Offensive du Printemps

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Offensive du Printemps (Bataille du Kaiser)
Description de cette image, également commentée ci-après
Offensive allemande du 21 mars au 18 juillet 1918.
Informations générales
Date du 21 mars au
Lieu nord de la France, Flandre-Occidentale (Belgique)
Issue Échec de l'offensive
Belligérants
Drapeau de l'Empire allemand Empire allemand Drapeau de la France France
Drapeau du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande
Drapeau de l'Australie Australie
Drapeau du Canada Canada
Drapeau de la Nouvelle-Zélande Nouvelle-Zélande
Drapeau des États-Unis États-Unis
Drapeau du Portugal Portugal
Commandants
Drapeau de l'Allemagne Erich Ludendorff Drapeau de la France Ferdinand Foch
Drapeau de la France Philippe Pétain
Drapeau du Royaume-Uni Douglas Haig
Drapeau des États-Unis John Pershing
Drapeau du Portugal Fernando Tamagnini de Abreu e Silva
Pertes
Drapeau de l'Allemagne 688 341 hommes[1] Drapeau de la France 433 000 hommes[2]
Drapeau du Royaume-Uni 418 374 hommes[3] Drapeau du Portugal 7 000 hommes

Première Guerre mondiale

Batailles

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Coordonnées 50° 00′ 10″ nord, 2° 39′ 10″ est

L’offensive du Printemps, également connue sous le nom Kaiserschlacht, bataille du Kaiser, ou offensive de Ludendorff est un terme utilisé pour faire référence aux séries d'attaques allemandes sur le front occidental du 21 mars au durant la Première Guerre mondiale. Les Allemands s'étaient, en effet, rendu compte que leur seule chance de gagner la guerre était d'anéantir les Alliés avant que les États-Unis ne puissent déployer suffisamment de troupes en Europe pour vaincre l'Allemagne. 50 divisions allemandes avaient pu être redéployées sur le front occidental après à la signature du traité de Brest-Litovsk avec la Russie révolutionnaire.

Plusieurs opérations allemandes furent mises au point : Michael, Georgette, Gneisenau et Blücher-Yorck. Michael constituait la principale attaque, qui était destinée à percer les lignes alliées, déborder les forces britanniques de la Somme à la Manche. Une fois que ceci aurait été réalisé, on espérait que les Français chercheraient des conditions d'armistice. Les autres offensives étaient subordonnées à Michael et ont été conçues pour détourner les forces alliées de l'offensive principale sur la Somme.

Chronologie de l'offensive

Offensive Michael

Opération Michael (sur le front de l'Aisne et de la Marne), opération allemande du printemps 1918.
Fichier:21 mars 1918 B.jpg
Situation au 21 mars 1918.
Fichier:23 mars 1918 b.jpg
Situation au 24 mars 1918.
Fichier:29 mars 1918 b.jpg
Situation au 29 mars 1918.

Libérées du front de l’est par le traité de Brest-Litovsk les divisions d'infanterie allemandes sont amenées rapidement par le chemin de fer sur le front occidental.

L'« opération Michael » commença le 21 mars 1918 à 4 heures 40 en Picardie, par un bombardement d'artillerie assez court mais extrêmement violent, avec l'aide de 6200 canons[4]. Avant que les défenseurs britanniques étourdis ne puissent réagir, des équipes spéciales de troupes d'assaut allemandes sortirent du brouillard et de la fumée pour attaquer ou contourner les points stratégiques des lignes. À 9 heures 40, deux cent milles allemands attaquent les lignes Anglaises entre Cambrai et St-Quentin. Pris par surprise, débordés et submergés, les défenseurs reculèrent sur tout le front, une large brèche s'ouvrit, permettant aux Allemands d'avancer de plus de 50 km. Plus de 160 000 Britanniques furent mis hors de combat.

Mais la percée ne réussit pas, parce que Erich Ludendorff, qui ne subissait pourtant que peu d'opposition sur sa gauche, continua à concentrer ses réserves devant Arras, où la résistance britannique devint de plus en plus forte. Malgré les appels désespérés de Haig, Foch refusa d'engager ses réserves restreintes. Haig dut faire venir d'urgence des renforts du Royaume-Uni et le QG britannique dut retirer des divisions d'autres théâtres d'opérations.

Ce n'est que le 28 mars que Ludendorff songea brusquement aux possibilités qui se présentaient du côté de la Somme, pour effectuer une percée rapide et décisive en direction de Paris, mais il était alors trop tard. Deux jours auparavant, les Alliés s'étaient mis d'accord pour confier au général Foch le commandement unique sur le front occidental. Un de ses premiers actes de commandement fut d'employer une partie de ses maigres réserves pour boucher la dangereuse brèche sur la Somme. Le 27 mars, l'offensive Michael est arrêtée dans la région de Montdidier.

Elle est arrêtée par les renforts de l'armée française, avec la 133e division d'infanterie (France) et la 4e division de cavalerie (France) dirigé par le général Henri André Mesplé, et la 22e division d'infanterie (France) et la 62e division d'infanterie (France) du général Félix Adolphe Robillot. Depuis la commune de Hangest-en-Santerre. La 163e division d'infanterie (France) dirigé par le général Marie-Eugène Debeney défend Moreuil.

Bataille de la Lys (Georgette)

Char allemand A7V à Roye, 21 mars 1918.

Au nord d'Ypres, les Belges tiennent leur front sans désemparer malgré plusieurs assauts allemands. Pour les Anglais et les Français, c'est au mont Kemmel que la lutte est la plus rude. La possession de cette hauteur donnerait aux Allemands un avantage considérable. Mais les alliés tiennent et, finalement, le 2 mai, la quatrième bataille d'Ypres s'achève sans que l'armée allemande puisse espérer réaliser son objectif. Plus au sud, le général Foch, commandant en chef des armées alliées, qui prépare ce qu'il veut être l'offensive décisive sur la Somme, n'a pas voulu distraire de troupes pour aider les anglo-franco-belges à Ypres. C'est qu'il considère que c'est sur la Somme, où les Américains viennent renforcer les Franco-Anglais, que va se produire, croit-il, l'action décisive qui doit obliger l'état-major allemand à renoncer à conquérir le dernier morceau du territoire belge encore inviolé. De fait, ils n'y arriveront pas. Cependant, la grande offensive alliée qui doit vaincre l'Allemagne n'est pas encore pour tout de suite. Il est manifeste qu'après Ypres, l'ennemi veut utiliser les forces libérées par la paix avec la Russie pour un effort suprême plus au sud.

Bataille de l'Aisne (Blücher-Yorck)

Tranchée britannique capturée par les Allemands.

Le général Erich Ludendorff, chef d'état-major général adjoint allemand, lance sa troisième offensive sur le front occidental en 1918, par une attaque de diversion contre les Français qui tiennent le secteur du Chemin des Dames, sur l'Aisne. L'objectif de Ludendorff est d'empêcher les Français d'envoyer des renforts aux Britanniques qui se trouvent dans le nord de la France, où il prévoit une nouvelle attaque.

L'offensive est dirigée par la VIIe armée du général Eduard von Böhm-Ermolli et la Ire armée du général Bruno von Mudra, totalisant quarante-quatre divisions. L'objectif de leur offensive, du nom de code Blücher et Yorck, est de frapper la VIe armée française du général Duchêne qui regroupe douze divisions dont trois britanniques.

L'assaut allemand débute par un tir de barrage de 4 600 pièces d'artillerie, suivi d'une attaque de sept divisions sur un front de 15 km. Les Allemands s'emparent immédiatement du Chemin des Dames et avancent sur l'Aisne, prenant plusieurs ponts intacts. En fin de journée, les Allemands ont avancé d'une quinzaine de kilomètres.

Bien que l'offensive ait un objectif limité, ses premiers succès persuadent le haut commandement allemand de poursuivre vers Paris, qui n'est qu'à 130 km. Cependant, le commandant du corps expéditionnaire américain, le général John Pershing, a envoyé des renforts aux Français : la 2e division du général Omar Bundy et la 3e division du général Joseph Dickman. Elles passeront à l'action le 30, quand les Allemands menaceront la Marne.

Dans le village de Villers-Bretonneux, au printemps 1918, trois chars anglais rencontrent un char allemand lors de la bataille de Villers-Bretonneux. Deux chars anglais sont évacués sans dommages et le tank allemand est légèrement endommagé.

9-13 juin : Bataille du Matz (Gneisenau)

Sous l'ordre du général Erich Ludendorff, chef d'état major général adjoint, la XVIIIe armée du général Oskar von Hutier lance la quatrième série d'offensives. Ludendorff prévoit de réunir les deux saillants pris lors des précédentes attaques dans le secteur d'Amiens, de l'Aisne et de la Marne. Hutier doit attaquer à l'ouest le long de la rivière Matz, un affluent de l'Oise, dans la direction de Noyon et de Montdidier. Cependant le commandement de la IIIe armée française, le général Humbert, averti par des déserteurs allemands a organisé sa défense en conséquence. Et sur son ordre, son artillerie bombarde sévèrement les troupes d'assaut ennemies peu avant leur offensive.
Cependant, le barrage ne permet pas d'empêcher les troupes allemandes d'avancer de 8 km le premier jour de leur attaque, connu sous le nom de code opération Gneisenau. Le 9, Hutier a pris Ressons, le 10, Ribécourt, et les troupes françaises ont dû se replier derrière l'Oise et le Matz ; mais la gauche tient bon, et les allemands n'ont pu prendre Courcelles.
Le 11, à partir de Méry, le général français Charles Mangin organise une contre-attaque de trois divisions françaises et deux divisions américaine. Elles attaquent la XVIIIe armée le 12, déciment trois divisions allemandes, obligent deux autres de réserve à s'engager, capturent 1000 prisonniers et 16 canons et forcent Ludendorff à mettre fin à l'opération le lendemain.

Conclusion

Prisonniers de guerre portugais, 1918.

Les objectifs stratégiques de l'offensive ont été insuffisants. Aucun objectif clair et simple n'a été établi avant le début de l'offensive et une fois que les opérations étaient en cours, les cibles de ces attaques ont été en constante évolution en fonction de la situation sur le champ de bataille. Les Alliés, en comparaison, ont concentré leurs forces principales sur des objectifs essentiels (les approches de ports de la Manche et la jonction ferroviaire d'Amiens).

Les Allemands ont également été incapables de s'approvisionner en fournitures et matériel assez rapidement. Toutes les offensives allemandes ont ainsi tourné court. En avril 1918, le danger d'une percée allemande était passée. L'armée allemande avait subi de lourdes pertes et ne disposait plus assez de main d'œuvre pour poursuivre l'offensive. En août 1918, les Alliés lancent une contre-offensive (offensive des Cent-Jours), en utilisant de nouvelles méthodes opérationnelles et en s'appuyant sur l'usage massif d'artillerie. La percée de la Ligne Hindenburg en septembre force l'Empire allemand à négocier un armistice le .

Annexes

Bibliographie

  • (en) Randal Gray, Kaiserschlacht, 1918: The Final German Offensive, Osprey Campaign Series 11, Londres, Osprey, 1991. (ISBN 1-85532-157-2)
  • (en) Martin Marix Evans, 1918: The Year of Victories, Arcturus Military History Series, Londres, Arcturus, 2002. (ISBN 0-572-02838-5)
  • (en) Martin Middlebrook, The Kaiser's Battle: 21 March 1918: The First Day of the German Spring Offensive. Penguin, 1983. (ISBN 0-14-017135-5)
  • (en) David T. Zabecki, The German 1918 Offensives. À Case Study in the Operational Level of War, Londres, Routledge, 2006. (ISBN 0-415-35600-8)

Liens internes

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Notes et références

  1. Churchill, "The World Crisis, vol. 2 p. 963. (Reichsarchiv 1918)
  2. Churchill, "The World Crisis, vol. 2 p. 963. (Military Effort of the British Empire)
  3. Churchill, "The World Crisis, vol. 2 p. 963. (Official Returns to the Chamber, March 29, 1922)
  4. André Laffargue, Foch et la bataille de 1918, Arthaud, , 400 p., p. 69.