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Georges de Lydda

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Saint Georges de Lydda
Image illustrative de l’article Georges de Lydda
Saint Georges et le dragon
Anton Dominik Fernkorn, Zagreb, Croatie
Naissance Vers 275/280
Cappadoce (Turquie)
Décès 23 avril 303 
Vénéré par Chrétienté
Fête 23 avril, 3 novembre et 23 novembre
Attributs Chevalier en armure avec croix de saint Georges, lance ou l'épée « Ascalon » et dragon à ses pieds.
Saint patron Angleterre, Russie, Géorgie, Éthiopie, Catalogne, Aragon, Bourgogne, Portugal, Lituanie, Serbie, Monténégro, Londres, Moscou, Barcelone, Gênes, Ferrare, Reggio de Calabre, Fribourg-en-Brisgau, Beyrouth

Georges de Lydda (vers 275/280 à Lydda (aujourd'hui Lod en Israël) - 23 avril 303), saint Georges pour les chrétiens, est un martyr du IVe siècle, saint patron de la chevalerie de toute la chrétienté (ordre du Temple, ordre Teutonique, ordre de la Jarretière, ordre de Saint-Michel et Saint-Georges…), il est principalement représenté en chevalier qui terrasse un dragon : allégorie de la victoire de la foi chrétienne sur le démon (du bien sur le mal).

Son nom vient du grec Geôrgios, dérivé de geôrgos, « agriculteur ». Il est honoré le 23 avril, le 3 novembre (translation des reliques et dédicace de l'église de Lydda (Israël), au IVe siècle) et le 23 novembre en Géorgie.

La Légende dorée

Au XIIIe siècle, la légende de Georges de Lydda est adaptée par l’archevêque dominicain Jacques de Voragine dans La Légende dorée [1] qui raconte ceci :

Georges de Lydda naît en Cappadoce, dans une famille chrétienne. Militaire, il devient officier dans l'armée romaine ; il est élevé par l'empereur Dioclétien aux premiers grades de l'armée.

Un jour il traverse la ville de Silène dans la province romaine de Libye, sur son cheval blanc[2]. La cité est terrorisée par un redoutable dragon qui dévore tous les animaux de la contrée et exige des habitants un tribut quotidien de deux jeunes gens tirés au sort. Georges arrive le jour où le sort tombe sur la fille du roi, au moment où celle-ci va être victime du monstre. Georges engage avec le dragon un combat acharné ; avec l'aide du Christ[3], et après un signe de croix, il le transperce de sa lance. La princesse est délivrée et le dragon la suit comme un chien fidèle jusqu'à la cité. Les habitants de la ville ayant accepté de se convertir au christianisme et de recevoir le baptême, Georges tue le dragon d'un coup de cimeterre car il les effrayait toujours[4], puis le cadavre de la bête est traîné hors des murs de la ville tiré par quatre bœufs[5].

Après la publication des édits contre les chrétiens de Dioclétien, Georges est emprisonné. Sa foi ne pouvant être ébranlée, il y subit un martyre effroyable : livré à de nombreux supplices, il survit miraculeusement et finit par être décapité le 23 avril 303.

Folklore

Georges de Lydda a inspiré différentes représentations folkloriques de par le monde, dont une se déroule au cours de la ducasse de Mons[6], en Belgique. Le combat (dit Lumeçon) de saint Georges et du dragon a lieu chaque année sur la Grand'place de Mons, le dimanche de la Trinité. Il est précédé par une procession dont l'origine remonte au XIVe siècle. La ducasse de Mons est reconnue comme chef-d'œuvre du patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'UNESCO (Géants et dragons processionnels de Belgique et de France).

Saint patron protecteur

Fichier:070 Tbilissi Place de la liberté La statue de saint Georges.JPG
Statue de saint Georges
Place de la Liberté, Tbilissi, Géorgie
Saint Georges sur la croix de Georges

Saint Georges est vénéré :

  • en Géorgie, dont il est le saint patron ;
  • en Éthiopie, dont il est également le saint patron ("patron céleste de l’Éthiopie") ;
  • en Bourgogne, dont il est le saint protecteur ;
  • en Angleterre, où il remplaça Édouard le Confesseur en tant que saint national lors de la fondation de l’ordre de la Jarretière par Édouard III en 1348. Le drapeau anglais porte d'ailleurs la croix de saint Georges ; et un autre ordre britannique port son nom avec saint Michel (voir ordre de Saint-Michel et Saint-Georges) ;
  • en Israël, où son tombeau est vénéré à Lydda (Lod) ;
  • chez les scouts dont il est le saint patron ;
  • chez les Grecs, qui lui ont conféré la qualité de Grand-Martyr (mégalomartyr) ;
  • en Arménie, où un monastère dans la ville de Moughni est supposé avoir quelques reliques du saint ;
  • à Beyrouth, dont il est le patron, avec un monastère remontant au IVe siècle (il est nommé Jergis par les chrétiens et Khodr par les musulmans) ;
  • en Russie, qui l'a adopté comme principal emblème de ses armoiries et où le premier des ordres militaires porte son nom (voir ordre de Saint-Georges) ; au cours de la Seconde Guerre mondiale, une division de l’Armée rouge, constituée sous le patronage de l’Église orthodoxe, porta le nom de Saint-Georges ;
  • en Bulgarie où il est le saint patron de l’armée bulgare ;
  • à Moscou, Gênes, Venise et Barcelone, dont il est un des saints patrons ;
  • en Espagne, il est aussi le saint patron de l’Aragon et la Catalogne, dont il est le saint patron et où la principale décoration, la creu de Sant Jordi ou croix de saint Georges porte son nom, bien qu'il soit aussi vénéré comme saint patron par quelques villes espagnoles importantes dans d’autres régions autonomes du pays, telles que Alcoy ou Cáceres.
  • en Serbie, Balkans, par les communautés Slaves du Sud comme les Serbes de Croatie, de Bosnie, du Monténégro et les Macédoniens (Djurdjevdan), Serbe (Sveti Georgije ou Djurdjic) fêté le 16 novembre en référence à saint Georges de Lyidie et chez les Rroms (Hıdırellez), il est fêté le 6 mai et marque le début du printemps.
  • en Allemagne où il est le saint patron de la cité de Fribourg-en-Brisgau ;
  • en Suisse où il est le saint patron de la commune de Chermignon ;
  • au Brésil et plus particulièrement à Rio de Janeiro où il est très apprécié et où la journée du 23 avril lui est dédiée.
  • dans toute la chrétienté, en tant que patron des chevaliers ;
  • par les frères de l’ordre du Temple dont il était le saint patron et protecteur ;
  • par les membres de l’ordre Teutonique, dont il est le saint patron ;
  • ainsi qu’au Portugal où il est préféré à saint Jacques ;
  • en Lituanie, où il est vénéré comme « deuxième patron » après saint Casimir ;
  • en Belgique, saint patron des gendarmes à cheval et de la Cavalerie;
  • dans l’arme blindée et cavalerie française, qui a pour devise : "citation|Et par saint Georges...!"
  • Il est représenté sur la bannière des Dauphins de Viennois, dont le cri de guerre était "Saint Georges et Dalphiné", et aussi sur la Croix de Georges, la médaille la plus haute pour la bravoure des civils dans le Royaume-Uni.

Symbolique

Saint Georges est traditionnellement représenté à cheval, souvent blanc (signe de pureté), ayant un dragon (créature composite mi-crocodile, mi-lion) à ses pieds. En armure, portant une lance souvent brisée à la main, ainsi qu’un écu et une bannière d’argent à la croix de gueules (c’est-à-dire blanche à croix rouge), couleurs qui furent celles des croisés (faisant également de saint Georges, leur saint protecteur) et devinrent celles du drapeau national de l’Angleterre au XIVe siècle. Il est l’allégorie de la victoire de la Foi sur un Démon (à différencier de Satan) désigné dans l’Apocalypse sous le nom de dragon.

Dans les romans médiévaux, la lance (ou dans certaines versions, une épée longue) avec laquelle saint Georges tua le dragon fut appelée « Ascalon », du nom de la ville d'Ashkelon en Terre sainte. Un forgeron de cette ville la lui aurait façonnée dans un acier spécial.

Le combat de saint Georges et du dragon peut être vu comme une version chrétienne du mythe de Persée délivrant la princesse Andromède attachée à un rocher et tuant le monstre marin auquel elle était offerte en sacrifice pour qu'il cesse de ravager le pays[7]. Néanmoins, le combat livré par Persée n'a pas la dimension spirituelle de celui de saint Georges, figurant l'idéal du vrai chevalier chrétien : un héros pur et intrépide défaisant le Mal.

Pour les minorités descendantes des auxiliaires germains présentes dans les Balkans depuis l'expansion de l'Empire romain, sans doute à l'origine du mythe originel avant que ce dernier ne soit comme bien d'autres, déformé par la nouvelle foi pour en faire son héros à partir du règne de Constantin Ier, le triomphe de Saint Georges sur le Dragon puis son martyre sont la représentation métaphorique tardive du mythe de Siegfried : ce personnage, alias Caius Julius Arminius de Xanten, fils de Segimerus, chef de la tribu burgonde des Cherusques, en l'an 9 de l'ère commune, terrassa Fáfnir, allégorie germanique de l'étendard en forme de dragon des trois légions du général romain Publius Quinctilius Varus qu'il était censé protéger, dans la sombre forêt de Teutobourg, avant d'être lui-même trahi à son tour par sa propre famille et dont les trophées, tels les anneaux sigillaires des hauts dignitaires romains, sont à l'origine du mythe de l'Or du Rhin.[pas clair]

Iconographie

L'imagerie suit la tradition d'Orient. Le combat de Georges contre le dragon est un sujet très souvent représenté, surtout à partir du XIIIe siècle. Georges terrasse le monstre, tandis que la princesse prie, au second plan. La scène se passe à l'abri des murs d'une ville, parfois au bord de la mer.

Le martyre de saint Georges a également donné lieu à une iconographie importante. La scène la plus fréquemment représentée est le supplice de la roue hérissée de lames de fer[8].

On le distingue de l'archange saint Michel, terrassant le dragon qui incarne le diable, car l'archange est ailé et n'est jamais à cheval.

Saint Georges est un saint sauroctone (liste des saints sauroctones).

En plus

Notes et références

  1. p. 312-315 de l'édition Bibliothèque de la Pléiade, 2004.
  2. La Légende dorée, éd. La Pléiade, p. 313.
  3. La Légende dorée, éd. La Pléiade, p. 314.
  4. La Légende dorée, éd. La Pléiade, p. 315.
  5. D'après La Légende dorée de Jacques de Voragine, Georges dans la version traduite par Jean-Baptiste Marie Roze et numérisée sur le site de l'abbaye Saint-Benoît de Port-Valais. Page consultée le 4 avril 2011.
  6. reconnue le 25 novembre 2005 au Patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'UNESCO
  7. Louis Vax, « Le dragon, bête nocturne dans la littérature orale », Le Portique, 9 | 2002. Consulté le 4 avril 2011.
  8. Gaston Duchet-Suchaux, Michel Pastoureau, La Bible et les saints, Guide iconographique, Flammarion, Paris, 1990, p. 156-157.

Bibliographie

  • L'identité de saint Georges, documentaire français de Bruno Aguila, KTO TV, Paris 2006.

Voir aussi

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Liens externes