John Bowlby

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John Bowlby
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Formation
Trinity College
UCL Medical School (en)
Lindisfarne College (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Père
Anthony Bowlby (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Ursula Longstaff (d) (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Mary Hamilton Victoria Ignatia Bowlby (d)
Sir Richard Peregrine Longstaff Bowlby, 3rd Bt. (d)
Pia Rose Whitworth Bowlby (d)
Robert John Mostyn Bowlby (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
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Grade militaire
Influencé par
Distinctions
Archives conservées par
Œuvres principales

John Bowlby, né le à Londres et mort le (à 83 ans) sur l'île de Skye, en Écosse, est un psychiatre et psychanalyste britannique, célèbre pour ses travaux sur l'attachement, la relation mère-enfant. Pour lui, les besoins fondamentaux du nouveau-né se situent au niveau des contacts physiques. Le bébé a un besoin inné du sein, du contact somatique et psychique avec l'être humain.

Biographie

La famille Bowlby appartenait à la classe aisée à Londres. Quatrième de six enfants, John a été élevé par une nourrice à la mode britannique de sa classe sociale. Il voyait sa mère seulement une heure chaque jour après le « teatime » (collation de 16 heures), sauf pendant l'été où elle était plus disponible. Comme beaucoup d'autres mères de l'époque, elle considérait que l’attention et l'affection parentales étaient néfastes pour les enfants. Bowlby a eu la chance d’avoir la même nourrice pendant toute son enfance et il avait presque quatre ans quand elle quitta la famille. Plus tard, il devait décrire cette séparation comme aussi tragique que la perte d'une mère. À l'âge de sept ans, il fut envoyé dans un internat. Il a considéré cette période comme une terrible épreuve.

Ces expériences dans l’enfance l’ont conduit à avoir une sensibilité particulière pour la douleur des enfants durant toute sa vie.

Il intègre la Tavistock Clinic en 1946 et, grâce à son expérience pendant la guerre, l’organisation mondiale de la santé le nomme responsable d’une étude sur les besoins des enfants orphelins ; de cette étude va naître un rapport qui va provoquer l’intérêt et la critique des psychiatres et des psychanalystes (1949)[2].

Théorie de l'attachement

La théorie de l'attachement, développée par John Bowlby après les travaux de Winnicott, Harlow et Lorenz est un champ de la psychologie qui relate des relations entre êtres humains. Son principe est qu'un jeune enfant a besoin de développer une relation d'attachement avec au moins une personne qui prend soin de lui de façon cohérente et continue, pour connaître un développement social et émotionnel normal.

Les enfants en bas âge s'attachent aux adultes qui se montrent sensibles et attentionnés aux interactions sociales avec eux d'une façon stable au moins plusieurs mois durant la période qui va de l'âge de six mois environ jusqu'à deux ans. 

Vers la fin de cette période, les enfants commencent à utiliser les figures d'attachement (l'entourage familier) comme base de sécurité à partir de laquelle ils vont explorer le monde, et vers qui ils savent qu'ils peuvent retourner. 

Afin de formuler une théorie complète de la nature des premiers attachements, Bowlby a exploré un large ensemble de domaines incluant la théorie de l’évolution, les théories de la relation d’objet, l’analyse systémique, l’éthologie et la psychologie cognitive

Compétences innées

À partir des travaux des éthologues Konrad Lorenz et du couple Harlow, Bowlby va dégager cinq compétences qu'il considère comme innées et qui permettent à l'enfant de s'attacher à sa mère :

  • la capacité de succion (téter)
  • la capacité à s'accrocher
  • la capacité à pleurer
  • la capacité à sourire
  • la capacité à suivre du regard.

Influence de l'éthologie

Même s'il a suivi l'enseignement de Mélanie Klein, éminente psychanalyste, et été analysé par Joan Riviere, on ne peut pas considérer la suite de son œuvre comme appartenant à la psychanalyse. Il est notamment enseigné en psychologie, en éthologie et en physiologie, par exemple lorsque l'on parle d'empreinte et d'attachement. Ses travaux sur les bébés humains sont en lien avec ceux de Konrad Lorenz sur les oies et de Harry Harlow sur les bébés singes.

Postérité

Les théories de Bowlby seront reprises et complétées par deux Américaines : Mary Ainsworth et Mary Main.

Pour la traduction de ces idées en langue française, c'est Didier Anzieu qui rappelle dans un article publié en 1987 les principales contributions théoriques de cet auteur.

Œuvres

  • Attachement et perte, vol 1, "L'attachement", Paris, PUF, 2002, (ISBN 978-2130529224).
  • Attachement et perte, vol 2, "La séparation, angoisse et colère", Paris, PUF, 2007, (ISBN 978-2130561262).
  • Attachement et perte, vol 3, "La perte, tristesse et dépression", Paris, PUF, 2002, (ISBN 978-2130529231).
  • Le lien, la psychanalyse et l'art d'être parent, Paris, Albin Michel, 2011, (ISBN 978-2226208927).
  • Amour et rupture : les destins du lien affectif, Paris, Albin Michel, 2014, (ISBN 978-2-226-25372-9).

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes