Julian de Ajuriaguerra

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Julian de Ajuriaguerra, né le à Bilbao (Espagne) et mort à Villefranque (Pyrénées-Atlantiques) le , est un neuropsychiatre et psychanalyste français d'origine basque espagnole. Il est l'un représentants d'une psychiatrie éclectique, érudite et humaniste. Il est idéalement l'un de ceux qui ont inauguré en France le système de psychiatrie de secteur.

Biographie

Élevé à Bilbao dans une famille traditionnelle, il part à 16 ans pour Paris où il étudie la médecine. Il devient externe en psychiatrie à l'hôpital Sainte-Anne. Son statut de médecin étranger fait qu'il ne sera pas payé jusqu'en 1950, ce qui le contraint à travailler pour des gardes infirmières jusqu'à l'interdiction de cette pratique sous le régime de Vichy. Il suit notamment les séminaires de Gaëtan Gatian de Clérambault et de Pierre Janet. Il fréquente le milieu des surréalistes. Il termine ses études de médecine en Espagne, où la guerre civile l'empêche de passer ses dernières épreuves. Sa thèse La Douleur dans les affections du système nerveux central, est préfacée par Jean Lhermitte dont il sera l'assistant au Laboratoire d'anatomie du système nerveux de 1938 à 1946. Résistant pendant la guerre, il est nommé professeur agrégé de neurologie et de psychiatrie.

Il rencontre le psychanalyste René Diatkine, avec qui il ouvre une consultation pour les troubles de la psychomotricité et du langage. Ensemble ils créent la revue Psychiatrie de l'enfant. Il fait une psychanalyse avec Sacha Nacht. En 1950, cet éternel émigré obtient la nationalité française. Il peut alors passer le baccalauréat et obtenir des équivalences pour la reconnaissance de son titre de médecin.

En 1959, il remplace le professeur Ferdinand Morel à l'hôpital psychiatrique de Bel-Air à Genève, qu'il dirige jusqu'en 1975. Il permet à la psychiatrie genevoise de se développer et de devenir une référence. Les psychanalystes y côtoyaient des neurologues dans un esprit de collaboration et d'émulation rarement atteint dans ce domaine. Il met aussi au point sa technique de la relaxation, la « méthode Ajuriaguerra ».

Il quitte ensuite Genève pour Paris où il devient professeur au Collège de France[1]. Il poursuit une intense activité de recherche et d'enseignement en France, en Espagne et au Pays basque. En 1986, une maladie le contraint de cesser ses activités.

L'œuvre de Julian de Ajuriaguerra s'est intéressé au développement de l'enfant, essentiellement sur les désordres psychomoteurs et les troubles de l'écriture, mais aussi à la dyslexie : L’échelle d'Ajuriaguerra reste encore aujourd'hui un outil de référence dans l'évaluation de la dysgraphie[2].

Citation

  • Le rôle du psychiatre n'est pas de "psychiatriser" la vie", reprend Ajuriaguerra, de faire "la chasse aux papillons en essayant de trouver des malades alors qu'en réalité il n'y en a que trop". On en arriverait à une irresponsabilité sociale de l'homme, la psychiatrie ne doit pas être un alibi pour l'absence de réponse sociale aux problèmes sociaux. "La vie est une choses trop sérieuse pour la laisser seulement aux mains des psychiatres"[3]

Notes et références

  1. L’enseignement de Julian de Ajuriaguerra au Collège de France (1976-1981), Bulletin de Psychologie, juillet-août 1989, XLII , 15-16
  2. J.M.Albaret, Evaluation psychomotrice des dysgraphies, Rééducation Orthophonique Vol 33 no 181
  3. in texte/résumé de Colette Chiland des interventions à la table ronde du colloque Psychanalyse et institutions: J. de Ajuriaguerra, René Anguelergues, L. Bellak, René Diatkine, Henri Ey, Philippe Paumelle, Harold Searles, Paul Watzlawick, Colloque International ASM 13, février 1972: Colette Chiland & Béquart P. (1974), Traitements au long cours des états psychotiques, Toulouse, Privat, p. 462.

Ouvrages

  • Manuel de psychiatrie de l'enfant, Masson, 1980, (ISBN 2225396884)
  • L'Écriture de l'enfant, tome 1, l'évolution de l'écriture et ses difficultés, Delachaux & Niestle, 1989 (ISBN 2603006703)
  • L'Écriture de l'enfant, tome 2, la rééducation de l'écriture, Delachaux & Niestle, 1989 (ISBN 9782603007426)

Bibliographie

  • J.M. Aguirre Oar et J. Guimon Ugatechea, Vie et oeuvre de Julián de Ajuriaguerra, Paris, Masson, (ISBN 2-225-84526-3)
  • Siguán M., 1994, Julián de Ajurriaguerra. In Memoriam : el hombre y la obra. 1911-1993, Rev. Logop. Fon. Audiol., 14, 2, 73 – 84.
  • Bergeron M. Julian de Ajuriaguerra (1911-1993), Bulletin de psychologie, Tome 46 (11–15), no 411, 1993, p. 637-638.

Liens externes