Raymond Guerrier

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Raymond Guerrier
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Biographie
Naissance
Décès
(à 82 ans)
Avignon
Nom de naissance
Raymond Jean Joseph Guerrier
Nationalité
Formation
autodidacte
Activité
Période d'activité
Autres informations
Mouvement
Distinction
Prix de la Jeune Peinture 1953

Raymond Guerrier est un peintre français né le à Paris et mort le à Avignon[1].

Installé depuis 1955 à Eygalières, il est rattaché à l'École de Paris.

Biographie[modifier | modifier le code]

Le plus ancien tableau répertorié de Raymond Guerrier date de 1934[2]. Autodidacte, l'artiste situe dans sa première jeunesse, faite pour beaucoup de la fréquentation des musées, le façonnement du tempérament austère et du refus du pittoresque qui le caractériseront. En artiste de la rigueur, il affirme ainsi : « les grands anciens m'ont surtout appris l'importance primordiale de la composition sévère »[3].

Raymond Guerrier se dit marqué par l'exposition Georges Braque, les ateliers, qu'il visite à la galerie Maeght en 1947[4]. Au tout début des années 1950, tout en peignant, il exerce par nécessité le métier de photograveur[5]. Recevant le prix de la Jeune Peinture de la galerie Drouant-David pour sa toile Poissons et masque en 1953[6], il en est en 1954 membre du jury aux côtés de Paul Rebeyrolle, Bernard Buffet et André Minaux, trois peintres avec qui il a alors en commun de se positionner, par des œuvres sombres, par une l'âpreté relevant du pessimisme de l'après-guerre, dans la suite de Francis Gruber[7],[6].

C'est en 1955 qu'il découvre la Provence[8] et que, « de caractère solitaire et taciturne, il préfère s'éloigner de Paris et vivre à Eygalières »[9] où il a pour voisin Jacques Winsberg et où il se lie d'amitié avec le poète provençal Charles Galtier. En 1961, il épouse Francesca, fille du peintre Francis Montanier (1895-1974)[10], elle-même artiste peintre, mais aussi céramiste. En 1962 naît leur fille Juliette, en 1964 leur fils Francis et en 1966 leur fille Jeanne.

Le paysage qui l'entoure à Eygalières, de même que ses voyages qui lui offrent à voir l'Espagne, la Sardaigne, l'Italie, la Grèce, le Maroc, la Jordanie, Israël, amènent Raymond Guerrier, à compter de 1970, à éclaircir sa palette — demeurant néanmoins dans les « tons nus austères où dominent les ocres » observe Gérald Schurr —, puis à glisser progressivement vers l'abstraction, aboutissement d'« une figuration réduite à son essence, d'une peinture de grandes formes où ne sont retenus que les rythmes essentiels[8] ».

Pierre Basset, dans son approche d'une œuvre qui couvre près de sept décennies, confirme ce que fut la quête exigeante de Raymond Guerrier : « recherche de l'essentiel, refus de l'anecdote, importance du réel et de sa profondeur, rôle-clé de la matière »[11].

Illustrations[modifier | modifier le code]

  • Joseph d'Arbaud : La bête du Vaccarès, 27 lithographies originales de Raymond Guerrier sur grand papier vélin de Rives, tirage : 200 exemplaires numérotés, Marseille, Éditions les Bibliophiles de France, 1958.
  • Vins Nicolas, catalogue, Éditions Draeger, 1973.

Expositions[modifier | modifier le code]

Expositions personnelles[modifier | modifier le code]

Expositions collectives[modifier | modifier le code]

Décors de théâtre[modifier | modifier le code]

Citations[modifier | modifier le code]

Dits de Raymond Guerrier[modifier | modifier le code]

  • « Je n'ai pas fini de prendre l'enseignement des grands anciens, à condition de ne pas peindre comme eux… J'essaie de rester très près de la nature, à travers toutes les transpositions depuis la pierre, ou l'eau, ou le fruit, ou la chair… jusqu'au tube : j'essaye ! » - Raymond Guerrier[31]

Réception critique[modifier | modifier le code]

  • « Des toiles qui possèdent cette plénitude qui n'appartient qu'aux œuvres où l'esprit et la main se confondent dans la même action. » - Jean Chabanon[32]
  • « Guerrier admire Rembrandt. "Mais, dit-il, si j'écoute la leçon des grands anciens, je ne veux pas peindre comme eux". Pour situer les choses dans un climat de mystère, Rembrandt se servait du clair-obscur. Guerrier peut obtenir le même effet par d'autres moyens. En fait, l'impression qui se dégage de ses peintures est plutôt une impression d'étouffement obtenue par la suppression de la perspective atmosphérique, l'usage des couleurs sourdes et l'importance de la matière. Celle-ci est rendue sensible par des rayures tracées en pleine pâte au moyen d'un clou. » - Connaissance des arts[33]
  • « Sa peinture est comme lui secrète, un peu rude d'écorce, et ne se livre pas à la première approche… Les tons de sa palette ignorent les couleurs du prisme, d'une pureté anonyme de laboratoire ; pourtant, leur gravité ébranle la sensibilité, correspond de plus au sentiment confus d'inquiétude propre à notre temps. » - Jean Dalevèze[34]
  • « Le peintre s'est fixé en Provence, à Eygalières, en 1955 : le paysage qui l'entoure a décanté sa vision : une figuration réduite à son essence, des tons nus austères où dominent les ocres et les natures mortes qui forment le meilleur de son œuvre. Guerrier retient uniquement les grandes formes, les rythmes essentiels. » - Gérald Schurr[15]
  • « Discret et pudique, Guerrier refuse les confidences, renvoyant poliment vers ses toiles. Sa peinture est à son image, un art austère, miroir d'une époque où l'on ne voit pas toujours la vie en couleurs, des toiles où dominent les gris et les noirs, souvent très épais, parfois sortis directement du tube. Pendant les années cinquante comme par la suite, la représentation humaine est le plus souvent délaissée… Les formes, d'une simplicité massive, s'affirment de plus en plus épurées, géométriques. Parfois, des tons plus vifs, des ocres, des orange illuminent la composition, souvent d'imposants formats d'une force magistrale. Par la suite, le travail du peintre, qui sollicite toujours le réel, illustre l'opacité de la frontière entre abstraction et figuration et la futilité rétrospective des querelles passées. En témoignent ses natures mortes et ses paysages épurés à l'extrême où quelques traits seulement évoquent encore le sujet. Les noirs et les blancs dominent toujours, mais la palette s'ouvre au blanc, créant des contrastes accentuant encore la géométrie de la composition. » - Éric Mercier[6]

Récompenses et distinctions[modifier | modifier le code]

Collections publiques[modifier | modifier le code]

Drapeau de la Belgique Belgique[modifier | modifier le code]

États-Unis[modifier | modifier le code]

France[modifier | modifier le code]

Drapeau du Japon Japon[modifier | modifier le code]

Drapeau du Luxembourg Luxembourg[modifier | modifier le code]

Drapeau de la Suisse Suisse[modifier | modifier le code]

Drapeau du Venezuela Venezuela[modifier | modifier le code]

Collections privées référencées[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. Raymond Guerrier : La Grand'mère de l'artiste, 1934, tableau cité par Jean-Pierre Delarge dans : Dictionnaire des arts plastiques modernes et contemporains.
  3. Propos d'une interview de Raymond Guerrier rapportés par Lydia Harambourg[réf. incomplète].
  4. Lydia Harambourg, L'École de Paris, 1945-1965, Dictionnaire des peintres.
  5. a b c d et e Jean-Pierre Delarge, « Raymond Guerrier », in : Dictionnaire des arts plastiques modernes et contemporains.
  6. a b et c Éric Mercier, Années 50 - La jeune peinture, tome I : « L'alternance figurative », ArtAcatos, 2010.
  7. a et b Lydia Harambourg, « Raymond Guerrier », La Gazette de l'Hôtel Drouot, 2002.
  8. a et b Gérald Schurr, Le Guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1993.
  9. a et b Dictionnaire Bénézit.
  10. Sur Francis Montanier, prix de Rome 1924, voir : Dictionnaire Bénézit, Gründ 1999, tome 9, p. 775 et 776.
  11. Pierre Basset, Les insoumis de l'art moderne - La jeune peinture, Paris 1948-1958, Éditions Un certain regard, 2009.
  12. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y z et aa Éric Mercier, « Raymond Guerrier », in : Années 50 - La Jeune Peinture, tome II : « Panorama de la Jeune Peinture », ArtAcatos, 2010, p. 194-197.
  13. Raymond Guerrier, « interview à propos de son exposition à la galerie de Paris », émission Arts d'aujourd'hui, France Culture, .
  14. Bruno Jaubert, « Les expositions », La Gazette de l'Hôtel Drouot, no 29, juillet-, p. 14.
  15. a b et c Gérald Schurr, Le guidargus de la peinture, Les éditions de l'amateur, 1993.
  16. Marc Hérissé, « Raymond Guerrier, rétrospective », La Gazette de l'Hôtel Drouot, no 12,  ; « Flassans : Guerrier est de retour », Var matin,  ; Ed. S., « Guerrier, invincible », Le Provençal,  ; « La Galerie Basset reçoit Guerrier », Nice Matin,  ; Clo Caldairou, « Raymond Guerrier, un espace de lumière et de solitude », Nice-matin,  ; « Guerrier », Arts Actualités Magazine, .
  17. C. Christian, « Raymond Guerrier à la Galerie Florence Basset », Le Var information, .
  18. Henri Régnier, « L'hommage à Guerrier », Var matin, .
  19. Lydia Harambourg, « Raymond Guerrier », La Gazette de l'Hôtel Drouot, no 26, .
  20. Clo Calderou, « Guerrier… D'un monde à l'autre », Nice matin, .
  21. Pierre Basset, « Raymond Guerrier, la quête de l'essentiel », Côté Arts, .
  22. Présentation de l'exposition Raymond Guerrier, galerie Savine Vazieux, janvier-. Source : le Musée privé.
  23. galerie22.fr.
  24. Musée Estrine, Raymond Guerrier aurait eu cent ans, 2020.
  25. Ouvrage collectif, Un siècle d'art moderne - L'histoire du Salon des indépendants, Denoël, 1984.
  26. Musée Estrince, Vues : un siècle de regards sur les Alpilles, dossier de presse, 2015.
  27. Musée Mendjisky, Les insoumis de l'art moderne, présentation de l'exposition.
  28. Musée Mendjisjy, Les insoumis de l'art moderne, dossier de presse.
  29. La Capitale Galerie, Le regard, les œuvres des années 1950-1960, présentation de l'exposiyion, 2023.
  30. Livret de la pièce Genousie.
  31. Raymond Guerrier, cité par Jean-Paul Crespelle, Les peintres témoins de leur temps - Le sport, Achille Weber/Hachette, 1957, p. 124-125.
  32. Jean Chabanon, « Raymond Guerrier », Le Peintre, no 75, .
  33. a et b « La galerie des peintres contemporains - Raymond Guerrier », Connaissance des arts, no 56, .
  34. Jean Dalevèze, Raymond Guerrier, Éditions du Musée d'art et d'histoire de Saint-Denis, 1972.
  35. Musée d'art de Pully, Fonds et collection.
  36. Marcel Maréchal, La collection Jean et Gisèle Boissieu.
  37. Chalot et Associés, Fécamp, catalogue collection et succession Jef Friboulet, .

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Christian Stiébel, Mon ami Guerrier, Éditions de la Galerie Stiébel, 1954.
  • « La galerie des peintres contemporains - Raymond Guerrier », Connaissance des arts, no 56, , p. 90-91.
  • Jean-Paul Crespelle, « Raymond Guerrier » Les Peintres Témoins de leur Temps, le sport, Achille Weber/Hachette 1957, p. 124-125.
  • (en) Raymond Nacenta, School of Paris - The painters and the artistic climate of Paris since 1960, Londres, Oldbourne Press, 1960.
  • René Huyghe et Jean Rudel, L'art et le monde moderne, Larousse, 1970, p. 256, 342 et 343.
  • André Parinaud, « La gravité de Guerrier », Galerie des arts, .
  • Jean Dalevèze, Raymond Guerrier, Éditions du Musée d'art et d'histoire de Saint-Denis, 1972.
  • Raymond Guerrier, La Courneuve, Éditions du Centre culturel Jean Houdremont, 1979.
  • Jean Cassou, Pierre Courthion, Bernard Dorival, Georges Duby, Serge Fauchereau, René Huyghe, Jean Leymarie, Jean Monneret, André Parinaud, Pierre Roumeguère et Michel Seuphor, Un siècle d'art moderne - L'histoire du Salon des Indépendants, Denoël, 1984, p. 262.
  • Christine Counord-Alan, La réaction figurative 1948-1958, Éditions Galerie 1950 - Alan, 1990.
  • Raymond Guerrier, Fécamp, Éditions du centre culturel du palais Bénédictine, 1990.
  • Gérald Schurr, Le Guidargus de la peinture, Éditions de l'Amateur, 1993, p. 473 ; 1996, p. 393-394.
  • Raymond Guerrier, Sète, Éditions du Musée Paul Valéry, 1996.
  • Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et gaveurs, tome 6, Gründ, 1999, p. 544.
  • Jean-Pierre Delarge, Dictionnaire des arts plastiques modernes et contemporains, Gründ, 2001, p. 522.
  • Lydia Harambourg, « Raymond Guerrier », La Gazette de l'Hôtel Drouot, .
  • « La nouvelle vague, la jeune peinture », La Gazette de l'Hôtel Drouot, , p. 180.
  • Pierre Basset, Les insoumis de l'art moderne - La jeune peinture, Paris, 1948-1958, Éditions Un certain regard, 2009.
  • Philippe Latourelle et Pierre Basset, La réalité retrouvée, la Jeune Peinture, Paris, 1948-1958, édition Association Présence van Gogh, 2010.
  • Éric Mercier, Années 50 - La jeune peinture, tome I : « L'alternative figurative » ; tome II : « Panorama de la Jeune Peinture », Éditions ArtAcatos, 2010. Voir tome I, chapitre 6, p. 217 : Les jeunes peintres : Jean Pollet, Raymond Guerrier, Maurice Verdier, Raoul Pradier, Richard Bellias ; tome II, p. 192 à 195 : Raymond Guerrier.
  • Lydia Harambourg, L’École de Paris, 1945-1965 - Dictionnaire biographique des peintres, Éditions Ides et Calendes, 2010.
  • Sarah Wilson, Pierre Basset, Julien Roumette et Florence Condamine, Les insoumis de l'art moderne - Paris, les années 50, musée Mendjisky - Écoles de Paris, 2016 (lire en ligne).

Liens externes[modifier | modifier le code]