Hérésie

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Galilée comparaît pour hérésie.

Dans l’Antiquité, le mot hérésie désignait simplement une école de pensée : le « jardin » d’Épicure était une haíresis. Au cours des conciles qui définirent progressivement les dogmes chrétiens, la notion d'« hérésie » s'opposa fréquemment à celle d'« orthodoxie ». Elle acquit une valeur péjorative au fil du temps, et depuis lors, le mot « hérésie » désigne avant tout une opinion, une doctrine ou un dogme considérés comme sortant du cadre de ce qui est généralement admis ou tenu pour acquis dans les domaines de la pensée, de la connaissance, de la religion.

L'hérésie est distincte du schisme, qui est un rejet de l'autorité ecclésiale, de l'apostasie, qui est le reniement de sa propre foi, et du blasphème, qui est une parole ou un acte insultant envers Dieu.

Les Écritures triomphant sur l'Hérésie, dans l'église Gustaf Vasa (en) de Stockholm.

Étymologie et sémantique

L'Hérésie représentée sous les traits d'une déesse accompagnée d'une manticore. Gravure sur cuivre d'Antonius Eisenhoit (1589).

Le mot « hérésie » vient du grec ancien : αἵρεσις / haíresis, qui signifie à l’époque classique « choix », puis à l’époque de la koinè, « préférence pour une doctrine, école philosophique ». Le mot finit par désigner une « secte religieuse » ou une « hérésie » dans le christianisme primitif[1]. Dans le monde antique, où la religion est plus rituelle que dogmatique, l’haíresis n’a pas l’aspect dramatique qu'elle revêtira dans le christianisme. En effet, l’Antiquité polythéiste sépare le mythe de la philosophie. Le monothéisme en revanche introduit la théologie, étude scolastique du divin qui englobe et transcende tous les domaines du savoir, soumet la philosophie et édicte des « vérités révélées » sur Dieu : les dogmes.

Hérésie dans le monothéisme

Les dogmes ne revêtent pas la même importance dans toutes les religions, ce qui explique différentes attitudes par rapport à ce qui est qualifié d'hérésie.

Pour les Juifs, l’appartenance au « peuple élu » prime sur toute autre notion, ce qui autorise l’existence de sectes aux dogmes et aux pratiques différentes, mais appartenant toujours au judaïsme. En revanche, les doctrines chrétiennes constituent une hérésie, car le Nouveau Testament rompt radicalement avec l’héritage judaïque, même si Jésus de Nazareth était censé vouloir « non pas abolir, mais accomplir la Loi ».

Pour les catholiques et les orthodoxes, l’« Église est le corps vivant du Christ » et l’unité dogmatique est fondamentale. Toute hérésie portant atteinte à cette unité, elle est une blessure infligée au corps du Christ, donc un sacrilège. Dès les premiers siècles, l'association du christianisme au pouvoir politique (après Constantin Ier) donne une importance temporelle à ces questions.

Pour les orthodoxes, c'est l’Église de Rome, avec ses quatorze conciles particuliers et ses nombreuses innovations doctrinales (dont le Filioque) ou canoniques (célibat des prêtres, inquisition, infaillibilité du pape...), qui relève de l'hérésie. Pour les protestants, l’unité spirituelle est fondée sur la reconnaissance du Christ comme Dieu et Seigneur par chaque fidèle. Chaque Église correspond à une partie différente de ce corps spirituel. Donc la division en d'autres dogmes ou pratiques ne correspond pas forcément à une hérésie. Enfin, pour l'ensemble des chrétiens, catholiques, protestants et orthodoxes, l'hérésie est une doctrine qui nie la divinité de Christ et son pouvoir à accorder le salut.

Pour les musulmans, un dogme n'est valide que s'il est explicitement contenu dans le Coran, qui, selon la foi islamique, est issu des paroles de Dieu, dictées à Gabriel, qui les révéla à Mahomet. En tout état de cause, le sunnisme n’ayant pas de clergé, aucune autorité n’a compétence pour décider de la véracité d’une interprétation particulière du Coran. Il n'existe donc pas d'hérésie à l'intérieur de l'Oumma (communauté des musulmans) même si l'on peut s'y affronter, y compris par les armes, entre factions (taif), par exemple entre sunnites et chiites. Il y a seulement l'Oumma d'un côté, et l'incroyance de l'autre. En revanche, il existe un équivalent : l'apostasie, mais il s'agit d'un équivalent individuel et non collectif.

Judaïsme

Le châtiment d'anciens sabbatéens à Salonique, Jewish Encyclopedia.

Le judaïsme applique le concept d'hérésie aux nombreux « faux messies » qui parsèment son histoire.

La plus importante est celle de Sabbataï Tsevi (1626-1676), fondateur de la communauté des sabbatéens et contemporain des parents de Baruch Spinoza. Au XVIIe siècle, cette hérésie bouleversa les communautés juives d'Europe, où prédominaient les marranes, comme Amsterdam ou Venise. Elle atteignit plus les sépharades que les ashkénazes.

Culturellement, le judaïsme valorise les discussions et les divergences doctrinales, comme l'évoque le dicton « quand deux talmudistes se rencontrent, il y a immédiatement trois opinions qui s'affrontent ». Les désaccords d'interprétation sont admis, voire encouragés, comme en témoignent les discussions enregistrées dans le Talmud. Après une longue discussion, destinée à passer tous les cas en revue, la décision de jurisprudence est votée ; l'avis minoritaire est préservé pour le cas où il pourrait se révéler utile.

D'une façon générale, une hérésie aboutit à une scission, sans véritable conséquence pour les minoritaires, qui sont toujours considérés comme appartenant au judaïsme, sauf dans les congrégations ultra-orthodoxes contemporaines. Ceci vient de ce que l'appartenance au « peuple élu » se manifeste, en pratique, beaucoup plus par le partage de valeurs sociales (culture et pratique religieuse) et la conscience que ce peuple vit sous le regard de Dieu, que par la référence à un dogme particulier.

En 1656, Spinoza fut déclaré herem (« hérétique ») par la communauté d'Amsterdam. Toutefois, cette condamnation tient plus à l'histoire de cette communauté, essentiellement composée de marranes venus du Portugal, qu'à l'hétérodoxie des positions de Spinoza, au moins jusqu'à son exclusion.

Christianisme

Dans le christianisme, l'hérésie correspond à une situation de conflit qui superpose souvent l'hérésie proprement dite (doctrinale : déviance sur le contenu de la foi) et le schisme (disciplinaire : insoumission à l'autorité ecclésiastique légitime). L'hérésie naît d'une divergence entre écoles sur ce qu'est la vérité formulée par le dogme. Elle se développe à la fois sur le plan intellectuel, par l'opposition irréductible des thèses, et sur le plan communautaire, par l'impossibilité pratique de « vivre en frères » avec les tenants de l'autre école. Enfin, elle s'achève par une situation de rupture paradoxale : de part et d'autre, on reconnaît que la communion entre les parties antagonistes est impossible en pratique mais reste nécessaire.

La foi étant nécessaire au salut, l'orthodoxie est capitale et l'hétérodoxie peut conduire à l'enfer. L'hérésie est le drame des frères ennemis, à la fois frères et ennemis, chacun revendiquant l'héritage authentique du Père. En cela, elle se distingue radicalement des conflits interreligieux.

Premier millénaire

Les dogmes se fondent sur les Écritures, mais aussi, pour les catholiques et les orthodoxes, sur la Tradition c'est-à-dire l’héritage oral reçu des apôtres et qui n'est pas mis par écrit avant leIIIe ou IVe siècle. Dès son origine, le christianisme est confronté à de nombreuses théologies hétérodoxes, que ce soit dans le domaine christologique (docétisme, arianisme, nestorianisme, monophysisme), cosmologique (gnose, macédonianisme, manichéisme, bogomilisme, catharisme) ou ecclésial (marcionisme, montanisme, donatisme).

L'empereur Constantin Ier brûlant les livres ariens, manuscrit (v. 825), Bibliothèque capitulaire de Vercelli. Le texte indique : « Sinodus Niceni u[bi?] [f?]ui[t?] numerus / s[an]c[t]o[rum] patr[um]. CCCXVIII. et omnes / subscrip/seru/n/t. Constantinus imp(erator). Heretici / Arriani / damnati. »

Le terme « hérésie » a pris une valeur péjorative avec les controverses théologiques dont témoignent Justin de Naplouse et Irénée de Lyon qui ont écrit « contre les hérésies » dès le IIe siècle. Ils sont suivis au IIIe siècle par Hippolyte de Rome, sans lequel certaines hérésies seraient restées inconnues, mais dont l'ouvrage est ambigu, car l'hérésie qu'il réfute le plus violemment est celle de Calixte Ier, représentant de ce que l'on appellera plus tard la Grande Église. Au IVe siècle, les empereurs romains prennent des mesures contre les hétérodoxes ou hérétiques, afin de limiter les querelles entre chrétiens.

Après l'institutionnalisation de l'Église autour de l'empereur, pour répondre aux hérésies qui menacent la nouvelle autorité ecclésiastique, la pratique juive des assemblées est reprise par l'Église primitive, qui la transforme en conciles œcuméniques, c'est-à-dire en réunions de l’ensemble des évêques qui permettent de débattre des questions controversées. Le premier concile de Nicée (325) a produit une profession de foi, le symbole de Nicée, qui clarifie la nature du Christ et désavoue la gnose ainsi que l'arianisme. Ce symbole est complété en 381, lors du premier concile de Constantinople, par une précision sur la nature du Saint-Esprit. Le symbole de Nicée-Constantinople est aujourd’hui encore la forme ordinaire du credo chrétien.

Dès lors qu’un concile a tranché, toute théologie contraire aux dogmes ainsi définis est jugée hérétique. Si ces conciles ont un rôle de normalisation de la foi chrétienne, ils changent aussi le visage de la chrétienté en légitimant la centralisation du pouvoir ecclésiastique organisé par le pouvoir impérial. Quiconque professe une théologie hérétique pèche contre l’unité de l’Église et devient passible d’excommunication[2]. Dans la pratique, la lutte contre les hérésies revêt plusieurs formes, rarement violentes, du moins au début. Les plus communes sont la catéchèse, la prédication notamment au cours des messes, et souvent l'argumentation et la « disputation »[3].

Catholicisme

La réforme grégorienne, en mettant l'accent sur la supériorité du spirituel par rapport au temporel, suscite dans de nombreuses régions un anticléricalisme virulent qui favorise la recrudescence des hérésies aux XIe et XIIe siècles, les laïcs étant notamment sensibles aux discours dénonçant l'enrichissement du clergé à leur détriment, l'indignité morale des clercs ou l'insuffisance de leur zèle pastoral[4].

En 1231 l'Inquisition est créée par le pape Grégoire IX pour combattre l'« hérésie cathare ». Cette institution ecclésiastique munie de pouvoirs d'enquête (inquisitio) et de jugement, est confiée aux ordres mendiants : les Dominicains mais aussi les Franciscains. Elle est toutefois précédée par une législation contre l'hérésie lors du deuxième concile du Latran en 1139, puis par une « Inquisition légatine » dévolue aux Cisterciens par Innocent III en 1198, et enfin par le choix de la procédure inquisitoire lors du quatrième concile du Latran en 1215.

Le Supplice des Amauriciens en 1210 à Paris, en présence de Philippe-Auguste. À l'arrière-plan, se dressent le gibet de Montfaucon et, de façon anachronique, la tour du Temple. Enluminure des Grandes Chroniques de France (v. 1255-1260).
Le Bûcher d'un hérétique, par Sassetta (1430-1432), National Gallery of Victoria, Melbourne.

Aux XIe et XIIe siècles, après instruction de l’enquête, si le cas d’hérésie est avéré, le juge rappelle le dogme et demande solennellement à l’accusé d’y adhérer par une profession de foi. Si l’accusé accepte de se rétracter, il est condamné à une simple pénitence, sous forme d’actes de dévotion et de charité ou d’un pèlerinage, sauf s’il s'est rendu coupable de conversions à sa doctrine ; dans ce cas, il encourt l’« emmurement », c'est-à-dire la prison, peine exécutée par les autorités séculières. En cas de refus, il est excommunié et donc voué à la damnation éternelle. Le bûcher ne vaut qu’en cas de relaps, c'est-à-dire si l'accusé s’est rétracté au cours d’un jugement précédent mais recommence à professer sa doctrine.

Transformée par le pape Paul III en 1542 en Sacrée Congrégation de l'Inquisition romaine et universelle pour faire obstacle aux progrès du protestantisme, l'Inquisition devient sous Pie X, en 1908, la Congrégation du Saint-Office[5], puis en 1965, sous Paul VI, la Congrégation pour la doctrine de la foi, qui abandonne alors la structure et les méthodes inquisitoriales[6].

Le Triomphe de l'Église sur l'hérésie, fresque de l'église Saint-Jacques (1785), Feusisberg, Suisse. Cette allégorie s'attaque aux philosophes des Lumières Voltaire et Rousseau, et tourne en ridicule les Réformateurs protestants Zwingli et Luther.

En revanche, la définition de l'hérésie demeure inchangée au cours des siècles. En 1992, le Catéchisme de l'Église catholique décrit l’hérésie comme « la négation obstinée, après la réception du baptême, d’une vérité qui doit être crue de foi divine et catholique, ou le doute obstiné sur cette vérité »[7].

Herbert Grundmann, parmi d'autres, distingue les hérésies populaires, qui ont parfois donné naissance à une Église dissidente (cathares), et les hérésies savantes, fondées sur les recherches théologiques, philosophiques ou scientifiques plus isolées (Pierre Abélard), non sans que des ponts puissent exister entre elles (Jan Hus)[8]. De fait, l'Église catholique a condamné comme hérétiques des penseurs dont les avancées mettaient directement ou indirectement en cause une lecture littérale de la Bible. Ainsi Guillaume d'Ockham, excommunié vers 1330, Giordano Bruno, condamné au bûcher en 1600 pour avoir refusé d'abjurer, ou Galilée, obligé de se rétracter lors de son procès en 1633.

Islam

Le mot arabe proche de la notion d'hérésie est bidâa, c'est-à-dire « innovation ». Un hadith jugé authentique met en garde les musulmans contre toute forme d'« innovation ». Toutefois, cette notion diffère selon les écoles, mais de façon générale, la signification de bidâa tend vers le superflu, vers ce qui n'existait pas au temps du Prophète.

Le Coran étant la première source de la jurisprudence islamique, il est commun de trouver plusieurs interprétations d'un même texte à partir des clarifications tirées de la parole et de la tradition du Prophète. L'islam est donc riche en courants divergents (sunnites, chiites, ibadites, druzes...), dont chacun peut être considéré comme hérétique ou véridique par d'autres. Ces courants ont été à l'origine de nombreuses entités étatiques prolongeant les conflits théologiques par des conflits politico-militaires (Almoravides et Almohades, Proche et Moyen-Orient moderne).

Le penseur indien Ali Asghar Engineer écrit dans son livre À propos de la méthodologie d'interprétation du Coran[9] :

« Les interprétations du Coran sont multiples. Jamais les commentateurs et les interprètes du Saint Livre ne sont parvenus à l'unanimité sur les lectures possibles. Car le Coran se prête à de nouvelles interprétations. De nombreuses interprétations qui ont été presque « sacralisées » par la Tradition sont, en réalité, des productions de l'époque médiévale. Et les interprétations qui s'appuient sur les hadiths demandent que soit vérifiée l'authenticité de ceux-ci, certains entrant en contradiction avec le texte même du Coran. »

Asghar Ali Engineer plaide pour que chaque génération se voie reconnu le droit d'interpréter le Coran avec son propre éclairage, à la lumière de ses propres expériences.

Kufr

La charte nommée « Constitution de Médine » définit le kufr ou « récalcitrant », qui est exclu des garanties de sécurité et d'assistance prévues par ce texte. Entre autres, il ne peut exercer la vengeance selon la loi du Talion.

« Un affidé ne tue pas un autre affidé pour venger un kâfir. » La raison invoquée est que le kâfir ne se fie ni à Dieu, ni à Mahomet.

Exception

La charte indique également :

« Ceux des Juifs qui nous suivent ont droit à l'assistance en parité : on ne les lèse pas et on ne s'allie pas contre eux. »

Toutefois, le document ne désigne jamais ces Juifs alliés de leur nom propre de tribu, mais seulement par leur relation aux tribus affidées et manifeste une vigilance méticuleuse à leur égard. Au VIIIe siècle, les Juifs de Yathrib faisaient l'objet de discussions et polémiques plutôt que d'un accord tranquille.

Zandaqua

Le terme zandaqua désigne aussi bien, en Perse, les doctrines hétérodoxes, ceux qui adhèrent aux religions antécédentes à l'islam (mazdéïsme, zoroastrisme) et toutes sortes de libres-penseurs matérialistes, s'exprimant le plus souvent par la poésie et perçus comme athées.

Ont été condamnés sous ce chef d'accusation Ibn al-Muqaffa (mort en 760), Bashâr Ibn Burd (mort en 785), Abu Nuwâs (mort en 810), Al Mutanabbi (mort en 965), Abu Mansur al-Hallaj (858-922), dont la vie et la passion sont contées par Louis Massignon, Abu-l-Ala al-Maari (mort en 1057), Al Suhrawardi (1154-1191), ainsi que plusieurs oulémas, dont le fondateur de la charia, Ibn Hanbal, mort en 855 quand le calife Al-Ma’mūn (813-833) instaura le motazilisme comme religion d'État.

Fitna

La fitna[10] signifie « ce qui leurre ta vision et t'entraîne dans la confusion » (la beauté, une idée...) : elle signifie la « beauté avec désordre et confusion » ; elle est « l'innovation dans les instructions religieuses » ; elle est « ce qui est condamnable ».

Dans l'islam, des savants ont été condamnés pour hérésie, comme Averroès, exposé et humilié à Cordoue, puis exilé.

Hors du champ religieux

Le mot « hérétique » est souvent employé pour qualifier ce qui sort du conformisme ambiant.

Alain Bombard a appelé « L'Hérétique » son canot pneumatique destiné à définir des règles de survie pour les naufragés en haute mer, car très peu de ses contemporains croyaient à sa réussite, et la plupart des professionnels avaient prédit son échec.

Les scientifiques soutenant des hypothèses hétérodoxes en leur temps, comme Charles Darwin soutenant l'évolution des êtres vivants, Alfred Wegener soutenant la dérive des continents, Albert Einstein soutenant la relativité, Jacques Benveniste soutenant la « mémoire de l'eau » ou encore Martin Fleischmann et Stanley Pons soutenant la « fusion froide », ont aussi été qualifiés d'« hérétiques », que leurs modèles aient finalement été validés (Darwin, Wegener, Einstein) ou non (les autres).

En sciences économiques, sociales et de l'éducation, les auteurs parfois tenus pour « hérétiques » sont pour la plupart ceux qui proposent des modèles, des analyses et des solutions allant à l'encontre de celles dominant leur époque, par exemple les fouriéristes et leurs phalanstères, l'analyste hétérodoxe en économie Joseph Eugene Stiglitz, les partisans de la décroissance comme Nicholas Georgescu-Roegen, les penseurs altermondialistes, les promoteurs de l'éducation nouvelle, ou encore ceux de la psychanalyse de l'enfance comme Françoise Dolto.

Bibliographie

Notes et références

  1. Dictionnaire Grec - Français, Anatole Bailly, Hachette, 1950, s.v., p. 47-48.
  2. Raoul Vaneigem, La Résistance au christianisme. Les hérésies des origines au XVIIIe siècle, 1993.
  3. Hans Conzelmann, Grundriss der Theologie des Neuen Testaments, « 38 : Orthodoxie und Häresie », Chr. Kaiser Verlag, München, 1967, p. 330-331.
  4. Jean-Marie Mayeur, Marc Venard, Luce Pietri, André Vauchez, Histoire du christianisme, Fleurus, , p. 461
  5. Encyclopédie Universalis
  6. Lettre du pape Jean-Paul II au cardinal Etchegaray à l'occasion de la présentation de l'ouvrage sur l'Inquisition, 2004
  7. Catéchisme de l'Église catholique, no 2089.
  8. Jean Jolivet, « Hérésies et sociétés dans l'Europe pré-industrielle (XIe-XVIIIe siècles). Communications et débats du Colloque de Royaumont (27-30 mai 1962) présentés par Jacques Le Goff », Revue de l'histoire des religions, vol. 178, no 1,‎ , p. 96–97 (lire en ligne, consulté le )
  9. Études musulmanes, 2003.
  10. Fermée au IXe siècle dans le sunnisme, rouverte au XVIIe siècle dans le chiisme.

Voir aussi

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Articles connexes