Université de Bologne

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Université de Bologne
Histoire
Fondation
Statut
Type
Nom officiel
Università di Bologna
Universitas Bononiensis
Régime linguistique
Recteur
Francesco Ubertini (en) (-)Voir et modifier les données sur Wikidata
Devise
Alma Mater Studiorum. Petrus ubique pater legum Bononia materVoir et modifier les données sur Wikidata
Membre de
Site web
(it + en) www.unibo.itVoir et modifier les données sur Wikidata
Chiffres-clés
Étudiants
79 999 ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Effectif
7 688 ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Localisation
Pays
Campus
Urbain
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Émilie-Romagne
(Voir situation sur carte : Émilie-Romagne)
Géolocalisation sur la carte : Italie
(Voir situation sur carte : Italie)
Étudiants universitaires : détail de la tombe de Giovanni da Legnano.
L'entrée d'étudiants dans la section allemande de l'université de Bologne, la Natio Germanica Bononiae, miniature de 1497.
Étudiante de l'université en 2016.

L’université de Bologne (italien : Alma mater studiorum - Università di Bologna, UniBo) est une université italienne publique. Fondée en 1088, elle est souvent considérée comme la plus ancienne université du monde occidental, en fonction des sources et de la définition du concept d'université[1],[2],[3],[4].

Elle est la première institution à utiliser le terme « université » (en latin universitas) ainsi que la première université reconnue comme telle par le pape[5]. Sa devise est Petrus ubique pater legum Bononia mater, « Saint Pierre est partout le père des lois, Bologne en est la mère ».

L'université de Bologne a plus de 100 000 étudiants (un quart de la population de la ville de Bologne) et presque 3 000 professeurs ce qui en fait l'une des plus grandes d'Europe. Depuis sa fondation, elle a attiré un grand nombre d'universitaires et d'étudiants provenant de toute l'Italie et du monde entier, ce qui la confirme comme l'une des plus importantes institutions universitaires[6],[7].

Giosuè Carducci.

Histoire[modifier | modifier le code]

Son histoire croise celle de grands personnages qui œuvrèrent en matière de sciences et de lettres ce qui fait d'elle une référence dans le panorama de la culture européenne.

Un comité d'historiens présidé par Giosuè Carducci a fixé, par convention, la fondation de cette université à l'année 1088. L'institution appelée jadis Studium naît donc à Bologne en cette fin du XIe siècle quand des étudiants étrangers s'associèrent pour former des sociétés estudiantines dans le but de l'entraide face au châtiment collectif pratiqué à l'époque. Ensuite elles firent appel aux maîtres grammairiens, des arts libéraux et de théologie des établissements d'enseignement laïc ainsi que religieux afin d'enseigner le droit. Les réunions scolaires (ou scholae) tendaient à se regrouper de manière informelle. Les premiers professeurs documentés sont Pepone et Irnerius, ce dernier considéré par la postérité comme lucerna juris[8].

À la demande de quatre docteurs de cette université, l'empereur romain germanique Frédéric Barberousse visite la ville de Bologne et promulgue en 1158, (ou peut-être dès 1155) l’Authentica habita qui fait de l'université, selon la loi, un lieu où la recherche se développe indépendamment de tout autre pouvoir. Cette constitution assura une protection directe aux étudiants en déclarant qu'« Ils ne seraient soumis uniquement à l'autorité de leurs maîtres ou de l'évêque de Bologne », plutôt qu'aux autorités civiles locales. Au cours de cette visite, il a rencontré les maîtres et les étudiants de la Faculté de Droit de Bologne. Les étudiants réclament la liberté de mouvement, leur permettant d'aller et venir sans entrave et de vivre en sécurité tout en poursuivant leurs études.

C'est le début de l'indépendance des universités vis-à-vis de l'État et de la création des associations étudiantes. Chaque association est dirigée par un recteur, étudiant avec plusieurs années de vie étudiante. Le recteur est élu par les étudiants et possède des qualifications spécifiques telles qu'être âgé d'au moins vingt-deux ans, de naissance légitime, avoir une bonne réputation et, de préférence, disposer de ses propres biens pour couvrir les dépenses. Le recteur a un rôle particulier, présidant le Conseil des Nations et le Tribunal universitaire. Ils engagent également des négociations avec les autorités de la commune civitatis.

Les nations universitaires apparurent vers 1180 à l'université de Bologne. Celle-ci comprenait deux nations, les cismontains (regroupant les sous-nations lombardes, toscanes et siciliennes) et les ultramontains (regroupant treize sous-nations de l'Europe chrétienne)[9],[10]. Cependant, chaque nation était subdivisée en sous-nations, respectivement 17 pour les cismontains et 14 pour les ultramontains.

De nouvelles chaires sont créées pour l’enseignement de la rhétorique (1439), des langues orientales (1464), des mathématiques (1545) et du grec (1455) Les universités ont commencé à s'organiser en différentes facultés ou départements. Une université typique aurait une faculté des arts et une ou plusieurs facultés dédiées à des matières telles que la théologie, le droit de l'Église, le droit romain ou la médecine. Chaque discipline a commencé à avoir ses propres manuels importants que les étudiants étudiaient.

Les universités ont également établi des méthodes d’enseignement communes utilisées dans différentes disciplines. Les cours étaient donnés par des professeurs qui commentaient des textes spécifiques, fournissant des explications et des interprétations. Les disputes (discussions) étaient une autre méthode importante par laquelle les étudiants et les universitaires s'engageaient dans des débats, prenant différents côtés d'un argument.

Les chercheurs qui ont travaillé dans ce contexte universitaire ont commencé à développer des modes de pensée nouveaux et innovants dans divers domaines d’études, contribuant ainsi à l’avancement des connaissances et de la compréhension.

Le Jardin botanique de l'université de Bologne est créé en 1568, à la demande du naturaliste Ulisse Aldrovandi (1522-1605).

En juin 1888, les grandes fêtes organisées pour le 800e anniversaire de l'université de Bologne, sous l'égide de Giosuè Carducci eurent un retentissement international. À cette occasion furent créées les associations festives étudiantes françaises de la Faluche et italiennes de la Goliardia. Conséquence à plus long terme, ces fêtes amenèrent la création par Efisio Giglio-Tos de la Corda Fratres en 1898, première organisation mondiale festive et fraternelle étudiante.

Personnalités liées à l'université[modifier | modifier le code]

Professeurs[modifier | modifier le code]

Étudiants[modifier | modifier le code]

Docteur honoris causa[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « 10 of the Oldest Universities in the World », sur Top Universities, (consulté le )
  2. (en) « University of Bologna », sur Times Higher Education (THE), (consulté le )
  3. (en) « University of Bologna | History & Development », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  4. Encyclopædia Universalis, « UNIVERSITÉ DE BOLOGNE », sur Encyclopædia Universalis (consulté le )
  5. L'université de Bologne sur Mémo « Copie archivée » (version du sur Internet Archive)
  6. (en) « Most international universities in the world », sur Times Higher Education (THE), (consulté le )
  7. L'étude de la mobilité des professeurs de l'Université de Bologne ainsi que d'autres universités européennes, est l'un des objectifs du projet de recherche UTHC financé par le Conseil Européen de la Recherche/ERC. Plus précisément, ce projet étudie comment le capital humain des professeurs universitaires et des savantes a été déterminant pour la croissance et le développement de l'Occident. Pour une description synthétique de l'ensemble des professeurs et des savantes qui ont enseigné à l'Université de Bologne, voir David de la Croix et Mara Vitale. (2021). Literati à l'Université de Bologne (1088-1800). Repertorium Eruditorum Totius Europae/RETE, 1:1-10.
  8. Hermann Fitting, Die Anfänge der Rechtsschule zu Bologna, Berlin et Leipzig, J. Guttentag,
  9. Jacques Le Goff, Les Intellectuels au Moyen Âge, 2e éd., Seuil, coll. « Points histoire », Paris, 1985, p. 82-83.
  10. Le Goff, Jacques, L'Europe est-elle née au Moyen Âge, 2003, VI., Naissance des sentiments nationaux, §2, p. 232.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]