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Atikamekw (langue)

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Atikamekw
Pays Canada
Région Québec
Nombre de locuteurs env. 6 200 (2022)
Typologie polysynthétique
Classification par famille
Statut officiel
Régi par Institut linguistique Atikamekw (Wasikahikan)
Codes de langue
IETF atj
ISO 639-2 alg[1]
ISO 639-3 atj
Étendue Langue individuelle
Type Langue vivante
Linguasphere 62-ADA-c
WALS ati
Glottolog atik1240
ELP 1673
État de conservation
Éteinte

EXÉteinte
Menacée

CREn situation critique
SESérieusement en danger
DEEn danger
VUVulnérable
Sûre

NE Non menacée
Langue vulnérable (VU) au sens de l’Atlas des langues en danger dans le monde
Échantillon
Déclaration de César Newashish, alors doyen des Attikameks, sur son lit de mort le  :

Witamowikok aka wiskat eki otci pakitinamokw kitaskino, nama wiskat ki otci atawanano, nama wiskat ki otci meckotonenano, nama kaie wiskat ki otci pitoc irakonenano Kitaskino[2].


Traduction :

Dites-leur que nous n’avons jamais cédé notre territoire, que nous ne l’avons jamais vendu, que nous ne l’avons jamais échangé, de même que nous n’avons jamais statué autrement en ce qui concerne notre territoire[2].

L’atikamekw ou atikamekw nehiromowin est une langue parlée par les Atikamekw, un peuple vivant principalement dans les hautes terres des régions de Lanaudière et de la Mauricie au Québec. Il s'agit d'une langue de la famille algonquienne qui fait partie du continuum linguistique cri-montagnais-naskapi. En fait l'atikamekw est parfois considéré comme étant un dialecte cri.

Il s'agit d'une langue polysynthétique, c'est-à-dire que chaque mot est composé de plusieurs morphèmes et qu'un seul mot peut correspondre à une phrase entière dans des langues moins synthétiques. L'atikamekw s'écrit en utilisant l'alphabet latin, mais ne comprend que 15 lettres dont une qui lui est unique, le ‹ tc ›.

La langue est considérée comme la moins menacée des langues autochtones du Canada : à Wemotaci, 95 % des gens parlent la langue attikamekw[3].

Selon Statistique Canada, en 2021, l'atikamekw est la langue maternelle de 6 180 personnes[4] au Canada.

Classification

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Comme la plupart des langues algonquiennes, l’atikamekw est une langue polysynthétique.

L'atikamekw est un des membres du continuum linguistique cri-montagnais-naskapi. La langue est partiellement compréhensible par les locuteurs du cri et de l’innu-aimun, aussi connu sous le nom de montagnais, ainsi que par les Micmacs et les Malécites.

Les consonnes de l'atikamekw sont listée ci-dessous, dans l'orthographe standard et accompagnées de leur équivalent en API entre crochets :

Labiale Alvéolaire Palatale Vélaire Glottale
Nasale m  [m] n  [n]
Occlusive p  [p] t  [t] k  [k]
Affriquée tc (c)  [ t͡ʃ ]
Fricative s  [s] c ()  [ ʃ ] h  [h]
Roulée r  [ɾ]
Semi-voyelle w [w] i (y)  [ j]

En atikamekw, les consonnes fortes et faibles (fortis & lenis) ne sont pas différenciées à l'écrit, bien qu'elles le soient à l'oral. Il est cependant possible de les transcrire en les soulignant (voir Écriture).

Les voyelles de l'atikamekw sont les suivantes :

Antérieure Postérieure
longue courte longue courte
Fermée î /iː/ i /i/
Mi-fermée e /eː/ ô /oː/ o /o/
Ouverte â /aː/ a /a/
  • La longueur vocalique (transcrite ci-dessus avec un accent circonflexe) n'est pas typiquement indiquée dans l'orthographe de la langue.

Contrairement au cri, l’atikamekw s’écrit en alphabet latin. En outre, l'alphabet de cette langue comporte seulement quinze lettres, dont une qui lui est unique, le ‹ tc ›. L'alphabet complet est le suivant, et est appris tel quel par les jeunes Atikamekw :

Alphabet atikamekw
Majuscules
P T K S C Tc M N R H W A E I O
Minuscules
p t k s c tc m n r h w a e i o

Les consonnes ‹ p, t, k, s, c, tc › peuvent être soulignées lorsqu’elles sont prononcées fortement : ‹ p̲, t̲, k̲, s̲, c̲, t̲c̲ ›. Les voyelles longues peuvent être indiquées à l’aide de l’accent circonflexe : ‹ â, î, ô ›.

Particularités de la langue

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La langue atikamekw est considérée comme descriptive et représentative[Par qui ?]. On note l'absence de certains mots représentant des concepts inexistants dans l'environnement des locuteurs, par exemple le mot « chèvre ». La langue atikamekw est l’une des seules des nations algonquines nord-américaines qui a intégré la 18e lettre de l’alphabet latin r dans leur alphabet. On retrace l'usage du r dans des écrits historiques atikamekw comme la liste de mots autochtones de Jacques Cartier ou Samuel de Champlain, dans les lettres de Marie de l'Incarnation et dans les relations des Jésuites (avec Paul Le Jeune). Certains témoignages quant à cet usage proviennent également du Saskatchewan et de l'Alberta.

La transmission orale de la langue atikamekw perdure jusqu'à nos jours.

Notes et références

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  1. Code générique correspondant aux langues algonquiennes.
  2. a et b « Revendications », sur La nation Atikamekw de Manawan (consulté le ).
  3. Caroline Montpetit, « L’attikamek, la langue autochtone la plus vivante du Canada », Le Devoir,‎ (ISSN 0319-0722, lire en ligne, consulté le ).
  4. Statistique Canada, « Langues maternelles selon la géographie, Recensement de 2021 », sur statcan.gc.ca, (consulté le ).

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

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  • Abel Chachai et Véronique Chachai, Fiches grammaticales atikamekw, Centre d’amitié du Saguenay, (lire en ligne)
  • Martyne Michaud et collaborateur, Toponymie des Attikameks: Wetciparik e aicinikateki e aitaskamikak Atikamekw Askik, (lire en ligne [PDF]).

Articles connexes

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Liens externes

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