Joseph de Maistre
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Considérations sur la France Essai sur le principe générateur des constitutions politiques Du Pape Examen de la philosophie de Bacon Les Soirées de Saint-Pétersbourg |
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Rodolphe de Maistre Anne Constance de Maistre (d) |
Le comte Joseph de Maistre [ ʒozɛf də mɛstʁ][note 1] (Chambéry, - Turin, ) est un homme politique, philosophe, magistrat et écrivain savoyard, sujet du royaume de Sardaigne[note 2].
Il est l'un des pères de la philosophie contre-révolutionnaire et un des critiques les plus importants des idées des Lumières. Il considère que la Révolution française représente un crime contre l'ordre naturel. Il défend le retour à une monarchie absolue. Il a influencé la pensée conservatrice et réactionnaire de manière très importante depuis le XVIIIe siècle.
Joseph de Maistre était membre du souverain Sénat de Savoie, avant d'émigrer en 1792 quand les forces armées françaises occupent la Savoie. Il passe ensuite quelques années en Russie, avant de retourner à Turin.
Biographie
[modifier | modifier le code]Naissance
[modifier | modifier le code]Joseph de Maistre est né le à Chambéry, (Duché de Savoie), à l'hôtel de Salins, place de Lans, et aussitôt baptisé dans l'église Saint-Léger[1]. Il est issu d'une famille originaire du Comté de Nice[2]; son grand père André était drapier à Nice et son père François-Xavier Maistre, magistrat à Nice puis, en 1740, au Sénat de Savoie à Chambéry[3], cette dernière charge lui conférant un privilège de noblesse héréditaire, fut élevé à la dignité de comte par le roi de Piémont-Sardaigne en 1778[4]. Sa mère, Christine Demotz de La Salle est issue d'une ancienne famille de magistrats savoyards. Il est l'aîné d'une famille de dix enfants et le parrain de son frère cadet, Xavier de Maistre, qui deviendra écrivain. Il étudie chez les Jésuites, dont il subira toute sa vie une profonde influence. En 1774, il entre dans la magistrature ; il est nommé sénateur en 1788, à l'âge de trente-cinq ans.
Avec son frère Xavier, il a participé au premier lancement d'une montgolfière en Savoie en 1784. Pendant 25 minutes, l'ingénieur Louis Brun et Xavier de Maistre survolent Chambéry avant d'atterrir dans le marais de Triviers.
Franc-maçonnerie
[modifier | modifier le code]Joseph de Maistre est en 1774 membre de la loge maçonnique[5] Trois Mortiers en Chambéry. Il a les titres de grand orateur, de substitut des généraux et de maître symbolique. Il entend concilier son appartenance à la franc-maçonnerie avec une stricte orthodoxie catholique : entre autres, il refuse les thèses qui voyaient en la franc-maçonnerie et l'illuminisme les acteurs d'un complot ayant amené à la Révolution[note 3]. Il écrit ainsi au baron Vignet des Étoles que « la franc-maçonnerie en général, qui date de plusieurs siècles […] n’a certainement, dans son principe, rien de commun avec la révolution françoise »[6].
Avec quelques frères de Chambéry, il fonde en 1778, la loge réformée écossaise de « La Sincérité », qui dépend du directoire écossais dont l'âme est Jean-Baptiste Willermoz (1730-1824), disciple de Joachim Martinès de Pasqually. Il est reçu chevalier bienfaisant de la Cité Sainte sous le nom de eques Josephus a Floribus (ce surnom fait allusion aux fleurs de souci de ses armoiries). Son œuvre reprend les enseignements de la maçonnerie : providentialisme, prophétisme, réversibilité des peines, etc.[7] ; hautement investi dans la vie de cette société initiatique, à la veille du Convent de Wilhelmsbad (1782), il fait d'ailleurs parvenir à Jean-Baptiste Willermoz son célèbre Mémoire au duc de Brunswick. Il entretient par ailleurs une amitié avec Louis-Claude de Saint-Martin, pour lequel il avait une vive admiration, se faisant fort, disait-il, « de défendre en tous points l'orthodoxie », d'où son attrait pour le martinisme[8].
Lors de son séjour à Turin, en 1793, Joseph de Maistre adhère à la loge de La Stricte Observance (La Stretta Osservanza) qui relève du Rite écossais rectifié. Enfin, à Saint-Pétersbourg, il fréquente la loge de M. Stedingk, ambassadeur de Suède auprès du Tzar[note 4].
Au total, Joseph de Maistre a joué un rôle actif dans la franc-maçonnerie pendant environ 40 ans, et il est parvenu aux grades les plus élevés du Rite écossais rectifié et du martinisme. Il est répertorié sur la liste des francs-maçons célèbres dans le monde[9].
Joseph de Maistre a publié en 1782 le Mémoire au duc de Brunswick[note 5] à l'occasion du Convent de Wilhelmsbad et en 1793 le Mémoire sur la Franc Maçonnerie adressé au baron Vignet des Étoles. Ces ouvrages sont régulièrement commentés ou étudiés comme des éléments historiques[10].
Révolution française
[modifier | modifier le code]Lorsque survient en 1789 la Révolution française, la Savoie, en tant que pays étranger, n'est pas directement impliquée dans les événements qui bouleversent la France. Les Savoyards suivent cependant ces événements de très près au contact des milliers de réfugiés français qui traversent le pays et y séjournent avant de s'exiler en Suisse ou au Piémont. Pour sa part, Joseph de Maistre admet lucidement les fondements de la Révolution. Il semble acquis aux idées nouvelles, qui d'ailleurs obtiennent au début les faveurs et l'assentiment du roi Louis XVI lui-même. Dans une intervention au souverain Sénat de Savoie, le sénateur de Maistre plaide pour que le peuple marche à grands pas vers l'égalité civile[11]. Il déplore les excès populaires et les désordres qui bouleversent la vie du pays voisin. Et ce n'est que lorsque les institutions monarchiques et religieuses de France sont menacées que se forgent ses idées contre-révolutionnaires et antigallicanes[12], son jugement étant influencé par la lecture des Réflexions sur la Révolution de France d'Edmund Burke.
Certains biographes, dont Robert Triomphe[note 6], lui reprocheront ce qu'ils considèrent comme une volte-face. C'est sous-estimer la violence des événements de cette époque troublée que cet homme au caractère bien trempé, fidèle à la dynastie de Savoie, n'a pas l'intention de subir passivement[note 7].
Joseph de Maistre va entrer en résistance lorsque son pays est envahi dans la nuit du 21 au par les armées révolutionnaires françaises aux ordres du général Anne Pierre de Montesquiou-Fézensac[13]. Le les députés savoyards désignés par le peuple sous le contrôle de l'occupant se constituent en Assemblée nationale des Allobroges, proclament la déchéance de la Maison de Savoie, la suppression des sept provinces et l'unité indivisible de l'Allobrogie. Le , la Convention nationale décrète la réunion de la Savoie à la France dont elle formera le 84e département. Dès lors le peuple savoyard est intégralement soumis au régime révolutionnaire français[note 8]. La constitution civile du clergé imposée à la Savoie[note 9], malgré l'engagement de la France de respecter le libre exercice du culte et l'indépendance des prêtres[note 10], entraîne l'exil et la déportation d'un grand nombre de prêtres savoyards insermentés, et parfois leur exécution[note 11]. Le , Chambéry assiste à la liquidation, par les révolutionnaires français, du Souverain Sénat de Savoie : Joseph de Maistre fut le seul sénateur à manifester sa résistance au nouveau pouvoir en place[note 12]. En , Annecy devient le centre des manœuvres de la contre-Révolution. Mgr de Thiollaz est l'âme de la résistance. Joseph de Maistre en est le conseil et l'orateur.
Joseph de Maistre se réfugie à Turin en 1792 dès l'invasion des troupes françaises. Dans l'hiver, il s'installe avec sa femme et leurs deux enfants, Adèle et Rodolphe, dans la cité d'Aoste, où il retrouve son frère Xavier et ses sœurs, Marie-Christine et Jeanne-Baptiste[14]. Mais la Loi des Allobroges fait obligation aux réfugiés de revenir en Savoie sous peine de confiscation de leurs biens. De retour à Chambéry, les époux de Maistre refusent de prêter serment et subiront en tant qu'émigrés la mise en vente de leur maison de la place Saint-Léger, de leurs terres et de leurs vignes comme biens nationaux. Entre-temps, le , madame de Maistre met au monde une petite fille qui sera baptisée à Chambéry sous le prénom de Constance et sera confiée provisoirement à sa grand-mère maternelle, Anne de Morand, pour échapper à la vie mouvementée de ses parents qui repartent en exil[note 13]. C'était sans compter avec le régime de la Terreur, confirmé par la Loi des suspects : la grand-mère, accusée d'avoir une fille émigrée, est mise en prison à Chambéry le . Elle récupèrera sa petite-fille à sa libération et l'élèvera en Savoie comme sa propre fille[note 14].
La famille de Maistre se réfugie à Lausanne où elle réside pendant quatre ans. Joseph remplit diverses missions pour le compte de son souverain, en qualité de correspondant des bureaux du ministère des Affaires étrangères Sardes. Responsable d'un réseau de Renseignements en Suisse, il doit notamment aider au recrutement de ses compatriotes pour accroître l'effectif des résistants de l'intérieur. En 1794, il publie à Lausanne les Lettres d'un royaliste savoisien à ses compatriotes[note 15]. En 1795, il publie un pamphlet intitulé : Lettre de Jean-Claude Têtu, maire de Montagnole, à ses concitoyens[note 16]. Ce libelle contre-révolutionnaire est tiré à plusieurs milliers d'exemplaires et va être lu avidement en Savoie. Le Conseil général demande en vain à la République de Genève d'en saisir les nouvelles éditions. Joseph de Maistre séjourne à Lausanne jusqu'en 1797, année au cours de laquelle il rejoint le roi à Turin.
Les troupes françaises ayant envahi le Piémont en 1798, la famille de Maistre se réfugie à Venise, après un périple mouvementé. Les soldats français du poste de contrôle qui ont intercepté leur embarcation sur le Pô, ne sachant pas déchiffrer leurs papiers d'identité, libèrent les voyageurs qui se déclarent originaires du canton de Neuchâtel, sujets du roi de Prusse. Le roi Charles-Emmanuel IV, déchu du duché de Savoie, abdique son trône de Piémont et se retire dans son royaume de Sardaigne. En 1799, alors que Charles-Emmanuel IV est revenu sur le continent et qu'il est retenu prisonnier à Florence, Joseph de Maistre rejoint Cagliari où il occupe le poste de régent de la Chancellerie.
Le roi Victor-Emmanuel Ier, successeur de son frère retiré dans un couvent en 1802, nomme Joseph de Maistre ministre plénipotentiaire à Saint-Pétersbourg. Ce dernier, en séjour à Rome, obtient une audience du pape Pie VII au Vatican. Il représente diplomatiquement les intérêts du royaume de Sardaigne en Russie avec un certain succès. L'ambassadeur est très apprécié de la bonne société pétersbourgeoise, dont les princes Galitzine et l'amiral Tchitchagov. Il obtient en 1805 de la part de l'amiral le poste de directeur de la bibliothèque et du musée de la Marine à Saint-Pétersbourg en faveur de son frère Xavier. Il rencontre l'empereur Alexandre Ier à de multiples reprises et devient son conseiller attitré. Pendant les 14 années de son mandat en Russie, il déploie une intense activité intellectuelle par ses études, et par ses échanges épistolaires[3]. Parmi ses correspondants royalistes français, on relève les noms des comtes de Blacas et d'Avaray, représentant Louis XVIII à Mitau, (Jelgava) et du vicomte de Bonald[note 17].
Le premier Traité de Paris (1814) consacre le démantèlement de la Savoie, entre la France (qui conserve Chambéry et Annecy), la Suisse et le Royaume de Piémont-Sardaigne. Depuis Saint-Pétersbourg, où il résida jusqu'à 1816[3], Joseph de Maistre est déchiré : « Ma malheureuse patrie est dépecée et perdue. Je demeure au milieu du monde sans biens, et même, dans un certain sens, sans souverain. Étranger à la France, étranger à la Savoie, étranger au Piémont, j'ignore mon sort futur[15]... »
Le deuxième traité de Paris, confirmé par le congrès de Vienne, consacre la restitution de la totalité de la Savoie, du comté de Nice et du Piémont au roi de Sardaigne. Parvenu à Turin, le roi Victor-Emmanuel Ier prend possession de ses états et rétablit en grande partie l'ancien régime.
Retour en France
[modifier | modifier le code]Pendant cette période, en Russie, Joseph de Maistre est convaincu de prosélytisme religieux, sous l'influence des Jésuites. Il serait, dit-on, à l'origine de la conversion au catholicisme de la comtesse Rostopchine et de sa fille, la future comtesse de Ségur. Les Jésuites sont expulsés de Saint-Pétersbourg et de Moscou en 1815 et quitteront définitivement la Russie en 1820. De son côté le représentant du roi de Sardaigne estime qu'il est soupçonné à tort[note 18] et demande son rappel. Il rejoindra Turin en 1817.
Joseph de Maistre, sur la route du retour, va passer trois semaines à Paris au mois de . Il obtient une audience de Louis XVIII qui le reçoit froidement. Auteur personnel de la Charte de 1814 octroyée aux Français, qui intègre certains principes de la Révolution par opposition au théoricien de la Monarchie absolue auquel il est confronté[note 19], le roi de France a sur le cœur les critiques formulées par l'auteur de l’Essai sur le principe générateur des Constitutions politiques : « Une des grandes erreurs d'un siècle qui les professa toutes, fut de croire qu'une constitution politique pouvait être écrite et créée a priori, tandis que la raison et l'expérience se réunissent pour établir qu'une constitution est une œuvre divine, et que ce qu'il y a précisément de plus fondamental et de plus essentiellement constitutionnel dans les lois d'une nation ne saurait être écrit[note 20] ».
L'écrivain savoyard, devenu illustre dans la France de la Restauration[16], est invité à s'exprimer devant l'Académie française. Les académiciens lui font une ovation et lui offrent un fauteuil[17]. Dans le discours d'accueil, sa fille Constance de Maistre, qui l'accompagne, relève un beau compliment : « C'est ici, au milieu de nous, que vous devriez être, monsieur le comte, et nous vous considérons comme l'un des nôtres[18] ».
Il est élu le à l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie, avec pour titre académique Effectif (titulaire)[19].
À son retour, Joseph de Maistre est nommé président de la Chancellerie, avec rang de ministre d'État. Il meurt à Turin le [20],[note 21]. Il repose dans l’Église des Saints Martyrs.
Union et postérité
[modifier | modifier le code]Joseph de Maistre épouse le , Françoise-Marguerite de Morand (1759 † 1839), dite « Madame Prudence », fille de Jean-Pierre de Morand de Saint-Sulpice (1703-1759) et d'Anne-Marie Favier du Noyer (1732 † 1812)[21], dont il eut :
- Adèle (1787 † 1862), mariée en 1843 avec Hippolyte Terray de Rozières ( - Paris † - Chambéry), préfet de la Côte-d'Or (1815) puis de Loir-et-Cher (1816) et officier de la Légion d'honneur () ; sans postérité.
- Anne André Rodolphe de Maistre (en italien : Rodolfo Andrea) ( † - Borgo), comte de Maistre, général d'armée, gouverneur de la ville et comté de Nice, chevalier de l'ordre de l'Annonciade (), marié, le , avec Charlotte Espérance dite Azélie de Plan de Sieyes de Veynes (1799 - 1881), dont il eut onze enfants, dont Charles de Maistre (1832 † 1897), personnalité du catholicisme social ;
- Xavière Anne Nicole, Constance (1793 † 1882), mariée le à Gênes avec Eugène-Alexandre de Montmorency-Laval, 4e duc de Laval (1773 † 1851) ; sans postérité.
Pensée
[modifier | modifier le code]Joseph de Maistre est le principal représentant, avec le vicomte Louis de Bonald et l'espagnol Donoso Cortès[réf. nécessaire], de l'opposition aux thèses de la Révolution française. Louis de Bonald et Joseph de Maistre avaient des théories relativement proches, comme l'exprime ce dernier peu avant sa mort : « Je n'ai rien pensé que vous ne l'ayez écrit, je n'ai rien écrit que vous ne l'ayez pensé. » Louis de Bonald n'hésite pourtant pas à mettre en valeur les exceptions qui différencient leurs deux systèmes[22]. Il oppose au rationalisme du XVIIIe siècle le sens commun, la foi, les lois non-écrites.
Fondement de la société
[modifier | modifier le code]Pour Joseph de Maistre, l'individu est une réalité secondaire par rapport à la société et à l'autorité. La société ne peut fondamentalement pas se définir comme la somme des individus qui la composent. En cela, il critique la conception de Jean-Jacques Rousseau : pour Joseph de Maistre, il est impensable de constituer une société à partir d'un contrat social. Rousseau, dans son ouvrage "Du Contrat Social", soutient que la société est fondée sur un contrat volontaire entre individus libres et égaux qui choisissent de vivre ensemble pour leur bénéfice mutuel. Selon Rousseau, ce contrat social est à la base de la légitimité politique et de la souveraineté populaire.
En revanche, de Maistre rejette cette vision contractuelle et égalitariste. Il affirme que les individus ne peuvent pas fonder les sociétés, ils en sont incapables de par leur nature. De Maistre considère que la société est une entité organique et hiérarchique, où l'autorité est imposée de manière top-down[Quoi ?], souvent vue comme divinement ordonnée. Pour lui, l'ordre social préexiste aux individus et les façonne dès leur naissance. Le pouvoir forme les individus, mais les individus ne forment pas le pouvoir. Cette divergence fondamentale repose sur une conception différente de la nature humaine : Rousseau voit l'homme comme essentiellement bon mais corrompu par la société, tandis que de Maistre voit l'homme comme naturellement imparfait et ayant besoin d'une autorité supérieure pour être guidé et civilisé.
Joseph de Maistre affirme qu'il n'avait jamais vu d'Homme[note 22] : il voulait dire par là que l'Homme, en tant qu'entité abstraite, n'existe pas. L'Homme appartient avant tout à la société. Les êtres se définissent en fonction du contexte particulier dans lequel ils vivent, en considération de l'organisme politique dont ils sont une cellule. En d'autres termes, un individu isolé n'est rien, puisqu'il est abstraitement séparé de l'autorité et des traditions qui unissent la société.
De Maistre s'inscrit dans une tradition de pensée contre-révolutionnaire, rejetant les idéaux des Lumières et de la Révolution française, qu'il considérait comme des perturbations de l'ordre naturel et divin. Selon lui, l'autorité et la hiérarchie sont des manifestations de la volonté divine, et toute tentative de les renverser est vouée à l'échec et au chaos.
Ayant surtout une tendance destructrice (étant par essence des êtres corrompus dotés de facteurs négatifs aux yeux du théoricien), les hommes parviennent surtout à détruire la société. Toutefois, ils n'en sont même pas capables, puisqu'ils sont portés par une Providence qui se sert des individus pour la régénérer. De Maistre soutenait que cette Providence utilisait les bouleversements sociaux pour purger les sociétés de leurs corruptions et les rétablir sur des bases plus solides. Cette vision providentialiste implique que même les événements les plus perturbateurs ont un sens dans l'économie divine et contribuent, en fin de compte, à un ordre supérieur.
La Providence
[modifier | modifier le code]La Providence est un concept important chez Joseph de Maistre. Ainsi la Révolution, bien qu'elle semble être une initiative d'individus, est en fait, à ses yeux, une manifestation de la Providence, qui ne cesse d'intervenir dans le cours des affaires humaines (c'est également pour lui le cas des guerres). Cela est pour lui visible dans le déroulement de la Révolution Française : le fait même qu'elle dégénère prouve qu'une force supérieure était le moteur de cet événement.
Pour Joseph de Maistre, le corps politique étant constitué à l'image d'un organisme vivant, il peut quelquefois être malade : cette maladie se révèle par l'affaiblissement de l'autorité et de l'unité qui lient la société. Aussi, pour punir les Hommes et pour régénérer efficacement la société, la Providence les entraîne dans des rébellions contre l'autorité, telle que la Révolution française. Les Hommes, se croyant maîtres de leur destin, se lancent en réalité dans l'exécution de leur propre châtiment, devenant leurs propres bourreaux (ainsi Joseph de Maistre analyse-t-il le régime de la Terreur comme une conséquence inhérente au mouvement révolutionnaire). La révolution une fois passée, tel un remède, l'organisme politique est débarrassé des éléments qui l'affaiblissent ; le pouvoir est plus fort, la société davantage unifiée. Le sacrifice des individus est un mal nécessaire pour la sauvegarde du corps social. Joseph de Maistre, dans ses formulations les plus imagées, n'hésite pas à évoquer le sang que réclame la terre pour rendre la justice et qu'elle obtient par la guerre que se font les Hommes[23].
Le rapport entre l'individu et la Providence reste très paradoxal dans la pensée de Joseph de Maistre : les Hommes sont à la fois capables de bouleverser la société dans laquelle ils vivent et dépossédés de leur rôle actif par la Providence, qui en fait fondamentalement des êtres passifs.
La théocratie
[modifier | modifier le code]Si Joseph de Maistre s'en prend au régime républicain et au protestantisme, c'est qu'il les considère comme des productions individuelles. Le premier est un gouvernement divisé, puisqu'il met les individus au pouvoir ; le protestantisme est, quant à lui, une religion négative (religion qui proteste et n'affirme rien de positif à ses yeux), qui dissout en refusant l'autorité, l'insurrection de la volonté individuelle contre la raison générale[24]. L'individu est en effet un facteur qui divise, là où le pouvoir et l'autorité unifient.
Toute religion doit pour de Maistre être sociale ; or, le protestantisme n'étant pas social à ses yeux, voire anti-souverain par nature[25], il n'est pas une religion. C'est pourquoi de Maistre considère que toute religion, du moment qu'elle sert à l'unité sociale, est susceptible de porter un gouvernement, et d'être portée par ce dernier.
La religion doit apporter des croyances communes, et apporter la cohésion de l'organisme politique. Elle doit protéger le pouvoir autant que le pouvoir doit la protéger. Il n'est donc pas question de séparer l'Église de l'État, bien au contraire. C'est pourquoi Joseph de Maistre prônera un régime de type théocratique, dans lequel la religion tient un rôle fortement structurant, devant apprendre aux sujets le respect aveugle pour l'autorité et « l'abnégation de tout raisonnement individuel[26] ».
Si Jean-Jacques Rousseau s'accordait également à dire que la religion était nécessaire au corps politique, il rejetait en revanche le christianisme comme étant ennemi de la république. Chez Joseph de Maistre, à l'inverse, la religion chrétienne est la plus adaptée, car elle soutient parfaitement la monarchie et se base sur la tradition, sans laquelle il est impossible que soit fondée une religion. Or, la monarchie est elle-même le régime politique le plus adapté : comme il l'affirme dans ses Considérations sur la France, la monarchie est un équilibre qui s'est constitué au fil de l'histoire. C'est un régime tempéré mais fort, et qui ne tend pas, selon lui, vers la violence, à l'inverse de la république qu'il voit comme un régime déséquilibré et instable. De plus, la monarchie est le régime qui respecte le plus ce qu'il considère comme un fait naturel : à savoir l'inégalité entre les hommes, que la monarchie intègre dans son organisation, et qui est relativisée grâce à l'égalité de tous dans leur assujettissement au roi. Pour Joseph de Maistre, la république y substitue une égalité utopique, qui ne prend pas en compte la véritable nature de l'Homme. Car ce dernier doit vivre en société, et toute société doit être structurée autour d'une hiérarchie, ce qui justifie donc l'existence d'ordres dans la société.
Pour Joseph de Maistre, le pouvoir temporel doit se conformer aux voies de la Providence. Un régime théocratique est alors pour lui le plus adapté, tandis que la reconnaissance de l'autorité religieuse le pousse à reconnaître la suprématie temporelle du pape.
Les théories de Joseph de Maistre, peu connues à la Révolution, connaîtront par la suite un grand succès chez les ultra-royalistes et les conservateurs. Intéressantes pour effectuer une mise en perspective du phénomène révolutionnaire, elles présentent une réflexion poussée et riche en paradoxes, bien identifiable parmi les courants de pensée conservateurs.
Joseph de Maistre eut également une postérité à la fois plus spirituelle et plus littéraire, via plusieurs auteurs qu'il influença considérablement : Honoré de Balzac, mais surtout Charles Baudelaire (par exemple dans ses poèmes Correspondances ou Réversibilité), Antoine Blanc de Saint-Bonnet, Jules Barbey d'Aurevilly et Ernest Hello, lesquels ont marqué ensuite toute la littérature catholique du XXe siècle - de Léon Bloy, Bernanos et Paul Claudel jusqu'à Léon Tolstoï, dans Guerre et Paix.
Critique de la Révolution
[modifier | modifier le code]Bien après son passage dans la franc-maçonnerie, il sera un des plus importants théoriciens de la pensée « contre-révolutionnaire », catholique, violemment anti-protestante, et absolutiste de droit divin comme en témoigne Les Soirées de Saint-Pétersbourg (les Quatre premières), ce qui ne permet pas de l'aligner [Quoi ?] sur le Britannique Edmund Burke) [pas clair]. Il récusait en bloc les Révolutions françaises, aussi bien la Terreur que celle de 1789[27], autrement dit les droits de l'Homme, qu'il jugeait contraires à l'ordre politique et social traditionnel des nations européennes. Il analyse la Réforme calviniste et le luthéranisme allemand comme les racines de la Révolution, et met en garde le tsar de Russie contre ces mouvements. Finalement, il sera désigné comme un anti-Lumières[28]. Dans la mouvance de la radicalité de droite internationale (telle que l'alt right), il est désigné comme un des fondateurs modernes du traditionalisme à l'instar, au XXe siècle, de Julius Evola.
Œuvres
[modifier | modifier le code]- Nobilis Ioseph Maistre Camberiensis ad i.u. lauream anno 1772. die 29. Aprilis hora 5. pomeridiana (Turin, 1772).
- Éloge de Victor-Amédée III (Chambéry, 1775).
- Lettres d'un royaliste savoisien à ses compatriotes (Lausanne, 1793).
- Étude sur la souveraineté (1794, posth.)[29].
- Lettre de Jean-Claude Têtu, maire de Montagnole, district de Chambéry, à ses chers concitoyens, les habitants du Mont Blanc. (Chambéry, Chez Gorin père et fils, imprimeurs du département, 1795, 15 p.)[30].
- De l'État de nature ou Examen d'un écrit de Jean-Jacques Rousseau sur l'inégalité des conditions (1795)[31].
- Considérations sur la France (Londres Bâle, 1796)[32].
- Intorno allo stato del Piemonte rispetto alla carta moneta (Turin, Aoste, Venise, 1797-1799).
- Essai sur le principe générateur des constitutions politiques (Saint-Pétersbourg, 1814)[33].
- Du Pape, Lyon, Rusand, 1819, 2 volumes. (Écrit en collaboration avec Guy-Marie de Place, c'est une apologie de la théocratie pontificale, au spirituel comme au temporel ; cette œuvre inspira l'ultramontanisme du XIXe siècle)[34],[note 23]. Seconde édition « augmentée et corrigée par l'auteur », Lyon, Rusand, 1821, 2 vol.
- De l'Église gallicane dans son rapport avec le Souverain Pontife pour servir de suite à l'ouvrage intitulé Du Pape,Paris-Lyon, 1821 (posthume)[35].
- Les Soirées de Saint-Pétersbourg ou Entretiens sur le gouvernement temporel de la Providence, suivies d'un Traité sur les Sacrifices, édit. Rodolphe de Maistre, Lyon et Paris, J.B. Pélagaud et Cie, imprimeurs-libraires, 1821, 2 vol. posth[36].
- Lettres a un gentilhomme russe sur l'inquisition espagnole, édit. Rodolphe de Maistre (Paris, 1822, posth.)[37].
- Examen de la philosophie de Bacon, édit. par Rodolphe de Maistre (Paris, 1836, 2 vol. posth.)[38].
- Catéchisme de controverse. Suivi d'une Lettre sur la maxime qu'un honnête homme ne change jamais de religion, Avignon, Seguin aîné, 1832 (posth. ; rééd. en 1838)[39].
- Lettres et opuscules inédits du comte Joseph de Maistre, édit. Rodolphe de Maistre (Paris, 1853, 2 vol. posth.)[40],[41],[42].
- Mémoires politiques et correspondance diplomatique, édit. Albert Blanc (Paris, 1858)[43].
- Œuvres inédites, édit. Charles de Maistre (Paris, 1870, posth.)
- Œuvres complètes de Joseph de Maistre (Lyon, 1884-1886, 14 vol.)
- Joseph de Maistre, Œuvres, éd. par Pierre Glaudes, Paris, Robert Laffont, 2007.
- Quatre chapitres sur la Russie, éd. établie, présentée et annotée par Pierre Glaudes, éditions Vagabonde, 2024.
Institut d'études maistriennes
[modifier | modifier le code]Institut fondé par Jacques Lovie en 1975 au sein du Centre universitaire de Savoie. Voir aussi l'Association des amis de Joseph et Xavier de Maistre. Publication de la Revue des études maistriennes.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Ouvrages ou articles en français
- Carolina Armenteros, L'Idée française de l'histoire : Joseph de Maistre et sa postérité (1794-1854), Paris, Classiques Garnier, 2014, 437 p. (ISBN 978-2-8124-1386-5).
- Rodolphe de Maistre, Hexis d'un soir ou de la prénotion d'un retour de l'Esprit dans la science, La Compagnie Littéraire, 2016, 154p[44]. (ISBN 978-2-87683-566-5)
- Jacques Alibert, Joseph de Maistre : État et religion, Paris, Téqui, coll. « L'Auteur et son message » no 20, 1990, 259 p., (ISBN 2-85244-985-4), (BNF 35347157).
- Jules Barbey d'Aurevilly, Les prophètes du passé :
- Philippe Barthelet (dir.), Joseph de Maistre, Dossier H, Lausanne, L'Âge d'Homme, 2005, 877 pages.
- Isaiah Berlin, Henry Hardy, « Joseph de Maistre et les origines du totalitarisme », Le Bois tordu de l'humanité : Romantisme, nationalisme, totalitarisme, Albin Michel, 225 p., 1992 (ISBN 978-2226056610)
- Emil Cioran, Exercices d'admiration. Essais et portraits, chapitre « Joseph de Maistre. Essai sur la pensée réactionnaire », Paris, Gallimard, coll. « Arcades », 1986, 213 p., (ISBN 2-07-070610-9), (BNF 34914764).
- Jean-Louis Darcel :
- « Les Années d'apprentissage d'un contre-révolutionnaire: Joseph de Maistre à Lausanne, 1793-1797 », Revue des études maistriennes, no 10 (1986-87), p. 7-135.
- Émile Dermenghem, Joseph de Maistre mystique : ses rapports avec le martinisme, l'illuminisme et la franc-maçonnerie, l'influence des doctrines mystiques et occultes sur sa pensée religieuse. Paris, Éditions La Connaissance, 1923 (première édition, plusieurs rééditions chez d'autres éditeurs), 339 p., (BNF 32018453).
- Gilbert Durand, « Homo Latomus », dans Science de l'homme et tradition. Le "nouvel esprit" anthropologique. Paris, Éd. Tête de Feuilles/Éd. du Sirac, 1975, p. 134-161.
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- "Joseph de Maistre, lecteur d'Origène", dans le recueil Autour de Joseph et Xavier de Maistre, mélanges pour Jean-Louis Darcel, textes réunis par Michael Kohlhauer, Chambéry, université de Savoie, 2007, p. 109-118. (ISBN 2-915797-23-4)
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- Stella Ghervas, Réinventer la tradition. Alexandre Stourdza et l'Europe de la Sainte-Alliance, Paris, Honoré Champion, coll. « Histoire culturelle de l'Europe » no 9, 2008, 620 p., (ISBN 978-2-7453-1669-1), (BNF 41245577).
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- Joseph de Maistre et les figures de l'histoire [Texte imprimé] : trois essais sur un précurseur du romantisme français, Centre de recherches révolutionnaires et romantiques, Clermont-Ferrand, Université Blaise-Pascal, coll. « Cahiers romantiques » no 2, 1997, 154 p., (ISBN 2-910875-05-9), (BNF 36971422);
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- Georges Goyau, La Pensée religieuse de Joseph de Maistre d'après des documents inédits, Paris, Perrin, 1921, IX-221 p., (BNF 36036584).
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- Frederick Holdsworth, Joseph de Maistre et l'Angleterre, Paris, Honoré Champion, coll. « Bibliothèque de la revue de littérature comparée » no 108, 1935, 323 p., (BNF 37443012).
- Michael Kohlhauer, Politiques, poétiques du moi: Joseph de Maistre et la question du sujet, Revue des études maistriennes, 14 (2004), p. 201-229.
- Camille Latreille, Joseph de Maistre et la papauté, Paris, Hachette, 1906, XIX-359 p., (BNF 30748444).
- Jean-Yves Leborgne, Joseph de Maistre et la Révolution, thèse de doctorat, Brest, Université de Bretagne Occidentale, 1976.
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- J. Mandoul, Un homme d'État italien : Joseph de Maistre et la politique de la maison de Savoie. Paris, Alcan, 1899.
- Amédée de Margerie, Le Comte Joseph de Maistre : sa vie, ses écrits, ses doctrines, avec des documents inédits, Paris, Librairie de la Société Bibliographique, 1882, XXII-442 p., (BNF 34171229). (Bibliothèque nationale de France, Gallica - mode image, format PDF)
- Bastien Miquel, Joseph de Maistre, un philosophe à la cour du tsar, Paris, Albin Michel, 2000, 252 p., (ISBN 2-226-11414-9), (BNF 37119489).
- Joseph-Marie Montmasson, L’Idée de Providence d'après Joseph de Maistre, thèse complémentaire, Lyon, Imprimerie E. Vitte, 1928, XXX-161 p., (BNF 30972810).
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- Jean-Yves Pranchère :
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- L’Autorité contre les Lumières : la philosophie de Joseph de Maistre, Genève, Droz, coll. « Bibliothèque des Lumières » no 63, 2004, 472 p., (ISBN 2-600-00804-7), (BNF 39257811). — Édition remaniée d'une thèse de doctorat présentée devant l'Université de Rouen.
- Jean Rebotton, Études Maistriennes. Nouveaux aperçus sur la famille de Maistre et sur les rapports de Joseph de Maistre avec monsieur Stedingk. Bibliothèque de l'Archivum Augustanum. Aoste. 1974.
- Bernard Secret, Joseph de Maistre, substitut et sénateur, d'après des lettres inédites avec une introduction et des notes, Chambéry, Éditions Dardel, 1927, 40 p., (BNF 31343422).
- Alain-Gérard Slama. Les Chasseurs d'absolu : genèse de la gauche et de la droite :
- Première édition : Paris, Grasset, 1980, 366 p., (ISBN 2-246-25201-6), (BNF 34674006) ;
- Réédition, Paris, Hachette, coll. « Pluriel » no 8717, 1994, 404 p., (ISBN 2-01-278717-7), (BNF 35737732).
- George Steiner, Les Logocrates : de Maistre, Heidegger et Boutang (traduit de l'anglais par Pierre-Emmanuel Dauzat), Paris, L'Herne, coll. « Essais et philosophie », 2003 (première édition), 253 p., (ISBN 2-85197-430-0), (BNF 39063906).
- Robert Triomphe, Joseph de Maistre : Étude sur la vie et sur la doctrine d'un matérialiste mystique, Genève, Éditions Droz, coll. « Travaux d'histoire éthico-politique » no 14, 1968, 637 p., (BNF 37245584). — Reproduit une thèse de doctorat en lettres, présentée en 1955 devant la « Faculté des lettres, Paris ».
- Pierre Vallin, "Les 'Soirées' de Joseph de Maistre: Une création théologique originale", Recherches des Sciences Religieuses, 74 (1986), p. 341-62.
- François Vermale, Notes sur Joseph de Maistre inconnu, Chambéry, Perrin, M. Dardel successeur, 1921.
- François Vermale, Joseph de Maistre émigré, Chambéry, Éditions Dardel, 1927, 175 p., (BNF 31561361).
- Jean-Marc Vivenza, Maistre, Puiseaux, Éditions Pardès, coll. « Qui suis-je ? », 2003, 127 p., (ISBN 2-86714-300-4), (BNF 38969561).
- Jean-Marc Vivenza, Joseph de Maistre et le Rite Ecossais Rectifié, Dossier H, l'Âge d'Homme, 2005.
- Jean-Marc Vivenza, Joseph de Maistre : Prophète du "christianisme transcendant", Textes choisis et présentés, Éditions Signatura, 2015, 150 p.
- Paul Vulliaud, Joseph de Maistre franc-maçon :
- Première édition : Paris, Éditions É. Nourry, 1926, 260 p., (BNF 31610874) ;
- Réédition : Paris, Éditions Archè, 1990, 268 p., (ISBN 88-7252-153-X)[45]
- Correspondance, par Joseph de Maistre, éditions les Belles Lettres, Paris, 2017, 1536 p.
- Ouvrages ou articles en anglais
- Carolina Armenteros, The French Idea of History: Joseph de Maistre and his Heirs, 1794-1854. Ithaca, NY et Londres: Cornell University Press, 2011.
- Carolina Armenteros et Richard Lebrun, Joseph de Maistre and his European Readers: From Friedrich von Gentz to Isaiah Berlin. Lyde et Boston: Brill, 2011.
- Carolina Armenteros et Richard Lebrun, Joseph de Maistre and the Legacy of Enlightenment, SVEC. Oxford: The Voltaire Foundation, 2011.
- Carolina Armenteros et Richard Lebrun, The New enfant du siècle: Joseph de Maistre as a Writer, St Andrews Studies in French History and Culture, 1 (2010).
- Carolina Armenteros, « Parabolas and the Fate of Nations: Early Conservative Historicism in Joseph de Maistre’s De la Souveraineté du peuple », History of Political Thought, 28, 2 (2007), p. 1-24.
- Paul Beik, The French Revolution Seen from the Right: Social Theories in Motion, 1789-1799. Philadelphia, American Philosophical Society, 1956.
- Owen Bradley, A Modern Maistre: The Social and Political Thought of Joseph de Maistre. Lincoln et Londres, University of Nebraska Press, 1999.
- Cara Camcastle, The more moderate side of Joseph de Maistre, Ottawa, McGill-Queen's University Press, 2005.
- Elisha Grieffer, Joseph de Maistre and the reaction against the eighteenth century, in American Political Science Review, p. 591-598.
- Richard A. Lebrun :
- Throne and Altar: The Political and Religious Thought of Joseph de Maistre. Ottawa, University of Ottawa Press, 1965.
- Joseph de Maistre: An Intellectual Militant. Kingston and Montreal, McGill-Queen's University Press, 1988.
- Joseph de Maistre's life, thought and influence: selected studies, Ottawa, McGill-Queen's University Press, 2001.
- Charles Lombard, M. Joseph de Maistre. New York, Twayne, 1976.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Famille de Maistre (Savoie)
- Contre-révolution
- Deux siècles de rhétorique réactionnaire
- Légitimisme
- Royalisme
- Théocratie
- Historiographie de la Révolution française
- Histoire de la Savoie de 1792 à 1815
- Xavier de Maistre
- Rodolphe de Maistre
- Louis de Bonald
- François Gabriel de Bray (Le chevalier de B*** des Soirées de Saint-Petersbourg).
- Guy-Marie de Place
- Familles subsistantes de la noblesse française (L à Z)
- Rue Joseph-de-Maistre (Paris)
Liens externes
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- Treccani
- Universalis
- Visuotinė lietuvių enciklopedija
- (fr) Présentation de Joseph de Maistre par Philippe Sollers
- (fr) Joseph et Xavier de Maistre sur le site Sabaudia.org
- (fr) Les Soirées de Saint-Pétersbourg de J. de Maistre. Texte en ligne.
- (fr) Éclaircissement sur les sacrifices de J. de Maistre. Texte téléchargeable.
- (fr) Considérations sur la France sur Internet Archive
- Bibliographie actualisée de & sur Joseph de Maistre (livres, reprints, éditions numériques).
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Prononciation en français de France retranscrite selon la norme API. Pour Joseph de Maistre, le nom est traditionnellement prononcé [mɛstʁ] avec le S comme le « mestre » dans bourgmestre ; c'est ainsi qu'il est généralement entendu à l'université et dans les documents sonores (par exemple Sacha Guitry dans Le Diable boiteux, 1948). Son nom est plus rarement prononcé [mɛtʁ] comme « maître », sous l'influence de la prononciation adoptée par certains descendants (comme c'est le cas pour Patrice de Maistre).
- La Savoie faisait partie du Royaume de Sardaigne. À ce propos Joseph de Maistre écrivait en 1802 dans une lettre de protestation adressée à M. Alquier, ambassadeur de la république française à Naples (Œuvres complètes, vol. 1, p. XVIII):
« Je ne suis pas français, je ne l’ai jamais été et je ne veux pas l’être. »
Aussi dans l'Advertissement de la seconde édition des Considérations sur la France (publié à Bâle en 1797) l'écrivain et royaliste français Jacques Mallet du Pan dit clairement que l'auteur du livre [=de Maistre], pour ses expressions, n'est pas évidemment un Français (ici le link):« Son Auteur nous est inconnu; mais nous savons qu'il n'est point français: on s'en apercevra à la lecture de ce Livre. »
— Considérations sur la France, Londres [Bâle], 1797, p. I.
Albert Blanc, docteur en droit de l'université de Turin, éditeur des mémoires politiques et de la correspondance diplomatique du comte de Maistre, dans la préface de cette dernière (Correspondance diplomatique de Joseph de Maistre, Paris, 1860, vol. I, pp. III-IV) écrivait :« ...[le comte de Maistre] était un politique; ce catholique était un Savoisien ; il a vu les destinées de la maison de Savoie, il a souhaité la chute de la domination autrichienne, il a été, dans ce siècle, l'un des premiers défenseurs de [l'indépendance de l'Italie]. »
- Comme la thèse de l'abbé Barruel notamment, dans Les Mémoires pour servir à l'histoire du Jacobinisme.
- ."La fraternité maçonnique unissait ces deux hommes. Maistre empruntera bientôt, grâce à Stedingk, le chemin de la loge et, avec lui, il reprendra ses incursions au pays de l'ésotérisme qu'il avait connu avant 1789, de sorte que son exil de Saint-Pétersbourg, s'il lui valut beaucoup d'épreuves, eut aussi, on ne saurait trop insister sur ce point, le caractère positif d'une renaissance. La loge de Stedingk relevait du Rite Écossais Rectifié... La vérité est que Joseph de Maistre ne renia jamais ses engagements fondamentaux, qu'ils fussent d'amitié, de fidélité maçonnique, d'action politique". Jean Rebotton.Études maistriennes. Bibliothèque de l'archivum Augustanum. Aoste. 1974. (Extrait d'une lettre de Joseph de Maistre en date du 16 décembre 1811 à M. de Stedingk de retour en Suède : Je vois que lorsqu'on est en Suède, il faut nécessairement être franc-maçon. Vous tenez la truelle. Marchez courageusement, Mon cher frère, dans le chemin du sixième ordre d'Architecture hors duquel il n'y a point de salut. Qu'il me serait doux, M. le Maréchal, d'être reçu dans votre loge, mais hélas il n'y a pas d'apparence que je vous revoie jamais... Consolons nous, comme vous le dites, M. le Maréchal, en songeant que ni le temps ni l'espace ne peuvent rompre les liens tissés par une si longue et si douce habitude). Citation par Jean Rebotton.
- Ferdinand de Brunswick-Lunebourg.
- Robert Triomphe a présenté en 1955 une thèse sur Joseph de Maistre devant la Faculté des Lettres de Paris. Cette étude est reproduite en 1968 dans un texte long de 637 pages publié aux éditions Droz de Genève. Il s'agit certainement de l'ouvrage le plus élaboré et le plus complet que l'on ait rencontré à ce jour parmi les nombreuses études sur Maistre. L'auteur s'est acharné, dans une étude essentiellement à charge, à démontrer les erreurs des principes philosophiques exprimés par Joseph de Maistre : il ne sera pas le seul à combattre les idées du philosophe ultramontain. Il met systématiquement en doute la bonne foi de l'auteur des Soirées de Saint-Pétersbourg. Il analyse en détail toutes ses attitudes publiques ou privées, jusqu'à douter de ses sentiments vis-à-vis de ses proches ou de ses amis. Selon Robert Triomphe, tout est calcul, tout est le fruit des manœuvres d'un homme de cour dont l'objectif est de parvenir. Malgré ce commentaire peu amène, aussi objectif que possible, l'ouvrage de Robert Triomphe mérite d'être recommandé pour sa qualité.
- François Descostes, Joseph de Maistre avant la Révolution, Paris, 1893, p. 1: citation : « F. Noguères, membre du Sénar de Savoie, retrace les traits distinctifs de Joseph de Maistre: Tête carrée et coeur d'or, caractère bien trempé que rien ne fait dévier, tempérament vigoureux qu ne connaît aucune compromission et qui ne suit qu'un seul chemin: celui du devoir »
- Le 6 octobre 1792, les quatre commissaires de la Convention publièrent une proclamation dans laquelle ils déclaraient que la Savoie était libre de se donner un gouvernement de son choix. Dans sa séance du 21 octobre 1792, l'Assemblée Nationale des Allobroges reconnut que sur six cent cinquante-cinq communes, plus de six cents avaient voté pour la réunion à la République française. Parmi les communes qui avaient voté pour la réunion à la France, un grand nombre avait ajouté comme condition essentielle qu'on ne toucherait pas à la religion catholique. "Lors de la séance du 27 novembre 1792, la Convention déclare qu'elle accepte la réunion proposée et que dès ce moment, la Savoie fait partie intégrante de la République française. Une joie universelle se manifeste par des marques non équivoques. Tous les membres de l'Assemblée se lèvent. Les tribunes applaudissent ; une foule de chapeaux est levée. Le Président met aux voix le projet de décret : il passe à l'unanimité... François Buzot observe que les Savoisiens ayant fait une constitution, il y aurait lieu de craindre qu'ils ne veuillent la suivre. Bertrand Barère demande et fait adopter l'ordre du jour motivé sur le décret qui déclare qu'il n'y aura qu'une constitution en France. Extrait de la feuille "Le Républicain, journal des hommes libres de tous les pays, publié à Paris par des députés patriotes", No 27 du 28 novembre 1792, pages 107 et 108.
- Exemple d'acte d'abjuration imposé aux religieux savoyards : « Je, Melchiotte Buisson, native de la commune de Chambéry, ayant divorcé depuis trente-deux ans, sous la dénomination de religieuse bernardine à Conflans, avec la raison, le bon sens et la nature, déclare reconnaître mon erreur, et j'en fais l'abjuration de même que de toutes mes illusions et impostures fanatiques. Je jure de maintenir la liberté et l'égalité, d'être fidèle à la République française, une indivisible et démocratique, de ne me permettre aucun propos quelconque en fait de religion, sous peine d'être déclarée suspecte et traitée comme telle. », Archives municipales de Moutiers. Reg.VII-folios 245 et 246.
- Un exemple : " Le 2 Thermidor de l'an III, Un membre du Conseil municipal donne connaissance que depuis quelques jours, on a élevé une croix dans le cimetière, ce qui est une infraction à la loi du 23 ventôse dernier. Le Conseil, considérant que la loi susvisée prohibe tout signe extérieur de culte, arrête que la dite croix sera enlevée par le citoyen Blanchard. Le Conseil arrête que les citoyens Crud et Dumas sont députés pour assister aux exercices du culte chaque fois que les citoyens s'assembleront, afin de surveiller les dits exercices conformément à la loi." Moutiers. Reg.VII-folios 389 et 390.
- La liste des émigrés du Ier juillet 1794 contient les noms de 1030 ecclésiastiques. Sous le Directoire, en 1797, on compte 174 prêtres savoyards déportés au Bagne de l'île de Ré et dans la Citadelle du Château-d'Oléron. dans Victor de Saint-Genis, Histoire de Savoie, Chambéry, 1869, volume ?, p.???.
- Toujours prompt à faire allégeance aux maîtres du jour, le Sénat fut le premier corps constitué à reconnaître l'Assemblée des Allobroges et à venir lui rendre hommage le 24 octobre 1792. Désormais privée de ses insignes traditionnels, la cour siégeait face à une pique surmontée du bonnet de la Liberté ! Le sénat entérina la réunion à la République française le 28 novembre 1792. À nouveau les sénateurs multiplièrent les démonstrations patriotiques...Peine perdue, sa dissolution fut décidée par l'occupant et sa disparition fut officialisée le 23 mars 1793.
- Par l'arrêté du 28 mars 1793, le conseil général déclare suspects tous ceux qui avaient quitté la Savoie à l'arrivée des Français, quoiqu'ils fussent rentrés ensuite. Tous ceux de ces suspects qui seraient soupçonnés d'incivisme et de projets liberticides devaient être mis en état d'arrestation pour être ensuite traduits au tribunal révolutionnaire. Le 25 août 1793, les représentants du peuple près l'armée des Alpes proclament que quiconque sera convaincu d'avoir une correspondance avec l'ennemi pour favoriser ses projets, sera puni de mort et ses biens confisqués.
- Anne de Morand, âgée de soixante ans, emprisonnée à Chambéry le 16 août 1793, sera mise en arrestation domiciliaire à partir du 31 mars 1794 pour raison de santé. Elle ne sera libérée qu'après la chute de Robespierre le 9 thermidor an II, vers le mois d'août 1794. Joseph de Maistre, en poste à Saint-Pétersbourg, ne fera connaissance de sa dernière fille - Constance- qui venait d'avoir 21 ans, qu'en décembre 1814, lorsque sa famille est venue le rejoindre en Russie. Extrait de sa première lettre à sa fille de huit ans: "Cagliari, 13 janvier 1802. Ma chère petite Constance, comment se fait-il que je ne te connaisse point encore, que tes jolis petits bras ne se soient point jetés autour de mon cou. Je ne puis me consoler d'être si loin de toi...". Joseph de Maistre.
- "Sujets fidèles de toutes les classes et de toutes les provinces, sachez être royalistes. Autrefois, c'était un instinct, aujourd'hui, c'est une science. Serrez-vous autour du trône, et ne pensez qu'à le soutenir... Le roi n'est pas seulement le souverain, il est l'ami de la Savoie ; servons-le donc comme ses pères furent servis par les nôtres. Aimer et servir, voilà votre rôle. Souvenez-vous en, et oubliez tout le reste"
- "Je composais donc le badinage raisonnable qui suit. Il eut une vogue extraordinaire en Savoie et en Suisse ; mais nos efforts dans tous les sens devaient être inutiles, du moins pour longtemps. Montagnole est un village dans la montagne à deux ou trois mille de Chambéry. Un site sauvage, la simplicité des habitants et des vins détestables, avaient fait de ce nom une espèce de plaisanterie. C'est la raison qui me fit choisir pour amuser les oreilles allobroges. Je m'imposais de parler toujours français, et cependant, de faire toujours parler un laboureur. Je cherchais les expressions familières et les tournures nationales ; Jean-Claude Têtu fit beaucoup rire, c'est tout ce qu'il fallait."
Joseph de Maistre. Cité par Corine Townley et Christian Sorrel, La Savoie, la France et la Révolution-Repères et échos-1789-1799., Chambéry, J.P. Madelon/Curandera/Atelier Hugueniot, 1989, p. 316. - Blacas = Pierre Louis Jean Casimir de Blacas d'Aulps. Bonald = Louis de Bonald. D'Avaray = Antoine Louis François de Bésiade.
- « De vive voix, le comte de Maistre eut l'honneur d'assurer à l'Empereur qu'il ne se permit jamais d'attaquer la foi d'aucun de ses sujets ; mais que si par hasard quelqu'un d'eux lui avait fait certaines confidences, la probité et la conscience lui auraient défendu de dire qu'il avait tort ». Notice biographique par le comte Rodolphe de Maistre. Émile Vaton, Paris, 1873.
- Lettre du vicomte de Bonald à Joseph de Maistre. 10 juillet 1819 : « Vous me demandez ce que je pense de la Charte. Il me semble, Monsieur, que mon opinion sur le compte de cette aventurière n'est pas plus équivoque que la vôtre : c'est une œuvre de folie et de ténèbres ».
- Et pourtant, Louis XVIII avait écrit le 25 juin 1804 à Joseph de Maistre : « Votre excellent ouvrage m'a donné, Monsieur, presque autant de droits sur vous, qu'il vous en a donné sur moi... Je me suis réservé à moi-même le plaisir de vous assurer, Monsieur, de tous les sentiments que vous m'avez inspirés, et qui ne finiront qu'avec ma vie. »
- Pour la biographie de Joseph de Maistre, on pourra se reporter au livre de Amédée de Margerie, Le Comte Joseph de Maistre – Sa vie, ses écrits, ses doctrines – Avec des documents inédits, 1882, (sur gallica.bnf.fr), qui en dépit de sympathies affichées envers le contre-révolutionnaire, offre un tableau détaillé de sa vie. Voir sinon Frank Lafage, Le comte Joseph de Maistre 1753-1821, itinéraire intellectuel d'un théologien de la politique (1998)
- « Or, il n'y a point d'homme dans le monde. J'ai vu, dans ma vie, des Français, des Italiens, des Russes, etc. ; je sais même, grâces à Montesquieu, qu'on peut être Persan : mais quant à l'homme, je déclare ne l'avoir rencontré de ma vie ; s'il existe, c'est bien à mon insu. », Considérations sur la France.
- Dans un article de la Nuova Antologia du 16 april 1928 (Guelfismo e nazionalismo di Giuseppe de Maistre), l'historien Niccolò Rodolico rappelle que le comte de Maistre en 1820, pendant la Restauration, fut attristé la dernière année de sa vie par les délais et les difficultés de l'impression de la deuxième édition de l'ouvrage (publiée de manière posthume à Lyon en 1821). De Maistre voulait dédier le livre au Pape Pie VII, qui avait pour le comte beaucoup d'estime, et il voulait publier son Du Pape au Piémont, mais il n'en eut pas la possibilité. Selon Rodolico, ces difficultés sont expliquées par l'état de l'opinion de 1819 au 1820 en Europe, depuis que les libéraux, les jansénistes et les anticléricaux avaient repris leurs activités, renforcé par la peur des gouvernements de provoquer de nouvelles polémiques.
Références
[modifier | modifier le code]- EXTRAIT DU REGISTRE DES ACTES DE BAPTÈMES DE St LEGER A CHAMBERY POUR L'ANNEE 1753 : Le est né, et le même jour a été baptisé, Joseph Marie, fils du seigneur François Xavier Maistre, avocat fiscal général et de dame Christine Demotz, mariés. Parrain: seigneur Joseph Demotz, sénateur au sénat de Savoie et juge-mage de la même province, ayeul de l'enfant. Marraine: dame Anne Marie Demotz, épouse du sieur Nicolas Perrin, substitut, avocat fiscal général, tante de l'enfant. Signé: C. Alex, curé.
- Georges Doublet : Les origines niçoises de Joseph et Xavier de Maistre. Compte-rendu et commentaires par François Vermale. Mémoires de la Société savoisienne d'histoire et d'archéologie. Année 1929. Volume 66, pages 281 et suivantes. (La famille de Maistre savoyarde n'a aucun lien de parenté avec la famille languedocienne de Maistre originaire de Toulouse).
- Gustave Lanson, « Histoire de la Littérature Française », dans L'Époque Romantique, Hachette, 1951, p. 908.
- De la noblesse des sénateurs au Souverain Sénat de Savoie et des Maîtres Auditeurs à la Chambre des Comptes; Henri Arminjon. Gardet. Annecy. 1977. 198 p.
- Émile Dermenghem: Introduction à La franc-maconnerie - mémoire au duc de Brunswick, Paris 1925, p. 13
- Joseph de Maistre, Écrits maçonniques de Joseph de Maistre et de quelques-uns de ses amis francs-maçons : Œuvres, t. 2, Genève, Slatkine, , p. 133. Cité dans Stéphane François, « Les Relations entre francs-maçonneries et extrêmes droites », sur tempspresents.com, (consulté le ).
- J.-M. Vivenza, Joseph de Maistre et le Rite Ecossais Rectifié, Dossier H, l'Âge d'Homme, 2005.
- Richard Raczynski, Un dictionnaire du Martinisme, Paris, Dualpha éd., 2009, p. 387-389.
- Daniel Ligou, Dictionnaire de la franc-maçonnerie, Paris, Presses universitaires de France, , 5e éd. (1re éd. 1986), 1 376 p. (ISBN 2-13-055094-0), p. 746. .
- Daniel Ligou. Romantisme. Année 1985 ; Volume 15 ; No 48 ; p. 112-113. Publication des Mémoires de Joseph de Maistre commentés par Jean Rebotton. Genève. Slatkine. 1985. 145p.
- Victor de Saint-Genis, Histoire de Savoie, Chambéry, 1869, volume 3, page 116 (lire en ligne).
- Lettre du 21 janvier 1791 à Costa de Beauregard
- L'Armée des Alpes révolutionnaire au nombre de 15 000 hommes, envahit la Savoie par Les Marches et Apremont. Les troupes sardes se replient pratiquement sans combattre sur les crêtes des Alpes. On note cependant la tentative de résistance organisée par le colonel Charles-François de Buttet, futur beau-frère de Joseph de Maistre, en installant une batterie d'artillerie au Château des Marches (Trédicini de Saint-Séverin : Un Régiment Provincial en Savoie en 1792, Chambéry, Puthod, 1836-, (réédition Genève, Henri Tremblet, 1881)-, p. 21-146-168.
- Marie-Christine de Maistre (1755-1814), épouse du sénateur Pierre-Louis Vignet (1733-1806), et mère du sénateur Xavier de Vignet (1780-1844). Jeanne-Baptiste de Maistre, dite Jenny (1762-1834), épouse du colonel Charles-François de Buttet (1738-1797). D'après Henry Bordeaux, Les Amours de Xavier de Maistre à Aoste, Chambéry, éd. Dardel, 1931, p. 25 à 31
- Lettre du 14 décembre 1814 à M. l'amiral Tchitchagoff, à Londres.
- Restauration (histoire de France)
- Henri de Maistre, Joseph de Maistre, ed.Perrin, 1990, p. 289
- Lettre de souvenirs de Constance de Maistre, duchesse de Montmorency-Laval, à ses neveux.
- « Etat des Membres de l'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Savoie depuis sa fondation (1820) jusqu'à 1909 », sur le site de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie et « Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie », sur le site du Comité des travaux historiques et scientifiques - cths.fr.
- EXTRAIT DU REGISTRE DES ACTES DE DECÈS DE LA PAROISSE DE St CHARLES A TURIN POUR L'ANNEE 1821 : Monsieur le comte Joseph Marie de Maistre, chev. Grand Croix de l'Ordre des S.S.Maurice et Lazare, ministre d'État, régent de la Grande Chancellerie, âgé de 68 ans, fils du très illustre comte François Xavier de Maistre et de la comtesse, Christine de Motz, épouse de Maistre, est décédé en Maison Prioca, muni des Saints Sacrements le 23 février 1821, lui survivant son épouse, madame la comtesse de Maistre née Françoise Marguerite de Morand, et, le 28 son corps a été transporté et inhumé à Altezzano dans l'église paroissiale. (Par une faveur spéciale du Roi et en dérogation aux derniers décrets concernant les transferts de sépultures, les cendres de Joseph de Maistre furent transférées en 1833 en l'église des Saints Martyrs de Turin) ;
- EXTRAIT DU REGISTRE DES ACTES DE MARIAGES DE St-LEGER A CHAMBERY POUR L'ANNEE 1786 : L'an 1786 et le 17 septembre... ont reçu la bénédiction nuptiale ensuite de la commission expresse par nous donnée et en notre présence, (et celle) de Rd noble (André) Maistre, doyen de la Métropole, vicaire général et official de Tarentaise, messire Joseph Marie, comte Maistre, avocat général substitut au Sénat, fils de messire François Xavier comte Maistre, président au Sénat, et de feu dame Christine Demotz, d'une part, et demoiselle Françoise Marguerite, fille de feu noble Jean Pierre Morand, colonel d'infanterie, et de dame Anne Marie Favier du Noyer d'autre part. Étaient présents: noble Joseph Étienne Charrost de La Chavanne, colonel d'infanterie et noble Nicolas Perrin d'Avressieux, président honoraire au Sénat, témoins requis. Ainsi est. Signé: M.Perrin, vicaire.
- Voir pour cela l'article « M. de Bonald » dans Les causeries du lundi de Sainte-Beuve, ou encore George F. Fitzgibbon, « De Bonald and De Maistre », in The American Catholic Sociological Review, Vol. 1, No. 3 (octobre, 1940), p. 116-124.
- Soirées de Saint-Pétersbourg
- Joseph de Maistre, « Lettre à la comtesse Rostopchine sur la nature et les effets du schisme et sur l'unité catholique », Le Sel de la terre n°127, sur Le Sel de la terre, hiver 2023-2024 (consulté le ), p. 155-157
- J. de Maistre, Réflexions sur le protestantisme dans ses rapports avec la souveraineté, 1798
- Réflexions sur le protestantisme
- François Furet, Mona Ozouf (eds.), Dictionnaire critique de la Révolution française, Flammarion, 1988.
- (en) Isaiah Berlin, « The Second Onslaught: Joseph de Maistre and Open Obscurantism » [PDF], Two Enemies of the Enlightenment, Wolfson College, Oxford, 25–8 october 1965 (consulté le )
- « Etude sur la souveraineté ([Reprod.]) / [Joseph Maistre] Maistre, Joseph de Maistre (1753-1821) », sur gallica.bnf.fr:80 (consulté le )
- Imprimé en réalité à Lausanne à compte d'auteur pour être diffusé en Savoie sous le manteau.
- « Examen d'un écrit de J.-J. Rousseau sur l'inégalité des conditions ([Reprod.]) / [Joseph de Maistre », sur gallica.bnf.fr:80 (consulté le )
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- « De l'église gallicane dans son rapport avec le souverain pontife pour servir de suite à l'ouvrage intitulé Du Pape », sur books.google.fr (consulté le )
- « Les soirées de Saint-Pétersbourg : ou, Entretiens sur le gouvernement temporel de la Providence : suivis d'un traité sur les sacrifices », sur books.google.fr (consulté le )
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- [BNF-Gallica]
- « Mémoires politiques et correspondance diplomatique de J. de Maistre Door Joseph Marie Maistre (comte de) », sur books.google.com (consulté le )
- « Nouveautés Éditeurs - Hexis d'un Soir ou de la prénotion d'un retour de l'Esprit dans la science - La Compagnie Littéraire - de Maistre Rodolphe », sur nouveautes-editeurs.bnf.fr (consulté le )
- Page « Joseph de Maistre Franc-Maçon » sur le site web des éditions Archè.
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