Jean-Marie Périer

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Jean-Marie Périer
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Biographie
Naissance
Nom de naissance
Jean-Marie PilluVoir et modifier les données sur Wikidata
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Père
Mère
Fratrie
Enfant
Parentèle
Bérangère de Lagatinerie (nièce)
Réjane (arrière-grand-mère)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Jean-Marie Périer, né le à Neuilly-sur-Seine, est un photographe français.

Il est connu depuis sa collaboration avec le magazine Salut les copains notamment grâce à sa « Photo du siècle » prise le 12 avril 1966 qui réunit 46 grandes vedettes françaises de l'époque.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]

Jean-Marie Périer naît en 1940 à Neuilly-sur-Seine sous le nom d'état civil de « Jean-Marie Pillu », de l'acteur François Périer (né Pillu, 1919-2002) et de l'actrice Jacqueline Porel. En fait, même si François Périer l'a reconnu officiellement à sa naissance, le père biologique de l'enfant est le musicien et chanteur Henri Salvador (1917-2008).

Sa mère est la petite-fille de Réjane, célèbre comédienne de la fin du XIXe et du début du XXe siècle.

Jean-Marie Périer est ainsi le frère (mais le demi-frère biologique) du cinéaste Jean-Pierre Périer[1] (1943-1966) et de la journaliste Anne-Marie Périer (née en 1945) ; il est par ailleurs le demi-frère de l'acteur Marc Porel (1949-1983).

Jean-Marie Périer est conçu lors de la liaison entre Jacqueline Porel et Henri Salvador. Ce dernier est incarcéré en 1939 à la suite d'une désertion et Jacqueline Porel se lie avec François Périer dont elle devient la compagne, ignorant qu'elle est enceinte de son précédent amant. À la naissance de Jean-Marie Périer, le couple découvre qu'il s'agit du fils de Salvador ; François Périer reconnaît cependant l'enfant et l'élève comme son fils. François Périer et Jacqueline Porel se marient en 1941. En 1947, Henri Salvador découvre l'existence de son fils naturel et prend contact avec François Périer, qui lui demande alors de ne pas s'approcher de l'enfant[2].

Ce n'est qu'à l'âge de 16 ans que Jean-Marie Périer découvre l'histoire de sa filiation. Il raconte à ce sujet : « Quand j'en ai parlé à mon père [François Périer], il avait oublié. Et s'est effondré en larmes. » Ce n'est que bien plus tard, en 1983, que Jean-Marie Périer rencontre son père biologique avec qui il noue des relations amicales[3],[4],[5].

Photographe[modifier | modifier le code]

En 1956, Jean-Marie Périer est engagé comme assistant du photographe Daniel Filipacchi pour les magazines Marie Claire, Paris Match, Télé 7 jours et Jazz Magazine.

Passionné de jazz, Filipacchi anime avec son ami Frank Ténot l’émission Pour ceux qui aiment le jazz sur Europe n°1. Tous deux dirigent la revue Jazz magazine. En , ils lancent Salut les copains, une autre émission radiophonique, destinée cette fois aux adolescents.

« Depuis ma plus tendre enfance la musique était ma seule passion. […] Moi qui avais arrêté le piano pour ressembler à mon père, je me retrouvais avec « l’oncle Dan » qui n’était que musique[6]. »

Ainsi, Miles Davis, Ella Fitzgerald, Dizzy Gillespie seront les premiers artistes qui poseront devant l’objectif de Jean-Marie Périer.

Après vingt-huit mois de service militaire en Algérie, Daniel Filipacchi l’engage en 1962 dans l’équipe du nouveau mensuel Salut les copains — créé à la suite du succès de l'émission éponyme (en paraîtra aussi l’équivalent féminin, Mademoiselle Âge tendre).

Son style, dénué de réalisme, laisse libre cours à son imagination en mettant en scène les jeunes chanteurs populaires des années « yéyé », dont Françoise Hardy avec qui il a eu une relation.

Le 12 avril 1966, il réalise la « photo du siècle » regroupant quarante-six vedettes de l'époque.

Trente ans plus tard, ses clichés, devenus emblématiques des années 1960, font l'objet de plusieurs expositions en France et à l’étranger. Exposés pour la 1re fois à la Mairie de Paris en 2001, ils attirent 150 000 visiteurs.

Lors de ventes aux enchères, certains tirages atteignent des sommes appréciables[7].

« Pendant trente ans elles ont été méprisées par l'intelligentsia de la photographie. C'était trop populaire. Ce sont les mêmes aujourd'hui qui me disent que c'est de l'art. Moi je pense que ça n'est pas de l'art, c'est du spectacle. Je refuse de prendre la posture artistique[8]. »

Cinéaste[modifier | modifier le code]

En 1974, Jean-Marie Périer arrête la photographie pour se tourner vers le cinéma. Il réalise notamment deux œuvres de fiction : Antoine et Sébastien en 1974 avec François Périer et Jacques Dutronc, qui fait là ses premiers pas de comédien, et Sale Rêveur en 1978, de nouveau avec Dutronc et Léa Massari.

Il réalise également Téléphone public, un documentaire de référence sur le groupe de rock français Téléphone suivi pendant leurs tournées de 1979.

Attiré par les États-Unis, Jean-Marie Périer part y travailler en avec dans ses bagages quelques réalisations de films publicitaires comme sésame — Il avait fait ses premières armes en 1968 pour la boisson Canada Dry. En Amérique, il en réalisera plusieurs centaines d’autres[9]. Six ans après, se partageant entre New York et Paris, il réalise trois clips contre la drogue : « La Drogue, c’est de la merde », en 1986 puis en avec l'aide de Michel Platini, enfin en 1990, avec l’acteur portoricain Benicio del Toro.

Retour à la photographie[modifier | modifier le code]

Sa sœur Anne-Marie, rédactrice en chef de l’hebdomadaire féminin Elle, lui propose de revenir à la photographie. Les chanteurs sont remplacés par les couturiers et les mannequins. Il travaille également pour Paris Match et Le Figaro Magazine.

Sont notamment passés devant son objectif : les Beatles, les Rolling Stones, Bob Dylan, Marianne Faithfull, Jacques Dutronc, Françoise Hardy, Johnny Hallyday, Sylvie Vartan, Eddy Mitchell, Dick Rivers, Sheila, Dani, Étienne Daho, Benjamin Siksou, Michel Berger, France Gall, Claude François, Mylène Farmer, Michel Sardou, Ophélie Winter, Bertrand Delanoë, Íngrid Betancourt, Carla Bruni, Yves Saint Laurent, Jean-Paul Gaultier, Valérie Lemercier, Thierry Mugler, Claudia Schiffer, Karl Lagerfeld, Hélène Grimaud

À l’aube des années 2000, il se décide à publier des ouvrages regroupant ses photographies (Mes années 1960, Flash) ou relatant sa vie (Enfant gâté, Le Temps d'apprendre à vivre…). Dans Enfant gâté, paru en 2001, il révèle notamment la vérité sur sa filiation. Après la parution du livre, Henri Salvador rompt toute relation avec Jean-Marie Périer. Ce dernier commente en 2008 : « Il m'ignore et dit de moi des choses désagréables dans les médias. C'est une histoire triste. Tant pis pour lui, il passe à côté de mes enfants »[3],[4].

En 2008, le documentaire Flashback sur Jean-Marie Périer, retrace toute sa carrière et dévoile des documents rares et inédits de sa vie privée et de sa vie professionnelle.

Il vit à Villeneuve (en Aveyron), où se trouve la Maison de la photographie, qui abrite près de deux cents de ses clichés ainsi qu'une collection d’anciens appareils photos.

Vie privée[modifier | modifier le code]

Jean-Marie Périer est le père de trois enfants : Arthur Pillu-Périer (animateur radiophonique, acteur[10]), Paul Périer (acteur) et Lola Pillu-Périer.

Réalisations[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]

Télévision[modifier | modifier le code]

Expositions

Reportages musicaux[modifier | modifier le code]

Documentaire sur Jean-Marie Périer[modifier | modifier le code]

Publications[modifier | modifier le code]

Autobiographies[modifier | modifier le code]

Biographie[modifier | modifier le code]

Document[modifier | modifier le code]

  • Casse-toi, Oh ! Éditions, , 176 p.
  • Loin de Paris, Éditions Kero, 2013, 428 p.
  • Réjane ou la Belle Époque, Loin de Paris, 2020.

Nouvelle[modifier | modifier le code]

Photographies[modifier | modifier le code]

Décoration[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jean-Pierre Périer fut assistant metteur-en-scène de Costa-Gavras (Compartiment tueurs) et d'Anatole Litvak (La Nuit des généraux).
  2. De père en père., Libération, 15 novembre 2001.
  3. a et b Daniel Rondeau, « Jean-Marie Périer, fils de... », sur L'Express, (consulté le )
  4. a et b Dé. L, « Perier, enfant caché », sur DHnet, (consulté le )
  5. Rachel Henry, « Jean-Marie Périer et sa rencontre avec Henri Salvador, son vrai père : "Imaginez le choc !" », sur purepeople.com, (consulté le )
  6. Le Temps d'apprendre à vivre..., XO Éditions, 2004.
  7. La 1re vente fut organisée par Camard & Associés à l’Hôtel Drouot, le 22 mai 2006 : 21 372  pour une photo des Beatles (1964) - 20 761  pour un portrait de Mick Jagger (1966) – 13 000  pour un portrait de Françoise Hardy (1967).
  8. Propos recueillis par Judith Benhamou-Huet, Les Échos, no 19648 du 14 avril 2006.
  9. Platine Magazine no 56, décembre 1998.
  10. Arthur Pillu-Perier anime auprès de Bruno Guillon et Camille Combal la tranche 17h-20h sur Virgin Radio depuis le 1er septembre 2008.
  11. Le premier rôle de Dutronc au cinéma.
  12. Les Enfants de la justice, Gallimard, 1959.
  13. Ce film décrit la journée d’un juge pour enfants délinquants.
  14. Jean-Marie Périer, « Love & Happiness », sur Dailymotion (consulté le )
  15. DVD Dutronc au Casino, Columbia/Sony Music (SMV 2013092), 2001.
  16. Où l'écrivain Frédéric Beigbeder part sur les traces de son auteur favori, Jerome David Salinger. DVD MK2 Docs (384442 172474), mars 2008.
  17. Comment rater complètement sa vie en onze leçons, éd. Payot, 2001.
  18. Du lundi au vendredi à 20:45, Dream Way Productions, Paris Première/France 3/Corse Via Stella.
  19. Du lundi au vendredi vers 17:25 et 22:25, Dream Way Productions. En un peu plus d’une minute, Jean-Marie Périer conte l'anecdote liée à la réalisation d’un cliché d'une « idole » des années 1960.
  20. « Françoise Hardy vue par le photographe Jean-Marie Périer », France Dimanche,‎ (lire en ligne)
  21. « Jazz & Photo », Le Nouvel Observateur, no 2549,‎
  22. « To Do List Focus / Expo : "Les Beatles à Paris" », Radio Marais,‎ (lire en ligne)
  23. Où Jean-Marie Périer suit le groupe Téléphone en tournée pendant l’année 1979. DVD Studio CANAL (Réédition 2005).
  24. « newwayevolution.com/newwayevol… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  25. Surnom de Daniel Filipacchi.
  26. Élaboration du spectacle du Cirque du Soleil depuis les répétitions jusqu'à la première à Las Vegas, le .
  27. Charlotte Gonthier, « RSF: Jean-Marie Périer pour la liberté de la presse », sur 20 Minutes,
  28. Arrêté du 13 septembre 2016 portant nomination dans l'ordre des Arts et des Lettres.

Liens externes[modifier | modifier le code]