Séraphin (Bible)

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Dieu entouré de séraphins, dans les Petites heures de Jean de Berry
Un séraphin (Le Pérugin)

Les séraphins sont des créatures célestes ailées (trois paires d'ailes), que l'on trouve dans la Bible autour du trône de Dieu.

Origine et historique

Le mot hébreu seraphim est un nom pluriel dérivé du verbe saraph, qui signifie « brûler ». (Lv 4:12.) Le terme hébreu seraphim veut donc dire littéralement « les brûlants ». D'autres sens possibles du mot saraf peuvent être « qui cause une inflammation », ou « venimeux », comme dans Deutéronome (parachat Eqev)[1] :

« ... qui t'a conduit à travers ce vaste et redoutable désert, plein de serpents venimeux (na'hash saraf) et de scorpions »

La plupart des historiens de la Bible considèrent que les seraphim bibliques sont dérivés des uraei égyptiens, ces cobras dotés d'ailes symbolisant la fonction protectrice[2].

D'autres rapprochent les seraphim du serpent aquatique des origines, le Leviathan, monstre d'origine babylonienne qui pourrait aussi s'appliquer au serpent de la Genèse[3].

Les premières traductions de la Bible hébraïque en grec traduisaient d'ailleurs le mot par « serpents ». Mais, progressivement, la référence aux serpents a été occultée, car les serpents ont une connotation négative dans le monde grec (la Méduse et sa chevelure de serpents, qui faisait mourir d'effroi ceux qui la regardaient). C'est particulièrement vrai concernant le livre d'Isaïe, où les séraphins apparaissent volant au-dessus de Dieu. Au fil du temps, les séraphins ont été représentés comme des créatures ailées, souvent à forme humaine.

Les séraphins apparaissent à plusieurs reprises dans la Bible, notamment dans le Deutéronome, les Nombres ou dans le livre d'Isaïe. Ce dernier décrit sa vision en ces termes (Is 6:1-7) :

« Dans l’année où mourut le roi Ozias, moi, cependant, je vis le Seigneur, siégeant sur un trône haut et élevé, et les pans de son vêtement remplissaient le temple. Des séraphins se tenaient au-dessus de lui. Chacun avait six ailes. Avec deux il tenait sa face couverte, et avec deux il tenait ses pieds couverts, et avec deux il volait. Et celui-ci appelait celui-là et disait : « Saint, saint, saint est l'Eternel des armées. Toute la terre est pleine de sa gloire. » »

« Je dis alors : « Malheur à moi ! Car je suis pour ainsi dire réduit au silence, parce que je suis un homme impur des lèvres et que j’habite au milieu d’un peuple impur des lèvres ; car mes yeux ont vu le Roi, Yhwh des Armées lui-même ! » Mais l’un des séraphins vola vers moi, et dans sa main il y avait une braise qu’il avait prise avec des pinces de dessus l’autel. Alors il toucha ma bouche et dit : « Vois ! Ceci a touché tes lèvres, et ta faute s’est éloignée, et propitiation est faite pour ton péché. » »

Le grand théoricien de la hiérarchie céleste reste le Pseudo-Denys l'Aréopagite, dans sa Hiérarchie céleste (vers 490).

L'Un
Les Séraphins
Les Chérubins
Les Trônes
Hiérarchie
céleste
Les Dominations
Les Vertus
Les Puissances
Les Principautés
Les Archanges
Les Anges
L'Evêque
Le Prêtre
Le Diacre
Hiérarchie
ecclésiastique
Les Moines
Les Chrétiens baptisés
Les Catéchumènes

Commentaires

Si l'on considère l'existence d'une hiérarchie céleste, on peut supposer que les séraphins sont des créatures importantes dans les cieux, puisqu'ils servent autour du trône de Dieu. Les chérubins décrits dans la vision d’Ézéchiel correspondent à des coureurs qui accompagnaient le char céleste de Dieu (Éz 10:9-13).

Iconographie

Dans l'iconographie chrétienne du Moyen Âge, les séraphins étaient représentés comme des anges dotés d'ailes rouges, contrairement aux chérubins dotés de quatre ailes bleues[4].

Références

  1. Deutéronome 8:15 selon la traduction donnée dans la Bible du Rabbinat
  2. Ohtmar Keel et Christophe Uehlinger, Dieux, déesses et figures divines. Les sources iconographiques de l'histoire et de la religion d'Israël, Paris, Cerf, 2001, § 161, pages 268-270
  3. J. Harold Ellens, Heaven, Hell, and the Afterlife: Eternity in Judaism, Christianity and Islam, Santa Barbara, Praeger editions, 2013.
  4. Marcel Joseph Bulteau, Monographie de la cathédrale de Chartres, Volume 2, Ed. R. Selleret, 1891, p. 312.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes