Aller au contenu

Société allemande de psychanalyse

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Société allemande de psychanalyse
Histoire
Fondation
Prédécesseur
Berliner Psychoanalytische Vereinigung (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Cadre
Type
Forme juridique
Domaine d'activité
Siège
Pays
Organisation
Fondateur
Président
Eckehard Pioch (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Affiliation
Site web

La Société allemande de psychanalyse (Deutsche Psychoanalytische Gesellschaft / DPG), fondée en 1910 à Berlin, s'est d'abord appelée « Association psychanalytique de Berlin » (Berliner Psychoanalytische Vereinigung, dont Karl Abraham est le premier président. Elle prend son nom actuel en 1926.

En 2018, elle est présidée par Klaus Grabska et Beate Blank-Knaut[1].

Karl Abraham

Dès 1908, Karl Abraham rassemble un groupe de travail qui se réunit tous les mois à tour de rôle chez l'un ou l'autre des membres du groupe. La première rencontre a lieu à Berlin, le .

La Société fut officiellement inaugurée en avec Abraham comme premier président de l'« Association psychanalytique de Berlin » (Berliner Psychoanalytische Vereinigung / BPV), en même temps que le « groupe local de Berlin » de l'Association psychanalytique internationale (API/IPA), également fondée en 1910. Les participants étaient outre Karl Abraham, Max Eitingon, Magnus Hirschfeld, Otto Juliusburger, Heinrich Koerber, Johannes Jaroslaw Marcinowski, Simon (Bayreuth), Anna Margarete Stegmann, W. Strohmayer (Iéna), W. Warda (Blankenburg).

En 1911, l'Association psychanalytique de Berlin comptait onze membres, parmi lesquels les trois premières femmes formées comme psychanalystes : Karen Horney, Tatiana Rosenthal et Anna Margarete Stegmann, déjà mentionnée.

Les années 1920

[modifier | modifier le code]

L'institut psychanalytique de Berlin

[modifier | modifier le code]

L'Institut psychanalytique de Berlin, dont le projet est soutenu auprès de l'Association psychanalytique de Berlin par Max Eitingon et Ernst Simmel dès 1919 est inauguré le , il sert à la fois de centre de formation pour les psychanalystes allemands et de modèle pour la formation des psychanalystes des autres pays : pour la première fois, la formation est codifiée et organisée en cycles[2].

La polyclinique psychanalytique de Berlin

[modifier | modifier le code]

La polyclinique psychanalytique de Berlin, première clinique européenne à offrir des thérapies effectuées par des psychanalystes, est inaugurée conjointement[3].

La Société allemande de psychanalyse

[modifier | modifier le code]
Gradiva, plaque commémorative (2007)

La société adopte l'intitulé actuel de Deutsche Psychoanalytische Gesellschaft (DPG) en 1926 quand Ernst Simmel devient son président, succédant à Karl Abraham, mort en .

Sous le national-socialisme

[modifier | modifier le code]

La plupart des analystes juifs, qui ne pouvaient plus exercer leur profession depuis les lois de Nuremberg et se trouvaient directement menacés par l'antisémitisme d'État, fuient l'Allemagne, dès le début des années 1930. Soixante-quatorze d'entre eux réussissent à émigrer, mais un certain nombre périt dans les camps d'extermination.

En 1936, est fondé l'Institut allemand de recherche en psychologie et psychothérapie (Deutsches Institut für psychologische Forschung und Psychotherapie) dit Institut Göring tandis que ce qui subsiste de l'Institut de psychanalyse de Berlin y est intégré. La Société allemande de psychanalyse est dissoute, le . Cependant, certains de ses membres font partie d'un groupe de travail au sein de l'Institut allemand de recherche psychologique et de psychothérapie alors aux mains des nazis, notamment Felix Boehm[4].

Depuis 1945

[modifier | modifier le code]

La Société psychanalytique de Berlin fut refondée à Berlin en 1945 sous la présidence de Carl Müller-Braunschweig. Mais ce n'est qu'en 1950 que les Alliés autorisèrent qu'elle reprît son nom de « Société allemande de psychanalyse » (Deutsche Psychoanalytische Gesellschaft).

En 1951, à la suite de graves dissensions entre le groupe formé autour de Müller-Braunschweig et le groupe néo-analytique formé autour de Schultz-Hencke, l'Association allemande de psychanalyse (de) (Deutsche Psychoanalytische Vereinigung DPV) sous la direction de Müller-Braunschweig se sépare de la Société allemande de psychanalyse.

La rivalité entre deux positions, « la conception néopsychanalytique de Harald Schultz-Hencke et la position freudienne classique de Carl Müller-Braunschweig », est mise en lumière au congrès international de Zurich en 1949[5]. La Société allemande de psychanalyse est admise comme membre de l'Association psychanalytique internationale[5].

D'abord fondée en secret par Carl Müller-Braunschweig le , l'Association allemande de psychanalyse (DPV) est admise comme membre de l'association internationale au congrès international d'Amsterdam en 1951, tandis que la Société allemande de psychanalyse n'est acceptée, au congrès de Nice qu'avec le statut de société associée[5].

La Société allemande de psychanalyse est membre de l'Association psychanalytique internationale[6] et de la Fédération européenne de psychanalyse[7].

Présidents de la DPG.

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Organigramme, sur le site officiel de la DPG [1].
  2. Regine Lockot, « Berliner Psychoanalytisches Institut », p. 193-194, in Alain de Mijolla (dir.), Dictionnaire international de la psychanalyse.
  3. Regine Lockot, « Berliner Psychoanalytische Poliklinik », p. 194-195, in Alain de Mijolla (dir.), Dictionnaire international de la psychanalyse.
  4. Mijolla, p. 128-130.
  5. a b et c Lockot 2002, p. 49.
  6. Notice sur le site de l'Association psychanalytique internationale, consultée en ligne le 7 mai 2016.
  7. Liste des membres sur le site de la Fédération européenne de psychanalyse, page consultée en ligne le 7 mai 2016.

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Regine Lockot
  • Alain De Mijolla (dir.) (trad. de l'allemand), Ici, la vie continue d'une manière fort surprenante... : Contribution à l'histoire de la psychanalyse en Allemagne, Paris, Association internationale d'histoire de la psychanalyse/Goethe Institut, , 293 p. (ISBN 2-85480-153-9). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • « Allemagne », in Elisabeth Roudinesco et Michel Plon, Dictionnaire de la psychanalyse, Paris, Fayard, coll. « La Pochothèque », (1re éd. 1997), 1789 p. (ISBN 978-2-253-08854-7), p. 40-49.
  • Ernst Falzeder, « La fondation de l'Association psychanalytique internationale et du groupe local de Berlin », Psychothérapies, vol. 31, no 1,‎ , p. 67-81 (lire en ligne, consulté le ).

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]