Circonscriptions catholiques françaises en 1748

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Cette liste indique la situation des diocèses et archidiocèses français en 1748. Pour avoir une liste plus précise des sièges épiscopaux français, on se reportera à la page Liste des diocèses de France sous l'Ancien Régime. Pour la répartition actuelle, on se reportera à l'article sur les circonscriptions catholiques françaises depuis 2002.

Organisation territoriale de l'Église de France en 1748, incluant des diocèses qui ne faisaient pas partie du territoire français à l'époque.

Le clergé du royaume se divisait en clergé de France et clergé étranger. Le clergé de France comprenait les provinces ecclésiastiques faisant partie du royaume en 1561, ayant pris part du contrat de Poissy et représentées aux assemblées du clergé ; le clergé étranger, les provinces ecclésiastiques réunies après 1561 : Artois, Flandre, Hainaut, Alsace, Lorraine, Franche-Comté, Roussillon et Corse. Par exception, le Béarn et la Navarre faisaient partie du clergé de France et prenaient part aux assemblées du clergé.

Évêchés réputés français ou clergé de France[modifier | modifier le code]

Aix[modifier | modifier le code]

La province ecclésiastique d'Aix était réputée correspondre à la Narbonnaise seconde (provincia narbonensis secunda).

L'archevêque d'Aix était « président-né » des États de Provence.

L'évêque d'Apt était prince ; celui de Gap, comte.

Albi[modifier | modifier le code]

La province ecclésiastique d'Albi fut créée en 1676, par partition de celle de Bourges.

Plusieurs de ses diocèses, dont l'ancien diocèse d'Albi, semblent avoir été auparavant dépendants de l'archevêché de Bourges.

L'évêque de Cahors était baron et comte ; ceux de Mende, Rodez et Vabres, comtes.

Arles[modifier | modifier le code]

Si la date de la fondation de l'archidiocèse d'Arles est inconnue, sa création remonte toutefois au tout début de l'implantation de l'Église en Gaule. Ainsi une légende raconte que vers 220-240, saint Trophime aurait été le premier prélat de la cité. Plus probant, une correspondance papale de 254 mentionne l'évêque Marcianus, ce qui en fait à ce jour le premier évêque d'Arles.

En 794, au concile de Francfort, l'archidiocèse d'Arles est démembré une première fois : il est éclaté en trois, les diocèses d'Embrun et d'Aix devenant indépendants. À la fin du Moyen Âge, à la mort de l'archevêque d'Arles Philippe de Lévis (1475), le pape Sixte IV réduit une seconde fois l'archidiocèse d'Arles : il détache le diocèse d'Avignon de la province d'Arles.

Cet archevêché disparaît à la Révolution. Le 12 juillet 1790, l'Assemblée nationale décide en effet d'abolir le siège archiépiscopal d'Arles ainsi que son chapitre. Deux ans plus tard, en septembre 1792, le dernier archevêque d'Arles, Jean Marie du Lau est exécuté aux Carmes (Paris).

Finalement, cet archevêché est rattaché à celui d'Aix en 1801.

Auch[modifier | modifier le code]

La province ecclésiastique d'Auch était réputée correspondre à l'Aquitaine troisième ou Novempopulanie (provincia novempopulana), province présidiale créée à partir de la partie méridionale de l'Aquitaine ou Aquitaine proprement dite.

Elle recouvrait le Béarn et le Pays-basque français (Basse-Navarre, Labourd et Soule) ainsi que la majeure partie de la Gascogne.

L'archevêque d'Auch était « primat de Novempopulanie et du royaume de Navarre ».

Les évêques de Bayonne et de Dax étaient « membres nés et nécessaires des États généraux du royaume de Navarre ».

L'évêque de Lescar était « premier-baron » de Béarn et « président-né » des États de Béarn, tandis que l'évêque d'Oloron en était « membre né ».

Bordeaux[modifier | modifier le code]

La province ecclésiastique de Bordeaux était réputée correspondre à l'Aquitaine seconde (provincia aquitanica secunda), province présidiale créée par l'empereur Valentinien Ier, à partir de la partie occidentale de l'Aquitaine.

L'ancien diocèse de Maillezais (voir aussi liste des évêques de Maillezais), a d'abord eu son siège dans l'abbaye de Maillezais de 1317 à 1648, puis a été transféré à La Rochelle. Ce diocèse s'étendait jusque dans les Mauges (en Anjou).

L'évêque d'Agen était comte ; celui de Luçon, baron.

Bourges[modifier | modifier le code]

La province ecclésiastique de Bourges était réputée correspondre à l'Aquitaine première (provincia aquitanica prima), créée par l'empereur Valentinien Ier à partir de la partie orientale de l'Aquitaine.

Embrun[modifier | modifier le code]

La province ecclésiastique d'Embrun était réputée correspondre aux Alpes-Maritimes (provincia alpium maritimarum).

L'archevêque d'Embrun était prince.

Lyon[modifier | modifier le code]

La province ecclésiastique de Lyon était réputée correspondre à la Lyonnaise première (provincia lugdunensis prima), province consulaire.

L'archevêque de Lyon était primat des Gaules ; l'évêque de Langres, duc et pair ; celui d'Autun était « président-né » des États de Bourgogne ; ceux de Chalon et Mâcon, comtes.

Narbonne[modifier | modifier le code]

La province ecclésiastique de Narbonne était réputée correspondre à la Narbonnaise première (provincia narbonensis prima).

Jusqu'en 1317, date de la création de la province ecclésiastique de Toulouse par le pape Jean XXII, l'évêché de Toulouse était suffragant de l'archevêché de Narbonne.

L'archevêque de Narbonne était « président-né » des États de Languedoc ; les évêques d'Agde et d'Alet, comtes ; celui de Lodève, comte de Montbron ; celui de Montpellier, comte de Melguel.

Le diocèse de Perpignan faisait partie du clergé étranger.

Paris[modifier | modifier le code]

La province ecclésiastique de Paris (Provincia parisiensis) fut créée en 1622, par le pape Grégoire XV, par partition de la province ecclésiastique de Sens.

L'archevêque de Paris était duc de Saint-Cloud et pair de France.

Reims[modifier | modifier le code]

La province ecclésiastique de Reims était réputée correspondre à la Belgique seconde (provincia belgica secunda).

L'archevêque de Reims était duc et pair, primat de Gaule belgique et légat-né du Saint-Siège.

L'évêque de Laon était duc et pair ; ceux de Beauvais, Noyon et Châlons, comtes et pairs ; celui de Beauvais était, en outre, châtelain de Beauvais.

Rouen[modifier | modifier le code]

La province ecclésiastique de Rouen était réputée correspondre à la Lyonnaise seconde (provincia lugdunensis secunda), province présidiale.

L'archevêque de Rouen était primat de Normandie ; l'évêque de Lisieux, comte.

Sens[modifier | modifier le code]

La province ecclésiastique de Sens était réputée correspondre à la Lyonnaise quatrième (provincia lugdunensis quarta) ou Sénonie, province présidiale créée par l'empereur Gratien à partir de la partie occidentale de la Lyonnaise première.

Jusqu'en 1622, les évêchés de Paris, Orléans, Chartres et Meaux étaient suffragants de l'archevêché de Sens

Toulouse[modifier | modifier le code]

La province ecclésiastique de Toulouse fut créée en 1317, par partition de celle de Narbonne.

L'évêque de Pamiers était président des États de Foix.

Tours[modifier | modifier le code]

La province ecclésiastique de Tours était réputée correspondre à la Lyonnaise troisième (provincia lugdunensis tertia), province présidiale créée par l'empereur Gratien à partir de la portion sud-ouest de la Lyonnaise seconde.

L'évêque de Saint-Pol-de-Léon était comte.

Vienne[modifier | modifier le code]

La province ecclésiastique de Vienne était réputée correspondre à la Viennoise (provincia viennensis).

L'évêque de Grenoble était prince ; ceux de Die et Valence, comtes ; celui de Viviers, comte et prince de Donzère.

Clergé étranger[modifier | modifier le code]

Besançon[modifier | modifier le code]

La province ecclésiastique de Besançon était réputée correspondre à la Séquanaise (provincia maxima sequanorum).

L'archevêque de Besançon et l'évêque de Belley étaient princes.

Cambrai[modifier | modifier le code]

La province ecclésiastique de Cambrai fut créée en 1559, par le pape Paul IV, par partition de celle de Reims.

Archidiocèse érigé en 1560. Arras, Thérouanne et Tournai ont été auparavant suffragants de l'archidiocèse de Reims. L'évêque saint Waast a en effet été envoyé par saint Rémi de Reims pour redresser l'évêché d'Arras.

Évêchés français suffragants d'archevêques extérieurs au royaume de France[modifier | modifier le code]

L'évêque de Metz était prince ; ceux de Toul et Verdun, comtes.

L'évêque de Strasbourg était prince.

Île de Corse[modifier | modifier le code]

L'archevêque de Pise est "Primat de Corse et de Sardaigne". Dans l'Antiquité et la première moitié du Moyen Âge, c'était l'évêque de Rome qui était archevêque pour la Corse.

Évêchés extérieurs à la France en 1789[modifier | modifier le code]

Avignon et Comtat Venaissin[modifier | modifier le code]

Duché de Savoie[modifier | modifier le code]

Évêchés étrangers suffragants d'archevêques français[modifier | modifier le code]

Tout ou partie de ces diocèses s'étendait sur des territoires actuellement français.

L'évêque de Bâle, comme celui de Lausanne, étaient princes et celui de Nice était comte de Drap.

Sources[modifier | modifier le code]

  • Armand Jean, Les évêques et les archevêques de France depuis 1682 jusqu'à 1801, Paris et Mamers, 1891 .
  • (en) Joseph Bergin Crown, Church, and Episcopate Under Louis XIV Yale University Press 2004 (ISBN 0300103565).
  • (en) Joseph Bergin The Making of French Episcopate (1589-1661) Yale University Press 1996 (ISBN 978-0300067514).

Voir aussi[modifier | modifier le code]