22e régiment d'artillerie

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22e régiment d'artillerie
Image illustrative de l’article 22e régiment d'artillerie
Artilleurs du 22e RAC au repos dans les carrières de Saint-Pierre-Aigle, juillet 1918.

Création 1870
Dissolution 1940
Pays Drapeau de la France France
Branche Armée de terre
Type Régiment d'artillerie
Rôle Artillerie
Ancienne dénomination 22e régiment d'artillerie de campagne
Inscriptions
sur l’emblème
Les-Deux-Morins 1914
Verdun 1916
L'Aisne 1917
Noyon 1918
Guerres Guerre de 1870
Première Guerre mondiale
Seconde Guerre mondiale
Batailles 1870 - Siège de Paris
1914 - Bataille de Charleroi
1914 - Bataille de Guise
1914 - Bataille de la Marne
(Bataille des Deux Morins)
1915 - Bataille de l'Artois
1916 - Bataille de Verdun
1940 - Bataille de France

Le 22e régiment d'artillerie (22e RA) est une unité d'artillerie de l'armée française, formée pendant le siège de Paris en 1870.

Création et différentes dénominations[modifier | modifier le code]

  •  : formation du 22e régiment d'artillerie
  • 1883 : 22e régiment d'artillerie de campagne (22e RAC)
  • 1939 : 22e régiment d'artillerie divisionnaire (22e RAD)

Colonels et chefs de corps[modifier | modifier le code]

  •  : Elisabeth Henri Augustin Villiers
  •  : Charles Eugène de Gressot
  •  : Paul Edouard Hennet
  • 1874 : colonel Delange
  • 1878 : Albert Peting de Vaulgrenant[1]
  • 1883 : colonel Condren
  • 1888 : colonel Noël
  • 1892 : colonel Decharme
  • 1894 : colonel Avon
  • 1895 : colonel de Maistre
  • 1897 : colonel Méert
  • ....
  •  : Jean Estienne
  •  : lieutenant-colonel de Miribel
  •  : lieutenant-colonel Cavally
  •  : lieutenant-colonel de Bonnault

Historique des garnisons, combats et batailles[modifier | modifier le code]

1870 - 1914[modifier | modifier le code]

Le régiment est formé le pendant le siège de Paris, avec des batteries provenant[2],[3],[4],[5] :

Le régiment participe à la défense de Paris et se trouve engagé à la bataille de Champigny, le où les batteries tiennent leur position malgré les lourdes pertes subies à la deuxième bataille du Bourget le 21 décembre 1870 et à la bataille de Montretout lors de la 2e bataille de Buzenval le [2].

Il prend ses quartiers à Versailles à partir du .

Conformément au décret du il est reconstitué avec 8 de ses batteries, 2 batteries du 9e régiment d'artillerie et 1 batterie du 17e régiment d'artillerie. Il cède en même temps 5 batteries au 16e régiment d'artillerie et 1 batterie au 26e régiment d'artillerie[2].

En 1873, il fait partie de la 3e brigade d'artillerie, garde 8 de ses batteries, reçoit 1 batterie du 11e régiment d'artillerie et verse 2 batteries au 31e régiment d'artillerie et ses 2 batteries au 35e régiment d'artillerie.

Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

En 1914, il est caserné à Versailles et est rattachée en temps de paix à la 3e brigade d'artillerie. Composé de trois groupes, de neuf batteries de 75 modèle 1897 (trente-six canons), le régiment forme l'artillerie divisionnaire de la 6e division d'infanterie, ou AD/6[6]. En , la division est renforcée par une section légère d'aviation formée de deux avions Blériot et de trois pilotes observateurs.

Le groupe de renforcement du 22e rac composé de trois batteries (dépôt Versailles), forme dès le début du conflit le 2e groupement d'artillerie de campagne de la 53e division d'infanterie, ou AD/53, dont il suit le mouvement indépendamment du reste du régiment[7]. Le , il constitue le 2e groupe (21e, 22e et 23e batteries) du 243e rac nouvellement créé[6],[8].

1914[modifier | modifier le code]

 : franchissement de l'Oise.
 : engagée dans la bataille de Guise, entre Guise et Origny-Sainte-Benoite.
 : passage par Laon et franchissement de l'Aisne le lendemain.
 : franchissement de la Marne à Verneuil.
  • 6 -  : engagée dans la bataille de la Marne, (bataille des Deux Morins). Une observation aérienne identifie une forte concentration d'artillerie allemande vers Montceaux-lès-Provins. Le régiment renforcé d'un groupe de 75 et d'un groupe de 120L disperse les forces allemandes leur occasionnant des pertes sensibles.
  • 11 -  : poursuite des troupes allemandes. Engagé dans la bataille de l'Aisne, le régiment subit des pertes importantes.
  • -  : occupation d'un secteur devant le Godat. Mise en place d'un système de recoupement des lueurs de batteries allemandes à partir de trois observatoires afin de détruire le matériel allemand.
,  : actions locales françaises.

1915[modifier | modifier le code]

25 -  : engagé dans la bataille de l'Artois où le régiment est chargé pour la première fois de détruire des réseaux de fils de fer barbelés.

1916[modifier | modifier le code]

  • -  : transport par camions dans la région de Vic-sur-Aisne, renforcement des positions de l'artillerie divisionnaire dans la région de la cote 138 au nord de Vic-sur-Aisne.
  • -  : retrait du front, repos dans la région de Villers-Cotterêts et de Cœuvres. À partir du , transport par V.F. dans la région de Verdun.
  • -  : engagé dans la bataille de Verdun, occupation du secteur Tavannes - Vaux. Le régiment subit des pertes importantes en hommes et matériel. Le , les trente-six canons du régiment sont détruits ou endommagés et doivent être tous remplacés.
  • 6 -  : retrait du front, repos dans la région de Salmagne.
  • -  : mouvement vers le front, à nouveau engagé dans la bataille de Verdun dans le secteur de Souville. Le lieutenant-colonel de Miribel a sous ses ordres huit groupes de 75 et six groupes d'artillerie lourde.
 : attaque allemande, prise du bois de la Caillette.
1er -  : tirs de barrage continuel pour bloquer la progression des troupes allemandes.
 : attaque allemande en direction de Fleury, tirs de barrage nécessitant plus de quatre mille obus par jour pour certaines batteries, soit 30 tonnes de munition.

1917[modifier | modifier le code]

  • - 1er mars : retrait du front, repos et instruction au camp de Gondrecourt.
  • 2 -  : renforcement de la ligne de front, mouvement vers le nord du Sanon, du 9 au deux groupes de 75 du 22e régiment renforcent la défense de la forêt de Parroy.
  • -  : transport par V.F. de la région de Nancy vers la région de Château-Thierry ; à partir du , le 22e régiment d'artillerie renforce l'artillerie de la 39e division d'infanterie vers Moussy-Verneuil et participe aux tirs de barrage roulant. Durant cette période le régiment perd plus de deux cents chevaux par blessures ou épuisement.
  • 6 -  : retrait du front, le régiment réintègre la 6e division vers Fère-en-Tardenois.
  • -  : le régiment est associé à l'artillerie divisionnaire de la 13e division d'infanterie pour préparer une attaque sur le fort de la Malmaison. Cette attaque est finalement annulée.
  • 7 -  : le régiment réintègre la 6e division d'infanterie dans la région de Vailly-sur-Aisne, actions locales continuelles.
 : très violent bombardement allemand avec des obus toxiques et lacrymogènes.
  • -  : mouvement de rocade, occupation d'un nouveau secteur dans le secteur de Pargnan et d'Ailles, actions locales de part et d'autre.
 : violente attaque allemande avec bombardement aux obus toxiques.
  • - 1er septembre : retrait du front, repos et instruction au camp d'Onvillers.
  • -  : mouvement vers le front, occupation d'un secteur dans la région sud de Saint-Quentin. Les cantonnements sont bombardés régulièrement par l'aviation allemande.

1918[modifier | modifier le code]

  • - 1er mars : retrait du front, repos et instruction au camp de Mailly.
  • -  : le régiment relève l'artillerie divisionnaire de la 36e division d'infanterie en Champagne dans la région de Tahure.
  • -  : transport par V.F. de la Champagne en Picardie dans la région de Montmidier. À partir du , occupation d'un secteur vers Gournay-sur-Aronde.
8 -  : engagé dans la bataille de Picardie, les canons sont avancés à moins de 700 mètres du front pour pouvoir soutenir l'attaque. Contre-batterie allemande avec des tirs d'obus toxiques à base d'arsine et d'ypérite.
 : repli allemand derrière Catigny et le canal du Nord.
  • -  : retrait du front, regroupement avec la 6e division d'infanterie, repos.
  • -  : mouvement vers Château-Thierry, puis vers le front, occupation d'un secteur de front vers Paars.
 : occupation d'un secteur vers Baslieux-lès-Fismes et Blanzy-lès-Fismes, participe à la retraite des troupes allemandes au-delà de l'Aisne.
 : franchissement de l'Aisne et progression en direction du camp de Sissonne. Progression en lien avec la 6e division, puis retrait du front le .
  • 7 -  : retrait du front.

Pertes[modifier | modifier le code]

Au cours de la Première Guerre mondiale, le régiment déplore la perte de quatorze officiers tués et 27 blessés ; de 41 gradés tués et 107 blessés ainsi que 103 canonniers tués et 419 autres blessés.

Entre-deux-guerres[modifier | modifier le code]

En 1920, le régiment est rattaché au 3e corps d'armée et au gouvernement militaire de Paris. Régiment d'artillerie de campagne hippomobile, il est caserné à Versailles[9].

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Préparatifs d'embarquement du 22e RAD à la gare de Caen le .

Le 22e régiment d'artillerie divisionnaire est mobilisé le au CMA 3 (Caen et Cherbourg). Rattaché à la 53e division d'infanterie (qui devient ensuite 53e division légère d'infanterie), il participe à la bataille de France de 1940. Le XIe groupe du régiment est affecté à l'organe de défense côtière A[10].

Étendard[modifier | modifier le code]

L'étendard du 22e RA porte les inscriptions[11] :

Personnalités ayant servi au 22e RA[modifier | modifier le code]

Sources et bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Albert Peting de Vaulgrenant sur la base Leonore
  2. a b et c Maurice Loir, Au drapeau ! Récits militaires extraits des mémoires de G. Bussière et E. Legouis, du Cte de Ségur, du maréchal Masséna, du général Vte de Pelleport,... et des journaux, , 313 p. (lire en ligne), p. 300.
  3. Louis Susane : Histoire de l'artillerie Française
  4. Historiques des corps de troupe de l'armée française (1569-1900)
  5. Rémy Scherer, « 3- 1870 ou l'infériorité en artillerie », sur artillerie.asso.fr (consulté le ).
  6. a et b « Parcours des régiments d'artillerie durant 1914 1918, 14/18 », sur www.chtimiste.com (consulté le ).
  7. « 53e DI, artillerie, JMO - - SHD 26 N 366/7 », sur Mémoire des Hommes, ministère des Armées, (consulté le ).
  8. « Historique du 243e régiment d'artillerie de campagne pendant la guerre 1914-1918 », sur gallica.bnf.fr (consulté le ).
  9. « Garnisons d'artillerie en France fin janvier 1920 », Revue d'artillerie,‎ , p. 78-82 (lire en ligne).
  10. « Regiments d'Artillerie », sur www.atf40.fr (consulté le ).
  11. Décision no 12350/SGA/DMPA/SHD/DAT relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées (no 27), (lire en ligne), p. 92.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]