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« Nourriture » : différence entre les versions

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[[File:Joachim_Beuckelaer_-_Keukenscène_met_Christus_en_de_Emmaüsgangers.jpg|thumb|Joachim Beuckelaer, 1560-1565]]
[[File:Joachim_Beuckelaer_-_Keukenscène_met_Christus_en_de_Emmaüsgangers.jpg|thumb|Joachim Beuckelaer, 1560-1565]]


De manière générale, la '''nourriture''' désigne les [[Produit d'origine animale|aliments d'origine animale]], [[végétal]]e, [[Fungi|fongique]] (parfois bactérienne ou [[minéral]]e) ou [[chimie|chimique]], consommés par des êtres vivants à des fins d'[[alimentation]] ou de récréation.
De manière générale, la '''nourriture''' désigne les [[Produit d'origine animale|aliments d'origine animale]], [[végétal]]e, [[Fungi|fongique]] (parfois bactérienne ou [[minéral]]e) ou [[chimie|chimique]], consommés par des êtres vivants à des fins d'[[alimentation]]. Mais il existe aussi une nourriture festive, ou de récréation incluant des aliments dits ''facultatifs'', c'est à dire non nécessaires à l'alimentation humaine. Ces aliments sont généralement classés parmi les [[aliments ultratransformés]] (ou UPF)<ref name=TrimmingExcess2017/> (qui eux-mêmes constituent l'essentiel de la « [[malbouffe]] »).


Les aliments liquides sont appelés « [[boisson]]s ».
Les aliments liquides sont appelés « [[boisson]]s ».
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== Histoire ==
== Histoire ==
[[Alimentation|Alimentaire]] ou [[spiritualité|spirituelle]], la nourriture désigne ce qui entretient la [[vie]] d'un [[organisme (physiologie)|organisme]] en lui procurant des [[substance]]s à assimiler.
[[Alimentation|Alimentaire]] ou [[spiritualité|spirituelle]], la nourriture désigne ce qui entretient la [[vie]] d'un [[organisme (physiologie)|organisme]] en lui procurant au moins les [[substance]]s à assimiler nécessaires à sa [[subsistance]].


Les divers panthéons incluaient une déesse de la nourriture : ainsi [[Zywienia]], épouse de [[Radegast (dieu)|Radegast]], dieu de l'hospitalité, est-elle la déesse de la nourriture dans la [[mythologie slave]].
Elle assure la [[subsistance]] de l'[[homme]].


En [[2017]], alors que depuis les années 1950 les aliments industriels gagnent du terrain, et que la [[diversité génétique]] et la [[diversité spécifique]] des plantes et animaux consommés se sont effondrées, la [[malbouffe]] a tué plus de gens dans le monde que tout autre facteur (tabagisme y compris)<ref name=AlimentNature2021>{{Article |prénom1=Peter |nom1=Morfeld |prénom2=Thomas C |nom2=Erren |titre=Uncertainties in the GBD 2017 estimates on diet and health |périodique=The Lancet |volume=394 |numéro=10211 |date=2019-11 |issn=0140-6736 |doi=10.1016/s0140-6736(19)32477-8 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1016/s0140-6736(19)32477-8 |consulté le=2021-12-03 |pages=1802}}</ref>
Les divers panthéons ont inclus une déesse de la nourriture : ainsi [[Zywienia]], épouse de [[Radegast (dieu)|Radegast]], dieu de l'hospitalité, est-elle la déesse de la nourriture dans la [[mythologie slave]].


En [[2020]], plus de 2 milliards de personnes étaient en [[surpoids]] ou [[obèse]] (dans les réions du monde de [[culture occidentale]] essentiellement) alors que 811 millions de personnes ne mangeaient pas à leur faim (surtout dans les régions les plus pauvres)<ref name=AlimentNature2021/>. Au rythme de la [[démographie mondiale]] et des tendances alimentaires dans le monde, selon la [[FAO]], la production de viande, de produits laitiers et d'œufs devrait augmenter d'environ 44% en 30 ans, de 2020 à 2050, ce qui est incompatible avec les objectifs climatiques et tous les [[objectifs de développement durable]] de l'ONU et de ses États-membres<ref name=AlimentNature2021/>.
== Dénomination ==
Du fait de l'emploi courant dans la société du mot « nourriture », celui-ci s'est vu remplacé par de nombreuses autres dénominations, tantôt techniques, tantôt familières, tantôt argotiques : produit alimentaire, bouffe, rata, casse-dalle{{etc.}}


== Dénominations ==
En Union européenne, dans le domaine administratif de l'IAA ([[Industrie agroalimentaire]]) et de son activité de transformation d'aliments préparés, un Plan de Maîtrise Sanitaire, un agrément sanitaire ou une déclaration<ref>[https://www.formulaires.modernisation.gouv.fr/gf/cerfa_13984.do Formulaire CERFA déclaratif]</ref> avant l'ouverture peuvent être nécessaire pour les établissements produisant ou utilisant des ''POADAC'' (produits d'origine animale et denrées alimentaires en contenant) et ''POVDAC'' (produits d'origine végétale et denrées alimentaires en contenant).
Le mot « nourriture », a de nombreux synonymes, techniques, familiers ou argotiques : produit alimentaire, bouffe, rata, casse-dalle{{etc.}}

Dans l'[[Union européenne]], dans le domaine de l'IAA ([[Industrie agroalimentaire]]), un Plan de Maîtrise Sanitaire, un agrément sanitaire ou une déclaration<ref>[https://www.formulaires.modernisation.gouv.fr/gf/cerfa_13984.do Formulaire CERFA déclaratif]</ref> avant l'ouverture peuvent être nécessaire pour les établissements produisant ou utilisant des ''POADAC'' (produits d'origine animale et denrées alimentaires en contenant) et ''POVDAC'' (produits d'origine végétale et denrées alimentaires en contenant).


== Typologie ==
== Typologie ==
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* [[viande]], [[poisson]], [[œuf (aliment)|œufs]] (riches en [[protéine]]s et en [[fer]]).
* [[viande]], [[poisson]], [[œuf (aliment)|œufs]] (riches en [[protéine]]s et en [[fer]]).


Tous ces aliments sont classées en 4 grandes catégories par la classification [[NOVA (nutrition)|NOVA]].
Ces aliments sont regroupés selon leur degré de [[aliment industriel|transformation]] en 4 catégories par une classification dite « NOVA » {{Loupe|NOVA (nutrition)}}.

La consommation de nourriture ultra-transformée (UPF, tels que définis par la classification NOVA) est en hausse forte et régulière depuis les [[années 1950]].

Les multinationales agro-industrielles ont créé une nourriture "prête à consommer", artificiellement rendue hyper appétissants et goûteuse, qui pousse à la [[suralimentation]]<ref>{{Article |prénom1=Kevin D |nom1=Hall |titre=Ultra-processed diets cause excess calorie intake and weight gain: A one-month inpatient randomized controlled trial of ad libitum food intake |date=2019-02-11 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.31232/osf.io/w3zh2 |consulté le=2021-12-04}}</ref>. {{Citation|La majorité de la [[malbouffe]] ou des aliments facultatifs (c'est-à-dire des aliments non nécessaires à l'alimentation humaine) sont classés comme UPF <ref name=TrimmingExcess2017>{{Article |prénom1=Michalis |nom1=Hadjikakou |titre=Trimming the excess: environmental impacts of discretionary food consumption in Australia |périodique=Ecological Economics |volume=131 |date=2017-01 |issn=0921-8009 |doi=10.1016/j.ecolecon.2016.08.006 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1016/j.ecolecon.2016.08.006 |consulté le=2021-12-04 |pages=119–128}}</ref>.

Ces formulations industrielles d'aliments et de boissons à base de substances alimentaires et d'additifs (souvent controversés), contenant souvent peu ou pas d'aliments entiers (biscuits, confiseries, aliments à base de poulet, boissons sucrées, margarine et nombreux plats préparés) sont commercialement très rentables car utilisant des ingrédients peu coûteux, semblant pouvoir remplacer tous les autres groupes d'aliments<ref>{{Article |prénom1=Carlos Augusto |nom1=Monteiro |prénom2=Geoffrey |nom2=Cannon |prénom3=Jean-Claude |nom3=Moubarac |prénom4=Renata Bertazzi |nom4=Levy |titre=The UN Decade of Nutrition, the NOVA food classification and the trouble with ultra-processing |périodique=Public Health Nutrition |volume=21 |numéro=1 |date=2017-03-21 |issn=1368-9800 |issn2=1475-2727 |doi=10.1017/s1368980017000234 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1017/s1368980017000234 |consulté le=2021-12-04 |pages=5–17}}</ref>.
Alors que les preuves de nocivité des UPF s'accumulent<ref>{{Article |prénom1=Leonie |nom1=Elizabeth |prénom2=Priscila |nom2=Machado |prénom3=Marit |nom3=Zinöcker |prénom4=Phillip |nom4=Baker |titre=Ultra-Processed Foods and Health Outcomes: A Narrative Review |périodique=Nutrients |volume=12 |numéro=7 |date=2020-06-30 |issn=2072-6643 |doi=10.3390/nu12071955 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.3390/nu12071955 |consulté le=2021-12-04 |pages=1955}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en |titre=Ultra-processed foods, diet quality, and health using the NOVA classification system |date=2019-08-09 |lire en ligne=https://www.fao.org/fsnforum/resources/fsn-resources/ultra-processed-foods-diet-quality-and-health-using-nova-classification |consulté le=2021-12-04}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |prénom1=Kevin D |nom1=Hall |titre=Ultra-processed diets cause excess calorie intake and weight gain: A one-month inpatient randomized controlled trial of ad libitum food intake |date=2019-02-11 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.31232/osf.io/w3zh2 |consulté le=2021-12-04}}</ref>, leurs impacts environnementaux (par exemple lié à leurs hautes teneurs en sucre industriel, [[huile de palme]] et [[soja transgénique]], mais aussi liés à leurs chaines de transformation, d'emballage [sources d'une énorme quantité de [[déchets ménagers]] et de la [[restauration]]] et de distribution) sont encore mal cernés xxx. Or la nourriture hypertransformée est essentiellement produite par des multinationales ayant le pouvoir de dicter où et quand cultiver ses produit ensuite achetés à bas prix, transportés, préparés et introduits dans les systèmes alimentaires du monde entier, en s'appuyant sur un marketing agressif et des [[Allégations nutritionnelles et de santé|allégations trompeuses]], nutritionnelle et de santé, instituant de nouvelles cultures alimentaires encourageant la poursuite de la production de masse de nourriture, de son transport planétaire et une production de déchets problématiques<ref name=VaidyanathanNature2021>{{Article |langue=en |prénom1=Gayathri |nom1=Vaidyanathan |titre=What humanity should eat to stay healthy and save the planet |périodique=Nature |volume=600 |numéro=7887 |date=2021-12-01 |doi=10.1038/d41586-021-03565-5 |lire en ligne=https://www.nature.com/articles/d41586-021-03565-5 |consulté le=2021-12-04 |pages=22–25}}</ref>.

Faire évoluer ces aliments vers des régimes alimentaires soutenables est un enjeu pour le XXIème siècle.

== « Mauvaise » et « bonne » alimentation ==
=== Malbouffe ===
Elle affecte l'environnement, et la santé via des effets de long termes ([[maladies chroniques]] souvent [[Maladie évitable|évitables]])<ref name=VaidyanathanNature2021/>. La mal bouffe tend à s'auto-entretenir via des addictions associées aux excès de sucre, de sel, d'alcool et à certains additifs exhausteurs de goût et autres [[auxiliaires technologiques]], très utilisés par les producteurs de nourriture industrielle. {{Loupe|Malbouffe}}

Une mauvaise nourriture est aussi parfois source d' "[[intoxications alimentaires]], chroniques ou ''aiguës'' alors souvent causées par des [[Bactérie|bactéries]], des [[Toxine|toxines]] et des [[virus]] ; la nourriture peut aussi être source de [[Parasitisme|parasites]] et de [[Prion|prions pathogènes]]. Il s'agit aussi de « [[Maladie évitable|maladies évitables]] »).

'''[[Intoxications alimentaires]]''' : déjà citées par [[Hippocrate]], elles tuent encore environ 7 millions de personnes par an. Et environ 10 fois plus de personnes souffrent d'une intoxication non-mortelle. En France, environ 1,5 millions de cas par an causent plus de 17 000 hospitalisations, et plus de 200 décès<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Intoxications alimentaires, les salmonelles 1ère cause de décès en France |url=https://www.pourquoidocteur.fr/Articles/Question-d-actu/24042-Plus-200-morts-lourd-tribu-intoxications-alimentaires-Les-salmonelles-plan |site=www.pourquoidocteur.fr |consulté le=2021-05-10}}</ref>.
Elles résultent souvent dune contamination croisée d'aliments prêts à consommer par d'autres aliments non-cuits, et/ou d'un mauvais contrôle de la [[température]]. Plus rarement, c'est une contamination chimique des aliments qui est en cause, par exemple suite à un stockage inapproprié, dans un récipient inapte au [[contact alimentaire]], en plastique libérant des perturbateurs endocriniens, ou recouvert d'un émail à base de [[plomb]], alors source de [[saturnisme]]) ou suite à l'utilisation de savons et de désinfectants de qualité non-alimentaire.
Les produits animaux se gâtant facilement ([[Viande]]s, certains [[produits laitiers]], [[fruits de mer]] nécessitent des procédures strictes et adéquates d'hygiène (chaine du froid et conservation au chaud jusqu'au stockage après cuisson, au risque d'une prolifération bactérienne dangereuse, comme ''[[Salmonella]]'' ou ''[[Escherichia coli]]''). Beaucoup d'[[Aliment industriel|aliments industriels]] peuvent aussi être falsifiés ou [[adultération|adultérés]], dont lors de l'[[élevage]], de la fabrication, de la [[cuisson]], de l'emballage, de la distribution ou de la vente.
Divers [[biocontaminant]]s ((ex : microbes, moisissures, parasites et/ou leurs oeufs) et corps étrangers (poils, [[mégot]]s, bris de [[bois]], métaux, verre, etc.) et polluants sont parfois retrouvés dans les aliments.
<br>L'[[étiquetage]], la [[traçabilité]], les dates limites et divers contrôles d'hygiène visent a améliorer la [[sécurité alimentaire]]. Les procédures de type [[HACCP]] impliquent une traçabilité « de la Fourche à la fourchette », le maintien d'une zone de préparation propre et de circuits séparés des aliments de différents types, avec maintien de la chaine du froid, et garanties de [[température]]s adéquates de cuisson ou de séchage, e réfrigération rapide des aliments après cuisson, etc.<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Assistant Secretary for Public |nom=Affairs (ASPA) |titre=4 Steps to Food Safety |url=https://www.foodsafety.gov/keep-food-safe/4-steps-to-food-safety |site=FoodSafety.gov |date=2019-04-12 |consulté le=2021-05-10}}</ref>.

'''[[Maladie chronique|Maladies Chroniques]]''' : un [[régime alimentaire]] trop riche en sucre, huile, viande, sel, conservateurs et Les « aliments ultra-transformés » (sodas sucrés, plats surgelés, viandes reconstituées) est l'une des premières causes de [[Diabète]], d'[[obésité]], de [[troubles cardiovasculaires]] et d'autres pathologies en augmentation, dont de nombreux [[cancer]]s (environ 35% des [[Cancer|cancers]] selon une analyse épidémiologique publiée par Richard Doll et Richard Peto en [[1981]]). L'alimentation est en effet source de substances cancérogènes et/ou mutagènes, soit naturellement présentes dans certains aliments ou boissons ([[boisson alcoolisée|alcools]]), soit [[radiotoxique]]s (iode 131 disséminé par la [[catastrophe de Tchernobyl]] par exemple, source de [[cancers de la thyroïde]]), ou encore issus de [[moisissure]]s sources de [[mycotoxine]]s (ex : [[aflatoxine]]s issues de maïs, blé ou arachides contaminés) ou de bactéries (ex : certaines [[cyanophycée]]s sources de [[cyanotoxine]]s). La cuisson à haute température de la viande génère des amines hétérocycliques et/ou des hydrocarbures polyaromatiques dans ses parties carbonisée (comme dans le [[poisson fumé]]), et certains jambons ou viandes séchées de type saucissons, bacon... apportent des [[nitrosamine]]s issues de [[nitrite]]s utilisés comme [[conservateur]]s.
<br>De nombreux [[Fruit (alimentation humaine)|fruits]] et [[Légume|légumes]] contiennent des [[vitamine]]s, [[Antioxydant|antioxydants]] et [[anticarcinogène]]s prévenant les maladies chroniques, mais ils tendent à être moins consommés ou à être dégradés dans les processus agro-industriels. Il est cependant souvent difficile d'identifier les composants spécifiques de l'alimentation qui servent à augmenter ou diminuer le risque de cancer car de nombreux aliments, tels que le steak de bœuf et le brocoli, contiennent de faibles concentrations à la fois de cancérigènes et d'anticarcinogènes. Il existe de nombreuses certifications internationales dans le domaine de la cuisine, telles que Monde Selection , AA Certification, iTQi. Ils utilisent des méthodes d'évaluation de haute qualité pour rendre les aliments plus sûrs.

=== Que serait une « bonne alimentation » ? ===
Les progrès scientifiques récent (dont sur l'importance du [[microbiote intestinal]], éclairent la [[diététique]] d'un jour nouveau et font reculer certaines idées reçues<ref>{{Article |langue=English |prénom1=Nita G. |nom1=Forouhi |prénom2=Nigel |nom2=Unwin |titre=Global diet and health: old questions, fresh evidence, and new horizons |périodique=The Lancet |volume=393 |numéro=10184 |date=2019-05-11 |issn=0140-6736 |issn2=1474-547X |pmid=30954306 |doi=10.1016/S0140-6736(19)30500-8 |lire en ligne=https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(19)30500-8/abstract |consulté le=2021-12-04 |pages=1916–1918}}</ref> ; en particulier les études épidémiologiques et leurs méta-analyses ont récemment fourni des preuves supplémentaires qu'{{Citation|une consommation plus élevée de fruits et légumes est associée à un risque plus faible de mortalité toutes causes confondues, en particulier de mortalité cardiovasculaire}}<ref>{{Article |langue=en |prénom1=X. |nom1=Wang |prénom2=Y. |nom2=Ouyang |prénom3=J. |nom3=Liu |prénom4=M. |nom4=Zhu |titre=Fruit and vegetable consumption and mortality from all causes, cardiovascular disease, and cancer: systematic review and dose-response meta-analysis of prospective cohort studies |périodique=BMJ |volume=349 |numéro=jul29 3 |date=2014-07-29 |issn=1756-1833 |doi=10.1136/bmj.g4490 |lire en ligne=https://www.bmj.com/lookup/doi/10.1136/bmj.g4490 |consulté le=2021-12-04 |pages=g4490–g4490}}</ref>.

Une Commission EAT-[[The Lancet|Lancet]], financée par l'ONG [[Wellcome Trust|Wellcome]] a réuni des experts-[[nutritionniste]]s pour, à partir d'une revue de la littérature scientifique, élaborer les bases d'un régime alimentaire répondant au mieux aux besoins du corps humain et respectant autant que possible actuellement les [[limites planétaires]] climatique et environnementales<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Marco |nom1=Springmann |prénom2=Michael |nom2=Clark |prénom3=Daniel |nom3=Mason-D’Croz |prénom4=Keith |nom4=Wiebe |titre=Options for keeping the food system within environmental limits |périodique=Nature |volume=562 |numéro=7728 |date=2018-10 |issn=0028-0836 |issn2=1476-4687 |doi=10.1038/s41586-018-0594-0 |lire en ligne=http://www.nature.com/articles/s41586-018-0594-0 |consulté le=2021-12-04 |pages=519–525}}</ref> ; c'est à dire tenant notamment compte des impacts de la production de la nourriture est termes d'émissions de carbone (au regard des données du GIEC publiées en [[2018]]<ref>{{Article |nom1=Intergovernmental Panel on Climate Change |titre=Climate Change 2014 Mitigation of Climate Change |éditeur=Cambridge University Press |date=2014 |isbn=978-1-107-41541-6 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1017/cbo9781107415416 |consulté le=2021-12-04}}</ref>, sachant que la situation a empiré depuis), de perte de biodiversité, de consommation d'eau, de sols terre, d'azote<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Will |nom1=Steffen |prénom2=Katherine |nom2=Richardson |prénom3=Johan |nom3=Rockström |prénom4=Sarah E. |nom4=Cornell |titre=Planetary boundaries: Guiding human development on a changing planet |périodique=Science |volume=347 |numéro=6223 |date=2015-02-13 |issn=0036-8075 |issn2=1095-9203 |doi=10.1126/science.1259855 |lire en ligne=https://www.science.org/doi/10.1126/science.1259855 |consulté le=2021-12-04 |pages=1259855}}</ref> et de phosphore. <br>Pour un [[adulte]] de 30 ans et de corpulence moyenne, cette commission recommande des aliments diversifié, surtout locaux et végétaux (légumes, légumes-racine et fruits frais) apportent 2 500 calories/jour. La viande rouge ne devrait pas dépasse 100 gr/semaine (soit une portion de viande rouge, moins du quart de ce qu'un Américain typique consomme en 2020). Les aliments ultra-transformés sont {{Citation|pour la plupart évités}} et le régime est à saisonnièrement décliner selon les produits régionaux<ref>{{Article |langue=English |prénom1=Walter |nom1=Willett |prénom2=Johan |nom2=Rockström |prénom3=Brent |nom3=Loken |titre=The EAT–Lancet Commission: a flawed approach? – Authors' reply |périodique=The Lancet |volume=394 |numéro=10204 |date=2019-09-28 |issn=0140-6736 |issn2=1474-547X |pmid=31571599 |doi=10.1016/S0140-6736(19)31910-5 |lire en ligne=https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(19)31910-5/abstract |consulté le=2021-12-04 |pages=1141–1142}}</ref>. Selon cette commission, ce régime varié, meilleur pour la santé ([[santé mentale]] y compris)<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Catherine |nom1=Armitage |titre=Sustainable nutrition |périodique=Nature |volume=588 |numéro=7837 |date=2020-12-10 |issn=0028-0836 |issn2=1476-4687 |doi=10.1038/d41586-020-03442-7 |lire en ligne=http://www.nature.com/articles/d41586-020-03442-7 |consulté le=2021-12-04 |pages=S53–S53}}</ref> et ''[[soutenabilité|soutenable]]'' dans l'[[anthropocène]]<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Walter |nom1=Willett |prénom2=Johan |nom2=Rockström |prénom3=Brent |nom3=Loken |prénom4=Marco |nom4=Springmann |titre=Food in the Anthropocene: the EAT–Lancet Commission on healthy diets from sustainable food systems |périodique=The Lancet |volume=393 |numéro=10170 |date=2019-02 |doi=10.1016/S0140-6736(18)31788-4 |lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S0140673618317884 |consulté le=2021-12-04 |pages=447–492}}</ref>, permettrait de sauver la vie d'environ 11 millions de personnes par an<ref>{{Article |titre=Comment on Willett et al. |date=2020-09-17 |doi=10.5194/esurf-2020-59-sc1 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.5194/esurf-2020-59-sc1 |consulté le=2021-12-04}}</ref> et de {{Citation|nourrir 10 milliards de personnes sainement, sans détruire davantage les [[écosystème]]s}} commente Tim Lang (co-auteur du rapport EAT-Lancet, et chercheur en politique alimentaire à la City University de Londres) qui ajoute : {{Citation|Que les partisans de la ligne dure de l'industrie bovine et laitière le veuillent ou non, ils sont vraiment en retard. Le changement est désormais inévitable}} ; les données récentes semblent indiquer qu'il existe un seuil de cinq portions de fruits et légumes par jour au delà duquel le risque de cancer ne diminue plus, mais le risque de mortalité cardiovasculaire continue lui à diminuer pour chaque portion supplémentaire de fruits et légumes par jour.
<br>Une critique faite à ce régime est qu'il serait excellent pour les pays riches aux habitudes alimentaires non-soutenables ; mais est-il suffisamment nutritif pour ceux qui vivent dans des milieux à faibles ressources. Selon Ty Beal, scientifique travaillant à Washington DC avec l'Alliance mondiale pour l'amélioration de la nutrition, d'après des calculs non publiés, ce régime ne fournirait que 78% de l'apport aujourd'hui recommandé en zinc et 86% de calcium pour les plus de 25 ans, et seulement 55% des besoins en fer des femmes en âge de procréer. D'autres, comme Fanzo et Davis en 2010 se demandent si dans le contexte démographique et sociopolitique des années 2010, un régime alimentaire peut être {{Citation|à la fois être sain, soutenable et équitable ?}}<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Jessica |nom1=Fanzo |prénom2=Claire |nom2=Davis |titre=Can Diets Be Healthy, Sustainable, and Equitable? |périodique=Current Obesity Reports |volume=8 |numéro=4 |date=2019-12 |issn=2162-4968 |pmid=31654336 |pmcid=PMC6910888 |doi=10.1007/s13679-019-00362-0 |lire en ligne=http://link.springer.com/10.1007/s13679-019-00362-0 |consulté le=2021-12-04 |pages=495–503}}</ref>

== Impacts environnementaux des aliments ; locaux et planétaires ==
En [[2014]], une étude prospective a estimé qu'au vu des tendances en termes d'[[urbanisation]] et de [[démographie mondiale]], l'augmentation des [[émissions de GES]] en 40 ans (entre [[2010]] et [[2050]]) va entraîner + 80 % des émissions liées à l'alimentation<ref name=Clark2014>{{Article |prénom1=David |nom1=Tilman |prénom2=Michael |nom2=Clark |titre=Global diets link environmental sustainability and human health |périodique=Nature |volume=515 |numéro=7528 |date=2014-11 |issn=0028-0836 |issn2=1476-4687 |doi=10.1038/nature13959 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1038/nature13959 |consulté le=2021-12-03 |pages=518–522}}</ref>, or ces émissions sont déjà majeures (voir plus bas).

Tout aliment, qu'il soit local ou non, d'origine végétale/fongique, ou d'origine animale, cru ou cuit, congelé ou non, préparé ou non... a une [[empreinte eau]], une [[empreinte carbone]], une [[empreinte énergétique]] et climatique. Les régimes alimentaires ont des empreinte extrêmement différentes selon leur type, de plus en plus élevées dans le modèle industriel dominant contemporain. {{Citation|Nous devons progresser vers des régimes alimentaires qui ont des [[empreinte écologique|empreintes écologiques]] considérablement plus faibles, ou ce ne sera qu'une question de quelques décennies avant que nous commencions à voir des effondrements mondiaux de la biodiversité, de l'utilisation des terres et tout cela}}, alerte en 2021 Sam Myers (directeur de la « ''Planetary Health Alliance'' », un consortium mondial basé à [[Boston]] ([[Massachusetts]]), qui étudie les impacts sanitaires des changements environnementaux<ref name=AlimentNature2021/>.


== Mauvaise alimentation ==
=== Impacts climatiques ===
En [[2020]], la production le transport, la consommation et le gaspillage de la nourriture industrielle contribue au dépassement des [[limites planétaires]] (ce qui à terme conduit à un [[effondrement écologique]] et à [[Limites planétaires et effondrement des sociétés|effondrement des sociétés]] rendant la planète inhospitalière pour les humains)<ref>{{Article |prénom1=Will |nom1=Steffen |prénom2=Katherine |nom2=Richardson |prénom3=Johan |nom3=Rockström |prénom4=Sarah E. |nom4=Cornell |titre=Planetary boundaries: Guiding human development on a changing planet |périodique=Science |volume=347 |numéro=6223 |date=2015-02-13 |doi=10.1126/science.1259855 |lire en ligne=https://www.science.org/doi/10.1126/science.1259855 |consulté le=2021-12-03 |pages=1259855}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |prénom1=David W. |nom1=Reid |prénom2=Christopher V. |nom2=Nicchitta |titre=Comment on “Principles of ER cotranslational translocation revealed by proximity-specific ribosome profiling” |périodique=Science |volume=348 |numéro=6240 |date=2015-06-12 |doi=10.1126/science.aaa7257 |lire en ligne=https://www.science.org/doi/full/10.1126/science.aaa7257 |consulté le=2021-12-03 |pages=1217–1217}}</ref>. La production de nourriture est en 2021 source d'un peu plus du quart (26%) des [[émissions de gaz à effet de serre]] dans le monde<ref>{{Article |prénom1=J. |nom1=Poore |prénom2=T. |nom2=Nemecek |titre=Reducing food’s environmental impacts through producers and consumers |périodique=Science |volume=360 |numéro=6392 |date=2018-06 |issn=0036-8075 |issn2=1095-9203 |doi=10.1126/science.aaq0216 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1126/science.aaq0216 |consulté le=2021-12-04 |pages=987–992}}</ref>.


La production de nourriture dans son ensemble {{Citation|génère tellement de pollution par les [[gaz à effet de serre]]<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Michael A. |nom1=Clark |prénom2=Nina G. G. |nom2=Domingo |prénom3=Kimberly |nom3=Colgan |prénom4=Sumil K. |nom4=Thakrar |titre=Global food system emissions could preclude achieving the 1.5° and 2°C climate change targets |périodique=Science |volume=370 |numéro=6517 |date=2020-11-06 |issn=0036-8075 |issn2=1095-9203 |doi=10.1126/science.aba7357 |lire en ligne=https://www.science.org/doi/10.1126/science.aba7357 |consulté le=2021-12-03 |pages=705–708}}</ref> qu'au rythme actuel, même si les pays réduisaient à zéro toutes les émissions non alimentaires, ils ne seraient toujours pas en mesure de limiter l'augmentation de la température à 1,5 °C - l'objectif climatique de l'[[accord de Paris sur le climat]]. Une grande partie des émissions du système alimentaire – 30 à 50 %, selon certaines estimations – provient de la [[alimentation animale|chaîne d'approvisionnement du bétail]], car les animaux sont inefficaces pour convertir les aliments pour animaux en aliments}}<ref name=AlimentNature2021/>.
Beaucoup de personnes dans le monde subit une mauvais alimentation, cela peut conduire à des problèmes excessivement grave. Les méfaits les plus probables à cela sont les "[[intoxications alimentaires]]". Il s'agit de maladies d'origine alimentaire causées par des [[Bactérie|bactéries]] , des [[Toxine|toxines]] , des [[virus]] , des [[Parasitisme|parasites]] et des [[Prion|prions]] . Environ 7 millions de personnes meurent chaque année d'une intoxication alimentaire, et environ 10 fois plus souffrent d'une version non mortelle. En France, les intoxications alimentaires, ou infections d’origine alimentaires représenteraient chaque année environ 1,5 millions de cas et entraîneraient plus de 17 000 hospitalisations et plus de 200 décès<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Intoxications alimentaires, les salmonelles 1ère cause de décès en France |url=https://www.pourquoidocteur.fr/Articles/Question-d-actu/24042-Plus-200-morts-lourd-tribu-intoxications-alimentaires-Les-salmonelles-plan |site=www.pourquoidocteur.fr |consulté le=2021-05-10}}</ref>. deux facteurs les plus courants menant à des cas de [[Maladie|maladies]] d'origine [[Alimentation|alimentaire]] sont la contamination croisée des aliments prêts à consommer à partir d'autres aliments non cuits et un mauvais contrôle de la [[température]]. Moins fréquemment, des effets indésirables aigus peuvent également survenir en cas de contamination chimique des aliments, par exemple en raison d'un stockage inapproprié ou de l'utilisation de savons et de désinfectants de qualité non alimentaire. Les [[Aliment industriel|aliments]] peuvent également être falsifiés par une très large gamme d'articles (appelés «corps [[Étranger en situation irrégulière|étrangers]]») lors de [[Élevage bovin|l'élevage]], de la fabrication, de la cuisson, de l'emballage, de la distribution ou de la vente. Ces corps étrangers peuvent inclure des parasites ou leurs excréments, des poils, des mégots de [[Cigarette|cigarettes]], des [[Copeau|copeaux]] de [[bois]] et toutes sortes d'autres [[Contaminant|contaminants]]. Il est possible que certains types d'aliments soient contaminés s'ils sont stockés ou présentés dans un contenant [[Danger|dangereux]], tel qu'un pot en céramique avec un glaçage à base de plomb.


Selon une estimation de [[2014]], si le terrien moyen mangeait plus de végétaux et moins de viande/poisson, et si les émissions de tous les autres secteurs étaient stoppées, le monde aurait 50 % de chances d'atteindre l'objectif climatique de 1,5 °C<ref name=Clark2014/> ; et si conjointement à ce choix alimentaire, des changements plus larges du secteur agroalimentaire incluant la réduction et une meilleure gestion des déchets, nos chances de ne pas dépasser 1,5°C en 2100 passeraient à 67%<ref name=AlimentNature2021/>. Les [[économies d'énergie]], une consommation générale plus locale et une réduction des transports suffiraient alors pour stabiliser le climat.
[[Intoxication alimentaire|L'intoxication alimentaires]] est reconnue comme une maladie depuis Hippocrate. La vente d' aliments rances , contaminés ou frelatés était courante jusqu'à l'introduction des contrôles d' hygiène, Les mesures recommandées pour assurer la [[sécurité alimentaire]] comprennent le maintien d'une zone de préparation propre avec des aliments de différents types séparés, la garantie d'une [[température]] de cuisson adéquate et la réfrigération des aliments rapidement après la cuisson<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Assistant Secretary for Public |nom=Affairs (ASPA) |titre=4 Steps to Food Safety |url=https://www.foodsafety.gov/keep-food-safe/4-steps-to-food-safety |site=FoodSafety.gov |date=2019-04-12 |consulté le=2021-05-10}}</ref>. Les [[Aliment industriel|aliments]] qui se gâtent facilement, comme les [[Viande|viandes]] , les produits laitiers et les fruits de mer , doivent être préparés d'une certaine manière pour éviter de contaminer les personnes pour lesquelles ils sont préparés. En tant que tel, la règle de base est que les aliments froids (tels que [[produits laitiers|Les produits laitiers]]) doivent être conservés au froid et les aliments chauds (tels que la soupe) doivent être conservés au chaud jusqu'au stockage. Les viandes froides, telles que le poulet, qui doivent être cuites ne doivent pas être mises à température ambiante pour décongélation, au risque d'une prolifération bactérienne dangereuse, comme Salmonella ou E. coli .
<br>Bien que ces scenarii n'éliminent pas la viande, et qu'il existe des modèles d'élevage plus ''soutenable'', ces données scientifiques n'ont pas été appréciées par le lobby de l'[[industrie de la viande]]<ref name=AlimentNature2021/>.


=== Autres impacts environnementaux ===
On a estimé que le régime alimentaire humain causait environ 35% des [[Cancer|cancers]] dans une analyse épidémiologique humaine réalisée par Richard Doll et Richard Peto en [[1981]]. Ces cancers peuvent être causés par des cancérogènes présents naturellement dans les aliments ou sous forme de contaminants. Les aliments contaminés par des champignons peuvent contenir des mycotoxines telles que les aflatoxines qui peuvent être trouvées dans le maïs et les arachides contaminés. D'autres cancérogènes identifiés dans les aliments comprennent les amines hétérocycliques générées dans la viande lors de la cuisson à haute température, les hydrocarbures polyaromatiques dans la viande carbonisée et le poisson fumé, et les nitrosamines.généré à partir de nitrites utilisés comme conservateurs alimentaires dans la viande séchée comme le bacon .
En [[2020]], les aliments agro-industriels et industriels représentent environ 70 % de la consommation d'[[eau douce]]<ref name=AlimentNature2021/> et 40 % des surfaces terrestres émergées<ref name=AlimentNature2021/> dans le monde (au détriment d'une grande partie de la faune, flore et fonce sauvage ainsi privé d'une partie de leurs [[habitats naturels]], et notamment des sols le plus riches. La [[surpêche]] surexploite une grande partie des océans.


Pour produire les aliments industriels, les cultures industrielles exigent (pour la plupart) des engrais et [[pesticide]]s destructeurs de [[biodiversité]]. Les engins et pratiques de l'agriculture industrielles dégradent les sols (érosion, tassement, lessivage, pollution, épuisement des nutriments...). Les [[engrais azotés]] perturbent le [[cycle de l'azote]] et les phosphates perturbent le [[cycle du phosphore]], et sont en grande partie responsable de la pollution chronique des rivières et des eaux littorales<ref>{{Article |prénom1=Marco |nom1=Springmann |prénom2=Keith |nom2=Wiebe |prénom3=Daniel |nom3=Mason-D'Croz |prénom4=Timothy B |nom4=Sulser |titre=Health and nutritional aspects of sustainable diet strategies and their association with environmental impacts: a global modelling analysis with country-level detail |périodique=The Lancet Planetary Health |volume=2 |numéro=10 |date=2018-10 |issn=2542-5196 |doi=10.1016/s2542-5196(18)30206-7 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1016/s2542-5196(18)30206-7 |consulté le=2021-12-03 |pages=e451–e461}}</ref>.
Les anticarcinogènes qui peuvent aider à prévenir le [[cancer]] peuvent également être trouvés dans de nombreux [[Aliment industriel|aliments]], en particulier les [[Fruit (alimentation humaine)|fruits]] et [[Légume|légumes]]. Les [[Antioxydant|antioxydants]] sont des groupes importants de composés qui peuvent aider à éliminer les produits chimiques potentiellement nocifs. Il est cependant souvent difficile d'identifier les composants spécifiques de l'alimentation qui servent à augmenter ou diminuer le risque de cancer car de nombreux aliments, tels que le steak de bœuf et le brocoli, contiennent de faibles concentrations à la fois de cancérigènes et d'anticarcinogènes. Il existe de nombreuses certifications internationales dans le domaine de la cuisine, telles que Monde Selection , AA Certification, iTQi. Ils utilisent des méthodes d'évaluation de haute qualité pour rendre les aliments plus sûrs.


== Composition ==
== Composition ==
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Il est important de distinguer le [[potentiel hydrogène]] (pH) des aliments de leur effet sur le corps humain une fois digérés. Par exemple, certains aliments basiques (pH élevé) auront pour effet de diminuer l'acidité (augmentation du pH, potentiel alcalinisant), alors que certains aliments acides (pH faible) auront pour effet d'augmenter l'acidité (diminution du pH, potentiel acidifiant){{refnec}}.
Il est important de distinguer le [[potentiel hydrogène]] (pH) des aliments de leur effet sur le corps humain une fois digérés. Par exemple, certains aliments basiques (pH élevé) auront pour effet de diminuer l'acidité (augmentation du pH, potentiel alcalinisant), alors que certains aliments acides (pH faible) auront pour effet d'augmenter l'acidité (diminution du pH, potentiel acidifiant){{refnec}}.


== Sources et qualité des aliments ==
== Provenance ==
La nourriture provient de l'[[agriculture]] ([[élevage]]s et [[Culture (agriculture)|cultures]]), de la [[cueillette]], de la [[pêche (halieutique)|pêche]] et de la [[chasse]].
Les aliments non-transformés sont des ressources primaires provennant de l'[[agriculture]] ([[élevage]]s et [[Culture (agriculture)|cultures]]) et de la [[pisciculture]] ou de la nature ([[cueillette]], [[pêche (halieutique)|pêche]], [[chasse]]) ou de situation intermédiaires (chasse en enclos ou de gibier d'élevage, pêche en étangs de pêche ou suite à des réempoissonnements issus de piscicultures).


=== Qualité des denrées ===
=== Qualité des denrées ===
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== Réglementation ==
== Réglementation ==
Dans la plupart des pays existe une [[législation alimentaire]] spécifique. C'est un [[corpus]] qui inclut des dispositions législatives, réglementaires et administratives concernant les denrées alimentaires en général et leur sécurité en particulier, au niveau communautaire en Europe ou national. Elle concerne toutes les étapes de la production, de la transformation et de la distribution des denrées alimentaires et également des aliments destinés ou donnés à des animaux producteurs de denrées alimentaires
Dans la plupart des pays existe un corpus de [[législation alimentaire]], spécifique, incluant des dispositions législatives, réglementaires et administratives. Cette réglementation régit les denrées alimentaires et leur sécurité, à échelle communautaire (en Europe par exemple) et/ou nationale. Elle concerne toutes les étapes de la production, de la transformation et de la distribution des denrées alimentaires et aussi les aliments destinés ou donnés à des animaux producteurs de denrées alimentaires.


=== Droit européen, denrées alimentaires et hygiène alimentaire ===
=== Droit européen, denrées alimentaires et hygiène alimentaire ===
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==== L'« aliment » ou la denrée alimentaire (définition) ====
==== L'« aliment » ou la denrée alimentaire (définition) ====
Dans l'[[Union européenne]], un aliment ou denrée alimentaire est {{Citation|toute substance ou produit, transformé, partiellement transformé ou non transformé, destiné à être ingéré ou raisonnablement susceptible d'être ingéré par l'être humain. Ce terme recouvre les boissons, les gommes à mâcher et toute substance, y compris l'eau, intégrée intentionnellement dans les denrées alimentaires au cours de leur fabrication, de leur préparation ou de leur traitement. Il inclut l'eau au point de conformité défini à l'article 6 de la directive 98/83/CE, sans préjudice des exigences des directives 80/778/CEE et 98/83/CE}} ; le terme « denrée alimentaire » ne couvre pas :
Dans l'[[Union européenne]], un aliment ou [[denrée alimentaire]] est {{Citation|toute substance ou produit, transformé, partiellement transformé ou non transformé, destiné à être ingéré ou raisonnablement susceptible d'être ingéré par l'être humain. Ce terme recouvre les boissons, les gommes à mâcher et toute substance, y compris l'eau, intégrée intentionnellement dans les denrées alimentaires au cours de leur fabrication, de leur préparation ou de leur traitement. Il inclut l'eau au point de conformité défini à l'article 6 de la directive 98/83/CE, sans préjudice des exigences des directives 80/778/CEE et 98/83/CE}} ; le terme « denrée alimentaire » ne couvre pas :
#) les aliments pour animaux<ref name="Art2_CE178/2002">Eur-lex, [http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:2002:031:0001:0024:fr:PDF Article 2 du Règlement CE178/2002] du Parlement européen et du Conseil du 28 janvier 2002, établissant les principes généraux et les prescriptions générales de la législation alimentaire, instituant l'Autorité européenne de sécurité des aliments et fixant des procédures relatives à la sécurité des denrées alimentaires </ref> ;
#) les aliments pour animaux<ref name="Art2_CE178/2002">Eur-lex, [http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:2002:031:0001:0024:fr:PDF Article 2 du Règlement CE178/2002] du Parlement européen et du Conseil du 28 janvier 2002, établissant les principes généraux et les prescriptions générales de la législation alimentaire, instituant l'Autorité européenne de sécurité des aliments et fixant des procédures relatives à la sécurité des denrées alimentaires </ref> ;
#) les animaux vivants à moins qu'ils ne soient préparés en vue de la consommation humaine<ref name="Art2_CE178/2002" /> ;
#) les animaux vivants à moins qu'ils ne soient préparés en vue de la consommation humaine<ref name="Art2_CE178/2002" /> ;
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* [[Traçabilité]]
* [[Traçabilité]]
* [[Analyse des dangers et points critiques pour leur maîtrise (HACCP)]]
* [[Analyse des dangers et points critiques pour leur maîtrise (HACCP)]]
* [[Allégations nutritionnelles et de santé]]
* [[Labex]] {{incise|Laboratoire d'excellence}}
* [[Labex]] {{incise|Laboratoire d'excellence}}
* [[Laboratoire communautaire de référence]]
* [[Laboratoire communautaire de référence]]
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* Janick Auberger, ''Manger en Grèce classique : la nourriture, ses plaisirs et ses contraintes'', Presses de l'Université Laval, Québec, 2010, 242{{nb p.}} {{ISBN|978-2-7637-8684-1}}
* Janick Auberger, ''Manger en Grèce classique : la nourriture, ses plaisirs et ses contraintes'', Presses de l'Université Laval, Québec, 2010, 242{{nb p.}} {{ISBN|978-2-7637-8684-1}}
* Pierre Feillet, ''La nourriture des Français : de la maîtrise du feu… aux années 2030'', Éd. Quae, Versailles, 2007, 245{{nb p.}} {{ISBN|978-2-7592-0049-8}}
* Pierre Feillet, ''La nourriture des Français : de la maîtrise du feu… aux années 2030'', Éd. Quae, Versailles, 2007, 245{{nb p.}} {{ISBN|978-2-7592-0049-8}}
* {{Article |langue=en |prénom1=Walter |nom1=Willett |prénom2=Johan |nom2=Rockström |prénom3=Brent |nom3=Loken |prénom4=Marco |nom4=Springmann |titre=Food in the Anthropocene: the EAT–Lancet Commission on healthy diets from sustainable food systems |périodique=The Lancet |volume=393 |numéro=10170 |date=2019-02 |doi=10.1016/S0140-6736(18)31788-4 |lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S0140673618317884 |consulté le=2021-12-04 |pages=447–492}}

=== Filmographie ===
=== Filmographie ===
* ''Nourriture divine : la cuisine des autres'', documentaire réalisé par Mary Stephen, CNRS Images, Meudon, 2004, {{unité/2|21|min}} (DVD)
* ''Nourriture divine : la cuisine des autres'', documentaire réalisé par Mary Stephen, CNRS Images, Meudon, 2004, {{unité/2|21|min}} (DVD)

Version du 4 décembre 2021 à 14:20

Viande de chevreuil au lard avec des légumes et des knödel (cuisine allemande).
Joachim Beuckelaer, 1560-1565

De manière générale, la nourriture désigne les aliments d'origine animale, végétale, fongique (parfois bactérienne ou minérale) ou chimique, consommés par des êtres vivants à des fins d'alimentation. Mais il existe aussi une nourriture festive, ou de récréation incluant des aliments dits facultatifs, c'est à dire non nécessaires à l'alimentation humaine. Ces aliments sont généralement classés parmi les aliments ultratransformés (ou UPF)[1] (qui eux-mêmes constituent l'essentiel de la « malbouffe »).

Les aliments liquides sont appelés « boissons ».

Éléments de définitions juridiques

Dans toute l'Union européenne[2], la notion d'aliment désigne toute substance ou produit, transformé, partiellement transformé ou non transformé, destiné à être ingéré ou raisonnablement susceptible d’être ingéré par l’être humain. Ce terme recouvre les boissons, les gommes à mâcher et toute substance, y compris l’eau, intégrée intentionnellement dans les denrées alimentaires au cours de leur fabrication, de leur préparation ou de leur traitement. Il inclut l’eau au point de conformité défini à l’article 6 de la directive 98/83/CE[3].

Le terme « denrée alimentaire » n'inclut pas en Europe :

  • les aliments pour animaux ;
  • les animaux vivants (sauf s'ils sont préparés en vue de la consommation humaine ; huîtres par exemple) ;
  • les plantes avant leur récolte ;
  • les médicaments (au sens des directives 65/65/CEE et 92/73/CEE du Conseil) ;
  • les cosmétiques au sens de la directive 76/768/CEE du Conseil ;
  • le tabac et les produits du tabac (au sens de la directive 89/622/CEE du Conseil) ;
  • les stupéfiants et les substances psychotropes (au sens de la Convention unique des Nations unies sur les substances psychotropes de 1971) ;
  • les résidus et contaminants susceptibles d'être trouvés dans la nourriture.

En Europe toujours, les « denrées alimentaires génétiquement modifiées » sont « les denrées alimentaires contenant des OGM, consistant en de tels organismes ou produites à partir d'OGM »[4] et « on entend par «aliments pour animaux génétiquement modifiés», les aliments contenant des OGM, consistant en de tels organismes ou produits à partir d'OGM, pour animaux ». Elles sont soumises à une traçabilité et un étiquetage spécifique[5].

Aliments consommés, ou gaspillés

Une partie importante des denrées alimentaires est dégradée avant d'être consommée. Beaucoup d'aliments sont gaspillées. La FAO ( Food and Agriculture Organization) estime que nourrir toute la planète ne sera pas possible sans réduction du gaspillage et des déchets alimentaires[6]. La FAO a mené une analyse en 2011 et estime que 1,3 milliard de tonnes par an, soit environ un tiers de la production totale de denrées alimentaires destinées à la consommation humaine est gaspillé dans le monde[7]. En France le gaspillage alimentaire concerne plus de 10 millions de tonnes par an soit à peu près de 18 milliards de repas jetée à la poubelle.

Histoire

Alimentaire ou spirituelle, la nourriture désigne ce qui entretient la vie d'un organisme en lui procurant au moins les substances à assimiler nécessaires à sa subsistance.

Les divers panthéons incluaient une déesse de la nourriture : ainsi Zywienia, épouse de Radegast, dieu de l'hospitalité, est-elle la déesse de la nourriture dans la mythologie slave.

En 2017, alors que depuis les années 1950 les aliments industriels gagnent du terrain, et que la diversité génétique et la diversité spécifique des plantes et animaux consommés se sont effondrées, la malbouffe a tué plus de gens dans le monde que tout autre facteur (tabagisme y compris)[8]

En 2020, plus de 2 milliards de personnes étaient en surpoids ou obèse (dans les réions du monde de culture occidentale essentiellement) alors que 811 millions de personnes ne mangeaient pas à leur faim (surtout dans les régions les plus pauvres)[8]. Au rythme de la démographie mondiale et des tendances alimentaires dans le monde, selon la FAO, la production de viande, de produits laitiers et d'œufs devrait augmenter d'environ 44% en 30 ans, de 2020 à 2050, ce qui est incompatible avec les objectifs climatiques et tous les objectifs de développement durable de l'ONU et de ses États-membres[8].

Dénominations

Le mot « nourriture », a de nombreux synonymes, techniques, familiers ou argotiques : produit alimentaire, bouffe, rata, casse-dalle, etc.

Dans l'Union européenne, dans le domaine de l'IAA (Industrie agroalimentaire), un Plan de Maîtrise Sanitaire, un agrément sanitaire ou une déclaration[9] avant l'ouverture peuvent être nécessaire pour les établissements produisant ou utilisant des POADAC (produits d'origine animale et denrées alimentaires en contenant) et POVDAC (produits d'origine végétale et denrées alimentaires en contenant).

Typologie

L'herbe dont se nourrissent les herbivores.
Nourriture industrielle pour chats.

On distingue plusieurs grandes familles d'aliments :

Ces aliments sont regroupés selon leur degré de transformation en 4 catégories par une classification dite « NOVA »

.

La consommation de nourriture ultra-transformée (UPF, tels que définis par la classification NOVA) est en hausse forte et régulière depuis les années 1950.

Les multinationales agro-industrielles ont créé une nourriture "prête à consommer", artificiellement rendue hyper appétissants et goûteuse, qui pousse à la suralimentation[10]. {{Citation|La majorité de la malbouffe ou des aliments facultatifs (c'est-à-dire des aliments non nécessaires à l'alimentation humaine) sont classés comme UPF [1].

Ces formulations industrielles d'aliments et de boissons à base de substances alimentaires et d'additifs (souvent controversés), contenant souvent peu ou pas d'aliments entiers (biscuits, confiseries, aliments à base de poulet, boissons sucrées, margarine et nombreux plats préparés) sont commercialement très rentables car utilisant des ingrédients peu coûteux, semblant pouvoir remplacer tous les autres groupes d'aliments[11]. Alors que les preuves de nocivité des UPF s'accumulent[12],[13],[14], leurs impacts environnementaux (par exemple lié à leurs hautes teneurs en sucre industriel, huile de palme et soja transgénique, mais aussi liés à leurs chaines de transformation, d'emballage [sources d'une énorme quantité de déchets ménagers et de la restauration] et de distribution) sont encore mal cernés xxx. Or la nourriture hypertransformée est essentiellement produite par des multinationales ayant le pouvoir de dicter où et quand cultiver ses produit ensuite achetés à bas prix, transportés, préparés et introduits dans les systèmes alimentaires du monde entier, en s'appuyant sur un marketing agressif et des allégations trompeuses, nutritionnelle et de santé, instituant de nouvelles cultures alimentaires encourageant la poursuite de la production de masse de nourriture, de son transport planétaire et une production de déchets problématiques[15].

Faire évoluer ces aliments vers des régimes alimentaires soutenables est un enjeu pour le XXIème siècle.

« Mauvaise » et « bonne » alimentation

Malbouffe

Elle affecte l'environnement, et la santé via des effets de long termes (maladies chroniques souvent évitables)[15]. La mal bouffe tend à s'auto-entretenir via des addictions associées aux excès de sucre, de sel, d'alcool et à certains additifs exhausteurs de goût et autres auxiliaires technologiques, très utilisés par les producteurs de nourriture industrielle.

Une mauvaise nourriture est aussi parfois source d' "intoxications alimentaires, chroniques ou aiguës alors souvent causées par des bactéries, des toxines et des virus ; la nourriture peut aussi être source de parasites et de prions pathogènes. Il s'agit aussi de « maladies évitables »).

Intoxications alimentaires : déjà citées par Hippocrate, elles tuent encore environ 7 millions de personnes par an. Et environ 10 fois plus de personnes souffrent d'une intoxication non-mortelle. En France, environ 1,5 millions de cas par an causent plus de 17 000 hospitalisations, et plus de 200 décès[16]. Elles résultent souvent dune contamination croisée d'aliments prêts à consommer par d'autres aliments non-cuits, et/ou d'un mauvais contrôle de la température. Plus rarement, c'est une contamination chimique des aliments qui est en cause, par exemple suite à un stockage inapproprié, dans un récipient inapte au contact alimentaire, en plastique libérant des perturbateurs endocriniens, ou recouvert d'un émail à base de plomb, alors source de saturnisme) ou suite à l'utilisation de savons et de désinfectants de qualité non-alimentaire. Les produits animaux se gâtant facilement (Viandes, certains produits laitiers, fruits de mer nécessitent des procédures strictes et adéquates d'hygiène (chaine du froid et conservation au chaud jusqu'au stockage après cuisson, au risque d'une prolifération bactérienne dangereuse, comme Salmonella ou Escherichia coli). Beaucoup d'aliments industriels peuvent aussi être falsifiés ou adultérés, dont lors de l'élevage, de la fabrication, de la cuisson, de l'emballage, de la distribution ou de la vente. Divers biocontaminants ((ex : microbes, moisissures, parasites et/ou leurs oeufs) et corps étrangers (poils, mégots, bris de bois, métaux, verre, etc.) et polluants sont parfois retrouvés dans les aliments.
L'étiquetage, la traçabilité, les dates limites et divers contrôles d'hygiène visent a améliorer la sécurité alimentaire. Les procédures de type HACCP impliquent une traçabilité « de la Fourche à la fourchette », le maintien d'une zone de préparation propre et de circuits séparés des aliments de différents types, avec maintien de la chaine du froid, et garanties de températures adéquates de cuisson ou de séchage, e réfrigération rapide des aliments après cuisson, etc.[17].

Maladies Chroniques : un régime alimentaire trop riche en sucre, huile, viande, sel, conservateurs et Les « aliments ultra-transformés » (sodas sucrés, plats surgelés, viandes reconstituées) est l'une des premières causes de Diabète, d'obésité, de troubles cardiovasculaires et d'autres pathologies en augmentation, dont de nombreux cancers (environ 35% des cancers selon une analyse épidémiologique publiée par Richard Doll et Richard Peto en 1981). L'alimentation est en effet source de substances cancérogènes et/ou mutagènes, soit naturellement présentes dans certains aliments ou boissons (alcools), soit radiotoxiques (iode 131 disséminé par la catastrophe de Tchernobyl par exemple, source de cancers de la thyroïde), ou encore issus de moisissures sources de mycotoxines (ex : aflatoxines issues de maïs, blé ou arachides contaminés) ou de bactéries (ex : certaines cyanophycées sources de cyanotoxines). La cuisson à haute température de la viande génère des amines hétérocycliques et/ou des hydrocarbures polyaromatiques dans ses parties carbonisée (comme dans le poisson fumé), et certains jambons ou viandes séchées de type saucissons, bacon... apportent des nitrosamines issues de nitrites utilisés comme conservateurs.
De nombreux fruits et légumes contiennent des vitamines, antioxydants et anticarcinogènes prévenant les maladies chroniques, mais ils tendent à être moins consommés ou à être dégradés dans les processus agro-industriels. Il est cependant souvent difficile d'identifier les composants spécifiques de l'alimentation qui servent à augmenter ou diminuer le risque de cancer car de nombreux aliments, tels que le steak de bœuf et le brocoli, contiennent de faibles concentrations à la fois de cancérigènes et d'anticarcinogènes. Il existe de nombreuses certifications internationales dans le domaine de la cuisine, telles que Monde Selection , AA Certification, iTQi. Ils utilisent des méthodes d'évaluation de haute qualité pour rendre les aliments plus sûrs.

Que serait une « bonne alimentation » ?

Les progrès scientifiques récent (dont sur l'importance du microbiote intestinal, éclairent la diététique d'un jour nouveau et font reculer certaines idées reçues[18] ; en particulier les études épidémiologiques et leurs méta-analyses ont récemment fourni des preuves supplémentaires qu'« une consommation plus élevée de fruits et légumes est associée à un risque plus faible de mortalité toutes causes confondues, en particulier de mortalité cardiovasculaire »[19].

Une Commission EAT-Lancet, financée par l'ONG Wellcome a réuni des experts-nutritionnistes pour, à partir d'une revue de la littérature scientifique, élaborer les bases d'un régime alimentaire répondant au mieux aux besoins du corps humain et respectant autant que possible actuellement les limites planétaires climatique et environnementales[20] ; c'est à dire tenant notamment compte des impacts de la production de la nourriture est termes d'émissions de carbone (au regard des données du GIEC publiées en 2018[21], sachant que la situation a empiré depuis), de perte de biodiversité, de consommation d'eau, de sols terre, d'azote[22] et de phosphore.
Pour un adulte de 30 ans et de corpulence moyenne, cette commission recommande des aliments diversifié, surtout locaux et végétaux (légumes, légumes-racine et fruits frais) apportent 2 500 calories/jour. La viande rouge ne devrait pas dépasse 100 gr/semaine (soit une portion de viande rouge, moins du quart de ce qu'un Américain typique consomme en 2020). Les aliments ultra-transformés sont « pour la plupart évités » et le régime est à saisonnièrement décliner selon les produits régionaux[23]. Selon cette commission, ce régime varié, meilleur pour la santé (santé mentale y compris)[24] et soutenable dans l'anthropocène[25], permettrait de sauver la vie d'environ 11 millions de personnes par an[26] et de « nourrir 10 milliards de personnes sainement, sans détruire davantage les écosystèmes » commente Tim Lang (co-auteur du rapport EAT-Lancet, et chercheur en politique alimentaire à la City University de Londres) qui ajoute : « Que les partisans de la ligne dure de l'industrie bovine et laitière le veuillent ou non, ils sont vraiment en retard. Le changement est désormais inévitable » ; les données récentes semblent indiquer qu'il existe un seuil de cinq portions de fruits et légumes par jour au delà duquel le risque de cancer ne diminue plus, mais le risque de mortalité cardiovasculaire continue lui à diminuer pour chaque portion supplémentaire de fruits et légumes par jour.
Une critique faite à ce régime est qu'il serait excellent pour les pays riches aux habitudes alimentaires non-soutenables ; mais est-il suffisamment nutritif pour ceux qui vivent dans des milieux à faibles ressources. Selon Ty Beal, scientifique travaillant à Washington DC avec l'Alliance mondiale pour l'amélioration de la nutrition, d'après des calculs non publiés, ce régime ne fournirait que 78% de l'apport aujourd'hui recommandé en zinc et 86% de calcium pour les plus de 25 ans, et seulement 55% des besoins en fer des femmes en âge de procréer. D'autres, comme Fanzo et Davis en 2010 se demandent si dans le contexte démographique et sociopolitique des années 2010, un régime alimentaire peut être « à la fois être sain, soutenable et équitable ? »[27]

Impacts environnementaux des aliments ; locaux et planétaires

En 2014, une étude prospective a estimé qu'au vu des tendances en termes d'urbanisation et de démographie mondiale, l'augmentation des émissions de GES en 40 ans (entre 2010 et 2050) va entraîner + 80 % des émissions liées à l'alimentation[28], or ces émissions sont déjà majeures (voir plus bas).

Tout aliment, qu'il soit local ou non, d'origine végétale/fongique, ou d'origine animale, cru ou cuit, congelé ou non, préparé ou non... a une empreinte eau, une empreinte carbone, une empreinte énergétique et climatique. Les régimes alimentaires ont des empreinte extrêmement différentes selon leur type, de plus en plus élevées dans le modèle industriel dominant contemporain. « Nous devons progresser vers des régimes alimentaires qui ont des empreintes écologiques considérablement plus faibles, ou ce ne sera qu'une question de quelques décennies avant que nous commencions à voir des effondrements mondiaux de la biodiversité, de l'utilisation des terres et tout cela », alerte en 2021 Sam Myers (directeur de la « Planetary Health Alliance », un consortium mondial basé à Boston (Massachusetts), qui étudie les impacts sanitaires des changements environnementaux[8].

Impacts climatiques

En 2020, la production le transport, la consommation et le gaspillage de la nourriture industrielle contribue au dépassement des limites planétaires (ce qui à terme conduit à un effondrement écologique et à effondrement des sociétés rendant la planète inhospitalière pour les humains)[29],[30]. La production de nourriture est en 2021 source d'un peu plus du quart (26%) des émissions de gaz à effet de serre dans le monde[31].

La production de nourriture dans son ensemble « génère tellement de pollution par les gaz à effet de serre[32] qu'au rythme actuel, même si les pays réduisaient à zéro toutes les émissions non alimentaires, ils ne seraient toujours pas en mesure de limiter l'augmentation de la température à 1,5 °C - l'objectif climatique de l'accord de Paris sur le climat. Une grande partie des émissions du système alimentaire – 30 à 50 %, selon certaines estimations – provient de la chaîne d'approvisionnement du bétail, car les animaux sont inefficaces pour convertir les aliments pour animaux en aliments »[8].

Selon une estimation de 2014, si le terrien moyen mangeait plus de végétaux et moins de viande/poisson, et si les émissions de tous les autres secteurs étaient stoppées, le monde aurait 50 % de chances d'atteindre l'objectif climatique de 1,5 °C[28] ; et si conjointement à ce choix alimentaire, des changements plus larges du secteur agroalimentaire incluant la réduction et une meilleure gestion des déchets, nos chances de ne pas dépasser 1,5°C en 2100 passeraient à 67%[8]. Les économies d'énergie, une consommation générale plus locale et une réduction des transports suffiraient alors pour stabiliser le climat.
Bien que ces scenarii n'éliminent pas la viande, et qu'il existe des modèles d'élevage plus soutenable, ces données scientifiques n'ont pas été appréciées par le lobby de l'industrie de la viande[8].

Autres impacts environnementaux

En 2020, les aliments agro-industriels et industriels représentent environ 70 % de la consommation d'eau douce[8] et 40 % des surfaces terrestres émergées[8] dans le monde (au détriment d'une grande partie de la faune, flore et fonce sauvage ainsi privé d'une partie de leurs habitats naturels, et notamment des sols le plus riches. La surpêche surexploite une grande partie des océans.

Pour produire les aliments industriels, les cultures industrielles exigent (pour la plupart) des engrais et pesticides destructeurs de biodiversité. Les engins et pratiques de l'agriculture industrielles dégradent les sols (érosion, tassement, lessivage, pollution, épuisement des nutriments...). Les engrais azotés perturbent le cycle de l'azote et les phosphates perturbent le cycle du phosphore, et sont en grande partie responsable de la pollution chronique des rivières et des eaux littorales[33].

Composition

Composition d'aliments courants

Les aliments sont composés de plusieurs types d'ingrédients, qu'on peut classer selon leur origine :

  • végétale ;
  • bactérienne ;
  • animale ;
  • fongique ;
  • minérale ;
  • chimique.

Aliments d'origine végétale

Légumes
Fruits
Fruits, légumes et pistaches
Eau Protides Lipides Glucides (solubles) Cellulose (fibre) Minéraux Kilocalories
Légumes frais
Laitue 94 1,2 0,2 3 0,6 0,75 18
Tomate 93 1 0,3 4 0,6 0,6 22
Haricot vert 89 2,4 0,2 7 1,4 0,5 40
Petit pois 74 6,0 0,4 16 2,2 0,5 90
Légumes secs
Haricots 12 19 1,5 60 4 3 330
Soja (grains) 8 35 18 30 5 4,9 420
Produits céréaliers
Blé tendre 14 11,5 1,5 68 2 1,75 330
Farine (blutage 75 %) 12 9,5 1,2 75 0,6 350
Riz poli 12 7,5 1,7 77 0,2 350
Pâtes, semoules 8 13 1,4 76 0,4 375
Pâtes cuites 61 5 0,6 32 0,2 150
Pain blanc 35 7 0,8 55 0,3 2,3 255
Fruits frais
Cerise 80 1,2 0,5 17 0,3 77
Orange 87 1 0,2 9 0,8 44
Banane 75 1,4 0,5 20 90
Châtaigne 52 4 2,6 40 2 200
Fruits secs
Figue 27 4 1 62 3,5 275
Noix 4 15 60 15 660
Confiture de fruits
30 0,5 0,1 70 0,2 280
Miel
20 0,5 0,2 76 0,3 300
En gramme pour 100 grammes

Aliments d'origine animale

Différents types de viandes
Fromages
Eau Protides Lipides Glucides (solubles) Minéraux Kilocalories
Viandes mi-grasses
Bœuf, mouton 60 17 20 0,5 1,3 250
Porc 55 16 25 0,5 1,2 290
Viandes maigres
Cheval 75 21 2 1 1 110
Filet de bœuf 67 20 10 0,7 1,3 180
Poulet 70 21 8 1,4 150
Œuf de poule
74 13 12 0,6 0,9 160
Poisson de rivière
Carpe 78 18 2 1,4 100
Poisson de mer, maigre
Colin 80 17 2 1,6 90
Poisson de mer, gras
Thon 60 26 13 1,6 220
Huîtres
80 10 1,8 6 1-10 80
Abat
Foie de génisse 70 20 4 3 1,7 120
Cervelle de génisse 78 10 9 2 1,5 130
Charcuterie
Boudin 30 28 41 1-10 480
Jambon cuit 48 22 22 1-10 300
Saucisson sec 30 24 35 1-10 400
Lait de vache
87,5 3,5 3,9 4,8 0,8 68
Fromage
Camembert de Normandie 55 20 23 1 0,9 310
Gruyère français 34 30 30 < 0,5 2,6 390
En gramme pour 100 grammes

Aliments d'origine minérale

Dans cette famille, on trouve tous les minéraux fréquemment utilisés dans les processus de fabrication. Le plus fréquent est le Chlorure de Sodium (le sel). Cette catégorie est répartie en sels minéraux (calcium, sodium, potassium) et en oligo-éléments (fer, magnésium selon les cas, cuivre, cobalt, etc.).

Aliments acides et acidifiants

Il est important de distinguer le potentiel hydrogène (pH) des aliments de leur effet sur le corps humain une fois digérés. Par exemple, certains aliments basiques (pH élevé) auront pour effet de diminuer l'acidité (augmentation du pH, potentiel alcalinisant), alors que certains aliments acides (pH faible) auront pour effet d'augmenter l'acidité (diminution du pH, potentiel acidifiant)[réf. nécessaire].

Sources et qualité des aliments

Les aliments non-transformés sont des ressources primaires provennant de l'agriculture (élevages et cultures) et de la pisciculture ou de la nature (cueillette, pêche, chasse) ou de situation intermédiaires (chasse en enclos ou de gibier d'élevage, pêche en étangs de pêche ou suite à des réempoissonnements issus de piscicultures).

Qualité des denrées

La qualité des denrées varie selon l'environnement, les modes de productions agricoles mis en œuvre, de la fraîcheur du produit, d'éventuelles contaminations (métaux lourds, pesticides, biocides, bactéries spécifiques, radionucléides, etc.) ou ruptures de la chaîne du froid. Dans la plupart des pays, des systèmes plus ou moins poussés de contrôle et surveillance existent, y compris pour les contaminations radioactives[34].

Signes, marques de certification et mentions valorisantes

Pour mettre en surbrillance les différentes natures des aliments dévolus au commerce, il existe quantité de labels sur lesquels le consommateur peut s'appuyer avec plus ou moins de certitude pour avoir une indication sur leurs vertus organoleptiques, sociales, environnementales ou/et sanitaires.

Des désignations (AOP), des identifications (IGP, STG, LR) et des marques collectives de certification officielles (AB) décernés par des organismes d'état permettent aux consommateurs de faire leur choix en fonction de critères objectifs et répondant à un cahier des charges précis.

En parallèle, des organisations privées ont créé des marques ou des signes distinctifs (Max Havelaar, Produit de l'annéeetc.).

Réglementation

Dans la plupart des pays existe un corpus de législation alimentaire, spécifique, incluant des dispositions législatives, réglementaires et administratives. Cette réglementation régit les denrées alimentaires et leur sécurité, à échelle communautaire (en Europe par exemple) et/ou nationale. Elle concerne toutes les étapes de la production, de la transformation et de la distribution des denrées alimentaires et aussi les aliments destinés ou donnés à des animaux producteurs de denrées alimentaires.

Droit européen, denrées alimentaires et hygiène alimentaire

L'« aliment » ou la denrée alimentaire (définition)

Dans l'Union européenne, un aliment ou denrée alimentaire est « toute substance ou produit, transformé, partiellement transformé ou non transformé, destiné à être ingéré ou raisonnablement susceptible d'être ingéré par l'être humain. Ce terme recouvre les boissons, les gommes à mâcher et toute substance, y compris l'eau, intégrée intentionnellement dans les denrées alimentaires au cours de leur fabrication, de leur préparation ou de leur traitement. Il inclut l'eau au point de conformité défini à l'article 6 de la directive 98/83/CE, sans préjudice des exigences des directives 80/778/CEE et 98/83/CE » ; le terme « denrée alimentaire » ne couvre pas :

  1. ) les aliments pour animaux[35] ;
  2. ) les animaux vivants à moins qu'ils ne soient préparés en vue de la consommation humaine[35] ;
  3. ) les plantes avant leur récolte[35] ;
  4. ) les médicaments au sens des directives 65/65/CEE et92/73/CEE du Conseil[35] ;
  5. ) les cosmétiques au sens de la directive 76/768/CEE du Conseil[35] ;
  6. ) le tabac et les produits du tabac au sens de la directive 89/622/CEE du Conseil[35] ;
  7. ) les stupéfiants et les substances psychotropes au sens de la Convention unique des Nations unies sur les stupéfiants de 1961 et de la Convention des Nations unies sur les substances psychotropes de 1971[35] ;
  8. ) les résidus et contaminants[35].

C'est l'ensemble des cinq règlements communautaires fixant des exigences relatives à l’hygiène des denrées alimentaires et des denrées animales[réf. nécessaire].

Il impose notamment un système de « traçabilité des denrées alimentaires, des aliments pour animaux, des animaux producteurs de denrées alimentaires et de toute autre substance destinée à être incorporée ou susceptible d’être incorporée dans des denrées alimentaires ou des aliments pour animaux, à toutes les étapes de la production, de la transformation et de la distribution »[36], y compris, dans une certaine mesure pour l'alimentation animale[37]. Pour l'alimentation humaine, la traçabilité doit être assurée de la fourche à la fourchette, via :

  1. une traçabilité fournisseur ou ascendante (traçabilité des matières premières et ingrédients ou aliments pour animaux et emballages) ;
  2. une traçabilité interne (traçabilité dans les processus de production) ;
  3. une traçabilité client ou descendante (traçabilité de la distribution du produit fini).

En 2002, un règlement a rappelé[38] que la législation alimentaire inclut aussi des exigences relatives aux aliments pour animaux, notamment à leur production et à leur utilisation, lorsque ces aliments sont destinés à des animaux producteurs de denrées alimentaires et ce, « sans préjudice des exigences similaires qui ont été appliquées à ce jour et seront appliquées en matière de législation alimentaire applicable à l'ensemble des animaux, y compris aux animaux de compagnie »[38].

Sécurité alimentaire et libre circulation des denrées alimentaires et des aliments pour animaux

Un règlement européen (CE 178/2002[38]) vise à renforcer et entretenir le « niveau de protection de la vie et de la santé humaines » dans l'exécution des politiques communautaires, tout en permettant une « libre circulation des denrées » dans la Communauté européenne. Il inclut :

  • des prescriptions sur la sécurité des denrées. Ces prescriptions sont mises en œuvre sous l'égide (à partir de 2002) de l'Autorité européenne de sécurité des aliments et d'un comité permanent de la chaîne alimentaire et de la santé animale[39], sur des bases scientifiques et techniques claires, et avec l'aide d'un réseau de laboratoires d'excellence (« La Communauté doit disposer en la matière d'un support scientifique et technique, de haute qualité, indépendant et efficace »[40] ;
  • ces prescriptions font l'objet d'une harmonisation européenne pour éviter les inégalités en matière de concurrence dans le marché intérieur européen. Le règlement rappelle[41], qu'il est nécessaire « de prendre en considération la production, la fabrication, le transport et la distribution des aliments donnés aux animaux producteurs de denrées alimentaires, y compris la production d'animaux susceptibles de servir d'aliments pour animaux dans les fermes aquacoles, étant donné qu'une contamination accidentelle ou intentionnelle, une falsification, des pratiques frauduleuses ou d'autres pratiques douteuses concernant les aliments pour animaux peuvent avoir un impact direct ou indirect sur la sécurité des denrées alimentaires », de même pour les intrants agricoles[42] ;
  • pour « réduire, d'éliminer ou d'éviter un risque pour la santé, les trois volets interconnectés de l'analyse des risques — évaluation des risques, gestion des risques et communication sur les risques — constituent une méthodologie systématique pour déterminer des mesures efficaces, proportionnées et ciblées ou d'autres actions pour protéger la santé »[43] ;
  • la confiance dans les évaluations des risques nécessite qu'elles soient « réalisées de manière indépendante, objective et transparente et se fonder sur les informations et les données scientifiques disponibles »[44], en intégrant tant que nécessaire « les facteurs sociétaux, économiques, traditionnels, éthiques et environnementaux, ainsi que la faisabilité des contrôles »[45], et le cas échéant le principe de précaution[46].

Notes et références

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  2. Règlement 178/2002/CE
  3. JOL 330 du 05/12/1998 p. 32-54 (eau)
  4. Règlement (CE) no 1829/2003 Du Parlement européen et du Conseil du 22 septembre 2003 concernant les denrées alimentaires et les aliments pour animaux génétiquement modifiés (Voir points 6 et 7 du règlement)
  5. Cf. notamment le Règlement 1829/2003/CE sur l'étiquetage des OGM
  6. FAO/french.news.cn FAO : pour nourrir la planète, il est nécessaire de réduire les déchets alimentaires, mai 2011
  7. « Le gaspillage alimentaire dans le monde », sur ArcGIS StoryMaps (consulté le )
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  35. a b c d e f g et h Eur-lex, Article 2 du Règlement CE178/2002 du Parlement européen et du Conseil du 28 janvier 2002, établissant les principes généraux et les prescriptions générales de la législation alimentaire, instituant l'Autorité européenne de sécurité des aliments et fixant des procédures relatives à la sécurité des denrées alimentaires
  36. Règlement européen 178/2002/CE du Parlement européen et du conseil du 28 janvier 2002 relatif à la sécurité des denrées alimentaires.
  37. Règlement CE no 183/2005 du Parlement européen et du Conseil du 12 janvier 2005 établissant des exigences en matière d’hygiène des aliments pour animaux décrit les mesures minimales selon les activités des établissements.
  38. a b et c Règlement CE178/2002 du parlement européen et du Conseil du 28 janvier 2002, établissant les principes généraux et les prescriptions générales de la législation alimentaire, instituant l'Autorité européenne de sécurité des aliments et fixant des procédures relatives à la sécurité des denrées alimentaires
  39. Alinéa 62 et suivants du règlement
  40. Alinéa 32 et suivants du règlement
  41. Alinéa 13 du règlement
  42. Alinéa 14 du règlement
  43. Alinea 17 du règlement
  44. Alinéa 18 du règlement
  45. Alinéa 19 du règlement
  46. Alinéas 20 et 21 du règlement

Voir aussi

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Articles connexes

Bibliographie

  • Michel Chauvet, Encyclopédie des plantes alimentaires, Paris, Belin, , 878 p. (ISBN 978-2-7011-5971-3, BNF 45594130, présentation en ligne).
  • Janick Auberger, Manger en Grèce classique : la nourriture, ses plaisirs et ses contraintes, Presses de l'Université Laval, Québec, 2010, 242 p. (ISBN 978-2-7637-8684-1)
  • Pierre Feillet, La nourriture des Français : de la maîtrise du feu… aux années 2030, Éd. Quae, Versailles, 2007, 245 p. (ISBN 978-2-7592-0049-8)
  • (en) Walter Willett, Johan Rockström, Brent Loken et Marco Springmann, « Food in the Anthropocene: the EAT–Lancet Commission on healthy diets from sustainable food systems », The Lancet, vol. 393, no 10170,‎ , p. 447–492 (DOI 10.1016/S0140-6736(18)31788-4, lire en ligne, consulté le )

Filmographie

  • Nourriture divine : la cuisine des autres, documentaire réalisé par Mary Stephen, CNRS Images, Meudon, 2004, 21 min (DVD)

Liens externes

  • Base de données AFSSA/CIQUAL (mise à jour ) sur la composition nutritionnelle de plus de 1 300 aliments, avec teneurs en 42 constituants apportant des informations sur la teneur énergétique, les valeurs moyennes en nutriments majeurs, acides gras, vitamines (liposolubles et hydrosolubles), minéraux. Lorsque ces données sont disponibles, la base affiche aussi la valeur basse, la valeur haute, le nombre d'échantillons, avec sources et degrés de confiance des données. Les données sur les métaux lourds, résidus de pesticides et autres indésirables sont à rechercher ailleurs.
  • Qualitionnaire - Définitions légales et normatives - Aliment