Mswati III

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Mswati III
Illustration.
Mswati III en 2014.
Titre
Roi d'Eswatini[N 1]
En fonction depuis le
(38 ans et 1 jour)
Couronnement
Premier ministre Bhekimpi Dlamini
Sotsha Dlamini
Obed Dlamini
Andreas Fakudze (intérim)
Jameson Mbilini Dlamini
Sishayi Nxumalo (intérim)
Barnabas Sibusiso Dlamini
Paul Shabangu (intérim)
Themba Dlamini
Bheki Dlamini (intérim)
Barnabas Sibusiso Dlamini
Vincent Mhlanga (intérim)
Mandvulo Ambrose Dlamini
Themba N. Masuku (intérim)
Cleopas Dlamini
Mgwagwa Gamedze (intérim)
Russell Dlamini
Prédécesseur Ntfombi
Prince héritier du Swaziland

(environ 2 ans et 7 mois)
Monarque Sobhuza II
Dzeliwe (régente)
Ntombi (régente)
Prédécesseur Nkhotfotjeni
Biographie
Dynastie Dlamini
Nom de naissance Makhosetive Dlamini
Date de naissance (56 ans)
Lieu de naissance Mbabane (Eswatini)
Nationalité Eswatinien
Père Sobhuza II
Mère Ntfombi Tfwala
Conjoint 14 ou 15 épouses
Enfants 23 enfants
dont Sikhanyiso Dlamini (fille aînée)

Mswati III
Monarques d'Eswatini

Mswati III (né prince Makhosetive[1] Dlamini le )[2] est l'actuel roi d'Eswatini. Il est le 67e fils du roi Sobhuza II et le seul enfant de sa mère, Ntombi Tfwala. Il a succédé à son père en 1986[3] après une période de régence de quatre ans. Il est actuellement l'un des dirigeants avec le règne le plus long du monde.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines et enfance[modifier | modifier le code]

Régence à la mort de son père[modifier | modifier le code]

Après le décès de son père Sobhuza II en 1982, le Conseil royal prend la décision de le choisir en tant qu’héritier au trône, alors qu’il n’a que quatorze ans. Pendant les quatre années suivantes, deux des femmes de Sobhuza exercent la régence : les reines Dzeliwe Shonwe (1982-1983), et Ntfombi Thwala (1983-1986), pendant que le prince poursuit son parcours scolaire.

Roi du Swaziland[modifier | modifier le code]

Couronnement et débuts[modifier | modifier le code]

Il est couronné roi le et commence son règne avec sa mère titrée Ndlovukazi (« la Grande Éléphante »).

Politique absolutiste[modifier | modifier le code]

Actuellement, il est le dernier monarque absolu d'Afrique : il gouverne par décret et s'oppose à l'instauration de la démocratie dans son pays. Il a néanmoins restauré le parlement que son père avait dissout. Les parlementaires sont désignés par lui-même (les deux tiers des sénateurs et dix députés) ou élus par des chefs traditionnels proches du pouvoir. En 2004, il fait voter par le sénat une constitution renforçant sa mainmise sur la gouvernance de l'Eswatini[4]. Il renforce ensuite son pouvoir en faisant défendre des interprétations autoritaires de cette constitution, par exemple en interdisant à toute cour de justice la poursuite du roi ou de ses conseillers[5]. Proche des églises évangéliques, il fait interdire le divorce et le port de la minijupe[6].

Pauvreté de son pays[modifier | modifier le code]

L'Eswatini est principalement rural et fait partie des pays les plus pauvres du monde (63 % de sa population vit sous le seuil de pauvreté), sa population est victime du sida (25,9 % de personnes infectées en 2011) et de la sécheresse. Un cercle économique de 15 000 hommes d'affaires s'octroie l'essentiel des richesses du pays. Ce cercle comprend des investisseurs sud-africains venus trouver en Eswatini une main d’œuvre trois fois moins chère et un groupe de chefs d'entreprises héritiers des colons britanniques[6].

Politique agricole et internationale[modifier | modifier le code]

La culture de la canne à sucre, principale ressource du pays, asservit cependant une partie de la population : expulsions forcées de communautés rurales pour aménager les plantations, travail des enfants, semaines de travail allant jusqu'à 60 heures, etc. La Confédération syndicale internationale évoque « des conditions de travail ardues et malsaines, des salaires misérables et une répression violente de toute tentative de syndicalisation »[6]. Sur les questions internationales, il est notamment proche de l'Afrique du Sud, de Taïwan et de l'Union européenne[6].

Fortune personnelle et frasques[modifier | modifier le code]

Mswati III en 2006.

La fortune du roi Mswati III est estimée à 200 millions de dollars en 2009[7]. Les sommes qui lui sont allouées pour ses dépenses de fonction représentent 8% du budget national[6]. Le roi est réputé pour sa passion des voitures luxueuses[8]: en 2004 et 2005, il achète pour lui et ses femmes vingt voitures de marque BMW série 5 et 7, ainsi qu'une Maybach équipée à 500 000 USD. Il aurait commandé en outre une vingtaine de Rolls-Royce[9] en 2019.

Manifestations et contestations[modifier | modifier le code]

Le royaume est secoué en 2019 par une vague de grèves des fonctionnaires, accusant le monarque de vider les caisses du pays au détriment de la population. En 2021, des manifestations pro-démocratie conduisent le pouvoir à imposer un couvre-feu[10]. Mswati III aurait fui le pays à la fin juin, alors que la révolte se poursuit[11].

Succession[modifier | modifier le code]

En Eswatini, ce n'est pas le roi qui désigne son successeur, c'est la famille royale qui choisit laquelle des épouses doit être la « Grande Épouse » et « Indlvukazi » (Éléphante, comprendre « reine mère »). Le fils de cette épouse devient automatiquement le roi suivant.

La « Grande Épouse » doit avoir eu un seul fils du roi, avoir un bon caractère et venir d'une famille « honorable ». Les deux premières épouses sont choisies par des conseillers et ont des fonctions rituelles spécifiques, mais leurs fils ne peuvent pas prétendre au trône ; elles doivent provenir pour la première du clan Matsebula et pour la deuxième du clan Motsa. Traditionnellement, le roi épouse une fiancée seulement après qu'elle tombe enceinte, prouvant ainsi qu'elle peut donner des héritiers.

En , Mswati III avait douze épouses, deux fiancées officielles (c'est-à-dire avec lesquelles il n'a pas eu d'enfant) et 24 enfants. Parmi ces épouses, deux l'ont quitté, une a dû être kidnappée en 2002 mais le roi ne fut jamais condamné par les tribunaux d'Eswatini malgré les poursuites engagées par la mère. Les deux dernières fiancées (Nothando Dube en et Inkhosikati LaNkambule en ) avaient respectivement 16 et 17 ans à l'annonce du fait[12].

En , le roi prend une 14e (ou 15e, selon les sources) épouse[13].

Ascendance[modifier | modifier le code]

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
16. Mswati II
 
 
 
 
 
 
 
8. Dlamini IV
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
17. Nandzi Nkambule
 
 
 
 
 
 
 
4. Ngwane V
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
18. Matsanjana Mdluli
 
 
 
 
 
 
 
9. Labotsibeni Mdluli
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
2. Sobhuza II
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
10. Chef Ngolotjeni Nxumalo
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
5. Lomawa Ndwandwe
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
11. Msindvose Ndlela
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1. Mswati III
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
3. Ntfombi Tfwala
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Roi du Swaziland jusqu'au 19 avril 2018.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Roi des nations ».
  2. Genealogy.
  3. « Mswati III, Roi du Swaziland - Le Blog de Landolia », sur www.landolia.com (consulté le )
  4. « Swaziland: Mswati to retain control », sur thenewhumanitarian.org, (consulté le ).
  5. « Mswati flouts Constitution to cement royal control of judiciary », sur mg.co.za, (consulté le ).
  6. a b c d et e Alain Vicky, « La dernière monarchie absolue d’Afrique », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. (en) « Swaziland's royal ruler squashes reform hopes », sur reuters.com, (consulté le ).
  8. Tribune de Genève.
  9. Caradisiac.com, « Un Roi africain reçoit sa vingtaine de Rolls-Royce », sur Caradisiac.com (consulté le )
  10. « Secoué par des manifestations pro-démocratie, le royaume d’Eswatini impose un couvre-feu », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  11. « Eswatini : le roi Mswati III soupçonné d’avoir fui le pays en pleine révolte pro-démocratie », sur jeuneafrique.com, (consulté le )
  12. (en-GB) « Swazi king picks young new wife », BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. (en) « Swaziland King Mswati III Takes 19-Year-Old Virgin as His Fourteenth Wife », sur ibtimes.co.uk, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]