Club de la Réunion
Le Club de la Réunion est un club politique révolutionnaire français fondé par les Girondins en 1792.
Historique
[modifier | modifier le code]Fraser Mackenzie situe sa création en [1], Eugène Lintilhac à peu près à la même époque[2], Albert Mathiez en mai[3], Bernardine Melchior-Bonnet après le renvoi des ministres girondins () et la parution du Manifeste de Brunswick (25 juillet)[4].
Club exclusivement parlementaire, comme les Jacobins à l'origine, il est fondé pour résister aux menées des Feuillants et de la Cour[3], ainsi que pour surmonter les divisions au sein de l'opinion jacobine[5]. Les députés inscrits appartiennent à la mouvance girondine aussi bien que montagnarde ; Edna Hindie Lemay indique trente députés inscrits : Albitte, Basire, Bréard, Brissot, Broussonet, Joseph et Lazare Carnot, Chabot, Choudieu, Condorcet, De Bry, Delacroix, Ducos, Duhem, Fauchet, Gensonné, Grangeneuve, Guyton, Hérault, Isnard, Kersaint, de Lagrevol, Lasource, Lecointe, Lequinio, Mailhe, Masuyer, Quinette, Rouyer, Rühl et Vergniaud[6]. Selon Choudieu, ce club est le noyau de la future Montagne, mais il admet cependant que « presque tous les députés de la Gironde » s'y sont présentés et y ont été reçus[3].
À l'opposé de la plupart des autres sociétés et des usages politiques du temps, ses séances se déroulent à huis clos, et il ne publie pas de liste de membres. De même, contrairement au club des Jacobins, il a participé à la journée du 20 juin 1792[7]. Avec les salons de Madame Roland, Madame Dodun et Valazé, il joue un rôle de premier plan dans le développement de l'opposition des Girondins à la Montagne[8].
Il se dissout à la fin de ; le 30, on annonce aux Jacobins qu'il se rallie tout entier[9].
Selon Augustin Challamel, le club dispose d'un organe, le Journal des amis de la paix et du bonheur de la nation[7]. Le chevalier Fleury de Pawlet (1731-1793)[10] se présente comme l'auteur de cette publication dans une pétition. La Bibliothèque nationale de France ne conserve que le premier numéro, qui doit être le seul à avoir paru[11].
Autres clubs de la Réunion
[modifier | modifier le code]Ce nom a également été donné par Gorsas au cabinet littéraire situé au Palais-Royal, vestibule Radziwil, à l'emplacement de l'ancien café mécanique, au n° 101 des Arcades de Tissot, ouvert le [7].
La Société d'Amiens affiliée aux Jacobins de Paris a elle aussi été baptisée « club de la Réunion » en 1792[12].
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Alphonse Aulard, La Société des Jacobins : recueil de documents pour l'histoire du club des Jacobins de Paris, vol. 4, Paris, Librairie Jouaust, Librairie Noblet & Maison Quantin, (lire en ligne), p. 385.
- Augustin Challamel, Les Clubs contre-révolutionnaires : cercles, comités, sociétés, salons, réunions, cafés, restaurants et librairies, Paris, L. Cerf, Charles Noblet & Maison Quantin, (lire en ligne), p. 475-479.
- Eugène Lintilhac, « Le salon de Madame Dodun et « le petit comité » des Girondins », La Révolution française : revue historique, vol. 71, , p. 5-20 (lire en ligne)
- Albert Mathiez, Études d'histoire révolutionnaire: Girondins et montagnards, Firmin-Didot, , 305 p., « Un club révolutionnaire inconnu : le club de la Réunion ».
- Marcel Reinhard, La Chute de la royauté, Gallimard, , 652 p., p. 351
- Pierre Serna, Antonelle: aristocrate révolutionnaire, 1747-1817, Éditions du Félin, , 499 p., p. 188.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Fraser Mackenzie, Les Relations de l'Angleterre et de la France, d'après le vocabulaire, vol. 1, E. Droz, , p. 114.
- Eugène Lintilhac (1918), p. 14.
- Albert Mathiez (1930), p. 72.
- Bernardine Melchior-Bonnet, Les Girondins, Tallandier, , 525 p., p. 114.
- Jean Garrigues et Éric Anceau, Histoire du Parlement de 1789 à nos jours, Armand Colin, , 514 p., p. 59.
- Edna Hindie Lemay, « Les législateurs de la France révolutionnaire (1791-1792) », Annales historiques de la Révolution française, vol. 49, no 227, , p. 28.
- Augustin Challamel (1895), p. 475-479.
- Michael Sydenham, The Girondins, Greenwood Press, , 252 p., p. 77
- Marcel Reinhard (1969), p. 351.
- Augustin Jal, Dictionnaire critique de biographie et d'histoire: errata et supplément pour tous les dictionnaires historiques d'après des documents authentiques inédits, Henri Plon, , 1326 p. (lire en ligne), p. 949-950
- Georges Lefebvre, Recueil de documents relatifs aux séances des États généraux, mai-juin 1789 : Les Préliminaires, vol. premier, II : « La séance du 23 juin », éditions du CNRS, , p. 128.
- Louis Thiot, « Calon et les Jacobins de Beauvais », La Révolution française : revue historique, vol. 57, , p. 432 (lire en ligne).