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Liberté de la presse

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La liberté de la presse, caricature de Johann Michael Voltz, 1819.

La liberté de la presse est l'un des principes fondamentaux des systèmes démocratiques qui repose sur la liberté d'opinion et la liberté d'expression.

Fin 2022, 533 journalistes sont emprisonnés dans le monde, ils étaient 488 à la même date en 2021.

Les cinq pays détenant en prison le plus de journalistes en 2022 sont la Chine (110), la Birmanie (62), l'Iran (47), le Vietnam (39) et la Biélorussie (31).

Grands principes du droit de la presse

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International

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La liberté de la presse est considérée par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) comme une composante de la liberté d'expression (article 10 de la Convention européenne des droits de l'homme).

La protection des sources d'information des journalistes, sans exceptions ni restrictions, est considérée comme « l'une des pierres angulaires de la liberté de la presse »[1]. Souvent confondue avec le secret professionnel, qui était son appellation initiale dans les chartes de déontologie, elle s'en distingue pourtant fondamentalement et n'est pas assurée de manière uniforme dans tous les pays industrialisés.

En Suisse, la Constitution fédérale prévoit que « la liberté de la presse, de la radio et de la télévision, ainsi que des autres formes de diffusion de productions et d’informations ressortissant aux télécommunications publiques est garantie. La censure est interdite. Le secret de rédaction est garanti » (article 17)[2].

Nature des atteintes à la liberté de la presse

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Les atteintes à la liberté de la presse se manifestent :

  • d'autre part, l'entrave au métier de journaliste, notamment :
    • l'assassinat de journalistes,
    • l'emprisonnement de journalistes,
    • l'enlèvement de journalistes,
    • l'agression de journalistes,
    • les menaces de journalistes.

En , Can Dündar éditorialiste du quotidien Cumhuriyet et lauréat du Prix Reporters sans frontières[3] est emprisonné dans les geôles turques pour des révélations sur des livraisons d’armes aux rebelles syriens[4]. Fin Can Dündar rédige le texte intitulé À l’Humanité[5] dans lequel il expose les principales raisons d'atteinte à la liberté de la presse dans le monde.

Situation dans le monde

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Classement mondial selon Reporters sans frontières

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« Presse libre, peuple libre », pancarte au Musée de la presse du Minnesota
La liberté de la presse dans le monde en 2024
La liberté de la presse dans le monde en 2024

Chaque année, l'ONG Reporters sans frontières établit une liste des pays du point de vue de leur liberté de la presse. Le classement mondial de la liberté de la presse est fondé sur les réponses aux enquêtes envoyées aux journalistes membres d'organisations partenaires de RSF, aussi bien qu'aux spécialistes de la question : les chercheurs, les juristes et les activistes des droits de l'homme. L'enquête porte sur des attaques directes faites aux journalistes et aux mass-média aussi bien que d'autres sources indirectes de pression contre la presse libre, comme la pression sur les journalistes par des lobbies. RSF note que le classement se préoccupe seulement de la liberté de presse et ne mesure pas la qualité du journalisme ni l'autocensure.

Le classement de RSF varie chaque année, en 2010 il établit les pays où la presse est la plus libre comme étant la Suède, la Finlande, les Pays-Bas et la Norvège, et range l'Iran, le Turkménistan, la Corée du Nord, et l'Érythrée aux dernières places. Les États-Unis et la France gravitent autour de la 40e place en 2014[6].

D'après le classement mondial de la liberté de la presse de RSF de 2014, l'Asie orientale, le Moyen-Orient et le nord-ouest de l'Afrique seraient les pires régions du monde pour la liberté de la presse et d'après le rapport, le facteur aggravant est la présence d'un conflit, comme l'attestent la chute de l'Égypte, de la Syrie, du Mali et de la République centrafricaine. Par ailleurs, les violences internes et les actes terroristes minent certains pays comme le Mexique, l'Irak, l'Iran, la Somalie, la République démocratique du Congo ou le Nigeria[6].

La recrudescence des violences pousse l'Assemblée générale des Nations unies à adopter en la première résolution sur la sécurité des journalistes et sur la création de la Journée internationale contre l'impunité des crimes contre les journalistes (célébrée le )[7].

« Prédateurs de liberté de la presse »

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L'association établit également une liste des « prédateurs de liberté de la presse », qu'elle met au point chaque année[8]. En 2006 ce sont cinq nouveaux noms qui augmentent la liste, cette année : le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, les groupes armés tamouls du Sri Lanka, le chef des paramilitaires colombiens Diego Fernando Murillo Bejarano, et le chef de guérilla colombien Raul Reyes.

Classements

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Rang 2023[9] Rang 2022 Rang 2021 Rang 2017 Pays[10] Situation en 2021
1 1 1 1 Drapeau de la Norvège Norvège Très bonne
5 5 2 3 Drapeau de la Finlande Finlande
4 3 3 2 Drapeau de la Suède Suède
3 2 4 4 Drapeau du Danemark Danemark
23 8 5 6 Drapeau du Costa Rica Costa Rica
6 28 6 5 Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas
32 12 7 8 Drapeau de la Jamaïque Jamaïque
13 11 8 13 Drapeau de la Nouvelle-Zélande Nouvelle-Zélande
9 7 9 18 Drapeau du Portugal Portugal
12 14 10 7 Drapeau de la Suisse Suisse
31 23 11 9 Drapeau de la Belgique Belgique
2 6 12 14 Drapeau de l'Irlande Irlande
21 16 13 16 Drapeau de l'Allemagne Allemagne Bonne
15 19 14 22 Drapeau du Canada Canada
8 4 15 12 Drapeau de l'Estonie Estonie
18 15 16 10 Drapeau de l'Islande Islande
29 31 17 11 Drapeau de l'Autriche Autriche
52 44 18 25 Drapeau de l'Uruguay Uruguay
48 52 19 20 Drapeau du Suriname Suriname
20 21 20 15 Drapeau du Luxembourg Luxembourg
19 45 21 21 Drapeau des Samoa Samoa
16 22 22 28 Drapeau de la Lettonie Lettonie
11 10 23 32 Drapeau du Liechtenstein Liechtenstein
22 18 24 24 Drapeau de la Namibie Namibie
27 39 25 19 Drapeau de l'Australie Australie
55 65 26 30 Drapeau de Chypre Chypre (République de / pays reconnu par l'ONU)
33 36 27 27 Drapeau du Cap-Vert Cap-Vert
7 9 28 36 Drapeau de la Lituanie Lituanie
36 32 29 29 Drapeau de l'Espagne Espagne
62 60 30 26 Drapeau du Ghana Ghana
30 25 31 34 Drapeau de Trinité-et-Tobago Trinité-et-Tobago
25 35 32 31 Drapeau d'Afrique du Sud Afrique du Sud
26 24 33 40 Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
24 26 34 39 Drapeau de la France France
17 27 35 17 Drapeau de la Slovaquie Slovaquie
50 54 36 37 Drapeau de la Slovénie Slovénie
58 41 37 42 Drapeau du Burkina Faso Burkina Faso
65 95 38 48 Drapeau du Botswana Botswana
37 53 39 35 Drapeau d'Andorre Andorre
14 40 23 Drapeau de la Tchéquie République tchèque
41 41 52 Drapeau de l'Italie Italie
47 42 63 Drapeau de la Corée du Sud Corée du Sud
35 43 45 Drapeau de Taïwan Taïwan (non reconnu par l'ONU)
45 44 43 Drapeau des États-Unis États-Unis
45 OECO
44 46 49 Drapeau des Tonga Tonga
47 51 Drapeau de la Papouasie-Nouvelle-Guinée Papouasie-Nouvelle-Guinée
53 48 46 Drapeau de la Roumanie Roumanie
104 49 58 Drapeau du Sénégal Sénégal Problèmes sensibles
43 50 59 Drapeau de la République dominicaine République dominicaine
60 51 60 Drapeau du Guyana Guyana
34 13 52 86 Drapeau des Seychelles Seychelles
53 41 Drapeau du Belize Belize
83 54 33 Drapeau du Chili Chili
55 67 Drapeau des Fidji Fidji
42 56 74 Drapeau de la Croatie Croatie
101 57 57 Drapeau de Madagascar Madagascar
58 65 Drapeau de la Bosnie-Herzégovine Bosnie-Herzégovine
61 59 61 Drapeau du Niger Niger
60 64 Drapeau de la Géorgie Géorgie
63 61 56 Drapeau de Maurice Maurice
82 62 70 Drapeau du Malawi Malawi
49 63 79 Drapeau de l'Arménie Arménie
57 64 54 Drapeau de la Pologne Pologne
90 65 84 Drapeau du BhoutanBhoutan
54 66 81 Drapeau de la Côte d'Ivoire Côte d'Ivoire
68 67 72 Drapeau du Japon Japon
68 69 Drapeau de la Mongolie Mongolie
40 69 50 Drapeau de l'Argentine Argentine
107 70 88 Drapeau de la Grèce Grèce
10 71 98 Drapeau du Timor oriental Timor-Oriental
72 117 Drapeau des Maldives Maldives
121 73 97 Drapeau de la Tunisie Tunisie
70 74 86 Drapeau du Togo Togo
74 75 84 Drapeau de Sierra Leone Sierra Leone
76 76 75 République turque de Chypre du Nord (non reconnu par l'ONU)
69 77 96 Drapeau du Panama Panama
56 78 82 Drapeau du Kosovo Kosovo
79 89 Drapeau du Kirghizistan Kirghizistan
140 80 73 Drapeau de Hong Kong Hong Kong (province chinoise)
84 81 47 Drapeau de Malte Malte
115 82 62 Drapeau du Salvador Salvador
96 83 76 Drapeau de l'Albanie Albanie
84 44 Drapeau des Comores Comores
46 85 143 Drapeau de la Gambie Gambie
97 86 91 Drapeau d’Israël Israël
99 87 53 Drapeau d'Haïti Haïti
88 68 Drapeau du Lesotho Lesotho
28 89 80 Drapeau de la Moldavie Moldavie
38 90 111 Drapeau de la Macédoine du Nord Macédoine du Nord
110 91 90 Drapeau du Pérou Pérou
72 92 71 Drapeau de la Hongrie Hongrie
91 93 66 Drapeau de la Serbie Serbie
86 94 55 Drapeau de la Mauritanie Mauritanie
78 95 77 Drapeau de la Guinée-Bissau Guinée-Bissau
80 96 105 Drapeau de l'Équateur Équateur
66 97 94 Drapeau du Libéria Liberia
79 98 102 Drapeau de l'Ukraine Ukraine
113 99 116 Drapeau du Mali Mali
103 100 110 Drapeau du Paraguay Paraguay
130 101 150 Drapeau de l'Éthiopie Éthiopie
116 102 95 Drapeau du Kenya Kenya
125 103 125 Drapeau de l'Angola Angola
39 104 106 Drapeau du Monténégro Monténégro
154 105 104 Drapeau du Koweït Koweït
95 106 100 Drapeau du Népal Népal
119 107 99 Drapeau du Liban Liban
102 108 93 Drapeau du Mozambique Mozambique Difficile
85 109 101 Drapeau de la Guinée Guinée
117 110 107 Drapeau de la Bolivie Bolivie
92 111 103 Drapeau du Brésil Brésil
71 112 109 Drapeau de la Bulgarie Bulgarie
108 113 124 Drapeau de l'Indonésie Indonésie
112 114 78 Drapeau du Bénin Bénin
87 115 114 Drapeau de la Zambie Zambie
127 116 118 Drapeau du Guatemala Guatemala
94 117 108 Drapeau du Gabon Gabon
81 118 115 Drapeau de la république du Congo Congo-Brazzaville
73 119 144 Drapeau de la Malaisie Malaisie
123 120 122 Drapeau du Nigeria Nigeria
158 121 92 Drapeau du Nicaragua Nicaragua
152 122 120 Drapeau de l'Afghanistan Afghanistan
109 123 121 Drapeau du Tchad Tchad
143 124 83 Drapeau de la Tanzanie Tanzanie
133 125 112 Drapeau de l'Ouganda Ouganda
98 126 113 Drapeau de la République centrafricaine République centrafricaine
135 127 141 Drapeau du Sri Lanka Sri Lanka
105 128 123 Drapeau du Qatar Qatar
146 129 138 Drapeau de la Jordanie Jordanie
126 130 128 Drapeau du Zimbabwe Zimbabwe
145 131 119 Drapeau des Émirats arabes unis Émirats arabes unis
156 132 135 Drapeau de la Palestine Palestine
155 133 126 Drapeau d'Oman Oman
139 134 129 Drapeau de la Colombie Colombie
138 135 130 Drapeau du Cameroun Cameroun
144 136 133 Drapeau du Maroc Maroc / Drapeau du Sahara occidental Sahara occidental
106 137 142 Drapeau de la Thaïlande Thaïlande
132 138 127 Drapeau des Philippines Philippines
118 139 145 Drapeau du Soudan du Sud Soudan du Sud
173 140 131 Drapeau de la Birmanie Birmanie
141 152 Drapeau de l'Eswatini Eswatini (ex-Swaziland)
161 142 136 Drapeau de l'Inde Inde
128 143 147 Drapeau du Mexique Mexique
147 144 132 Drapeau du Cambodge Cambodge
150 145 139 Drapeau du Pakistan Pakistan
136 146 134 Drapeau de l'Algérie Algérie
147 160 Drapeau du Burundi Burundi
159 148 137 Drapeau du Venezuela Vénézuela
124 149 154 Drapeau de la république démocratique du Congo République démocratique du Congo
164 150 148 Drapeau de la Russie Russie
151 140 Drapeau du Honduras Honduras
163 152 146 Drapeau du Bangladesh Bangladesh
165 153 155 Drapeau de la Turquie Turquie
142 154 156 Drapeau du Brunei Brunei
155 157 Drapeau du Kazakhstan Kazakhstan
131 156 159 Drapeau du Rwanda Rwanda
157 169 Drapeau de l'Ouzbékistan Ouzbékistan
158 153 Drapeau de la Biélorussie Biélorussie
148 159 174 Drapeau du Soudan Soudan
129 160 151 Drapeau de Singapour Singapour Très grave
141 161 167 Drapeau de la Somalie Somalie
162 149 Drapeau du Tadjikistan Tadjikistan
167 163 158 Drapeau de l'Irak Irak
164 171 Drapeau de la Guinée équatoriale Guinée équatoriale
149 165 163 Drapeau de la Libye Libye
166 166 161 Drapeau de l'Égypte Égypte
167 162 Drapeau de l'Azerbaïdjan Azerbaïdjan
171 168 164 Drapeau de Bahreïn Bahreïn
168 169 166 Drapeau du Yémen Yémen
170 170 168 Drapeau de l'Arabie saoudite Arabie saoudite
172 171 173 Drapeau de Cuba Cuba
160 172 170 Drapeau du Laos Laos
175 173 177 Drapeau de la Syrie Syrie
177 174 165 Drapeau de l'Iran Iran
178 175 175 Drapeau de la République socialiste du Viêt Nam Viêt Nam
162 176 172 Drapeau de Djibouti Djibouti
179 177 176 Drapeau de la République populaire de Chine Chine
176 178 178 Drapeau du Turkménistan Turkménistan
180 179 180 Drapeau de la Corée du Nord Corée du Nord
174 180 179 Drapeau de l'Érythrée Érythrée
Rang 2023 Rang 2022 Rang 2021 Rang 2017 Pays Situation

Depuis la fin de la guerre civile, la presse se développe rapidement. La liberté de presse, clairement limitée pendant la phase de transition[11], est ensuite assez largement respectée[12]. Néanmoins, un certain risque existe encore à aborder des sujets tels que l'existence de groupes armés rebelles[13] ou certaines affaires de corruption[12].

La décennie 1998-2010 représenterait l’âge d’or de la presse « indépendante » au Maroc[14].

Dans le contexte du « printemps arabe », des réformes politiques et institutionnelles ont été entreprises qui comprennent certaines avancées législatives : ainsi, les grandes mobilisations menées par le mouvement du 20 Février (M20F) ont créé un climat de liberté relative, notamment pour ce qui concerne la presse et l’expression sur internet. Par ailleurs, la publication d’un rapport annuel relatif à la liberté de la presse est une nouveauté gouvernementale dans le sillage de la constitution de juillet 2011[14].

Néanmoins, l’ouverture de la presse marocaine est plus ou moins remise en cause par des instances internationales telles que Reporters sans frontières (RSF). Ainsi, le 19 novembre 2015, cinq journalistes et collaborateurs de médias, ont comparu devant le tribunal de première instance de Rabat, pour « atteinte à la sécurité et à l’intégrité de l’État » et « financement étrangers illégaux ». Il s’agit de journalistes ou contributeurs réguliers dans des médias marocains comme Lakome2 ou Zamane. Le procès concerne également Hicham Al-Miraat, ancien directeur de l’Association des droits numériques (ADN) et Mohamed Essabeur, président de l’Association marocaine pour l’éducation de la jeunesse (AMEJ), auxquels les autorités marocaines reprochent le non-respect des normes professionnelles de « rigueur » et de « déontologie » du journalisme d’investigation, contribuant à travers leurs publications à « ternir l’image du pays »[14]. RSF demande l’abandon de leur poursuite et considère qu’il est nécessaire que « le Maroc cesse le harcèlement politico-judiciaire à l’encontre des journalistes, visant ainsi à décourager toute voix critique »[14].

Dans le classement Freedom House (FH), le Maroc est placé dans la catégorie des pays « non libres »[14].

Pour Mohamed Naimi, « malgré le nombre élevé des titres de journaux et des sites d’information (plus de 100 dans la presse écrite et environ 500 sites d’information), la pluralité l’emporte sur le pluralisme, dans la mesure où tous ces supports de presse adoptent une ligne éditoriale presque unanimiste. »[14]. Le paysage médiatique se caractériserait ainsi par une homogénéisation des lignes éditoriales, l’État contrôlant la presse par l’intermédiaire de la publicité et de la distribution. Selon ce chercheur, ce contrôle s’exerce par « une multitude de moyens allant de l’intimidation et de la censure au boycott publicitaire, aux amendes arbitraires ». Plusieurs journaux ont été fermés comme Demain, Le Journal Hebdo, Assahifa ou Al Jarida Al Oula, certains journalistes ayant dû quitter la presse écrite pour rejoindre la presse électronique[14].

Il existerait par ailleurs une autocensure des médias qui serait quasi générale « car les journalistes intériorisent les sujets sensibles, ceux qu’ils n’abordent pas pour éviter les foudres du pouvoir. Par ailleurs, l’autocensure ne concerne pas seulement les sujets politiques, mais aussi les sujets sociétaux et culturels comme la sexualité et la religion. »[14].

En 2022, aux Assises internationales du journalisme, la situation de la liberté de la presse dans les pays arabes et du Maghreb est décrite comme étant « calamiteuse », le Maroc étant pointé du doigt pour être « excessivement répressif »[15].

En 2023, plusieurs titres de presse constatent la détérioration de la liberté de la presse au Maroc, alors qu’une résolution inédite du Parlement européen exige, en janvier, de mettre fin au « harcèlement de tous les journalistes » dans le pays[16],[17].

Des photojournalistes

Le Mali vit une crise de la presse due aux coûts de l'analphabétisme. Dans la métropole, Bamako (deux millions d'habitants), les plus grands quotidiens ont un tirage de seulement 1 malta romain[précision nécessaire]. Aussi, la radio est la plus importante source d'informations.

Les journalistes reçoivent parfois, à la place d'un salaire régulier, un pourboire de la maison où ils sont employés.

Aussi, les quelques journalistes régulièrement payés ne se risquent pas à aborder les thèmes des problèmes sociaux, comme la crise des écoles et l'augmentation rapide des prix.

Un journaliste français est expulsé moins d'une journée après sont atterrissage à Bamako en février 2022[18].

Olivier Dubois, qui travaille pour différentes rédactions est otage dans le pays depuis avril 2021[19]. Les journalistes maliens Hamadoun Nialibouly et Moussa M'Bana Dicko sont également retenus otages, respectivement depuis 2020 et 2021[20].

Au Mexique, 36 journalistes ont été assassinés entre 2011 et 2016 et 496 agressés dans la seule année 2016. Le pays est selon RSF le troisième plus dangereux au monde pour les journalistes après l'Afghanistan et la Syrie[réf. souhaitée].

Entre 2008 et 2017, 62 journalistes, photographes cadreurs et propriétaires de médias alternatifs, critiquant généralement les autorités au pouvoir, ont été assassinés[réf. souhaitée].

Ancien espace soviétique

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Avec les assassinats d'Anna Politkovskaïa et d'Anatoli Voronined de l'agence de presse Itar-Tass en , l'indépendance des médias russes est mise en doute lorsque l'on sait que les deux principales chaînes de télévision publique (ORT et RTR) sont contrôlées par le gouvernement. Selon Marie Mendras, au moins la moitié des journaux télévisés de ces chaînes est dédiée aux faits et gestes du président Poutine[21]. Depuis 2003-2004, Moscou a resserré son emprise sur les chaînes de télévision privées telles que NTV. Après la prise d'otages de Beslan en 2004, les Izvestia avaient publié plusieurs photographies de la tragédie et le rédacteur en chef avait été renvoyé immédiatement.

En , le journaliste Ivan Golounov est arrêté pour trafic de drogue, dans ce que de nombreux journalistes dénoncent comme un coup monté[22]. Il est finalement libéré après avoir reçu un soutien sans précédent de la société civile et de nombreux journalistes russes[23], et toutes les charges à son encontre sont levées. Cet évènement est exceptionnel par sa résonance médiatique dans le pays, y compris auprès de médias pro-gouvernementaux. Cependant, plusieurs journalistes et défenseurs de la liberté de la presse en Russie restent emprisonnés, dans des affaires n'ayant pas eu le même écho dans la société civile[24].

Seuls l'internet, les radios et la presse moscovites (Novaïa Gazeta, Kommersant, Radio Echo de Moscou ou Radio Liberté) échappent aujourd'hui à la mainmise du pouvoir. Cependant, seulement 20 à 30 % de la population russe a accès au web[21].

Le 4 mars 2022, Vladimir Poutine signe une loi votée par la Douma limitant fortement la liberté d'expression et l'accès à l'information[25]. La loi prévoit jusqu'à 15 ans de prison pour quiconque publiera des informations mensongères sur le conflit en Ukraine[25]. Elle concerne les particuliers ainsi que les médias russes et étrangers[25]. Par exemple, le média indépendant russe Znak a fermé son site[25]. L'ONG Reporter sans frontières estime que le dirigeant russe est « clairement en train de mettre son pays sous cloche »[25]. Le classement de RSF place la Russie à la 150e place sur 180 États pour la liberté de la presse[25]. Le réseau social Facebook est également bloqué par les autorités russes depuis le 4 mars 2022[25].

Biélorussie

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Dzmitry Zavadski est probablement mort assassiné en 2000.

Avant la révolte qui débute en septembre 2022, 13 journalistes étaient emprisonnés en Iran. Depuis le début des manifestations, 34 autres sont emprisonnés, portant le total à 37[26].

Israël jouit d’une liberté de la presse rare, au cœur du chaos moyen-oriental[27]. En Israël, avec son pluralisme idéologique et politique, la liberté de la presse est totale, même sur les sujets nucléaires[28]. Les journalistes israéliens « s'estiment garants des valeurs fondamentales du journalisme qui leur imposent de tout publier à condition que les sources soient honnêtes, fiables et bien définies »[28].

En revanche, « les journalistes, israéliens ou étrangers en poste en Israël, n'ignorent pas que le pays est en guerre et constamment menacé. Ils respectent scrupuleusement les instructions de la censure militaire car la sanction tombe irrémédiablement en cas de désobéissance : la carte de presse est supprimée et l'expulsion est immédiate »[28].

Aussi, face à la liberté dont jouissent la presse et les journalistes israéliens, ce sont souvent une majorité des rédactions qui s'autocensurent. En général, elles se focalisent sur les problématiques du peuple juif dans la société juive, comme la corruption, le logement ou le terrorisme, et ignorent les thèmes du conflit israélo-palestinien - hors périodes d'affrontement, de l'occupation et des constructions en Cisjordanie appelée Judée-Samarie en Israël, ou du sort des Palestiniens[27].

Xi Jinping remet en place dans les médias, les écoles et les universités chinois, un contrôle idéologique : la « liberté de la presse » est un des « sept périls » mis en avant par le Parti communiste chinois dans le document numéro 9[29],[30].

En 2014, un « examen idéologique » est instauré par le Parti communiste afin de « contrôler » l'ensemble des journalistes[31]. Ces derniers doivent connaître des règles essentielles, par exemple « il est absolument interdit à des articles publiés de faire état de commentaires contredisant la ligne du parti communiste chinois ». Ou encore « la relation entre le parti et les médias est celle du dirigeant et du dirigé »[32].

Union européenne

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En , un débat a animé le parlement concernant la liberté d'information. Ce débat a été conclu par la Commissaire Reding qui a indiqué qu'une législation européenne sur le pluralisme des médias était subordonnée à sa nécessité pour résoudre des problèmes liés au marché intérieur[33].

En Grèce, la liberté de la presse est attaquée depuis que les conservateurs ont, en 2019, repris le pouvoir. Une nouvelle loi permet la mise sur écoute sans autorisation préalable du juge et l'emprisonnement ferme de tout auteur d'article considéré comme « fake news »[34]. Kyriákos Mitsotákis, Premier ministre depuis 2019, a officiellement pris le contrôle de la télévision nationale et de l'agence de presse nationale. De plus, l'écrasante majorité des médias sont dépendants des subventions gouvernementales[34].

En avril 2019, le journaliste spécialiste des affaires criminelles Giorgos Karaïvaz est assassiné devant son domicile[35].

Un rapport alarmant publié début 2022 par le Centre européen pour la liberté des médias et la presse en coordination avec Reporters sans frontières, la Fédération européenne des journalistes, Media Freedom Rapid Response, dénonce les attaques contre la liberté de la presse dans le pays[36].

Notes et références

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  1. CEDH, Financial Times LTD et autres c. Royaume-Uni (Cour EDH, 4e Sect. 15 décembre 2009, Req. no 821/03).
  2. Constitution fédérale de la Confédération suisse (Cst.) du (état le ), RS 101, art. 17..
  3. « Turquie. Can Dündar, lauréat du prix RSF pour la liberté de presse, a été écroué », sur courrierinternational.com, .
  4. Marie Jégo, « En Turquie, 2 journalistes poursuivis pour des révélations sur des livraisons d’armes aux rebelles syriens », sur lemonde.fr, .
  5. « Depuis sa prison, le message de Can Dündar à l’Humanité », sur humanite.fr, .
  6. a et b Classement RSF 2014.
  7. « RSF salue l'adoption par l'Assemblée nationale de l'ONU une résolution sur la sécurité des journalistes ».
  8. « 40 prédateurs de la liberté de la presse »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur RSF rsf;org, .
  9. « Classement 2023 | RSF », sur rsf.org (consulté le ).
  10. « Classement de la liberté de la presse 2021 », sur rsf.org.
  11. Les civils dans la guerre au Burundi : Victimes au quotidien, vol. 15, Human Rights Watch, (lire en ligne), « 20 (A) ». Notons au passage que c'est à Albert Mbonerane, militant pour les droits de l'homme avant la guerre civile mais aussi ministre de la Communication du gouvernement de transition, que revient la tâche de limiter la liberté de presse.
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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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