Élections cantonales françaises de 1998

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Élections cantonales françaises de 1998
15 et
Type d’élection Élections cantonales
Corps électoral et résultats
Inscrits au 1er tour 19 706 796
Votants au 1er tour 11 886 402
60,32 % en stagnation
Votes exprimés au 1er tour 11 344 855
Blancs et nuls au 1er tour 541 547
Inscrits au 2d tour 16 384 626
Votants au 2d tour 8 994 238
54,89 % en diminution 3,8
Votes exprimés au 2d tour 8 504 331
Blancs et nuls au 2d tour 489 907
Gauche plurielle
Voix au 1er tour 5 027 717
44,32 %
en augmentation 3,9
Voix au 2e tour 4 041 992
47,53 %
Présidences élues 36 en augmentation 12
Droite parlementaire
Voix au 1er tour 4 520 467
39,84 %
en diminution 4,7
Voix au 2e tour 3 772 366
44,36 %
Présidences élues 63 en diminution 15
Front national
Voix au 1er tour 1 559 217
13,76 %
en augmentation 4,1
Voix au 2e tour 646 439
7,60 %
Présidences élues 0 en stagnation
Étiquettes politiques des présidents de conseils généraux élus
Carte
Droite parlementaire
Gauche parlementaire

Les élections cantonales françaises de 1998 ont lieu les et . Ces élections ont habituellement lieu tous les trois ans pour renouveler la moitié des conseillers généraux qui siègent au sein d'un conseil général pour un mandat de 6 ans.

Résultats[modifier | modifier le code]

Résultats nationaux[modifier | modifier le code]

Résultats pour la France entière d'après les catégories établies par le ministère de l'Intérieur[1]
Parti politique
ou coalition
Premier tour Second tour Sièges
Voix % Voix %
Parti socialiste 2 674 376 23,57 2 912 641 34,25 524
Parti communiste français 1 147 593 10,12 513 514 6,04 105
Divers gauche 628 203 5,54 453 162 5,33 145
Les Verts 381 007 3,36 43 965 0,52 2
Parti radical de gauche 119 272 1,05 88 524 1,04 28
Mouvement des citoyens 77 266 0,68 30 186 0,35 4
Gauche plurielle 5 027 717 44,32 4 041 992 47,53 808
Rassemblement pour la République 1 539 554 13,57 1 392 930 16,38 264
Union pour la démocratie française 1 499 180 13,21 1 279 640 15,05 292
Divers droite 1 481 733 13,06 1 099 796 12,93 310
Droite parlementaire 4 520 467 39,84 3 772 366 44,36 866
Front national 1 559 217 13,76 646 439 7,60 4
Extrême gauche 68 394 0,60 23 212 0,27 8
Divers et sans étiquette 76 415 0,67 11 635 0,14 4
Divers écologiste 84 001 0,74 8 687 0,10 1
Extrême droite 8 644 0,08 0
Inscrits 19 706 796 100,00 16 384 626 100,00
Abstentions 7 820 394 39,68 7 390 388 45,11
Votants 11 886 402 60,32 8 994 238 54,89
Blancs et nuls 541 547 4,56 489 907 5,45
Exprimés 11 344 855 95,44 8 504 331 94,55

Analyse[modifier | modifier le code]

Alors que souvent en France, les élections intermédiaires ne sont pas favorables au pouvoir en place, les élections cantonales de 1998 voient une poussée de la gauche.

Le nombre de cantons passe de 1 945 (1992) à 2 038 en France métropolitaine.

Au premier tour, les partis de la « gauche plurielle » obtiennent 44 % des voix, contre 40,1 % pour les partis de droite et 13,5 % pour le Front national[2]. Ils semblent en mesure de conserver les départements qu'ils détiennent et de progresser un peu. Le premier tour est concomitant des élections régionales, élections à la proportionnelle ne nécessitant qu'un tour. Or à l'issue des régionales, le FN se trouve en position d'arbitre en pouvant faire basculer douze régions à droite.

Entre les deux tours, le débat politique tourne autour d'éventuelles alliance entre le Front National et les partis de la majorité présidentielle de Jacques Chirac. Le vendredi à deux jours du scrutin, a lieu l'élection des présidents de région au sein des conseils régionaux. Dans cinq régions, celui-ci est élu avec l'appoint des voix des conseillers FN créant une forte polémique, la presse et la gauche nommant ce jour le « vendredi noir »[3].

Au second tour, en réaction au « vendredi noir », les électeurs de gauche se mobilisent tandis que nombre d'électeurs de droite s'abstiennent. De plus la droite se trouve, comme lors des législatives de 1997, gênée par des triangulaires gauche – droite – FN là où celui-ci a pu se maintenir en passant la barre de 10 % des inscrits. Les partis de la « gauche plurielle » obtiennent 47 % des voix, contre 44,5 % pour les partis de droite et 8,5 % pour le Front National. Finalement la gauche conquiert près de 400 nouveaux cantons[4], lui permettant de faire basculer 11 départements tandis qu'aucun ne passe à droite[2].

Départements ayant basculé à gauche[modifier | modifier le code]

Département ayant basculé à droite[modifier | modifier le code]

Présidents de conseil général élus[modifier | modifier le code]

Au moment des élections le parti Démocratie libérale (DL) est encore une composante de l'UDF.

Rapport de force[modifier | modifier le code]

Nombre de présidences par parti
Sortantes Élues
Gauche PCF 2 24 3 36
PS 14 24
PRG 3 5
DVG[note 1] 4 3
MDC 1 1
Droite UDF 25 75 20 63
DL 15 13
RPR 28 24
DVD 6 5
MPF 1 1

Par département[modifier | modifier le code]

Présidents sortants et présidents élus[5],[6],[7]
Code Département Président sortant Parti Président élu Parti
01 Ain Jean Pépin DL Jean Pépin DL
02 Aisne Paul Girod UDF Jean-Pierre Balligand PS
03 Allier Gérard Dériot DVD Jean-Claude Mairal PCF
04 Alpes-de-Haute-Provence Pierre Rinaldi RPR Jean-Louis Bianco PS
05 Hautes-Alpes Marcel Lesbros UDF Alain Bayrou DL
06 Alpes-Maritimes Charles Ginésy RPR Charles Ginésy RPR
07 Ardèche Henri Torre DVD Michel Teston PS
08 Ardennes Roger Aubry DVD Roger Aubry DVD
09 Ariège Robert Naudi PS Robert Naudi PS
10 Aube Philippe Adnot DVD Philippe Adnot DVD
11 Aude Raymond Courrière PS Marcel Rainaud PS
12 Aveyron Jean Puech DL Jean Puech DL
13 Bouches-du-Rhône Lucien Weygand PS François Bernardini[note 2] PS
14 Calvados Anne d'Ornano DL Anne d'Ornano DL
15 Cantal Roger Besse RPR Roger Besse RPR
16 Charente Pierre-Rémy Houssin RPR Pierre-Rémy Houssin RPR
17 Charente-Maritime Claude Belot UDF-Rad. Claude Belot UDF-Rad.
18 Cher Jean-François Deniau DL Serge Vinçon RPR
19 Corrèze Jean-Pierre Dupont RPR Jean-Pierre Dupont RPR
2A Corse-du-Sud José Rossi DL Marc Marcangeli DL
2B Haute-Corse Paul Natali DVD Paul Giacobbi PRG
21 Côte-d'Or Louis de Broissia RPR Louis de Broissia RPR
22 Côtes-d'Armor Claudy Lebreton PS Claudy Lebreton PS
23 Creuse Bernard de Froment RPR Gérard Gaudin RPR
24 Dordogne Bernard Cazeau PS Bernard Cazeau PS
25 Doubs Georges Gruillot RPR Georges Gruillot RPR
26 Drôme Jean Mouton UDF-FD Jean Mouton[note 3] UDF-FD
27 Eure Henri Collard UDF-Rad. Henri Collard UDF-Rad.
28 Eure-et-Loir Martial Taugourdeau RPR Martial Taugourdeau RPR
29 Finistère Charles Miossec RPR Pierre Maille PS
30 Gard Alain Journet PS Alain Journet PS
31 Haute-Garonne Pierre Izard PS Pierre Izard PS
32 Gers Yves Rispat app. RPR Philippe Martin PS
33 Gironde Philippe Madrelle PS Philippe Madrelle PS
34 Hérault Gérard Saumade DVG André Vezinhet PS
35 Ille-et-Vilaine Pierre Méhaignerie UDF-FD Pierre Méhaignerie UDF-FD
36 Indre Daniel Bernardet UDF Louis Pinton[8] UDF-FD
37 Indre-et-Loire Jean Delaneau DL Jean Delaneau DL
38 Isère Michel Hannoun RPR Bernard Saugey DL
39 Jura Gérard Bailly RPR Gérard Bailly RPR
40 Landes Robert Cabé PS Robert Cabé PS
41 Loir-et-Cher Roger Goemaere RPR Michel Dupiot UDF
42 Loire Pascal Clément DL Pascal Clément DL
43 Haute-Loire Jacques Barrot UDF-FD Jacques Barrot UDF-FD
44 Loire-Atlantique Luc Dejoie RPR Luc Dejoie RPR
45 Loiret Éric Doligé RPR Éric Doligé RPR
46 Lot Jean Milhau PRG Jean Milhau PRG
47 Lot-et-Garonne Jean-Louis Brunet UDF-FD Jean François-Poncet UDF-FD
48 Lozère François Brager UDF-FD Jean-Paul Pottier DL
49 Maine-et-Loire André Lardeux RPR André Lardeux RPR
50 Manche Pierre Aguiton DL Jean-François Le Grand RPR
51 Marne Albert Vecten UDF-FD Albert Vecten UDF-FD
52 Haute-Marne Pierre Niederberger DL Bruno Sido RPR
53 Mayenne Jean Arthuis UDF-FD Jean Arthuis UDF-FD
54 Meurthe-et-Moselle Jacques Baudot UDF-FD Michel Dinet PS
55 Meuse Rémi Herment UDF Roger Dumez DVD
56 Morbihan Raymond Marcellin DL Jean-Charles Cavaillé RPR
57 Moselle Philippe Leroy RPR Philippe Leroy RPR
58 Nièvre Bernard Bardin PS Bernard Bardin PS
59 Nord Jacques Donnay RPR Bernard Derosier PS
60 Oise Jean-François Mancel DVD Jean-François Mancel[note 4] DVD
61 Orne Gérard Burel RPR Gérard Burel RPR
62 Pas-de-Calais Roland Huguet PS Roland Huguet PS
63 Puy-de-Dôme Georges Chometon UDF-FD Pierre-Joël Bonte PS
64 Pyrénées-Atlantiques François Bayrou UDF-FD François Bayrou UDF-FD
65 Hautes-Pyrénées François Fortassin PRG François Fortassin PRG
66 Pyrénées-Orientales René Marquès UDF-AD Christian Bourquin PS
67 Bas-Rhin Daniel Hoeffel UDF-FD Philippe Richert UDF-FD
68 Haut-Rhin Jean-Jacques Weber UDF-FD Constant Georg DVD
69 Rhône Michel Mercier UDF-FD Michel Mercier UDF-FD
70 Haute-Saône Christian Bergelin RPR Marc Roussel[note 5] PRG
71 Saône-et-Loire René Beaumont DL René Beaumont DL
72 Sarthe François Fillon RPR Roland du Luart UDF-AD
73 Savoie Michel Barnier RPR Michel Barnier RPR
74 Haute-Savoie Bernard Pellarin UDF-Rad. Ernest Nycollin UDF-Rad.
75 Paris Non concerné par cette élection
76 Seine-Maritime Charles Revet DL Charles Revet UDF
77 Seine-et-Marne Jacques Larché DL Jacques Larché DL
78 Yvelines Franck Borotra RPR Franck Borotra RPR
79 Deux-Sèvres André Dulait UDF-FD André Dulait UDF-FD
80 Somme Fernand Demilly UDF Fernand Demilly UDF
81 Tarn Thierry Carcenac PS Thierry Carcenac PS
82 Tarn-et-Garonne Jean-Michel Baylet PRG Jean-Michel Baylet PRG
83 Var Hubert Falco DL Hubert Falco DL
84 Vaucluse Régis Deroudilhe RPR Jacques Bérard[note 5] RPR
85 Vendée Philippe de Villiers MPF Philippe de Villiers MPF
86 Vienne René Monory UDF-FD René Monory UDF-FD
87 Haute-Vienne Jean-Claude Peyronnet PS Jean-Claude Peyronnet PS
88 Vosges Christian Poncelet RPR Christian Poncelet RPR
89 Yonne Henri de Raincourt DL Henri de Raincourt DL
90 Territoire de Belfort Christian Proust MDC Christian Proust MDC
91 Essonne Xavier Dugoin RPR Michel Berson PS
92 Hauts-de-Seine Charles Pasqua RPR Charles Pasqua RPR
93 Seine-Saint-Denis Robert Clément PCF Robert Clément PCF
94 Val-de-Marne Michel Germa PCF Michel Germa PCF
95 Val-d'Oise François Scellier UDF-Rad. François Scellier UDF-Rad.
971 Guadeloupe Dominique Larifla GUSR Jacques Gillot PPDG
972 Martinique Claude Lise[9] PPM Claude Lise[9] PPM
973 Guyane Stéphan Phinera-Horth PSG Joseph Ho-Ten-You[10] DVG
974 Réunion Christophe Payet PS Jean-Luc Poudroux RPR
Élections dans les COM
975 Saint-Pierre-et-Miquelon Marc Plantegenest[11] AD (DVD)
976 Mayotte Younoussa Bamana[12] UDF

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Incluant le PPM, le GUSR et le PPDG.
  2. Remplacé en août par Jean-Noël Guérini
  3. Au bénéfice de l'âge, gauche et droite étant à égalité
  4. exclu du RPR en 1998 pour ses accords de désistement avec le FN
  5. a et b au bénéfice de l'âge

Références[modifier | modifier le code]

  1. [xls] Résultats France entière sur le site Data.gouv.
  2. a et b Site France-politique
  3. « Marianne du 23/03/1998 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le )
  4. Étude du CEVIPOF Sylvain Brouard
  5. Pour les noms et étiquettes politiques au moment de l'élection, sauf indication contraire ou absence de données : « Atlaspol »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le )
  6. « Les résultats du second tour des élections cantonales », Le Monde,‎ , p. 30-48
  7. « La « gauche plurielle » détient trente-deux présidences de conseils généraux », Le Monde,‎ , p. 8
  8. « Louis Pinton (UDF-FD) élu président du conseil général de l'Indre », Le Figaro,‎ , p. 5
  9. a et b Source : @ntilles.com
  10. Source : Adege
  11. Source : RFO
  12. Source : Le petit futé, Mayotte - Comores, 2005