Diocèse de Nice

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Diocèse de Nice
(la) Dioecesis Nicensis
Image illustrative de l’article Diocèse de Nice
Logo de la Diocèse de Nice
Informations générales
Pays France
Rite liturgique Romain
Type de juridiction Diocèse
Création IIIe siècle
Province ecclésiastique Marseille
Siège Nice
Conférence des évêques Conférence des évêques de France
Titulaire actuel Mgr André Marceau
Langue(s) liturgique(s) Français - Latin
Statistiques
Paroisses 45
Prêtres 285 (en 2004)
Religieux 94 (en 2004)
Religieuses 381 (en 2004)
Territoire Alpes-Maritimes
Population totale 750 000 catholiques
sur 1 020 000 habitants (en 2 004)
Pourcentage de catholiques 74,1 %
Site web http://nice.cef.fr/
Image illustrative de l’article Diocèse de Nice
Localisation du diocèse
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Le diocèse de Nice (en latin : dioecesis Nicensis) est une Église particulière de l'Église catholique en France.

Érigé dès le IIIe siècle, il est un diocèse historique de la Provence. Il appartient à la province de Marseille.

Depuis le 6 mars 2014, l'évêque en est Monseigneur André Marceau[1].

Territoire

Le diocèse est supposé avoir été érigé au IIIe siècle. Il correspond aux limites administratives du département des Alpes-Maritimes, sauf les îles de Lérins qui relèvent de Fréjus ; quant aux paroisses de La Brigue, Libre, Piène et Tende, elles appartiennent toujours au diocèse de Vintimille, quoique administrées par Nice depuis 1947.

Actuellement le diocèse compte quarante-cinq paroisses pour les 163 communes de son territoire, réparties en douze doyennés. Quatre d'entre eux regroupent les paroisses de Nice.

Histoire

Selon la tradition, Nice fut évangélisé par saint Barnabé, envoyé par saint Paul, ou par sainte Marie-Madeleine, sainte Marthe, et saint Lazare[2]. Saint Bassus ou Basse est supposé être le premier évêque du diocèse[2].

Saint Bassus fut un martyr sous l'empereur Dèce[2]. Pierre de Natali, évêque de Jesolo au XIVe siècle, rapporte dans un ouvrage publié en 1493 et consacré à Bassus, qu'il fut évêque de Nicaea dans la seconde moitié du IIIe siècle[3]. En 1586, César Baronius, un historien italien, futur cardinal, mentionne cette ville comme « Nicaea ad Varum[3] » ce qui confirmerait l'hypothèse que Bassus aurait été évêque de Nice. L'historien et homme d’Église niçois Pierre Gioffredo adopta cette thèse au XVIIe siècle[3]. Cependant, cette supposition est fortement mise en doute. Ainsi, la revue niçoise Nice-Historique assure que le texte publié en 1493 est « purement hagiographique » et non historique, et que le terme Nicaea est tellement ambigu qu'il fait croire à certains qu'il s'agit de Nice et à d'autres de Nicée[4]. La revue soutient aussi que César Baronius n'a donné qu'une interprétation de ce terme, et qu'au IIIe siècle, Nice ne pouvait pas être le siège d'un diocèse. En effet, en 314, au concile d'Arles, la ville aurait été représentée par un simple diacre et un exorciste[5]. De plus, ces derniers ne signèrent pas « ex civitate Nicaensi » mais « ex portu Nicaensi[6] », c'est-à-dire que Nice n'était alors pas une cité mais seulement un port, ce qui hypothèque sérieusement la possibilité que Nice ait été au siècle précédent le siège d'un diocèse[5]. Néanmoins, s'il y avait un évêque à cette époque, il ne s'est peut-être pas déplacé à Arles et son nom n'est donc pas mentionné[6]. Cette théorie n'est pas fantaisiste étant donné l'absence de plusieurs évêques successifs de Nice au Ve siècle lors des différents conciles d'Arles, de même que plusieurs successeurs de l'évêque de Marseille Proculus[6]. La revue Nice-Historique indique également que jamais saint Basse ne fut l'objet d'une dévotion dans la cathédrale de Nice[5] avant que l'Église ne décidât en 1922[3] ou 1923[5] que le saint soit honoré par la ville et qu'il en soit le deuxième protecteur, après sainte Réparate. Toutefois, Marguerite et Roger Isnard signalent, dans leur Nouvel Almanach du Comté de Nice, qu'une chapelle portait le nom de Saint-Bassus à Nice vers 1600 et qu'un autel lui fut consacré dans la cathédrale Sainte-Réparate en 1640[3]. De plus, une relique du saint serait conservée dans cette cathédrale depuis 1751[3].

Le premier évêque de Nice dont on a pu établir l'existence avec certitude est Armantius qui assista au concile d'Aquilée en 381. Cimiez, aujourd'hui un quartier de Nice, était aussi le siège d'un évêché. Vers le milieu du Ve siècle, il avait pour évêque saint Valerianus[2]. Un rescrit du pape Léon Ier le Grand publié après 450 et confirmé par le pape Hilaire en 465, unifia les sièges de Nice et de Cimiez. Le nouveau siège ainsi formé devint par la suite suffragant de l'archevêché d'Embrun et le resta jusqu'à la Révolution française[2].

Lors de son passage à Cimiez, Charlemagne aurait fondé l'abbaye Saint-Pons de Nice, la plus grande abbaye des Alpes au Moyen Âge, sur demande de son neveu, l'évêque de Nice Siagrius[2]. Cependant, il semblerait qu'il s'agisse davantage d'une légende que de faits historiques attestés[7]. En 1073, Pierre, évêque de Vaison-la-Romaine, originaire d'une famille seigneuriale niçoise, fit don de ses terres de Drap à l'évêque de Nice de l'époque, Raimond[8]. Depuis l'épiscopat de François Lambert (de 1549 à 1583), les évêques de Nice portent le titre de comtes de Drap. En 1616, l'évêque François Martinengo donna ses terres aux habitants de Drap sous réserve d'une importante somme d'argent en retour[8]. Les dettes furent finies d'être payées en 1839[8] mais les évêques de Nice conservèrent leur titre de comtes de Drap jusqu'en 1963, année à partir de laquelle ce titre n'est plus usité.

Avec le concordat de 1801, le diocèse de Nice devint suffragant de l'archidiocèse d'Aix-en-Provence. Lors du retour du comté de Nice sous le contrôle du roi de Sardaigne Victor-Emmanuel Ier en 1814, l'évêque de Nice fut suffragant de l'archevêque de Gênes. En 1860, le comté de Nice fut annexé à la France. Certaines parties du comté qui restèrent italiennes furent incorporées au diocèse de Vintimille. En 1862, le diocèse de Nice redevint suffragant de l'archevêché d'Aix-en-Provence.

Par un décret du , la Sacrée Congrégation consistoriale détache l'arrondissement de Grasse diocèse de Fréjus et le rattache à celui de Nice[9] qui unit ainsi les trois anciens diocèses de Nice, de Grasse et de Vence.

Par le décret Pastoris aeterni du , la Sacrée Congrégation consistoriale réduit le territoire du diocèse de Nice par l'érection de l'abbaye territoriale Saints-Nicolas-et-Benoît (aujourd'hui, l'archidiocèse de Monaco) pour la principauté de Monaco.

Par un décret du , le diocèse de Nice devient suffragant de l'archidiocèse de Marseille.

Les évêques de Nice

Évêques originaires du diocèse de Nice

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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Notes et références

  1. « Mgr André Marceau nommé évêque de Nice », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne).
  2. a b c d e et f (en) Diocese of Nice, Catholic Encyclopedia. Consulté le 21 février 2009.
  3. a b c d e et f Marguerite et Roger Isnard, Nouvel Almanach du Comté de Nice, Serre Éditeur, Nice, 2007, p. 293 (ISBN 9782864104612). Consulté le 22 février 2009.
  4. Nice-Historique, numéro 296 de l'année 1931, Acadèmia Nissarda, p. 244. Consulté dans la base de données du site officiel de Nice Historique, le 22 février 2009.
  5. a b c et d Nice-Historique, op. cit., p. 245. Consulté le 22 février 2009.
  6. a b et c Louis Duchesne, Fastes épiscopaux de l'ancienne Gaule, Tome I, Provinces du Sud-Est, Elibron Classics, Paris, 1894, p. 286 (ISBN 978-1421216270). Consulté le 22 février 2009.
  7. Voir La fondation initiale légendaire dans l'article Abbaye Saint-Pons de Nice.
  8. a b et c Drap, Nice Rendez-Vous, extraits des ouvrages de P.-R. Garino, 1993-2005, Serre Éditeur. Consulté le 31 mai 2009.
  9. Histoire du diocèse de Nice, site officiel du diocèse de Nice. Consulté le 31 mai 2009.