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Les Tribus de Kabylie représentent les tribus kabyles, peuple berbère dont la société est patrilinaire et tribale, qui habitent la Kabylie, une région montagneuse qui s'étend des Issers (wilaya de Boumerdès) jusqu'à Skikda, située au nord de l'Algérie.

Organisation sociale[modifier | modifier le code]

L'unité politique et administrative en Kabylie était le village (kabyle: taddart). Chaque village était autonome et dispose d'une institution démocratique, la djemâa (tajmaɛt en kabyle, assemblée). C'était cette assemblée qui nommait les chefs du village, fait ou modifie ses lois. C'est aussi elle qui maintient l'ordre et l'exécution des règlements dans le village kabyle[1].

Chaque village est constitué d'une ou plusieurs kharouba (adrum, taxerrubt), union de plusieurs familles. Plusieurs villages (tiddar, tudrin), unis par certains liens d'affinité, et pas nécessairement une origine commune, forment un âarch (lɛerc), c'est à dire une tribu. La réunion de plusieurs tribus (leɛrac) forme la taqbilt, de l'Arabe qabila, qui veut dire ligue ou confédération pour les auteurs francophones[2]. Plusieurs confédérations s'unissent très rarement, mais quand elles le font, c'est toujours dans un but de défense ou d'agression commune[2]. Certaines tribus n'appartiennent à aucune confédération, comme celle des Aït Ghobri (At Ɣebri), des Aït Itsouragh (At Itturaɣ), des Illilten, et beaucoup d'autres. Aussi, très rarement, certains villages n'appartiennent à aucune tribu, comme celui de Cherfa Guighil Guikène, voisin des Guechtoula.

Voici l'organisation sociale kabyle simplifiée. La fréquence et intensité des liens décroissent de 1 à 5:

  1. La famille, axxam, littéralement maison en kabyle.
  2. La kharouba, adrum ou taxerrubt en kabyle, union de plusieurs familles. Chaque kharouba avait un représentant, le ṭamen.
  3. Le village, taddart en kabyle, union des hameaux des kharoubas. Chaque village était autonome, et dispose d'une djemâa (assemblée). Le chef du village était appelé l'amin. Koukou chez les Aït Yahya, Djemâa Saharidj chez les Aït Fraoussen, étaient des villages kabyles très connus dans le passé.
  4. La tribu, lɛerc en kabyle, plusieurs villages unis par certains liens d'affinité. Le chef de la tribu était appélé Amin el-Oumena. Certaines tribus kabyles fameuses étaient celles des Aït Abbas, des Aït Ouartilane en petite Kabylie, des Aït Ghobri, Aït Yahya, des Aït Yenni, et des Aït Menguellet proprement dits du Djurdjura.
  5. La confédération, taqbilt en Kabyle, union de plusieurs tribus. Le but principale des confédérations était l'attaque et la défense commune. Les confédérations kabyles les plus fameuses étaient celles des Zouaoua ou Igawawen en kabyle (les Aït Betroun, les Aït Menguellet), des Aït Irathen, des Aït Djennad, des Iflissen Oumellil et Lebhar, des Aït Aïssi, des Aït Idjer, des Aït Sedka, des Guechtoula, et beaucoup d'autres.

Une ancienne tribu des Aït Irathen aujourd'hui disparue, celle des Isemmadhiyen, avait été démembrée et touts ces villages incorporées aux autres tribus voisines de la même confédération. La chose exacte était arrivée à la tribu des Aït Ou Belkacem de la confédération des Zouaoua, précisément des Aït Betroun. Les causes de ces changements sont souvent les guerres civiles dans les confédérations. Voici ce que disait Adolphe Hanoteau, dans son livre, La Kabylie et les coutumes kabyles :

« Ils montrent combien est erronée l'opinion qui assigne pour cause unique à la formation de la tribu une communauté d'origine et même un ancêtre commun. Cette hypothèse, fort difficile à admettre partout ailleurs, est moins acceptable encore en Kabylie, où la tribu est une fédération politique que nous voyons se modifier avec le temps et au gré des confédérés. »

Les noms de certaines tribus n'indiquent pas la descendance, mais plutôt le pays que la tribu en question habite. Les exemples sont nombreux : Ouadhia (Iwaḍiyen en Kabyle), signifiant les gens de la plaine, de la confédération des Aït Sedka; Aït Oumalou, signifiant les gens de l'ubac, et Aït Ousammer, signifiant les gens de l'​adret, les deux de la confédération des Aït Irathen; Aït Ouacif, signifiant les gens de la rivière, et Aït Boudrar, signifiant les gens de la montagne, les deux de la confédération des Aït Betroun (Zouaoua); Aït Ighzer, signifiant les gens du ravin, de la confédération des Aït Djennad; Imesdourar, signifiant les montagnards, de la confédération des Aït Idjer (Zouaoua de l'est).

Histoire[modifier | modifier le code]

Antiquité[modifier | modifier le code]

Les tribus Kabyles antiques[modifier | modifier le code]

Durant l'antiquité, la Kabylie, dont le territoire était beaucoup plus grand à l'époque, était peuplée par plusieurs tribus, unies en trois confédérations principales : les Mazices à l'ouest, dans les environs de Miliana et de Cherchell, jusqu'à la vallée du Chélif, territoire des Sanhadja du moyen-âge, les Quinquegentiani au centre, dont le territoire est maintenant celui des Zouaoua, et les Bavares à l'est dans les Babors, dont font partie les Ucutamani aussi connus sous le nom de Koidamousi, qui sont les les Kutama. Ils étaient souvent alliées pour faire face aux romains, et cette alliance a même continué jusqu'au moyen-âge avec des tribus de différents noms qui habitent à peu près le même territoire, qui sont probablement, mais avec incertitude, leurs descendants directs.

Les premières mentions des tribus kabyles de l'antiquité, datent précisément du IIe siècle, lorsque Rome atteint son apogée.

Le géographe grec, Claude Ptolémée, avait mentionné les tribus suivantes (la localisation reste difficile et incertaine) : les Toulensii, qui habitaient le château-fort de Tuleus (Castellum Tulei), dans la commune de Naciria à Boumerdès; les Baniouri, voisins de ces derniers à l'est; les Moukouni, aussi voisins des Toulensii, à leur est; les Makhoures, localisés au sud des Baniouri; les Khitouae, tribu des Babors implantée au nord-est de Satafis (Aïn Kebira, wilaya de Sétif); les Koidamousi, qui sont probablement les Kutama d'ibn Khaldoun, de la Kabylie orientale, sur la rive gauche de la rivière de l'Ampsaga (Oued el-Kebir, nord-est de l'Algérie)[3].

D'autres tribus vont apparaître dans l'histoire : les Jesalenses, dans le Titteri; les Icampenses, au sud d’une voie RusibricariCissi (cap Djinet), sans doute dans l’aire du cours inférieur de l’oued Isser; les Barzufulitani, à propos de qui J. Desagnes disait que c'était sans doute une tribu de Grande Kabylie située non loin de la mer; les Fluminenses, qui signifie riverains en Latin; les Rusuccenses, qui habitent Rusuccuru (Dellys); les Isaflenses, qui sont les Iflissen (Flissa en arabe) d'aujourd'hui; les Feratenses, tribu côtière, dans le voisinage de Tubusuctu (Tiklat, commune d'El Kseur, Béjaïa); les Nababes, dans la vallée du oued Sebaou; les Jubalenses, peut-être les Zouaoua de nos jours; les Fraxinenses, probablement les At Frawsen; les Massinissenses, peut-être les Imsisen (Msisna) d'aujourd'hui de la rive droite de la Soummam, pas loin de Tubusuctu; les Tyndenses (ou Tendenses), voisins et anciens alliés de ces derniers; les Gebalusii, tribu des Babors; les Zimizes, dans l'ouest de Jijel. Le nom de la ville de Ziama pourrait provenir du nom de cette tribu; les Bavares (ou Baouares, Babares), confédération dans les Babors, une chaîne de montagnes dont le nom pourrait provenir d'eux; les Ucutamani (les Koidamousii de Ptolémée), qui sont les Kutama du moyen-âge. La ressemblance du nom est flagrante, et leur territoire était le même. Ils font partie de la confédération des Bavares[4].

Durant la même époque, il existait une ville du nom de Usinaz, aujourd'hui Saneg dans la wilaya de Médéa, variante du nom des Sanhadja, Ẓenaga à l'origine et Iẓnagen en Berbère. Un autre nom antique, celui de Masofi est aussi identique à celui de Masufa, tribu Ṣanhaǧienne du désert, mais ces Masofi étaient localisés dans la montagne de Titteri, dans la partie appelée bilad Masufa (pays des Masufa).

Table de Peutinger, carte romaine montrant la Kabylie. Djemâa Saharidj, le plus important village des At Fraoussen, était était une ancienne municipalité durant la période romaine, appelée Bida Municipium en Latin (Syda Municipium dans cette carte).

Révolte Kabyle contre Rome[modifier | modifier le code]

Selon le le chroniqueur greque Ammien Marcelin, au IVe siècle, les Jesalenses, Isaflenses, Jubalenses, Tyndenses, et les Massissenses formaient une seule confédération connue sous le nom de Quinquegentiani, signifiant les cinq tribus[5]. Au milieu du IIIe siècle, ils ont formé une coalition avec les Bavares de la Kabylie orientale, dont les Ucutamani (Kutama), et les Fraxinenses, commandés par leur chef Faraxen, qui éclatera dans la région d’Auzia, en Maurétanie Césarienne, une révolte contre Rome. Ils pillèrent certaines régions de Numidie, mais furent vaincus. Faraxen fut capturé par un commandant romain. Puis, ce commandant, sera tué par les rebelles Bavares dans une embuscade en avril 260.

Un siècle plus tard, Firmus, un de ces plus fameux chefs des Quinquegentiani, fils de Nubel issu des Jubalenses, s'est révolté en 370 contre l'empereur byzantin, Valentinien Ier. La même année, il se proclama roi de la Maurétanie Césarienne[6]. Il était soutenu par les chrétiens donatistes et avait une douzaine de tribus maures et deux corps de troupes romaines sous son commandement[7]. Il avait été trahi par son frère, Gildon[8], mais il fut vaincu cinq ans après, suite a la trahison d'Igmazen, chef des Isaflenses, lorsqu'il est parti se réfugier chez eux[6]. Firmus avait préféré la mort que de tomber entre les mains de l'ennemi. Gildon, qui avait les mêmes ambitions que son frère Firmus, c'est à dire devenir roi sur une partie de la Maurétanie ou de l'Afrique, avait choisi la révolte et fut vaincu lui aussi[8]. Puis, tout les membres de la famille de Nubel furent éliminés[6].

Malgré la défaite, les Kabyles regagnèrent leur indépendance des byzantins dans les années ou décennies à venir. Sous le règne de l'empereur Justinien Ier, Procope, un historien du VIe siècle qui accompagnait le général byzantin Bélisaire dans ces campagnes, indiquait le fait que les Kabyles étaient maîtres de leur propre pays dans son livre, Guerre des Vandals.

« Nous ne communiquons que par mer de la province de Zaba (province de Constantine) avec la ville de Césarée (Cherchell, à l’ouest d’Alger), ne pouvant nous y rendre par terre, car les Maures demeurent maîtres de tout le pays qui nous en sépare. »

— Procope, Guerre des Vandals.

Moyen-âge[modifier | modifier le code]

Origines et zones d'établissements[modifier | modifier le code]

La Kabylie, au sens élargie, était peuplées par des berbères du groupe des Branès, descendants de Bernès, fils de Berr, fils de Mazigh, ancêtre de tous les berbères. Selon al-Yaâqubi, historien arabe du IXe siècle, les Branès étaient des gens riches, éleveurs et cultivateurs de bétail.

Voici les trois peuplades qui habitaient la Kabylie au moyen-âge :

Les Sanhadja[modifier | modifier le code]

La partie sud et extreme ouest du pays était habitée par les Sanhadja, la tribu d'origine des Zirides, dynastie qui fondera la vieille ville d'Alger au Xe siècle sous le règne de Bologhine ibn Ziri, lui-même fondateur de la dynastie. Selon Ibn Khaldoun, au XIVe siècle, les Sanhadja sont les descendants de Sanhadj, dont le nom est une adaptation arabe de Ẓenag, qui est impossible de le transcrire en lettres arabes.

Les villes de M'sila (qui était habitée par les Zenètes avant), le Bordj Hamza (Bouira), Alger, Médea, et Milliana (wilaya d'Aïn Defla), étaient occupées par eux[9]. Parmi leur anciens chefs qui se distinguèrent sous la domination musulmane, Thabet Ibn Ourzidan, qui se révolta contre as-Saffah (le sanguinaire), Calife des Abbassides. Les Sanhadja fondèrent un émirat qui englobera l'Ifriqya et le Maghreb central, de la tripolitaine jusqu'à la partie ouest de l'Algérie moderne, et atteignent même l'océan atlantique en 979 après leur victoire contre les Berghouata, mais sans recevoir la soumission de ces derniers. Ils fondèrent plusieurs villes, notamment Alger, Miliana et Médéa.

Les peuplades Sanhadjiennes sont : les Metennan; les Ouannougha; les Beni Othmane; les Beni Mezghenna, habitants d'Alger, qui était appelée Djazaïr Beni Mezghenna à l'époque; les Beni Djâad, dans le nord-ouest de la wilaya de Bouira; les Telkata; les Betioua, habitants d'Arzew (wilaya d'Oran), arabisés à la fin du XIXe siècle, originaires d'une confédération rifaine qui port le même nom; les Beni Aïfaouen; les Beni Khalil[9].

La plus importante tribu parmi les Sanhadja était sans doute cette des Telkata, à laquelle appartenait Ziri ibn Menad, un des plus puissant princes berbères selon Ibn Khaldoun, ancêtre de la dynastie Ziride nommée après lui-même, fondée par son fils Bologhine. Certains Telkata habitaient à Bougie et à Tunis. Ibn en-Nahoui, un généalogiste andalou, disait à propos d'eux :

« Les Telkata avaient la prééminence sur toutes ces tribus. Du temps des Aghlabides, ils eurent pour chef Menad, fils Manqous, fils de Zenag le jeune, fils de Ouasfen, fils de Djibril, fils de Zeïd, fils de Ouasli, fils de Semlil, fils de Djaâfer, fils d'Elyas, fils d'Othmane, fils de Segad, fils de Telkat, fils de Kert, fils de Zenag l'ancien[10]. »

Parmi les tribus Sanhadjiennes dont les noms existent encore jusqu'à aujourd'hui, les Aït Melikech (dont l'origine Sanhadjienne est incertaine), les Beni Mezghenna, les Metenna, les Ouannougha, les Betioua, mais ils sont tous arabisés, à l'exception des Aït Melikech, s'ils sont des Sanhadja, et ceux du Rif. Selon Ibn Khaldoun, les Sanhadja des environs de Béjaïa, ou ils étaient maîtres, descendent des Telkata. Durant l'époque Almohade, ils se fixèrent dans la vallée de Béjaïa, sur le territoire des Beni Ouriaghel, tribu de nos jours qui demeure dans le Rif, dont est originaire Abdelkrim el-Khattabi. Aujourd'hui, une tribu dans la commune de Semaoun porte le nom de Sanhadja, prononcé localement Iznayen, variante d'Iznagen, car les bougiotes remplacent le son /g/ avec le /y/ , comme ayi, heyyi, ceyyeɛ au lieu de agi, heggi, ceggeɛ. Y'avait aussi des Sanhadja à Tiklat (commune d'El Kseur), et le nom lui-même pourrait provenir de la tribu des Telkata.

Les Zouaoua[modifier | modifier le code]

La partie centre du pays était habitée par les Zouaoua, en kabyle : « Igawawen » (sg. « Agawa » ou « Agawaw »). Leur territoire s'étendait de Dellys jusqu'à la rivière de Bougie (Soummam) et sépare le pays des Sanhadja de celui des Kutama.

Quant à leur origine, selon Boulifa, le premier habitant du Djurdjura était un géant, père de cinq fils qui furent chacun à l’origine d’un clan. Bientôt à ces cinq familles vinrent s’agréger de nouveaux venus et ainsi chacun des clans primitifs donna naissance à une tribu et les cinq tribus formèrent la confédération des Zouaoua. Selon une autre légende des Sanhadja de Srayr, confédération rifaine occidentale dont la langue est similaire au Kabyle, malgré l'influence Zenète, les Zouaoua sont originaires d'eux, et qu'ils ont émigré vers le Djurdjura à une époque lointaine. Les deux se livrent aux mêmes travaux et aux mêmes métiers. Ils fabriquent des armes et sont colporteurs.

Ibn Khaldoun, l'historien qui a donné le plus de détails sur leurs tribus, disait que certains généalogistes considèrent les Zouaoua comme étant Zenètes. Cependant, deux siècles avant, Ibn Hazm les comptaient parmi les populations Kutamiennes, opinion partagée par Ibn Khaldoun. La proximité du territoire des Zouaoua à celui des Kutama, ainsi que leur coopération avec cette tribu dans le but de soutenir la cause d'Ubayd Allah al-Mahdi, fondateur de la dynastie fatimide, est un fort témoignage en faveur de cette opinion[11].

Linguistiquement et génétiquement, les Zouaoua semblent être plus proches des Sanhadja que des Kutama.

« Le territoire des Zouaoua est situé dans la province de Bougie et sépare le pays des Ketama de celui des Sanhadja. Ils habitent au milieu des précipices formés par des montagnes tellement élevées que la vue en est éblouie, et tellement boisées qu'un voyageur ne saurait y trouver son chemin. C'est ainsi que les Beni Ghobrin habitent le Ziri, montagne appelée aussi Djebel ez-Zan, à cause de la grande quantité de chênes-zan dont elle est couverte, et que les Beni Feraoucen et les Beni Iraten occupent celle qui est située entre Bougie et Tedellis. Cette dernière montagne est une de leurs retraites les plus difficiles à aborder et les plus faciles à défendre; de là, ils bravent la puissance du gouvernement (de Bougie), et ils ne paient l'impôt qu'autant que cela leur convient. De nos jours ils se tiennent sur cette cime élevée et défient les forces du sultan, bien qu'ils en reconnaissent cependant l'autorité. Leur nom est même inscrit sur les registres de l'administration comme tribu soumise à l'impôt (kharadj) »

— Ibn Khaldoun, Histoire des Berbères, Tome I.

Parmi les historiens du moyen-âge, ce dernier était le seul qui avait mentionné les fractions de son époque, qui les a divisé en deux listes. Parmi les tribus Zouaoua citées, la plupart sont connues jusqu'à ce jour. Voici les tribus de la première liste : « les Medjesta, les Melikech, les Beni Koufi, les Mecheddala, les Beni Zericof, les Beni Gouzit, les Keresfina, les Ouzeldja, les Moudja, les Zeglaoua et les Beni Merana. » Parmi ces tribus, les [Beni] Melikech, de la rive gauche du Oued Sahel; les Beni Koufi des Guechtoula, dans la commune de Boghni; les Mecheddala, du versant sud du Djurdjura; les Beni Zericof, qui sont les Zeghfaoua d'Azeffoun de la Kabylie maritime, sont les seules encore connus à nos jours. Mais selon certains, les Melikech appartiennent à la race des Sanhadja[12]. Voici la deuxième liste de tribus :

« De nos jours, les tribus zouaouiennes les plus marquantes sont les Beni Idjer, les Beni Menguellet, les Beni Betroun, les Beni Yenni, les Beni Bou Gherdan, les Beni Itouragh, les Beni Bou Youcef, les Beni Bou Chaïb, les Beni Aïssi, les Beni Sedka, les Beni Ghebrin et les Beni Guechtoula[13]. »

Dans cette liste, toutes les tribus, sans exception, sont reconnues. Cependant, dans la première, les Beni Koufi on était cités d'une part, et les Guechtoula d'une autre part dans la deuxième liste, alors qu'ils font partie de la confédération de ces derniers. Même chose pour les Beni Yenni, tribu qui appartient aux Aït Betroun. Les Aït Irathen et leurs voisins, les Aït Fraoussen, sont cités dans la même page, mais dans aucune de ces listes. Plusieurs tribus appartenantes aux Zouaoua d'aujourd'hui n'étaient pas citées, telles que les Aït Yahya, les Illoulen Oumalou, les Illilten.

Dans le sens le plus restreint, Zouaoua était le nom d'une confédération de huit tribus organisées en deux goupes : les Aït Yenni, les Aït Ouacif, les Aït Boudrar (ou Iboudraren), et les Aït Bou Akkach, qui forment le groupe des Aït Betroun, et les Aït Menguellet proprement dits, les Akbils, les Aït Bou Yousef, et les Aït Attaf (ou Yatafen), qui forment le groupe des Aït Menguellet, nommé après la tribu principale. Cette confédération était souvent appelée « Zouaoua proprement dits » ou simplement « confédération des Zouaoua », pour les distinguer des autres tribus qui n'appartiennent pas à cette dernière confédération, mais qui sont des Zouaoua au sens moins restreint.

Les Kutama[modifier | modifier le code]

La partie orientale de la Kabylie, de Bougie jusqu'aux environs de Skikda et le nord des Aurès, était occupée par les Kutama, brave et puissante tribu berbère. Ils habitaient dans les villes suivantes : Ikjan, Sétif, Baghaï, Négaous, Belezma, Tiguist (au nord de la wilaya d'Oum El Bouaghi), Mila, Constantine, Skikda, Collo et Jijel. Chez les Sanhadja de Srayer, il existe une fraction du nom de Ketama. Selon Ibn Khaldoun, ils sont les descendants de Ketam, fils de Bernès. Les Kutamas sont divisés en deux branches :

« Les nombreuses ramifications de cette tribu proviennent de deux aïeux : Ghersen et Issouda, lesquels étaient fils de Ketam, fils de Bernès. Les enfants d'Issouda sont : les Felasa, les Denhadja, les Metousa (ou Mataousa) et les Ourisen... Les enfants de Ghersen sont : Meṣṣala, Qalden, Mouéten, Mouâad [Inaou, Intasen, Iyan]. Inaou engendra Lehisa, Djemila et Msalta; Intasen fut père de Oultaya, Idjana, Ghesman et Aoufas. Iyan, fils de Ghersen, fut l'aïeul des Melousa, tribu dont une des branches, celle des Beni Zeldaoui (ou Beni Zoundaï), habite actuellement la montagne qui se voit se Constantine. »

Cinq tribus figurantes dans cette liste existent encore à ce jour, ce sont : les Felasa, probablement les fameux Iflissen de Grande Kabylie; les Beni Zounday et les Msalta, qui habitent dans la wilaya de Jijel; les Mzala (variante de Messala), dans la wilaya de Mila; les Denhadja, qui habitent pas loin de la ville de Skikda. Ces derniers avaient une forteresse au nord-ouest du Maroc, appelée casr-Ketama (ou casr-Denhadja, signifiant le chateau des Denhadja). Ketama est aussi le nom donné pour une région du Rif occidental. Voici d'autres tribus kutamiennes mentionnées par Ibn Khaldoun :

« Les berbères comptent au nombre des tribus kutamiennes les Beni Istiten, les Ouchtata, les Messalta et les Beni Kensila. Ibn Hazm regarde les Zouaoua avec toutes leurs branches comme appartenant aussi à la tribu Kutama, et cette opinion conforme à la vérité, ainsi que nous l'avons déja dit. »

D'autres fractions étaient citées, mais dans aucune de ces listes, notamment les Adjisa, qui démeurent à nos jours dans l'Oued Sahel, pas loin de Béjaïa, et les Sedouikech, la plus marquante des tribus Kutamiennes qui habitait les plaines de la province de Bougie et de Constantine. Parmi les fractions de ces derniers : les Silin, les Tarsoun, les Roghian, les Moulit, les Cascha, les Lemai, les Gaiaza, les Beni Zalan, les el-Bouéira, les Beni Merouan, les Ouarmeksen, les Segdal, et les Beni Eïad. Certains noms existent encore à l'époque française, dans ce qui est maintenant la wilaya de Mila.

Haut moyen-âge[modifier | modifier le code]

Conquête de l'Andalousie[modifier | modifier le code]

Après la fin de la conquête musulmane du Maghreb, les Berbères ont adopté une nouvelle religion, qui est l'Islam. En 710, Tariq ibn Ziyad, un commandant berbère de la tribu des Nefzaoua, mena des troupes berbères de diverses tribus dans une campagne militaire contre les Wisigoths d'Espagne. La campagne s'est terminée par un succès, et les berbères ont commencé à s'installer dans les territoires conquis dans diverses vagues de migration.

On trouve de nombreuses colonies de tribus kabyles en Andalousie, qu'elles soient Sanhadja, Zouaoua ou Kutama[14]. Ces tribus ont également laissé des traces dans la toponymie espagnole.

Pour les Sanhadja, on trouve de nombreux endroits nommés après eux, comme Azinhaga, Senija et Cinegia[14]. Il y avait aussi des Sanhadja à Osuna, près de Séville. Pour les Zouaoua, ils ont donnés leur nom à Atzueva (At Zouaoua), qui signifie qu'ils ont même gardé la langue berbère à cause de la préservation du préfixe pour la filiation « At » au lieu de l'arabe « Beni ». Azuébar et Azoague aussi pourraient provenir de Zouaoua. Une famille zouaouienne, celle des Banu Muhallab, était établie au nord-ouest de Grenade où elle possédait les châteaux de Torre Cardela et d’Esparraguera[14]. Une commune espagnole du nom de Algatocin, pourrait provenir de At Atouch, nom d'une tribu de la confédération des Aït Ouaguenoun. Dans les îles Baléares, on retrouve deux toponymes de deux tribus des Zouaoua : Beniatron, qui sont les Aït Betroun, et Artana, leurs voisins au nord, les At Iraten[15]. En ce qui concerne les Kutama, le nom d'Alcoutim pourrait provenir d'eux.

Époque Aghlabide[modifier | modifier le code]

Les tribus Branès du Maghreb central étaient libres et indépendants de l'émirat Aghlabide, vassal du califat Abbaside de Baghdad. Les Kutama, forts de leur nombreuse population, n'eurent jamais à souffrir le moindre acte d'oppression de la part de cette dynastie, dont ils causeront sa chute au début du Xe siècle, grace a leur force militaire.

Époque Fatimide[modifier | modifier le code]

En 892, lorsque le Maghreb, à l'exception du Maroc et l'ouest de l'Algérie moderne, était sous la domination des Aghlabides, vassaux des Abbasides de Baghdad, des berbères Kutama allèrent à la Mecque pour le pèlerinage. Ils rencontrent Abu Abd Allah ach-Chi'i, un propagandiste chi'ite, qui ensuite commença prêcher à eux. Ces Kutama l'amèneront chez eux, à Ikjan, au nord-est de Sétif. Puis, les tribus Branès du Maghreb central: les Ṣanhadja, les Zouaoua et les Kutama, alliés et frères de sang, se convertissent au chi'isme ismaélien grace au propagandiste, et vont tous contribuer à la fondation du califat Fatimide et son extension dans les années à suivre.

Carte des batailles qui ont conduit à la chute de l'émirat Aghlabide aux mains des Berbères Kutama, menant à l'établissement du califat fatimide.

En 902, Abu Abd Allah réuni sous ses drapeaux les Adjisa, les Zouaoua et toutes les fractions de la grande tribu des Kutama, puis lança une campagne contre l'émirat arabe des Aghlabides. Ils s'emparent de la ville de Mila, puis le constantinois et les aurès, ainsu que plusieurs villes de la Tunisie moderne en 907-908. Les Aghlabides, superieurs en armement et en équipements, s’enfuirent en Orient après ces défaite. Les Kutama entrent à Kairouan et Raqqada, les deux plus importantes villes Aghlabides, en 909. La même année, en chemin à Sidjilmassa, les troupes berbères Kutama atteignirent Tahert à l'ouest, ont détruit la ville, chassés les Ibadites et ont mis fin à l'émirat Ibadite des Rostémides, puis soumirent les Meknasa de Sidjilmassa.

L'historien Heinz Halm, qui a écrit sur les Chi'ites et leur histoire, décrivait l'état fatimide comme étant « une hégémonie des Berbères Kutama et Sanhadja sur le Maghreb oriental et central » au début.

Les Kutama seront envoyés en Égypte en 912. Ils capturent les villes de la Cyrénaique et atteignent l'Alexandrie l'année prochaine. Après ces victoires, le fils de Ubayd Allah, al-Qa'im, prend le commandement de l'armée à la place du commandant berbère Habasa, et essaye de prendre Fustat, la capitale de l'Égypte à l'époque, sans succés. En 915, ils rencontrèrent une armée Abbaside près de Giza, l'opération s'est terminée par une grande défaite pour les Fatimides. Les Fatimides perdent l'Alexandrie et la Cyrénaique, et retournent au Maghreb. Ils essayeront de conquérir l'Égypte une nouvelle fois en 919. La deuxième campagne militaire contre l'Égypte était similaire à la première. Les Fatimides prennent la Cyrenaique puis l'Alexandrie, ainsi que beaucoup d'autres villes, mais seront repoussés en 921.

Les Kutama s'attaquaient aux Zenètes et Idrissides, et conquirent l'ensemble du Maghreb, mais le succès n'était pas maintenu pour longtemps. Abu Yazid, un Zenète kharidjite surnommé « l'homme à l'âne », de la tribu des Beni Ifren, rassembla plusieurs tribus Zenètes et Houara et lança une révolte anti-Fatimide. Il vainquit plusieurs armées kutamiennes, puis assiégea Mehdia, la capitale Fatimide. Pendant ce siège, le calife, al-Qa'im, lui-même était bloqué dans la ville, et la dynastie Fatimide était sur le point d'être complètement détruite. Al-Qa'im meurt dans la ville, mais grace à Ziri ibn Menad, chef de la tribu des Sanhadja, que le califat fut sauvé. Isma'il al-Mansur succède à son père au trône. Ce dernier mena une armée composée de Sanhadja à droite et de Kutama à gauche contre Abu Yazid, qui fut repoussé. Ce dernier s'est réfugié dans une montagne du nom de Kiana, pas loin de la future kalâa des Beni Hammad. Al-Mansur le poursuivi, puis encercla la montagne avec des troupes Kutama, Zouaoua, Adjisa ainsi que d'autres tribus. Les assiégeants y pénétrèrent de vive force et tuèrent certains chefs rebelles. Abu Yazid leur échappa, mais il sera capturé, ramené chez al-Mansour et mourra de ces blessures en 947[16].

En 960, Bologhine, grace à la permission de son père, bâtit trois villes : Miliana, Médéa et Alger. La même année, une troisième campagne militaire sera lancée pour conquérir l'Égypte. De nouvelles levées de troupes eurent lieu en pays Kutama. Ils départent pour l'Égypte, et cette foi-ci, la campagne s'est terminée par un succès. La construction d'une nouvelle capitale, le Caire (« la victorieuse »), à commencé en 969, et s'est achevée en 771. Le pays des Kutama a dû avoir sa population vite décroître. L'armée qui partit à la conquête de l'Egypte était principalement composée de Kutama. À partir de cette époque, les Kutamiens se sont retrouvés partout en Égypte, en Palestine et en Syrie en tant que guerriers, commandants ou citoyens normaux. Aujourd'hui, les familles d'origine Berbère Kutama existent encore encore en Syrie, ces familles sont les : Abd es-Samed, originaires des Aït Irathen des Zouaoua; Abu Nakad; Talahoukt; Abd el-Malek. Les Abd es-Samed étaient cités par Ibn Khaldoun au XIVe siècle comme étant des nobles qui commandaient les Aït Irathen.

L'exode des guerriers Kutama ouvrit la voie aux Sanhadja pour consolider leur hégémonie sur le Maghreb.

Époque Ziride[modifier | modifier le code]

C'est en 973 que Bologhine Ibn Ziri, fils de Ziri Ibn Menad, fut nommé Émir du Maghreb central par le Calife Fatimide al-Mu'izz, et la dynastie Ziride fut fondée. Après ces nombreuses victoires contre les Zenètes et les Houaras, il reçoit le commandement de toute l'Ifriqya, jusqu'à la ville Syrte en Libye. Ceci a excitée la jalousie des Kutama, qui constituaient la force principale des Fatimides dés le début.

Extension maximale de l'émirat Ziride, vassal du califat Fatimide, en 980.

Bologhine, ne cessa jamais de guerroyer avec les Zenètes et s'emparent de plusieurs villes, notamment Sidjilmassa qui fut perdue, puis Fès et le Rif en 978. L'année suivante, il s'en prend aux Berghouata de la région de Tamesna, en face de l'océan atlantique au Maroc. La campagne s'est finie par un succès pour les Zirides. Bologhine fut le premier souverain berbère à voir son influence s'étendre de Syrte à l'est jusqu'à l'océan atlantique à l'ouest. C'est après sa mort en 984, que l'Émirat commença à s'affaiblir, et perdra les territoires conquis,mais contrôle toujours la plupart du Maghreb central et de l'Ifriqya.

Dés le début du règne d'al-Mansour, les Zenètes se révoltèrent et s'emparent des villes qui étaient sous leur contrôle au Maroc avant la conquête de Bologhine, notamment Sidjilmassa et Fès. Itouweft fut envoyé au Maroc à la tête d'une armée pour réprimer la révolte, mais fut vaincu par les Zenètes commandés par Ziri Ibn Atia, aussi connue sous le nom d'al-Cartas, chef des Maghraoua. Après le retour d'Itouweft à sa capitale, Achir, l'Émir Ziride renonça de faire la guerre avec Zenètes. Pendant ce temps, les Fatimides envoyèrent un missionnaire Perse de Khorasan du nom d'Abu el-Fahem, qui leva des bandes armées dans le pays Kutama, aidé par Abd Allah Ibn Mohammed,al-Katab, pour éclater une insurgence, et envoyèrent aussi une lettre à al-Mansour, dans laquelle ils désignèrent Abd Allah Ibn Mohammed, secrétaire de Ziri et de Bologhine, excellent écrivain épistolaire et connaissant du Berbère et de l'Arabe, fils d'un prince Aghlabide qui s'était réfugié chez les Nefzaoua, comme l'héritier légitime du trône. Al-Mansour, avec plusieurs membres de sa famille, amena l'héritier dans une promenade à cheval. Ils tuèrent l'héritier avec des coups de lance, dont un, celui d'Abd Allah (à ne pas confondre avec l'héritier), un des frères d'al-Mansour traversa le dos et la poitrine. Le fils d'Abd Allah Ibn Mohammed, Youcef, fut massacré lui aussi en défendant son père.

Al-Mansour reçoit la visite de deux officiers envoyés par le Calife Fatimide al-Aziz Billah, qui menacèrent l'Émir pour qu'il n'entreprend rien contre les Kutama, qui éclateront deux révolte après. La première, qui a commencé en 988, fut commandée par Abu al-Fahem, puis la deuxième (989-90), par Abu el-Ferdj, qui est, selon certains, un juif qui prétendait d'être un des petit-fils d'al-Qaïm. La réaction d'al-Mansour fut terrible. Les Kutama restants au Maghreb, qui étaient déjà affaiblis à cause des guerres précédentes, et aussi par l'émigration massive des membres de leur tribu vers l'Égypte et le Levant, furent vaincus dans toutes ces révoltes, et furent sévèrement châtiés. Durant la première révolte, al-Mansour saccagea avec son armée la ville de Mila et détruit les villages Kutamiens qui se trouvaient sur son chemin. Des sources anti-Fatimides et anti-Chiites, dont la neutralité est à douter, disent même que des esclaves nègres des Zirides dépecèrent le corps d'Abu al-Fahem, en firent rôtir les chairs et dévorèrent tout jusqu'aux os. Concernant la deuxième révolte, les guerriers Kutama trouvèrent presque tous la mort au combat. Après ces révolte réprimées, la tribu des Kutama sera placée sous l'administration des fonctionnaires Sanhadjiens.

La même année, certaines tribus Zenètes se soumirent au Émir Ziride, grace à l'initiative de Said Ibn Khazroun, un chef Maghraoua qui passa au côté Ziride. Ce dernier reçoit le gouvernement de Tobna et aussi la main de la fille d'al-Mansour. Abu al-Behar, oncle d'al-Mansour et gouverneur de Tahert, commença une révolte, et le gouvernement de la ville sera transféré à Itouweft. Abu el-Behar s'en fuit vers l'ouest, puis s'allia avec les Zenètes et les Omeyyades de Cordoue. Mais en 997-8, ils retourna au camp Ziride. Al-Mansour mourut en 995 (ou 996), et fut succédé par son fils Badis.

Itouweft, l'oncle de Badis, sera chargé du gouvernement de Tahert, tandis que son autre oncle, Hammad, sera chargé à la tête des troupes de l'Émirat. Hammad sera envoyé pour combattre les Zenètes à l'ouest, mais il fut vaincu par Ziri Ibn Attia et sera repoussé jusqu'à Achir. Les territoires de l'ouest furent perdus, mais reconquis par Badis lui-même, et confia le commandement de Tahert et Achir à Itouweft. Ceci provoqua la jalousie des frères Maksen, Zaoui, Maghin et Azem, tous oncles de Badis, qui pillèrent le camp de leur neveu Itouweft. Les rebelles furent vaincus par Hammad, et un de leurs chefs, Maksen, fut dévoré par les chiens. Ses deux fils, Mohsen et Badis (à ne pas confondre avec le fils de Bologhine) trouvèrent également la mort. Ceux qui n'ont pas trouvés la mort, se trouvèrent encerclés dans le mont Chenoua, puis seront transportés en Andalousie.

Quand Hammad retourna à Kairouan en l'an 1004-5, les Zenètes ravagèrent les provinces Zirides, interceptèrent les caravanes et bloquèrent les villes d'Achir et de M'Sila. Hammad sera envoyé, et parvient à les arrêter avec succès. Ensuite, en 1007-8, il fonda la Kalâa « château » des Beni Hammad, qui deviendra aussi tôt prospère et attira un grand nombre d'artisans et d'étudiants. Badis l'invita à se dessaisir des gouvernments de Tidjis (El Amiria, Oum El-Bouaghi) et de Constantine, ce qui provoquera la révolte de Hammad. Badis reçoit la soumission et l'aide des Beni Toudjin, tribu Zenète, et Hammad sera forcé de retourner à sa Kalâa.

Moyen-âge central[modifier | modifier le code]

Situation politique de l'Ibérie en 1037 (première période de taïfas).

Dans la péninsule Ibérique, suite à la mort du Calife Abd al-Malik al-Muzaffar en 1008, une guerre civile éclata, dans laquelle plusieurs parties combattaient pour le trône. Les Berbères prirent part dans cette guerre, incluant les membres de la dynastie Ziride qui furent transportés en Ibérie.Parmi eux, Zawi Ibn Ziri, qui mena des troupes Berbères à l'offensive contre Cordoue, renversent le Calife Hicham II, puis parvient à y établir l'autorité de Sulayman Ibn al-Hakam en 1013. Lors de l'assault de cette ville, Zawi prit la tête de son père, Ziri, qui fut ramenée en tant que trophée par les Omeyyades après la victoire Zenète contre les Sanhadja et les Kutama en 970. Durant cette période de l'affaiblissement du Califat de Cordoue, se voit la création de plusieurs Taïfas « cité-états » en Ibérie, dont une est Sanhadja, celle des Grenade (Banu Ziri/Zirides), et une autre Kutama, celle d'Alpuente (Banu Qasim).

En 1016, au Maghreb, Hammad sera assiégé par Badis, qui trouvera la mort durant son sommeil dans sa tente, ce qui entraîna la retraite de son armée vers al-Mahdia. Badis laissa un fils de huit ans seulement, qui sera successeur, al-Mu'iz. Hammad s'empare de M'Sila et Achir, puis vint affronter al-Mu'iz dans un combat près de Baghaï, ou il sera vaincu par le nouveau souverain. Hammad retourna à sa Kalâa, et se soumit à al-Mu'iz en 1017. Un traité sera conclu, dans lequel Hammad sera reconnu maître de M'Sila, Tobna, du Zab, d'Achir, et Tahert. Son fils, al-Qa'id, reçoit les deux premières villes, en plus de Magara, pas loin de M'Sila, Mersa ed-Dedjadj, à l'est d'Alger, du Souk Hamza (Bouira), et du pays Zouaoua. C'est après ce traité qu'ils cessent de faire la guerre entre eux, et la famille Ziride se divisa en deux branches : les Hammadides, et les Badicides. Les premiers avaient la Kalâa des Beni Hammad comme capital, tandis que les deuxièmes avaient Kairouan. En 1040-1, al-Mu'iz assiégea Hammad, mais la campagne sera abandonnée. Il continua à combattre les Zenètes, et importa une victoire dans chaque bataille.

Indépendance et scission Ziride[modifier | modifier le code]

Lors du règne d'al-Mu'iz, une événement bouleversera tout le Maghreb à jamais, et affaiblira les deux états Zirides. En 1048-9, il adopta le sunnisme (orthodoxie Islamique), puis les Chi'ites de Kairouan seront massacrés, et trois milles parmi eux trouvèrent la mort. Al-Mu'iz se déclara indépendant des Fatimides du Caire, brûla tout leurs drapeaux, et interdira l'inscription des noms des Califes Fatimides sur les pièces de monnaies. Le ministre du Calife al-Mustansir, Abu Muhammed al-Yazuri, proposa à son maître d'envoyer les tribus arabes Hilaliennes : les Riah, les Zoghba, et les Athbedj, pour ravager l'Ifriqya, en possession des Zirides. Cette décision fut prise par le Calife pour se venger.

Les Hilaliens, lorsqu'ils entrèrent dans l'Ifriqya, ravagèrent tout ce qu'ils trouvaient sur leur chemin. Une armée Ziride sera envoyée pour arrêter les Beni Hilal dans les environs de Gabès, mais cette armée fut vaincu, puis les survivants, incluant leur Émir, al-Mu'iz, coururent pour s'enfermer dans leur capitale, Kairouan, qui sera assiégée par les ennemis après. En 1057-8, l'Émir Ziride Badicide se rendit à al-Mehdia, où était son fils, Temim. Quand les troupes Zirides furent bloqués dans Kairouan, les Hilaliens continuèrent à tout ravager, puis la villa tomba aux mains de ces derniers et la mirent au pillage. Des révoltes éclatèrent ensuite, et l'Émirat Ziride sera scindé et plusieurs cités-états commencent à naître.

Les tribus qui furent envoyées étaient considérées comme sauvages par plusieurs anciens historiens, notamment Ibn Khaldoun, qui parlait des dévastations commises par eux dans ces deux livres : Les Prolégomènes et Histoire des Berbères. Il décrivait ces tribus comme fauteurs de troubles.

« Au cinquième de l'hégire (11éme siècle), les Beni Hilal et les Sulaym y firent irruption, et, pendant trois siècles et demi, ils ont continué à s'acharner sur ces pays; aussi la dévastation et la solitude y règnent encore. Avant cette invasion, toute la région qui s'étend depuis le pays des Noirs jusqu'à la Méditerranée était bien habitée: les traces d'une ancienne civilization, les débris de monuments et d'édifices, luis ruines de villes et de villages sont là pour l'attester. »

— Ibn Khaldoun, Les Prolégomènes, volume 1

Murs de l'ancienne forteresse Hammadide à Béjaïa.

Les Zirides d'Ifriqya n'étaient pas les seuls menacés par les incursions Hilaliennes, les Hammadides du Maghreb central aussi étaient sous la menace. Le reflux de réfugiés de l'Ifriqya sur la Kalâa, qui a pour cause les raids des nomades arabes, rendent la vie impossible dans cette forteresse. Ceci poussa an-Naser, fils d'Alennas ibn Hammad, à construire an-Nasiriya, nommée après lui, dans la côte Kabyle en l'an 1067-8. An-Nasiriya était le nom médiéval de Bougie, qui deviendra une des plus importantes villes du Maghreb et une des plus prospères, encore plus que la capitale précédente.

Temim, fils de Badis, succède à son père après sa mort en 1062. L'année prochaine, il faisait la guerre contre les Hammadides, et aussi contre les autres cités-états qui avaient pris leur indépendance après les dernières révoltes durant la fin du règne de Badis. Lors de ces guerres, Temim utilisa certaines tribus Hilaliens pour battre avec lui contre d'autres tribus Hilaliennes qui avaient pris le parti de ces adversaires. Les hilaliens s'étaient Temim avait repris plusieurs villes, notamment Kairouan en 1068, mais cette dernière, qui était commandée par Qa'id Ibn Maïmun sera enlevée par les Houara. Après ces événement, Qa'id Ibn Maïmun fut choisi comme gouverneur d'al-Mahdia par Temim, puis révolta contre ce dernier. Qa'id, qui était incapable de résister face à Temim, se rendit à Hammou Ibn Mellil al-Berghwati, seigneur de Sfax, qui lui confia le contrôle de Kairouan après avoir demandé à l'Émir des Zoghba de la vendre. Qa'id rentra à Kairouan en 1077-8, puis la fortifia la même année. Selon al-'Idhari dans son Bayan, les Riah furent explusé par les Zoghba, puis ont vendu la ville à an-Nasser Ibn Alennas, seigneur de la Kalâa des Beni Hammad. La même année, la paix fut signée pour mettre fin à la guerre entre les deux branches Zirides, Badicides et Hammadides. Pendant la guerre entre ces derniers, an-Nasser, aidés par les Zenètes, fut vaincu par Temim, aidé par les Hilaliens. Malgré cette victoire de Temim, il eut le regret de fortifier la puissance des tribus arabes en affaiblissant celle de sa propre famille.

En 1081, Temim décida d'assiéger Kadi Ibn Mohammed as-Sanhadji dans Gabès, mais sans succès. Deux après, les arabes Hilaliens l'ont bloqué chez lui à al-Mahdia, mais cette foi-ci, les Hilaliens ont échoués, puis ils s'enfuirent. Temim les poursuivait jusqu'à qu'ils atteignent Kairouan, les vaincra, puis les expulsa de la ville. En 1087-8, les Génois envoyèrent des navires et des troupes pour occuper al-Mahdia. L'opération s'est terminé par un succèes, et après y avoir saccagéville la , les troupes la remirent à Temim moyennant la some de cent mille pièces d'or.

Un an après, au Maghreb central, an-Nasser, de la dynastie Hammadide, fut succédé par son fils, Mansour. Ce nouveau Émir s'établit à Bougie, la nouvelle capitale de son état, qui fut fondée par son père en 1067-8 à cause de la menace Hilalienne.

Temim fut succédé par son fils Yahya en 1108. Durant le règne de ce dernier, beaucoup de changement eurent lieu. Il enleva certaines villes et forteresses perdues, reconnaîtra la souveraineté Fatimide, puis s'occupa à la construction d'une flotte avec laquelle il s'attaqua aux chrétiens Français, Génois, et Sardes, et les força à payer tribut. Il s'acquit d'une grande renommée. Il mourut en 1116 dans son palais après avoir été assassiné par ses frères, selon al-Idhari. Son fils, Ali, qui était gouverneur de Sfax, le succéda.

Les Émirs Zirides se succèdent, et l'Émirat Ziride s'affaiblisse encore, jusqu'à que certaines de leurs villes côtières tombèrent aux mains des conquérants siciliens, commandés par George et Roger II.

Moyen-âge tardif[modifier | modifier le code]

Époque Almohade et Hafside[modifier | modifier le code]

L'ouest du Maghreb voyait la naissance d'un empire, fondé par Abd al-Mumin Ibn Ali, un zenète originaire de Nedroma, qui unifiera bientôt le Maghreb, de l'océan atlantique jusqu'à la Tripolitaine en Libye moderne grace à ces conquêtes. C'était lui qui mettra fin à la dévastation hilalienne, malgré que là menace de ces derniers ne sera pas écartée pour toujours.

Bougie, défendue par une coalition de berbères de la contrée, fut conquise en 1152 par les Almohades. Ce n'est pas clair si les Almohades ont réussis à soumettre les montagnes de la région, car peu après le siège de la ville, ils feront face aux arabes hilaliens nombreux à Sétif, qui seront vaincus par les Almohades, malgré leur avantage numérique

Durant la période Almohade, et celle qui va la suivre, c'est à dire la période Hafside, de nombreux savants kabyles commencent à apparaître. Parmi les plus illustres de ces savants, un kabyle originaire des Aït Aïssi, Ibn Mu'ti al-Zouaoui, dont son nisba, c'est à dire l'affiliation tribale "al-Zouaoui" indique clairement qu'il est originaire des Zouaoua. Il est l'auteur du premier ouvrage grammatical versifié, l'Alfiyya, ainsi que beaucoup d'autres ouvrages sur de divers sujet.

Époque Ottomane[modifier | modifier le code]

Émergence de Koukou et des Aït Abbas[modifier | modifier le code]

Après la chute de Koukou[modifier | modifier le code]

Époque Française[modifier | modifier le code]

Conquête Française[modifier | modifier le code]

Début de la conquête Française[modifier | modifier le code]
Conquête Française de la Kabylie[modifier | modifier le code]

Insurrection de 1871[modifier | modifier le code]

Confédérations et tribus[modifier | modifier le code]

La prochaine liste va inclure les confédérations et tribus kabyles, avec leurs statistiques (si disponibles) : le nombre d'hommes armées et de populations dans les années 1840; le nombre d'ouvriers en métaux, de fusils et de moulins (à huile et à farine), des années 1850; le nombre de population en 1868 et en 1872, après la révolte de Mokrani.

Dans ces statistiques, le nombre d'hommes armés est précisément celui des hommes propres à porter les armes, et durant cette époque, tout homme à tout âge était soldat. Le nombre de population des années 1840 est le total des hommes adultes, incluant les infirmes et ceux qui ne portaient pas les armes, multiplié par trois. Ces statistiques sont fournis par Ernest Carette, dans son livre, Études sur la Kabilie proprement dite, volume 2, grace à l'aide des indigènes. Cependant, cette source contient beaucoup d'erreurs : certains villages, ou même certaines fractions/tribus étaient oubliés pour plusieurs tribus/confédérations, comme ceux des Aït Aïssi, des Aït Irathen, des Aït Sedka ainsi que plusieurs d'autres; certains villages ou fractions étaient cités comme tribu apart, comme les Aït Rbah, les Aït Ali Ou Harzoun et les Aït Bou Adnane. Les premiers appartiennent à la tribu des Aït Ouacif (couramment, ils font partie de la commune d'Iboudraren), tandis que les deux derniers appartiennent aux Aït Boudrar; certains villages étaient cités comme appartenant à des fractions dont ils n'appartiennent pas en réalité, comme c'était le cas pour les Aït Irathen; dans deux cas seulement, l'auteur a donné des faux noms pour les tribus, comme les Illilten, à propos de qui il disait qu'ils s'appelaient aussi Itsoura, qui est en réalité le nom d'une tribu voisine à l'ouest, et les Aït Yenni, à propos de qui il disait qu'ils s'appelaient Beni Betroun, qui est en réalité le nom de la confédération à qui ils appartenaient. Dans la prochaine liste, les fautes seront corrigées. Si les statistiques sont indisponibles pour certains villages, un nombre approximative sera fourni grace à l'aide des autres sources, si possible.

Concernant les autres statistiques de Charles Devaux, si elles sont indisponibles pour quelques tribus, la plupart de la Kabylie à l'est du Oued Sahel, les statistiques de Duplan ou de Eugène Daumas (1847) seront fournis, mais elles peuvent elles aussi contenir des erreurs, car ce dernier préfère plutôt tomber dans l'amoindrissement. Les statistiques de population de 1868 et de 1872 ne sont pas disponibles pour toutes les tribus. Quand c'est le cas, les statistiques de 1879 seront fournis, si disponibles.

Voici la liste des confédérations et des Kabyles, en ordre alphabétique, repartis en deux cantons (Djurdjura, à l'ouest; Babors et Bibans, à l'est) :

Djurdjura[modifier | modifier le code]

Les confédérations et tribus comprises dans ce canton, sont situées de la rive gauche du Oued Sahel jusqu'à l'extrême ouest de la Kabylie. La plupart des tribus qui seront citées ici appartenaient aux Zouaoua médiévaux, à l'exception de quelques unes qui sont, selon certains auteurs, des Sanhadja.

Aït Aïssi (At Ɛisi)[modifier | modifier le code]

Les Aït Aïssi sont voisins des Amraoua au nord; des Mâatka à l'ouest; des Guechtoula et des Aït Sedka au sud; des Aït Iraten à l'est.

La population totale des Aït Aïssi en 1868 était de 17 913 habitants, et de 16 300 habitants en 1872, repartis sur 50 villages. Les Aït Aïssi avaient 2 ouvriers en métaux, 2 362 fusils, et 37 moulins avant la conquête française, sans compter ceux des Aït Ameur ou Faïd. Parmi les diverses industries auxquelles se livrent les Aït Aïssi, la plus curieuse est celle de la fabrication des poteries. Les Aït Douala et les Aït Mahmoud surtout, y excellent.

La confédération des Aït Aïssi était composée de sept tribus :

  • Aït Zmenzer (fractions des Aït Bouhinoun et des Hasnaoua inclus) : statistiques des années 1840 incomplètes, mais la fraction des Aït Bouhinoun seule avait 962 hommes armés sur une population de 3 000 habitants. Les Aït Zmenzer sont repartis sur 17 villages. Durant les années 1850, ils avaient 923 fusils. Leur population était de 5 378 habitants en 1868, et de 5 736 en 1872.
  • Aït Douala (incluant la fraction des Aït Bou Yahya) : statistiques des années 1840 incomplètes, mais ils devaient avoir environ 1 210 hommes armés sur une population de 3 750 habitants, repartis sur 13 villages. Avant la conquête française, ils avaient 603 fusils. La population des Aït Douala était de 2 917 habitants en 1868, et de 3 055 après l'insurrection de 1871.
  • Aït Mahmoud : 1 290 hommes armés sur une population de 3 930 habitants dans les années 1840, repartis sur 5 villages. Avant la conquête française, ils avaient 557 fusils. La population des Aït Mahmoud était de 5 248 habitants en 1868, et de 3 094 après l'insurrection de 1871.
  • lferdiouen : statistiques des années 1840 indisponibles, mais ils sont repartis sur 5 villages. Avant la conquête française, ils avaient 148 fusils. La population des Iferdiouen en 1868 était de 1 480 habitants.
  • Aït Ameur ou Faïd : statistiques des années 1840 et de 1857 indisponibles, mais ils sont repartis sur 5 villages. La population des Aït Ameur ou Faïd était de 1 611 habitants en 1868.
  • Aït Abd el-Moumen : statistiques des années 1840 indisponibles, mais ils sont repartis sur 5 villages. Avant la conquête française, ils avaient 131 fusils. Leur population était de 1 279 habitants en 1868.

Aït Djennad (At Ǧennad)[modifier | modifier le code]

Les Aït Djennad sont voisins des Iflissen Lebhar au nord-ouest; et Zeghfaoua au nord-est; des Aït Ouaguenoun à l'ouest; des Amraoua et des Aït Ghobri au sud; des Aït Fliq à l'ouest.

Les statistiques des années 1840 et de 1857 sont incomplètes. Les statistiques fournis des années 1840 montrent qu'ils avaient 4 200 hommes armés sur une population de 12 600 habitants, mais ils devraient être plus nombreux, car beaucoup de villages manquent. Le livre contient aussi d'autres fautes, comme leurs divisions et leurs villages. Dans la prochaine liste des tribus de cette confédération, seulement les statistiques des Aït Kodea sont correctes, car les fautes dans le livre sont corrigées ici pour cette tribu. Tandis que c'est plus compliqué pour les autres. Durant les années 1850, Ils avaient 24 ouvriers en métaux, 3 000 fusils, et 76 moulins. La population des Aït Djennad était de 15 839 habitants en 1868, et de 15 658 en 1872, repartis sur 71 villages.

Les Aït Djennad étaient indépendants de la régence d'Alger. Dans la première moitié du XIXe siècle, un Agha turc, Yahya, lançait une campagne contre eux, mais il fut vaincu, et les Aït Djennad brûlèrent les cadavres des troupes ennemies. Yahya Agha, à son retour à Alger, fut maltraité par le Dey Hussein, à cause de cette défaite.

Voici les tribus qui formaient la confédération des Aït Djennad :

  • Aït Kodea : 2 190 hommes armés sur une population de 6 570 habitants dans les années 1840, repartis sur 22 villages. En 1857, ils avaient 1 280 fusils. La population des Aït Kodéa était de 6 258 habitants en 1868.
  • Aït Addas : plus de 1 235 fusils avant la conquête. La population des Aït Addas était de 6 625 habitants en 1868, repartis sur 39 villages.
  • Aït Ighzer : les cinq de leurs villages qui étaient mentionnés avaient un 200 fusils, et donc le total de la tribu peut être évaluer à peu près 400 fusils, ou plus. La population des Aït Kodéa était de 2 956 habitants en 1868, repartis sur 10 villages.

Aït Irathen (At Iraten)[modifier | modifier le code]

Les Aït Irathen sont voisins des Amraoua au nord; des Aït Aïssi à l'ouest; des Aït Sedka, des Aït Betroun et des Aït Menguellet (Zouaoua) au sud; des Aït Fraoussen à l'est. Les statistiques de cette confédération dans les années 1840 sont incomplètes, mais leurs forces numériques doivent être similaires à ceux des Aït Betroun. La confédération était forte de 4 055 fusils avant la conquête française (4 300 en 1857, selon le maréchal Randon), et avait 19 ouvriers en métaux et 89 moulins. En 1868, la population des Aït Irathen était de 19 498 habitants. Puis, après l'insurrection de 1871, elle a diminuer à 17 676 habitants.

La confédération des Aït Irathen est certainement la plus connue dans toute la Kabylie. Au milieu du XVIIIe siècle, les Aït Irathen, aidés par des contingents des tribus voisines, ont vaincus les Ottomans en tuant leur bey. « Leurs habitudes guerrières, leur richesse, leur nombre, leur donnent sur toutes les tribus voisines une influence dominante et souvent décisive. Travailleurs, intelligents, belliqueux, protégés par un pays réputé inaccessible, fiers de leur sol et de leur liberté, les Aït Irathen n'ont jamais cessé de lutter par les armes, les intrigues et l'argent. » C'est ce qu'il disait Émile Carrey, qui écrivait sur la campagne française contre les tribus kabyles insoumises de 1857[17].

Les Aït Irathen sont des Zouaoua, au sens moins restreint. La confédération était composée de cinq tribus :

  • Irdjen : 975 fusils avant la conquête. La population des Aït Irdjen était de 4 390 habitants en 1868, repartis sur 16 villages.
  • Aït Akerma : 1 060 fusils avant la conquête. La population des Aït Akerma était de 5 444 habitants en 1868, repartis sur 25 villages.
  • Aït Ousammer : 780 fusils avant la conquête. La population des Aït Ousammer était de 3 848 habitants en 1868, repartis sur 8 villages.
  • Aït Oumalou : 840 fusils avant la conquête. La population des Aït Oumalou était de 3 088 habitants en 1868, repartis sur 14 villages.
  • Aït Aouggacha : 600 fusils avant la conquête. La population des Aït Aouggacha était de 2 728 habitants en 1868, repartis sur 11 villages.

Aït Ouaguenoun (At Wagnun)[modifier | modifier le code]

Les Aït Ouaguenoun sont bornés au nord par la mer. Ils sont voisins des Iflissen Lebhar au nord-ouest; des Aït Slegguem à l'ouest; des Amraoua à l'ouest et au sud; des Aït Djennad à l'est. Les statistiques des années 1840 sont incomplètes. Avant la conquête française, ils avaient un peu plus de 2 390 fusils, 10 ouvriers en métaux, et 7 moulins, car l'auteur a oublié certains villages. Leur population était de 6 522 habitants en 1868, 59 villages.

  • Atouch : 2 134 habitants en 1868, repartis sur 18 villages.
  • Aït Sidi Hamza : 531 habitants en 1868, repartis sur 7 villages.
  • Aït Saïd : 1 243 habitants en 1868, repartis sur 11 villages.
  • Yaskaren : 515 habitants en 1868, repartis sur 4 villages.
  • Aït Msellem : 1 175 habitants en 1868, repartis sur 8 villages.
  • Istiten : 550 habitants en 1868, repartis sur 4 villages.
  • Cherfa : 374 habitants en 1868, repartis sur 7 villages.

Les nombres de fusils de chaque tribu ne sont pas cités ici pour la simple raison que Charles Devaux n'a pas divisé les Aït Ouaguenoun de la même manière qu'Adolphe Hanoteau, ce qui rend difficile de savoir quel village appartient à quelle tribu.

Aït Sedka (At Sedqa)[modifier | modifier le code]

Les Aït Sedka sont voisins des Aït Aïssi et des Aït Iraten au nord; des Guechtoula à l'ouest; des Mecheddala et des Aït Yaâla au sud, séparés par le Djurdjura; des Aït Betroun (Zouaoua) à l'est. Les statistiques des années 1840 pour cette confédération sont incomplètes. Mais durant les années 1850, ils avaient un total de 11 ouvriers en métaux, 3 065 fusils (3 400 selon le maréchal Randon, ou 3 500 selon une autre source) et 112 moulins. La population totale des Aït Sedka était de 14 109 habitants en 1868, repartis sur 19 villages.

Ils sont des Zouaoua au sens moins restreint. Ils entretenaient de très bonnes relations avec ces derniers, et avec leur voisins à l'ouest, les Guechtoula, à qui ils fournissaient souvent des guerriers pour combattre les turcs et le français.

  • Ouadhia : 1 015 fusils avant la conquête. La population des Ouadhia était de 3 753 habitants en 1868, repartis sur 9 villages.
  • Aït Ahmed : 595 fusils avant la conquête. La population des Aït Ahmed était de 2 389 habitants en 1868, repartis sur 5 villages.
  • Aït Ogdal : 360 fusils avant la conquête. La population des Aït Ogdal était de 2 300 habitants en 1868, repartis sur 5 villages.
  • Aït Irguen (partie de la commune d'Agouni Gueghrane) : 310 fusils avant la conquête. La population des Aït Irguen était de 1 161 habitants en 1868, repartis sur 4 villages.
  • Aït Ali Ouilloul (partie de la commune d'Aït Toudert) : 225 fusils avant la conquête. La population des Aït Ali Ouilloul était de 1 445 habitants en 1868, repartis sur 4 villages.
  • Aït Bou Chenacha : 295 fusils avant la conquête. La population des Aït Bou Chenacha était de 1 766 habitants en 1868, repartis sur 4 villages.
  • Aït Chebla : 265 fusils avant la conquête. La population des Aït Chebla était de 1 295 habitants en 1868, repartis sur 2 villages.

Amraoua (Iɛamrawiyen)[modifier | modifier le code]

Les Amraoua sont voisins des Aït Djennad et des Aït Ouaguenoun au nord; des Ouled Mahieddine de Taourga et des Flisset Oumellil à l'ouest; des Mâatka, des Aït Aïssi, des Aït Irathen, et des Aït Fraoussen au sud; des Aït Ghobri à l'est. C'était une tribu Makhzen des turcs. Ils étaient principalement d'origine kabyle des Aït Ouaguenoun, et certains d'eux étaient originaires des Flissa, des Mâatka et des Aït Irathen, et y avait peu d'arabes et de nègres parmi eux. Durant les années 1840, ils étaient forts de 3 204 hommes armées sur une population d'environ 10 000 habitants. Dans les années 1850, ils avaient 1 402 fusils. Selon Ernest Carette, ils disposaient certaines forges, mais dans les statistiques de Charles Devaux, c'est le contraire. Leur population en 1868 était de 11 855 habitants, et de 9 112 après l'insurrection de 1871, repartis sur 24 villages et zmala. Les villes de Tizi Ouzou et de Draâ Ben Khedda appartient à eux.

Ils sont divisés en deux fractions :

  • Les Amraoua d'en bas : 2 193 hommes armés sur une population de 6 765 habitants dans les années 1840, repartis sur 12 villages et zmala. Dans les années 1850, ils avaient 402 fusils. La population des Amraoua d'en bas était de 7 113 habitants en 1868
  • Les Amraoua d'en haut : 1 010 hommes armés sur une population de 3 235 habitants dans les années 1840, repartis sur 12 villages et zmala. Dans les années 1850, ils avaient 1 000 fusils. La population des Amraoua d'en haut était de 4 742 habitants en 1868

Guechtoula (Igucdal)[modifier | modifier le code]

Les Guechtoula sont voisins des Mechtras au nord; des Nezlioua (Inezliwen) à l'ouest; des Aït Sedka à l'est. Les statistiques des années 1840, fournis par Ernest Carette, sont incomplètes, et ceux des années 1850, fournis par Charles Devaux sont contradictoires. En raison de ces contradictions, les statistiques des deux pages contradictoires seront affichées. Il disait qu'ils avaient un total de 2 300 fusils durant les années 1850, tandis que dans une autre page, il indique qu'ils avaient 3 731. La page qui montre ce dernier chiffre, montrait aussi qu'ils avaient 9 ouvriers en métaux et 79 moulins. Leur population en 12 695 habitants en 1868, et de 11 563 après l'insurrection de 1871, repartis sur 44 villages.

  • Aït Ismaïl : statistiques des années 1840 incomplètes, mais en utilisant la logique de la source elle-même, ils devaient avoir 725 hommes armés sur une population d'environ 3 300 habitants, repartis sur 17 villages. Concernant les statistiques des années 1850, la source indique qu'ils avaient 500 fusils, tandis qu'une autre page montre 1 695 fusils, ce qui semble trop exagéré. La population des Aït Smaïl était de 3 053 habitants en 1868, et de 3 189 après l'insurrection de 1871.
  • Frikat : statistiques des années 1840 incomplètes, et il est même impossible de fournir des chiffres approximative. Concernant les statistiques des années 1840, la source indique qu'ils avaient 250 fusils, mais sans compter 11 villages. Une autre page montre 640 fusils, en comptant quatre villages. La population des Frikat était de 2 608 habitants en 1868, et de 2 001 après l'insurrection de 1871, repartis sur 18 villages.
  • Aït Bou Addou : statistiques des années 1840 incomplètes, mais ils devaient avoir 460 hommes armés sur une population d'environ 2 070 habitants, repartis sur 10 villages. Concernant les statistiques des années 1850, une page montre qu'ils avaient 550 fusils, tandis qu'une autre montre 407 fusils. La population des Aït Bou Addou était de 2 017 habitants en 1868, et de 1 859 après l'insurrection de 1871.
  • Aït Koufi : statistiques des années 1840 incomplètes, mais ils devaient avoir 400 hommes armés sur une population d'environ 1 850 habitants, repartis sur 16 villages. Concernant les statistiques des années 1840, la source indique qu'ils avaient 350 fusils, mais sans compter 6 villages, et donc le nombre total peut être 560 fusils. La population des Aït Koufi était de 1 968 habitants en 1868, et de 1 474 après l'insurrection de 1871.
  • Aït Bou Gherdane : statistiques des années 1840 incomplètes, mais ils devaient avoir 360 hommes armés sur une population d'environ 1 320 habitants, repartis sur 9 villages. Concernant les statistiques des années 1850, une page montre qu'ils avaient 250 fusils, tandis qu'une autre montre 309 fusils. La population des Aït Bou Addou était de 1 457 habitants en 1868, et de 1 542 après l'insurrection de 1871.
  • Aït Mendès : statistiques des années 1840 incomplètes. Concernant les statistiques des années 1850, une page montre qu'ils avaient 300 fusils, tandis qu'une autre montre 290 fusils. La population des Aït Mendes était de 1 538 habitants en 1868, et de 1 482 après l'insurrection de 1871, repartis sur 13 villages.

Ces six tribus mentionnées étaient les Guechtoula au sens le plus restreint. Les tribus qui vont suivre sont des fois considérées comme appartenantes aux Guechtoula, et des fois comme des tribus libres ne faisaient partie d'aucune confédération. Tout les auteurs qui ont étudié sur la Kabylie et les tribus Kabyles les comptaient parmi les Guechtoula, sauf Charles Devaux. Aussi, lorsque Nil Robin écrivait sur la campagne du général Blangini contre les Guechtoula, il affirmait que ces tribus étaient seulement voisines des Guechtoula, et n'appartenaient pas à eux en réalité.

Voici les trois tribus considrées comme Guechtoula au sens moins restreint :

  • Mechtras : statistiques des années 1840 incomplètes. Concernant les statistiques des années 1850, une page montre qu'ils avaient 310 fusils, tandis qu'une autre montre 1 095 fusils. La population des Mechtras était de 2 113 habitants en 1868, et de 2 043 habitants après l'insurrection de 1871, repartis sur 12 villages.
  • Ighil Imoula : 300 hommes armés sur une population de 1 400 habitants dans les années 1840, repartis sur 1 village. Concernant les statistiques des années 1850, une page montre qu'ils avaient 390 fusils, tandis qu'une autre montre 240 fusils. La population des Ighil Imoula était de 1 070 habitants en 1868.
  • Cherfa Guighil Guikène : statistiques des années 1840 indisponibles. Concernant les statistiques des années 1850, une page montre qu'ils avaient 150 fusils, tandis qu'une autre montre 307 fusils. La population des Cherfa Guighil Guikène était de 1 182 habitants en 1868, repartis sur 4 villages.

Une page de de la source indique que ces trois dernières tribus avaient un total de 800 fusils, tandis une autre indique qu'ils avaient 1 642. La page qui montre ce dernier chiffre montrait aussi qu'ils avaient 1 ouvrier en métaux et 40 moulins. Leur population total était de 4 465 habitants en 1868, et de 4 675 en 1872, repartis sur 17 villages. Donc le total des fusils, des ouvriers en métaux, et des moulins des Guechtoula, incluant ceux du sens moins restreint, était de 3 100 (ou 5 373 dans une autre page, 5 100 selon le maréchal Randon), 10, et 119 respectivement. Leur population totale était de 17 160 habitants en 1868, et de 16 238 après l'insurrection de 1871, repartis sur 61 villages.

Flisset Oumellil (Iflissen Umellil)[modifier | modifier le code]

Les Flisset Oumellil sont voisins des Issers et les Ouled Mahieddine au nord; des Khachna à l'ouest; des Aït Khalfoun et des Nezlioua au sud; des Mâatka et des Guechtoula à l'est. Cette confédération était forte de 12 430 hommes armés sur une population d'environ 39 000 habitants durant les années 1840, repartis sur 132 villages. Donc c'était une des confédérations les plus peuplées de la Kabylie. Selon les statistiques des années 1850, ils avaient 21 ouvriers en métaux, 4 812 fusils , et 6 moulins. Leur population était de 24 422 habitants en 1868.

Ils étaient attestés depuis l'antiquité sous le nom de Isaflenses. C'était une confédération large, qui regroupait plusieurs tribus, qui sont quatorze en nombre. Durant l'antiquité, une de leur chef s'appelait Igmazen, et durant l'époque turc et française, ils étaient gouvernés par des chefs appartenant à la famille des Ben Zamoum, originaires des Aït Amrane. Pour une période, ils étaient soumis au turcs. Mais en 1767, ils se révoltèrent contre ces derniers, et refusèrent aussi de payer l'impôt. Les turcs furent vaincus durant cette révolte, et l'année suivante, ils espèrent prendre leur revanche avec une armée plus nombreuse, commandée par le Bey de Constantine. Ils attaquèrent la tribu et furent vaincus pour la deuxième fois. Les Flissa participèrent à la défense d'Alger en 1830, commandés par el-Hadj Mohammed Ben Zamoum.

Voici les quatorze tribus appartenantes à cette confédération :

  • Imzalen : 975 hommes armés sur une population de 3 000 habitants dans les années 1840, répartis sur 9 villages. Durant les années 1850, ils avaient 928 fusils. Leur population était de 4 032 habitants en 1868.
  • Imkiren : statistiques des années 1840 indisponibles. Durant les années 1850, ils avaient 746 fusils. Leur population était de 3 812 habitants en 1868, répartis sur 8 villages
  • Aït Amrane : 730 hommes armés sur une population de 2 300 habitants dans les années 1840, répartis sur 8 villages. Les statistiques des années 1850 indiponibles. Leur population était de 853 habitants en 1868.
  • Aït Bou Rouba : 520 hommes armés sur une population de 1 700 habitants dans les années 1840, répartis sur 12 villages. Durant les années 1850, ils avaient 55 fusils. Leur population était de 951 habitants en 1868.
  • Irafen : statistiques des années 1840 indisponibles. Durant les années 1850, ils avaient 94 fusils. Leur population était de 2 190 habitants en 1868, répartis sur 17 villages.
  • Ighemrasen : statistiques des années 1840 indisponibles. Durant les années 1850, ils avaient 84 fusils. Leur population était de 403 habitants en 1868, répartis sur 6 villages.
  • Aït Mekla : 550 hommes armés sur une population de 1 800 habitants dans les années 1840, répartis sur 9 villages. Durant les années 1850, ils avaient 258 fusils. Leur population était de 1 322 habitants en 1868.
  • Ibouazzounen : statistiques des années 1840 indisponibles. Durant les années 1850, ils avaient 147 fusils. Leur population était de 951 habitants en 1868, répartis sur 8 villages.
  • Arch Alemmas (aussi appelée Bou Herran) : statistiques des années 1840 indisponibles. Durant les années 1850, ils avaient 81 fusils. Leur population était de 700 habitants en 1868, répartis sur 4 villages.
  • Aït Chilmoun : 480 hommes armés sur une population de 1 600 habitants dans les années 1840, répartis sur 3 villages. Durant les années 1850, ils avaient 286 fusils. Leur population était de 706 habitants en 1868.
  • Aït Chenacha : 245 hommes armés sur une population de 800 habitants dans les années 1840, répartis sur 8 villages. Durant les années 1850, ils avaient 193 fusils. Leur population était de 634 habitants en 1868.
  • Aït Yahya Ou Moussa : 975 hommes armés sur une population de 3 000 habitants dans les années 1840, répartis sur 15 villages. Durant les années 1850, ils avaient 985 fusils. Leur population était de 2 551 habitants en 1868.
  • Iltaïen : statistiques des années 1840 incomplètes. Durant les années 1850, ils avaient 625 fusils. Leur population était de 4 048 habitants en 1868, répartis sur 19 villages
  • Aït Arif : statistiques des années 1840 incomplètes. Durant les années 1850, ils avaient 330 fusils. Leur population était de 1 267 habitants en 1868, répartis sur 6 villages.

Flisset Lebhar (Iflissen Lebḥar)[modifier | modifier le code]

Les Flisset Lebhar sont bornés par la mer au nord, et sont voisins des Aït Ouaguenoun à l'ouest et au sud-ouest; des Aït Djennad à l'est et au sud-est. Durant les années 1840, ils étaient forts de 1 480 hommes sur une population de 4 700 habitants, repartis sur 42 villages. Durant les années 1850, ils avaient 1 165 fusils, 16 ouvriers en métaux, et 48 moulins. Leur population était de 3 901 habitants en 1868, et de 5 640 en 1872.

Les forgerons de cette tribu sont renommés pour la fabrication des sabres, dits flissa, dont sont armés une grande partie des Kabyles du Djurdjura. Parmi les Kabyles, ils étaient les meilleurs fabricants de cette arme, à qui ils ont donnés leur nom.

La confédération des Flisset Lebhar est divisés en quatre tribus :

  • Aït Zouaou : 455 hommes armés sur une population de 1 425 habitants dans les années 1840, répartis sur 15 villages. Durant les années 1850, ils avaient 550 fusils. Leur population était de 1 010 habitants en 1868.
  • Aït Ahmed : 500 hommes armés sur une population de 1 560 habitants dans les années 1840, répartis sur 11 villages. Durant les années 1850, ils avaient 140 fusils. Leur population était de 792 habitants en 1868.
  • Aït Zerara : 225 hommes armés sur une population de 735 habitants dans les années 1840, répartis sur 11 villages. Durant les années 1850, ils avaient 270 fusils. Leur population était de 1 233 habitants en 1868.
  • Tifra : 300 hommes armés sur une population de 960 habitants dans les années 1840, répartis sur 4 villages. Durant les années 1850, ils avaient 205 fusils. Leur population était de 866 habitants en 1868.

Mâatka (Imaɛtuqen)[modifier | modifier le code]

Les Mâatka étaient voisins des Amraoua au nord; des Flisset Oumellil à l'ouest; des Mechtras au sud; des Aït Aïssi à l'est. Les statistiques des années 1840 sont incomplètes pour cette confédération, mais les deux tribus citées étaient fortes de 2 395 hommes armés sur une population de 7 800 habitants, sans compter les Ibetrounen. Durant les années 1850, ils avaient 2 001 fusils et 15 moulins. Leur population était de 11 062 habitants en 1868, et de 12 053 en 1872, répartis sur 41 villages.

Voici les trois tribus appartenantes à la confédération des Mâatka :

  • Mâatka proprement dits : 1 840 hommes armés sur une population de 6 000 habitants dans les années 1840, repartis sur 27 villages. Durant les années 1850, ils avaient 1 392 fusils. Leur population était de 7 027 habitants en 1868, et de 7 839 en 1872.
  • Aït Khelifa : 555 hommes armés sur une population de 1 800 habitants dans les années 1840, repartis sur 5 villages. Durant les années 1850, ils avaient 1 256 fusils. Leur population était de 2 432 habitants en 1868, et de 2 461 en 1872.
  • Ibetrounen (à ne pas confondre avec les Aït Betroun) : statistiques des années 1840 indisponibles. Durant les années 1850, ils avaient 234 fusils. Leur population était de 1 603 habitants en 1868, et de 1 753 en 1872.

Oued el-Hammam[modifier | modifier le code]

Les tribus citées ici ne formaient pas une confédération à proprement parler. Elles sont regroupées ici seulement à cause de leur position géographique, car tous habitent un territoire dans lequel pass le cour du oued el-Hammam. Les tribus de la région d'oued el-Hammam avaient en total de 10 565 hommes armés sur une population de 36 600 habitants dans les années 40. Ils disposaient 63 ouvriers en métaux, 7 325 fusils, et 826 moulins. Les tribus d'oued el-Hammam sont quinze :

  • Zeghfaoua : 1 470 hommes armées sur une population de 5 800 habitants dans les années 1840, repartis sur 19 villages. En 1857, ils avaient 6 ouvriers en métaux, 740 fusils et 16 moulins. Leur population était de 6 787 habitants en 1868, et de 6 213 en 1871, après l'insurrection.
  • Azouzen : 1 370 hommes armées sur une population de 5 040 habitants dans les années 1840, repartis sur 19 villages. En 1857, ils avaient 2 ouvriers en métaux, 285 fusils et 17 moulins. Leur population était de 2 487 habitants en 1868, et de 2 671 en 1871, après l'insurrection.
  • Aït Fliq : 1 320 hommes armées sur une population de 4 800 habitants dans les années 1840, repartis sur 19 villages. En 1857, ils avaient 1 ouvrier en métaux, 450 fusils et 6 moulins.. Leur population était de 3 168 habitants en 1868, et de 3 382 en 1871, après l'insurrection.
  • Aït Hassaïn : 414 hommes armées sur une population de 1 300 habitants dans les années 1840, repartis sur 9 villages. En 1857, ils avaient 290 fusils et 10 moulins. Leur population était de 2 123 habitants en 1868, et de 2 115 en 1871, après l'insurrection.
  • Tiguerin : 210 hommes armées sur une population de 660 habitants dans les années 1840, repartis sur 3 villages. En 1857, ils avaient 2 ouvriers en métaux, 170 fusils. Leur population était de 1 147 habitants en 1868, et de 1 345 en 1871, après l'insurrection.
  • Ighil Zekri : 1 080 hommes armées sur une population de 3 330 habitants dans les années 1840, repartis sur 10 villages. Ils avaient 405 fusils en 1857. Leur population était de 3 074 habitants en 1868, et de 3 129 en 1871, après l'insurrection. En 1857, ils avaient 3 ouvriers en métaux, 405 fusils et 24 moulins.
  • Imadalen : 115 hommes armées sur une population de 400 habitants dans les années 1840, repartis sur 3 villages. En 1857, ils avaient 1 ouvrier en métaux, 170 fusils et 10 moulins.
  • Oued el-Hammam : 560 hommes armées sur une population de 1 800 habitants dans les années 1840, repartis sur 10 villages. Ils avaient 580 fusils en 1857. En 1857, ils avaient 4 ouvriers en métaux, 580 fusils et 68 moulins.
  • Aït Ksila : 360 hommes armées sur une population de 1 140 habitants dans les années 1840, repartis sur 3 villages. En 1857, ils avaient 70 fusils et 8 moulins.
  • Aït Sidi Abbou : repartis sur 1 villages. En 1857, ils avaient 118 ouvriers en métaux, 175 fusils et 30 moulins.
  • Imzalen : 826 hommes armées sur une population de 2 640 habitants dans les années 1840, repartis sur 27 villages. En 1857, ils avaient 7 ouvriers en métaux, 855 fusils et 59 moulins.
  • Aït Amrane : 450 hommes armées sur une population de 1 650 habitants dans les années 1840, repartis sur 18 villages. En 1857, ils avaient 6 ouvriers en métaux, 337 fusils et 55 moulins.
  • Aït Ameur : 1 300 hommes armées sur une population de 4 000 habitants dans les années 1840, repartis sur 10 villages. Ils avaient 968 fusils en 1857. En 1857, ils avaient 11 ouvriers en métaux, 968 fusils et 179 moulins.
  • Itoudjen : 780 hommes armées sur une population de 2 840 habitants dans les années 1840, repartis sur 23 village. En 1857, ils avaient 14 ouvriers en métaux, 885 fusils et 153 moulins.
  • Aït Ahmed Ou Garetz : 400 hommes armées sur une population de 1 500 habitants dans les années 1840, repartis sur 23 villages. En 1857, ils avaient 5 ouvriers en métaux, 400 fusils et 126 moulins.

Oued Sahel - Rive gauche[modifier | modifier le code]

  • Mezzaïa : 1 600 hommes armées sur une population de 5 400 habitants dans les années 1840, repartis sur 52 villages. En 1857, ils avaient 7 ouvriers en métaux, 1 068 fusils et 24 moulins. Selon une autre source, ils disposaient de 2 000 fusils.
  • Aït Sidi Mohammed Amokrane : 110 hommes armées sur une population de 600 habitants dans les années 1840, repartis sur 6 villages. En 1857, ils avaient 78 fusils.
  • Imdedjamen : 80 hommes armées sur une population de 300 habitants dans les années 1840, repartis sur 2 villages. En 1857, ils avaient 1 ouvrier en métaux et 40 fusils, mais une autre source indique qu'ils avait 250 fusils
  • Fenaïa : 890 hommes armées sur une population de 3 600 habitants dans les années 1840, repartis sur 20 villages. En 1857, ils avaient 1 598 fusils et 164 moulins.
  • Aït Waghlis : 2 000 hommes armées sur une population de 7 500 habitants dans les années 1840, repartis sur 36 villages. Statistiques de l'année 1857 incomplètes, mais Eugène Daumas indique qu'ils avaient 1 500 fusils en 1847, alors qu'une autre source indique qu'ils disposaient de 3 000.
  • Ouzellaguen : statistiques des années 1840 incomplètes, mais ils sont repartis sur 9 villages. En 1857, ils avaient 3 ouvriers en métaux, 750 fusils et 69 moulins.
  • Illoulen Ousammeur : statistiques des années 1840 incomplètes, mais ils sont repartis sur 30 villages. En 1857, ils avaient 5 ouvriers en métaux, 1 655 fusils et 153 moulins. Selon une autre source, ils disposaient de 2 000 fusils
  • Aït Melikech : statistiques des années 1840 incomplètes, mais ils sont repartis sur 19 villages. En 1857, ils avaient 3 ouvriers en métaux, 850 fusils et 13 moulins. Leur population était de 3 ouvriers en 1872.
  • Aït Kani : 1 600 hommes armées sur une population de 5 400 habitants dans les années 1840, repartis sur 7 villages. En 1857, ils avaient, 370 fusils et 19 moulins.
  • Chorfa : statistiques des années 1840 indisponibles, mais ils sont repartis sur 52 villages. En 1857, ils avaient 100 fusils et 8 moulins.
  • Aït Ouakour : statistiques des années des années 1840 indisponibles, mais ils sont repartis sur 7 villages. En 1857, ils avaient 160 fusils et 5 moulins.
  • Mechedalla : statistiques des années 1840 indisponibles, mais ils sont repartis sur 14 villages. En 1857, ils avaient 343 fusils et 72 moulins.
  • Aït Yaâla : statistiques des années 1840 indisponibles, mais ils sont repartis sur 12. En 1857, ils avaient 640 fusils et 54 moulins.
  • Aït Aïssi (à ne pas confondre avec la confédération du même nom) : pas de statistiques disponibles.

Zouaoua[modifier | modifier le code]

Dans le passé lointain, Zouaoua désignait toutes les tribus situées entre Dellys et Béjaia. Aussi, par ignorance, ce nom désignait les Kabyles dans leur globalité chez les algériens. Ensuite, ce nom a eu un nouveau sens, celui de fantassin.

Le nom de Zouaoua a plusieurs sens. Le sens le plus restreint n'inclut que huit tribus, organisées en deux fédérations. Tandis que le sens moins restreint peut inclure les tribus des Aït Irathen, des Aït Sedka, et beaucoup d'autres. Les Aït Sedka, dont le territoire sépare les Zouaoua des Guechtoula, sont considérés, par ces derniers, comme Zouaoua, de la même manière les Guechtoula sont considérés comme des Flissa par les Aït Sedka, car le territoire des Guechtoula sépare les Aït Sedka des Flissa.

Dans la prochaine liste, les Zouaoua seront divisés en deux : les Zouaoua de l'est (ou Zouaoua Cheraga) et les Zouaoua proprement dits (ou Zouaoua Gheraba, de l'ouest). Il faut bien savoir qu'ils ne formaient pas une seule confédération, mais plutôt un ensemble de tribus et de confédérations dont le nom est commun à tous, et entretenaient des bonnes relations et étaient des proches alliés. Lors de l'expédition française de 1857, ces tribus avaient 135 ouvriers en métaux, 15 645 fusils, et 490 moulins au total, et une population de 57 118 habitants en 1868, repartis sur 150 villages.

Zouaoua de l'est (Igawawen Wegmuḍ)[modifier | modifier le code]

Les Zouaoua de l'est (aussi appelés Zouaoua Cheraga) étaient les voisins des Aït Fraoussen, des Aït Khellili, des Aït Bou Chaïeb, et des Aït Ghobri au nord; des Aït Menguellet et des Aït Irathen à l'ouest; des tribus du oued Sahel (la Soummam) et sud et à l'est. Selon Charles Devaux, les six tribus désignées sous le nom commun de Zouaoua de l'est, sont loin de former entre elles une ligue bien consistante. Le plus souvent même, elles sont d'opinions fort divergentes. Adolphe Hanoteau avait cité chacune d'entre elles comme étant indépendante, appartenantes à aucune confédération. Concernant les statistiques des années 1840, elles sont incomplètes, mais il est possible d'estimer qu'ils avaient environ 9 000 ou 10 000 hommes armées sur une population d'environ 28 000 ou 30 250 habitants. Avant la conquête française, ils étaient forts de 7 585 fusils et avait 23 ouvriers en métaux et 383 moulins en total.

Le Royaume de Koukou, dont la capitale était Koukou chez les Aït Yahya puis Tifilkout chez les Illilten, était basé chez eux. Ces tribus habitaient le territoire avec le terrain le plus difficile, et elles étaient les dernières à être vaincus par les Français lors de l'expédition définitive de 1857. Lalla Fatma n Soumer fut capturée chez eux.

Voici les six tribus des Zouaoua de l'est :

  • les Illilten : 1 270 hommes armés sur une population de 3 900 habitants dans les années 1840, repartis sur 13 villages. Avant la conquête française, ils avaient 1 090 fusils. La population des Illilten était de 3 090 habitants en 1868, et de 2 973 après l'insurrection de 1871.
  • les Aït Yahya : 1 750 hommes armés sur une population de 5 400 habitants dans les années 1840, repartis sur 13 villages. Avant la conquête française, ils avaient 1 035 fusils. La population des Aït Yahya était de 5 410 habitants en 1868, et de 4 866 après l'insurrection de 1871.
  • les Aït Itsouragh : statistiques des années 1840 non disponibles, mais ils sont repartis sur 26 villages. Avant la conquête française, ils avaient 1 845 fusils. La population des Aït Itsouragh était de 4 797 habitants en 1868, et de 5 466 après l'insurrection de 1871.
  • les Illoulen Oumalou : statistiques des années 1840 non disponibles, mais ils sont repartis sur 14 villages. Avant la conquête française, ils avaient 1 150 fusils. La population des Illoulen Oumalou était de 3 299 habitants en 1868, et de 3 250 après l'insurrection de 1871.
  • les Aït Idjer (confédération) : statistiques des années 1840 non disponibles, mais ils sont repartis sur 26 villages. Avant la conquête française, ils avaient 2 240 fusils. La population des Aït Idjer était de 5 914 habitants en 1868, et de 5 345 après l'insurrection de 1871.
  • les Aït Zikki : statistiques des années 1840 non disponibles, mais ils sont repartis sur 5 villages. Avant la conquête française, ils avaient 225 fusils. La population des Aït Zikki était de 490 habitants en 1868, et de 613 après l'insurrection de 1871.
Zouaoua proprement dits (Igawawen)[modifier | modifier le code]

Les Zouaoua proprement dits (aussi appelés Zouaoua de l'ouest ou Gheraba) étaient les voisins des Aït Irathen au nord, des Aït Sedka à l'ouest, des Mecheddala au sud, et des Aït Yahya, des Aït Itsouragh et des Illilten à l'est. Cette confédération était forte de 13 610 hommes armés, sur une population de 42 890 habitants dans les années 1840. Les Zouaoua proprement dits avaient 112 ouvriers en métaux, 8 060 fusils, et 107 moulins lors de la conquête française.

Le territoire de cette confédération n'était pas le plus grand parmi les autres confédérations kabyles, mais c'était le plus densément peuplé. Les statistiques fournis ici peuvent être vu comme exagérées. Mais en 1857, une autre source (d'Émile Carrey) indique que seulement un village de la tribu des Aït Yenni, celui d'Aït Lahcène, le plus grand, avait de 400 à 600 maisons, et le village tout entier pouvait contenir de 4 mille jusqu'à 6 mille âmes. Les tribus voisines, comme les Aït Ouacif, les Aït Boudrar, et les Aït Menguellet, aussi avaient des villages très densément peuplés. Ernest Carette lui-même disait qu'il peut paraître étrange de trouver dans les parties hautes de la montagne, où le sol est le plus ingrat, des centres de population où le nombre des habitants est dix fois supérieur aux chiffres que présentent les villages de la plaine. Mais des décennies plus tard, ces tribus ont vus un grand décroîtrement de population, notamment à cause des guerres et des pandémies.

Les tribus de cette confédération étaient les seuls Zouaoua au sens le plus restreint du terme. Ces tribus étaient repartis en deux groupes : les Aït Betroun et les Aït Menguellet. Des fois, ces deux groupes peuvent être considérés comme deux confédérations différentes, et il existe même certaines petites différences linguistiques entre les deux, mais aussi des spécialités propres à eux seulement. Adolphe Hanoteau les citait tantôt comme étant une confédération unie, tantôt comme deux confédérations différentes. Cependant, ils s'unissaient souvent sous un seul chef, ils se combattaient entre eux, et se défendaient comme s'ils formaient une confédération.

Ils n'avaient jamais payés l'impôt aux Turcs, qui étaient vaincus en 1746-7 chez eux, précisément chez les Aït Ouacif. Ils participèrent, avec les autres tribus Kabyles, à la victoire des Aït Irathen contre les Turcs une décennie après. Puis, après l'embarquement des troupes françaises à Alger, les Zouaoua proprement dits se réunissent autour d'un chef, Sidi el-Djoudi, originaire des Aït Boudrar, pour défendre la ville.

La confédération des Zouaoua proprement dits était composée de huit tribus, organisées en deux groupes :

Aït Betroun (At Betṛun)[modifier | modifier le code]

Les Aït Betroun formaient la partie ouest des Zouaoua proprement dits :

  • les Aït Yenni : 2 250 hommes armés sur une population de 7 200 habitants dans les années 1840, repartis sur 6 villages. Avant la conquête française, ils avaient 1 325 fusils. La population des Aït Yenni était de 5 139 habitants en 1868, et de 4 466 après l'insurrection de 1871.
  • Les Aït Ouacif : 2 600 hommes armés sur une population de 8 100 habitants dans les années 1840, répartis sur 7 villages. Lors de la conquête française, ils avaient 1 230 fusils. La population des Aït Ouacif était de 5 532 habitants en 1868, et de 4 749 après l'insurrection de 1871.
  • Les Aït Boudrar : 2 210 hommes armés sur une population d'environ 7 100 habitants dans les années 1840, répartis sur 6 villages. Lors de la conquête française ils avaient 1 225 fusils. La population des Aït Boudrar était de 5 958 habitants en 1868, et de 5 037 après l'insurrection de 1871.
  • Les Aït Bou Akkach : 1 260 hommes armés sur une population de 3 990 habitants dans les années 1840, répartis sur 4 villages. Avant la conquête française, ils avaient 765 fusils. Leur population était de 3 120 habitants en 1868, et de 2 680 après l'insurrection de 1871.

Les Aït Betroun avaient environs 8 320 hommes armés sur une population près de 26 390 habitants dans les années 1840. Avant la conquête française, ils avaient 91 ouvriers en métaux, 4 545 fusils, et 78 moulins. En 1868, leur population était de 19 749 habitants, repartis sur 24 villages. « Ils appelaient eux-mêmes le coeur des Zouaoua, ils sont de mœurs farouches, très rigides dans l'observation de leurs lois, et y avait peu de voleurs parmi eux. L'industrie y a acquis un développement assez remarquable. » C'est ce qu'il disait Charles Devaux. Ils étaient très connus pour leur industrie d'armes et de bijoux, et aussi le faux-monnayage. Chez eux, et surtout chez les Aït Yenni, il existait de bons ouvriers dont l’art était plus perfectionné. Ils faisaient des canons de fusil et des pistolets plus estimés que ceux de Tunis.

Aït Menguellet (At Mengellat)[modifier | modifier le code]

Les Aït Menguellet formaient la partie est des Zouaoua proprement dits :

  • Les Aït Menguellet proprement dits : 2 000 hommes armés sur une population de 6 300 habitants dans les années 1840, répartis sur 14 villages. Avant la conquête française, ils avaient 1 350 fusils. Leur population était de 4 730 habitants en 1868, et de 4 081 après l'insurrection de 1871.
  • Les Akbil : 1 240 hommes armés sur une population de 3 900 habitants dans les années 1840, répartis sur 6 villages. Avant la conquête française, ils avaient 985 fusils. Leur population était de 3 956 habitants en 1868, et de 3 017 après l'insurrection de 1871.
  • Les Aït Bou Youcef : 1 070 hommes armés sur une population de 3 300 habitants dans les années 1840, répartis sur 7 villages. Avant la conquête française, ils avaient 650 fusils. Leur population était de 4 730 habitants en 1868, et de 3 081 après l'insurrection de 1871.
  • Les Aït Attaf : 980 hommes armés sur une population de 3 000 habitants dans les années 1840, répartis sur 2 villages. Avant la conquête française, ils avaient 540 fusils. Leur population était de 2 395 habitants en 1868, et de 2 091 après l'insurrection de 1871.

Les Aït Menguellet avaient 5 290 hommes armés sur une population de 16 500 habitants durant les années 1840. Avant la conquête française, ils avaient 21 ouvriers en métaux, 3 525 fusils, 29 moulins. En 1868, leur population était de 14 429 habitants, repartis sur 29 villages. D'après Émile Carrey, la tribu des Aït Menguellet était une des plus belliqueuses de toute la Kabylie. Ils étaient pauvres entre tous, mais obstinés et braves.

Tribus non-confédérées[modifier | modifier le code]

  • Beni Slegguem (ou Slyem) : statistiques des années 1840 incomplètes. Durant les années 1850, ils avaient 372 fusils. Leur population était de 1 550 habitants en 1868, et de 2 219 en 1872, répartis sur 19 villages.
  • Aït Fraoussen : statistiques des années 1840 incomplètes. Avant la conquête française, ils avaient 1 225 fusils. Leur population était de 7 023 habitants en 1868, et de 6 464 après l'insurrection de 1871, répartis sur 19 villages.

Cette tribu était attestée depuis l'antiquité sous le nom de Fraxinenses. Leur chef-lieu, Djemâa Saharidj (commune de Mekla), un des plus importants de la Kabylie, était le lieu d'une ancienne municipalité romaine appelée Bida municipium en Latin.

  • Aït Bou Chaïeb : 900 hommes armés sur une population de 3 100 habitants dans les années 1840. Avant la conquête française, ils avaient 775 fusils. Leur population était de 3 945 habitants en 1868, et de 3 823 après l'insurrection de 1871, répartis sur 9 villages.
  • Aït Khelili : 900 hommes armés sur une population de 3 100 habitants dans les années 1840. Avant la conquête française, ils avaient 610 fusils. Leur population était de 3 108 habitants en 1868, et de 2 842 après l'insurrection de 1871, répartis sur 10 villages.
  • Aït Ghobri : 2 150 hommes armés sur une population de 6 900 habitants dans les années 1840, répartis sur 28 villages. Durant les années 1850, ils avaient 7 ouvriers en métaux,1 660 fusils, et 33 moulins. Leur population était de 5 732 habitants en 1868, et de 6 371 en 1872.

Bibans[modifier | modifier le code]

  • Aït Abbas : voisins des Aït Melikech et des Illoulen Ousammer au nord, séparés par l'oued Sahel; des Aït Mansour et des Aït Sidi Braham à l'ouest; des Mzita au sud; des Aït Aïdel au sud.
    Cette tribu large, riche, industrieuse et commerçante, était fondée par l'émir Hafside de Béjaïa, Abderrahmane, à la fin du XVe siècle. C'était le berceau du royaume indépendant du même nom, gouverné par la famille des Aït Mokrane, plus connue sous le nom de Mokrani. Dans les années 1840, ils étaient forts d'environs 6 400 hommes armés sur une population de 24 000 habitants, repartis sur 44 villages. Une source indiquait qu'ils avaient 3 000 ou 4 000 fusils durant les années 1840. Alors que Charles Devaux, dans ces statistiques, indiquait qu'ils avaient 118 ouvriers en métaux, 1 563 fusils et 56 moulins. Pour une tribu aussi vaste et nombreuse comme celle des Aït Abbas, c'est plus raissonnable de croire qu'ils avaient 4 000 fusils, mais la source exagérait le nombre de fusils pour certaines tribus, et diminuait pour d'autres, tandis que Charles Devaux était plus détaillé dans son travaille, malgré certaines erreurs. Leur population était de 14 995 habitants en 1872, après l'insurrection de 1871, dont les meneurs étaient les Mokrani. Parmi les Kabyles, ils étaient les seuls capables à faire des batteries.
  • Aït Aïdel (incluant les Mcisna) : voisins des Imoula et des Aït Khiar (Aït Abdeldjebbar) au nord; des Illoulen Ousammer et des Ouzellaguen à l'ouest, séparés par l'oued Sahel; des Aït Abbas au sud; des Aït Ourtilane à l'est.
    Cette tribu, proche alliée des Aït Abbas, était forte d'au moins 4 015 hommes sur une population de 13 700 habitants. En 1857, ils avaient 2 130 fusils et 147 moulins. Leur population était de 13 843 habitants en 1872. Une de leurs fractions, celle des Mcisna (Imsisen en Kabyle), était attestée depuis l'antiquité sous le nom de Massinissenses en Latin, et ils habitaient le même territoire que les Mcisna habitent aujourd'hui. Durant l'époque turc, ils faisaient partie du royaume indépendant des Aït Abbas. Parmi les personnalités importantes originaires de cette tribu, le Cheikh Aheddad, un des principaux leaders de la révolte de 1871.
  • Aït Ourtilane : voisins des Aït Khiar et des Aït Chebana au nord; des Aït Aïdel à l'ouest; des Aït Yaâla au sud; des Aït Afif et des Aït Braham à l'est.
    Les statistiques des années 1840, qui sont incomplètes, indiquent qu'ils étaient forts de 500 hommes armées sur une population de 2 100 habitants. En réalité, ils devaient être beaucoup plus nombreux. Charles Devaux n'a pas fournis de statistiques pour cette tribu, mais elle devait avoir plus de 800 fusils en 1847, selon Eugène Daumas, et donc peut-être 1 000 fusils ou encore plus. Leur population était de 6 722 habitants en 1879.
  • Aït Yaâla (à ne pas confondre avec ceux de Bouira) : voisins des Aït Ourtilane au nord; des Aït Aïdel à l'est; des Zemmoura (colonie turc) au sud; des Aït Braham à l'est.
    Les statistiques des années 1840, qui sont incomplètes, indiquent qu'ils étaient forts de 550 hommes armées sur une population de 2 100 habitants. Comme les Aït Ourtilane, ils devaient être beaucoup plus nombreux. Concernant les fusils, aucune source n'a fourni le nombre. Leur population était de 6 326 habitants en 1879.
  • Aït Braham : voisins des Aït Chebana et des Aït Afif au nord; des Aït Yaâla et des Aït Ourtilane à l'est; des Hal Chefa au sud.
    Cette tribu n'est pas bien documentée, et il n'y a pas beaucoup d'informations à propos d'elle. Concernant les statistiques, ils pouvaient mettre sur pied 400 fantassins.
  • Aït Chebana : voisins des Aït Mouhli au nord; des Aït Aïdel et des Aït Ourtilane à l'ouest; des Aït Braham au sud; des Aït Afif à l'est. Comme ces derniers, ils n'étaient pas bien documentés. Ils disposaient de 1 200 fusils en 1847.

Babors[modifier | modifier le code]

  • Aït Mimoune : 900 fusils
  • Aït Amrous : 250 fusils
  • Aït Ouaret Ou Ali :
  • Aït Mhand :
  • Aït Hussine :
  • Aït Segoual :

Oued Sahel - Rive droite[modifier | modifier le code]

  • Aït Bou Messaoud : 580 hommes armées sur une population de 2 100 habitants dans les années 1840, repartis sur 20 villages. 800 fusils
Aït Abdeldjebbar (At Ɛabdelǧebbar)[modifier | modifier le code]

Les Aït Abdeldjebbar sont les Jubar de Marmol, historien espagnol du XVIe siècle, qui vantait leur courage et leur esprit d'indépendance.

  • Aït Aïad : 80 hommes armées sur une population de 300 habitants dans les années 1840, repartis sur 3 villages.
  • Aït Amrioub : 380 hommes armées sur une population de 1 500 habitants dans les années 1840, repartis sur 8 villages.
  • Aït Tamzalt : 800 hommes armées sur une population de 2 700 habitants dans les années 1840, repartis sur 26 villages.
  • Barbacha : 510 hommes armées sur une population de 1 900 habitants dans les années 1840, repartis sur 10 villages
  • Sanhadja : 340 hommes armées sur une population de 1 500 habitants dans les années 1840, repartis sur 9 villages. 900 fusils
  • Aït Khateb : 590 hommes armées sur une population de 1 800 habitants dans les années 1840, repartis sur 8 villages.
  • Aït Djellil : 320 hommes armées sur une population de 1 500 habitants dans les années 1840, repartis sur 8 villages.
  • Aït Immel : 510 hommes armées sur une population de 1 800 habitants dans les années 1840, repartis sur 10 villages.
  • Imoula : 150 hommes armées sur une population de 900 habitants dans les années 1840, repartis sur 3 villages

Sources[modifier | modifier le code]

  1. (fr) Hanoteau et Letourneux, La Kabylie et les coutumes kabyles, Volume 2, Paris, Imprimerie impériale, , 560 p. (lire en ligne), p. 4
  2. a et b (fr) Hanoteau et Letourneux, La Kabylie et les coutumes kabyles, Volume 2, Paris, Imprimerie impériale, , 560 p. (lire en ligne), p. 4, 5
  3. Jehan Desanges, Catalogue des tribus, Dakar,
  4. (fr) G. Camps, « Bavares », Encyclopédie berbère, 9 | 1394-1399, (lire en ligne)
  5. (fr) Revue archéologique, Société française d'archéologie classique, p. 28
  6. a b et c (fr) G. Camps, « Firmus », Encyclopédie berbère, 19 | 2845-2855, (lire en ligne)
  7. (fr) Jean-Marie Lassère, Africa quasi Roma, Paris, CNRS Editions, 778 p., p. 641-642
  8. a et b (fr) Y. Moderan, « Gildon », Encyclopédie berbère, 20 | 3134-3136., (lire en ligne)
  9. a et b (fr) Ibn Khaloun, Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique septentrionale, Volume 2, Paris, Imprimerie du gouvernement, , 635 p. (lire en ligne), p. 4
  10. (fr) Ibn Khaloun, Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique septentrionale, Volume 2, Paris, Imprimerie du gouvernement, , 635 p. (lire en ligne), p. 5
  11. (fr) Ibn Khaloun, Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique septentrionale, Volume 1, Paris, Imprimerie du gouvernement, , 447 p. (lire en ligne), p. 255
  12. (fr) Ibn Khaldoun, Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique Septentrionale, Volume 1, Paris, Imprimerie du gouvernement, , 447 p. (lire en ligne), p. 257
  13. (fr) Ibn Khaldoun, Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique Septentrionale, Volume 1, Paris, Imprimerie du gouvernement, , 447 p. (lire en ligne), p. 257
  14. a b et c (fr) J. Bosch-Vilà, « Andalus  », Encyclopédie berbère, 5 | 641-647., (lire en ligne)
  15. (fr) M. Barceló, « Baléares  », dans Encyclopédie berbère, 9 | 1318-1322., (lire en ligne)
  16. (fr) Ibn Khaloun, Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique septentrionale, Volume 3, Paris, Imprimerie du gouvernement, , 527 p. (lire en ligne), p. 211
  17. (fr) Émile Carrey, Récits de Kabylie: campagne de 1857, Paris, Lévy, , 327 p. (lire en ligne), p. 22, 23