Marronnier (journalisme)
Type |
Jargon, terme (en), terme journalistique |
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Un marronnier, en journalisme, est un article ou un reportage d'information de faible importance meublant une période creuse, consacré à un événement récurrent et prévisible. Les sujets abordés dans un marronnier sont souvent simplistes, parfois mièvres.
Parmi les marronniers les plus courants, on peut citer les articles concernant les soldes, le changement d'heure d'été ou d'hiver, le marché de l'immobilier, les départs en vacances, la rentrée scolaire, les fêtes de fin d'année, la météo ou encore les embouteillages[1].
On peut également citer les « serpents de mer », sujets non saisonniers — sur des thèmes sociétaux, historiques (au gré des innombrables commémorations possibles), scientifiques, etc., quand ce n'est pas purement anecdotique — et néanmoins régulièrement traités[2]. La récurrence du thème de la franc-maçonnerie dans la presse hebdomadaire française est à cet égard un véritable cas d'école[3],[4].
Une notion proche du marronnier dans le journalisme anglophone est l'evergreen[5], aussi appelé avec dérision chestnut[5] ; les deux termes, qui désignent au sens propre une plante à feuilles persistantes et une châtaigne, font appel à la métaphore de l'arbre comme le marronnier.
Le Dessous des images rapporte que le marronnier peut concerner les images d'illustration elles-mêmes : une même image, provenant d'une banque d'images d'agence de presse, peut ainsi être utilisée par de nombreux médias et de manière systématique pendant des années pour le même événement récurrent, comme la rentrée scolaire[6].
Origine de l'expression[modifier | modifier le code]

Tous les ans, aux premiers jours du printemps, un marronnier à fleurs rouges fleurissait sur la tombe des Gardes suisses tués lors de la journée du , dans les jardins des Tuileries à Paris ; et tous les ans un article paraissait dans la presse pour s'en faire l'écho[7].
Stratégie éditoriale[modifier | modifier le code]
Le marronnier permet de rester proche des lecteurs et d'en attirer sans cesse de nouveaux, en traitant des sujets qui rythment leur quotidien[8]. L'évocation de moments et de sentiments partagés par un large public permet de renforcer le lien avec celui-ci sans risque de choquer[9].
Notes et références[modifier | modifier le code]
- « Osez les marronniers ! », sur esj-pro.fr, École supérieure de journalisme de Lille (version du 3 mars 2016 sur Internet Archive).
- « Serpent de mer », sur LangueFrançaise.net (consulté le ).
- « Les Francs-Maçons, un hyper marronnier », Marianne, (consulté le ).
- Sébastien Rochat, « Francs-Maçons : l'Express égalise (score 6-6) », Arrêt sur images, .
- (en) Roland De Wolk (en), Introduction to Online Journalism : Publishing News and Information, Boston, Allyn & Bacon, , 205 p. (ISBN 0-205-28689-5), p. 186 : « An old news term for stories that are good for long periods of time and not necessarily dependent on a fresh news hook. Evergreen stories are also sometimes derisively referred to as chestnuts. »
- Agnes Hubschman (journaliste) et Sonia Devillers (présentatrice), « Rentrée : 10 ans que vous voyez cette photo ! », Le Dessous des images, sur YouTube, Arte, .
- Bernard Voyenne, Glossaire des termes de presse, Paris, Centre de formation des journalistes, coll. « Les Guides du Centre de formation des journalistes », , p. 61.
- « Le marronnier, ou le journalisme au service du marketing de contenu », sur Wearethewords, (consulté le ).
- Jean-Jacques Jespers, Journalisme de télévision : Enjeux, contraintes, pratiques, De Boeck, coll. « Info et Com », , 208 p. (ISBN 978-2-8041-1713-9), p. 45 [lire en ligne].