Langues iroquoiennes

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Carte des langues iroquoises avant l'arrivée des Européens.

Les langues iroquoiennes sont une famille de langues parlées en Amérique du Nord. Elles incluent les langues de la Confédération iroquoise, ainsi que le cherokee.

Liste des langues iroquoiennes[modifier | modifier le code]

Caractéristiques des langues iroquoiennes[modifier | modifier le code]

Les racines[modifier | modifier le code]

Les langues iroquoiennes sont des langues polysynthétiques. Elles organisent leur vocabulaire en trois catégories grammaticales : les verbes, les noms et les particules[1].
Le trait le plus remarquable de ces langues est, sans doute, que verbes et noms sont tous réductibles à une racine qui ne peut apparaître qu'avec préfixe et suffixe.

  • En seneca, kakáwihsaʔ - pelle a pour racine nominale /-kahwis-/.
    En tuscarora, la racine nominale de uhwaríːteh - fardeau, enveloppe corporelle est /-hwarit-/.
    En onondaga, /-ihn-/ est la racine nominale de kihnų́hneh - (sur) ma peau (mot à mot : ma peau sur).
  • En oneida, layʌ́thos - il plante, se rapporte à une racine verbale /-yʌthw-/ - planter.

Composition[modifier | modifier le code]

Un locuteur d'une langue iroquoienne peut normalement incorporer deux racines dans son discours. C'est même souvent le moyen le plus normal.

  • En oneida, (c'est un) pain frais se dit onáːtalaseʔ qui est composé de la racine nominale /-naʔtal-/ pain et de la racine verbale /-ase-/ être frais, nouveau. Même si le locuteur analyse une telle forme comme étant une seule unité, il reste conscient que deux éléments sont présents.
  • Certaines formes composées anciennes ne sont plus comprises. En seneca la racine verbale /-atanyo-/ pêcher à la ligne, hatáːnyoaʔ il pêche, ne peut s'analyser que par l'étymologie. Elle se décompose en /-at-/ réflexif /-any-/ hameçon qui n'existe pas en seneca mais en mohawk (/-ahry-/ áːrya) et /-o-/ mettre dans l'eau.

Codes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Louis-Jacques Dorais, Megan Lukaniec et Linda Sioui, « Onsäayionnhont de onywawenda', "Nous redonnons vie à notre voix" : La revitalisation de la langue huronne-wendat », dans Lynn Drapeau, éd., Les langues autochtones du Québec : Un patrimoine en danger, Québec, Presses de l'Université du Québec, , 222 p. (ISBN 978-2-7605-3185-7), p. 107-125

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Wallace L. Chafe, Seneca Morphology and Dictionary, Smithsonian Contributions to Anthropology no. 4, Washington D.C, Smithsonian Institution, 1967
  • (en) Wallace L. Chafe, Michael K. Foster, Prehistoric Divergences and Recontacts between Cayuga and the Other Northern Iroquoian Languages., International Journal of American Linguistics 47: p. 121-142, 1981
  • (en) Frances Froman, Alfred Keye, Lottie Keye, Carrie Dick, English-Cayuga / Cayuga-English Dictionary. Gayogǒho:nǫʔ / Hnyoʔǫhneha:ʔ Wadęwęnaga:da:s Ohyadǫhsrǫ:dǫʔ., Toronto, University of Toronto Press, 2002 (ISBN 0-8020-3618-X)
  • (en) Floyd G. Lounsbury, Oneida Verb Morphology., Publications in Anthropology no.48,. New Haven, Yale University, 1953 (réimpression : Human Relations Area Files Press, 1976).
  • (en) Gunther Michelson, A Thousand Words of Mohawk, Mercury Series paper no. 5, Ottawa, National Museum of Man, National Museums of Canada, 1973
  • (en) Blair A. Rudes, Tuscarora-English / English-Tuscarora Dictionary, Toronto, University of Toronto Press, 1999 (ISBN 0-8020-4336-4)
  • (en) Hanni Woodbury, Onondaga-English / English-Onondaga Dictionary., Toronto, University of Toronto Press, 2003 (ISBN 0-8020-3733-X)