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Gestel (Morbihan)

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Gestel
Gestel (Morbihan)
Mairie de Gestel en septembre 2009.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Bretagne
Département Morbihan
Arrondissement Lorient
Intercommunalité Lorient Agglomération
Maire
Mandat
Michel Dagorne
2020-2026
Code postal 56530
Code commune 56063
Démographie
Gentilé Gestélois
Population
municipale
2 592 hab. (2021 en évolution de −6,22 % par rapport à 2015)
Densité 415 hab./km2
Population
agglomération
184 853 hab.
Géographie
Coordonnées 47° 48′ 14″ nord, 3° 26′ 35″ ouest
Altitude 47 m
Min. 13 m
Max. 66 m
Superficie 6,25 km2
Type Ceinture urbaine
Unité urbaine Hors unité urbaine
Aire d'attraction Lorient
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Guidel
Législatives Sixième circonscription
Localisation
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Gestel

Gestel [ʒɛstɛl] est une commune française, membre de la communauté d'agglomération Lorient Agglomération, située dans le département du Morbihan en région Bretagne.

Historiquement village rural du Vannetais et du Kemenet-Héboé, Gestel devient commune en 1790. Après avoir subi de nombreuses destructions lors de la Seconde Guerre mondiale[1], la commune se reconstruit puis se développe du fait de la proximité de la ville de Lorient.

Gestel est jumelée avec Waterville en Irlande.

Attestée sous les formes Istel en 1382, Jestell en 1387[2], Yestell en 1416[3],[4].

Les noms, français et breton, de la commune, Gestel et Yestael, n'ont pas une origine certaine, Gestel peut venir du breton guestel ou guerved (gîte des cerfs), et Yestael du breton iost-hael (juste et noble)[5].

Panneau bilingue français-breton.

Sur la commune de Gestel, comme sur les autres communes de Lorient Agglomération et plus généralement du Morbihan et de la Bretagne, les nouveaux panneaux de signalisation routière, notamment de ville et de directions, comportent régulièrement des indications bilingues associant les toponymes français et breton.

Géographie

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Représentations cartographiques de la commune
Carte OpenStreetMap
Carte topographique
Carte avec les communes environnantes

Commune bretonne, située à moins de 10 kilomètres de la mer, sur la zone arrière du littoral atlantique de la côte sud de la Bretagne, Gestel est morbihannaise, mais son territoire est frontalier du Finistère. La mairie de Lorient, ville centre de Lorient Agglomération, est à 9 km et la plage la plus proche à 10 km sur la commune de Guidel.

Les centres bourg des communes limitrophes sont Quéven à 3 km, Guidel à 3,2 km, Pont-Scorff à 4,8 km, et Rédené à 6,4 km, seule de ces communes à être située dans le département du Finistère.

Relief et hydrographie

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Sentier piétonnier dans la vallée du Ruisseau du Moulin de Kerrousseau (non loin du château du Lain).

Commune de petite superficie, Gestel est constitué pour l'essentiel d'un plateau situé vers une cinquantaine de mètres d'altitude, les points les plus élevés du finage communal ne dépassant pas 66 mètres d'altitude près du dolmen de Lonch Torrigan et 65 mètres au niveau du château d'eau. Le territoire communal est limité au nord-est par le Scave, affluent de rive droite du Scorff, dont le cours a été aménagé en un étang longiligne (l'étang du Verger) et qui sépare Gestel de Pont-Scorff ; deux affluents de rive droite du Scave, le Ruisseau du Pont er Ber à l'ouest (il sépare Gestel de la partie nord de Guidel) et le Ruisseau du Moulin de Kerrousseau à l'est (il sépare Gestel de Quéven) servent aussi de limites communales, de même que le Ruisseau du Saut du Renard, affluent de rive gauche de la Saudraye (un minuscule fleuve côtier qui alimente la réserve naturelle des étangs du Loch en Guidel), qui, au sud, sert aussi de limite avec la partie sud de Guidel) ; ces vallées sont peu encaissées par rapport au plateau dans leurs parties amont, sauf celle du Scave et la partie aval de la vallée du Moulin de Kerrousseau qui le sont un peu plus (de 25 mètres environ), le point le plus bas du territoire commnal se trouvant à la confluence de ces deux cours d'eau vers 13 mètres d'altitude.

L'étang du Verger (sur le Scave)
Le Ruisseau du Moulin de Kerrousseau

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[6]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée, caractérisée par une faible pluviométrie en été et une bonne insolation[7]. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Intérieur », exposée à un climat médian, à dominante océanique[8].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,8 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 11,3 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 964 mm, avec 14,5 jours de précipitations en janvier et 7,3 jours en juillet[6]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Quéven à 3 km à vol d'oiseau[9], est de 12,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 943,3 mm[10],[11]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[12].

Paysage et habitat

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Le paysage rural traditionnel est celui du bocage avec un habitat dispersé. Caractéristique du paysage rural breton, de nombreux villages parsèment le territoire : Kerguestenen, Kerlarmet, Kerlec, Kergornet, Kerharnio, Loquion, Moustoiric, Moustoirflamme...

Mais l'aspect de la commune a été considérablement modifié depuis les Trente Glorieuses en raison de la périurbanisation survenue en raison de la proximité de Lorient.

La ligne ferroviaire venant de Rennes (ou Nantes) à destination de Quimper (connue initialement sous le nom de Ligne de Savenay à Landerneau) traverse Gestel en plein bourg (passage à niveau). La commune dispose d'une gare desservie par des TER principalement à destination de Lorient.

La voie express RN 165 longe la commune à sa limite sud ; Gestel est desservi par l'échangeur de Pen ar Mené à laquelle le bourg est raccordé via la D 306.

Au , Gestel est catégorisée ceinture urbaine, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[13]. Elle est située hors unité urbaine[14]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Lorient, dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[14]. Cette aire, qui regroupe 31 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[15],[16].

Occupation des sols

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L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (64,7 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (67,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (44,2 %), terres arables (19,6 %), forêts (18,9 %), zones urbanisées (13,6 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (2,7 %), prairies (1 %)[17]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Transports en commun

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  • La commune de Gestel est desservie par le réseau CTRL[18] :
Ligne 30 Pont-Scorff - Ninijo ↔ Gestel ↔ Guidel - Z.I. des Cinq chemins
  • Gestel est également desservie à la gare de Gestel par les trains du réseau TER BreizhGo, par des trains circulant entre Quimper et Lorient.

Préhistoire

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Le dolmen de Lonch Torrigan (dit aussi dolmen de Kerledan ou dolmen En Tri Men) se trouve au sud de la commune : il est en granite local et constitué d'une table soutenue par trois piliers[19]. Le nom "Torrigan" est une déformation du mot "Korrigan" et illustre une ancienne croyance selon laquelle les dolmens étaient la demeure des korrigans[20].

La voie romaine de Vannes à Quimperlé traversait le territoire communal.

Origines et Moyen Âge

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Gestel appartient primitivement à la paroisse de Quéven. Les paroisses de Quéven (Quetguen en 1387) et de Bihoué (Bevoy en 1387) furent autrefois partie de la paroisse primitive de Ploemeur.

Au Moyen Âge, un monastère situé au lieu-dit Moustoiric est une dépendance de l'abbaye de Saint-Maurice de Carnoët. En 1387, Gestel s'unit à Bévoy (Bihoué) pour former une paroisse unique. La paroisse de Gestel aurait été unie à celle de Lesbin dans le courant du XVe siècle. Au XVIIe siècle, Gestel dépend toujours de l'ancienne paroisse de Lesbin à Pont-Scorff et ce jusqu'à la Révolution.

Temps modernes

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Carte de Cassini (1783) : Gestel et ses environs.

En 1649, Henry du Lain[Note 2] fit rebâtir la nef de la chapelle de Kergornet dont une des sablières portait la date de 1464 avant sa destruction pendant la Seconde Guerre mondiale[21].

Les seigneurs du Lain possédaient une chapelle prohibitive (chapelle privée), qui fut reconstruite en 1773. La seigneurie du Lain ou du Lein fut la propriété successive des familles Le Lain, Lantivy, Guyardet[Note 3] et enfin Monistrol[Note 4] (au XVIIIe siècle)[22].

Révolution française

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Gestel est érigé en commune en 1790.

Le maire de Gestel, François du Liscouët, accusé de complicité avec le chef chouan Julien Videlo, dit Tancrède[Note 5], fut arrêté le 19 prairial an IX (), dénoncé par le chef chouan Dominique Miller, dit La Bretagne, qui avait été arrêté: « Dans la nuit, le directeur et le substitut (...) se rendirent à Kerlarmet en Gestel, avec une escorte de gendarmes et de grenadiers et firent de fructueuses découvertes dans la maison même du maire, François Duliscouët, dit Kernabat. Ils y saisirent en effet 900 cartouches, des barils, des bouteilles, des cornes, des bambous remplis de poudre, quatre sacs de balles dont l'une pesait pas moins de 250 livres, cinq fusils, quatorze baïonnettes, etc.. (...). Ils mirent en état d'arrestation, comme complices, receleurs ou commissionnaires des chouans, Duliscouët et son fils aîné, puis Maurice Rio, de Keroch en Quéven et sa fille Marie (...) François Duliscouët fils et Marie Rio furent remis en liberté le . Après onze mois de détention dans les prisons de Lorient et de Vannes, une longue maladie, trois procédures, le maire de Gestel Duliscouët, dit Kernabat, fut enfin acquitté par le Tribunal criminel le  »[23].

Les forces de l'ordre avaent déjà tenté de l'arrêter ainsi que d'autres chouans, le , mais l'opération échoua, les chouans qui se terraient dans les hameaux de Loquion, Kergornet, Kerlarnet et Kerousseau parvenant à s'échapper[24].

Le XIXe siècle

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En 1818, le village de Gestel est représenté sur le plan cadastral, par quelques habitations entourant l'église et le long de la route de Lesbin à Quéven, la paroisse de Gestel est créée le .

A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Gestel en 1843 :

« Gestel : Commune formée de l'ancienne trève de Lesbins-Pont-Scorff (...) ; aujourd'hui succursale. (...) Principaux villages : Kerhiène, Le Verger, Loquion, Kerlec, Kergornet, Kerlarnet, le Moustoiric, le Lain, Penfrat, le Kerdy, Kerlahouic, Kergestenen. Superficie totale : 614 ha, dont (...) terres labourables 241 ha, prés 53 ha, bois 30 ha,vergers et jardins 39 ha, landes et incultes 224 ha, étangs 5 ha (...). Moulins : 2. Géologie : constitution granitique. On parle le breton[25]. »

En septembre 1863 le chemin de fer arrive à Gestel, avec l'ouverture du tronçon Lorient - Quimper de la ligne de Savenay à Landerneau[26]. La voie traverse la commune d'est en ouest, la gare de Gestel est construite à proximité du village, cette arrivée d'un nouveau moyen de transport provoque la construction de quelques maisons et plusieurs hôtels[27].

En 1871 Théophile Viollet du Breuil[Note 6], inspecteur général des Ponts et Chaussées, achète le château du Lain ; il fait dessiner, à partir de 1875, le jardin du parc paysager et fait construire un nouveau château à l'emplacement de l'ancien manoir, qui avait été vendu en 1809 à François Buret[Note 7] puis avait été la propriété de sa fille Bonne-Marie Buret[28].

Un rapport d'un conseiller général indique que la maison d'école existant à Gestel a été louée à l'administration des postes et que la commune est désormais privée d'école, « les enfants étant forcés de se rendre aux écoles des communes voisines ». En 1880 le Conseil général du Morbihan envisage la construction d'une école mixte à Gestel, mais le préfet constate que la commune n'a rien entrepris et reste privée de tout moyen d'instruction. L'inspecteur d'académie demande que la construction d'une maison d'école soit imposée d'office à la commune[29].

Le XXe siècle

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La Belle Époque

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Une guérisseuse habitant à Kergornet eût une grande réputation à Gestel aux alentours de 1900 ; représentée dans plusieurs cartes postales, elle était "décompteuse" (elle prononçait une formule magique rapidement, sans prendre haleine, à neuf reprises, après avoir tracé une croix sur la tumeur ou la zone malade avec son pouce gauche préalablement noirci en le frottant contre un trépied ou un chaudron : c'est une formule d'exorcisme).

Le "pardon des nourrices" de Kergornet était très fréquenté car cette chapelle du XVe siècle, ancienne ééglise paroissiale, abritait une Vierge allaitante, ce qui attirait une foule de femmes : les paysannes offraient du beurre, qui était ensuite vendu sur les marchés de la région. Après les vêpres, les jeunes mamans portaient la Vierge en procession jusqu'à la fontaine, y buvaient son eau, y lavaient leurs seins et allumaient ensuite un feu de joie (tantad)[30].

Des autodafés de manuels scolaires proscrits par l'église catholique furent organisés dans plusieurs communes du Morbihan comme Férel, Belz, Rochefort, Gestel et Saint-Thuriau en 1910[31].

La Première Guerre mondiale

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Plaque commémorative des morts pour la France de Gestel.

Le monument aux morts de Gestel porte les noms de 12 soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale ; tous sont morts sur le sol français[32]. |

L'Entre-deux-guerres

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Le "Pardon de Notre-Dame-des-Fleurs" était organisé chaque année à Gestel (il est évoqué dans un conte pour enfants publié en 1887[33]), par exemple pour celui du 4 mai 1924, des trains spéciaux entre Lorient et Gestel étaient organisés par la Compagnie du chemin de fer d'Orléans ; c'est également le cas par exemple en 1931[34].

Gestel avant la Seconde Guerre mondiale c'était ses « quatorze villages, ses quatre châteaux, ses trois moulins. Toute une vie qui tournait autour de ses sept cafés, son coiffeur, son épicerie, et La Poste. (...) Un menuisier, un cordonnier, cinq fermes, une laiterie »[35].

Plusieurs châreaux et manoirs se trouvaient sur le territoire de la commune, notamment le château du Verger et le manoir du Lain.

La Seconde Guerre mondiale

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La chapelle de Kergornet et son clocher à double balcon (photographie de 1932).
Le monument aux morts de Gestel.

Le monument aux morts de Gestel porte les noms de 5 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale[32].

Lors de cette guerre, l'histoire de Gestel est intimement liée à celle de Lorient ; la commune fait notamment partie de la poche de Lorient et n'est libérée que le , non sans avoir subi de multiples destructions, notamment la quasi-totalité de son patrimoine architectural religieux[1] ; les archives de la mairie et de la paroisse ont été détruites.

Le hameau de Kergornet (à l'époque six fermes, des chaumières, et une chapelle) se trouvait juste sur la ligne de démarcation de la Poche de Lorient et des combats firent rage en 1944-1945 à proximité, notamment dans la vallée du Scave, à la limite de Pont-Scorff, obligeant les habitants du hameau à fuir. À leur retour en mai 1945 « tout n'est que désolation, leur village n'est qu'un champ de ruines (ses huit chaumières ont été brûlées par les Allemands en 1944), le clocher de la petite chapelle a disparu lui aussi, dynamité en février 1945 » par des résistants car ce clocher à double balcon servait de poste d'observation pour les Allemands[36].

Gestel a subi notamment un bombardement (date non précisée) alors que sa gare était remplie de wagons de munitions pour l'armée allemande qui y étaient stationnés : les bombes tombèrent à côté des wagons. Des obus non explosés sont régulièrement retrouvés lors de travaux, par exemple en 2010 lors de la fouille préalable à la construction du bâtiment médical près de l'église[37]

L'après Seconde Guerre mondiale

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Le journal L'Espoir du Morbihan écrit le qu'à Gestel « les baraquements sont en nombre nettement insuffisant et ne permettent pas la rentrée de toute la population »[38].

Dans les années 1950 il y avait une cité de baraquements rue du Pré Joli[39].

Un soldat originaire de Gestel (Étienne Le Gal) est mort pour la France pendant la Guerre d'Indochine[32].

Les années 1960 marquent le début d'une urbanisation par lotissements, pour satisfaire les besoins en logements de la ville de Lorient toute proche. Ces constructions sont principalement situées au sud de la voie ferrée et au nord-est du bourg[27].

Jean Muller est élu maire de Gestel le . Sous le nom de guerre de Kersulec, il avait mis en place pendant la Seconde Guerre mondiale, dans la région de Pont-Scorff, un réseau de résistance, l'O.R.A. (Organisation de résistance de l'armée) ; il avait aussi participé aux combats de la libération de la poche de Lorient avec le grade de colonel[40].

Gestel est membre de Lorient Agglomération depuis les années 1990.

Politique et administration

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Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
1945 1964 Eugène Guyomar    
1964 février 1976[42]
(décès)
Jean Muller[43]   Colonel
mars 1976 décembre 1986
(démission)
Gildas Muller
(fils du précédent)
DVD Assureur
Réélu en 1977 et 1983
décembre 1986 mars 1989 Jean-Luc Le Bazidec   Professeur de collège, ancien 1er adjoint
mars 1989 novembre 1995[44]
(décès)
Francis Durand   Pharmacien
Vice-président du district de Lorient
Réélu en 1995
janvier 1996[45] mars 2014 Gérard Cabrol DVG Retraité France Télécom
Réélu en 2001 et 2008
mars 2014
Réélu en 2020[46]
En cours Michel Dagorne DVG Chef d'entreprise retraité

Démographie

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L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[47]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[48].

En 2021, la commune comptait 2 592 habitants[Note 14], en évolution de −6,22 % par rapport à 2015 (Morbihan : +3,21 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
431360397415430422378400431
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
451469449458451447468466468
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
481489496536538504495413513
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2006 2010
5525257581 5661 9212 2272 4722 5002 594
2015 2020 2021 - - - - - -
2 7642 6092 592------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[49] puis Insee à partir de 2006[50].)
Histogramme de l'évolution démographique

Culture et patrimoine

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Patrimoine protohistorique

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  • Dolmen Pen Tri Mein (Les trois pierres) de Ty Korriganed (la maison des lutins)

Patrimoine antique

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  • Voie romaine, la route de Pont-Scorff à Moëlan passait près du lieu-dit Kergornet[51]

Monuments religieux

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  • Croix monumentales, dont des croix de chemins ou de carrefours, du Haut Moyen Âge et du XVIIe et XVIIIe siècles[52].
Église paroissiale en 2009.
  • Église paroissiale Notre-Dame-des-Fleurs

L'édifice actuel, au plan en croix latine, est une reconstruction de 1959, sur le site de l'église détruite lors de la Seconde Guerre mondiale en 1945, avec des éléments réutilisés, notamment la base et les colonnes du chœur, les colonnes des bas-côtés et les sacristies. Le plan cadastral daté de 1818 figure, au même endroit, une ancienne église reconstruite en 1896. Située sur un point haut du bourg, l'église actuelle comporte un enclos avec dans ses abords, le monument aux morts de la commune et une croix monumentale avec un socle portant l'inscription 1660[53]. L'église abrite une statue en bois polychrome de Notre-Dame des Fleurs (XVIIe siècle) et une bannière en soie brodée, datée du XIXe siècle.

  • Presbytère

Le bâtiment qui figure sur le cadastre de 1818 n'existe plus, il est remplacé par le presbytère actuel construit en 1828, et agrandi en 1892 ; des plans non réalisés sont visibles aux archives de Lorient[54].

  • Chapelle Sainte-Flamine et fontaine de dévotion

L'ancienne chapelle de style néo-roman, datée des années 1870, est détruite pendant la Seconde Guerre mondiale, et reconstruite sur le site en 1952. Elle abrite une statue de sainte Flamine[55] du XIXe siècle et une bannière, en soie brodée, représentant sainte Flamine, du XIXe siècle. Le site comporte une fontaine édifiée en 1875 à 200 m au nord-ouest de l'ancienne chapelle, et comporte une croix contemporaine[56].

  • Chapelle Notre-Dame-de-Kergornet et fontaine de dévotion
Chapelle de Kergornet : statue de la "Vierge allaitante".

Appelée aussi chapelle Sainte-Anne, l'édifice actuel date de 1952, il est reconstruit avec les éléments réutilisables de l'ancienne chapelle, classée Monument historique, détruite en 1944 pendant la Seconde Guerre mondiale. Édifiée au village de Kergornet par les seigneurs du Vergier et de Bizien, une sablière du chœur porte l'inscription « En l'an mil CCCCXLIII, fut fait ce bois ». En forme de croix latine, elle possède deux bas-reliefs représentant des animaux. La nef, qui a un porche au nord, est agrandie en 1649, et le clocher carré à l'ouest, de style Renaissance, est construit en 1786. Le porche Nord, carré, voûté d'ogives, s'ouvre sur la nef par une porte, dont les voussures en tiers-point s'encadrent sous une accolade décorée, accostée de pinacles et surmontée de culs-de-lampe, curieusement sculptés, supportant de vieilles statues de bois. Les fenêtres en tiers-point à réseau flamboyant du chevet plat et du croisillon Nord gardent encore quelques fragments de vitraux armoriés du XVIe siècle. La fenêtre du transept Nord conserve les armes des seigneurs du Vergier et de Bizien. Actuellement, elle abrite plusieurs statues en bois polychrome, dont celle de la Vierge allaitante (XIXe siècle), dite Notre-Dame-de-Kergornet, et celle de sainte Anne (XVIIe siècle). Une fontaine de dévotion avec deux bassins se trouve à l'écart à l'ouest de la chapelle[57].

    • Fontaine de la chapelle Notre-Dame de Kergornet, 1649.

Lieu de culte lactigène, le 1er mai[58].

Monuments civils

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  • le château du Lain. Le site est la propriété de la seigneurie du Lain (Lein ou Lin) à la fin du XVIe siècle, propriété successive des familles Le Lain, Lantivy, Guyardet (vers 1600), Monistrol (au XVIIIe siècle). Associée au château, une chapelle privée est bénie le . En 1871, il est acheté par Théophile Viollet, inspecteur des Ponts et Chaussées travaillant à la construction de la ligne de chemin de fer. En 1875, ce nouveau propriétaire aménage le parc paysager et doit être le promoteur du nouveau château qui remplace l'ancien manoir à la fin du XIXe siècle. L'ajout d'une ferme, construite pour la famille Guyomar, a lieu en 1920. Le château est sinistré par un incendie en 1992, ses ruines et son parc sont l'objet d'un concours pour la création d'un parc péri-urbain en 1999[59], et en 2004, la commune de Gestel finance la consolidation de la façade. Aujourd'hui, outre les ruines du bâtiment principal, sont toujours existants les communs, la maison du gardien et un vivier associé au lavoir. La dernière propriétaire du Lain fut Anne Guyomar. Le domaine du Lain est désormais un parc paysager de 23 hectares qui possède des arbres remarquables et a conservé la façade de son manoir du XIXe siècle (le reste est en ruines). Le domaine est désormais propriété de Lorient Agglomération[60]. Il est inscrit à l'inventaire général du patrimoine culturel[61] ;
  • Maisons, fermes et hôtels du XVIIIe au XXe siècle ;
Ancienne halle à marchandises de la Gare ferroviaire (1863, allongée après-guerre).
  • la gare ferroviaire, 1863. Les bâtiments principaux n'existent plus, mais reste visible, partiellement, la halle à marchandises qui sera détruite en 2012 pour être remplacée par des logements sociaux. L'ensemble a été dessiné par l'architecte Vestier pour la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans, et est conforme au style développé pour seize des gares de la ligne, c'est-à-dire avec une alternance de lignes rouges et blanches réalisées en alternant briques et tuffeau ;
  • la fontaine de la chapelle Sainte-Flamine, XIXe siècle.
  • Le Pardon des nourrices : ce pardon, dit aussi "Pardon de Kergornet", se tenait près de la fontaine de dévotion chaque 1er mai ; toutes les nourrices s'y rendaient en pèlerinage et se faisaient couler de l'eau de la fontaine dans leur manche pour savoir si elles auraient beaucoup de lait, puis, après les vêpres, participaient à une procession qui, partant de l'église de Gestel, venait à cette fontaine avec la statue de sainte Kergornet, patronne des futures nourrices, où le clergé procédait à une bénédiction ; les nourrices buvaient l'eau de la fontaine, s'y lavaient et se frottaient les seins avec des cailloux ramassés à proximité[65].

Personnalités liées à la commune

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Notes et références

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  1. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  2. Henry du Lain, décédé le à Gestel.
  3. Par le mariage vers 1600 de Jan de Guardet avec Jacquette de Lantivy, dame du Lain.
  4. André de Monistrol, né le , paroisse Notre Dame à Saint-Étienne, décédé le à Lorient, en fut probablement le premier propriétaire issu de cette famille.
  5. Julien Videlo, dit Tancrède, chef chouan arrêté le au château de Penvern en Persquen.
  6. Théophile Viollet du Breil, né le à Savenay, décédé le à Paris.
  7. François Buret, né le à Saint-Servan, décédé le à Lorient, capitaine de la marine marchande.
  8. François du Liscouët, dit Kernabat, né le à Keriel en Ploemeur, décédé le à Gestel.
  9. Louis Guillerme, né le à Gestel, décédé le à Gestel.
  10. Marc Michel Le Floch, né le à Gestel, décédé le au bourg de Gestel.
  11. Duliscouet Michel Marie, né le 21 décembre 1841 à Kerharnio en Gestel, décédé le 29 février 1920 à Kerlarmet en Gestel
  12. Albert de Langle de Cary, né le à Lorient, décédé le au manoir de Gestel.
  13. Vincent Pierre, né le à Elven, décédé le à Gestel.
  14. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références

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  1. a et b 1944-1945 entre Scorff et Laïta, 2005 (voir bibliographie).
  2. dans le chapitre de Vannes
  3. dans les archives des Rohan-Guéméné
  4. Service Patrimoine Linguistique de l'Office de la Langue Bretonne, basse KerOfis, formes anciennes Gestel lire (consulté le 16/09/2009).
  5. Site officiel de Cap l'Orient, Gestel (consulté le 16/09/2009).
  6. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  7. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  8. « Les zones climatiques en Bretagne. », sur bretagne-environnement.fr, (consulté le ).
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  11. « Station Météo-France « Lorient-Lann Bihoue » (commune de Quéven) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  12. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
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  14. a et b Insee, « Métadonnées de la commune de Gestel ».
  15. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Lorient », sur le site de l'Insee (consulté le ).
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  17. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
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  49. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  50. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  51. Voir le tracé des voies romaines dans Patrick Galliou, L'Armorique romaine, Brest, 2005 [1re éd. 1983] (ISBN 2-910878-28-7) ; et, du même, et al., Le Morbihan, Paris, 2009 (Carte archéologique de la Gaule : Pré-inventaire archéologique, 56) (ISBN 978-2-87754-238-8).
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  55. Nominis : Sainte Flamine
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  59. Site ArchiRès Emmanuelle Millet lire (consulté le 15/09/2009).
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  61. « Château du Lain », notice no IA56000160, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  62. « Château du Verger », notice no IA56000163, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  63. « Manoir du Verger », notice no IA56000162, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  64. « Château de Kerguesténen », notice no IA56000164, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  65. D'après des légendes de cartes postales.

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Bibliographie

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  • 1944-1945 entre Scorff et Laïta : Gestel, Guidel, Quéven dans la poche de Lorient, Le Faouët, Liv'éd., coll. « Mémoire du pays de Lorient », , 155 p. (ISBN 2-8449-7073-7).

Articles connexes

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Liens externes

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