Mary Marquet
Nom de naissance | Micheline Marguerite Delphine Marquet |
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Naissance |
Saint-Pétersbourg, Empire russe |
Nationalité | France |
Décès |
(à 84 ans) Paris, France |
Films notables |
Landru La Grande Vadrouille La vie de château Le malin plaisir |
Mary Marquet est une actrice française, née le à Saint-Pétersbourg et morte le en son domicile dans le 18e arrondissement de Paris[1].
Biographie
Micheline Marie Marguerite Delphine Marquet, dite Mary Marquet, est issue d'une famille d'artistes : ses parents, Anatole Marquet et Louise Loisel, sont comédiens, une de ses tantes est danseuse étoile à l'Opéra de Paris, une autre officie à la Comédie-Française.
Elle entre en 1913 au Conservatoire national supérieur d'art dramatique et suit les cours de Paul Mounet. Elle échoue aux examens de sortie, mais est aussitôt engagée dans la troupe de Sarah Bernhardt, cette dernière étant une grande amie de la famille. Elle jouera à ses côtés dans La cathédrale d'Eugène Morand.
Elle connaît ensuite la consécration avec son rôle dans L'Aiglon d'Edmond Rostand, dont elle fut la maîtresse de 1915 à sa mort (1918).
Elle débute au cinéma en 1914 dans un film muet resté inachevé, Les Frères ennemis. Son premier grand rôle au cinéma est dans une réalisation de Léonce Perret en 1932 : Sapho.
Après la Première Guerre mondiale, elle entre en 1923 à la Comédie-Française, où elle restera plus de vingt ans, avant de passer au théâtre de boulevard.
Dans les années 1950, elle se tourne vers le récital poétique, tout en continuant une carrière théâtrale sur les boulevards. Elle tourne également pour l'ORTF, quelques Maigret, dans Les Cinq Dernières Minutes, Les Saintes chéries ou encore dans l'adaptation télévisée du roman de Stendhal, Lucien Leuwen. Enfin, il faut évoquer une carrière parallèle d'antiquaire, puisque Mary Marquet tient pendant des années un stand au Village Suisse, alors un marché d'antiquaires important de Paris. Elle s'y révèle une redoutable vendeuse, mêlant souvenirs théâtraux et intérêts commerciaux bien compris/ le nombre d'objets, dessins et divers vendus par elle et provenant, sans autre garantie que sa mémoire …, de chez Sarah Bernhardt, Edmond Rostand ou autres, relève du prodigieux[pas clair][réf. nécessaire].
Parmi ses films les plus réussis, nous retiendrons ses rôles dans, Landru en 1962, de Claude Chabrol, La Grande Vadrouille en 1966 de Gérard Oury, Casanova en 1975 de Federico Fellini. Elle tourna au total une quarantaine de films. Après ces trois petits rôles de troisième couteau elle incarne deux rôles marquants dans La vie de château (1966) en mère de Philippe Noiret et belle-mère de Catherine Deneuve et dans Le malin plaisir (1975) en compagnie de Claude Jade et Anny Duperey.
Cette comédienne, qui mesurait 1,81 m, au fort tempérament, s'éteint d'une crise cardiaque, dans son appartement de la rue Carpeaux, à 84 ans. Elle est inhumée au cimetière de Montmartre, où une amie fidèle l'accompagne jusqu'à cette dernière demeure : la princesse Grace de Monaco.
Vie privée
Elle eut comme premier amant, Edmond Rostand vers 1915 ; ils vivront trois ans de passion. Elle épouse en 1920[2] Maurice Escande, futur administrateur de l'illustre maison de Molière, en divorce l'année suivante, avant de rencontrer Firmin Gémier, avec lequel elle vit une nouvelle passion. Le directeur du tout nouveau TNP est cependant marié. En 1922, Mary donne le jour à un fils, François qui est reconnu par l'acteur Victor Francen. Gémier est le plus heureux des hommes, sa femme, la comédienne Andrée Mégard, n'ayant pu lui donner d'enfant.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, durant l'occupation, elle intervient auprès des autorités allemandes afin de protéger son fils arrêté à la frontière espagnole pour rejoindre Londres [3]. Il meurt au camp de Buchenwald, à 21 ans. C'est cette attitude qui, probablement, lui causa quelques problèmes au moment de la Libération. Ainsi, à cause de ces prétendues relations avec l'ennemi, Mary est arrêtée et envoyée à Drancy puis à Fresnes. Elle est relâchée faute de preuves.
Avant la disparition de Gémier en 1933, Mary Marquet devient la maîtresse du président du Conseil de l'époque, André Tardieu, liaison quasi officielle. Ayant rompu avec Tardieu, elle se remarie avec Victor Francen. Le couple se sépare après sept ans de vie commune. Pleine d'imagination, Mary Marquet n'hésitera pas à inventer une liaison prétendue avec Serge Lifar, dans son autobiographie Ce que j'ose dire, ce qui relève de la pure fantaisie, comme nombre d'anecdotes qu'elle raconte dans ses livres de souvenirs qui ne peuvent être pris pour argent comptant.
Filmographie
Cinéma
- 1913 : Frères ennemis d'Henri Pouctal
- 1913 : De medeminaars d'Alfred Machin - sous réserve
- 1915 : Sacrifice fraternel de René Leprince
- 1917 : La P'tite du sixième de René Hervil et Louis Mercanton
- 1921 : La Ferme du Choquart de Jean Kemm
- 1924 : La Voyante de Leon Abrams
- 1934 : Sapho de Léonce Perret
- 1934 : Un soir à la Comédie-Française de Léonce Perret - court métrage -
- 1949 : Interdit au public de Alfred Pasquali
- 1949 : Le 84 prend des vacances de Léo Joannon
- 1951 : Drôle de noce de Léo Joannon
- 1951 : Foyer perdu de Jean Loubignac
- 1951 : Un jour avec vous de Jean-René Legrand
- 1952 : Minuit quai de Bercy de Christian Stengel
- 1952 : Lettre ouverte / jaloux comme un tigre de Alex Joffé
- 1952 : Piédalu fait des miracles de Jean Loubignac
- 1954 : Si Versailles m'était conté... de Sacha Guitry : Madame de Maintenon
- 1955 : Les Hommes en blanc de Ralph Habib
- 1955 : Paris Canaille de Pierre Gaspard-Huit
- 1955 : Le Secret de sœur Angèle de Léo Joannon
- 1956 : La Loi des rues de Ralph Habib
- 1956 : Quelle sacrée soirée / Nuit blanche et rouge à lèvres de Robert Vernay
- 1959 : Drôle de phénomènes de Robert Vernay
- 1960 : Au voleur de Ralph Habib
- 1962 : Arsène Lupin contre Arsène Lupin d'Édouard Molinaro
- 1963 : Landru de Claude Chabrol
- 1963 : Nous irons à Deauville de Francis Rigaud
- 1965 : Les Combinards de Jean-Claude Roy
- 1966 : Le Jardinier d'Argenteuil de Jean-Paul Le Chanois
- 1966 : La Vie de château de Jean-Paul Rappeneau
- 1966 : La Grande Vadrouille de Gérard Oury : la mère supérieure
- 1967 : Des garçons et des filles de Étienne Périer
- 1967 : Ce sacré grand-père de Jacques Poitrenaud
- 1968 : Phèdre de Pierre Jourdan
- 1968 : Bruno, l'enfant du dimanche de Louis Grospierre
- 1971 : La Visite de la vieille dame
- 1973 : Par ici la monnaie de Richard Balducci
- 1974 : Le Mouton enragé de Michel Deville
- 1974 : La Merveilleuse Visite de Marcel Carné
- 1974 : La Bonne Nouvelle de André Weinfeld
- 1975 : Le Malin Plaisir de Bernard Toublanc-Michel
- 1976 : Le Casanova de Fellini de Federico Fellini
- 1976 : Opération Lady Marlène de Robert Lamoureux
- 1976 : Une fille cousue de fil blanc de Michel Lang
Télévision
- 1962 : Chéri téléfilm de François Chatel
- 1968 : Les Saintes Chéries, épisode Ève et les grands-parents (la mère de Daniel Gélin et la femme d'Henri Crémieux)
- 1968 : Les Cinq Dernières Minutes, épisode Traitement de choc de Claude Loursais
- 1968 : Les Dossiers de l'Agence O, épisode Émile à Cannes
- 1972 : Les Enquêtes du commissaire Maigret de François Villiers, épisode : Maigret se fâche
- 1973 : Lucien Leuwen, téléfilm de Claude Autant-Lara
- 1974 : Paul et Virginie de Pierre Gaspard-Huit (feuilleton télévisé)
Théâtre
Avant la Comédie-Française
- 1920 : L'Homme à la rose de Henry Bataille, mise en scène André Brulé, théâtre de Paris
- 1921 : Le Caducée d'André Pascal, Théâtre de la Renaissance, théâtre du Gymnase
- 1921 : La Bataille de Pierre Frondaie d'après Claude Farrère, mise en scène Firmin Gémier, théâtre Antoine
- 1922 : L'Insoumise de Pierre Frondaie, théâtre Antoine
Carrière à la Comédie-Française
- Entrée à la Comédie-Française en 1923
- Sociétaire de 1928 à 1945
- 376e sociétaire
- 1923 : Oreste de René Berton d'après Iphigénie en Tauride d'Euripide, Comédie-Française : Pallas-Athéna
- 1923 : Jean de La Fontaine de Louis Geandreau et Léon Guillot de Saix, Comédie-Française : Marie-Anne Mancini
- 1924 : Les Trois Sultanes de Charles-Simon Favart, Comédie-Française : Délia
- 1924 : La Victoire de Ronsard de René Berton, Comédie-Française : Hélène de Surgère
- 1924 : L'Adieu de Louis Vaunois, Comédie-Française : Lucile
- 1924 : La Reprise de Maurice Donnay, Comédie-Française : Mary O'Clinnor
- 1925 : Esther de Jean Racine, Comédie-Française : Zarès
- 1926 : Le Secret de Polichinelle de Pierre Wolff, mise en scène Charles Granval, Comédie-Française : Mme Santenay
- 1926 : Carmosine d'Alfred de Musset, mise en scène Pierre Fresnay, Comédie-Française : la reine Constance
- 1927 : La Torche sous le boisseau de Gabriele D'Annunzio, Comédie-Française : Angizia
- 1928 : Les Noces d'argent de Paul Géraldy, Comédie-Française Marraine
- 1930 : Le Carrosse du Saint-Sacrement de Prosper Mérimée, mise en scène Émile Fabre, Comédie-Française : Camila Périchole
- 1932 : Christine de Paul Géraldy, Comédie-Française : Christine
- 1934 : Andromaque de Racine, mise en scène Raphaël Duflos, Comédie-Française : Andromaque
- 1935 : Madame Quinze de Jean Sarment, mise en scène de l'auteur, Comédie-Française : Marquise de Pompadour
- 1935 : Lucrèce Borgia de Victor Hugo, mise en scène Émile Fabre, Comédie-Française : Lucrèce Borgia
- 1936 : Hedda Gabler d'Henrik Ibsen, mise en scène Lugné-Poe, Comédie-Française : Hedda Gabler
- 1936 : La Rabouilleuse d'Émile Fabre d'après Honoré de Balzac, mise en scène Émile Fabre, Comédie-Française : Flore Brazier
- 1938 : Hedda Gabler d'Henrik Ibsen, mise en scène Lugné-Poe, Comédie-Française : Hedda Gabler
- 1938 : Tricolore de Pierre Lestringuez, mise en scène Louis Jouvet, Comédie-Française : Théroigne de Méricourt
- 1939 : Athalie de Jean Racine, Comédie-Française : Athalie
- 1941 : Lucrèce Borgia de Victor Hugo, mise en scène Émile Fabre, Comédie-Française : Lucrèce Borgia
- 1942 : Iphigénie en Tauride de Goethe, mise en scène Jean Yonnel, Comédie-Française : Iphigénie
- 1942 : Phèdre de Racine, mise en scène Jean-Louis Barrault, Comédie-Française : Oenone
- 1943 : Renaud et Armide de Jean Cocteau, mise en scène de l'auteur, Comédie-Française : Oriane
- 1943 : Iphigénie à Delphes de Gerhart Hauptmann, mise en scène Pierre Bertin, Comédie-Française : Iphigénie
- 1943 : Le Soulier de satin de Paul Claudel, mise en scène Jean-Louis Barrault, Comédie-Française : l'ange gardien
- 1944 : Horace de Corneille, mise en scène Mary Marquet, Comédie-Française : Camille
Après la Comédie-Française
- 1945 : Les Dames de Niskala d'Hella Wuolijoki, Théâtre Édouard VII
- 1948 : Interdit au public de Roger Dornès et Jean Marsan, mise en scène Alfred Pasquali, Comédie Wagram : Gabrielle Tristan
- 1951 : Les Vignes du seigneur de Robert de Flers et Francis de Croisset, mise en scène Pierre Dux, Théâtre de Paris
- 1950 : La Grande Pauline et les Petits Chinois de René Aubert, mise en scène Pierre Valde, Théâtre de l'Étoile
- 1951 : Mort d'un rat de Jan de Hartog, mise en scène Jean Mercure, Théâtre Gramont
- 1951 : Les Vignes du seigneur de Robert de Flers et Francis de Croisset, mise en scène Pierre Dux, Théâtre de Paris : Mme Bourjeon
- 1953 : Le Ravageur de Gabriel Chevallier, mise en scène Pasquali, Théâtre des Bouffes-Parisiens
- 1955 : Les Trois messieurs de Bois-Guillaume de Louis Verneuil, mise en scène Christian-Gérard, avec Fernand Gravey, Théâtre des Variétés
- 1957 : Le Château de Franz Kafka, mise en scène Jean-Louis BarraultThéâtre Sarah Bernhardt
- 1963 : Pour Lucrèce de Jean Giraudoux, mise en scène Raymond Gérôme, Festival de Bellac
- 1963 : Sémiramis de Marc Camoletti, mise en scène Michel de Ré, Théâtre Édouard VII
- 1966 : Se trouver de Luigi Pirandello, mise en scène Claude Régy, Théâtre Antoine
- 1969 : Le Bon Saint-Éloi de Pierrette Bruno, mise en scène Jacques Mauclair, Théâtre de la Potinière
- 1971 : La Maison de Zaza de Gaby Bruyère, mise en scène Robert Manuel, avec Pasquali, Théâtre des Nouveautés
- 1972 : Mère Courage et ses enfants de Bertolt Brecht, mise en scène Jean-Pierre Laruy, Centre Théâtral du Limousin à Limoges : Mère Courage
Prix et récompenses
- 1976 : prix du Brigadier pour ses récitals poétiques, théâtre des Bouffes-Parisiens et théâtre Saint-Georges
Publications
- Vous qui m'aimiez, vous que j'aimais
- Ce que j'ose dire
- Ce que je n'ai pas dit
- Tout n'est peut-être pas dit
Anecdote
L'actrice est représentée dans la fresque en trompe-l'œil peinte par Charles Hoffbauer (1875-1957), grand prix de Rome 1924, au plafond de la coupole du château d'Artigny à Montbazon (Indre-et-Loire), ancienne propriété du parfumeur François Coty (1874-1934).
Bibliographie
- Yvan Foucart : Dictionnaire des comédiens français disparus, Mormoiron : Éditions cinéma, 2008, 1185 p. (ISBN 978-2-9531-1390-7)
Notes et références
- Archives de Paris 18e, acte de décès no 1490, année 1979 (page 20/31)
- Mention marginale sur l'acte de naissance n° 15/2783/1892 de Maurice Escande sur les Archives de Paris en ligne (consulté le 19.11.2011).
- L'Express-29 avril 1999- Marc Epstein Tout le monde l'appelait «Mermoz» : L'autre compagnon s'appelle François Francen. «C'était le fils de Mary Marquet, explique François Perrot, devenu président de l'Unadif, une association d'anciens déportés. A sa naissance, il avait été reconnu par l'acteur Victor Francen, bien que ce dernier ne fût pas son père. Mary Marquet était sociétaire de la Comédie-Française et entretenait une liaison avec le général nazi commandant en chef à Paris. Le jeune François, voulant racheter la conduite de sa mère, a tenté de rejoindre les Forces françaises libres, mais il a été arrêté à la frontière espagnole et déporté à Buchenwald, dans le même convoi que Lambert.» Apprenant la nouvelle, Mary Marquet use de ses relations afin que son fils bénéficie d'un traitement de faveur. «Il a été affecté à la bibliothèque, reprend Perrot. Mais, en décembre 1943, il s'est présenté à l'infirmerie: son cou était couvert de furoncles. Cela arrivait souvent, dans les camps. A l'infirmerie, il n'y avait pas de SS: les médecins étaient des prisonniers. Ils ont vu arriver ce détenu bien nourri, qui portait le blouson de cuir que sa maman lui avait fait parvenir. Ils ont pensé qu'il travaillait avec les SS. Alors, ils l'ont liquidé d'une piqûre. En croyant le sauver, sa mère a précipité sa fin.»
Liens externes
- « Mary Marquet » (présentation), sur l'Internet Movie Database
- Nom de scène
- Actrice française
- Sociétaire de la Comédie-Française
- Lauréat du prix du Brigadier
- Naissance à Saint-Pétersbourg
- Naissance dans le gouvernement de Saint-Pétersbourg
- Naissance en avril 1895
- Décès en août 1979
- Décès dans le 18e arrondissement de Paris
- Décès à 84 ans
- Mort d'une crise cardiaque
- Personnalité inhumée au cimetière de Montmartre