2e division blindée (France)
2e division blindée | |
Insigne de la 2e DB | |
Création | 24 août 1943 |
---|---|
Dissolution | 1999 |
Pays | France |
Branche | Arme blindée cavalerie |
Type | Division blindée |
Rôle | Cavalerie |
Effectif | environ 16 000 |
Garnison | Illkirch |
Ancienne dénomination | 2e Division française libre |
Surnom | Division Leclerc |
Inscriptions sur l’emblème |
Division Leclerc 2e DB |
Équipement | Blindés d'origine américaine |
Guerres | Seconde Guerre mondiale |
Batailles | bataille de Normandie Libération de Paris campagne d'Allemagne |
Commandant historique | général Leclerc |
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La 2e division blindée (2e DB) est une unité militaire française de l'arme blindée et cavalerie créée pendant la Seconde Guerre mondiale par le général Philippe Leclerc. Elle est parfois appelée Division Leclerc ou même Armée Leclerc.
L'héritière actuelle de ses traditions est la 2e brigade blindée (2e BB).
Création et différentes dénominations
- 1941 : colonne Leclerc,
- février 1943 : la colonne Leclerc devient la "Force L" (comme Leclerc) dans le cadre de la 8e armée britannique
- mars 1943 : la "Force L" intègre la "Colonne volante", commandée par le commandant Jean Rémy.
- 30 mai 1943 : la "Force L" devient officiellement la 2e DFL (division française libre),
- 24 août 1943 : la 2e DFL devient la 2e DB (division blindée),
- 31 mars 1946 : dissolution,
- 1977 : nouvelle création de la 2e DB,
- 1999 : devient la 2e BB (brigade blindée).
Stationnement État-major
- 11 mars 1945 - 31 mars 1946 : Visite du général Leclerc. La marche de la 2e D.B. retentit pour la première fois. L'état-major de la 2e DB s'installe à Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise).
- 1959 - 1977 : État-major 2e BM rattachée à la 8 DM, est basé à Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise),
- 1977 - 1983 : État-major 2e DB est basé à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines),
- 1983 - 1999 : État-major 2e DB s'installe à Versailles (Yvelines),
- 1999 - 2010 : État-major 2e BB s'installe à Orléans au quartier Bellecombe (Loiret),
- juillet 2010 : État-major 2e BB s'installe à Illkirch-Graffenstaden (Bas-Rhin) au quartier Leclerc.
Historique des garnisons, campagnes et batailles
Seconde Guerre mondiale
Guerre du désert
Son origine remonte à la colonne Leclerc des FFL qui prit l'oasis de Koufra le durant la guerre du désert. Le lendemain, est prononcé le serment de Koufra que le général Leclerc remplit point par point.
L'année suivante, en 1942, la colonne Leclerc effectue une série de raids en direction du Fezzan (en Libye). En 1943, le Fezzan est conquis et la colonne Leclerc fait sa jonction avec la 8e armée britannique qu'elle accompagne dans la campagne de Tunisie en s'illustrant notamment à Ksar-Rhilane.
Naissance de la 2e DB
Le 15 mai 1943, cette force est transformée en 2e division française libre à Sabratha en Libye et le 24 août 1943, elle est renommée 2e division blindée à Témara (Protectorat français du Maroc).
Ses effectifs viennent en partie des Forces françaises libres mais principalement de l’armée d'Afrique. Cette fusion dans une seule division, d'unités provenant de ces deux armées, est un cas unique.
Cette division qui doit transiter par la Grande-Bretagne, est, selon les exigences des Américains et des Britanniques, « blanchie » lors de sa formation durant l'été 1943 et ne compte plus qu'un seul soldat noir[1], Claude Mademba Sy. Selon plusieurs historiens, tels Christine Levisse-Touzé et Olivier Forcade, les Nord-Africains quant à eux, au nombre de 3 600 (dont probablement moins de la moitié sont maghrébins), représentent environ 25 % de ses effectifs. 500 volontaires étrangers, principalement des républicains espagnols, rejoignent aussi ses rangs[2],[3].
Rééquipée de matériel américain, elle s'embarque le 11 avril 1944 à Casablanca et Mers el-Kébir pour le Royaume-Uni et débarque à Swansea après onze jours de traversée[4].
Armement et articulation
Chaque char, armé d'un canon de 75 et de trois mitrailleuses et disposant d'un poste émetteur-récepteur, était servi par 5 hommes (un chef de char, un conducteur, un chargeur, un tireur et un mitrailleur). Ils disposaient d'armes individuelles (colts, mitraillettes), d'une centaine d'obus perforants, explosifs ou fumigènes et de milliers de cartouches de mitrailleuses (7,62 et 12,7) et de grenades. Chaque escadron se composait de 17 chars et de 3 half-tracks dont 2 servant d'ateliers mobiles de réparations. Il y avait aussi deux camions Dodge tractant des remorques et une pièce de 57 mm antichars. Un camion GMC transportait la réserve de carburant. Deux Jeeps destinées au capitaine et au lieutenant chef d'échelon.
Au total, la division comptait 4200 véhicules[5].
Bataille de Normandie
À partir du 1er août 1944, elle débarque à Utah Beach, en étant rattachée à la IIIe armée américaine du général George Patton qui accueille le général Leclerc dès son arrivée.
La division française est associée à la 5e division blindée et à la 79e division d’infanterie américaines pour former le 15e corps d'armée commandé par le général Haislip. Après son regroupement à La Haye-du-Puits (Manche), la division reçoit l'ordre d'avancer plein sud sur les routes du Cotentin, puis vers Le Mans, dans l'opération Cobra. Un peloton du Groupement Tactique Langlade voit brièvement le feu à Mortain lors de l'offensive allemande du 7 août[6], mais l'unité est cependant relevée rapidement de cette mission. En effet, profitant de l'avantage du « goulot » d’Avranches, Leclerc lance sa division vers Vitré et Château-Gontier, puis vers Le Mans.
La 2e division blindée dans la Sarthe
Du Mans, l'attaque du XVe corps d'armée américain du général Haislip en direction d'Alençon est prévue pour le 10 août à 7 heures. Pour ce faire, la manœuvre nécessite de faire pivoter au Mans toute la 5e division blindée américaine plein nord, avec pour axe de progression Savigné-l'Évêque, Bonnétable, Marolles-les-Braults, Mamers, puis la forêt de Perseigne. La 2e division blindée du général Leclerc reçoit la mission de mener la même offensive sur la gauche de la 5e division blindée, dans l'axe Le Mans-Alençon.
La ville du Mans est libérée par les troupes américaines le 8 août. La 2e division blindée contourne la ville par l'ouest et le nord (voir La Chapelle-Saint-Aubin). De Sablé-sur-Sarthe, elle remonte vers Loué. Les Allemands mettent en place une ligne de défense sur l'axe Saint-Marceau à Bonnétable, avec les troupes de la 9e Panzerdivision, arrivée de Nîmes peu de temps auparavant. Se joignent à ce dispositif les débris de la 308e division blindée et de la 130e Panzer Lehr, principalement destinés à ralentir la progression des Alliés par des embuscades antichars.
Fer de lance en Normandie
Le général Leclerc n'a alors de cesse de se porter à l'avant du dispositif du XVe corps. Après la Sarthe, la division Leclerc est à la pointe du dispositif américain, réalisant un mouvement d'encerclement. Rapidement, les troupes du XVe corps US se portent vers le nord, et c'est la 2e DB qui libère Alençon le 12 août 1944, si rapidement que les Allemands en sont décontenancés. Le général Patton, commandant la IIIe armée, ne tarit pas d'éloges au sujet du général Leclerc qui appliquait les principes de l'attaque à outrance depuis que les Français étaient entrés en Normandie.
Aussi les Américains font-ils de la 2e DB le fer de lance de leur attaque vers Argentan pour fermer la poche de Falaise. Or, après de terribles combats dans le secteur de la Forêt d'Écouves, les troupes françaises se dispersent et débordent de leur secteur au sud d'Argentan, à tel point qu'ils ralentissent la progression de la 5e Division Blindée américaine à Sées. Les Américains, lancés vers Argentan, sont quelque peu retardés, et Leclerc se fait réprimander par le général américain commandant la 5e DB américaine car il n'a pas respecté les ordres, retardant peut-être la fermeture de la poche de Falaise-Argentan. Les Français de Leclerc, ayant libéré Carrouges et Ecouché le 13 août, lancent une unité de reconnaissance au centre d'Argentan, mais cette unité est chassée par des blindés allemands lors d'une contre-attaque.
Il est clair que les Allemands vont défendre la ville avec acharnement. Leclerc, qui occupe un temps les hauteurs sud de la cité normande, demande alors l'autorisation d'envoyer le gros de ses troupes vers Paris pour libérer la capitale. Le haut-commandement américain et notamment Eisenhower doit trancher.
Libération de Paris
Suivant l'ordre reçu de leur chaîne de commandement, les unités de combat américaines s'arrêtent quelque temps devant Argentan afin de pousser la 2e DB vers l'avant en prévision de la libération de Paris. Le haut commandement finit par insister : Paris doit être libéré par des Français. Les Américains permettent ainsi aux combattants de la 2e DB de se distinguer en devenant la première unité alliée à entrer dans Paris, les 24 et 25 août 1944 et de recevoir la reddition de Dietrich von Choltitz.
La 2e DB quitte Paris le 8 septembre 1944 au matin et marche vers l'est. Elle affrontera les forces allemandes de Manteuffel puis de Feuchtinger. À Dompaire, le , elle écrase la 112e Panzerbrigade (59 chars détruits) qui disparait de l'ordre de bataille allemand.
Elle libère Baccarat le 1er novembre. Elle marque une pause devant la Vor-Vogesen-Stellung, ligne allant de Blâmont à Badonviller, le long des Vosges, du Donon à la région de Bitche. Elle barrait, au nord, la trouée de Saverne et la route de Strasbourg.
Libération de Strasbourg
La route menant à Strasbourg est jalonnée de sévères combats.
Le 23 novembre 1944, Strasbourg est libérée. Lorsque le lieutenant-colonel Rouvillois entre dans Strasbourg, il lance la célèbre phrase codée « Tissu est dans iode » pour signaler sa réussite dans la prise de la capitale alsacienne.
- Janvier-février 1945 : Poche de Colmar
Le Berghof, la résidence secondaire d'Hitler
Le 4 mai 1945, un détachement de la 2e DB arrive à Berchtesgaden. Selon certains auteurs[7], les éléments de la 2e D.B. sont les premiers à s'introduire dans le Kehlsteinhaus (le nid d'aigle), dès la nuit du 4 au 5 mai.
En réalité, plusieurs unités revendiquent le fait que leurs hommes aient atteint les premiers le "Nid d'aigle", notamment :
- les éléments de la 2e division blindée française, Georges Buis et Paul Repiton-Préneuf, qui auraient été présents dès la nuit du 4 au 5 mai, et auraient dû partir le 10 sur demande du commandement américain, après avoir pris de nombreuses photographies[8].
- la 3e division d'infanterie américaine, soutenue par les écrits de Herman Louis Finnell, du 7e régiment, 1ère compagnie[9], ce que confirme le général Maxwell D. Taylor[10], affirma avoir été présente dès le 10 mai.
- la Easy Company, du 506e régiment d'infanterie, 101e division aéroportée américaine[11] prétend également être arrivée la première.
Pertes
L'unité compte 1 687 tués dont 108 officiers, 3 300 blessés[12] et 58 tanks légers et moyens perdus tandis qu’elle cause aux forces de l’Axe la perte de 4 500 soldats tués, ainsi que 11 000 prisonniers allemands capturés à Paris, 5 000 prisonniers allemands capturés à Strasbourg, enfin 118 tanks lourds et moyens détruits.
Le Service historique de la défense indique 1 224 tués (dont 96 Nord-Africains) et 5 257 blessés (dont 584 Nord-Africains) du 4 août 1944 au 8 mai 1945[13].
Le Monument commémoratif place du 25 août 1944 à Paris liste les noms de 1 658 soldats de Leclerc morts pour la France entre 1940 et 1946. Près de 8 % sont des soldats maghrébins[14].
Après guerre
La 2e DB est dissoute le avant de renaître plus tard.
Dans le cadre de la refondation de l'armée de terre supprimant le niveau divisionnaire, la 2e division blindée a été renommée 2e brigade blindée.
Histoire en Images
Traditions
Devise
« MOROC »
Insigne
-
Insigne de la 2e DB[15]
Marche
La marche de la 2e DB a été composée par Maurice Le Roux en 1944 et interprétée pour la première fois au château de Saint-Germain-en-Laye le 11 mars 1945 en présence du général Leclerc. Une plaque apposée dans les jardins du château rappelle cet événement.
Décorations
La 2e DB a été citée 2 fois à l'ordre de l'Armée (28 décembre 1944 et 10 janvier 1945) et a reçu la Presidential Unit Citation notamment pour la libération de Strasbourg.
Unités[16]
- Fourragère de l’Ordre de la Libération
- Fourragère avec olive aux couleurs du ruban de la médaille militaire et de la Croix de guerre 1939-1945 (4 citations à l'ordre de l'Armée)
- Fourragère aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1939-1945 (2-3 citations à l'ordre de l'Armée)
Hommages
Plusieurs monuments ont été érigés en hommage à la 2e DB C'est notamment le cas à Fyé (Sarthe) au sud d'Alençon, œuvre du sculpteur G. Humeau qui porte une liste impressionnante des hommes tués à l'ennemi, ainsi que les victoires de la colonne.
Quelques chars américains ayant fait partie de la 2e Division Blindée et ayant été détruits au combat, notamment des M4 Sherman, ont été préservés jusqu'à nos jours[17] :
- Le M4A2 Sherman "Valois" du 12e RCA, détruit le 13 août 1944, est préservé dans la forêt d'Écouves
- Le M4A2 Sherman "Keren", du 501e RCC, détruit le 12 août 1944, est préservé à Saint-Christophe-le-Jajolet
- Le M4A2 Sherman "Massaoua", du 501e RCC, détruit le 15 août 1944, est préservé à Écouché
- Le M4A2 Sherman "Romilly", l'un des 3 chars à être entrés en premier dans Paris le 24 août 1944, est préservé à Romilly-sur-Seine
- L'obusier automoteur M8 "Edith", du 1er Régiment de Marche de Spahis Marocains, détruit le 11 septembre 1944, est préservé à Andelot
- Le M4A3 Sherman "Champagne", du 12e RCA, mis hors de combat le 13 septembre 1944, est préservé à Ville-sur-Illon
- Le M4A2 Sherman "Mort-Homme", du 501e RCC, détruit le 17 novembre 1944, est préservé à Badonviller
- Le M4A3 Sherman "Bourg-la-Reine", du 12e Régiment de Cuirassiers, détruit le 22 novembre 1944, est préservé à Phalsbourg
- Le M4A2 Sherman "Chemin des Dames", du 501e RCC, mis hors de combat le 26 janvier 1945, est préservé à Grussenheim
- Le M4A2 Sherman "Corse", du 12e RCA, ayant participé notamment à la bataille de Dompaire, est préservé au musée des blindés de Saumur
- Le M4 Sherman "Moghrane" (obusier 105 mm), du 12e RCA, ayant combattu à Paris et Dompaire, est préservé dans une collection privée
- Le tank destroyer M10 Wolverine "Souffleur II" est préservé dans une collection privée de l'Essonne.
- Le M4A2 Sherman "Bourg-la-Reine" est préservé à un carrefour à Bourg-la-Reine
D'autres chars et véhicules représentant la 2e Division Blindée sont préservés comme monuments ou dans des collections en France, mais ce ne sont pas les véhicules originaux ayant participé aux combats.
Commandants de la division
- 28 juin 1943 : général Leclerc ; la DFL devient la 2e DB.
- 22 juin 1945 : colonel puis général Dio (passation de commandement)
Composition
- Colonne Leclerc : 100 Français et 300 Africains
- Force L : 800 Français et 4 000 Africains
- 2e DB : 2 500 Français libres, 4 000 évadés de France, 1 000 Nord-Africains, 63 Rochambelles, auxquels ont suivi 5 000 engagés volontaires en France[18]
Selon la Revue historique des armées du Service historique de la Défense, la 2e DB comporte, lors du débarquement de Normandie, environ 14 000 hommes dont 3 350 « sujets de l'Empire » et est composée à égalité de « maréchalistes » et de « gaullistes » (anciens du Tchad, engagés de Tunisie, Corps franc d'Afrique, évadés de France…)[19].
Selon Jean-François Muracciole, la 2e DB comportait 7 000 hommes des unités de l'Armée d'Afrique, 4 000 FFL (vétérans du Tchad et de la « colonne volante ») et 2 500 évadés par l'Espagne[20]
Leclerc a réussi le tour de force de l'amalgame et a forgé une troupe motivée et homogène.
Unités de la 2e DB en 1944
Unités de combat
- 3 Régiments de chars :
- 1 Régiment de reconnaissance :
- 1er Régiment de Marche de Spahis Marocains (automitrailleuses)
- 1 Régiment de chasseurs de chars :
- Régiment blindé de fusiliers-marins (tanks destroyers M10 Wolverine)
- 1 Régiment d'infanterie portée :
- 1er bataillon du Régiment de marche du Tchad
- 2e bataillon du Régiment de marche du Tchad
- 3e bataillon du Régiment de marche du Tchad
- 3 Régiments d'Artillerie :
- 1 groupe d'Artillerie anti-aérienne :
- 1 bataillon du Génie :
- 3 Compagnies de combat et d'équipage de pont
- Unités de transmissions
- Unités de transport
- Service
- 1 bataillon médical :
- 3 compagnies médicales
- 1re compagnie médicale et groupe d'ambulancières Rochambeau (Rochambelles)
- 2e compagnie médicale et groupe d'ambulancières de la Marine (Marinettes)
- 3e compagnie médicale et groupe de volontaires anglais (quakers)
1 détachement de la circulation routière (DCR)
Total des véhicules de combats à la formation :
- 85 Chars légers M3 Stuart (type M3A3)
- 165 Chars moyens M4 Sherman
- 36 Chasseurs de chars M10 Wolverine
- 64 automitrailleuses
- 664 Half-track et Scout Car
- 27 Obusiers de 75 mm automoteurs (type M8 HMC)
- 54 Obusiers de 105 mm automoteurs (type M7 Priest)
Unités organiques
- compagnie de transmissions 97/84
- 97e compagnie de quartier général
- 197e compagnie de transport
- 297e compagnie de transport
- 397e compagnie de circulation routière
- 497e compagnie de services
- 13e groupe d'exploitation
- 15e groupe d'escadrons de réparation
- 13e bataillon médical
Les républicains espagnols et la Nueve
Environ 300 à 350 Espagnols[21],[22], vétérans de la guerre d'Espagne, passés par les camps d'internement de la République Française puis engagés volontaires dans la Légion Étrangère pour échapper à l'expulsion vers l'Espagne franquiste décidée par Pétain, furent transférés avec leur unité à Oran. Après le débarquement américain en Afrique du Nord, ils participèrent à l'écrasement de l'Afrika Korps en Tunisie au sein des Corps Francs d'Afrique constitués sous le commandement du général Giraud pour s'intégrer dans le corps d'armée américain. Sitôt après, au moment de la prise du pouvoir par De Gaulle à Alger et de l'élimination de Giraud, ces républicains espagnols désertèrent à l'instigation d'officiers recruteurs gaullistes très chaleureux en qui ils reconnaissaient les rebelles engagés qu'ils étaient eux-mêmes et que redoutaient leurs précédents officiers, et s'engagèrent en partie[23] dans la 2e DB en cours de formation. Ils étaient réunis pour la plupart (146 des 160 soldats composant cette compagnie[24]) dans la 9e Compagnie - baptisée « la Nueve » - du Régiment de marche du Tchad (RMT), commandée par le capitaine Raymond Dronne, gaulliste de la première heure.
Cette compagnie hispanohablante au sein de la 2e DB a, comme les unités belges ou polonaises, combattu à partir du débarquement en Normandie, les troupes noires ayant été démobilisées sur ordre des Américains qui refusaient que des "nègres" puissent combattre pour la liberté (l'état-major américain autorisera les régiments noirs à combattre à partir de la bataille des Ardennes), avec un objectif dépassant largement Strasbourg, un engagement politique toujours aussi affirmé et en outre une expérience remontant à 1936 qui en firent une unité d'élite.
C'est à cette unité du capitaine Raymond Dronne que le général Leclerc en personne, conscient de l'audace de la manœuvre, confie, le 24 août 1944, l'ordre de passer au plus vite la ceinture défensive allemande au sud de Paris où se passent les combats et où de nombreux soldats de la division ont déjà perdu la vie, d'annoncer à la population l'arrivée de la division pour le lendemain et de rejoindre les insurgés. Une section restant en panne, le capitaine Dronne réunit deux sections de la 9e compagnie du RMT, une section de chars de la 2e compagnie du 501e RCC[25] et une section du 13e bataillon du génie[26].
Ainsi, appuyés par trois chars Sherman du 501e RCC, qui portaient les noms de Romilly, Champaubert et Montmirail et de leurs camarades du génie, ces républicains espagnols furent les premiers à entrer le soir du 24 août dans la capitale pour la Libération de Paris et à parvenir par les Portes d'Orléans et d'Italie place de l'Hôtel de Ville sur leurs véhicules blindés légers, onze halftracks portant les noms de Guadalajara, Madrid, Ebro, Guernica, etc.
C'est encore à la Nueve que le général De Gaulle confie sa sécurité pour défiler sur les Champs Élysées, le lendemain du fameux discours « Paris outragé… », alors que la foule était encore l'objet de tirs allemands sporadiques.
Regroupement tactique des unités pendant la charge de Strasbourg (novembre 1944)
Groupement de Louis Dio
- 1er bataillon de Régiment de marche du Tchad
- 12e Régiment de Cuirassiers
- 3e Régiment d'Artillerie Coloniale
- 1re Compagnie du Génie
- 1re Compagnie Médicale
- 4e puis 5e esc de Spahis Marocains
- 1 escadron de tanks-destroyers du Régiment blindé de fusiliers-marins
Groupement de Langlade
- 2e bataillon de Régiment de marche du Tchad
- 12e Régiment de Chasseurs d'Afrique
- 40e Régiment d'Artillerie Nord-Africain
- 2e Compagnie du Génie
- 2e Compagnie Médicale
- 2e escadron de Spahis Marocains
- 1 escadrons de tanks-destroyers du Régiment blindé de fusiliers-marins
Groupement Guillebon
- 3e bataillon de Régiment de marche du Tchad
- 501e Régiment de Chars de Combat
- 64e Régiment d'Artillerie
- 3e Compagnie du Génie
- 3e Compagnie Médicale
- 3e escadron de Spahis Marocains
- 1 escadrons de tanks-destroyers du Régiment blindé de fusiliers-marins
Groupement Rémy
- 1er, 4e, 6e, 7e et 8e escadrons de Spahis Marocains
- 1 escadrons de destroyers du Régiment blindé de fusiliers-marins
- appoints variables en artillerie et en génie
Faits divers
En octobre 2009, huit tombes de soldats marocains de la 2e DB inhumés au carré militaire du cimetière de Montjoie-Saint-Martin ont été recouvertes de symboles nazis. Ces soldats avaient participé à la libération d’Avranches, situé à une trentaine de kilomètres, au sein de la 2e DB . Le carré militaire de ce cimetière civil comprend aussi deux tombes de soldats français qui n’ont pas été dégradées[27].
Pour approfondir
Bibliographie
- Maja Destrem, L'Aventure de Leclerc, Paris, Fayard, 1984, ISBN 2-213-01419-1; rééd. 1997, .
- Pierre Coatpehen, En mission avec la 2e DB, Locus Solus, 2014, ISBN 978-2368330579.
- La 2e DB, combats et combattants en France présentés par un groupe d'officiers et d'hommes de la division, Paris, Arts et Métiers Graphiques (AMG), 1945, copyright by Général Leclerc, 322 pages.
- De Lattre de Tassigny, Histoire de la première armée française, Paris, Plon, 1949.
- Et Leclerc prit Strasbourg, Les Dernières Nouvelles, 1970.
- Erwan Bergot, La 2e DB, Paris, Presses de la Cité, 1980, (ISBN 2266010670).
- Gilbert Lévy-Haussmann, La 2e DB vue par un 2e classe, Aigremont, Gilbert Lévy-Haussmann, 2005, 160 p., 23 cm, (ISBN 2-9524349-0-5).
- Pierre Brunaud, "La 2e DB au repos dans l'Indre" in Argenton et son histoire, no 22, Cercle d'Histoire d'Argenton, 2005.
Sur la Nueve :
- Roberto Flores Yoldi, «Fermín Pujol : Un Español en la Liberación de París», dans Historia 16, no 335 (2004), p. 84-93.
- Juan Mario Rey, Banda de cosacos - Una breve historia de "La Nueve"
Articles connexes
- 1re armée (France 1944-1945)
- Le Régiment blindé de fusiliers-marins (RBFM)
- Chant de la 2e division blindée. Auteur : André Ledur Compositeur : Victor Clowez Musique : Maurice Leroux Date : 1946
- Paroles du Chant de la 2e DB
- Rochambelle
- Bataillon de marche
- Régiment de marche
Liens externes
- Site sur la 2e DB
- La charge de la 2e DB sur Strasbourg à travers le massif des Vosges en 1944
- Site sur les femmes engagées dans la 2e Division Blindée
- (es)Site du GIVUME du Régiment de Marche du Tchad - La "Novena" Compagnie (ou nueve) / IIIRMT 9e cie
- (es) La 9e compagnie (Neuf en espagnol se prononce Nueve) libère Paris sous le commandement du capitaine Raymond Dronne
- La 2e DB lors de son entrée dans Paris
- Discours de l'État-Major Français en 2004 sur le rôle des républicains espagnols pendant la libération de Paris
- Marche de la 2e D.B. paroles et musique
- La marche de la 2eDB sur YouTube
- Les deux premiers couplets de la Marche de la 2e DB
- Soldats de Leclerc morts pour la France 1940-1946, Monument commémoratif Place du 25 août 1944
- Le RBFM de la 2e DB dans les Vosges sur le site de l'ECPAD.
- Archives familiales sur la 2e DB
Notes et références
- Libération de Paris : pourquoi il n'y a (presque) pas de Noirs sur les photos, Libération, 20 août 2014
- "Aspect méconnu de la composition de la 2e DB : en avril 1944, sur un effectif total de 14 490, elle comporte une proportion de 25 % de soldats nord-africains : 3 600", Christine Levisse-Touzé, Du capitaine de Hautecloque au général Leclerc?, Éditions Complexe, 2000, p.243
- Olivier Forcade, Du capitaine de Hauteclocque au général Leclerc, Vingtième Siècle, Revue d'histoire, Année 1998, Volume 58, Numéro 58, pp. 144-146
- Evelyn Mesquida, La Nueve, 24 août 1944. Ces républicains espagnols qui ont libéré Paris, Paris, Le Cherche-Midi, 2011, collection « Documents ». ISBN 978-2-7491-2046-1, p. 135-137
- Mesquida, op. cit., p. 141
- La 2e DB, Erwan Bergot, Presses de la Cité, Paris, 1980
- Jacques Hardré, La France et sa civilisatíon, Dodd, Mead & Company, , p. 358
- Général Georges Buis, Les fanfares perdues, 1975
- Library of Congress: Veterans History Project: Interview with Herman Finnell
- Maxwell D. Taylor, Swords and Plowshares 106 (1972)
- Video: Allies Sign Control Law For Germany,1945/06/14 (1945) () Consulté le .
- Dominique Forget, Le Général Leclerc et la 2e DB, 1944-1945 , Éditions Heimdal, 2009, p. 336
- Paul-Marie de La Gorce, L'Empire écartelé, 1936-1946, Denoël, 1988, p. 496-497, chiffres communiqués par le Service historique de la défense
- Soldats de Leclerc morts pour la France 1940-1946, Monument commémoratif Place du 25 août 1944
- Modèle d'insigne fabriqué en Angleterre avant le débarquement de Normandie
- « Les fouragères »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le )
- Pierre-Olivier Buan et Neil Baumgardner, 2008-2011, Registre des blindés historiques en France. http://the.shadock.free.fr/Blindes_en_France.pdf
- Libération de la poche de Royan (avril 1945), Musée de Royan
- Ministère des armées, Revue historique des armées, Numéros 226-229, Éditeur Ministère des armées, 2002, p.51
- Jean-François Muracciole, Les Français libres : L'autre Résistance, Tallandier, 2009, p.116
- Pierre Milza, Exils et migration: Italiens et Espagnols en France, 1938-1946, L'Harmattan, 1994, p. 590
- D'autres auteurs parlent de plus de 2 000 combattants espagnols[réf. souhaitée]
- Une autre partie est devenue les commandos d'Afrique
- Evelyn Mesquida, La Nueve, 24 août 1944 : ces Républicains espagnols qui ont libéré Paris, Le Cherche Midi, 2011, 380 p.
- Récit de la libération de Paris, par le conducteur du Montmirail, Gaston Eve
- la 2eDB combats et combattants, ouvrage collectif, Arts et métiers graphiques, Paris, 1945
- Des tags nazis sur huit tombes de soldats musulmans de la 2e DB, France Soir, 22 octobre 2009