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Marie-France Pisier

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Marie-France Pisier
Description de cette image, également commentée ci-après
Marie-France Pisier au Festival de Cannes 1992
Nom de naissance Marie-France Claire Pisier
Naissance
Đà Lạt (Indochine française)
Nationalité Française[1]
Décès (à 66 ans)
Saint-Cyr-sur-Mer (Var)
Profession Actrice
Réalisatrice
Scénariste
Écrivain
Films notables Baisers volés
Le Fantôme de la liberté
Cousin, cousine
Souvenirs d'en France
Barocco
L'Amour en fuite
L'As des as
Dans Paris
Site internet Agence Adéquat

Marie-France Pisier est une actrice, scénariste et réalisatrice française, née le à Đà Lạt, (Indochine française, actuel Việt Nam) et morte le à Saint-Cyr-sur-Mer (Var)[2],[3].

Elle est célèbre, notamment, pour son rôle dans le cycle des Antoine Doinel de François Truffaut (où elle interprète Colette, le premier amour platonique d'Antoine).

Biographie

Vie privée

Portrait de Marie-France Pisier

Marie-France est l'un des enfants de Georges Pisier (1910-1986) et de Paula Caucanas (épouse et divorcée deux fois de son mari). Dans les années 1980, ses parents se suicident à deux ans d'intervalle[4].

Son frère Gilles, né en 1950, est un des grands mathématiciens français contemporains, membre de l'Académie des sciences depuis 2002. Sa sœur Évelyne, professeur des universités en sciences politiques, est la première épouse de Bernard Kouchner[5].

Le père de Marie-France Pisier, gouverneur colonial, a accompli sa carrière dans l'empire colonial français, où la jeune fille a passé une partie de son enfance. Après avoir achevé ses études secondaires au lycée de jeunes filles Albert-Calmette de Nice, elle effectue des études de droit et de sciences politiques à l'université de Nice au début des années 1960[6]. Elle devient en 1968 la petite amie de Daniel Cohn-Bendit. Étant de nationalité allemande, celui-ci est interdit de séjour en France après les événements de mai. Elle l'aide alors à repasser la frontière, en lui fournissant notamment de la teinture pour cacher sa très reconnaissable chevelure rousse[5].

Marie-France Pisier a été mariée à l'avocat Georges Kiejman (de 1973 à 1979), puis à Thierry Funck-Brentano, filleul de Jean-Luc Lagardère[7] et actuel directeur des ressources humaines et de la communication du groupe Lagardère, avec qui elle a eu deux enfants : Mathieu et Iris.

Engagements

Intellectuelle engagée dans les combats de son époque (en particulier en mai 1968), Marie-France Pisier est une des signataires du manifeste rédigé par Simone de Beauvoir en faveur du droit à l'avortement, paru le 5 avril 1971 dans Le Nouvel Observateur, et connu en général sous l'appellation de Manifeste des 343 salopes[8].

Carrière

En 1961, pour donner la réplique à Jean-Pierre Léaud, l'Antoine Doinel du court métrage Antoine et Colette (du film à sketches L'Amour à 20 ans[9]), François Truffaut recherche une adolescente, « pas une lolita, pas une blousonne, pas une petite jeune femme. » Elle doit être simple, rieuse et avoir une bonne culture moyenne. Marie-France Pisier, qui fait alors partie d'une troupe de théâtre amateur, est choisie par le cinéaste. On la retrouve, dix-sept ans plus tard, qui reprend le personnage de Colette dans L'Amour en fuite, dernière aventure de Doinel coécrite par la comédienne en 1978. Elle y croise Léaud/Doinel dans le train et, à la fin du film, dans une scène émouvante, elle croise également Claude Jade, qui joue Christine, successivement maîtresse, femme et ex-femme d'Antoine.

Entre-temps, Marie-France Pisier est devenue une égérie du cinéma d'auteur, apparaissant dans les univers oniriques d'Alain Robbe-Grillet, de Luis Buñuel, de Jacques Rivette et, surtout, du jeune André Téchiné. Grâce à ce dernier, elle obtient deux fois le César du meilleur second rôle, en 1976 et en 1977. En 1976, année de la première consécration, les Césars récompensent aussi l'actrice pour sa prestation dans Cousin, cousine de Jean-Charles Tacchella.

Marie-France Pisier en 2007 au festival du film américain de Deauville.

Ses engagements ne l'empêchent pas de prendre part à plusieurs succès populaires. Partenaire de Jean-Paul Belmondo dans Le Corps de mon ennemi d'Henri Verneuil, en 1976, et dans L'As des as de Gérard Oury, en 1982, elle joue l'année suivante une productrice cynique avec Le Prix du danger d'Yves Boisset.

Elle s'inspire de son enfance en Nouvelle-Calédonie pour son roman Le Bal du gouverneur, paru en 1984. Elle adapte son roman et réalise le film du même titre en 1990.

Plus rare sur les écrans dans les années 1990, on retient son émouvante composition de femme en mal d'enfant dans Marion, de Manuel Poirier, et son interprétation de Madame Verdurin dans Le Temps retrouvé de Raoul Ruiz. Sollicitée par les jeunes auteurs, elle tourne ensuite avec Laurence Ferreira Barbosa, Christophe Honoré ou Maïwenn, dans Pardonnez-moi (doublement nommé aux Césars 2007).

Circonstances de sa mort et hommage posthume

Marie-France Pisier a été retrouvée morte au fond de la piscine de sa villa. Son corps, immergé au fond, était coincé « dans une lourde chaise en fer forgé » et chaussé de bottes en caoutchouc. Le rapport d'autopsie des médecins légistes n'a pas permis de déterminer les circonstances de la mort. Des analyses médico-légales toxicologiques[10] puis l'autopsie finale conduisent à évoquer l'hypothèse d'un suicide de l'actrice, qui souffrait d'un cancer[11]. L'enquête de la gendarmerie permet d'établir que Marie-France Pisier n'est pas morte par noyade, ce qui mène à évoquer la possibilité d'un décès par crise cardiaque ou par hydrocution[12].

L'actrice repose à Sanary-sur-Mer, au cimetière de la Guicharde dans le tombeau de la famille Duhamel-Brentano, allée des Pivoines. Le jeudi , un hommage public lui a été rendu en l'église Saint-Roch à Paris — bien qu'elle fût agnostique.

Le film de Christophe Honoré, Les Bien-Aimés, lui est dédié.

Filmographie

Cinéma

Télévision


Récompenses

Documentaires

Scénariste et/ou réalisatrice

Théâtre

Radio

Voxographie

Écrivain

  • Le Bal du gouverneur, Grasset, , roman (+ rééd. France-Loisirs et Le livre de poche, existe aussi sur cd audio, lu par elle-même)
  • Je n'ai aimé que vous, Grasset, (+ rééd. Le Grand livre du mois et Le livre de poche)
  • La Belle Imposture, Grasset, , roman (+ rééd. Le Grand livre du mois et Le livre de poche)
  • Le Deuil du printemps, Grasset, , roman (+ rééd. Le Grand livre du mois et Le livre de poche)

Chanteuse

Notes et références

  1. Source : selon extrait de naissance n° 1944.MUN.00031 sur le site Les Gens du cinéma.
  2. « Mort de Marie-France Pisier » sur lci.fr, 24 avril 2011.
  3. Son mari la retrouve dans la piscine de sa résidence varoise ; voir sur le site de Var-Matin : « Marie-France Pisier retrouvée inanimée chez elle à Saint-Cyr ». Sa mort a été constatée vers 7 heures par le pompiers. Selon l'enquête, l'actrice ne semblait pas être dépressive, elle comptait être présente pour un hommage à Jean-Paul Belmondo en mai 2011.
  4. Évoqué brièvement par l'actrice dans l'émission Thé ou Café de France 2.
  5. a et b Michel Revol, « D'où viens-tu, Dany ? », Le Point, .
  6. « Décès de l'actrice Marie-France Pisier », Associated Press, . Consulté le 28 avril 2011.
  7. « Actrice, Marie-France Pisier était aussi romancière », Livres Hebdo, 26 avril 2011
  8. Le texte du manifeste et la liste des signataires sur nouvelobs.com.
  9. Coréalisé par Shintarô Ishihara, Marcel Ophüls, Renzo Rossellini, François Truffaut et Andrzej Wajda.
  10. « Mort de Marie-France Pisier : toujours des questions après l'autopsie », Le Parisien, 26 avril 2011.
  11. « La piste du suicide », Le Figaro, 27 avril 2011.
  12. « Exclusif : Marie-France Pisier n'est pas morte noyée », France-Soir, 28 avril 2011.
  13. Just a Woman sur Bide et Musique.

Lien externe