Maël-Carhaix
Maël-Carhaix | |||||
L'église Saint-Pierre. | |||||
Blason |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Bretagne | ||||
Département | Côtes-d'Armor | ||||
Arrondissement | Guingamp | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes du Kreiz-Breizh | ||||
Maire Mandat |
Rolande Le Borgne 2020-2026 |
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Code postal | 22340 | ||||
Code commune | 22137 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Maël-Carhaisiens | ||||
Population municipale |
1 463 hab. (2021 ) | ||||
Densité | 40 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 48° 17′ 03″ nord, 3° 25′ 24″ ouest | ||||
Altitude | Min. 114 m Max. 243 m |
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Superficie | 36,57 km2 | ||||
Unité urbaine | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Carhaix-Plouguer (commune de la couronne) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton de Rostrenen | ||||
Législatives | Quatrième circonscription | ||||
Localisation | |||||
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Liens | |||||
Site web | Site de la ville | ||||
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Maël-Carhaix [mɛl kaʁɛ][1] est une commune française située dans le département des Côtes-d'Armor, en région Bretagne.
Ses habitants sont les Maël-Carhaisiens et les Maël-Carhaisiennes.
Géographie
Description
Maël-Carhaix est située au cœur du Centre Bretagne, dans l'extrême sud-ouest des Côtes-d'Armor, à proximité des limites départementales du Finistère (l'une des villes proches est d'ailleurs Carhaix, située dans le Finistère, même si la commune est aussi à proximité de Rostrenen) et du Morbihan et fait partie du territoire breton traditionnel du pays Fisel. La voie rapide RN 164 construite à la fin de la décennie 1990 la relie à plusieurs grandes villes de Bretagne comme (Brest, Quimper en allant vers l'ouest, via Châteaulin ou, en allant vers l'est, Rennes, via Rostrenen et Loudéac).
Les cours d'eau principaux sont la rivière de Kersault, affluent de rive gauche de l'Hyères, qui coule à la limite nord du finage communal, entre 150 et 112 mètres d'altitude, dans une vallée encaissée d'une bonne cinquantaine de mètres par rapport au plateau avoisinant, et le Kergoat, à la limite sud de la commune, autre affluent de rive gauche de l'Hyères, dont le cours a été utilisé par le canal de Nantes à Brest.
Le bourg est situé vers 210 mètres d'altitude, mais les altitudes varient de 242 mètres (sur le tracé de la RD 23, à la limite est du finage communal ; un lieu-dit au toponyme révélateur, « La Montagne », est situé le long de cette même route, à l'est du bourg, même s'il n'est qu'à 210 mètres d'altitude) à 116 mètres au sud-est du territoire communal, près de la chapelle Saint-Éloy, dans la vallée du Kergoat et 112 mètres d'altitude au nord-est de la commune dans la vallée de la rivière de Kersault.
L'étang des Sources, vaste de 25 hectares, recense de nombreuses plantes aquatiques.
Une ancienne voie ferrée du réseau breton, la ligne de Carhaix à Loudéac, desservait Maël-Carhaix ; son tracé a été réutilisé et aménagé comme voie verte, à la fois sentier de randonnée et piste cyclable.
Cadre géologique
Maël-Carhaix est située au centre du bassin de Châteaulin, lequel correspond à la terminaison occidentale du synclinorium médian armoricain qui s'étale en une vaste région de composition complexe, de la rade de Brest à Morlaix. Limitée au nord par les monts d'Arrée et la vallée de l'Élorn, tranché à l'ouest par les falaises de la rade de Brest et de la presqu'île de Crozon, bordé au sud par les montagnes Noires, et pincé à l'est par deux failles, cette unité sédimentaire et tectonique a été dénommée dès 1886 par le géologue Charles Barrois, « bassin de Châteaulin »[2]. Cependant, « il paraît juste, au plan morphologique, d'ajouter à ce nom celui de Carhaix qui localise mieux à l'est l'ampleur de l'extension de cette unité[3] ».
Le bassin très subsident de Châteaulin-Carhaix est une dépression qui s'étend sur une longueur approximative de 100 km, creusée dans des molasses métamorphisées en schistes à dominante carbonifère[3].
La géologie du bassin de Châteaulin se caractérise notamment par les « schistes de Châteaulin » qui présentent des veines ardoisières exploitées depuis plusieurs siècles. Si les schistes ardoisiers sont utilisés dès le Paléolithique (lame polie, gravure), l'époque des premières extractions d'ardoises de couverture dans cette région reste encore imprécisée mais la cathédrale de Quimper emploie les ardoises de Laz et de Gouézec dès le XVe siècle, l'église Saint-Maclou de Rouen fait appel vers 1526 à l'ardoise de Châteaulin. Au XVIIIe siècle, les carrières sont cantonnées dans les environs de Châteaulin, tout près de l'estuaire de l'Aulne et assurent la prospérité de Port-Launay qui transporte les ardoises par péniche jusqu'à la rade de Brest, d'où elles sont exportées jusqu'en Normandie par petits caboteurs[4]. L'activité reste importante au XIXe siècle[5], dans des ardoisières dont le développement est favorisé par leur proximité avec le canal de Nantes à Brest, le chemin de fer à voie étroite et l'amélioration du réseau routier. Le principal centre s'étend alors vers Motreff et Carhaix qui développent des exploitations mécanisées (outillage des mines tels que marteaux-pneumatiques, treuil puissant, compresseurs à air, pompes d'exhaure)[6]. Les veines étaient de bonne qualité (le pendage subvertical en facilitant la taille) et économiquement viables en raison du très bas prix de la main d'œuvre. Mais les sites disposaient de niveaux ardoisiers de faible épaisseur et en carrière souterraine (celles à ciel ouvert ayant été épuisées), si bien que ces exploitations bretonnes n'ont pas résisté à la concurrence industrielle des grandes ardoisières de Trélazé et des ardoises d'Espagne, ces dernières assurant 80 % de la demande française[2].
La roche de Maël-Carhaix montre des alternances de schistes noirs, ardoisiers, et wackes, caractéristiques de la Formation de Pont-de-Buis[7]. Ces schistes et wackes noirs (contenant des plantes flottées et d'anciens végétaux pouvant atteindre 7 % en poids de la roche totale)[8] constituent un véritables musée géologique à ciel ouvert, témoin de la biodiversité exceptionnelle au Carbonifère. En effet à cette époque, le Gondwana entre en collision avec la Laurussia (approximativement l'Amérique du Nord, l'Europe limitée à peu près au niveau actuel de l'Oural) puis avec la Sibérie, à l'origine de la chaîne hercynienne et de la Pangée. Ce supercontinent forme alors un vaste domaine continental réparti de part et d'autre de l'équateur. Il bénéfice d'un climat tropical chaud et humide et voit le développement de la plus vaste forêt équatoriale qu'ait connue notre planète. Dans les marécages côtiers, couverts par une végétation luxuriante (fougères arborescentes, prêles, sphaignes, mousses, gymnospermes — ancêtres de nos sapins — et un groupe botanique aujourd'hui disparu, celui des lycophytes), se sont décomposés ces végétaux. Ils ont ainsi contribué à la formation des couches de roches riches en débris végétaux et en matière carbonée, notamment celles du bassin de Châteaulin, mais aussi les roches carbonées de type charbon des bassins houillers[9].
La commune a abrité à partir du milieu du XIXe siècle de nombreuses carrières et mines d'ardoises, particulièrement le long de la route allant du bourg de Maël-Carhaix à Locarn (à Coat-Maël (ouverte en 1889)[10], Kervaconan, Kerviaderrien, Bel-Air, Moulin Lande et Kergonan) ; l'apogée de l'activité ardoisière se situe vers la fin de la décennie 1920, avec environ 200 ouvriers ; l’ardoise bleue de Maël-Carhaix était très réputée pour sa qualité et a été utilisée sur de très nombreux monuments comme le Parlement de Bretagne à Rennes, Saint-Louis-des-Invalides, la Sorbonne, l’Assemblée nationale à Paris, etc. Le déclin fut brutal : Coat-Maël ferme en 1929, le puits Connan en 1959[11]. Une seule ardoisière, celle du Moulin de La Lande[12] reste en activité de nos joursLouis Chauris, « Pour une géo-archéologie du Patrimoine : pierres, carrières et constructions en Bretagne », Revue archéologique de l'Ouest, no 27, (DOI 10.4000/rao.1384).
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[13]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[14].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[17] complétée par des études régionales[18] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Rostrenen », sur la commune de Rostrenen, mise en service en 1954[19] et qui se trouve à 10 km à vol d'oiseau[20],[Note 4], où la température moyenne annuelle est de 10,7 °C et la hauteur de précipitations de 1 145,7 mm pour la période 1981-2010[21]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 5], « Saint-Brieuc », sur la commune de Trémuson, mise en service en 1985 et à 50 km[22], la température moyenne annuelle évolue de 11 °C pour la période 1971-2000[23] à 11,2 °C pour 1981-2010[24], puis à 11,4 °C pour 1991-2020[25].
Urbanisme
Typologie
Maël-Carhaix est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6],[26],[27],[28].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Carhaix-Plouguer, dont elle est une commune de la couronne[Note 7]. Cette aire, qui regroupe 18 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[29],[30].
Occupation des sols
Le tableau ci-dessous présente l'occupation des sols de la commune en 2018, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC).
Type d’occupation | Pourcentage | Superficie (en hectares) |
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Tissu urbain discontinu | 2,3 % | 87 |
Terres arables hors périmètres d'irrigation | 50,1 % | 1857 |
Prairies et autres surfaces toujours en herbe | 4,9 % | 182 |
Systèmes culturaux et parcellaires complexes | 36,0 % | 1335 |
Surfaces essentiellement agricoles interrompues par des espaces naturels importants | 3,5 % | 130 |
Forêts de feuillus | 3,1 % | 113 |
Source : Corine Land Cover[31] |
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Medle en 1264, Mezle en 1317, vers 1330, en 1368, 1487, 1535, en 1536, et en 1591, Mesle en 1591, Mesle Kerhaes en 1670, Mezle-Carhaix en 1777, Maële en 1783, Maël-Carhaix en 1790[32].
En breton : Mel Karhez[32].
Le nom de Maël-Carhaix proviendrait de saint Maël (saint laïc honoré au Pays de Galles[33] et du nom de la localité voisine de Carhaix dont elle est issue[34].
« Cette forme, qui par sa constance écarte tout rapprochement avec Maël-Pestivien, suggère un rapprochement avec le gaulois metlo-, élément présent dans Metlosedum, toponyme cité au Ier siècle av. J.-C. et qu'on identifie avec Melun (Seine et Marne). Peut-être prototype du gaulois mello- (colline), sens qui s'accorde avec le site du bourg, cet élément, s'il était avéré, assignerait au nom de Maël une origine très ancienne, sans doute pré-bretonne »[32].
Histoire
Origines
La paroisse provient du démembrement de la paroisse primitive de l'ancienne Armorique de Plouguer, le nom étant cité pour la première fois en 1264 sous la forme Medle, puis en 1317 sous la forme Mezle, citée à nouveau en 1368 dans un document qui précise que la paroisse appartient au diocèse de Quimper. La paroisse prend le nom de Mezle-Carhaix au XVIIIe siècle, le nom de Maël-Carhaix apparaissant pour la première fois en 1790[34].
Le manoir de Maël-Carhaix date du XIVe siècle, a été remanié au XVIe siècle ; il se trouve en plein bourg, face à l'église paroissiale.
Moyen Âge
Époque moderne
En 1636, le seigneur de Quélen envoie plusieurs charretiers « à la paroisse de Mezle [Maël-Carhaix], située près le bourg de Locarn pour prendre livraison du nombre de huit charretées d'ardoises (...) et charroyer de la paroisse au manoir du Dresnay »[35]. Le manoir du Dresnay, situé en Loguivy-Plougras, appartenait alors à la famille de Quélen[36].
À Maël-Carhaix, à Lan Delazec, le linteau d'une fenêtre porte l'inscription : Cette maison a été bâtie an de grâce 1666 le jour de la feste du sainct sacrement et de la feste de sainct Jean" ; l'inscription est entourée de deux têtes d'anges[37].
Entre le et le , une épidémie de "dissenterie" (typhus ? fièvre typhoïde ?) [38] provoque le décès de 160 personnes sur la paroisse de Maël-Carhaix[39].
Le XIXe siècle
Le journal La Presse écrit en 1856 : « Les habitants de Maël-Carhaix sont en partie atteints d'une maladie d'intestin dont on ignore la nature, et qui cause chaque jour deux ou trois décès »[40]. Il s'agissait d'une épidémie de dysenterie qui fit six morts parmi les 41 malades touchés à Maël-Carhaix et 2 morts parmi les 16 malades touchés à Trébrivan. Selon un médecin de Callac, « les chaleurs excessives pour notre pays qui ont régné à la fin de l'été et au commencement de l'automne ont donné lieu à des brouillards épais devant contenir des miasmes marécageux. Tous les villages où l'ai rencontré des malades sont situés dans des lieux peu élevés et voisins de marécages renfermant non loin des habitations des matières végétales en décomposition, des excréments d'animaux, et presque toujours des flaques plus ou moins grandes d'une eau boueuse et stagnante. La maladie n'a sévit en général que sur la classe indigente qui loge dans des habitations mal aérées, trop petites pour le nombre d'habitants, et qui n'a pour se couvrir le corps que des vêtements insuffisants et peu propices à les défendre du froid et de l'humidité »[41].
Une carrière d'ardoises était exploitée en 1880 à Kermabconan (on le sait en raison d'un accident survenu cette année-là)[42] ; une autre à Coat-Maël (deux puits y étaient en activité en 1908), ferma en 1929[43]. La carrière de Moulin Lande a commencé à être exploitée vers la fin du XIXe siècle (elle fut acquise en 1902 par la famille Henry).
Le XXe siècle
La Belle Époque
Le , la carrière du « Moulin de la Lande » est vendue par Pierre Lucas et son épouse à Pierre André et François Henry, carriers demeurant à la Butte du Cheval en Motreff[44].
Les guerres du XXe siècle
Le monument aux Morts porte les noms de 167 soldats morts pour la Patrie[45] :
- 129 sont morts durant la Première Guerre mondiale.
- 36 sont morts durant la Seconde Guerre mondiale.
- 2 sont morts durant la Guerre d'Indochine.
La Seconde Guerre mondiale
Le monument aux morts de Maël-Carhaix porte les noms de 43 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale[46]. Parmi elles, plusieurs résistants comme les trois frères Manac'h (Arsène, Auguste et Louis Manac'h) arrêtés le à Pont Clas (au nord de la commune), torturés par la Gestapo à Callac et fusillés le au bois de Boudan en Plestan[47], en même temps que Pierre Ollivier et Pierre Le Tannou, également de Maël-Carhaix. Le deux résistants furent abattus par les Allemands à proximité du village de Reudennic[48].
Parmi les autres, Jean-Louis Corbel, un ouvrier agricole, résistant FTPF, capturé par les Allemands, torturé à Bourbriac dans les caves de la maison Souriman, et fusillé le à Garzonval en Plougonver[49], Pierre Lannezval, qui fut tué le à Carhaix, et d'autres.
Un groupe du Bezen Perrot, dirigé par Michel Chevillotte[50], s'installa à Maël-Carhaix entre le et le . À partir de là, les membres du Bezen Perrot, épaulant un régiment d'infanterie allemand, effectuèrent deux rafles, l'une à Callac le , l'autre à Trébrivan le , et brûlèrent six fermes à Scrignac et dans ses environs. Ce groupe quitta Maël-Carhaix pour Bourbriac le et participa le à la rafle de Saint-Nicolas-du-Pélem[51].
Les mines et carrières d'ardoises
« Au début du XXe siècle, les mineurs descendaient sur les échelles en bois en sabots, sans protection. Ils remontaient les blocs de schiste sur leur dos. Ensuite, mon grand-père a installé un manège à chevaux, bientôt remplacé par un système à vapeur et enfin par une machine hydraulique »[52].
En août 1932, 150 ouvriers des ardoisières de Maël-Carhaix sont licenciés[53]. Le même journal évoque le même jour que la "cholérine" (choléra) sévit dans la commune voisine de Trébrivan.
L'ardoisière de Moulin-Lande, exploitée depuis 1890 comme une mine (trois puits y furent successivement exploités), fut l'une des plus importantes de Bretagne (employant par exemple 300 mineurs en 1935 et produisant cette année-là 12 700 tonnes d'ardoises, soit 9 % de la production française d'alors) et ferma en 2000[54], la société exploitante étant alors placée en liquidation judiciaire (elle employait encore à l'époque 35 salariés).
Des ardoises provenant de Moulin-Lande ont servi entre autres pour couvrir l'Assemblée nationale, la Sorbonne, l'abbaye de Paimpont, le hall des sources de Vichy, etc.. L'un des derniers importants marchés obtenus fut la couverture de la toiture du Parlement de Bretagne à Rennes après son incendie de ; la grande résistance à l’altération météorique (l'ardoise étant d’ailleurs « garantie à vie »), son éclat bleu-nuit et l'apparence rustique, conviennent particulièrement à la couverture des monuments historiques. Les « Ardoisières de Moulin-de-la-Lande » ferment en 1984 mais rouvrent en 1989 sous l'impulsion d'Yvon Barazer qui équipe la mine de machines modernes[55]. Depuis la perte du marché des ardoises de couverture, l'ardoisière s'est reconvertie dans la production de paillages d'ardoises[56].
Une autre carrière existait non loin, dite du "Bois de Mezle"[57], mais située sur le territoire de la commune voisine de Locarn : ouverte en 1889, exploitée d'abord à ciel ouvert, puis en souterrain, elle comptait une vingtaine d'ouvriers dans la décennie 1920, mais elle ferma au début de la décennie 1930[58].
L'après Seconde Guerre mondiale
Au début de la décennie 1950, 240 carriers travaillaient à Maël-Carhaix, dont près de 200 à Moulin Lande et environ 50 dans la carrière Conan à Kergonan, qui ferma en 1958[58].
À Maël-Carhaix en 1951, parmi les 128 ouvriers des carrières d'ardoise, aucun n'allait à la messe[59].
Les ardoisières de Moulin Lande ont fermé à la fin de 1984 (elles n'employaient plus alors que 34 ouvriers), ont rouvert en 1988 avant de fermer définivement en 2000.
Le XXIe siècle
En 2005, Francis-Jean Kerfers, né à Paris, mais ayant passé son enfance chez sa grand-mère à Maël-Carhaix, décédé âgé de 80 ans à Nouméa (Nouvelle-Calédonie) a légué à la commune une partie importante de ses biens immobiliers dont la valeur, estimée à plus de 1,5 million d'euros doit, selon ses dernières volontés, être employée « en faveur des enfants et des personnes âgées ».[60]
Héraldique
Blasonnement :
Parti, au 1er, d'hermines à trois fasces de gueules, au 2e, d'or à un lion de gueules armé et lampassé d'azur.
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Politique et administration
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[62]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[63].
En 2021, la commune comptait 1 463 habitants[Note 8], en évolution de −3,88 % par rapport à 2015 (Côtes-d'Armor : +1,26 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Langue bretonne
À la rentrée 2017, 29 élèves étaient scolarisés dans la filière bilingue catholique (soit 19,7 % des enfants de la commune inscrits dans le primaire) [66].
Lieux et monuments
- L'aqueduc romain
- Maël-Carhaix est parcourue en partie par l'aqueduc romain de Carhaix, qui prend sa source principale à Saint-Symphorien, près de la motte féodale de Brécillien (voir discussion sur Brocéliande), en Paule.
- L'église Saint-Pierre
- L'église de Maël-Carhaix fut construite à la fin du XIVe siècle… Mais il faut souligner que l'architecture actuelle date du XIXe siècle. Aujourd'hui on peut donc l'admirer telle qu'elle a été modifiée il y a un peu plus de 150 ans. La récente restauration de l'édifice ne fait qu'accentuer son charme naturel.
- Les Ardoisières
- Maël-Carhaix disposait de la plus importante manufacture d'ardoise de Bretagne… C'est une ardoise réputée pour être de grande qualité, si bien que d'illustres bâtiments tels que les Invalides ou encore le Parlement de Bretagne à Rennes ont sollicité la fameuse ardoise de Mael-Carhaix…
- L'étang de Maël-Carhaix
- L'étang de Maël-Carhaix se trouve au cœur d'un parc de 25 hectares… Diverses activités peuvent être proposées pour tous les âges et tous les goûts : pédalo, terrain de jeu, baignade…
- Le Manoir de Maël-Carhaix
- Élégante demeure datant du XIVe siècle puis remaniée au XVIe siècle, il se trouve au cœur du bourg face à l'école paroissiale… Il n'est pas ouvert à la visite.(Ce manoir tel que présenté face à l'école paroissiale est en réalité de la fin XIXe).
- La salle polyvalente
- La salle polyvalente est un endroit vaste et convivial de nombreux événements (fêtes d'anniversaires, banquets) peuvent y être organisés.
- La bibliothèque municipale
- Elle se trouve au cœur de la mairie de Maël-Carhaix, et est ouverte à tous les avides de connaissance et tout particulièrement celle de cette splendide région qu'est la Bretagne… C'est ainsi que la bibliothèque de Maël-Carhaix par le nombre important de ses ouvrages sur la région compte parmi les plus complètes de Côtes-d'Armor.
Légende
- Selon Kaamelott, célèbre série télévisée, Léodagan est le roi de Carmélide dont le territoire serait centré sur Maël-Carhaix.
Personnalités liées à la commune
Zon Budes (1929-2018), sonneur de treujenn gaol, clarinette bretonne
- Jean-Louis Le Moigne, né le à Maël-Carhaix et mort pour la France le sur la plage de Colleville-sur-Orne. Quartier maître commando marine, il fut l'un des 177 commandos à avoir débarqué en France. Il est cité à l’ordre du corps d’armée en date du :"Tenue magnifique au feu durant l'attaque du 06 06 1944, a assuré sans arrêt sur une position dangereuse, son débit de feu préparant ainsi l'assaut de la 8e compagnie, a été tué à sa pièce. Cette citation comporte l'attribution de la croix de guerre 1939-1945 avec étoile de vermeil". Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Locarn[67].
- Emile Le Scanff dit Glenmor (1931-1996), auteur-compositeur-interprète, écrivain et poète, né à Mael-Carhaix en 1931.
- Hervé de Saisy de Kerampuil
- Danièle Évenou
Communes du canton de Maël-Carhaix
Voir aussi
Articles connexes
- Communes des Côtes-d'Armor
- Liste des députés des Côtes-d'Armor
- Côtes-d'Armor
- Arrondissements des Côtes-d'Armor
Liens externes
- Maël-Carhaix sur le site de l'Institut géographique national
- Site officiel de la commune de Maël-Carhaix
Notes et références
Notes
- Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[15].
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[16].
- La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
- Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Références
- Erwan Vallerie : L'Art & la manière de prononcer ces sacrés noms de lieu de Bretagne, Le Chasse-Marée / Armen, 1996, page 142.
- Hubert Lardeux, Claude Audren, Bretagne, Masson, , p. 98.
- Gérard Mottet, Géographie physique de la France, Presses universitaires de France, , p. 125.
- Alain Croix, Jean-Yves Veillard, Dictionnaire du patrimoine breton, Apogée, , p. 76.
- Les ardoisières de Châteaulin sont abandonnées à la fin du XIXe siècle, celles de Gourin, Motreff, Plévin et Maël-Carhaix cessent leur exploitation vers 1960, l'ardoisière du Rick en 1978. Simultanément, de petites ardoisières artisanales s'ouvrent dans ce secteur pour le façonnage d'ardoises rustiques à l'ancienne. Cf Bruno Cabanis, Découverte géologique de la Bretagne, Cid éditions, , p. 70, Louis Chauris, « Pour une géo-archéologie du Patrimoine : pierres, carrières et constructions en Bretagne », Revue archéologique de l'Ouest, no 27, (DOI 10.4000/rao.1384).
- Maurice Le Lannou, Géographie de la Bretagne. Économie et population, Plihon, , p. 87.
- Formation composée de rythmes sédimentaires composés de wacke de granulométrie moyenne (bancs de 60 à 70 cm de puissance, riches en plantes flottées), de wacke fine à minces stratifications entrecroisées, de niveaux à lamines (shales noirs avec lits centimétriques gréso-argileux) et de schistes noirs. Cf Hubert Lardeux, Claude Audren, Bretagne, Masson, , p. 127.
- [PDF] Villey et al., Notice explicative de la feuille Carhaix-Plouguer au 1/50 000, éditions du BRGM, 1982, p. 14
- Bernard Biju-Duval, Géologie sédimentaire, éditions TECHNIP, , p. 640.
- http://www.patrimoine-locarn.org/ardoisiere-de-coat-mael.html
- http://www.mael-carhaix.fr/tourisme-patrimoine.php#.Vw8VnfmLSM8
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- Originaire de Plougonvelin, fils d'Olivier Chevillotte (qui fut candidat du Parti national breton à Morlaix en 1936), frère d'Emmanuel Chevillotte (qui fut chef du PNB pour les arrondissements de Brest et de Morlaix pendant l'Occupation) et beau-frère de Joseph de Parcevaux (qui fut chef cantonal du PNB à Saint-Renan), Michel Chevillotte fut, sous l'Occupation, chef cantonal du PNB à Plougonvelin. Il s'engagea dans la Bezen Perrot en décembre 1943 et surnommé "Bleiz" ["Loup" en breton], il devint rapidement chef du groupe cantonné au château du Bouéxic en Guer. Il participa activement à la lutte contre la Résistance. Au moment de la débâcle allemande, en juillet 1944, en route vers l'Allemagne, il participa à l'exécution de 49 résistants à Creney-près-Troyes (Aube) et s'engagea dans les Waffen-SS. Il fut condamné à mort par contumace et à la confiscation de tous ses biens, mais en fait ne fut jamais inquiété
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