Dede (chef religieux)
Le dede, littéralement « grand-père » en turc, est le chef religieux et spirituel de l’alévisme.
Fonction
[modifier | modifier le code]Le dede est le représentant d’un ocak (foyer). Il doit obligatoirement descendre de Mahomet, et donc être un sayyid. Il est aussi souvent appelé baba (en turc, « père »). L'institution des dede s'appelle dedelik[1].
Cette institution est au cœur de l'alévisme turc traditionnel, c'est-à-dire l’alévisme que l'on trouvait avant que la sécularisation et la modernisation ne viennent transformer les milieux ruraux en Anatolie et en Thrace[2]. Dans cet alévisme, le dede est un chef à la fois un chef spirituel et social[3].
Selon le Buyruk (« commandement » en turc), le livre de référence pour la religion et « la façon de vivre » dans l’Islam alévi, le dede est un descendant du Prophète (ocakzade). Le Buyruk contient des versets coraniques, les citations du prophète et des douze imams et les principes de l’alévisme. Le rôle du dede est de faire appliquer le droit religieux, de conduire les cérémonies et de prêcher.
L'institution des dedes est basée sur une hiérarchie à trois niveaux : le Murshid; le Pir; le Rehber.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Dressler 2006, p. 69.
- Dressler 2006, p. 71.
- Dressler 2006, p. 72.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Markus Dressler, « Le dede moderne : évolution des paramètres de l’autorité religieuse de l’alévisme dans la Turquie contemporaine », Religion et politique dans les sociétés contemporaines, vol. 38, no 1, , p. 69-92 (lire en ligne).
- (en) Deniz Cosan Eke, (auteur_e), The Changing Leadership Roles of Dedes in the Alevi Movement. Ethnographic Studies on Alevi Associations in Turkey and Germany from the 1990s to the Present, Transcript Publishing, , 290 p. (ISBN 978-3-837-65957-3)