Abbaye Saint-Jean-des-Prémontrés d'Amiens

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Abbaye Saint-Jean-des-Prémontrés d'Amiens
Abbaye Saint-Jean-des-Prémontrés d'Amiens, logis du prieur (XVIIIe siècle)
Abbaye Saint-Jean-des-Prémontrés d'Amiens, logis du prieur (XVIIIe siècle)

Ordre chanoines réguliers, Ordre de Prémontré
Abbaye mère Abbaye de Prémontré
Fondation 1124
Fermeture 1790
Diocèse Amiens
Fondateur Guy de Flixecourt
Dédicataire Saint-Jean
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1940)
Localisation
Pays Drapeau de la France France
Région historique Picardie Picardie
Subdivision administrative région Hauts-de-France
Commune Amiens Amiens (Somme)
Coordonnées 49° 53′ 33″ nord, 2° 17′ 24″ est
Géolocalisation sur la carte : Somme
(Voir situation sur carte : Somme)
Abbaye Saint-Jean-des-Prémontrés d'Amiens
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Abbaye Saint-Jean-des-Prémontrés d'Amiens

L'abbaye Saint-Jean-des-Prémontrés était une abbaye de chanoines réguliers de l'Ordre de Prémontré, située à Amiens, dans le département de la Somme. Elle fut fondée en 1124 et supprimée à la Révolution française, en 1790.

Histoire[modifier | modifier le code]

Fondation[modifier | modifier le code]

Fondée en 1124 par Guy de Flixecourt, châtelain d'Amiens, l'abbaye Saint-Jean était située près de l'église Saint-Firmin-au-Val dans Amiens puis fut transférée, en 1136, sous l'abbatiat de Foulque de Montdidier, sur les bords de la Selle dans une propriété rurale donnée par Gérard de Picquigny, vidame d'Amiens. L'abbaye bénéficia de nombreuses donations dont celles du comte Jean de Ponthieu et en 1185 et 1190, du roi Philippe-Auguste[1].

Ruine et relèvement[modifier | modifier le code]

En 1358, L'abbaye fut ruinée par les troupes du roi de Navarre, Charles le Mauvais qui s'opposa au roi de France Jean le Bon.

Jacques Foulon la releva de 1474 à 1488

Transfert de l'abbaye dans Amiens intra muros[modifier | modifier le code]

En 1597, l'abbaye Saint-Jean-hors-les-murs fut détruite sur ordre de Hernán Tello de Portocarrero commandant des troupes espagnoles lors du siège d'Amiens. Les religieux décidèrent alors de se réfugier dans Amiens et de s'y fixer définitivement[1].

Sous Antoine Séguier, abbé commendataire, les chanoines se soulevèrent contre le prieur Pierre du Rieu qui dut quitter sa charge. En 1618, son successeur René Pavie rétablit les règles anciennes et releva les bâtiments conventuels et l'église.

Au début du XVIIIe siècle, Étienne de Fay qui, en 1712, dressa les plans de reconstruction du monastère tel qu'il est aujourd'hui, fut le premier professeur de quatre enfants sourds-muets. Il créa également, à l'abbaye, un cabinet de curiosités[2].

L'abbaye Saint-Jean-des-Prémontrés était la plus riche abbaye de la ville d'Amiens, vers 1730, ses revenus annuels s'élevaient à 26 000 livres[1].

Suppression et destruction de l'abbaye[modifier | modifier le code]

Déclarée bien national à la Révolution, l'église abbatiale fut démolie et les bâtiments conventuels restants furent transformés en lycée de garçons au XIXe siècle.

Le , la ville d'Amiens subit un violent bombardement qui détruisit une grande partie du centre-ville et ce qu'il restait de l'abbaye. Seuls les murs extérieurs restèrent debout. Ces murs et leur décoration sont inscrits au titre des monuments historiques depuis 1940[3].

L'édifice fut restauré après la Seconde Guerre mondiale et abrita un temps un établissement universitaire et une salle de spectacle dite « salle Dewailly ». Aujourd'hui le bâtiment est consacré à des activités culturelles[Note 1].

Architecture des bâtiments conventuels[modifier | modifier le code]

Les bâtiments restants de l'abbaye ont été reconstruits après 1940 en réutilisant les murs extérieurs construits en brique et pierre aux XVIIe et XVIIIe siècles. Ils s'organisent autour du cloître conçu par Étienne de Fay. La cour d'honneur est délimitée par un corps de bâtiment en U dont un côté abrite une galerie voûtée datant du XVIIe siècle. L'aile centrale est doté d'une entrée en saillie construite en pierre avec une porte cintrée surmontée d'un balcon en fer forgé reposant sur des consoles décorées de fleurs sculptées[4]. Dans la cour d'honneur se dresse la statue de l'abbé Lhomond par Gédéon de Forceville.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Florence Charpentier et Xavier Daugy, Sur le chemin des abbayes de Picardie, histoire des abbayes picardes des origines à nos jours, Amiens, Encrage Edition, 2008 (ISBN 978 - 2 - 911 576 - 83 - 6)
  • Philippe Seydoux, Abbayes de la Somme, Paris Nouvelles Editions latines, 1975 (ISBN 2-307-33690-7) (BNF 34572163)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • Ressource relative à l'architectureVoir et modifier les données sur Wikidata :

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Le lieu est dénommé aujourd'hui : « Cloître Dewailly ».

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Ronald Hubscher (sous la direction de, Histoire d'Amiens, Toulouse, Éditions Privat, 1986 (ISBN 2-7089-8232X)
  2. Robert Richard, Le Musée de Picardie, Amiens, Société des antiquaires de Picardie, 1958 p. 3
  3. Notice no PA00116042.
  4. Philippe Seydoux, Abbayes de la Somme, Paris, Les Nouvelles Éditions latines, 1975