Pierre Berthezène

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Pierre Berthezène
Pierre Berthezène
Général Baron de Berthezène

Naissance
Vendargues (Hérault)
Décès (à 72 ans)
Vendargues (Hérault)
Origine Drapeau de la France France
Grade Général de division
Distinctions Baron d'Empire
Grand croix de la Légion d'honneur
Pair de France
Hommages Nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile (27e colonne)
Autres fonctions gouverneur général de l'Algérie

Pierre Berthezène, né le à Vendargues (Hérault) et mort le dans la même commune, est un militaire français, simple soldat de la Révolution française devenu général, anobli par Napoléon et élevé à la pairie par Louis-Philippe.

Biographie

De condition modeste, ses parents, Jacques Berthezène et Marguerite Causse, le destinent à l'état ecclésiastique. Le curé lui donne des cours pour le préparer au séminaire de Montpellier. Berthezène n'a pas terminé ses études lorsque les événements de la Révolution française le déterminent à s'enrôler dans l'armée.

Les guerres de la Révolution

Le , il entra comme soldat dans le 5e bataillon des [volontaires de l'Hérault], amalgamé dans la 7e demi-brigade provisoire de bataille, devenue 10e d'infanterie de ligne en l'an IV, et obtint les grades de caporal, de sergent et de sergent-major les 17, 19 et 22 du même mois. Il y croise d'autres sous-officiers comme Lannes et Victor.

Il avait rejoint l'armée des Pyrénées orientales, mais quelques jours après l'affaire de Peyrestortes (17 septembre 1793), la brigade alla renforcer le corps assiégeant Toulon. À la prise de la redoute anglaise, qui décida l'évacuation de la ville, le jeune Berthezène enleva à un sous-officier anglais un fusil qu'il conserva dès lors avec soin. Cet acte de bravoure lui valut le grade de lieutenant le 1er messidor an II(19 juin 1794).

Sa demi-brigade passa alors à la division Garnier de l'armée d'Italie[1], où il servit jusqu'en l'an IX avec beaucoup de distinction.

Élu lieutenant par ses camarades le 18 novembre 1795, il combat à Castiglione (), à La Corona () et à La Favorite (), il fut employé en qualité de lieutenant-adjoint le 2e jour complémentaire de la même année à l'état-major de l'armée.

En l'an VII, à la reprise des hostilités, le général Grenier l'attacha à son état-major, et le général en chef le fit capitaine le 23 juin 1799 sur le champ de bataille de Saint-Julien (San Giuliano Vecchio), où se déroulera plus tard la bataille de Marengo.

Le général Compans le prit auprès de lui comme aide de camp provisoire, en vertu d'un ordre spécial du général en chef. Le 19 avril 1800, il reçut un coup de feu à la tête, à l'attaque de Saint-Jacques (campagne du Var). Élevé au grade de chef de bataillon à la 72e demi-brigade d'infanterie de ligne le 1er thermidor, confirmé le 27 août 1800 par un arrêté des consuls, il ne cessa ses fonctions d'aide-de-camp et ne se rendit à sa demi-brigade que le 23 octobre 1800. Il la commandait le 25 décembre à la bataille de Pozzolo, sur le Mincio. Il est atteint d'un coup de feu à la jambe gauche, blessure qui l'oblige à marcher avec des béquilles pendant les deux ansnées suivantes.

Le Consulat et l'Empire

Employé au camp de Saint-Omer en 1803-1805, et à l'armée du Nord en 1805-1806, il est nommé membre de la Légion d'honneur le (14 juin 1804) et élevé au grade de major du 65e régiment de ligne le . C'est alors qu'il accompagne Louis Bonaparte en Hollande et occupe le Hanovre.

Colonel du 10e d'infanterie légère le , l'Empereur, en lui confiant ce dernier commandement, lui dit : « Je vous donne un régiment qui vaut ma garde. » Le nouveau colonel se montra digne de cette faveur, particulièrement au combat d'Heilsberg le 10 juin 1807 où le régiment se distingue. puisque l'Empereur lui accorda la croix d'officier de la Légion d'honneur le , et le titre de baron de l'Empire, avec une dotation en Westphalie, le .

Après la paix de Tilsitt, le 10e léger est placé sous les ordres du maréchal Davout et occupe l'île Rügen, sur la Baltique. Lorsque les armements de l'Autriche (cinquième Coalition) appelèrent les armées françaises sur le Danube, le 10e léger rejoint à marche forcée la Bavière. Dans l'espace de vingt jours, le 10e (division Saint-Hilaire), put franchir la distance qui le séparait de Ratisbonne et rassurer les populations bavaroises, que l'approche des Autrichiens épouvantait.

On lit dans le 1er bulletin, daté de Ratisbonne, le 24 avril 1809 :

« Bataille de Tann[2], le 19. La division Saint-Hilaire, arrivée au village de Peissin, y rencontra l'ennemi plus fort en nombre, mais bien inférieur en bravoure; et là s'ouvrit la campagne par un combat glorieux pour nos armes. Le général Saint-Hilaire culbuta tout ce qui était devant lui, enleva les positions de l'ennemi, lui tua une grande quantité de monde et lui fit 6 à 700 prisonniers.
Bataille d'Eckmühl, le 22. Le délai des événements militaires serait trop long : il suffit de dire que, mis en pleine déroute, l'ennemi a perdu la plus grande partie de ses canons et un grand nombre de prisonniers ; que le 10e d'infanterie légère se couvrit de gloire en débouchant l'ennemi, et que les Autrichiens, débusqués du bois qui couvre Ratisbonne, furent jetés dans la plaine et coupés par la cavalerie. »

Pierre Berthezène fut gravement blessé lors de la bataille d'Eckmühl (22 avril 1809) lorsque le 10e Léger enleva la principale position ennemie. Il se trouvait, le lendemain de cette bataille, devant Ratisbonne quand l'Empereur lui conféra (proprio motu) le grade de commandeur de la Légion d'honneur, récompense qui, à cette époque, semblait réservée aux officiers généraux (23 avril 1809).

La division Saint Hilaire passe sous les ordres du maréchal Lannes. Elle prend Vienne (Autriche), puis passe le Danube pour combattre à Essling (21-22 mai 1809). Le 10e Léger s'empare de la position capitale à Wagram (5 juillet) mais ne peut s'y maintenir puis le lendemain enlève Wagram. À peine rétabli de sa précédente blessure, Berthezène en reçut lors de cette bataille deux autres, fort graves.

Promu général de brigade le 6 août 1811, il remplaça par ordre de l'Empereur le général Razout dans le commandement de l'île de Walcheren (dont les Anglais s'étaient emparés en 1809 : Expédition de Walcheren) le 9 octobre, et le 6 décembre il entra dans les grenadiers de la Garde impériale avec le titre d'adjudant-général.

C'est en cette qualité qu'il fit la campagne de 1812 en Russie, où il commandait trois régiments de la Jeune Garde. Le 22 octobre, il protégea le général Lenoury, chargé de détruire le Kremlin, puis il soutint la retraite de l'armée française jusqu'au moment où le corps d'armée du duc de Bellune (maréchal Victor) put le relever dans ce service. À la Bérésina (26-29 novembre 1812), appuyé du prince Émile de Hesse-Darmstadt, qui se plaça volontairement sous ses ordres, il attaqua la droite des Russes, leur fit 1 400 prisonniers, que Napoléon Ier se plut à compter près du pont, et par ce mouvement hardi contribua puissamment au beau succès du maréchal Ney. Ce fut le témoignage que le maréchal Mortier lui rendit auprès de l'Empereur.

Au début de la campagne de Saxe (1813), il commanda la portion de la Vieille Garde qui était à l'armée, et le jour de la bataille de Lützen (2 mai), avant que le général Roguet n'arrivât, il avait reçu de l'Empereur cet ordre bref, mais énergique : « La garde au feu ! » La garde alla au feu, et la Couronne-de-Fer devint la récompense de son brave chef ().

Le 21 mai, à Bautzen, il fut chargé de faciliter le débouché du 4e corps du général Bertrand, que commandait pour cette opération le maréchal Soult. L'Empereur, qui survint peu de moments après, approuva les dispositions qu'il avait prises.

Nommé général de division le 4 août, il reçut à la reprise des hostilités, qui eut lieu le 14, le commandement de la 44e division d'infanterie au 14e corps, sous les ordres du maréchal Saint-Cyr, dont il fit l'avant-garde pendant toute la campagne. Il mérita la bienveillance de ce capitaine si distingué, et l'a conservée jusqu'à sa mort. À la tête d'une division du 4e corps, il contribua à la victoire de Dresde les 26, 27 et 28 août. Il y demeure jusqu'à la capitulation (On sait que les 1er et 14e corps, restés à Dresde, furent forcés, par le manque de vivres et de munitions, à capituler le 11 novembre, et que les coalisés violèrent la capitulation et les envoyèrent prisonniers en Hongrie).

La Restauration

La Première Restauration et les Cent-Jours

En , le général Berthezène, rentré des prisons de l'ennemi après le retour des Bourbons, fut mis en disponibilité. Cependant Louis XVIII le décora de la croix de Saint-Louis le 19 juillet 1814, et, sur la demande du maréchal Soult, l'attacha au comité de la guerre le 18 décembre. Il était dans cette position au moment du débarquement de l'Empereur au Golfe-Juan. Berthezène le seconda pendant les Cent-Jours, s'attachant ainsi de nouveau à la fortune de son ancien souverain.

Le 29 mars 1815, Napoléon le fit président de la commission chargée du placement des officiers en demi-solde, et lui confia le 7 juin la 11e division d'infanterie, 3e corps de l'armée du Nord. Il combattit vaillamment à Fleurus le 16, et y perdit le cheval qu'il montait. Le général Habert ayant été gravement blessé à Wavre, le général Berthezène réunit le commandement de cette division à la sienne. Il chassa des hauteurs de Bierges 8 bataillons prussiens qui défendaient cette position. Le 20, le général Vandamme mit sous ses ordres deux autres divisions d'infanterie, et le chargea d'arrêter l'ennemi pour donner le temps au maréchal Grouchy de prendre position à Dinant : il en résulta un combat très vif sous les murs de Namur, qui dura jusqu'à la nuit, et dans lequel il eut un cheval tué sous lui.

Quand le gouvernement provisoire fit semblant de vouloir se battre sous Paris, le général Berthezène fut envoyé au 3e corps pour en prendre le commandement, mais l'armistice ayant été conclu, il rentra à sa division. Après les événements de la seconde abdication, il commanda ce corps derrière la Loire jusqu'au licenciement. Autorisé le 16 septembre à se retirer dans ses foyers, il obtint le 9 décembre un congé pour se rendre en Belgique.

La Seconde Restauration

Après le licenciement de l'armée de la Loire, le général vint à Paris, où il avait son domicile. Le général Despinois, qui commandait Paris, l'appela à son état-major, et lui déclara qu'il ne pouvait autoriser son séjour dans la capitale, qu'il eût à voir le ministre de la Guerre (le Duc de Feltre). Le général alla trouver le ministre, qui lui dit de se rendre dans son pays. Sur son observation que ce serait chercher une mort certaine, le ministre l'engagea à indiquer lui-même un lieu de séjour. Il choisit successivement Lyon, Strasbourg, Rouen, qu'on lui refusa. Puis on lui désigna Saint-Pol, près d'Arras, où les troupes anglaises étaient cantonnées, et à son tour il refusa. Enfin, après avoir demandé en vain de se rendre en Italie ou en Prusse, on lui ordonna de partir pour la Belgique, où la police française entretenait de nombreux agents.

Son exil ne dura que quelques mois, et, ce qui est assez remarquable, c'est que le ministre qui l'avait forcé à quitter la France lui écrivit de rentrer sans délai sous peine d'être rayé des contrôles de l'armée. Il rentra donc.

Il est placé en non-activité le .

En 1818, il s'inscrit dans la « dévote et royale confrérie » des pénitents bleus de Montpellier.

Il reçoit du maréchal Gouvion-Saint-Cyr, le , une inspection générale d'infanterie et est remis en activité en 1820.

Il est nommé grand officier de la Légion d'honneur le et membre du comité consultant[réf. nécessaire] de l'infanterie le .

L'expédition en Algérie (1830)

Il eut le commandement de la 1re 1re division de l'armée envoyée à Alger en 1830, où il contribua beaucoup au succès des armées françaises.

Débarquement de l'armée Française à Sidi Ferruch, 14 juin 1830.
Coup de vent au camp de Sidi Ferruch, le 16 (26?) juin 1830.

Le 14 juin, il débarqua le premier sur le sol africain, et le même jour il s'empara de la position des Turcs, défendue par 16 pièces de seize et par 2 mortiers. Ensuite il se rendit maître du camp de Staoueli et de la forte position de Bouzareah. Le 16, l'armée fut assaillie par un orage épouvantable qui la menaça du sort qu'éprouva celle de Charles Quint. En peu d'instants les munitions furent « avariées », et le général en chef de Bourmont, craignant une attaque dans cette circonstance importante, ordonna aux troupes de rétrograder sur Sidi-Ferruch. Le général Berthezène alla trouver le général en chef et lui fit remarquer qu'un mouvement en arrière produirait un inconvénient plus grave que celui qu'on voulait éviter, il lui déclara que, dans le cas même où les troupes seraient réduites à ne se servir que de leurs baïonnettes, il répondrait encore de sa position. Le général en chef céda, le général Berthezène se maintint, et bientôt l'armée put marcher en avant.

Après la prise d'Alger, le général en chef demanda la pairie pour le général Berthezène, demande que le général Bertrand Clauzel, général en chef installé par la toute nouvelle monarchie de Juillet, renouvela le 15 août.

La Monarchie de Juillet

Commandant en chef en Algérie (1831)

Le général Berthezène revient en France au mois de novembre 1830. Louis-Philippe Ier le nomme grand-croix de la Légion d'honneur le 27 décembre 1830.

Le , il est nommé commandant en chef en Algérie en remplacement du général Bertrand Clauzel. Il y fait plusieurs établissements utiles, et toute sa conduite tend à faire aimer et respecter le nom français. Les Arabes le surnomment le Marabout (le saint).

Forcé au milieu de l'été d'aller jusqu'à Mettka, il se vit assailli, dans les défilés de l'Atlas, par un grand nombre de tribus, soulevées par l'intrigue et encouragées par l'affaiblissement des forces françaises, les tribus de la plaine se révoltèrent et vinrent attaquer les français au gué de l'Arrach et à la ferme modèle.

La mort du capitaine qui commandait l'arrière-garde jeta dans les rangs quelque désordre qui fut réparé à l'entrée dans la plaine. Mais cet incident, exploité par l'envie, donna lieu alors à des calomnies que le Journal des Débats crut devoir reproduire le , et auxquelles le général répondit par la lettre suivante :

« Au rédacteur,
Paris, ce 2 juillet 1840,
Monsieur,
 »

« Votre article du 29 juin renferme deux choses très distinctes : les dispositions, c'est l'affaire du général, la déroute épouvantable, c'est l'affaire de la troupe.
Voyons d'abord l'affaire du général. Après avoir fait panser sur le Téniah les blessés, parmi lesquels 9 étaient portés par des hommes, et les avoir dirigés sur la ferme de Mouzaya, j'envoyai, sous les ordres du colonel Marion, un bataillon prendre position à une lieue et demie environ du col, sur un saillant qui permettait de prendre des feux de revers ; 4 compagnies du 20e suivirent les crêtes qui dominent le défilé, tant pour que la colonne ne pût être inquiétée, que pour dominer l'ennemi qui suivrait l'arrière-garde.
Ces dispositions prises, je commençai mon mouvement. Il n'est donc pas vrai que les hauteurs n'étaient pas couronnées, et le général peut dire à bon droit qu'il a fait son métier.
Maintenant, est-il vrai qu'il y ait eu une déroute épouvantable ? On va le voir.
Une compagnie de grenadiers du 20e, commandée par le capitaine Dupuis, fermait la marche et couvrait la retraite. Le malheur voulut que ce brave capitaine fut tué. Cette mort jeta du trouble et un assez grand désordre dans les rangs. Il fut court. Le général Buchet fit faire demi-tour à ses troupes, et reprit, au pas de course, deux positions mal défendues fans les premiers instants de trouble. L'ennemi n'osa plus nous suivre, et nous arrivâmes vers huit heures à Mouzaya, sans avoir été inquiétés, quoique la plaine fût couverte d'Arabes à cheval.
Voilà l'épouvantable déroute.
Les troupes reposées et repues quitteront Mouzaya vers quatre heures. L'ennemi voulut inquiéter l'arrière-garde ; mais le général Fouché l'en dégoûta bien vite, et nous ne le trouvâmes ni au gué de la Chiffa, ni au défilé de Bouffarick, c'est-à-dire que nous ne le vîmes plus.
Voilà, Monsieur, la vérité ; tout ce qui, dans ce récit que vous m'opposez, est en désaccord avec ce que je dis, est contraire à la vérité. Il serait indigne de moi de discuter les historiettes dont ce récit est embelli ; elles sont étrangères au fait, et quel homme de sens peut y croire ?...
J'ai l'honneur de vous saluer,
Le lieutenant-général baron Berthezène.
 »

Plus tard, le fameux Ben-Zamoun se porta sur l'Aratch : une heure de combat en fit justice; il en fut de même des tribus de l'Ouest venues pour sa joindre à lui. Remplacé par le le général Savary le , le général Berthezène, qui avait étendu de plus d'une lieue la ligne de des postes français, rentra en France en ,.

Homme d'une grande probité, le général Berthezène a donné en Algérie des preuves nombreuses de désintéressement. Par exemple, immédiatement après la conquête d'Alger, le ministre du trésor du dey lui ayant fait don d'un troupeau de mérinos, le général fit vendre ce troupeau et en déposa le prix (6 000 francs) au trésor de l'armée. Un reçu lui fut donné, et un procès-verbal de l'intendant-militaire constata que le troupeau était sa propriété. Pendant les onze mois de son commandement en Afrique, il eut à sa disposition 6 000 francs par mois sur les fonds secrets, c'est-à-dire 66 000 francs pour les onze mois; il ne dépensa que 11 000 francs. Son prédécesseur, le général Loverdo, avait employé en quatre mois 104 000 francs sur le même fonds.

Membre de la chambre des pairs (1832-1847)

Le général Berthezène est élevé à la pairie le 11 octobre 1832.

M. le général Berthezène a rarement abordé la tribune de la chambre haute ; mais toutes les fois qu'il s'est agi de faire preuve de modération, comme dans les procès politiques, ou d'émettre une opinion sur des questions de principes, telles que celles relatives à l'hérédité de la pairie, à la colonisation d'Alger, aux lois dites de septembre et d'apanage, auxquelles il est peu favorable, il n'a point hésité, il n'a point fait défaut à ses convictions.

Le , il est entré dans la 2e section du cadre de l'état-major général, et le a été nommé membre de la commission de souscription pour élever à Alger une statue à la mémoire du duc d'Orléans.

Controverse à propos de Gérard et Grouchy (1840)

Berthezène prend parti dans la discussion qui s'est élevée entre M. le maréchal Gérard et M. le maréchal Grouchy, au sujet de la conduite de ce dernier au mois de .

Dans une lettre du , adressée aux auteurs de la Biographie des hommes du jour, Berthezène, discutant la notice que ces écrivains ont consacré au maréchal Grouchy dans leur ouvrage, essaye d'établir que Grouchy avait été, du 16 au , et quelques jours plus tard, à Villers-Cotterêts, un général en chef au moins inintelligent, venant ainsi en aide au maréchal Gérard et à ses amis.

Cette lettre fit grand bruit. M. de Grouchy s'émut, il porta plainte à la Chambre contre son collègue, de part et d'autre on invoqua des témoignages : la question resta dans l'état où la lettre l'avait mise. Alors vint le tour des influences pour amener le général à une sorte de désaveu, on en appela à la subordination du lieutenant-général envers le maréchal de France, à son excellent cœur, au besoin du calme et de la paix. Le général céda, et le 19 novembre 1840 il signa la lettre de rétractation qui lui fut présentée. Ainsi finit pour le général sa coopération à une lutte que le maréchal Gérard n'abandonna point.

Pair de France jusqu'à l'époque de sa mort, le général Berthezène vota dans la Chambre haute pour le gouvernement de juillet, sans se montrer, d'ailleurs, très exact aux séances : dans les dernières années de sa vie, il se tenait de préférence à l'écart de la politique.

Il mourut à Vendargues le et a été inhumé au cimetière communal.

Œuvres

  • Dix huit mois en Algérie
  • Souvenirs militaires, publié par son fils, Paris, 1855.

Armoiries

Figure Blasonnement
Armes du baron Berthezène et de l'Empire (décret du , lettres patentes du (Bayonne))

De sable au lion d'argent tenant une épée levée de la patte dextre et une rondache de la senestre, quartier des barons militaires brochant sur le tout.[3],[4],[5],[6],[7]

Livrées : gris de fer, bleu de ciel et blanc[3].

Hommages

Il fait partie des 558 officiers à avoir leur nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile.

Notes et références

  1. Et forme lors de l'amalgame () la 11e demi-brigade
  2. Attention à la confusion, il s'agit de Tann (Bavière) pas très loin d'Eckmühl et pas de Thann dans le Haut-Rhin
  3. a et b PLEADE (C.H.A.N. : Centre historique des Archives nationales (France)).
  4. Armorial de J.B. RIETSTAP - et ses Compléments
  5. Louis de La Roque, Armorial de la noblesse de Languedoc, Généralité de Montpellier, vol. 1-2, F. Seguin, (lire en ligne)
  6. Biographie de Berthezène sur le site Vendargues.Histoire et [1] sur le site Les Amis du Patrimoine Napoléonien
  7. La noblesse d'Empire sur le site de Thierry Pouliquen.

Bibliographie