimens de Pruche subalpine (Tsuga mertensiana), de Sapin subalpin (Abies lasiocarpa), de Pin à écorce blanche (Pinus albicaulis) et de Pin tordu (Pinus contorta) parsèment les prairies subalpines composées de plantes herbacées et de buissons au niveau de la limite des arbres[51],[52],[53], située au-delà de 2 400 mètres d'altitude[54].

Le Pin argenté (Pinus monticola), le Pin à sucre (Pinus lambertiana), le Cèdre à encens (Calocedrus decurrens) et un hybride de Sapin rouge et de Sapin noble (Abies magnifica × procera) sont des espèces de la forêt mixte présente sur les pentes intermédiaires[53]. Sur les piémonts méridional et oriental domine le Pin ponderosa (Pinus ponderosa)[53],[55]. Le Sapin du Colorado (Abies concolor) et le Peuplier de l'Ouest (Populus trichocarpa), un des rares arbres caducs du parc, accompagnent souvent ces derniers[53]. La Pruche de l'Ouest (Tsuga heterophylla) et l'Épinette d'Engelmann (Picea engelmannii) se trouvent sur le piémont occidental[53].

Les lupins, les lys, les asters, les phlox, les digitales et les rhododendrons représentent l'essentiel des plantes à fleurs[56].

Faune

Parmi les mammifères carnivores présents au mont Mazama figurent le Coyote (Canis latrans), le Renard roux (Vulpes vulpes), le Renard gris (Urocyon cinereoargenteus), l'Ours noir (Ursus americanus), le Raton laveur (Procyon lotor), la Martre d'Amérique (Martes americana), la Martre pêcheuse (Martes pennanti), l'Hermine (Mustela erminea), la Belette à longue queue (Mustela frenata), le Vison d'Amérique (Neovison vison), le Glouton (Gulo gulo), le Blaireau d'Amérique (Taxidea taxus), la Moufette tachetée occidentale (Spilogale gracilis), la Mouffette rayée (Mephitis mephitis), la Loutre de rivière (Lontra canadensis), le Puma (Puma concolor) et le Lynx roux (Lynx rufus)[57]. Le Wapiti de Roosevelt (Cervus canadensis roosevelti), le Cerf à queue noire (Odocoileus hemionus columbianus), le Cerf mulet des montagnes Rocheuses (Odocoileus hemionus hemionus) et, plus rarement, l'Antilope d'Amérique (Antilocapra americana) sont des cervidés que l'on peut rencontrer également à la belle saison[57]. L'Opossum de Virginie (Didelphis virginiana) est peu fréquent[57]. La Musaraigne de Bendire (Sorex bendirii), la Musaraigne du Pacifique (Sorex pacificus), la Musaraigne palustre (Sorex palustris), la Musaraigne de Sonoma (Sorex sonomae), la Musaraigne de Trowbridge (Sorex trowbridgii), la Musaraigne errante (Sorex vagrans), la Taupe naine (Neurotrichus gibbsii) et la Taupe à larges pieds (Scapanus latimanus) représentent les insectivores[57]. Le Lièvre d'Amérique (Lepus americanus), le Lièvre de Townsend (Lepus townsendii) et le Pika d'Amérique (Ochotona princeps) sont les espèces de lagomorphes recensées dans le parc[57], bien que cette dernière soit menacée par le réchauffement climatique en raison de sa fourrure, au point que plusieurs communautés ont déjà disparu au sud-est de la montagne[58]. Leurs proches cousins rongeurs les plus fréquents sont le Castor de montagne (Aplodontia rufa), la Marmotte à ventre jaune (Marmota flaviventris), le Tamia amène (Tamias amoenus), le Tamia de Siskiyou (Tamias siskiyou), le Tamia de Townsend (Tamias townsendii), le Spermophile de Californie (Otospermophilus beecheyi), le Spermophile de Belding (Urocitellus beldingi), Spermophile à manteau doré (Callospermophilus lateralis), l'Écureuil de Douglas (Tamiasciurus douglasii), le Grand polatouche (Glaucomys sabrinus), le Gaufre de Botta (Thomomys bottae), le Gaufre de Mazama (Thomomys mazama), la Souris sylvestre (Peromyscus maniculatus), le Rat à queue touffue (Neotoma cinerea), le Néotoma à pattes sombres (Neotoma fuscipes), le Campagnol à dos roux de Californie (Myodes californicus), le Campagnol des bruyères (Phenacomys intermedius), le Campagnol roux d'Orégon (Arborimus longicaudus), le Campagnol à longue queue (Microtus longicaudus), le Campagnol des montagnes (Microtus montanus), le Campagnol de l'Oregon (Microtus oregoni), le Campagnol de Richardson (Microtus richardsoni), le Campagnol de Townsend (Microtus townsendii), le Zapode de l'Ouest (Zapus princeps), Zapode du Pacifique (Zapus trinotatus) et le Porc-épic d'Amérique (Erethizon dorsata)[57]. Enfin, les chiroptères présents sont la Petite chauve-souris brune (Myotis lucifugus), la Chauve-souris cendrée (Lasiurus cinereus), la Sérotine brune (Eptesicus fuscus) et, plus rarement, le Vespertilion de Californie (Myotis californicus), la Chauve-souris argentée (Lasionycteris noctivagans), la Chauve-souris de Yuma (Myotis yumanensis), le Vespertilion à longues oreilles (Myotis evotis), la Chauve-souris à longues pattes (Myotis volans) et la Chauve-souris blonde (Antrozous pallidus)[57].

Une grande variété de familles d'oiseaux sont présentes autour du mont Mazama. Le Pic chevelu (Leuconotopicus villosus), le Grand-duc d'Amérique (Bubo virginianus), le Tétras fuligineux (Dendragapus fuliginosus), le Grand Corbeau (Corvus corax), le Junco ardoisé (Junco hyemalis), la Mésange de Gambel (Poecile gambeli), la Sittelle à poitrine rousse (Sitta canadensis), le Grimpereau brun (Certhia americana), le Cassenoix d'Amérique (Nucifraga columbiana) et le Mésangeai du Canada (Perisoreus canadensis) sont visibles tout au long de l'année[55]. La Crécerelle d'Amérique (Falco sparverius), le Pic flamboyant (Colaptes auratus), le Roitelet à couronne dorée (Regulus satrapa), la Moucherolle des ravins (Moucherolle des ravins), le Geai de Steller (Cyanocitta stelleri), le Piranga à tête rouge (Piranga ludoviciana), la Grive à dos olive (Catharus ustulatus), la Grive solitaire (Catharus guttatus), le Merle d'Amérique (Turdus migratorius) et le Colibri roux (Selasphorus rufus) fréquentent la zone en été[55]. Le Merlebleu azuré (Sialia currucoides) et le Merlebleu de l'Ouest (Sialia mexicana) y demeurent jusqu'à l'automne[55]. La Moucherolle à côtés olive (Contopus cooperi) et le Bruant familier (Spizella passerina) sont présents au printemps et en été[55]. La Paruline à croupion jaune (Setophaga coronata), le Tarin des pins (Spinus pinus) et le Roselin de Cassin (Haemorhous cassinii) ne s'absentent qu'en hiver[55].

L'Omble à tête plate (Salvelinus confluentus) est une espèce locale largement répandue dans les cours d'eau sur les pentes du mont Mazama, notamment le Sun Creek et l'Annie Creek, jusqu'au début du XXe siècle. L'introduction d'autres espèces, en particulier l'Omble de fontaine (Salvelinus fontinalis), a mené à son déclin jusqu'à la fin des années 1980 dans le Sun Creek, voire à sa disparition dans l'Annie Creek. Le parc mène à partir de 1992 un programme de préservation de l'Omble à tête plate, déclarée espèce menacée en 1999, avec des dispositifs de suppression des espèces invasives et des barrières de protection. Localement, la population a décuplé par rapport aux effectifs les plus bas, si bien que les dispositifs ont été étendus[59].

Le Dendroctone du pin ponderosa (Dendroctonus ponderosae) est une espèce de scolyte ravageur s'attaquant autrefois aux Pins tordus et ponderosa, à basse altitude, et désormais aux Pins à écorce blanche présents autour de la caldeira, avec pour conséquence la moitié des spécimens d'arbres fatalement infectés, en raison du réchauffement climatique et de la résistance hivernale de l'insecte à plus haute altitude[58].

Histoire

Histoire éruptive

Après l'émission de grandes quantités de lave dans la région, l'édifice du mont Mazama commence sa formation vers 420 000 à 400 000 ans AP[20]. Le stratovolcan se met en place rapidement[60], d'abord autour du cône Phantom (400 000 ans AP), puis l'activité volcanique migre progressivement vers l'ouest[22], le long de l'actuel rebord sud de la caldeira, d'abord autour de Kerr Notch (340 000 à 300 000 ans AP[20]), puis au niveau des cônes des pics Applegate et Garfield[41] (270 000 à 210 000 ans AP[20]). Vers 215 000 ans AP, un cône satellite sur le versant sud-ouest émet une coulée de lave longue d'au moins dix kilomètres vers l'ouest[61]. Par la suite, le volcan reste inactif pendant 40 000 ans[61]. L'activité reprend au nord-ouest, au niveau de Llao Rock, de 170 000 à 120 000 ans AP[61]. Après une nouvelle période d'inactivité de 100 000 à 75 000 ans AP, d'importantes coulées de lave se produisent au niveau du pic Hillman[22],[61].

La plupart de ces phases éruptives sont jusque-là plutôt effusives. Toutefois, 70 000 ans AP, en raison d'un enrichissement de la lave en silice, des éruptions explosives surviennent, entraînant d'épais dépôts pyroclastiques, comme à Pumice Castle, une formation orangée dans le mur oriental de la caldeira formée par la fusion partielle de ponces vitreuses, ou sur le versant septentrional de Cloudcap et l'arête orientale de Llao Rock, qui présentent des formations comparables[62]. Vers 50 000 ans AP, une bouche éruptive émet la coulée de Watchman, qui comble une gorge sur le versant occidental[62]. Jusqu'à 35 000 ans AP, d'autres coulées se produisent au sud-ouest et au nord, tandis que des dômes de lave se mettent en place au sud, dont l'effondrement provoque des nuées ardentes[62]. La lave achève sa migration vers une nature felsique exclusivement rhyodacitique[63]. De 30 000 à 25 000 ans AP, des ponces et des laves sont émises à Grouse Hill, Steel Bay et Redcloud Cliff, où la coulée entre en contact avec le glacier, produisant un relief inversé de forme triangulaire composé en partie de colonnes vitrifiées[63]. Des dômes de lave se forment sur le versant nord-est[63]. Vers 8 000 ans AP, 1 km3 de lave rhyodacitique est produit à Llao Rock, précédé par des explosions avec émission de ponces et de cendres qui se répandent dans une partie de l'État de Washington, de l'Oregon et du Nevada ; un vaste cratère se forme, comblé par des éruptions postérieures[64]. La coulée de Cleetwood, sur le versant septentrional à l'est de Llao Rock, survient quelques semaines seulement avant l'éruption cataclysmique, si bien que lors de la formation de la caldeira, la lave encore chaude s'épanche dans le sens inverse vers la dépression au centre du volcan. Le magma est probablement issu de la même chambre que l'événement à venir[64].

Schémas des différentes étapes de l'éruption vers 7 700 ans AP.

Cette gigantesque éruption est datée de 6 845 ± 50 ans AP au carbone 14 et de 7 700 ans par dendrochronologie[65] ; d'autres estimations donnent 6 730 ± 40 ans, 7 470 à 7 620 ans ou 7 627 ± 150 ans AP[66]. Elle survient probablement durant l'automne, comme le laisse penser l'étude des pollens[47]. Ses retombées se poursuivent pendant environ trois ans, bien que l'essentiel de l'éruption se concentre sur quelques jours[66]. Elle se déroule en deux phases[67],[68]. Tout d'abord, peu après la coulée de Cleetwood, un cratère un peu plus haut en altitude sur le versant septentrional produit un panache volcanique de 48 kilomètres de haut atteignant la stratosphère[69]. La cendre retombe sur huit États américains et trois provinces canadiennes autour du Nord-Ouest Pacifique[70]. Les dépôts de ponces atteignent six mètres d'épaisseur à la base du mont Mazama et encore trente centimètres à cent kilomètres au nord-est[48]. Le panache dévaste tout sur des centaines de kilomètres au nord et au nord-est, néanmoins vers l'ouest et le sud-ouest les retombées sont relativement limitées[71]. Toutefois, dans un second temps, le panache s'effondre sur lui-même, peut-être sous son propre poids[72] ou par ouverture du cratère[73]. La chute soudaine d'une telle quantité de ponces incandescentes[74] provoque des nuées ardentes qui dévalent le versant septentrional, le parcourant d'ouest en est de Llao Rock à Redcloud Cliff[72]. Les contraintes verticales extrêmes subies par le volcan commencent à enfoncer le sommet. La chambre magmatique finit par s'affaisser partiellement et des fractures concentriques sillonnent le sommet, parcourues de cônes secondaires. Les ponces éjectées provoquent de nouvelles nuées ardentes sur l'ensemble des versants, qui franchissent les remparts et les reliefs préexistants puis s'étendent sur des dizaines de kilomètres. Elles soulèvent les dépôts plus anciens et les déposent plus loin dans les vallées environnantes[75].

Histoire humaine

La région du mont Mazama est habitée par des Amérindiens depuis au moins 10 000 ans[76]. Lorsque le volcan se réveille, il y a 8 000 ans, après une période de sommeil de 20 000 ans, ils occupent donc une partie de ses pentes[3] en y établissant des campements provisoires, mais probablement pas d'habitat permanent[4]. Des sandales à base d'armoise ont été découvertes à l'est de la montagne. Les populations font face, en plus des risques liés au volcanisme, à un climat de plus en plus sec. Parmi les peuples au sud du mont Mazama, des histoires à propos de l'éruption volcanique sont transmises au fil de nombreuses générations[3]. En raison du caractère sacré du lac au sein des populations autochtones d'Oregon et de Californie du Nord, ils ne rapportent toutefois pas ces événements, ni l'existence du Crater Lake, aux colons[4], qui sillonnent la région pendant une cinquantaine d'années sans soupçonner son existence[77]. Les chamans interdisent alors notamment de regarder en direction des eaux[77], toute transgression pouvant mener à la mort ; un taboo perdure chez certains Klamaths[4].

Les colons découvrent finalement le mont Mazama pour la première fois au printemps 1853, ce qui en fait le dernier relief volcanique majeur identifié de la chaîne des Cascades[76]. Onze mineurs en provenance d'Yreka, en Californie, s'arrêtent à un magasin de Jacksonville possédé par Isaac Skeeters et prétendent connaître l'existence d'une mine d'or du nom de Lost Cabin (la « cabine perdue »). Financé par un jeune et prospère chercheur d'or, John Wesley Hillman, Skeeters réunit une équipe de dix autres orégonais afin de trouver la mine. Le 12 juin, ils atteignent le Crater Lake ; Hillman note qu'il renferme les eaux les plus bleues qu'il n'a jamais vues et Skeeters suggère de le nommer Deep Blue Lake (le « lac bleu profond »). Bien qu'ils ne trouvent pas d'or, à cours de provisions, ils rentrent à Jacksonville avec la nouvelle de leur découverte, mais celle-ci est toutefois rapidement oubliée en raison de l'absence du précieux métal et de l'isolement de la région[4]. En 1862, un groupe de prospecteurs mené par Chauncey Nye atteint le Crater Lake. Nye écrit un article pour l'Oregon Sentinel, un journal de Jacksonville, constituant la première publication sur le lac[4].

Fort Klamath est établi en 1863 et une piste pour diligences est tracée depuis la vallée du fleuve Rogue vers le fort. Le , deux chasseurs assurant la sécurité de la piste découvrent à leur tour le lac et rapportent leurs observations. Un groupe de soldats et de civils se rendent sur place ; le sergent Orsen Stearns, suivi peu de temps après par le capitaine F. B. Sprague, descend dans la caldeira jusqu'aux rives du lac[4]. Un chef klamath nommé Lalek devance les découvertes scientifiques décrivant la destruction du mont Mazama, affirmant que son effondrement est le résultat d'une éruption particulièrement violente, et confie en 1865 l'explication à un jeune soldat, William M. Colvig. Le mécanisme de formation des caldeiras est alors inconnu des géologues, pendant encore une soixantaine d'années, mais cette hypothèse est consignée par Colvig puis publiée par Ella Clark dans Indian Legends of the Pacific Northwest en 1953[78].

Les efforts pour préserver le mont Mazama de William Gladstone Steel, qui dès 1886 aide Clarence Edward Dutton de l'Institut d'études géologiques des États-Unis à cartographier le lac, sont progressivement récompensés, d'abord avec la création de la réserve forestière de la chaîne des Cascade en 1893, puis avec la désignation du parc national de Crater Lake le [4]. La même année, le géologue Joseph S. Diller, avec Horace B. Patton[79], publie un rapport détaillé dans lequel il affirme que le mont Mazama s'est effondré sur lui-même, plutôt qu'avoir explosé[41]. Ces travaux sont repris par Howel Williams, de l'Université de Californie à Berkeley, qui fait part de ses découvertes en 1942. Il établit notamment une carte des coulées de lave dacitiques et andésitiques du volcan[80]. Il est également le premier à fournir une estimation raisonnable de l'altitude antérieure à la formation de la caldeira à 3 700 mètres, par comparaison avec le mont Shasta et le mont Rainier, alors qu'auparavant les estimations donnaient 4 500 à 5 000 mètres[63]. L'étude est complétée dans les années 1980 par Charles R. Bacon et ses collègues de l'Institut d'études géologiques des États-Unis, fournissant des détails plus complets sur la formation de la caldeira[41].

Activités

Randonnée

Protection environnementale

Le mont Mazama est protégé depuis 1902 au sein du parc national de Crater Lake qui s'étend sur 741,5 km2[81]. C'est le seul parc national de l'Oregon et le cinquième plus ancien des États-Unis. Il est géré par le National Park Service. Il autorise la pratique de la randonnée pédestre, du cyclisme, du camping, de la pêche, de la natation et d'excursions en bateau ; l'hiver il est possible de se déplacer en raquettes avec un guide ou en ski de randonnée nordique. Environ 500 000 visiteurs se rendent dans le parc chaque année[82].

Exploration géothermique

L'étude chimique et thermique de l'eau du Crater Lake, ainsi que l'altération des roches de plus de 120 000 ans, suggèrent qu'une circulation hydrothermale existe dans les environs du mont Mazama[83]. La plupart des sources présentent une composition chimique similaire, issue de la météorisation du verre volcanique et du clinopyroxène[84]. Cette situation est probablement liée à la chaleur résiduelle de la chambre magmatique depuis l'éruption survenue 7 700 ans avant le présent. Le lac présente des cellules convectives dont les cycles durent trois ans, des fluides thermiques pénétrant dans le lac par son plancher et créant des sources chaudes qui forment des cheminées hydrothermales d'une hauteur allant jusqu'à dix mètres[83].

La California Energy Company a ainsi foré deux puits d'exploration géothermique : le puits MZI-11A possède une profondeur de 1 423 mètres à l'est du parc national, dans le bassin du Scott Creek, et le puits MZII-1 une profondeur de 867 mètres au sud du parc, à l'est de l'Annie Creek. Ils présentent une chaleur maximale respective de 130 °C et de 40 °C[83]. La dissipation thermique par convection au niveau du Crater Lake est le troisième plus important de la chaîne des Cascades, après celles des sources chaudes d'Austin et du parc national volcanique de Lassen[85]. Les scientifiques de l'Institut d'études géologiques des États-Unis estiment donc qu'un potentiel énergétique géothermique existe au mont Mazama[86].

Évaluation et prévention des risques

Dans la culture

Pour les Amérindiens de la tribu des Klamaths qui habitaient la région, la montagne est habitée par Llao, dieu du monde souterrain. Après l'effondrement de la caldeira au centre de la montagne, les Klamaths interprètent l'événement comme une bataille entre Llao et son rival Skell, dieu du ciel[4]. Malgré quelques différences narratives, la légende raconte généralement que Llao vit une belle femme klamath, fille d'un chef, et devint furieux quand elle refusa son offre d'immortalité en échange de devenir sa compagne. Il émergea du mont Mazama et projeta du feu vers le peuple vivant à ses pieds. Skell, se tenant sur le mont Shasta, essaya de les défendre. Alors que la terre tremblait et des rochers tombaient du ciel, deux hommes saints se sacrifièrent en se jetant dans le cratère. Skell parvint alors à forcer Llao à retourner dans les entrailles du volcan, qui s'écroula par-dessus lui[4]. D'après certaines variantes, Skell écrasa le sommet de la montagne sur Llao[87]. Des pluies torrentielles s'ensuivirent, remplissant le trou béant laissé par l'effondrement du mont Mazama et formant le Crater Lake[4].

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

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Liens externes

Notes et références

  1. a b c d e f g h i j k l et m (en) Hillman Peak, Oregon, peakbagger.com.
  2. a et b (en) C. Lewis, « The Disappearance of Mount Mazama », Monmouth, Pearson's Magazine (archivé par A Place Called Oregon), (consulté le ).
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  4. a b c d e f g h i j et k (en) « Crater Lake - History » [PDF], National Park Service, (consulté le ).
  5. (en) Feature Detail Report for: Mount Mazama, Geographic Names Information System, Institut d'études géologiques des États-Unis.
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  7. (en) Devils Backbone, Oregon, peakbagger.com.
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  10. (en) Cloud Cap, Oregon, peakbagger.com.
  11. (en) Dutton Cliff, Oregon, peakbagger.com.
  12. (en) Applegate Peak, Oregon, peakbagger.com.
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