Palais de Chaillot

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Le palais de Chaillot est situé sur la colline de Chaillot à Paris, dans le 16e arrondissement, place du Trocadéro-et-du-11-Novembre. Il a été réalisé lors de l'exposition universelle de 1937 par les architectes et grands prix de Rome Léon Azéma, Jacques Carlu et Louis-Hippolyte Boileau, en lieu et place de l'ancien palais du Trocadéro[1].

Histoire

Passé du site

Sous l'Ancien régime

Plusieurs bâtiments et projets architecturaux se sont succédé à l'emplacement où va s'élever le palais du Trocadéro. Sur cet emplacement est édifiée à partir de 1583, à la demande de Catherine de Médicis, une maison de plaisance qui devait être inspirée des villas antiques, sous la direction de l'architecte Étienne Dupérac. La reine-mère agrandit une maison à l'est de l'enclos des bonshommes, cette demeure prenant le nom de « L'Ermitage » ou « Beauregard ». Au XVIIe siècle, les lieux sont acquis par Pierre Jeanin, puis font partie du domaine du maréchal de Bassompierre, compagnon d'armes d'Henri IV, qui avait acquis ces terres en 1630. En 1651 est fondé par Henriette d'Angleterre un couvent de l'ordre de la Visitation (où elle sera inhumée), qui est détruit pendant la Révolution française[2].

Les projets du XIXe siècle

Projet de palais du Roi de Rome par Charles Percier et Pierre Fontaine (1811).
Projet d'aménagement de la colline de Chaillot par Antoine-Marie Peyre (1824).

En 1811, l'empereur Napoléon Ier décide de la construction sur le site du palais du Roi de Rome, un édifice projeté pour être la résidence de son fils (soit un mois avant la naissance de celui-ci). Il devait être le centre d'une cité impériale administrative et militaire[3],[4],[5]. Les architectes responsables du projet sont Charles Percier et Pierre-François-Léonard Fontaine. Il devait être, de l'aveu même de son concepteur, l'architecte Pierre-François-Léonard Fontaine, « l'ouvrage le plus vaste et le plus extraordinaire de notre siècle ».

En 1824, Antoine-Marie Peyre conçut un projet de « villa Trocadéro »[6]. Il s'agissait d'un vaste projet immobilier centré sur une place semi-circulaire, laissant aux acquéreurs le choix de l'architecture[7]. Le nom de « Trocadéro » provient du fort du Trocadéro, qui défendait le port espagnol de Cadix[8]. En effet, le , il est capturé par le corps expéditionnaire français commandé par le duc d'Angoulême, qui avait été envoyé par son oncle, le roi de France Louis XVIII pour rétablir le roi Ferdinand VII sur son trône d'Espagne. Le site du Trocadéro faisait ainsi référence à une victoire militaire française.

En 1826, au cours d'une reconstitution de ce fait d'armes lors d'une parade militaire devant le roi de France Charles X, la topographie des lieux servit à figurer cette bataille : la colline de Chaillot représente le « fort du Trocadéro » et devait être alors « conquise » à partir du Champ-de-Mars d'où partirent les « troupes » françaises. Le projet visait à édifier en face l’École militaire, un obélisque célébrant la prise du fort de Trocadéro par le duc d'Angoulême en 1823 et des casernes pour abriter trois bataillons de la garde royale (1824)

On éleva sur place un arc de triomphe provisoire et on posa la première pierre d'une caserne militaire qui ne vit jamais le jour. L'obélisque qui devait surgir au centre de la colline ne dépassa pas le stade du projet.

Sous la Monarchie de Juillet, il fut proposé d'ériger en ces lieux le tombeau de l'empereur[2], avant que les cendres ne trouvent leur place aux Invalides. Ainsi, en 1839, Camille Moret conçut pour les lieux un projet de tombeau pour Napoléon Ier et, en 1841, Hector Horeau proposa d'ériger une statue colossale de l’empereur de 30 mètres de haut[9],[2].

En 1848, le sculpteur Antoine Étex, proposa un monument à la Liberté[10],[2].

En 1858, il projetait un « phare ou fontaine monumentale » au centre d'une place circulaire accueillant le palais impérial et les hôtels des ministères[11].

En 1868, Hector Horeau proposa quant à lui un nouveau projet envisageant une statue colossale de la « France intelligente éclairant le monde »[12]. Mais rien de tout cela ne fut réalisé.Le terrain restera à l'état de friche jusqu'en 1876.

L'ancien palais du Trocadéro

Le palais du Trocadéro pendant l'exposition universelle de 1900, vu depuis les jardins.

Dès le milieu des années 1860, la colline de Chaillot subit des « travaux de terrassement et de nivellement », afin de servir de panorama aux installations de l’exposition universelle de 1867 situées sur Rive gauche et de constituer le parc du Champ-de-Mars[13]. La place qui s'appelle alors encore « place du roi de Rome » est reliée jusqu’au pont d'Iéna par un escalier en granit[13]. L'ancien palais du Trocadéro est construit pour l'exposition universelle de 1878 sur les plans d'inspirations mauresque et néo-byzantine des architectes Gabriel Davioud et Jules Bourdais, avec des jardins de l'ingénieur Alphand. Lors de l'exposition universelle de 1937, le bâtiment est détruit et remplacé par le palais de Chaillot, qui en garda une partie de l'ossature et la configuration de deux ailes en demi-cercles[1].

Le palais du Trocadéro n’a pas vocation à dépasser le stade de l’exposition[14] mais finalement subsiste. Il voit passer les expositions universelles de 1889 et de 1900, dont les installations sont surtout réparties sur le champ de Mars (la plus notable étant la tour Eiffel, construite elle-aussi initialement de façon éphémère). Le 15 avril 1889, un supplément du Figaro note : « Si l'on tient à bien se rendre compte de l'ensemble de l'exposition universelle, le meilleur moyen est de se placer au point central du palais du Trocadéro, au milieu de la galerie circulaire qui domine les statues dorées des cinq parties du monde. De là, le panorama est magnifique »[15]. Lors de l'exposition de 1900, les pavillons des colonies et protectorats français sont installés dans les jardins du palais[15] et le pont d'Iéna est « élargi au moyen de trottoirs en bois »[16] (il est complètement agrandi en 1935, de 14 à 35 mètres)[16].

Il accueillit pendant son existence le musée des monuments français créé en 1879 par Eugène Viollet-le-Duc ainsi que le premier musée parisien d'ethnographie fondé par E. Hamy, ancêtre du musée de l'Homme. Les jardins du Trocadéro furent dessinés par Jean-Charles Alphand. À partir de 1880, un observatoire populaire, fondé par Léon Jaubert, y était installé.

Le palais de Chaillot

Adolf Hitler sur l’esplanade du Trocadéro, le 23 juin 1940.
Le palais de Chaillot vu de la tour Eiffel.
« Dans ces murs voués aux merveilles
J'accueille et garde les ouvrages
De la main prodigieuse de l'artiste
Égale et rivale de sa pensée
L'une n'est rien sans l'autre »

Le projet

Le palais du Trocadéro sera finalement détruit, remplacé par le palais de Chaillot bâti pour l'exposition spécialisée de 1937, qui reprendra lui-même l'essentiel de l'ossature de l'ancien édifice, notamment les ailes et les verrières et la fondation des colonnades[8],[17] (seule la partie centrale du palais du Trocadéro laissera la place à une esplanade, ce qui implique de creuser sous terre pour enfouir le nouveau théâtre[18]). Sont également conservées les « fermes métalliques curvilignes en tôle découpée de la charpente », visibles dans la galerie des moulages du musée[19] bien que la structure générale devienne en béton armé, les piles porteuses étant doublées de pierres meulières, les murs étant édifiés en moellons de pierre, en parpaings de béton, en briques pleines ou creuses alors qu'ils sont ensuite recouverts de plaques de pierre de Bourgogne et de pierre reconstituée (à noter que derrière ces plaques se trouvent encore les murs de pierre de l'ancien palais du Trocadéro) ; les planchers sont constitués de dalles de béton armé alors que les menuiseries sont métalliques (elles ont été posées assemblées)[18]. Le nouveau projet est représentatif d'un style épuré et néoclassique dit « de l'entre-deux-guerres », contrastant avec l'ancien bâtiment, jugé trop éclectique, voire indéfinissable ; d'Azéma parle même d'un projet « néo-romain » bien qu'il ne faille pas y voir une résonnance particulière à l'architecture totalitaire, ce type de bâtiment étant courant à cette période également aux États-Unis ou au Royaume-Uni[20].

Les architectes Jacques Carlu, Louis-Hippolyte Boileau et Léon Azéma sont chargés du projet[21]. On choisit d'« enchemiser » les ailes de l'ancien palais en les « doublant par une nouvelle galerie du côté Seine » mais de détruire la salle de spectacle et des deux tours pour les remplacer par une simple esplanade, dans l'« axe tour Eiffel-École militaire » alors qu'une « nouvelle salle de théâtre [est] aménagée sous ce parvis »[21]. Le style du nouveau palais est « monumentaliste néo-classique »[21]. La superficie du nouveau palais est portée à 41 000 m², contre 17 000 auparavant[22] ; la nouvelle esplanade est ouverte sur 125 mètres et large de 60. Pour contenter les architectes sont retenus par le concours (bien que les noms aient déjà été précédemment choisis), certains se voient confier une partie des travaux : Édouard et Jean Niermans aménagent la nouvelle salle de spectacle, Louis Süe et Gustave-Louis Jaulmes décorant le foyer, le bar-fumoir et la galerie centrale du foyer et Roger-Henri Expert les fontaines[23]. Des grèves syndicales ponctuent néanmoins la construction en 1936 et le palais ne sera pas achevé à temps, du moins pour les parties intérieures, le théâtre n'étant terminé qu'en 1939[24]. La revue la Nature note, dans son numéro du second semestre de 1936 : « Un coup de mine dans les arcades du Trocadéro : construit pour durer des siècles, l'ancien palais aura été abattu au bout de cinquante-sept ans »[25]. Contrairement à l'ancien, le nouveau palais offre une harmonie générale dans ses proportions[26].

L'entre-deux-guerres et la Seconde Guerre mondiale

Lors de l'exposition de 1937, les pavillons des puissances invitées sont installés dans les jardins. Celui de l’URSS, du côté de l'aile de Passy, comporte la statue L'Ouvrier et la Kolkhozienne de la sculptrice Vera Moukhina ; en face, celui de l'Allemagne du Troisième Reich est surmonté d'un « aigle doré juché sur [une] croix gammée », et a été conçu par Albert Speer[27]. Dans la perspective du palais et de la tour Eiffel, située sur la place du Trocadéro, s'élève la Colonne de la paix, réalisée par Albert Laprade[27]. Pour la première fois, l'électricité est utilisée de façon massive, créant ainsi une attraction nocturne appréciée sur la colline de Chaillot[28].

Le palais sert de cadre à la commémoration de la Révolution française de 1789 et de la Fête de la fédération de 1790, lors d'une fête de l'unité nationale, le 14 juillet 1939 ; le champ de Mars, où s'était déroulée cette manifestation 149 ans plus tôt, se situe de l’autre côté du pont d'Iéna. « Pavoisés aux couleurs de la France, le palais de Chaillot et le Champ-de-Mars servent de cadre aux cérémonies solennelles et aux réjouissances populaire qui accompagnent l'évènement. […] Pour marquer l'évènement, la terrasse du [palais] est drapée et ornée d'une immense cocarde tricolore agrémentée, en son centre, du moulage de la Marseillaise de François Rude. Des faisceaux de licteurs de 15 mètres de haut pavoisés aux couleurs de la France sont également dressés sur le parvis »[29]. Albert Lebrun, président de la République, prononce un discours à la foule, amassée autour de la fontaine, sous la pluie ; le journal Le Temps note que la France avait « donné au monde et à […] elle-même le spectacle d'une force militaire bien faite pour décourager l’esprit d'agression quels que puissent être l'enivrement et la présomption des agresseurs éventuels »[30]. Quarante-cinq jours après débute la Seconde Guerre mondiale.

Le 23 juin 1940, après l'invasion allemande, le Führer Adolf Hitler et son entourage militaire parcourent l'esplanade du Trocadéro[31]. Il prévoit dès lors d'en faire une copie à Berlin[réf. nécessaire] pour la future « Welthauptstadt Germania », projet qui sera finalement abandonné. Une cérémonie est organisée le 22 juin 1943, pour marquer l'opération Barbarossa (invasion allemande en URSS), deux ans plus tôt. Des musiques héroïques sont diffusées, puis un Appel aux morts de la L.V.F. ; des bannières de la LVF et de l'Allemagne nazie sont étendues sur le palais[32]. Un canon antiaérien est installé par les troupes alliées le lendemain de la Libération de Paris dans le grand bassin de la fontaine du jardin du Trocadéro[33]. Le 25 juillet 1945, les funérailles nationales de l'écrivain Paul Valéry y sont organisées : le « catafalque aux couleurs de la France » disposé sur l'esplanade reçoit les « honneurs militaires et le recueillement de la population »[34].

Le bâtiment de l'ONU et de l'OTAN

L'ONU, qui vient d'être créée en 1946, tient au palais de Chaillot deux cessions de son Assemblée générale, la 3e (en 1948) et la 6e (en 1951), car presque toutes les institutions onusiennes[35] n'avaient pas de sièges définitifs. Le palais bénéficiera à ce titre d'une exception d'extraterritorialité temporaire[36].

Le 1er septembre 1948, le ministre des Affaires étrangères français Maurice Schumann remet symboliquement les clefs du palais au secrétaire général de l'ONU, Trygve Lie. L'Assemblée générale y adopte la Déclaration universelle des droits de l'homme le [36].

En 1951, afin de recevoir la sixième assemblée générale, des bâtiments provisoires préfabriqués situés de l’esplanade jusqu'à l'actuelle avenue des Nations-Unies et autour de la fontaine sont construits en 135 jours sur les plans de Jacques Carlu[37]. Ce sera la dernière cession de l'assemblée générale avant son transfert définitif à New York.

Entre le 28 avril 1952 et le 15 décembre 1959, le palais accueille le siège de l'OTAN, qui est ensuite déplacé au palais de l'OTAN (actuelle université Paris-Dauphine)[37].

Pour commémorer l'endroit, le président de la République française François Mitterrand renomme l'esplanade « parvis des droits de l'homme », le 30 mai 1985[36].

Le palais depuis les années 1990

Un incendie survenu le 22 juillet 1997, à 22 heures, abîme les collections du musée des monuments français, tant par les flammes (notamment la charpente qui venait d'être rénovée) que par les jets d'eau utilisés par les pompiers[38].

Le Palais de Chaillot abrite plusieurs musées dont le musée de l'Homme, de la Marine dans son aile ouest, le Théâtre national de Chaillot, ainsi que la Cité de l'architecture et du patrimoine dans son aile est (Musée des monuments français, École de Chaillot et Institut français d'architecture (IFA)). La restructuration de l'aile de Paris s’est accompagnée du déménagement définitif de la Cinémathèque française à Bercy, qui loge donc dans le palais entre 1963 et 2005.

Architecture du palais de Chaillot

Ce site est desservi par la station de métro Trocadéro.

Le palais de Chaillot est donc formé de deux pavillons et de deux ailes curvilignes cernant un vide central (l'esplanade des droits de l'homme) et descendant vers la Seine. Entre les deux ailes « de Passy » (à l'ouest) et « de Paris » (à l'est), les jardins du Trocadéro dominent la vue sur la tour Eiffel et le Champ de Mars.

De style monumental, le palais de Chaillot a été critiqué, notamment dans l'après guerre, pour se rapprocher de l'architecture totalitaire. En 2006, l'écrivain italien Leonardo Sciascia considère qu'il s'agit de l'« exemple d'une architecture qui dans notre mémoire fait tout un avec le fascisme ». Cela est à mettre en perspective avec le séjour parisien, en juin 1940, d'Adolf Hitler, qui avait visité l'édifice et fait part de son admiration[39].

L'ensemble de l'édifice se caractérise par une abondante statuaire due, entre autres, aux artistes Paul Belmondo, Léon-Ernest Drivier et Marcel Gimond. Les deux pavillons sont surmontés de groupes monumentaux sculptés par Raymond Delamarre et Carlo Sarrabezolles. Parmi les statues disposées le long des grands escaliers permettant de rejoindre la fontaine des jardins du Trocadéro (ou « de Varsovie », érigée en 1937), du côté de l'aile de Passy, on note, débout, l'Homme de Pierre Traverse, et assise, Flore de Louis-Aimé Lejeune[40].

Devant, se situent le jardin du Trocadéro, orné de sculptures et d'une végétation organisée au sein d'un parc à l'anglaise encadrant des bassins en cascade, la fontaine et s'écoulant par vingt jets d'eau étagés sur huit paliers successifs. Félix Févola a réalisé le miroir d'eau et les fontaines[41]. Le tout est aménagé par l'architecte Roger-Henri Expert.

Les façades et couvertures du palais, son parvis et sa terrasse avec son escalier, ses décors d'origine subsistants (sauf la salle de théâtre remaniée) ont été classés monuments historiques par arrêté du 24 décembre 1980[42]. En ciment moulé, les murs extérieurs sont moins de la sculpture en épaisseur que des plaquages, des tableaux sculptés. Sur les 20 emplacements en hauteur susceptibles d'accueillir des bas-reliefs côté rue, quatorze sont occupés : sur l'aile Passy (musée de l'Homme et de la Marine, on retrouve une iconographie des continents et de la navigation (notamment L'Océanie d'Henry Arnold et L'Asie de Georges Saupique) alors que sur l'aile Paris (musée des Monuments français), on trouve des bas-reliefs consacrés à la sculpture et l'architecture (comme L'Architecture civile de Jean Debarre)[43].

Le théâtre, construit sous la direction de Louie Süe, a requis la compétence de proches, comme le ferronnier Raymond Sube (pour les lampadaires, les vasques et les balustrades) et les peintres Gustave-Louis Jaulmes (fresque de sytle pompéein), Pierre Bonnard, Maurice Denis, Ker Xavier Roussel et Émile Vuillard (quatre anciens nabis qui réalisent avec Louis Billotey, Roland Oudot et Jean Souverbie des panneaux pour la galerie des orchestres). La salle, œuvre des Niermans, comporte dix ensembles sculptés, principalement des couples allégoriques, comme France/Ville de Paris ou Art mural/Art théâtral. Le fronton de scène est réalisé par Évariste Jonchères et figure Apollon entouré des Arts du théâtre[44]. En plus de la grande salle est aménagée, en 1965, une salle plus petite, de 420 places par l'architecture Jean de Mailly et le scénographe Jacques Le Marquet, sur la commande du directeur Georges Wilson, à la place d'un bar-fumoir décoré par Dufy et Friesz. La grande salle disparaît dans les années 1970, suivant une partie du projet formulé en 1972 par Jack Lang et Antoine Vitez, afin de laisser place à un espace modulable : il s'agit de l'aménagement des architectes Valentin Fabre et Jean Perrotet. Il y a donc désormais trois salles, la plus grande étant de 2600 places ; les aménagements théâtraux d'origine, certes d'usage compliqué, ont donc disparu[45].

L'orgue Cavaillé-Coll / Gonzalez

De sa construction à 1972, le palais de Chaillot a abrité un orgue prestigieux, l'ancien orgue du Trocadéro, devenu aujourd'hui celui de l'auditorium Maurice-Ravel de Lyon.

Les jardins

Les inscriptions

Palais de Chaillot - Aile Est - Vers la Tour Eiffel - Apollon Musagète (Henri Bouchard).

Les inscriptions sur le fronton du Palais sont l'œuvre du poète Paul Valéry :

  • Côté Cité de l'architecture et du patrimoine (Aile Paris), vers la tour Eiffel :

« Tout homme crée sans le savoir
Comme il respire
Mais l'artiste se sent créer
Son acte engage tout son être
Sa peine bien aimée le fortifie »

En dessous, se trouve la statue de 1937, Hercule domptant un bison, exécutée par Albert Pommier.

  • Côté musée de l'Homme (Aile Passy), vers la tour Eiffel :

« Il dépend de celui qui passe
Que je sois tombe ou trésor
Que je parle ou me taise
Ceci ne tient qu'à toi
Ami n'entre pas sans désir »

En dessous, se trouve la statue de 1937, Apollon Musagète, exécutée par Henri Bouchard.

  • Côté musée de l'Homme (Aile Passy), vers la place du Trocadéro :[46]

« Choses rares ou choses belles
Ici savamment assemblées
Instruisent l'œil à regarder
Comme jamais encore vues
Toutes choses qui sont au monde »

  • Côté Cité de l'architecture et du patrimoine (Aile Paris), vers la place du Trocadéro :[47]

« Dans ces murs voués aux merveilles
J'accueille et garde les ouvrages
De la main prodigieuse de l'artiste
Égale et rivale de sa pensée
L'une n'est rien sans l'autre »

Bibliographie

  • Gabriel Davioud, architecte, 1824-1881, Paris, délégation à l’action artistique de la ville de Paris, 1981.
  • Pascal Ory, Les Expositions universelles de 1855 à 1939, Paris, Ramsay, 1982.
  • Isabelle Gournay, Le nouveau Trocadéro, Liège/Bruxelles, Mardaga/IFA, 1985, 240 pages, (ISBN 2-87009-211-3).
  • Bertrand Lemoine [dir.], Paris 1937. Cinquantenaire de l'Exposition internationale des arts et des techniques de la vie moderne, Paris, Institut français d’architecture/Paris-Musées, 1987.
  • Linda Aimone et Carlo Olmo, Les Expositions universelles, 1851-1900, Paris, Belin, 1993.
  • Frédéric Seitz, Le Trocadéro : les métamorphose d'une colline de Paris, Paris, Belin, 2005.
  • Pascal Ory, Le palais de Chaillot, coll. Les grands témoins de l'architecture, Cité de l’architecture et du patrimoine / Aristéas / Actes Sud, 2006.
  • La Cité de l’architecture et du patrimoine / le musée des Monuments français / les Archives nationales, Esprits des lieux : Du Trocadéro au palais de Chaillot, 2011, 140 pages.

Notes et références

  1. a et b 1878 - Le Trocadéro... D’une exposition à l’autre - Vues du Trocadéro, avant et après 1935
  2. a b c et d Esprits des lieux : Du Trocadéro au palais de Chaillot, p. 7.
  3. Frédéric Masson, Napoléon et son fils, 1904, Paris, éd. Goupil et Cie, p. 137.
  4. Roger Wahl, Un projet de Napoléon Ier : le Palais du Roi de Rome, Neuilly-sur-Seine, 1955, p. 41.
  5. Le « Palais du Roi de Rome » de Rambouillet est en fait un hôtel particulier datant du règne de Louis XVI, réaménagé sous le Premier Empire. Le projet de Chaillot correspond davantage à un palais que l'hôtel du duc d'Angiviller, gouverneur du domaine de Rambouillet, construit entre 1784 et 1785 par l'architecte Jacques-Jean Thévenin ; son lien avec le Roi de Rome est aussi plus fort, car lié à l'essence même du projet, alors que le lien entre Rambouillet et le fils de Napoléon correspond à une période très courte de l'histoire de la construction de Jacques-Jean Thévenin. C'est pour des raisons touristiques et de prestige que la ville de Rambouillet utilise le nom de « Palais du Roi de Rome ».
  6. Charles Gabet, Dictionnaire des artistes de l'école française au XIXe siècle, 1831, p. 551
  7. Françoise Waquet, Les Fêtes royales sous la restauration, 1981, p. 99 citant G. Hubert, « L'Art français au service de la Restauration », Revue des Arts, 1955, no 4, p. 210-216
  8. a et b Esprits des lieux : Du Trocadéro au palais de Chaillot, p. 11.
  9. Michael Paul Driskel, As Befits a Legend: Building a Tomb for Napoleon, 1840-1861, Kent State University Press, 1993 (ISBN 0-87338-484-9), p. 54-55
  10. Adolphe Napoléon Didron, Annales archéologiques, vol. 8, 1848, p. 225-226.
  11. Antoine Étex, « Cours élémentaire de dessin », 1859, p. 3.
  12. Françoise Boudon, « Hector Horeau », 1978, p. 143
  13. a et b Esprits des lieux : Du Trocadéro au palais de Chaillot, p. 12.
  14. Esprits des lieux : Du Trocadéro au palais de Chaillot, p. 20.
  15. a et b Esprits des lieux : Du Trocadéro au palais de Chaillot, p. 42.
  16. a et b Esprits des lieux : Du Trocadéro au palais de Chaillot, p. 64.
  17. Pascal Ory, Le palais de Chaillot, page 78.
  18. a et b Pascal Ory, Le palais de Chaillot, page 76.
  19. Esprits des lieux : Du Trocadéro au palais de Chaillot, p. 16.
  20. Esprits des lieux : Du Trocadéro au palais de Chaillot, pages 70 et 71.
  21. a b et c Esprits des lieux : Du Trocadéro au palais de Chaillot, p. 61.
  22. Esprits des lieux : Du Trocadéro au palais de Chaillot, p. 80.
  23. Esprits des lieux : Du Trocadéro au palais de Chaillot, p. 65.
  24. Esprits des lieux : Du Trocadéro au palais de Chaillot, p. 66.
  25. Esprits des lieux : Du Trocadéro au palais de Chaillot, p. 74.
  26. Pascal Ory, Le palais de Chaillot, page 74.
  27. a et b Esprits des lieux : Du Trocadéro au palais de Chaillot, p. 92.
  28. Esprits des lieux : Du Trocadéro au palais de Chaillot, p. 68.
  29. Esprits des lieux : Du Trocadéro au palais de Chaillot, p. 108-110.
  30. Esprits des lieux : Du Trocadéro au palais de Chaillot, p. 110.
  31. Esprits des lieux : Du Trocadéro au palais de Chaillot, p. 112.
  32. Esprits des lieux : Du Trocadéro au palais de Chaillot, p.116.
  33. Esprits des lieux : Du Trocadéro au palais de Chaillot, p. 118.
  34. Esprits des lieux : Du Trocadéro au palais de Chaillot, p. 122.
  35. Seule la Cour internationale de justice s'installa définitivement à La Haye dès 1946.
  36. a b et c Esprits des lieux : Du Trocadéro au palais de Chaillot, p. 124.
  37. a et b Esprits des lieux : Du Trocadéro au palais de Chaillot, p. 126.
  38. Esprits des lieux : Du Trocadéro au palais de Chaillot, p. 134.
  39. Pascal Ory, Le palais de Chaillot, page 90.
  40. Esprits des lieux : Du Trocadéro au palais de Chaillot, p. 120.
  41. Félix-Pascal Févola - Insecula
  42. Notice no PA00086706, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  43. Pascal Ory, Le palais de Chaillot, page 82.
  44. Pascal Ory, Le palais de Chaillot, pages 81-82.
  45. Pascal Ory, Le palais de Chaillot, page 91.
  46. Photographie de l'Aile Passy (vers la place du Trocadéro) [image]
  47. Photographie de l'Aile Paris (vers la place du Trocadéro) [image]

Voir aussi

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Articles connexes

Lien externe