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« Préhistoire de la Chine » : différence entre les versions

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Alors que l'on s'était au départ focalisé sur certaines populations jugées « centrales », la question autrefois omise de la diversité des populations concernées par la Préhistoire de la Chine apparaît dans les recherches effectuées depuis les années 1990 et surgissent aujourd'hui avec une plus grande acuité tout en restant mal intégrées aux grandes synthèses car encore trop récentes. Elles indiquent que des échanges linguistiques et technologiques, peu perceptibles au début de la recherche, s'avèrent aujourd'hui très anciens entre des populations fort éloignées sur de vastes territoires qui débordent de très loin les frontières actuelles de la Chine. Ces échanges sont pour une part relatifs à [[#Deuxième vague de néolithisation partielle au Sud-est : Fujian et Taïwan : Shixia (v. 3000-2000), Yonglang (v. 3000-2000), Tanshishan (v. 3000-2000) et Huangguanshan (v. 2300-1500)|l'expansion de langues austronésiennes]] entre [[Chine]], Java, Indonésie et Japon. D'autres échanges concernent des savoir-faire dans l'agriculture du millet au Nord, du riz au Sud, et dans l'Ouest du blé et de l'orge. Ces échanges concernent aussi la technologie du bronze avec des populations [[#Du Néolithique à l'Âge du Bronze ... et du Fer|d'Asie centrale et de Mongolie de l'Ouest]], ou des régions aussi éloignées que le [[Kazakhstan]] ou l'[[Oural]] du Sud et du Sud-ouest, riches en métaux.
Alors que l'on s'était au départ focalisé sur certaines populations jugées « centrales », la question autrefois omise de la diversité des populations concernées par la Préhistoire de la Chine apparaît dans les recherches effectuées depuis les années 1990 et surgissent aujourd'hui avec une plus grande acuité tout en restant mal intégrées aux grandes synthèses car encore trop récentes. Elles indiquent que des échanges linguistiques et technologiques, peu perceptibles au début de la recherche, s'avèrent aujourd'hui très anciens entre des populations fort éloignées sur de vastes territoires qui débordent de très loin les frontières actuelles de la Chine. Ces échanges sont pour une part relatifs à [[#Deuxième vague de néolithisation partielle au Sud-est : Fujian et Taïwan : Shixia (v. 3000-2000), Yonglang (v. 3000-2000), Tanshishan (v. 3000-2000) et Huangguanshan (v. 2300-1500)|l'expansion de langues austronésiennes]] entre [[Chine]], Java, Indonésie et Japon. D'autres échanges concernent des savoir-faire dans l'agriculture du millet au Nord, du riz au Sud, et dans l'Ouest du blé et de l'orge. Ces échanges concernent aussi la technologie du bronze avec des populations [[#Du Néolithique à l'Âge du Bronze ... et du Fer|d'Asie centrale et de Mongolie de l'Ouest]], ou des régions aussi éloignées que le [[Kazakhstan]] ou l'[[Oural]] du Sud et du Sud-ouest, riches en métaux.

Par ailleurs les gravures rupestres nombreuses en Chine n'ont pu être datées actuellement, mais ont fait l'objet de recensements. Les sites de gravures pariétales semblent se rencontrer plus généralement au Nord (Helanshan ; Mongolie intérieure).
<ref>Un recensement dans : {{harvsp|Chen Zhaofu|1988}}. La question de leurs date est posée dans : {{harvsp|Otte|2010|p=89 et 133-138}}. Documentation : {{Lien web |langue=en |titre=The major rock art area of China|url=http://www.chinarockart.org/images/ZHY.htm|date= |site=chinarockart.org |consulté le=9 avril 2015}} et {{Lien web |langue=en |titre=Helan Shan Rock Carvings |url=http://textandillustration.blogspot.fr/2013/07/helan-shan-rock-carvings.html |date=14/07/2013 |site=Text and Illustration |consulté le=9 avril 2015}}: site des monts Helan. Voir aussi : {{Lien web |langue=en |titre=Big Wave Bay Rock Carving |url=http://www.megalithic.co.uk/modules.php?op=modload&name=a312&file=index&do=showpic&pid=118440 |date=09/04/2014 |site=The Megalithic Portal |consulté le=12 janvier 2015}} [près de Hong Kong, village proche: Tai Long Wan]. Un autre site près de Hong Kong : {{Lien web |langue=en |titre=More ancient rock carvings found in Ningxia |url=http://news.cultural-china.com/20100524144803.html |date=24/05/2010 |site=News.cultural-china |consulté le=12 janvier 2015}}.</ref>.

La peinture pariétale est signalée surtout au Sud, mais aussi sur le site spectaculaire des monts Huashan, près de Xian: des centaines de peintures, datées d'environ {{formatnum:2500}}-{{formatnum:1800}} donc pendant la [[période des Royaumes combattants]] et jusque sous la [[dynastie Han]], ans qui occupent une paroi de falaise sur 200 mètres de long et plus de 40 mètres de haut, avec de très nombreuses figures traitées en [[aplat]] schématique d'[[orant]] aux bras levés<ref>{{harvsp|Jean Clottes 2000|p=18 et page 69, 72-73}} et {{Lien web |langue=en |titre=Huashan Mountain rock painting submitted for World Heritage listing in 2016|url=http://archaeologynewsnetwork.blogspot.fr/2015/02/huashan-mountain-rock-painting.html|date=09/04/2014 |site=Archaeology News Network|consulté le=9 avril 2015}}.</ref>.


== Historique des découvertes ==
== Historique des découvertes ==

Version du 9 avril 2015 à 17:08

La préhistoire de la Chine concerne les régions qui couvrent les actuelles République populaire de Chine et République de Chine (Taïwan), pour la période comprise entre trois millions d'années, date des premières présences humaines et environ 1 500 ans avant l'ère commune, date locale de l'apparition de l'écriture. Plusieurs facteurs ont été décisifs pour les changements de modes de vie. Les changements climatiques, ici comme ailleurs, sont l'un d'entre eux, mais sur cet espace très contrasté les modes de vie dès le paléolithique y sont fortement tranchés. Et ces différences fortes ont perduré ensuite. Les échanges entre groupes humains sont un autre facteur déterminant, car dans cet espace les zones « frontalières » ainsi que les régions situées bien au-delà ont aussi eu un rôle essentiel, à une époque où les frontières n'existaient pas. La mobilité des groupes humains au même titre que les échanges entre groupe fait aussi partie de ces facteurs, avant qu'il ne soit question de guerres à l'âge du bronze, même si des affrontements ont eu lieu au Néolithique.

Les premiers hominoïdes ont, dès 1935, défrayé la chronique avec le gigantopithèque, daté aujourd'hui de 8 à 3 millions d'années. Ils sont contemporains d'un autre hominoïde, propre à la Chine du Yunnan : le type Lufeng. Les traces des premiers humains, des formes anciennes du genre Homo, apparaissent très tôt en Chine avec un nucléus en quartzite et des pièces taillées, dont des nucléi à éclats et des éclats retouchés en outils datant d'environ 3 et 2 millions d'années. Cette présence se pécise par la morphologie d'un humain, trouvé sur le site de Longgupo au Sichuan, qui se placerait entre Homo habilis et Homo ergaster. Puis la présence de l'homme, est attestée au Pléistocène moyen et au début du Pléistocène supérieur, il y a 1,5 million à 0,5 million d'années. En 1921 une équipe internationale découvrait l'Homme de Pékin, aujourd'hui considéré comme un Homo erectus et daté de 700 000 ans. Les deux crânes, découverts au Hubei en 1989 et 1990, de l'Homme de Yunxian (environ 800 000 ans) sont actuellement parmis les premiers témoins fossiles de l'Homo erectus en Chine . Ces hommes du Paléolithique inférieur employaient le feu pour cuire leurs aliments, et des outils de quartzite pour diverses activités, dont la chasse. Enfin L'Homme de Zhoukoudian est un Homo sapiens qui possédait des pratiques funéraires comparables à celles de ce que l'on connait en Europe au Paléolithique supérieur. Et c'est au sein de ces populations de chasseurs-cueilleurs qu'apparaissent des innovations propres à la Chine, comme une première céramique datée entre 16 000 et 12 000 ans.

Au cours de la néolithisation progressive (v. 7000-5000 AEC), particulièrement bien documentée en Chine, puis les « cultures »[N 1] du Néolithique (v. 5000-2000) et de l'âge du bronze (v. 2000-1500 ou v. 500 selon les régions) ont produit des objets qui sont propres à la Chine comme les objets de jade sous forme de disques (bi) et de tubes (cong). Enfin, spécificité de la Chine, l'usage du fer fut moins valorisé que celui du bronze, qui domine pendant une longue durée. Il n'y a donc pas eu d'âge du bronze, suivi d'un âge du fer comme l'Occident a pu le connaître.

Les cultures préhistoriques chinoises possèdent une riche culture matérielle. La céramique apparaît particulièrement tôt et acquiert au cours de la période un grand degré de raffinement. Les jades viennent ensuite, puis les bronzes chinois (dont la technologie viendrait de l'Oural ou d'Asie centrale), de même les premiers objets laqués du monde qui apparaissent ici. À l'inverse, le fer et l'acier font une entrée peu remarquée et tardive avec quelques épées luxueuses. Le verre n'est approprié sur place que par l'intermédiaire du commerce avec l'Occident, et reste marginal. Peu d'objets en bois ont survécu mais ils témoignent en général des objets d'usage populaire. Outre ces objets en bois, d'autres objets en fibres naturelles, en matériaux de vannerie, mais aussi en corne ou en bronze, parfois incrustés d'or, d'argent ou de turquoise, ont été retrouvés. De nombreux objets de prestige présentent des formes hybrides et leurs créateurs inventifs en ont multiplié, de tout temps, les innombrables variétés. Cette abondante production apporte des indices d'une activité symbolique qui semble accompagner ici le développement économique.

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Présentation d'ensemble

  • Cette partie fait l'objet de développements, ci-dessous, qui font référence à des sources scientifiques citées, pour l'essentiel, dans le reste de l'article.

Dès l'émergence des premiers hommes la diversité des milieux pourrait expliquer la présence de plusieurs foyers très distincts. Ensuite, sous d'autres climats lors de la néolithisation de certaines cultures et avec les fluctuations de ce climat sous des latitudes si différentes, les comportements s'avèrent extrêmement variables à la même époque. Ainsi les études d'ensemble sur la préhistoire de la Chine font toujours état des caractéristiques de l'espace géographique et des fluctuations climatiques qui ont multiplié les milieux auxquels les humains se sont adaptés en adaptant leur comportement.

La Chine a été occupée par des représentants anciens du genre Homo (Homo erectus voire Homo habilis) il y a plus d'un million d'années. Le site de l'Homme de Yunxian (Hubei, Chine du centre) est daté d'environ 800 000 ans[1] , dans un environnement forestier à la faune très diverse qui va du panda géant à l'éléphant et au tigre à dents de sabre. L'Homme de Pékin (découvert dans un espace des grottes de Zhoukoudian, près de Pékin) est un peu moins ancien. Des indices contestés prouvent selon certains une présence bien plus ancienne du genre Homo remettant en cause l'hypothèse d'une origine unique de l'humanité, question qui passionne certains chercheurs chinois : les hommes modernes, Homo sapiens, mais peut-être avant eux les Homo erectus, voire les Homo habilis ont peut-être atteint la Chine depuis l'Afrique, à moins qu'il n'y ait eu une évolution sur place. Ce problème n'est pas résolu. Par contre les hommes du Paléolithique, les Homo erectus, ont laissé de nombreuses traces de leur vie, et ceci dans les environnements divers de ce qui est devenu la Chine.

L'Homme de Zhoukoudian est un Homo sapiens (bien plus récent que l'Homme de Pékin mais pourtant son voisin sur le site) ; il a reçu une sépulture : sur ses os rassemblés, de la poudre rouge d'hématite a été déposée. On y a découvert des lames et des parures qui évoquent ce que l'on a découvert au Paléolithique supérieur en Europe. Il vivait au milieu de forêts et de prairies, où il pratiquait chasse et pêche. Les hommes du Paléolithique à la fin du Pléistocène, c'est-à-dire à la fin du Dernier maximum glaciaire en Chine du Nord, dans le milieu de la vallée du Fleuve Jaune et vers 21 000-17 500 avant l'ère commune, pilaient ou broyaient des végétaux[2], parmi lesquels des graines de millet sauvage[3]. Progressivement ces chasseurs-cueilleurs ont fait des innovations technologiques, localement isolées, comme une certaine céramique fruste, grossière et fragile. Un pot de terre légèrement cuite a été découvert dans la grotte de Yuchanyan et daté du Pléistocène supérieur ou final, ce qui correspond à la dernière période glaciaire, laquelle a vu disparaître de nombreuses espèces animales, la mégafaune, et les espèces d'humains non modernes. Le contexte de cet objet d'usage quotidien comportait des traces de riz sauvage mais surtout des mollusques, qui auraient ainsi été cuits dans cette poterie, la plus ancienne à ce jour sur terre (en 2015). Les premières utilisations attestées de riz sauvage sont actuellement datées du début de l'Holocène (9000-7000), période chaude, au sein de populations de chasseurs-cueilleurs semi-sédentaires, du Mésolithique, qui consommaient vers 9400-6600 des glands, des châtaignes d'eau et du riz sauvage ; ils possédaient des jarres de céramique, à fond plat, et des outils de pierre polie. Plus tard, durant l'Holocène moyen (v. 7000-5000), on est passé, en Chine, de cette économie de prédation à une économie de production agricole basée sur le millet, le porc, le poulet et le chien (pour la chasse), cueillette et chasse assurant un complément plus ou moins important, au sein de nombreuses cultures néolithiques et ce en diverses régions du Nord au Sud et de l'Est à l'« Ouest ». La région concernée située le plus à l'Ouest étant le bassin du Sichuan, car on ne dispose actuellement (en 2013) que de très peu d'informations sur la Préhistoire de la Chine plus à l'Ouest[N 2] .

La culture néolithique la plus connue est celle de Yangshao[4] (« Néolithique moyen » en Chine), au confluent de la rivière Wei et du Fleuve Jaune. Elle est datée de 4500 à 3000 et s'est développée dans la plaine centrale, au Henan, au Shanxi et au Shaanxi, avant de s'étendre au sud vers le Yangzi Jiang et à l'ouest vers le Gansu et le Qinghai. Le site du Yangshao ancien le plus connu est celui du village de Banpo, près de Xi'an dans le Shaanxi. Cette culture a été découverte en 1921 par l'archéologue suédois Johan Gunnar Andersson et les recherches se sont ensuite focalisées sur cette région considérée comme « centre » de la Chine — en fait, aujourd'hui considéré par les Chinois comme étant le nord de la Chine. Dans les années 1960, les archéologues chinois firent la découverte, plus à l'est, au Shandong, d'une culture à peu près contemporaine dans sa phase ancienne (4500-3500), celle de Dawenkou, surtout connue grâce à ses cimetières. Dans la succession des tombes, on voit grâce à de riches dépôts des signes qui attestent de distinctions sociales qui ont fragmenté cette société très progressivement. L'économie de ces deux cultures était basée sur le millet. La culture du riz semble, en 2012, être bien documentée dans la culture de Hemudu, vers 5000. Dans ces régions situées plus au Sud, non loin de l'embouchure du Yangzi, le riz est donc cultivé dès 5000, mais dans le cadre d'une culture qui n'était certainement pas « chinoise » . Plus probablement liée aux cultures des îles du Pacifique, certains archéologues la considèrant aujourd'hui comme une source des langues proto-Austronésiennes[5].

Au Shandong, à proximité de l'embouchure du fleuve Jaune, la culture de Longshan succède ensuite à celle de Dawenkou durant la première moitié du IIIe millénaire avant l'ère commune. Elle est caractérisée par une poterie noire très fine, une hiérarchisation sociale apparente poussée et des villages souvent protégés par des enceintes en terre damée. Des principautés dirigées par une élite commencent à se former. L'élevage du mouton et du bœuf fait son apparition, ainsi que la culture du blé et celle de l'orge qui sont venues de l'Ouest par l'Asie centrale. Ensuite la culture d'Erlitou (1900-1500) s'étend sur la plaine centrale et correspond peut-être[6] à la période des « Dix mille royaumes » (wan guo) dont parlent les textes chinois, suivant un mythe d'origine[N 3] qui pourrait avoir été composé au premier millénaire avant notre ère[7]. Cependant les premiers bronzes apparaissent bien plus à l'Ouest au sein de la culture de Qijia (2400-1900) des débuts de l'âge du bronze qui reçoit cette technologie par les steppes du centre de l'Eurasie : le sud de la Sibérie et du sud de l'Oural à l'Altaï, c'est-à-dire par les mêmes voies que celles de pasteurs nomades, en provenance de la famille de cultures dite d'Andronovo/Seima-Turbino (2100-1500) et de ses voisines. Peu après, la culture d'Erlitou (1900-1500) semble s'approprier cette technologie plus intensivement. Elle fait suite à la culture de Longshan en Chine du Nord, au sein des premiers États chinois, rivaux et belliqueux, avec des armes de bronze, qui font un usage de moins en moins exceptionnel des premiers caractères chinois. Dans cette région commence à s'écrire l'Histoire, par bribes dans les bronzes rituels : sur le site d'Anyang, dernière capitale attestée de la dynastie Shang.


Certaines questions restent sans réponse (en 2014) :

On ne dispose pas d'éléments de réflexion sur les causes de la néolithisation dans les publications relatives à la Chine, comme ce peut être le cas pour les régions proches du bassin méditerranéen. Seule l'étude des paléoclimats est prise en compte. Les facteurs climatiques et leurs incidences sur la flore et la faune sont considérés comme des modifications significatives du contexte des cultures, et sont parfois présentés comme des éléments d'explication de l'apparition du processus de néolithisation, quoique moins perceptible au Sud qu'au Nord en raison du paysage qui y est moins montagneux[8]. Il est vrai que l'histoire de l'archéologie de la Chine est relativement récente, comparée à celle du bassin méditerranéen.

Par ailleurs, une autre question restant sans réponse concerne les pratiques liées à l'alimentation et à la division sexuelle du travail ou, plus modestement, la division des tâches[N 4]. Les techniques dans le travail des matériaux, en matière d'habitat, de productions artistiques et les objets de prestige ne sont pas attribuables actuellement à tel ou tel sexe. L'approche doit être fine et précise pour chaque « culture ». Ceci permet de percevoir des populations qui pratiquent, dans le même temps, des activités complémentaires : elles peuvent être composées de chasseurs-cueilleurs et/ou agriculteurs, les hommes et les femmes, et pratiquent ces activités liées à l'alimentation non pas l'une après l'autre, nécessairement, mais ensemble ou alternativement. En effet, sur ces vastes territoires, il est possible de déceler — et c'est une caractéristique de la Chine — les « premiers » indices laissés par des potiers (ou potières) au monde qui sont aussi collecteurs, avec des chasseurs/pêcheurs. Ces prémices de la Néolithisation indiquent que ce processus s'effectue sur des bases différentes de celles du Moyen-Orient, du Mexique ou de l'Afrique[9]. Plus tard viennent des agriculteurs du riz et du millet et qui sont aussi cueilleurs et pêcheurs-chasseurs, ou plutôt cueilleurs et pêcheurs qu'agriculteurs. Ces sociétés peuvent être voisines et éventuellement complémentaires, dans leurs activités et échanger produits et/ou techniques.

Au cours de la dernière période de cette Préhistoire, la notion de « société complexe » pose problème pour certaines cultures. Les distinctions sociales sont encore subtiles, souvent perceptibles : le travail créatif et complexe de la céramique peinte, les ateliers spécialisés dans le travail du jade et les traces conservées de rituels dédiés aux morts. L'archéologie offre de nombreux indices qui renseignent sur ces populations : objets de prestige ou non, ils semblent témoigner d'une fragmentation de la société mais restent encore énigmatiques. Ainsi, on croit pouvoir ici et là identifier les tombes de chamans mais la réalité du chamanisme à cette époque n'est pas prouvée[10]. Certaines formes de discriminations des femmes et la rivalité entre les hommes ont manifestement fait émerger des distinctions sociales fortes fondées sur le genre. À la fin de cette période une élite a pris le pouvoir dans les premières cités fortifiées.

Alors que l'on s'était au départ focalisé sur certaines populations jugées « centrales », la question autrefois omise de la diversité des populations concernées par la Préhistoire de la Chine apparaît dans les recherches effectuées depuis les années 1990 et surgissent aujourd'hui avec une plus grande acuité tout en restant mal intégrées aux grandes synthèses car encore trop récentes. Elles indiquent que des échanges linguistiques et technologiques, peu perceptibles au début de la recherche, s'avèrent aujourd'hui très anciens entre des populations fort éloignées sur de vastes territoires qui débordent de très loin les frontières actuelles de la Chine. Ces échanges sont pour une part relatifs à l'expansion de langues austronésiennes entre Chine, Java, Indonésie et Japon. D'autres échanges concernent des savoir-faire dans l'agriculture du millet au Nord, du riz au Sud, et dans l'Ouest du blé et de l'orge. Ces échanges concernent aussi la technologie du bronze avec des populations d'Asie centrale et de Mongolie de l'Ouest, ou des régions aussi éloignées que le Kazakhstan ou l'Oural du Sud et du Sud-ouest, riches en métaux.

Par ailleurs les gravures rupestres nombreuses en Chine n'ont pu être datées actuellement, mais ont fait l'objet de recensements. Les sites de gravures pariétales semblent se rencontrer plus généralement au Nord (Helanshan ; Mongolie intérieure). [11].

La peinture pariétale est signalée surtout au Sud, mais aussi sur le site spectaculaire des monts Huashan, près de Xian: des centaines de peintures, datées d'environ 2 500-1 800 donc pendant la période des Royaumes combattants et jusque sous la dynastie Han, ans qui occupent une paroi de falaise sur 200 mètres de long et plus de 40 mètres de haut, avec de très nombreuses figures traitées en aplat schématique d'orant aux bras levés[12].

Historique des découvertes

Grattoir de l'Homme de Pékin (v. 50 0000 ans ?) Zhoukoudian, district de Fangshan, Pékin. Musée national de Chine.
Racloir[13] de l'Homme de Pékin (v. 500 000 ans ?)[14], Zhoukoudian, district de Fangshan, Pékin. Musée national de Chine

Les premiers hominidés découverts en Chine

L'industrie lithique villafranchienne du Pléistocène inférieur, correspondant à l'émergence du genre Homo, est attestée dès 1921 dans la région de Pékin[15] : c'est le fameux Sinanthrope ou Homme de Pékin (aujourd'hui considéré comme un Homo erectus) découvert par une équipe internationale. Johan Gunnar Andersson, accompagné par Otto Zdansky et Walter W. Granger, découvrit le célèbre gisement du Sinanthropus en exhumant des dents de celui qui allait être aussi nommé Homme de Pékin, car les fouilles menées à Zhoukoudian sont situées près de Pékin[16]. En 1923, Pierre Teilhard de Chardin est placé à la tête de la Mission paléontologique française en Chine[N 5]. Les autres fossiles attribués à l'Homme de Pékin ont pour la plupart été découverts par Davidson Black durant les années 1923-1927. Ces fossiles datent de 400 000 à 250 000 ans avant le présent (Pléistocène moyen). Cet Homo erectus du Paléolithique inférieur employait le feu pour cuire ses aliments et produisait des outils de pierre taillée en quartzite[17]. En 1937, le docteur W. C. Pei (Dr Pei Wenzhong[N 6]) faisait état de ses découvertes (avec, en 1929, dans la grotte de Zhoukoudian, le premier crâne du Sinanthrope) et de celles de son équipe qui comprenait Davidson Black, Teilhard de Chardin, les paléontologues C. C. Young et lui-même. Les recherches se poursuivirent sous la direction du Pr Franz Weidenreich et Henri Breuil les rejoignit. L'ensemble de ces premiers fossiles fut perdu pendant la Seconde Guerre mondiale et il n'en subsiste que des moulages. Au cours des années 1990, l'Homme de Pékin s'est trouvé l'enjeu d'une poussée du sentiment nationaliste, apparaissant comme l'ancêtre de la nation.

L'archéologie de la préhistoire après la Révolution culturelle

La découverte, en 1965, par le géologue Fang Qian, de l'homme à Yuanmou, au Sud Yunnan, un Homo erectus qu'il a daté d'environ 1 700 000 ans[N 7], a dessiné un premier tableau de la présence du genre Homo en Chine. Le site de Lantian, avec la découverte en 1963 d'une première mandibule[18] au Shaanxi, et celui de l'Homme de Yunxian dans les années 1970[19], un Homo erectus daté de 800 000 ans, dans la région du fleuve Bleu (Yangzi), ont complété cette image de la présence de l'homme au Pléistocène moyen et au début du Pléistocène supérieur, il y a 1,5 million à 0,5 million d'années avec de nombreuses campagnes de fouilles dans les années 1990 par des équipes chinoises puis internationales, et enfin en 2000 sous la direction de Henry de Lumley.

Cette évolution de la participation étrangère en Chine a une histoire. La recherche archéologique, passée la Révolution culturelle (1966-1974), s'est donnée des moyens plus importants et les fouilles se sont multipliées.La réforme économique qui a suivi a entraîné des opérations de sauvetage par une archéologie préventive, en raison de la multiplication des chantiers de construction dans les zones urbaines, mais bien sûr très peu dans les campagnes et les montagnes ou les déserts. D'autre part, les universités se sont lancées dans des programmes de formation d'archéologues à grande échelle[20]. De quelques périodiques aux débuts, on est passé aujourd’hui (en 2012) au nombre de 140. De ce fait les institutions provinciales sont moins dépendantes de l'Institut d'Archéologie de Pékin[N 8] sur les plans administratifs, académiques et financiers. Enfin, des relations avec l'étranger se sont construites. Les méthodes et les théories qui avaient cours à l'Ouest ont été ainsi introduites progressivement. Mais dans un mouvement de réaction à cette ouverture de nombreux intellectuels chinois ont nourri un sentiment nationaliste[21]. Trois axes de recherche sont, en conséquence, privilégiés : les origines des premiers humains, les origines de l'agriculture et les origines de la civilisation. L'objectif principal de la majorité des chercheurs en archéologie en Chine n'a pas changé depuis les années de l'après-guerre[N 9] : la reconstruction de l'histoire nationale. Tandis que certains se concentrent sur une région précise, d'autres se tournent sur les relations inter- ou transculturelles et comparatives reliant la Préhistoire de la Chine à celle du reste du monde[22]. La Préhistoire de la Chine se trouve au centre des préoccupations de ces scientifiques, dans plusieurs disciplines qui se structurent par la recherche et la communication en Chine même et par des chercheurs chinois travaillant et/ou intervenant à l'étranger : Paléontologie, Archéologie, Archéozoologie, Paléoanthropologie, Génétique des populations, Histoire des langues, Paléoclimatologie, Écologie rétrospective, Histoire des techniques et Anthropologie des techniques

Les questions de l'origine de l'humanité, de l'origine africaine de l'homme moderne, ont été très débattues par de nombreux archéologues chinois. S’appuyant sur des caractères spécifiques continus en Chine, et ce depuis les travaux de Franz Weidenreich, la théorie d'une origine multirégionale de l'homme moderne a été préférée par ces chercheurs ; leurs publications du début des années 2000 permettaient, encore, d’étayer cette position[23]. Cette théorie est largement contredite aujourd’hui par celle de l'origine africaine de l'homme moderne, qui est étayée tant par les données paléontologiques que par la génétique[24]. Par ailleurs l'hypothèse « réticulée »[25], qui affirme que Homo sapiens résulterait d'échanges génétiques liés à des phénomènes migratoires constants, est encore débattue et pas seulement en Chine.

La plupart des recherches récentes ont porté sur des zones situées hors de la Plaine centrale. Celle-ci avait été au cœur des recherches des années précédent la Révolution culturelle[26] durant lesquelles le cours moyen du fleuve Jaune semblait être à l'origine de la culture chinoise, avec une séquence continue depuis la culture de Yangshao (identifiée par le géologue suédois J. G. Andersson en 1921), puis la culture de Longshan, et enfin les trois premières dynasties selon la tradition historiographique : Xia, Shang et Zhou. Ce sont donc les zones périphériques qui ont concentré bien des attentions dans la période récente. Ainsi, il semble aujourd’hui admis que le sud de la Chine a eu une histoire indépendante de la région de la Plaine centrale, avec une origine indigène de traditions aussi importantes que celles de la culture du riz et de la poterie[27]. Ailleurs, la découverte d’une très ancienne cité enceinte d’une clôture à Bashidang au Hunan (v. 7000-5800) en a fait le plus ancien site de ce genre en Chine. Une multitude de sites découverts et parfois fouillés, dispersés sur une bonne moitié du territoire actuel de la Chine (très rares en effet dans la Région autonome du Tibet, sinon orientale, et quasiment rien au Xinjiang[N 10]), a révélé la très grande diversité des cultures Préhistoriques dans cette région du globe[N 11]. Dans ces collaborations internationales sur la Préhistoire de la Chine, les chercheurs chinois sont parfaitement conscients des avantages concrets qui sont apparus avec l'internationalisation et de l'appui financier que peut apporter une aide nécessaire pour de tels projets. Ainsi la recherche de financements s'invite au programme.

Premières présences pré-humaines : 14-8 millions d'années, et humaines : 3-2 millions d'années

La Préhistoire (la période comprise entre l’apparition de l’Humanité et l’apparition des premiers documents écrits) commence par les premières présences « pré-humaines », selon le modèle d'un buisson[28]. Un « pré-Homo erectus », daté 1 900 000 ans avant le présent, a été signalé en 1995 à Longgupo, Xian de Wushan (Chongqing) : l'« homme » de Wushan, au Sichuan. Aujourd'hui on le considère comme un singe d'une espèce disparue.

Des hominoïdes — datés de 14-8 millions d'années — ont été découverts dans certains sites de Chine du Sud dont le site de Lufeng (Yunnan) : une mandibule de primate anthropomorphe ainsi que de nombreux restes de gigantopithèque (8 à 3 millions d'années), dont les premiers restes ont été découverts dans l'arrière-boutique de pharmacies traditionnelles[29]. La grande taille de ces derniers primates les a fait rapprocher des Homo erectus asiatiques qui eux aussi possèdent d'importantes proportions morphologiques[30].

D'autre part des traces des premiers humains ont été découvertes[31]— datant d'environ 3 et 2 millions d'années — dans les provinces du Hebei (site de Dongyaozitou[32], daté de 3 millions d'années[N 12]) et de l'Anhui (sur le site de Renzindong, daté de 2 millions d'années). Enfin la présence d'hominidés du début du Pléistocène et de l'époque Paléolithique (1,7 - 1,6 Ma.) a été relevée au Nord de la Chine[33]. Les restes d'un autre humain trouvés sur un autre site (Longgupo au Sichuan, niveaux 7 et 8, de 1,8 - 2 millions d'années) évoquent une morphologie entre Homo habilis et Homo ergaster, ou un spécimen interprété comme « de type Lufeng ». Ces découvertes ont donné (avec le spécimen « de type Lufeng ») des arguments à ceux qui défendent la théorie de « l'origine multirégionale de l'homme moderne » et cette partie du globe comme un foyer autonome de l'hominisation[34]. Tandis que ceux qui relèvent, pour ce dernier spécimen, des proximités avec Homo habilis ou Homo ergaster donnent des arguments contraires, et s'oreintent vers une dispersion extêmement précoce de l'humanité depuis l'Afrique[N 13].

Le Paléolithique : 240 000-15 000 ans avant le présent

Une reconstitution de l'Homme de Pékin, à l'entrée du musée de Zhoukoudian.
Une reconstitution de l'Homme de Pékin, à l'entrée du musée de Zhoukoudian

L'Homo erectus au Pléistocène

Reproductions du crâne de Gongwangling et de la mandibule de Chenjiawo, deux fossiles de l'«homme de Lantian», musée d'Histoire du Shaanxi.

Datant du Pléistocène inférieur[35] (étage géologique : 2,588 Ma à 781 000 ans avant le présent) [N 14], les deux crânes, découverts au Hubei en 1989 et 1990, de l'Homme de Yunxian (environ 800 000 ans [1]) se trouvaient dans un environnement fossile de forêts (panda géant, ours du Tibet, hyène robuste[N 15], tigre à dents de sabre, éléphant et rhinocéros...) présentant quelques espaces découverts (équidé: Equus yunannensis). Ce type voisin de l'Homo erectus[N 16] vit probablement de charognage[36] et il est daté vers 936 000 ou 800 000 ans avant le présent, soit au Calabrien (1,806 Ma à 781 000 ans avant le présent)[37], antérieurement à la limite Brunhes–Matuyama, correspondant à la dernière inversion du champ magnétique terrestre (781 000 ans). Il est un jalon très important parmi les premiers vestiges d'occupation humaine en Chine[38]. L’homme de Yunxian vivait au cours d’une période de transition entre un climat chaud et un climat tempéré, au sein d’une faune riche et diversifiée qui témoigne de la continuité, à cette époque et dans cette région, entre Chine du Nord et du Sud par une faune non différenciée[39]. Cette faune allait du megaloceros au tigre aux dents de sabre, du buffle d’eau au cheval du Yunnan (Equus yunnanensis), du rhinocéros de Chine à l’ours noir du Tibet (Ursus thibetanus) et à l’éléphant aux défenses de sabre d’Asie (Stegodon orientalis). L'industrie lithique est très riche et comprend essentiellement des outils aménagés sur galet[40]. Toujours vers 800 000 ans : l'homme de Lantian[N 17]. Une mandibule en a été découverte en 1963, puis en 1964 un crâne humain plus ancien et distinct des Sinanthropes. Ces deux dernières découvertes ont été faites dans deux localités voisines et à 250 km au nord-ouest du site de l'Homme de Yunxian : les faunes ont d'ailleurs de nombreux points communs et se situent dans le dernier quart du Pléistocène inférieur[41]. On possède donc actuellement, avec de nombreux outils lithiques[42], deux fossiles appartenant au même groupe, découverts dans le xian de Lantian : le crâne à Gongwangling a été daté 800 000-750 000 ans et la mandibule, à Chenjiawo, daterait de 530 000 ans. Le travail de la pierre taillée[43] y est de type acheuléen, correspondant au début du Paléolithique. Les outils sont tous de grande dimension : l'industrie lithique offre ainsi de nombreuses formes obtenues par percussion. Certaines sont produites par enlèvement d'éclats : des choppers, des pics et un biface lancéolé, ainsi qu'un racloir et un grattoir. Mais ces chasseurs utilisaient aussi des bolas, des petites boules de pierre, obtenues par deux opérations distinctes ; chaque fois il s'agit de travailler la pierre par des impacts successifs. Tout d'abord des fractures produisent des facettes, ensuite est effectué un travail de « bouchardage »[N 18], assez rapide et efficace pour obtenir ces projectiles nécessaires dans certaines chasses. Comparé à l’industrie lithique d’un site voisin, à 140 km de là, et datant de cette époque, tout cet outillage évoque des industries découvertes sur des sites du sud-est de la Chine, comme les sites de Bose, dans le bassin du Guangxi[44]. Tous Homo erectus, ils étaient contemporains de l'Homme de Java.

L'Homme de Yuanmou[45], découvert par deux incisives en 1965, a été daté initialement de 1 700 000 ans[N 19] , mais une date plus récente, 600 000-500 000 ans, semble être plus consensuelle dans le milieu des experts[46]. En tout cas c'est un Homo erectus, du Paléolithique inférieur (de 3 ou 2,5 millions d'années et jusqu'à 300 000 ans avant le présent). La question de la datation se pose aussi pour les premiers Sinanthropes découverts en 1921, l'Homme de Pékin (Zhoukoudian, localité 1), mais dont les nombreux fossiles ont tous disparu au cours de la Seconde Guerre Mondiale. La première reconstitution de ce Sinanthrope a été obtenue en 1937, par le travail du scientifique Franz Weidenreich et de son assistante Lucie Swan, laquelle a su en donner une image modelée en argile mondialement connue[47], quoique relevant largement de la subjectivité. Des découvertes d'autres outils de l'Homme de Pékin ont révélé, de 1972 à 1982[48] la présence des plus anciens indices de l'homme du paléolithique en Extrême-Orient, dans le bassin de Nihewan, Xian de Yangyuan, au Hebei. Des études plus approfondies proposent aujourd'hui, sur ce bassin et avec plus de 100 sites répertoriés[49], des datations entre 10 000 et 2 000 000 d’années des objets qui y ont été trouvés.

Des recherches[50] sur le site de la grotte de Tangshan, Nankin, auxquelles participe l'UMR 7194 du CNRS pour des études comparées avec le reste du monde du Paléolithique, offrent les premières datations : « Premiers dépôts étudiés à s’être mis en place dans la grotte, les sédiments paléoanthropologiques de la salle des crânes sont plus anciens que 450 000 ans ».

Le site de Jinniushan, Liaoning, a révélé les restes d'un individu daté vers 200 000 ans : proche de l'Homme de Dali[51], qui pourrait être un groupe indépendant d'Homo erectus et d'Homo sapiens[N 20], et qui aurait existé peu de temps, entre 300 000 et 200 000 ans[52].

L'Homo sapiens

La fin du Pléistocène — le Pléistocène supérieur s'étend de 126 000 à 11 700 ans avant le présent — est marquée, en Chine, par la constitution du lœss avec le déplacement et l'accumulation de sédiments sur le Gansu, le Shaanxi et le Shanxi[53]. C'est sur la longue période qui va du troisième interglaciaire[N 21] à la quatrième glaciation, de 110 000 à 10 000 ans, que l'Homo sapiens[54] occupe peu à peu ces terrains qui sont devenus, aujourd'hui, la Chine. Au cours du dernier maximum glaciaire, il y a 110 000 à 10 000 ans, le régime alimentaire de l'homme a été contraint de s'adapter et les plantes y ont eu un rôle certain : dans la région du moyen fleuve Jaune on a récemment trouvé des mortiers[N 22] datant de v.23 000–19 500 avant le présent[55] . Les analyses montrent des traces de graminées (Poacées) : tribu des Triticeae[N 23] et Paniceae, des haricots de Vigna, l'igname de Chine et une cucurbitacée (Trichosanthes kirilowii). Un crâne d'Homo sapiens a été découvert à Liujiang, au Guangxi, qui est daté entre 64 000[56] et 40 000 ans[57]. Pour comparaison, un Homo sapiens a été retrouvé au Laos, sur le site de Tam Pa Ling, daté entre 64 000 et 46 000 avant le présent[58].

L'Homo sapiens de l’ère moderne

Cet homme moderne (ancienne dénomination Homo sapiens sapiens) du Paléolithique supérieur (35 000-10 000 ans avant l'ère commune) est d'abord découvert, en 1933-34, à Zhoukoudian (mais dans la grotte supérieure), non loin de ses ancêtres du Paléolithique inférieur (localité 1)[59]. Les outils de pierre et d'os sont accompagnés de traces d'hématite, de perles colorées et de pendentifs faits de dents et de coquillages enfilés sur un lien, lui aussi, enduit d'hématite.

Au Mésolithique (Épipaléolithique / Mésolithique : 12 500-9600 avant l'ère commune[60]) l'usage des microlithes se répand et prouve la mise en œuvre d'un savoir-faire précis allié à une anticipation de l'objet à réaliser ainsi qu'à la complexité des actes en jeu[61]. Cette technologie est présente sur tout le territoire de la Chine actuelle et bien au-delà.

Fin du Pléistocène - Holocène : environnement climatique, animal et végétal

Le Pléistocène et l'Holocène sont les deux époques géologiques de la période Quaternaire[62] (Échelle des temps géologiques). Le Pléistocène supérieur (la fin du Pléistocène) se situe de 126 000 à 11 700 ans avant le présent; l'Holocène lui succède jusqu'à nos jours.

Sur le territoire de la Chine actuelle, avec les extrêmes que constituent le bassin du Tarim, le plateau tibétain, les régions du Nord-Est (les plateaux de Mongolie-Intérieure et la Mandchourie) jusqu'aux zones perpétuellement chaudes et humides du Sud-est, cette grande variété de climats a subi de très fortes variations depuis le dernier maximum glaciaire à la fin du Pléistocène, et de nombreuses études récentes[63] ont permis d'en préciser l'évolution dans le détail, surtout dans les zones à forte densité de population[64].

Réchauffements du climat

Vers 16 000 AEC tout cet espace était beaucoup plus froid[65], le niveau marin étant de 120 m en dessous du niveau actuel. Sapins et épicéas étaient très répandus, une steppe gelée couvrant la majorité de la partie Nord. Vers 10 000 le taux d'humidité s'est élevé dans le Nord, le Nord-Est et une partie du centre. Une forêt tempérée et chaude s'est développée dans le Sud et le niveau des lacs s'est élevé. Avec le réchauffement des masses d'air continental et l'influence d’une mousson plus vigoureuse les dernières traces de conditions climatiques glaciaires ont disparu en Chine vers 7000 AEC. Les températures étaient en général de 1° à 3° plus chaudes qu'aujourd'hui, la mousson plus marquée et le niveau des lacs bien plus élevé. Un maximum de chaleur et d'humidité a été atteint lors du pic de chaleur de l'Holocène (Holocene optimum) entre 7 000 et 2 000. Des régions du Nord-Ouest et du Nord ont été atteintes entre 9000 et 8000 par de fortes pluies de mousson[66], alors qu'aujourd'hui elles sont devenues des régions arides ou semi-arides. Ces poussées de mousson vers le Nord ont favorisé les premières installations néolithiques sur les bords du fleuve Liao (culture de Xinglongwa) ainsi que sur le cours moyen du Fleuve Jaune (Peiligang et Cishan, Laoguantai / Baijia-Dadiwan I) et dans son cours inférieur (Culture de Houli). Cette poussée de la mousson du Sud-est a ensuite régressé au Sud du Yangzi entre 4000 et 1000, entrainant un épisode plus froid et sec au Nord et plus humide au Sud. Ceci a contraint certaines populations à abandonner les installations tandis que la densité de population fléchissait et que certaines cultures disparaissent, comme celle de Hongshan qui s'effondre vers 3000. Ailleurs on construisit des murs et des fossés pour endiguer les crues, comme les fouilles l'ont révélé dans les cultures de Daxi, Qujialing, Shijiahe et dans la culture de Liangzhu (4000-2000)[67]. Dans le Sud-Est de la Chine et à Taïwan on constate le même phénomène : le niveau de la mer a atteint sensiblement le niveau actuel rapidement vers 5 500 avec, ensuite, un maximum entre 4000 et 2500. Ici les fluctuations qui affectent le niveau de la mer ont poussé des populations à migrer de la terre ferme vers les îles du Pacifique[67].

Le réchauffement du climat qui se produit à cette période à l'échelle du globe ne s'est pas répercuté partout ni sur le comportement des hommes de la même manière. Des comparaisons peuvent être ici utiles. Ainsi au Proche-Orient, plus exactement sur l'aire de la culture de Kebara (17 000-12 000), au Levant, en Palestine, en Israël et au Liban, et jusqu'en Jordanie et en Syrie le réchauffement en question a produit le « phénomène » des Natoufiens (12 500-10 000), chasseurs-cueilleurs qui reviennent sur les mêmes sites où ils stockent leurs cueillettes et vivent dans des habitats structurés en villages. Ils sont donc en partie sédentarisés dans ces villages. Vers 9600 au sud du Taurus, sont construits de vastes sanctuaires[68]. Eux aussi ont des stratégies variées pour se nourrir et conserver leurs cueillettes ce qui révèle un processus de néolithisation dans ses prémices: les produits de collectes invitant à la cuisson pour des raisons pratiques, les premières céramiques du Proche-Orient sont alors inventées. Celles-ci elles avaient été inventées en Chine auparavant mais pour des raisons semblables: extraire des gastéropodes de leurs coquilles. C'était en Chine au cours de la période froide mais dans cette zone perpétuellement chaude et humides du Sud-est. Plus tard, en Chine, les collectes sont aussi stockées comme au Proche-Orient, et des habitants chasseurs et cueilleurs, collecteurs et pêcheurs [N 24], reviennent régulièrement séjourner dans des habitats localisés et structurés.

Les périodes froides et sèches

Des études récentes[69] ont apporté des précisions sur ces périodes à l'échelle du Globe : v. 10 800, 6200, 3200 et 2200. Chaque épisode dure quelques centaines d'années, voire plus. En Chine ces fluctuations ont bien été décelées mais leur datation varie de manière conséquente d'un auteur à l'autre, ce qui pourrait provenir d'une très forte interaction entre les effets propres aux changements climatiques, à l'échelle globale, et les caractéristiques géographiques, régionales, propres à la Chine[70]. Globalement certains phénomènes correspondent : ainsi le Dryas récent, v. 12 700-11 700, semble avoir joué un rôle dans le passage d'une économie de chasseur-cueilleur à une économie de production, avec la domestication des céréales dans l'Ouest de l'Asie. Tandis qu'en Chine le Dryas récent est repéré entre 10 830 et 8500 dans le Sud, vers 9200-8000 dans le Centre et 9400-9000 dans le Nord et Nord-Est. Les études récentes précitées[70] semblent prouver que ces fluctuations sont bien à l'origine de la culture du millet, et qu'ailleurs la réponse sociale a consisté à un renforcement de la cohésion des communautés et à l'appropriation collective par celles-ci de certains territoires. Ces périodes froides et sèches alternaient avec d'autres plus chaudes et humides : en Chine du Nord vers 9700 AEC la température était de 3 à 4 °C au-dessus des moyennes actuelles et l'air 40 % plus humide[71].

Le second choc postglaciaire[72], v. 6400-6000, a produit une période aride et froide dans l'Atlantique Nord et en Amérique du Nord, en Afrique et en Asie. En Chine une fluctuation similaire, v. 5 300, une période de sécheresse pourrait expliquer pourquoi seuls quelques sites, remontant à avant 6000, ont été découverts, dans des vallées correctement arrosées : Xinglonggou dans la vallée du Liao, ainsi que les premiers sites de Peiligang dans la vallée du Huang Huai[N 25] et quelques sites de Pengtoushan dans la vallée du Yangzi. Après ces épisodes froids et secs le retour des pluies et de la mousson correspond au développement des cultures néolithiques et à leur dispersion du Nord au Sud.

Le cours de la rivière Wei, affluent du fleuve Jaune, au Nord de la Chine.
Le cours de la rivière Wei, affluent du fleuve Jaune, au Nord de la Chine

Pendant la période Néolithique (6500-221 AEC)

Pour prendre un exemple révélateur des effets du climat, les vastes terres situées au nord de la partie inférieure de la rivière Wei ont, semble-t-il, été recouvertes par la végétation et par des lacs profonds, et une grande partie de cette région n'a probablement pas été habitée[73]. En même temps se multipliaient, ici et là, des petites aires de plus en plus peuplées et avec toutes les pratiques des néolithiques : économie de production, puis rivalités pour la possession des zones les plus fertiles.

Stratégies diversifiées du Pléistocène final au début de l'Holocène : Paléolithique supérieur / Épipaléolithique

De très nombreuses fouilles ont été entreprises depuis 1995 sur cette période, qui couvre le Paléolithique supérieur[74] jusqu'à l'Épipaléolithique. La restitution d'une histoire nationale en est l'enjeu principal[75], avec — finalement — l'introduction de la « civilisation » en Chine. Cela commence par la tentative de localiser les premiers signes d'intensification des ressources, qui pourrait peut-être signifier le début d'une sédentarisation très progressive. Mais si la transition s'opère lentement vers certains aspects du Néolithique, par endroit, et sans continuité locale, dans de nombreuses autres régions la pratique des chasseurs-cueilleurs (comme à Zengpiyan ou à Taiwan[76]) se prolonge loin dans l'Holocène, c'est-à-dire à l'époque suivante, parmi des populations qui sont déjà dans le Néolithique (pierre polie, culture et élevage)[N 26].

Au Sud : la grotte de Yuchanyan (v. 16 000-12 000) et ses voisines, et en Chine du centre

Le climat change au cours de la transition Pléistocène-Holocène dans cette région du sud Hunan et nord Guangxi. Avec l'apparition de l'Holocène certaines ressources naturelles, comme les noix et les coquillages, deviennent plus abondantes et une stratégie de collecte, associée à une mobilité modérée, peut conduire vers certaines formes de sédentarité relative[77]. Dans un environnement riche en faune et en flore les populations de ce site avaient une stratégie de subsistance étalée sur un large spectre où les oiseaux ont une part importante, en association avec la consommation de gastéropodes. Des espèces de riz sauvage étaient bien collectées mais ne représentaient qu'un faible complément alimentaire. C'est dans ce contexte, daté 16 000 - 12 000 avant l'ère commune, que l'on a découvert dans la grotte de Yuchanyanla plus ancienne poterie utilitaire, « la plus ancienne » actuellement — en 2012 — au monde. La terre de structure grossière et dégraissée avec du charbon de bois et du sable grossier étant cuite à basse température, le résultat donne une poterie très friable et poreuse[78]. Les grottes de Zengpiyan et Miaoyan permettent d'avoir une vue plus précise de ces populations dans cette région, au cours de cette transition climatique : ce sont apparemment des campements saisonniers, mais la réalisation et l'utilisation de poterie, dans la première étape de cette technologie, permettent de supposer que les périodes d'occupation étaient relativement longues[79], et avec une bonne organisation logistique pour leur approvisionnement ces populations n'étaient pas contraintes à de bien grands déplacements[80]. Pour conclure l'apparition de la poterie s'est produite au sein de populations de chasseurs-cueilleurs non-sédentaires[81]. Le site de Zengpiyan a été utilisé jusqu'au cours de la néolithisation : la terre cuite en finit par être montée au colombin alors qu'elle était auparavant modelée, elle est décorée, et on voit apparaitre des pierres polies alors qu'il s'agit, cependant, toujours de chasseurs-cueilleurs.

En Chine du centre, sur les berges de la haute Puyang (Rivière Puyang), dans le Xian de Pujiang (Zhejiang), le site de Shangshan[82] (2 Modèle:Ha., daté 9000-6000) montre des signes de fortes variations périodiques, d'un climat sec et froid (11 000-9670), correspondant au Dryas récent, puis subtropical-humide au début de l'Holocène. De nombreux outils de broyage (dalles et molettes) prennent plusieurs formes indiquant un usage diversifié dans la préparation de végétaux, entre autres. Les nombreux greniers / fosses ainsi que la céramique à fond plat, qui domine largement et qui est impropre dans le cas de déplacements, montrent que des chasseurs-cueilleurs se sont sédentarisés ici. Des indices lisibles par les botanistes sur des échantillons de riz sauvage à Shangshan[83] permettent de penser que l'abondance de riz sauvage a donné l'idée aux habitants de tenter de le cultiver. Et le fait que l'on puisse le stocker pour passer la période de soudure en a fait plus tard une nourriture essentielle, au départ un plat de luxe qui méritait d'être célébré. Il pourrait bien s'ensuivre qu'ainsi les plus anciens breuvages alcoolisés découverts en Chine proviennent de la fermentation du riz[84].

Au Nord

Cette recherche ne peut se concevoir sans possibilité de croiser et de comparer les données associées à la grotte de Yuchanyan[85]. Une fouille de 2005 publiée en 2013[86] a révélé un site de la fin du Pléistocène-début de l'Holocène, à proximité du mausolée de l'empereur Qin, et comportant de nombreux témoins de la production et de l'usage des microlithes des chasseurs-cueilleurs de l'époque en Chine du Nord. La comparaison a pu se faire avec d'autres sites du Nord de la Chine et des populations de chasseurs-cueilleurs dans des contextes différents: Xiachuan au Shanxi, 22 900-14 400, Longwangchan au Shaanxi, 18 000-13 000, Shizitan au Shanxi, 19 000-6500 et Hutouliang[87] au Hebei, 14 300 — 12 700. Avec de brusques variations climatiques (parfois avec un climat doux et sec) et avec une faune abondante et diversifiée, ces populations utilisent les mêmes microlithes pour la chasse mais ils sont manifestement très mobiles. Ici les campements peuvent être plus spécialisés que dans le sud : lieux de production d'outils, lieux réservés au traitement des produits de la chasse et autres lieux spécialisés. Enfin on a trouvé aussi à Hutouliang quelques tessons, ce qui en fait le premier site pour la production de poterie en Chine du Nord. Des publications datant de 2013 font état de la domestication du bétail vers 8000 AEC, c'est-à-dire pendant qu'une domestication semblable s'effectuait au Proche-Orient[88] Des indices permettent aussi de déceler les premières formes de consommation de millet sauvage sur un site de la fin du Paléolithique (Shizitan S9, daté entre 13 800 et 11 600 avant le présent)[89].

Néolithisation et Néolithique

La Néolithisation, depuis le fin du Pléistocène (20 000-11 000 avant le présent) jusqu'au Néolithique dans sa forme achevée (v. 7000 ans avant l'ère commune), est un processus complexe, dispersé et lent. Les sites de la fin du Paléolithique offraient, déjà, le témoignage de stratégies diverses concernant les moyens de subsistance. Progressivement et selon les lieux, de nouvelles pratiques apparaissent, depuis les cueillettes et les collectes, qui se font plus sélectives (comme en Chine du Sud[90]), impliquant parfois une sédentarisation partielle, et des productions nouvelles comme la terre cuite[N 27]. Celle-ci apparait avant toute pierre polie dans le cadre de stratégies de subsistance qui relèvent du Paléolithique tardif[91]. Ces pierres polies peuvent être associées (mais pas seulement) à l'agriculture, dans le cas des meules permettant d'écraser les grains - mais on broyait des végétaux auparavant. Et elles ont été précédées, au Paléolithique, par des outils de chasse (les bolas) qui ressemblent à des pierres polies mais qui ne sont pas obtenus par polissage. On les travaillait par de petits chocs sur des pierres taillées, et ces bolas sont encore utilisées très tardivement en plein Néolithique, voire aujourd'hui. Enfin la pierre taillée, en général, a été encore très longtemps utilisée en fonction de l'usage attendu. Les processus intellectuels en jeu sont donc complexes, et il semble que certains personnages se soient distingués de leurs congénères et soient entrés en rivalité au cours de cette période. D'autre part ces sociétés ont été au contact de cueilleurs-chasseurs et ainsi des échanges ont été profitables aux uns comme aux autres, les transformant réciproquement. Domestication de certains animaux, culture des céréales et autres plantes[92], nouveaux outils : les trais essentiels de la culture néolithique se sont développés indépendamment les uns des autres, dans le temps et dans l'espace, et les échanges avec les cultures même les plus lointaines ont joué leur rôle dans cette néolithisation lente et dispersée. Les cultures néolithiques, de 7000 à 1500 AEC, où ces pratiques se sont répandues et qui se construisent ensuite localement et parfois disparaissent, voient l'émergence de différences sociales et des affrontements violents.

Dans ce tableau chronologique des cultures néolithiques, les innovations ont été indiquées. La Chine a été divisée en neuf parties :

  1. Chine du Nord-est: Mongolie-Intérieure, Heilongjiang, Jilin and Liaoning.
  2. Chine du Nord-ouest (Haut fleuve Jaune): Gansu, Qinghai et Ouest du Shaanxi.
  3. Chine centrale du Nord (Moyen fleuve Jaune): Shanxi, Hebei, Ouest du Henan et Est du Shaanxi. Ce qui correspond à la Plaine centrale.
  4. Chine de l'Est (bas fleuve Jaune): Shandong, Anhui, Nord du Jiangsu et Est du Henan.
  5. Chine du Sud-est (bas Yangtze): Zhejiang et la plus grande partie du Jiangsu.
  6. Chine centrale du Sud (moyen Yangtze): Hubei et la partie Nord du Hunan.
  7. Sichuan et le haut Yangtze.
  8. Chine du Sud-est: Fujian, Jiangxi, Guangdong, Guangxi, et partie sud du Hunan, bas fleuve Xi jusqu'au Nord du Viêt Nam et l'île deTaiwan.
  9. Chine du Sud-ouest: Yunnan et Guizhou.
Période
(AEC)
Chine
Nord-
est
(1)
Chine
Nord-
ouest
(2)
Moyen
Fleuve Jaune
(Zhongyuan)
(3)
Bas
Fleuve Jaune
(4)
Bas
Yangtze
(5)
Moyen
Yangtze
(6)
Sichuan (7) Chine
du Sud-est
(8)
Chine
du Sud-ouest
(9)
7000           Pengtoushan      
          (incluant      
          Chengbeixi      
6500   Dadiwan I Peiligang Houli   et Zaoshi)   Zengpiyan  
Xinglongwa - Baijia Cishan 6500-5500   7000-5800   7000-5500  
6200-5400 = Laoguantai (Jiahu) collecte, chasse, pêche   domestication :   Dingsishan  
6000 millet cultivé 6500-5000 (Lijiacun) + petite agriculture Kuahuqiao riz + animaux   Baozitou  
céramique : céramique 6500-5000   6000-5000     6000-5000  
décor cordé résistante domestication :         chasseurs-collecteurs :  
5500     millet         coquillages + plantes  
    + chien et porc Beixin          
Xinle     5300-4500          
5000 5300-4800 Yangshao     Hemudu Daxi   Dapenkeng  
  5000-3000     5000-3400 5000-3300   Fuguodun  
  céramique     Première laque     5000-3000  
4500 Zhaobaogou peinte     Majiabang        
4500-4000 riz + millet   Dawenkou 5000-4000        
  chien + porc   4300-2600 Premiers jades        
4000         Songze        
        4000-3000        
                 
3500           Qujialing      
Hongshan         3500-2600 Yingpanshan    
3400-2300 Majiayao     Liangzhu   v. 3100 ?    
3000 Jades 3300-2700     3200-1800     Tanshishan  
  phase Banshan Longshan     Shijiahe Baodun Shixia  
  2700-2400 au Henan Longshan   2500-2000 2800-2000 Plateau tibétain
2500   phase Machang 2800-2000 au Shandong   Longshan     Karuo
  2400-2000 au Shanxi 2600-2000   au Hubei     Baiyangcun
  Qijia 2600-2000     2400-2000   Huangguanshan 2200-2100
2000 Xiajiadian 2300-1800           2300-1500 Dalongtan
2000-300 premiers bronzes Erlitou Yuezhi         2100-2000
  Siba 1900-1500 1900-1500 Maqiao        
1500   1950-1500 Période d'Erligang   1800-1200 Sanxingdui à partir de 1500    

Néolithisation dispersée

Néolithisation et premières cultures néolithiques en Chine
Néolithisation et premières cultures néolithiques en Chine[93]

Il s'agit d'un processus lent qui apparait ponctuellement sur le territoire chinois, et remarquablement dispersé[94]. De nombreux foyers de semi-sédentarisation avec un complément alimentaire assuré par des essais significatifs de culture et d'élevage apparaissent pour des groupes dont l'essentiel de l'alimentation reste celle de chasseurs-cueilleurs vers 7000-6000 AEC[91]. Sur la très longue période qui a débuté vers 17 000 la céramique s'est beaucoup diversifiée. Vers 7000-6000 elle est d'abord un accessoire pratique lié à la mobilité, elle montre souvent les signes manifestes de choix esthétiques, voire expressifs, parfois en lien avec des pratiques cultuelles apparentes. Ce sont des sociétés sans signe conservé d'une quelconque hiérarchie différenciée. Les meules plates et leur rouleau broyeur semblent avoir d'abord servi à écraser des plantes sauvages et en particulier les glands, les châtaignes d'eau, dans un milieu très riche pour ces populations encore très peu nombreuses pour l'espace dont elles disposent. Mais très tôt, dans la culture de Xinglongwa (v. 6200-5200), en Mongolie, on voit apparaitre des objets de jade[N 28] qui semblent distinguer certains personnages (un homme actuellement, en 2012).

Sud-Ouest, moyen Yangzi : 7000-5500 : « Pré-Daxi »

Les cultures du Sud-ouest, moyen Yangzi[N 29] : dans cette région qui couvre la partie Nord de la zone subtropicale la faune et la flore étaient riches. Dans cet environnement quelques premiers sites néolithiques se développent dans des paysages bien différents, des plaines alluviales aux contreforts montagneux. Certains groupes pratiquent ainsi une modeste culture du riz, tandis que d'autres poursuivent pendant des millénaires des stratégies de chasseurs-cueilleurs[95]. Sous le nom de « culture de Pengtoushan » les archéologues rapprochent des sites de cette région, sur la durée de deux millénaires :

Centre, région du delta du Yangzi : « Pré-Hemudu » : Xiaohuangshan, v. 7000-6000, et Kuahuqiao, v. 6000-5000

Des découvertes datant des années 2005-2010[97] ont mis au jour ces cultures des débuts du Néolithique, auparavant fort peu connues, et qui ont précédé la culture de Hemudu. Deux sites en particulier : celui de Xiaohuangshan, situé dans la région de Shengzhou. Le sol acide a laissé peu de restes organiques de cette culture qui plonge ses « racines » dans la culture de Shangshan, tandis qu'ensuite les céramiques se diversifient et certaines ressemblent à celle de Kuahuqiao. Les fosses de stockage sont nombreuses et l'industrie lithique montre surtout des meules plates, quelques pierres servant de masse ou de marteau, des balles (pour la chasse ?) et des outils destinés au travail du bois. La céramique se caractérise par de larges bassins, des jarres à fond courbe et des assiettes. Le riz est décelable dans le sol. Mais l'étude fine des restes présents sur les meules a démontré que ces populations utilisaient des plantes variées: la larme-de-Job, le haricot, la châtaigne, le gland, et les tubercules ainsi que le riz.

Le site de Kuahuqiao, dans le Xiaoshan, près de la ville de Hangzhou, est également un témoignage précieux de cette période. À l'époque, cette région était délimitée par des montagnes et des zones basses très bien arrosées. Grâce aux conditions de conservation dans l'eau, le site a révélé de nombreux restes organiques. L'habitat sur pilotis comportait des murs de terre. La technique de l'assemblage par tenon et mortaise était pratiquée. Des fosses de stockage étaient en structure-bois et contenaient, encore aujourd'hui, des glands. Les poteries se distinguent par l'usage du chaudron (de type fu), le pot, le plat, le support (de type dou) et par d'autres formes que les archéologues chinois ont l'habitude d'identifer à des formes bien plus tardives en leur donnant le nom du type tardif correspondant[N 30]. Cette céramique était d'une qualité sans comparaison avec ce qui se faisait ailleurs. Certains indices dans les constituants de ces poteries laissent à penser que les populations pourraient venir du Bas-Zaoshi, où est attestée une même pratique. Par ailleurs on y a découvert un canoë de 5,60 m datant de 4000 ans AEC, et il se pourrait que ce village se soit fait une spécialité dans la fabrication et la réparation des canoës. Les restes botaniques sont pour l'essentiel des espèces sauvages, les grains de riz appartiennent aussi bien à des riz sauvages qu'à des riz cultivés.

Nord, moyen fleuve Jaune : « pré-Yangshao », v. 7000-5000

Meule sur quatre pieds et son rouleau broyeur. Grès jaune. Culture de Peiligang, Xinzheng, Henan. Musée national de Chine, Pékin.
Meule sur quatre pieds et son rouleau broyeur[N 31]. Grès jaune. Culture de Peiligang, Xinzheng, Henan. Musée national de Chine, Pékin

Les sites « pré-Yangshao » comportent, entre autres, les cultures de Laoguantai (avec Baijia-Dadiwan I), v. 6000-5000, et de Peiligang-Cishan : Peiligang, v. 7000-5000, Cishan-Beifudi, v. 6500-5000.

C'est sur des sites de la culture de Peiligang que l'on a commencé à pratiquer la culture du millet des oiseaux[98]. C'est actuellement le lieu de la première domestication du millet avec la culture de Cishan. En dehors d'une céramique bien plus résistante qu'auparavant, la culture de Peiligang a su produire, à Jiahu, des récipients destinés à recevoir des boissons fermentées à base de riz, de miel, de baies d'aubépine et/ou de grains de raisin[99]. On a là le plus ancien usage de raisin, semble-t-il en 2005, dans une boisson alcoolisée. Ce site de Jiahu comportait 45 maisons, de nombreuses fosses de stockage, quelques fours et des cimetières. Les archéologues proposent de considérer les communautés de Peiligang comme étant assez égalitaires, avec une « organisation politique » embryonnaire, car ils constatent peu de différences dans les dépôts funéraires. Cependant les tombes contenant des meules étaient systématiquement celles des femmes.

Nord, région proche du delta du fleuve Jaune : Culture de Houli, v. 6500-5500

Essentiellement située au Shandong, cette culture pose encore question : des recherches complémentaires sont nécessaires pour pouvoir affirmer que la vie sédentaire était le mode de vie dominant ou plus ou moins intermittent, interrompu par une vie itinérante de chasseurs-collecteurs. La culture du millet est attestée sur un site[100] : millet commun et millet des oiseaux, ainsi que d'éventuelles traces de riz[N 32]. On y trouve de nombreux objets de pierre, taillée et polie, ainsi que des céramiques très peu variées, aux formes utilitaires simples.

Nord-Est : Xinglongwa, v. 6200-5200

Jarre en terre cuite à décor cordé. Liaoning. Musée national de Chine, Pékin.
Jarre en terre cuite à décor cordé. Liaoning. Musée national de Chine, Pékin

De 6200 à 5200 AEC, c'est la plus ancienne culture néolithique (en 2012) du Nord-Est de la Chine. Elle se retrouve essentiellement sur les limites actuelles des provinces de Mongolie-Intérieure et du Liaoning. L'habitat se présente souvent en villages organisés par des lignes parallèles, en grille. Chaque habitation avait un foyer en son centre. Le site de Xinglongwa, lui-même, possédait deux grands bâtiments (env. 140 m2) en son centre[101]. Il semblerait que certaines constructions aient été utilisées à des fins rituelles : on y a découvert de nombreux squelettes d'animaux, pour l'essentiel des porcs et des cerfs, certains perforés et disposés en groupes sur le sol. Dans la tombe la plus somptueuse, un homme était enterré avec deux cochons et de nombreux objets de céramique, de pierre, d'os, de coquillage et en jade, une pratique très rare dans cette région. La céramique est de forme simple, le seau étant la forme la plus commune. Elle est alors fabriquée avec une argile sableuse, de couleur brunâtre et montée au colombin, parfois à décor cordé.

Sud : Rivière des Perles, sud Guangxi : cultures de Dingsishan et Baozitou v. 6000-5000

La culture de Dingsishan et Baozitou[102] — dénommée par l'un de ses sites sur le district de Yongning (Guangxi) — est située sur les premières terrasses des rivières Zuo, You et Yong, appartenant à l'ensemble dit de la Rivière des Perles. Le site de Baozitou se trouve sur la préfecture de Nanning[N 33]. Cette culture est identifiée comme un moment de néolithisation par sa production de poteries : des jarres de type guan à fond rond et à ouverture presque droite ou dressée sur une courte distance, sans lèvre[N 34]. Les outils sont souvent de simples coquillages mis en forme. Des pierres taillées, des choppers, et des pierres percées de larges trous (10 cm long x 7 cm large x 4 cm épaisseur) composent l'essentiel du matériel avec des haches et des herminettes qui sont de pierres polies. Cette culture correspond à une période où le climat, particulièrement chaud et humide (v. 8400-4000), favorise la forêt tropicale[103]. Les animaux consommés sont de type bovin, des cervidés, et de type porcin mais pour l'essentiel c'est une culture de chasseurs-collecteurs de coquillages et de plantes comestibles. Les morts sont enterrés en position fléchie ou accroupie, ou démembrés. Les sites peuvent être soit sur de vastes amas coquilliers soit dans des cavernes calcaires des provinces du Guangxi et du Guangdong. Une quarantaine de sites correspond ainsi à des cavernes aménagées qui ont été utilisées constamment depuis la fin du Paléolithique jusqu'au Néolithique.

Néolithique moyen

Cultures du néolithique moyen en Chine.
Cultures du néolithique moyen en Chine[104]

Plusieurs lieux de cultures très différenciées où des groupes présentant des indices anciens de néolithisation sont passés en partie ou en majorité à la production de denrées alimentaires et à leur stockage, le millet et le riz domestiques devenant des aliments très prisés. Après une phase où certaines populations manifestent des carences alimentaires, on assiste à un essor démographique important.

L'usage d'une pierre polie très dure à travailler, le jade, apparaît dans la culture de Hongshan, au Nord-Est, et ces populations entrant en contact un peu partout, l'usage de ces objets de prestige est un indice de sociétés où se manifestent une division du travail et l'apparition d'élites. Ces dernières se distinguent par des signes ostentatoires qui se sont conservés : céramiques funéraires de luxe ici, jades précieux entassés ailleurs. La pierre polie sert donc à marquer des différences sociales, elle sert autant aux objets de tous les jours qu'à des armes pour la chasse et pour la guerre, dont les signes se multiplient dans certaines régions vers 3500-3000.

L'ensemble des découvertes archéologiques, effectuées dès 1921, regroupées peu à peu sous la dénomination de « culture de Yangshao » du nom de la découverte initiale, s'est avéré, avec l'accumulation des résultats, très divers. Ces cultures se sont étendues sur un large espace dans les régions voisines du cours moyen du fleuve Jaune, et sur une très longue durée. Après les cultures de 5500-4500 AEC, dites « pré-Yangshao », qui témoignent quant à elles des premiers foyers de Néolithisation en Chine, les connaissances actuelles sur cet ensemble révèlent quatre grandes périodes néolithiques :

  1. celles vers 4500-4000 (dont Laoguantai à l'Ouest qui trouve son prolongement dans la culture de Banpo), et celles de Cishan-Peiligang à l'Est ;
  2. puis le « Yangshao ancien » (dont la culture de Banpo, le site qui dans les années 1950 était le mieux fouillé de la culture de Yangshao, avec un musée encore en activité) ;
  3. vers 4000-3500, le « Yangshao moyen », dont la culture de Miaodigou, dans la partie Ouest ;
  4. enfin vers 3500 — 3000, le « Yangshao récent », avec les cultures du type de Dadiwan, plus à l'Ouest encore, sur la rivière Wei, et enfin des cités en conflit, dans la région de Zhengzhou.

Ce sont, au début et durant la phase moyenne, des sociétés apparemment égalitaires. Leurs créations de céramiques funéraires peintes témoignent d'une très grande richesse d'invention. Elles sont bien cuites, vers 900°. Montées au colombin, elles sont ensuite tournées sur un tour lent pour les plus petites pièces à la fin de la période. L'agriculture devient une source importante d'alimentation entrainant un accroissement significatif de la population et des villages de taille plus importante qu'auparavant se multiplient depuis les piedmonts vers les plaines, et d'Est en Ouest, en raison de la pression démographique. Durant le Yangshao moyen ces sociétés lignagères sont donc apparemment encore égalitaires, encore que les femmes adultes et âgées soient exclues des inhumations collectives, peut-être car étant mariées elles viennent d'autres communautés. Dans la phase tardive, il semble à certains anthropologues que l'on entre dans une société de « chefferies »[N 35].

Centre Est, région du delta du Yangzi : Culture de Hemudu, v. 5500-3300

Ivoire, en forme de pagaie ornée d'éléments multiples dont une tête d'oiseau. Musée National de Chine.
Ivoire, en forme de pagaie ornée d'éléments multiples dont une tête d'oiseau[N 36]. Musée National de Chine

Une culture qui couvre toute la période qui va de la néolithisation jusqu'au au néolithique et qui rassemble plusieurs cultures légèrement différenciées, ceci sur une très longue période : les cultures de Hemudu, v. 5500-3300, Majiabang, v. 5000-4000, Songze, v. 4000-3300, Beiyinyangying, v. 4000-3300, Xuejiagang, v. 3300.

La culture de Hemudu est localisée sur une surface assez réduite, bien au Sud de Shanghai, au Sud de la baie de Hangzhou. L'habitat lacustre sur pilotis a énormément surpris lors de sa découverte en 1973, en raison de son extrême différence avec l'habitat en terre de la Chine du Nord, qui semblait, dans la Plaine centrale, l'origine et le centre de la culture chinoise. Dans une région de collines et de plaines très arrosées, de nombreuses autres cultures voisines vivaient sous un climat bien plus chaud et humide qu'aujourd'hui. La culture de Hemudu ancienne a été elle-même précédée par les cultures associées de Xiaohuangshan (v. 7000-6000) - Kuahuqiao (v. 6000-5000)[105]. La culture du riz domestique s'y est établie sur une longue durée, cependant les habitants de Hemudu se sont alimentés en grande partie avec des produits de la nature sauvage qu'ils trouvaient en abondance sur place. Dès la Période I on trouve divers ornements corporels en fluorite et en « pseudo-jade », puis le travail du jade a bien prospéré. La céramique est souvent noire et les parois d'épaisseur inégale ; dans la Période I la cuisson ne dépasse guère les 800°. Les maisons sur pilotis portent souvent la marque de la maîtrise de l'assemblage par tenon et mortaise. Le plus ancien objet laqué au monde (en 2012), un bol en bois, y a été découvert. Au cours de la dernière période la céramique était habituellement cuite à assez haute température, fine et solide, montée au tour lent, parfois au tour rapide.

Sud-Ouest, moyen Yangzi : Culture de Daxi, v. 5000-3300

La culture de Daxi est localisée dans la région des Trois Gorges sur le cours moyen du fleuve Yangzi. Le site de Chengtoushan[106], entouré d'un fossé de drainage dès sa fondation vers 4500, est aussi rapidement protégé par un mur et un fossé profond. Sa superficie couvre 8 ha vers 4000. On y trouve dès les premiers temps de son occupation les premières rizières actuellement découvertes en Chine (en 2012), à côté de sources d'alimentation traditionnelles aux chasseurs-cueilleurs. Le porc était définitivement domestiqué. La population s'est accrue considérablement dans ce contexte d'une alimentation riche et variée et avec ce style de vie sédentaire. Cette culture pourrait avoir été la source de la culture de Qujialing v. 3400-2500, et Shijiahe, v. 2500-2000[107]. Mais cependant, dans sa phase ultime, elle montre des similitudes avec la culture de Longshan (3000-2100). De larges fossés semblent avoir servi au drainage pendant la saison des pluies. Les dépôts funéraires indiquent qu'une différenciation sociale y était déjà particulièrement marquée.

Nord, Moyen fleuve Jaune : culture de Yangshao, v. 4500-3000

Reconstitution hypothétique du village de Jiangzhai, région de Banpo, à l'époque du Yangshao ancien. Musée national de Chine
Reconstitution hypothétique du village de Jiangzhai, région de Banpo, à l'époque du Yangshao ancien. Musée National de Chine
Tombe d'un homme (et mosaïques de coquillages) attribuée à un chaman. Yangshao. Musée national de Chine.
Tombe d'un homme (et mosaïques de coquillages) attribuée à un chaman. Yangshao. Musée national de Chine
Pot à décor de masque (?). Petit pot de terre cuite. Yangshao ancien. Musée Historique du Shaanxi, Xi'an.

Cette période se découpe en : « Yangshao ancien », 4500-4000 : sites de Banpo, v. 4800 — 3600, et Hongang I ; « Yangshao moyen » v. 4000-3500 : culture de Miaodigou ; « Yangshao récent », v. 3500-3000 : région de Dadiwan, et région de Zhengzhou.

Sous un climat favorable[108], au moment de l'optimum climatique postglaciaire de Chine du Nord, l'agriculture, avec la culture du millet des oiseaux et du millet commun surtout, devient une source importante d'alimentation entrainant un accroissement significatif de la population et des villages de taille plus importante qu'auparavant, mais la chasse continue à jouer un rôle prépondérant. La céramique a laissé de nombreuses traces sous les formes les plus diverses et d'une originalité étonnante dès le Yangshao ancien. Des dépôts funéraires exceptionnels apparaissent dans certaines tombes, bien différentes de la majorité, au Yangshao tardif. Ces tombes qui ont nécessité un gros investissement[109] seraient les témoins des premières différenciations sociales, alors que dans le Yangshao ancien, la société aurait été égalitaire. Une tombe semble avoir révélée des indices de chamanisme[110], mais l'interprétation de la découverte archéologique reste problématique : les chercheurs chinois ont cru reconnaître un dragon et un tigre de part et d'autre du défunt, le tout en une mosaïque de coquilles de mollusques, une mosaïque tout à fait unique. Le chamanisme, phénomène observé à l'époque moderne, pourrait-il être perçu dans des restes archéologiques ? Cette question reste en débat[10]. Sur cette très longue période, la culture Yangshao reste aussi actuellement la culture néolithique chinoise la plus étendue en surface. Avec la découverte précoce d'un site en 1921, par l'archéologue suédois Johan Gunnar Andersson[111], et avec des recherches un peu plus approfondies ensuite on a longtemps pensé, en Chine, que le berceau initial du néolithique chinois se trouvait précisément dans ce bassin du Fleuve jaune, lieu d'éclosion de la « brillante culture de Yangshao »[112] avec notamment, le site emblématique de Banpo qui fit l'objet d'une fouille approfondie et devint un lieu d'exposition très visité, à proximité de la ville actuelle de Xi'an. Mais depuis les années 1920 les découvertes archéologiques permettent de reconsidérer cette unité idéale et une culture anciennement apparentée à la culture Yangshao[113] en est aujourd'hui détachée[114]. Située plus à l'Ouest et plus récente, la culture de Majiayao relève aussi d'une autre tradition, ouverte sur l'Ouest et bien au-delà de la Chine sur des sociétés d'éleveurs[115]. L'idée initiale d'une Chine issue d'un noyau central correspondant plus ou moins à la culture de Yangshao, est aujourd'hui abandonnée[116].

Nord-est, zone étendue vers le delta du fleuve Jaune : Cultures de Beixin, v. 5300-4300 - Dawenkou, v. 4300-2400

La culture de Beixin (v. 5300-4300 AEC) au Shandong, dans le climat chaud et humide des plaines inondables voisines du delta du fleuve Jaune, a laissé des traces d'habitats. Il s'agit de populations sédentaires[117] vivant dans de petites habitations (moins de 10 m2 semi-enterrées, rondes ou ovales[N 37]). On y accédait par une pente douce ou quelques marches. Dans le village on trouve chaque fois des fosses à cendre, des cimetières et des fours à céramique. Celle-ci, encore montée à la main, permet de servir différents usages par un ajustement des composants de la terre à la fonction de destination. Par ailleurs, selon l'usage de l'outil, la pierre pouvait être taillée ou polie. Les populations avaient recours à un large spectre de moyens de subsistance : chasse et pêche, collectes saisonnières, culture et animaux domestiques. Mais la richesse des ressources naturelles, à proximité de l'eau environnante, donnait à la pêche et à la collecte des moules une grande importance[118].

Bol. Terre cuite peinte. Musée de Nanjing, Jiangsu
Bol, Dawenkou. Terre cuite peinte. Musée de Nanjing, Jiangsu

La culture de Dawenkou (v. 4300-2600 AEC) voit le passage d'une céramique[119] montée à la main à une céramique montée au tour avec de grandes roues de pierre. Des formes élégantes se font jour, parfois ajourées (pour être posées sur un foyer), et des décors abstraits peints ou des stylisations sont disposés avec une parfaite maîtrise sur tout l'espace disponible. Ces objets découverts dans les sépultures correspondent à une culture qui maîtrise aussi l'agriculture, comme semble l'indiquer la présence de couteaux et de faucilles, pour d'éventuelles « moissons ». Les fouilles ont mises à jour de nombreuses traces de millet, de riz et des graines de soja dans les différents niveaux archéologiques. Les animaux domestiqués sont essentiellement le porc et le chien, les mandibules de porc étant ici sans doute des offrandes funéraires. Des parures de jade, des vases tripodes qui serviront de forme de référence aux futurs bronzes li, se multiplient et témoignent de différences sociales. Dans la phase finale les décors ont disparu au profit d'une plus grande recherche de la prouesse, avec en particulier des gobelets sur haut pied, fin et parfaitement vertical. Cette démarche devait trouver son prolongement dans la culture de Longshan.

Nord-Est : Culture de Hongshan, v. 4700-2900 jusqu'au Néolithique final

Amulette en forme de dragon ou de larve d'insecte lovée. Liaoning. Jade, H. 15 cm. Musée Guimet
Amulette[120]: dragon ou larve d'insecte lovée. Liaoning. Jade H. 15 cm. Musée Guimet[121].
Jarre en terre cuite peinte en forme d'oiseau, culture de Xiaoheyan (3000-2600) phase finale. Région du fleuve Liao
Jarre en terre cuite peinte en forme d'oiseau, culture de Xiaoheyan (3000-2600) phase finale. Région du fleuve Liao.

Au Nord de la Chine actuelle, en Mongolie-Intérieure et au Liaoning, la culture néolithique de Hongshan (v. 4500-3000) est située dans le bassin du fleuve Liao. L'agriculture tient une place importante à côté de la chasse et de l'élevage. L’habitat est dispersé et ici des familles-clans devaient vivre en autarcie, toujours dans des maisons semi-enterrées au sol de terre battue, avec foyer central. Les archéologues interprètent certains indices comme leur permettant de parler de la « complexité » sociale de cette culture [122] : certains sites plus développés que les petits villages qui les environnent, des complexes dédiés aux rites comme à Niuheliang (v. 3650-3150)[N 38] ayant nécessité la direction des travaux par une élite, et au sein des rites la taille du jade, qui impliquait déjà la recherche de matériaux bruts sur de longues distances, la standardisation des formes et des objets et leur répartition au sein de ces élites. On voit alors apparaître de grands ensembles architecturaux, cairns, autels et surtout le grand temple de la « Déesse » à Niuheliang. Cet espace renfermait, modelées dans l'argile, sept figures féminines dont certaines trois fois plus grandes que nature, un thème totalement inédit alors. Sur un autre site de rituels, à Dongshanzui, de petites statuettes féminines parturientes, elles aussi modelées dans l'argile[123]. La culture de Xiaoheyan (v. 3000-2600), qui fait suite à la culture de Hongshan, voit s'effacer les différences sociales et ces populations disparaître[124].

Il semblerait, selon des études récentes, que nombre des jades qui font leur apparition à la fin de cette période soient postérieurs au néolithique[125]. Il faut cependant constater l'attrait précoce pour cette matière, en raison du travail considérable nécessaire pour la travailler alors, et l'originalité des formes qui caractérisent les jades de cette culture, célèbre précisément par ses jades.


Néolithique final

Les cultures du néolithique final en Chine
Les cultures du néolithique final en Chine[126].

À l'Ouest et toujours plus loin vers l'Ouest, les cultures situées au débouché du corridor du Hexi se développent, dont celle de Majiayao. Dans cette région qui bénéficie de sa position stratégique en tant que zone d'échange entre l'Est et l'Ouest on y trouve pour la première fois rassemblées six céréales. Les unes provenant de l'Est comme le riz et le millet, d'autres provenant de l'Ouest comme le blé et l'orge. On y a découvert le premier objet de bronze, provenant d'un échange avec l'Ouest, un modeste petit couteau. Les populations locales ne vont pas tarder à essayer de s'approprier cette technologie pour réaliser de menus objets au cours de la période suivante. Par ailleurs ces populations ont su réaliser de belles céramiques peintes aux motifs géométriques ou anthropomorphes, ce qui alors très râre en Chine.

Par ailleurs deux cultures, les cultures dites de Longshan, se répandent alors sur de vastes surfaces. L'une dans les régions du cours moyen du fleuve Jaune en prenant position sur les terres de la culture de Yangshao, l'autre depuis la région de l'embouchure de ce même fleuve au Shandong mais dans des paysages plus inondables. Dans les premières villes qui apparaissent à cette époque dans la région du moyen fleuve Jaune de nombreuses tombes ont fait l'objet d'un traitement qui signale une élite émergente. Les dépôts funéraires très riches sont des indicateurs d'une société où des artisans spécialisés élaborent un savoir-faire très attentif à la prouesse. C'est aussi ce qu'on trouve dans les cultures de Longshan du Shandong : une céramique noire de luxe qui atteint la finesse d'une coquille d'œuf !

Enfin c'est au cours de cette période, vers 3000 AEC, que des groupes du Sud-est de la Chine et de Taïwan, appartenant à la famille linguistique des langues austronésiennes (austronésiens), se déplacent de l'Asie du Sud-est vers l'Indonésie et jusqu'aux îles du Pacifique Sud-ouest[127]. Cette culture est désignée, en Nouvelle Calédonie, par le site archéologique du même nom qui a permis pour la première fois de dater l'ancienneté de cette migration : Lapita.

La société de cette époque en Chine est manifestement très hiérarchisée dans de nombreuses cultures mais pas partout. On rencontre en particulier des élites à l'Est, dans la culture de Liangzhu, vers l'embouchure du Yangzi, riche productrice de riz paddy. Les signes ostentatoires de richesse se multiplient avec d'importantes accumulations de jades ouvragés et soigneusement polis : les fameux tubes cong et les disques bi dont l'usage se répand jusqu'à l'Ouest de la Chine sont les plus célèbres de ces jades. Un quartier de l'agglomération est réservé à ces travailleurs spécialisés. Les tombes de l'élite faisaient l'objet de petits regroupements bien distincts et fort éloignés des cimetières du peuple. Un autre site plus loin au Sud, Linjiatang[128], v. 3600 — 3300, xian de Hanshan, Anhui, a produit de nombreux jades aux formes uniques, percés d'orifices minuscules, cette technologie très complexe est parfaitement maîtrisée alors. À l'Ouest, les cultures de Qujialing et Shijiahe voient les villes s'entourer de murs et la présence de guerriers est attestée : le développement agricole ayant entrainé une forte poussée démographique, la pression sur les ressources amène ainsi à des conflits ouverts.

Au Sud, les populations semblent ignorer cette pression et ces conflits ainsi que cette hiérarchisation sociale. Les communautés agricoles qui se développent dans les collines et même sur le plateau tibétain apprivoisent diverses céréales et plantes consommables jusqu'à 3 000 m. d'altitude. Quant aux populations riveraines de lacs, de rivières et de l'Océan elles continuent de bénéficier de ces ressources abondantes sans que la démographie s'en ressente fortement. Des réseaux de communications sont bien établis mais chacun poursuit ses traditions adaptées à ces climats, pourtant forts différents[129].

Haut fleuve Jaune : Culture de Majiayao, v. 3300-2000

Bassin de céramique peinte aux groupes de figures dansantes. H. 12,5 cm. Phase Majiayao. Musée National de Chine.
Bassin de céramique peinte aux groupes de figures dansantes. H. 12,5 cm. Phase Majiayao. Musée National de Chine

La culture de Majiayao[130] est divisée en trois phases successives : v. 3500-2700 : Majiayao, proprement dit ; vers 2700-2000 : Banshan ; v. 2500-1800 : Machang, sur trois sites différents situés de plus en plus vers l'Ouest. Ceci sous la pression exercée par des cultures de Yangshao (4500-3000), durant l'optimum climatique du milieu de l'Holocène. Il s'agit toujours d'une culture néolithique au Nord-Ouest, sur le cours supérieur du Fleuve Jaune. Elle est plus ancienne mais ensuite contemporaine de l'importante culture de Longshan (2900-1900). Elle précède la culture de Qijia qui marque le passage à l'âge du bronze.

On y pratique l'agriculture, la chasse et la cueillette. Cette région située au Gansu et à la frontière du corridor du Hexi était et est restée une zone de passage et d’échanges tournés vers l'Ouest : l'Asie centrale ainsi que la Sibérie méridionale, et vers le Nord les steppes de Mongolie. La culture de Majiayao en a profité en particulier dans le domaine de la culture des céréales. On y a trouvé ces six céréales : les premiers types de blé, d'avoine et d'orge cultivés en Chine, en provenance du Moyen-Orient (avec les premières mises en culture vers 4600)[131], à côté du millet commun et du millet des oiseaux (premières mises en culture vers 3000, en Chine centrale) ainsi que le riz, originaire de la vallée du Yangzi. Cette région était donc, dès le troisième millénaire, un lieu d'échange très important entre l'Est et l'Ouest.

La céramique peinte qui la caractérise a été préservée dans les tombes : leur étude semble montrer l'égalité entre hommes et femmes. Néanmoins les outils qui indiquent les activités propres à chaque sexe apparaissent. Puis dans la phase Machang, la dernière, des inégalités sont manifestes : une tombe d'adulte mâle a ainsi pu contenir jusqu'à 85 céramiques. Ces céramiques sont peintes à grands traits de pinceau brun et noir. Ce sont surtout de grandes jarres, souvent avec des figures anthropomorphes, la tête coïncidant avec l'ouverture ou inscrite dans le col, parfois en faible relief.

Moyen fleuve Jaune : Culture de Longshan, v. 2900-1900

Pichet de type he. Terre cuite grise fine et lustrée, Longshan du Shandong. Musée de Shanghai. Interprété comme prototype de récipient métallique
Pichet. Terre cuite grise fine et lustrée, Longshan du Shandong. Musée de Shanghai[N 39].

Cette culture s'est étendue sur une très longue période sur deux zones géographiques bien distinctes.

D'abord sur le cours moyen du fleuve Jaune : le Longshan du Henan (2900-2000)[132]. Des centres fortifiés, jusqu'à 289 Modèle:Ha., apparaissent et la population s'accroit. Quelques traces de différences se creusent entre une élite aux tombes enrichies de dépôts exotiques et une abondante population qui pratique l'inhumation collective. La terre cuite est de couleur claire. Au cours de la période suivante, au néolithique tardif, dans le Sud-ouest du Shanxi, la plus célèbre « ville » de la culture de Longshan est Taosi (300 Modèle:Ha.), datée de 2600 à 2000. La stratification sociale semble bien plus nette. Les tubes cong et les disques bi ressemblent à ceux de la culture de Liangzhu, pourtant très éloignée.

Puis dans le cours inférieur du fleuve Jaune, le Longshan du Shandong (2500-2000)[132] : la population croît aussi très nettement durant cette période[133]. De nombreux petits villages se regroupent autour de grands centres, d'environ 270 à 360 Modèle:Ha.. Ces centres, entourés de murs, se font la guerre. On y pratique aussi la production de biens qui servent d'échanges, mais la possession des lieux d'approvisionnement, du sel entre autres, pourrait être la cause de ces affrontements. Le signe qui marque l'élite de cette époque est la possession de céramiques noires, aujourd'hui particulièrement célèbres, car la paroi de ces objets de prestige est mince « comme une coquille d’œuf » et la surface parfaitement polie. Ce sont manifestement des prouesses techniques, mais dépourvues de tout décor rapporté, peint ou modelé.

Région du delta du Yangzi : Culture de Liangzhu, 3300-2000

L'enterrement sous le jade. Tombe de l'élite de la culture de Liangzhu. Musée de Nanjing
L'enterrement sous le jade. Tombe de l'élite de la culture de Liangzhu. Musée de Nanjing.

La culture de Liangzhu, au nord du Zhejiang et au sud du Jiangsu[134], est la dernière culture néolithique du jade dans le delta du Yangzi. C'est le lieu d'une production intense et contrôlée du jade. Il est travaillé selon des modèles qui se répandent rapidement en Chine : le motif du taotie en particulier, sur les tubes plus ou moins longs : cong. D'autres formes en jade apparaissent aussi : le disque bi et des haches cérémonielles yue, ainsi que des pendentifs gravés de représentations d’oiseaux, de tortues ou de poissons. Jades, soies, ivoires et laques sont déposés dans les tombes de l'élite. Les tombes plus modestes se contentent de simples céramiques.

L'agriculture atteint un stade avancé : elle utilise l’irrigation pour une culture en rizière (suivant des connaissances remontant à la culture de Hemudu (v. 5000-4500)) et l’aquaculture. Le complément est assuré par la pêche, la chasse et la cueillette. Les habitations sont, en général, construites sur pilotis sur les rivières ou sur le bord des rivages. Les pratiques rituelles se manifestent par certains édifices, ou autels, en forme de constructions à plusieurs étages, en bois et possédant des murs en lits de pierres régulières. La terrasse supérieure ayant été recouverte d'un sol de terre battue.

Moyen Yangzi : Cultures de Qujialing, v. 3400-2500, et Shijiahe, v. 2500-2000

Figurines d’argile : deux éléphants. H. 6,8 cm.
Figurines d’argile : deux éléphants. H. 6,8 cm.

Un peu plus à l'Est que la précédente culture de Daxi, ces deux sites voisins mais distants dans le temps sont les témoins d'une culture étendue sur une très vaste surface centrée sur le Hubei[135]. Le contexte végétal se composant de forêts d'arbres à feuilles caduques et persistantes, de type subtropical chaud et humide, sujet à d'éventuelles submersions. La disparition de cette culture semble associée à la sécheresse qui a suivi cette période.

Cette période correspond à une rapide expansion de cités encloses : Qujialing atteint 263 Modèle:Ha. et Shijiahe 800 ha[136]. Ces enclos, ainsi que l'image d'un guerrier muni d'une hache d'arme, suggèrent que l'on se trouve au moment de l'émergence de cités rivales en guerre. La pression sur les ressources, en raison même de l'accroissement de la population, pourrait être une explication de cet état de rivalité. Des échanges de technologies avec des cultures fort éloignées sont perceptibles dans la diversité des céramiques. Les statuettes sont similaires encore aux petites figurines modelées de la culture de Daxi, mais de nombreuses formes montées au tour apparaissent. Certaines traces de vaisselle laquée ont été décelées. La phase ultime de Shijiahe (v. 2200-2000) apporte de nombreux objets en jade et des urnes funéraires dans les tombes de l'élite.

Plateau tibétain

Le Néolithique est attesté dans la culture de Karuo sur le plateau tibétain, au troisième millénaire et sur la zone la plus au Nord-est, dans la région de Chamdo. Le site éponyme de Karuo (1 ha) se trouve sur une terrasse du fleuve Lancang (nom donné au Mékong en Chine), à 3 100 m d'altitude. Sur les 2 mètres de dépôts les traces d'un habitat daté de 3300-2300 ont été conservées. Cette population construit des habitations, utilise la poterie, des outils de pierre taillée et de pierre polie ainsi que des microlithes. Des ressemblances ont été décelées entre ces objets et ceux du Sichuan, plutôt qu'avec ceux du Gansu-Qinghai. On y pratique la chasse et la cueillette, la culture du millet et l'élevage des porcs[137]. D'autre part, les plantes récoltées à cette époque sur le plateau tibétain montrent, vers 3200 AEC, des céréales (autres que le millet et bien sûr le riz), au-delà de 3 000 m d'altitude[138]. Ceci tend à pointer la diversité des espèces sélectionnées ici pour leurs qualités nutritives en fonction du milieu, et prouve dès cette haute époque la diversité des espèces cultivées en dehors des 3 cultures les plus souvent repérées: le riz, le blé et le maïs. Ceci pourrait nous inciter à repenser, aujourd'hui, le rééquilibrage de l'alimentation mondiale, depuis un autre point de vue.

Chine du Sud

Yunnan

Ici les sites néolithiques sont rares avant 3000, mais au millénaire suivant trois types de lieux peuvent les accueillir : des terrasses et des cavernes non loin des rivières et des amas coquilliers au bord des lacs[137]. On y trouve des haches et des herminettes de pierre ainsi que des jarres, des plats et des coupes en céramique. La pâte de la céramique contient parfois des traces de riz qui a donc été exploité à cette époque. Des fouilles récentes (en 2012) sur le site d'Haimenkou (Xian de Jianchuan) ont révélé un ensemble d'habitats sur pilotis près du lac Jian (3000 — 1900) avec un matériel important, du riz (peut-être originaire du Yangzi) et du millet (peut-être originaire du Nord-ouest). Les couteaux ont des similitudes avec ceux trouvés dans la culture de Karuo, du Tibet. Tout cela semble démontrer que des échanges à longue distance faisaient de cette région une sorte de « plaque tournante ».

Sud-est : Fujian/Taïwan : v. 3000-2000 Shixia, Yonglang, Tanshishan et v. 2300-1500 Huangguanshan

Dans ce milieu géographique très diversifié les anciennes populations ont développé des stratégies d'alimentation chaque fois bien adaptées à leur environnement[139]. Tandis qu'à l'intérieur des terres l'agriculture du riz a laissé des traces nombreuses, sur la côte, à l'opposé, les gens ont vécu essentiellement des ressources marines abondantes comme au Japon de la période Jōmon. Cette situation s'est poursuivie au second millénaire alors que le Nord de la Chine vivait à l'âge du bronze.

Ainsi, la culture de Shixia, au Nord Guangdong, était une société d'agriculteurs et dans leurs tombes on y a trouvé des tubes cong et des disques bi, certains étant identiques à ceux de la culture de Liangzhu. Les tombes et les poteries sont propres à leur culture, mais les autres objets montrent de fortes relations avec les cultures néolithiques du Jiangxi et du bas Yangzi.

La culture de Yonglang, dans le delta de la Rivière des Perles et dans la région de Hong Kong, sur des dunes. À cette époque le niveau de la mer étant plus bas l'espace entre océan et collines était plus large. Les villages sont alors construits au bas des collines, et devenus aujourd'hui des sites de dunes. Sur le site de Hong Kong, le matériel lithique est composé de haches, d'herminettes, de pointes de flèches et de poids pour les filets des pêcheurs. La céramique aux formes simples porte un décor estampé et un décor cordé (pratiqué ailleurs en Chine, dans la culture de Yangshao). Ce décor cordé peut être comparé à celui de la Culture de la céramique cordée, culture européenne préhistorique également caractérisée par des poteries avec impression de corde, ou plus exactement de cordelette, mais où celle-ci est enroulée autour de la poterie fraîche et pressée, tandis que dans le cas de la céramique Jōmon il s'agit d'une corde tressée (comme un « scoubidou ») que l'on fait rouler sur la surface de la poterie. Cette technique est dite « à la roulette »[140] par les spécialistes de poteries traditionnelles africaines[141]. Le mode de vie repose sur la chasse et la pêche. L'agriculture du riz n'étant qu'un complément éventuel, peu décelable, mais indicateur néanmoins de contacts avec la culture de Shixia. Ainsi bien qu'ayant la connaissance de l'agriculture ces populations n'en voient pas la nécessité, en raison de leur environnement.

Les sites de Tangshishan et Huangguashan au Fujian indiquent d'autres stratégies alimentaires et d'autres contacts. Les gens, ici encore, ont vécu de chasse et de pêche, mais on a trouvé des traces de grains carbonisés et des phytolithes de riz, de blé et d'orge sur un site, Huangguashan. Les herminettes sont nombreuses et d'une forme angulaire typique qui s'est poursuivie sur plus de 1500 ans. De nombreuses herminettes sont produites dans des matériaux volcaniques importés, et les trouvailles faites sur un site du Fujian indiquent que ces pierres venaient de l'archipel de Penghu, actuellement sur le territoire de la République de Chine à Taïwan. Par ailleurs des ressemblances sont manifestes avec les poteries de l'archipel de Penghu et de Taïwan de l'Ouest. La possibilité de relations maritimes sur de si longues distances semble participer à l'expansion des langues proto-austronésiennes[142], qui sont à l'origine, selon la linguistique comparée, des langues austronésiennes[N 40] (approximativement de Madagascar à la Polynésie) .

Du Néolithique à l'Âge du Bronze et du Fer

Du Néolithique à l'Âge du Bronze en Chine et dans les steppes de l'Asie Centrale
Du Néolithique à l'Âge du Bronze en Chine et dans les steppes de l'Asie Centrale[143].

Généralités

La technologie du bronze qui entre d'abord en contact avec la Chine est mise au point par des peuples nomades et guerriers de l'Ouest, essentiellement du Kazakhstan. Elle est transmise dans le Gansu et au Yunnan à des populations moins mobiles. Dans le Gansu la culture de Qijia est composée d'agriculteurs, éleveurs de moutons et/ou de chèvres, de porcs, de bœufs et de chevaux. Ceci se passe au cours d'une période de relative sécheresse qui favorise aussi la culture des céréales, dont le millet, cultivé en Chine de l'Est, ainsi que le blé et l'orge, originaires d'Asie Centrale. Le bronze est d'abord utilsé pour les objets utilitaires ou destinés à la parure : couteaux, miroirs et plaques incrustées de turquoise. Ce savoir faire est rapidement transmis dans la grande plaine centrale. Cette technologie sollicite l'esprit créatif des mouleurs, ayant déjà une grande maîtrise du travail de la terre cuite. Ce sont ces bronzes qui vont devenir des objets destinés au culte des morts à Erlitou, puis dans la culture d'Erligang, lesquels précèdent la naissance de l'État Shang. Le bronze offre l'occasion de réalisations prestigieuses et participe du développement de rivalités violentes pour la possession des sources d'approvisionnement. La richesse de quelques-uns dépend alors de la gène et du labeur imposé aux autres : leurs tombes sont pauvres ou ne comptent aucun dépôt funéraire tandis que les tombes des premiers engloutissent des monceaux de bronze. Le fer qui se développe ensuite n'a pas le même usage, il est réservé d'abord aux outils agricoles et aux armes.

Comme l'ont montré les recherches effectuées depuis les années 1990, les échanges sont nombreux entre la Chine du Nord, les cultures d'Asie centrale et les steppes eurasiennes avec des populations de pasteurs plus ou moins nomades[N 41]. Ils ont eu lieu en particulier avec la vaste culture d'Andronovo. Ces échanges se font aussi entre les cultures de ce qui est devenu l'Ouest et le Nord-ouest de la République populaire de Chine, c'est-à-dire dans les cultures de Qijia (2200-1600) et Siba (1900-1500), voire au Xinjiang de l'Est, vers le Lob Nor (dont le site de (Tianshanbeilu, v. 2000-1550)[N 42]. Ces échanges s'effectuent enfin au Nord et au Nord-est : dans les cultures de Zhukaigou (2000-1400) et du Xiajiadian inférieur (2000-1400) en Mongolie-Intérieure et avec les éleveurs de l’extrême Ouest : cette singulière culture d'Andronovo à laquelle il est fait allusion précédemment. Il s'agit, pour cette dernière, de populations d'éleveurs venant du Kazakhstan, de l'Altaï et de Sibérie méridionale et ses voisines (dont celle qui a précédé Andronovo : le phénomène de migration Sud-est/Nord-ouest appelé Phénomène Seima-Turbino, v. 2100-2000[144]) qui ont permis l'usage régulier de la technologie du métal en Chine de l'Ouest et du Nord-ouest, celui du bronze en particulier.

Mais les bronziers chinois ne vont pas tarder à s'approprier cette technologie selon une pratique très particulière, avec des moules de terre cuite en nombreuses parties. À l'inverse ils utilisent peu le travail de la forge et donc le martelage de tôles, ainsi que la technique de fonte à cire perdue, techniques que la région Balkans-Carpates (v. 5000-3700) utilise donc depuis longtemps et systématiquement faute de matière première. Ce développement propre à l'âge du Bronze en Chine [145], riche en métaux, se développe dans la « Plaine centrale », en Chine du Nord et gagne une surface de plus en plus vaste sur le cours moyen du fleuve Jaune (cultures d'Erlitou, puis d'Erligang) . Il s'agit de sociétés très hiérarchisées qui prennent progressivement la forme d'États. Elles entretiennent des relations complexes avec leurs voisines de l'Ouest et du Nord. La métallurgie du bronze a été le pivot de cette période[146] d'avant les premiers royaumes retenus par l'historiographie traditionnelle chinoise.

Par ailleurs de nouvelles données (2010[147]) apportent des preuves de la présence de la métallurgie du bronze en Asie du Sud-est à une époque ancienne, à Ban Chiang au Nord-est de la Thaïlande, site fouillé dans les années 1970, mais dont un dépôt contenait une poterie avec des traces de riz qui a permis de dater précisément le dépôt funéraire de 2100-1700 AEC. Les premiers objets de métal datent de la plus ancienne phase, vers 1800. Il s'agit des premières traces d'objets à base de cuivre en Asie du Sud et ils se composent de bijoux, d'instruments à douille (comme des haches), d'objets moulés plats, de plats (vaisselle) et de pièces en forme de tige, de petits morceaux informes, des creusets parfois fragmentés, et des moules pour la coulée, réalisés en céramique. Ainsi, dans le sud de la Chine, cette technologie ne se serait donc pas implantée en venant de la plaine centrale du nord, selon la version transmise par la tradition, mais d'un pays limitrophe, d'Asie du Sud-est et qui aurait hérité de cette technologie par la voie des pasteurs des steppes, comme ceux d'Asie centrale et de Sibérie méridionale. Mais une autre possibilité serait d'une émergence de cette technologie au Yunnan de l'Ouest, à cette époque, dans la culture de Dian (à proximité du lac Dian), bien avant la constitution du royaume de Dian (v. 800 AEC-420 EC), tout en situant l'origine de cette technologie dans les mêmes régions d'Asie centrale, de Sibérie méridionale et dans les steppes eurasiennes.

Haut fleuve Jaune : Culture de Qijia, v. 2200-1600

Miroir en bronze de type steppique, vers 2000, Gansu. Musée National de Chine
Miroir en bronze de type « steppique »[148], vers 2000, Gansu. Musée National de Chine.

La culture de Qijia hérite, pour l'essentiel, de la phase Machang de la culture de Majiayao (2500-1800)[149]. C’est donc une économie de sédentaires, fondée sur l'agriculture : le millet (extrême-oriental), le blé et l'orge (originaires d'Asie Centrale) et un élevage très développé des porcs et des moutons en premier lieu, mais aussi des bœufs, des chevaux et des chiens. Il semblerait que l'agropastoralisme n'ait été que peu développé[150]. On chasse également le cerf. Les porcs et moutons/chèvres, le bétail en général, et quelques chevaux sont utilisés aussi comme offrandes déposées dans les tombes[151]. La diversité des céréales, le grand nombre de chevaux ainsi que des couteaux et des haches de bronze témoignent de relations avec les cultures de Sibérie et d'Eurasie[152]. Plus de cent objets de cuivre et de bronze ont été découverts sur au moins dix sites Qijia, ce qui marque un net contraste avec les cultures précédentes. Des miroirs possèdent un décor géométrique en étoile, de type « steppique »[153]. Il semble que des artisans locaux se soient mis à fabriquer leurs propres objets en bronze avec les richesses minières locales. Ces pratiques novatrices ont été vite transmises à d'autres régions, éventuellement par des migrants de la culture de Qijia, vers le Nord-est dans la culture de Zhukaigou, v. 2000-1400.

C'est donc la première culture du Néolithique final qui effectue, en Chine, la transition avec l'Âge du bronze, vers 2200-1600[154]. Cette culture du Néolithique final située au Nord-ouest de la Chine, principalement au Gansu, est essentielle dans la transmission au reste de la Chine de l'usage du bronze et de sa technologie employée en Asie centrale et dans la région du Sud de l'Oural. Le fait que le Suédois Johan Gunnar Andersson en a découvert le premier site en 1923, et que sa découverte se soit inscrite dans une recherche de sources occidentales à la culture chinoise, a considérablement nui à une étude scientifique de ces échanges entre la Chine et ses voisins[N 43].

Nord-Est : Culture du Xiajiadian inférieur, v. 2000-1400

Les sites archéologiques ont livré deux types d'habitat : des villages ouverts construits à proximité des rivières et des cités fortifiées sur le sommet des collines. La population n'a, dès lors, cessé de croître. Dans les cités fortifiées les murs en pierre sont construits autour des bâtiments, sur la partie plate de l'élévation, laquelle se situe toujours au-dessus de 800 m d'altitude.

Centrée sur la zone ouest de la vallée du fleuve Liao[155], elle s'est étendue sur le Sud-est de la Mongolie intérieure et dans son extension maximale au Nord du Hebei et à l'Ouest du Liaoning. La subsistance étant assurée par l'élevage (de porcs, de chiens, de moutons et de bovins) et la culture du millet, la chasse assure un complément. Le peuple du Xiajiadian inférieur pratique la divination avec des os oraculaires. Les os sont préparés par perçage et polissage avant leur chauffage. À Xiajiadian, quelques signes, comme cette scapulomancie assez bien développée sont des indicateurs de la zone d'influence de la culture Shang qui renoue alors avec les techniques de divinisation sur les os-oraculaires. Différents objets en provenance de la culture d'Erlitou, indiquent que cette élite d'Erlitou est, quant à elle, à la recherche de matière première pour la confection de bronzes, dont les composants abondent dans cette région[156].

Est du Xinjiang : Tianshanbeilu, v. 2000-1550

Tianshanbeilu est un site des débuts de l'âge du bronze dans l'Est de ce qui est aujourd'hui la Région autonome ouïghoure du Xinjiang[157]. Son rôle a été essentiel en tant que lieu de passage et d'échange entre les cultures de l'Ouest : Sibérie du Sud et Asie centrale, avec des populations vivant plus à l'Est. En particulier celles du corridor du Hexi et du Gansu, lesquelles étaient au contact avec les cultures chinoises de la plaine centrale du Nord de la Chine actuelle, mais aussi avec les populations du Nord et du Nord-est : Culture de Zhukaigou sur le plateau d'Ordos en Mongolie-Intérieure et culture du Xiajiadian inférieur. C'est donc un lieu de passage et d'échanges avec le monde extérieur à l'espace chinois.

Dans ces oasis les populations pratiquaient l'agropastoralisme. Le blé a transité par ce passage, venant de l'Ouest vers l'Est[158]. Les ressources locales en minerais ont permis de bénéficier de l'expérience et d'un savoir-faire hérité des populations venues de l'Ouest, faisant le lien entre la steppe eurasienne (phénomène Seima-Turbino, culture d'Andronovo, culture d'Afanasievo, cultures de Karasuk[N 44]) et la culture de Qijia, située plus à l'Est.

Nord, Ordos : Culture de Zhukaigou, v. 2000-1400

C'est une zone d'échanges intenses dans toutes les directions[159]. Les cultures voisines ont été particulièrement affectées : la culture du Xiajiadian supérieur (1000-300 AEC), qui se distingue par sa pratique du pastoralisme, est séparée par une période de 500 ans d'avec la culture qui l'a précédée, celle de Xiajiadian inférieur, et cela correspond à une adaptation au changement climatique : plus froid et plus sec qu'avant (l'optimum précédent étant au milieu de l'Holocène). On a de bonnes raisons de penser que la culture néolithique et deux mille ans d'exploitation intensive de l'environnement ont affecté le paysage, entrainant ce changement climatique et l'appauvrissement des ressources, particulièrement sensible dans cette région de l'Ordos[160] au centre de la Mongolie-Intérieure[159]. C'est une région riche en configurations géographiques diverses, avec une zone désertique, des collines et des zones alluviales, qui a permis des modes de vie très divers : agriculture, pastoralisme, ainsi que chasse et pêche (en régression nette). Au cours du changement climatique la société, qui était auparavant essentiellement composée d'agriculteurs, s'est tournée vers l'agro-pastoralisme. Cette société présente des traits caractéristiques des débuts de l'Âge du Bronze mais associés aux apports étrangers les plus divers[161], tout particulièrement ceux provenant de la culture de Qijia, des immigrants qui se sont bien intégrés. Quelques fragments de vases de bronze rituels sont destinés à quelques résidents Shang de l'époque[N 45] d'Erligang qui ont vécu suivant leurs traditions, avec leur habitat spécifique, et qui sont enterrés sur le site, bien à l'écart de l'élite locale. Cette élite a utilisé des armes Shang et celles de la Zone Nord (Qijia, Siba et cultures de la steppe). Une tradition du Nord s'est formée au contact de ces dernières cultures. Les bronzes Shang, d'Erlitou, de Zhengzhou et Panlongsheng contiennent de fortes proportions de plomb : la technique suppose des artisans spécialisés et les objets sont importés, alors que la tradition du Nord permet une production locale : ce sont des ornements, et surtout des couteaux à boucle (pour être suspendu par le manche, comme dans les cultures de Qijia et de Siba, dans les cultures de Seima-Turbino et Karasuk)[N 46] et des dagues courtes, avec un manche en bronze recouvert de corde (comme on en a trouvé précisément à Karasuk). Cette métallurgie du bronze s'est poursuivie ailleurs, en Mongolie-Intérieure (site de Xicha, 120 Modèle:Ha.) et elle est semblable à celle de la steppe. Quant à la forme des céramiques, en particulier décorées par un motif de serpents, elle s'est poursuivie bien après que la culture de Zhukaigou eut disparu, jusque très loin dans la steppe[162].

Gansu : Culture de Siba, v. 1900-1500

Poterie anthropomorphe peinte. Siba, Gansu. Musée National de Chine
Poterie anthropomorphe peinte. Siba, Gansu. Musée National de Chine.

La culture de Siba date de l'Âge du bronze[163]. Elle est située dans le corridor du Hexi[164]. Elle a assuré la communication entre les populations de l'Ouest qui apportaient la technologie du bronze, ainsi que l'élevage du bétail et du cheval, avec celles de l'Est, en particulier sa voisine à l'Est: la culture de Qijia. De l'autre côté elle a reçu des influences culturelles depuis l'intérieur de la Chine.

On ne possède, pour cette culture, que de dépôts funéraires dans des tombes. On ne connait rien de l'habitat. La céramique, avec une terre généralement rouge et des peintures noires géométriques, semble provenir de la phase de Machang de la culture de Majiayao combinée avec l'influence de la culture de Qijia et en interaction avec celle de Kayue au Sud-est. Les habitants disposent d'outils de pierre taillée, de pierre polie et de nombreux microlithes. Les ossements de porc dominent à côté de ceux de cerfs, de moutons et de chiens. Une grande variété de graines est consommée : millet (initialement cultivé au centre de la Chine du Nord), blé, orge et seigle (toutes trois venues de l'Ouest, par l'Asie centrale ou la Sibérie du Sud).

Cours du Moyen fleuve Jaune : Zone réduite : Erlitou, v. 1900-1500

Premiers signes, isolés, relevés sur des céramiques site de Yanshi[165]

L'apparition de la cité d'Erlitou, entourée d'un mur, vers 1850 AEC (dans la région de Luoyang), a entrainé la multiplication de sites bien plus petits tout autour[166] alors que les autres centres de la plaine centrale étaient sur le déclin depuis longtemps. Il semble que cette fondation soit le résultat d'une immigration de populations d'origines diverses et qui ont gardées leurs traits singuliers dans la cité ensuite. Les premiers signes apparaissent, isolés, sur des céramiques. Seulement 200 objets de bronze ont été découverts sur tout l'espace culturel d'Erlitou, d'abord des outils[167], puis de la vaisselle et des armes : dans les tombes mais pas uniquement. Une représentation de dragon en fragments de turquoise avec une cloche de bronze ont été déposées dans une tombe[168]. Au premier regard il s'agit manifestement d'une société fortement clivée entre ceux qui sont au pouvoir et les autres : deux sites emblématiques en témoignent, Erlitou et Xinzhai.

C'est ce que l'école anthropologique américaine considère comme une « société complexe », bien plus « complexe », avec son « palais », que les cultures des régions voisines. L'étude actuelle révèle aussi l'apparition du site de Yanshi, à 5 km. d'Erlitou au moment de sa décroissance, et ces configurations archéologiques sont difficilement identifiables dans le vocabulaire politique actuel : s'agit-il d'une nouvelle « capitale », d'un « État », ou d'une « colonie »[169]? Les restes de « places fortes », de « zones palatiales » structurées en plan et selon des axes viennent conforter ce débat sur le vocabulaire à employer par les archéologues, on ne sais comment nommer ces restes archéologiques. Et la question de l'articulation de l'archéologie et de l'historiographie chinoise se pose alors à propos de la mystérieuse dynastie Xia. Cette culture a été et reste encore l'objet de nombreux débats.

Cours du Moyen fleuve Jaune : Zone étendue depuis Erligang, v. 1600-1400, jusqu'à Anyang et les Shang, v. 1570-1046

Bronze rituel de type ding. Erligang (Zhengzhou). Musée Provincial du Henan
Bronze rituel de type fangding[170]. H: 1m, poids 86 kg. Erligang (Zhengzhou). Musée Provincial du Henan.

La culture d'Erligang doit son nom au site d'Erligang (faubourg de Zhengzhou, Henan), datant de la phase initiale de cette culture. La cité fermée mesure 3 km2 tandis que l'ensemble urbain mesure 25 km2. Le bronze y est utilisé pour la première fois pour de grands vases où le décor, filiforme ou ponctué, résulte d'un tracé dans le moule de terre. Cette culture s'est diffusée selon un processus et sur des lieux qui ne recouvrent pas ceux de la culture Shang, tout en étant en relation avec celle-ci depuis l'apparition des Shang dans la région. Des signes isolés apparaissent encore peints sur des fragments de poterie[171]. Quant au grand centre urbain d'Anyang, situé plus à l'Est, il mesure environ 25 km2, et comprend aussi la capitale des Shang, le site de Yinxu. Lequel fut identifié à la toute fin du XIXe siècle et fouillé à partir de 1928. Selon la version communément admise dans les années 2000, vers 1400 avant l'ère commune le centre politique de la Chine du Nord se serait déplacé vers l'est, dans la région d'Anyang. Mais cette vision est contestée par l'intérêt récemment porté sur les régions situées bien plus au Sud[N 47], au Jiangxi, qui semblent attester du rayonnement d'Erligang, fort loin, depuis Panlongcheng (déjà au Sud du Hubei)[172].

En tout cas la culture Shang, à Anyang entre autres sites, a bien effectué le passage de la Préhistoire à l'Histoire. Pour prendre un exemple, une découverte (la tombe no 5) réalisée sur le site d'Anyang, en 1976 durant la Révolution Culturelle, s'est présentée d'abord sous la forme d'une tombe appartenant à un individu identifié par une inscription[173] comme un membre de l'élite dans l'État Shang dans sa phase finale (v. 1250-1046)[174]. La culture Shang marque ainsi l'introduction de la Chine dans l'Histoire avec les premiers textes inscrits, composés de quelques signes, dans le bronze ou sur des ossements oraculaires[175] vers 1200 au cours de cette phase finale. La dynastie Shang est alors en contact avec de nombreux centres urbanisés, encore sans Histoire écrite, qui l'environnent : la culture d'Erligang, celles des rives du Liao au Nord-est, celles situées sur les régions actuelles de Chengdu (avec le site de Sanxingdui), à l'Ouest, celles du lac Poyang avec le site de Wucheng au Sud, ainsi qu'au Jiangxi, dans les régions les plus méridionales. Ce réseau est centralisé sur les cultures d'Erligang-Anyang qui ont leurs styles propres. Mais à l'intérieur de ce réseau de relations portant sur les techniques et le transport de matières (matières premières ou travaillées) d'autres styles indigènes se manifestent fortement. Le Yunnan participe de loin à ces échanges avec ses propres ressources en métaux[176] mais ne possède pas non plus d'écriture.

Il est d'usage dans le milieu des archéologues de parler ici des premiers États de Chine, avec celui d'Erligang, entre autres[177].

Cette société est souvent associée à celle d'Erlitou, comme constituant selon un processus continu, de phase en phase, les premiers temps de l'État Shang, voire de la dynastie Shang, telle qu'elle est transmise par l'historiographie chinoise, et ceci même dans des publications récentes[178]. Ceci dit la recherche amène de nouvelles propositions avec une argumentation rigoureuse[179]. Ainsi la mise au point de Li Feng, en 2013[180], envisage une période de création des États d'Erlitou, comme d'Erligang, après quoi la prospérité de la période Shang, « période moyenne » (v. 1400-1250), dans le centre et le nord du Henan correspondrait à une autre phase et aux premiers signes cohérents et tangibles de l'Histoire en Chine. Il est donc possible que certains centres nouvellement créés de la culture d'Erligang aient été rivaux des Shang au cours des derniers siècles[181].

Xinjiang, vallée de la Keriya : 4000-500

La vallée de la Keriya s'est profondément transformée vers 4000 AEC : d'un fleuve qui traversait le Xinjiang du Sud au Nord, depuis la cordillère du Kunlun jusqu'aux piémonts des Tianshan, elle s'est réduite à une rivière dont les eaux se perdent dans le désert en un delta endoréique. Djoumboulak Koum est une ancienne cité dans cette vallée quasi asséchée, fortifiée[182], mais actuellement en ruines, bâtie en briques crues (et non en terre damée selon le modèle chinois), proche du modèle achéménide[183]. Les habitants d'alors sont des agriculteurs-éleveurs sédentaires vivant dans une oasis ouverte sur le monde. Cette cité se trouve en effet à la croisée des grands États de l'Inde, de Perse et de Chine, voisine de l'Asie centrale orientale, voire de l'Altaï. Une oasis sur une des routes Sud-Nord qui traversent le plus grand désert froid du monde. Les sables de ce désert du Taklamakan ont permis de conserver de nombreux articles de pierre polie (meules, égrugeoirs, broyeurs et molettes), de céramique (pots, bassins) ou en terre crue (silos). Les métaux ont été utilisés aussi. Comme le fer : pointes de flèche forgées, et le cuivre : lames de couteau, calotte hémisphérique ornée d'un « loup » qui offre des similitudes avec l'art des steppes. On rencontre aussi des matériaux moins attendus : du verre (perles) mais surtout du bois (assez bien conservé) et divers matériaux textiles fabriqués sur place. Ceux-ci constituent une très exceptionnelle panoplie de matériaux végétaux et animaux tressés, tissés, noués et même transformés en perles, surtout en vêtements pour petits et grands, ou en tapisserie en plusieurs couleurs, et en éléments de harnachement. Cette population semble proche de celle des Scythes ou des Saces, qui parlait peut-être le tokharien, et semble avoir pratiqué la délicate technique du cuivre coulé[184]. Elle pourrait avoir fait commerce de la fonte de fer (en fonte blanche) produite, probablement, à l'extrême fin du Ve siècle en Chine du Nord[185].

À l'âge du fer, les relations avec les peuples utilisant le bronze tout autant que le fer comme les Scythes, populations nomades, ont poursuivi les liens précédents avec l'Est du Xinjiang et le Nord-ouest de la Chine qui avaient existé depuis les débuts de l'âge du bronze. Cependant la découverte du fer n'a pas renversé la production du bronze, comme ailleurs, et la technique traditionnelle du bronze coulé, typiquement chinoise, s'est poursuivie à travers les siècles. Par ailleurs, l'introduction de l'art du verre se fit bien plus tard qu'en Égypte et en Mésopotamie où cette technologie apparait au cours de la Préhistoire, ici à partir des VIe et Ve siècles avant notre ère, en provenance d'Asie Centrale : uniquement documentée par l'archéologie cette période relève de la période historique de la Chine[186].

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Premiers hommes de Chine : 1 million à 35 000 ans av. J.-C., éditions Faton, coll. « Dossiers d'Archéologie » (no 292), (ISSN 1141-7137) Document utilisé pour la rédaction de l’article
Ouvrage publié à l'occasion de l'exposition au Musée de l'Homme.
  • Sophie Archambault de Beaune et Antoine Balzeau, La Préhistoire, CNRS, , 200 p. (ISBN 978-2205-06297-7) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Sophie Archambault de Beaune, Pour une archéologie du geste : broyer, moudre, piler : des premiers chasseurs aux premiers agriculteurs, CNRS, , 231 p. (ISBN 2-271-05810-4) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Olivier Aurenche et Jacques Cauvin (dir.), Néolithisations : Proche et Moyen-Orient, Méditerranée orientale, Nord de l'Afrique, Europe méridionale, Chine, Amérique du Sud : Séminaire organisé à la Maison de l'Orient de 1984 à 1989, Oxford, B.A.R., , 332 p. (ISBN 0-86054-657-8), p. 171-187, avec la participation de Corinne Debaine-Francfort pour le chapitre Les grandes étapes de la néolithisation en Chine, de ca. 9000 à 2000 av. J.-C. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Chen Zhaofu, Découverte de l'art préhistorique en Chine, Paris, A. Michel, , 220 p. (ISBN 2-226-03386-6)Document utilisé pour la rédaction de l’article
Art rupestre, pétroglyphes gravés et peints.
  • Jeannette Werning et Corinne Debaine-Francfort, Au long du fleuve Jaune : premiers villages, premiers vases du Henan : Musée départemental de préhistoire de Solutré, 21 juin - 15 octobre 1991, Solutré, Musée départemental de préhistoire, , 152 p. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Corinne Debaine-Francfort, La Redécouverte de la Chine ancienne, Paris, Gallimard, coll. « Découvertes Gallimard, Archéologie » (no 360), (1re éd. 1998), 159 p. (ISBN 2-07-053352-2) Document utilisé pour la rédaction de l’article
Les 50 premières pages traitent de l'archéologie et de la préhistoire en Chine.
  • Corinne Debaine-Francfort, Du Néolithique à l'Age du Bronze en Chine du Nord-Ouest : la culture de Qijia et ses connexions, Paris, Éditions Recherches sur les Civilisations, , 435 p. (ISBN 2865382524) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Jean-Paul Demoule (dir.), La révolution néolithique dans le monde : Séminaire du Collège de France, Paris, CNRS éditions, , 488 p. (ISBN 978-2-271-06914-6), p. 65-85 Document utilisé pour la rédaction de l’article
Avec la participation de Li Liu : L'émergence de l'agriculture et de la domestication en Chine
  • Jean Guilaine (dir.), Premiers paysans dans le monde : naissances des agricultures : Séminaire du Collège de France, Paris, Errance, , 319 p. (ISBN 2-87772-187-6), p. 171-187 Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (en) Gu Fang and Li Hongjuan (trad. Tony Blishen), Chinese Jade : The Spiritual and Cultural Significance of Jade in China, New York, Better Link Press, , 160 p. (ISBN 978-1-60220-129-3) Document utilisé pour la rédaction de l’article
Avec la participation de Corinne Debaine-Francfort pour le chapitre La néolithisation de la Chine : Où, quand, comment ?
  • He Li, La Céramique chinoise, Paris, Éditions de l'amateur / L'aventurine, (1re éd. 1996), 352 p. (ISBN 2859172467), p. 17-25 et 105-107
  • (en) Li Feng, Early China : A Social and Cultural History, Cambridge et New York, Cambridge University Press, , 345 p. (ISBN 9780521895521)
  • (en) Li Liu, The Chinese Neolithic : Trajectories to Early States, Cambridge et New York, Cambridge University Press, , 475 p. (ISBN 978-0-521-64432-7) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (en) Li Liu and Xingcan Chen, The Archaeology of China : From the Late Paleolithic to the Early Bronze Age, Cambridge et New York, Cambridge University Press, , 310 p. (ISBN 978-0-52181184-2) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (en) Li Zhiyan, Virginia L. Bower, et He Li (dir.), Chinese Ceramics : From the Paleolithic Period to the Qing Dynasty, Cambridge et New York, Yale University and Foreign Langage Press, , 687 p. (ISBN 978-0-300-11278-8) Document utilisé pour la rédaction de l’article
Voir la critique de l'ouvrage par Ellen Huang, dans Project Muse en collaboration avec The Milton S. Eisenhower Library[187]
  • Marcel Otte, La Préhistoire de la Chine et de l'Extrême-Orient, éditions Errances, , 182 p. (ISBN 978-2877724128) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Jean-Marc Perino (dir.), Préhistoire : de Toumaï et Lucy à Ötzi et Homère, MSM, , 200 p. (ISBN 978-2205-06297-7) Document utilisé pour la rédaction de l’article
Ouvrage de synthèse couvrant une longue période et l'espace global, clair et pratique.
  • Jean-Luc Piel-Desruisseaux, Outils préhistoriques : du galet taillé au bistouri d'obsidienne, Dunod, (1re éd. 2004), 320 p. (ISBN 978-2-10-058826-8) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Nathan Schlanger et Anne-Christine Taylor (dir.), La préhistoire des autres : perspectives archéologiques et anthropologiques, Paris, La Découverte, coll. « Institut national de recherches archéologiques préventives », , 380 p. (ISBN 978-2-7071-7406-2) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (en) Kyle Steinke (dir.) et Dora C. Y. Ching, Art and Archaeology of the Erligang Civilization, Princeton University Press, coll. « Publications of the Department of Art & Archaeology », , 240 p. (ISBN 9780691159942), Document utilisé pour la rédaction de l’article
Avec les contributions de Robert Bagley et Zhang Changping[N 48].
  • (en) Anne P. Underhill (dir.), A companion to Chinese archaeology, Chichester et Malden, Wiley-Blackwell, , 640 p. (ISBN 978-1-4443-3529-3) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (en) Ludmila Koryakova et Andrej Vladimirovich Epimakhov, The Urals and Western Siberia in the Bronze and Iron ages, Royaume-Uni, États-Unis, Australie, Cambridge University Press, , 383 p. (ISBN 0-521-82928-3) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (en) Ann Kumar, Globalizing the Prehistory of Japan : Language, genes and civilization, Londres, Routledge, , X-208 p. (ISBN 0-203-88643-7) (Livre numérique)
  • Danielle Elisseeff, Art et archéologie : la Chine du néolithique à la fin des Cinq Dynasties (960 de notre ère), Paris, École du Louvre, Éditions de la Réunion des Musées Nationaux (Manuels de l'École du Louvre), , 381 p. (ISBN 978-2-7118-5269-7)
  • Roberto Ciarla et Araldo de Luca, L'Armée éternelle, Paris, National Geographic, , 285 p. (ISBN 2-845-82168-9)
  • (en) Kwang-chih Chang and Xu Pingfang (et al.), The Formation of Chinese Civilization : An Archaeological Perspective, Chine, Yale University et New World Press, , 363 p. (ISBN 0-300-09382-9)
Point de vue officiel des archéologues chinois avant 2005.

Notes et références

Notes

  1. Le terme, en ethno-archéologie, possède une définition précise. C'est ce qui permet de « distinguer chaque groupe humain occupant un certain espace géographique pendant une période donnée ». « Numéro spécial de Techniques et culture : Cultures matérielles », sur Techniques et culture, (consulté le ).
  2. Sur les anciens habitants aux second et premier millénaires AEC au Xinjiang voir : Corinne Debaine Francfort Keriya, mémoires d'un fleuve. Archéologie et civilisation des oasis du Taklamakan, 2001, in :Bibliographie: article « Xinjiang ». Voir aussi l'article Route de la soie et en particulier la bibliographie disponible dans l'ouvrage dirigé par Susan Whitfield, en 2009/2010. Dans cet ouvrage Les premières interactions à travers l'Eurasie évoque la question de l'apparition du bronze et les relations avec la culture d'Andronovo, p. 45.
  3. « Mythes d'origine, mythes d'identification: Jacques Lemoine, in revue « L'Homme » », sur Persée, (consulté le ). Extrait de : Du bon usage des dieux en Chine, Paris : École des Hautes Études en Sciences Sociales, 1987.
  4. Cette question fait l'objet d'un article signé Sophie A. de Beaune : Aux origines de la division du travail, publié dans Pour la Science, no 455, novembre 2014, pages 56-62. Cette division des tâches, non clairement sexuelle, « serait liée à l'apparition des outils et à leur développement ».
  5. Pierre Teilhard de Chardin devait rester en Chine 17 ans à partir de 1923. Références : « Premiers hommes de chine. Rétrospective au Musée de l'Homme », sur Institut de Paléontologie Humaine, (consulté le ) et, plus en détail : Premiers hommes de Chine : 1 million à 35 000 ans av. J.-C., Dossiers d'Archéologie, éditions Faton, no 292, avril 2004, p. 7 sqq. sur l'histoire de la coopération française et internationale avec les spécialistes chinois des recherches sur les premiers hommes en Chine. Et p. 22 sur la relation entre Teilhard de Chardin et ses prédécesseurs français en Chine, dont Émile Licent.
  6. Le docteur Pei Wenzhong a pu préparer en France sa thèse, en 1935-36, à l'Institut de Paléontologie humaine (réf : Premiers hommes de Chine : 1 million à 35 000 ans av. J.-C., Dossiers d'Archéologie, éditions Faton, no 292, avril 2004, p. 8) et il est devenu la figure éminente dans cette discipline en formant, par ailleurs, pratiquement tous les chercheurs chinois qui travaillent dans le domaine de la Paléontologie humaine et de la Préhistoire.
  7. Homme de Yuanmou (en), mais d'autres dates sont proposées, le plaçant entre 500 000 et 600 000 ans.
  8. (en) « Institute of Archaeology, Chinese Academy of Social Sciences », sur IACASS, non daté (consulté le ).
  9. Li Liu and Xingcan Chen 2012, p. 8. La contribution de Xia Nai (en) à l'expédition de l'Academia sinica (publiée initialement en 1946) dans le nord-ouest de la Chine démontra par la stratigraphie que la culture de Yangshao était antérieure à la culture de Qijia, ce qui apparaissait comme une victoire sur Andersson et sa théorie selon laquelle la culture de Yangshao avait une « origine » occidentale. Les recherches les plus récentes confirment cette chronologie mais précisent que la culture de Qijia a bien servi à l'introduction de la technologie du bronze en Chine depuis des régions situées plus à l'Ouest : culture d'Andronovo et autres. Cette « victoire » de Xia Nai sur Andersson a été présentée comme un tournant décisif dans la reconstruction de l'histoire nationale.
  10. La Question du Tibet est soulevée avec l'évocation très rapide de la culture de Karuo, sur un site daté 3300-2300 :Li Liu and Xingcan Chen 2012, p. 249. Aucun site relevant de la Préhistoire n'est signalé au Xinjiang par :Li Liu and Xingcan Chen 2012 et par Anne P. Underhill 2013.
  11. Des fouilles sont en cours avec la participation du CNRS, UMR 7194 qui concernent autant le Paléolithique : « Chine Paléolithique: Etudes stratigraphiques et paléoenvironnementales de la grotte de la coloquinte à Tangshan (Jiangsu) (Pléistocène moyen) », sur HNHP - Histoire Naturelle de l’Homme Préhistorique (UMR 7194), non daté, (consulté le ), que le Néolithique dans le sud de la Chine.
  12. Marcel Otte relève que cette date très ancienne en fait un outil « antérieur à toute trace d'activité humaine attestée nulle part ailleurs ». Otte 2010, p. 23.
  13. Sur cette question le bilan effectué par Kate Wong est éclairant : (en) « The Most Fascinating Human Evolution Discoveries of 2013 », sur Scientific American, (consulté le ). La publication française de Pour la Science, novembre 2014, p. 25-27 reprend cette vision mais centrée sur les hominines de l'Afrique australe.
  14. Otte 2010, p. 24: tableau Les plus anciens vestiges. Les fossiles humains repérés dans ce tableau par les sites de leur découverte ne semblent pas les seuls découverts sur ces sites, en effet les datations proposées par Otte (il date l'un des crânes du Paléolithique inférieur et moyen (240 000-15 000 ans avant le présent) ne correspondent pas totalement à la publication très détaillée de quelques fossiles précis dans : J.J. Bahain, en collaboration avec S. Abdessadok, Le site de l'Homme de Yunxian in Premiers hommes de Chine, 2004, p. 37. C'est pourquoi la datation partagée par les deux publications est celle qui est mentionnée ici.
  15. Hyène robuste ou Adcrocuta eximia (en).
  16. Plus précisément il est, selon Premiers hommes de Chine, 2004, « proche de l’Homo erectus au sens large » .
  17. Le premier fossile de l'homme de Lantian a été découvert en 1936, dans le xian de Lantian, à 50 km au sud-est de Xi'an.
  18. Ici il s'agit de frapper la pierre sur une autre surface dure, une autre pierre par exemple, afin de produire de nombreuses petites fractures qui permettent d'enlever des grains de matière. Et ainsi d'approcher progressivement de la forme sphérique prévue dès le départ, avec le choix de la pierre et l'intention de la transformer en boule. : Premiers hommes de Chine, 2004, p. 73. Le procédé est décrit à propos de bolas, découvertes sur un site d'Homo erectus dans les gisements de Dingcun, au Shanxi, et reproduites p. 74 de ce dossier. Ces bolas auraient pu servir pour des frondes à une boule ou lancées groupées dans un filet, dans les pattes du gibier : réf. Yves Coppens Le présent du passé au carré : La fabrication de la Préhistoire, Odile Jacob 2010, ISBN 978-2-7381-2476-0, p. 79.
  19. Selon le découvreur : QIAN Fang, ZHOU Guoxing : « Stratigraphy and Paleontology of the Yuanmou Basin, Yunnan Province, China », sur Northern Arizona University, 1991, (1993 traduction) (consulté le ).
  20. L'Homme de Dali est peut-être proche par le génome de l'Hominidé de Denisova, mais des restes plus abondants ou plus complets sont nécessaires pour poursuivre dans ce sens : Ewen Callaway in (en) « Fossil genome reveals ancestral link : A distant cousin raises questions about human origins », sur Nature News: UMT / labo du London’s Natural History Museum, (consulté le ).
  21. Correspond approximativement à l'Eémien, environ 131 000-114 000 ans.
  22. Mortiers anciens : sur ce type d'objet : Pour une archéologie du geste : broyer, moudre, piler : des premiers chasseurs aux premiers agriculteurs , Sophie Archambault de Beaune 2000.
  23. « Développer de nouvelles variétés d'orge et de blé », sur INRA, (consulté le ).
  24. Mais il s'agit de travaux répartis entre femmes et hommes probablement en fonction du type d'activité. Sur ces distinctions de genre: Alain Testart, L'amazone et la cuisinière. Anthropologie de la division sexuelle du travail, Éditions Gallimard, Bibliothèque des sciences-humaines, 2014. ISBN 978-2-07-014341-2 . Avec les réserves nécessaires pour toute transposition entre ce qui est observé à l'époque moderne et ce que l'on peut construire de façon hypothétique à partir de l'archéologie.
  25. La rivière Huang est affluent du fleuve Huai, au Henan, qui se jette à Huangchuang.
  26. Brian Hayden (Université Simon Fraser) [dans Chasseurs-cueilleurs, ouvrage collectif, sous la direction de Sophie Archambault de Beaune, CNRS éditions, 2007 : article Une société hiérarchique ou égalitaire, p. 197-206] : Indique que la présence de fosses de stockage (qui pourraient être des indices de propriété) et le fait que certains individus sont distingués, par leur inhumation d'une part, par leurs ornements d'autre part, [que l'on peut constater en Chine, au moins à cette époque si ce n'est plus tôt] pourraient être des indices de certaines formes de « complexité », ou de différences sociales ou culturelles à l'œuvre dans ces cultures de chasseurs-cueilleurs depuis le Paléolithique supérieur.
  27. Sur cette question : Note 31.
  28. Gu Fang and Li Hongjuan 2013, p. 38: Une « dague » de jade (ou sa reproduction (?) comme ornement, puisqu'ici elle est percée d'un trou circulaire à l'une des extrémités, et quasiment dans l'axe) en partie brisée, ne mesurant que 3,6 cm. y est reproduite. Ce qui en fait l'un des plus anciens objets de jade en Chine. Elle est conservée à la Chinese Academy of Social Sciences Institute of Archaeological Research (cass.cn) .
  29. Les régions indiquées, comme Chine du Sud-ouest sont reprises de : Li Liu and Xingcan Chen 2012, p. 25 et comprennent les villes importantes de Chengdu et Kunming.
  30. Corinne Debaine-Francfort 1995, p. 29 pointe, en 1995, les « Problèmes de terminologie descriptive et de quantification » dans les descriptifs employés par les archéologues chinois pour identifier des terres cuites anciennes. En particulier le fait que « les termes employés pour définir les types fonctionnels de récipients [...] recouvrent parfois des formes très différentes ». Le terme guan peut ainsi s'appliquer à une grande jarre, un petit bocal ou même une tasse. Cette pratique est encore employée sans qu'une réflexion l'ait mise en question en 2013. Comme on peut le constater, systématiquement, dans : Chinese Ceramics. 2010 et dans : Anne P. Underhill 2013.
  31. Pour une archéologie du geste : broyer, moudre, piler : des premiers chasseurs aux premiers agriculteurs , Sophie Archambault de Beaune, CNRS éditions, 2000 (231 p.-VIII p. de pl.), ISBN 2-271-05810-4. En particulier pages 92 et suivantes. Un objet similaire est décrit dans la notice 19 de : Jeannette Werning et Corinne Debaine-Francfort 1991, p. 90-93. Ce type de meule pouvait servir pour des grains cultivés ou non.
  32. Un riz sauvage apparemment : une étude de 2006 (Crawford et al. Dans la revue en chinois : Dongfang Kaogu (Di 3 Ji), p. 247-51) a été lue différemment : selon Li Liu and Xingcan Chen 2012, p. 140, on n'y a décelé aucune différence avec du riz domestique.
  33. Nanning est préfecture de la région autonome Zhuang du Guangxi.
  34. Voici une manière d'accéder rapidement au vocabulaire descriptif de la céramique préhistorique, en passant par l'exemple des « Nomenclature et description des formes pour l'étude des céramiques de la fin du néolithique en Provence », sur Préhistoires méditerranéennes, 10-11/2002 (consulté le ) [céramiques néolithiques méditerranéennes en Provence].
  35. Ce terme, emprunté au vocabulaire des ethnologues, permet de signifier implicitement l'apparition de sociétés inégalitaires. Ref: Jean-Paul Demoule (dir.) La révolution néolithique en France, 2007. page 22. Les processus à l'œuvre ont été étudiés dans le cadre de la théorie de l'identité sociale en particulier en ce qui concerne les processus de comparaison dans la constitution de l'identité qui amènent à des compétitions entre individus, puis entre groupes. Mais l'expression « société de chefferies », employée par les néo-évolutionnistes américains (dont Lewis Henry Morgan et Leslie White, est critiquée par Alain Testart. Cet anthropologue défend l'idée que des sociétés hiérarchisées ont pu exister bien auparavant, chez des chasseurs-cueilleurs comme ce fut le cas chez les Amérindiens de la côte Nord-Ouest, à l'époque moderne. : Avant l'histoire, Gallimard 2012, ISBN 978-2-07-013184-6. Pages 201-202. Et critique générale des concepts néo-évolutionnistes p. 54 sqq.
  36. C'est l'extrémité qui peut faire de cet objet un « hybride d'oiseau ». Ceci évoque la tradition du phénix dans la culture chinoise ultérieure.
  37. Les petites habitations des populations des chasseurs-cueilleurs en voie de néolithisation partielle doivent nous rappeler que l'essentiel de la vie quotidienne se passait à l'« extérieur ». Mais des habitations d'une surface plusieurs fois supérieures à celles de Beixin étaient d'usage dans la précédente culture de Houli : WANG Fen in : Anne P. Underhill 2013, p. 404.
  38. C'est en 2012 (Li Liu and Xingcan Chen 2012, p. 178), avec 16 sites répartis sur 50 km2, le plus vaste ensemble de bâtiments dédiés aux rituels datant de la Préhistoire en Chine. Ce site est aussi isolé, aucun ensemble habité n'ayant été découvert dans une zone de 100 km2 .
  39. Ce pichet considéré comme de type he est interprété comme un prototype de récipient métallique : Corinne Debaine-Francfort 1995, p. 321.
  40. L'introduction du riz et de différenciations sociales au Japon a été analysée par Ann Kumar 2009 qui propose d'y voir le résultat de l'immigration des élites de Java et d'Indonésie en général, mouvement relié à l'expansion des Austronésiens (Voir aussi : Austronesian and theoretical linguistics, Amsterdam ; Philadelphia : John Benjamins Pub. Co., c2010). Cette expansion des Austronésiens est un point de liaison ancienne entre les territoires qui sont devenus Chine, Java, Indonésie et Japon.
  41. Li Liu and Xingcan Chen 2012, p. 345 : la mobilité liée au pastoralisme trouve sa motivation dans l'aridité croissante de cette période autour de 2200 AEC, qui génère une réduction des forêts au profit des steppes, et les sites habités se retrouvent dans des zones de steppes. Le pastoralisme en découle comme adaptation à un nouveau contexte. L'usage du cheval, du char et des accessoires métalliques en résulte, avec la découverte de nouvelles ressources de métaux dans l'Est de l'Oural. Cette période d'expansion et d'exploration correspond à 2000-1800, les nouvelles mines de l'Est de l'Oural étant au Kazakhstan, le déplacement s'est effectué vers l'Est et des contacts ont eu lieu avec les habitants des oasis d'Asie Centrale.
  42. Lukas Nickel, Les cultures du bronze et de l'or in La Route de la soie : Un voyage à travers la vie et la mort, Fonds Mercator 2009, sous la direction de Susan Whitfield, p. 43-49. Plus précisément sur ce point : la culture qui introduit la métallurgie du bronze dans cette région est dénommée « phénomène Seima-Turbino » (v. 2100-2000 AEC) et si l'on se réfère à Elena Kuz’mina, 2004 (in: Metallurgy in Eastern Eurasia from the Urals to Yellow River), citée dans : Ludmila Koryakova and Andrei Epimakhov, The Urals and Western Siberia in the Bronze and Iron Ages, (2007, édition collée en 2014) p. 15 et p. 108 : l'introduction de cette métallurgie par le phénomène Seima-Turbino (le déplacement de populations conduites par une élite de guerriers pourvus d'armes de bronze, dans un vaste bassin eurasiatique, sur un axe Nord-ouest/Sud-est) est originaire de l'Est du Kazakhstan. Les problèmes posés selon ces auteurs par les cultures d'Andronovo, restent actuellement sans réponse consensuelle. Cependant l'origine de la métallurgie eurasienne est localisée dans la région circopontique (3300-1900 [« Circopontique »: littéralement « autour de la mer Noire », en fait il s'agit de populations des zones nord seulement] : Ludmila Koryakova and Andrei Epimakhov, 2014, p. 26. Le Phénomène Seima-Turbino a été suivi par la famille de cultures d'Andronovo (1900-1600) (selon The Urals and Western Siberia, 2014, p. 15 et 123 sqq.) dans des mouvements plus tournés vers l'Est, jusqu'au Xinjiang.
  43. Li Liu and Xingcan Chen 2012, p. 8 parlent d'une « victoire » de Xia Nai sur la théorie d'Anderssson, lorsque cet archéologue publia en 1946 le résultat de ses recherches en Chine de l'Ouest durant la guerre Sino-japonaise, victoire qui est vite devenue une légende. Et ainsi cette légende a inspirée les archéologues chinois pendant des décennies. Corinne Debaine-Francfort 1995, p. 12 souligne à quel point l'intérêt des archéologues chinois s'est focalisé, jusqu'en 1995, sur la « Chine métropolitaine » et comme les vestiges archéologiques des recherches du début du siècle sont dispersées et lacunaires.
  44. cultures de Karasuk)
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  46. Une étude publiée initialement en 2007 (The Urals and Western Siberia, 2014) a fait le point sur le rôle de diffusion de la technologie du bronze par certaines populations, comme l'ensemble de Seima-Turbino et de la culture d'Andronovo (vaste zone couvrant en partie l'Oural) ainsi que, dans la plaine de l'Ouest de la Sibérie, la culture de Karasuk) : (en) « The Cambridge History of Ancient China: From the Origins of Civilization to 221BC : Synopsis of Zhou (Chou) story », sur TurkicWorld, (consulté le ) : Figure 13 : ensemble d'objets de bronze de la culture de Karasuk comparés aux objets de bronze du Northern Zone Complex (ensemble de la zone nord : Tianshanbeilu, Culture de Siba, culture de Qijia, Culture de Zhukaigou et Culture du Xiajiadian inférieur). Objets de bronze de Zhukaigou comparables in : Li Liu and Xingcan Chen 2012, p. 315.
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