Diocèse de Trèves
| Diocèse de Trèves (la) Dioecesis Trevirensis | ||
La cathédrale Saint-Pierre de Trèves. | ||
| Informations générales | ||
|---|---|---|
| Pays | ||
| Église | catholique | |
| Rite liturgique | romain | |
| Type de juridiction | diocèse suffragant | |
| Affiliation | Église catholique en Allemagne | |
| Province ecclésiastique | de Cologne | |
| Siège | Trèves | |
| Conférence des évêques | Allemagne (DBK) | |
| Titulaire actuel | Stephan Ackermann, depuis 2009 | |
| Langue(s) liturgique(s) | allemand | |
| Calendrier | grégorien | |
| Statistiques | ||
| Paroisses | 747 | |
| Prêtres | 733 | |
| Diacres | 5 | |
| Religieux | 394 | |
| Religieuses | 1060 | |
| Superficie | 12 870 km2 | |
| Population totale | 2 475 000 (2023) | |
| Population catholique | 1 294 055 (2023) | |
| Pourcentage de catholiques | 52,3 % | |
| Site web | site du diocèse | |
Localisation du diocèse | ||
| (en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org | ||
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Le diocèse de Trèves (en latin : dioecesis Trevirensis ; en allemand : Bistum Trier) est une Église particulière de l'Église catholique dans le land de Rhénanie-Palatinat, en Allemagne. Trêves est la plus ancienne ville d'Allemagne et un diocèse également très ancien, élevé au rang d'archidiocèse au VIIIe siècle. L'archevêque est l'un des sept (puis huit) prince-électeurs de l'Empire.
Devenu français en 1796, il redevient diocèse par le concordat de 1801, lors de la réorganisation des structures ecclésiastiques françaises par Napoléon Ier et le pape Pie VII. Il est alors suffragant de l'archidiocèse de Malines.
Le congrès de Vienne donne Trêves à la Prusse. Le diocèse devient alors et jusqu'à aujourd'hui suffragant de l'archidiocèse de Cologne.
Son église cathédrale est la cathédrale Saint-Pierre de Trèves.
Territoire
[modifier | modifier le code]Le diocèse de Trèves confine : au nord, avec le diocèse d'Aix-la-Chapelle et l'archidiocèse de Cologne ; au nord-est, avec l'archidiocèse de Paderborn ; à l'est, avec le diocèse de Limburg, celui de Mayence et celui de Spire ; au sud, avec le diocèse de Metz ; à l'ouest, avec l'archidiocèse de Luxembourg ; et, au nord-ouest, avec le diocèse de Liège.
Il couvre les anciens districts de Trèves et de Coblence, ainsi que les quatre cercles ou arrondissements de Merzig-Wadern, Neunkirchen, Sarrelouis et Saint-Wendel. Le cercle ou arrondissement sarrois de Sarre-Palatinat relève du diocèse de Spire.
Histoire
[modifier | modifier le code]Le diocèse de Trèves est érigé dans l'Antiquité. Cette ville, ancienne colonie romaine, fondée en l'an 16 av. J.-C. sous le nom d'Augusta Treverorum, était le siège d'une garnison romaine très importante dans la défense de la frontière impériale.
Grande métropole marchande à partir du IIe siècle, elle devient l'une des capitales de la Tétrarchie à la fin du IIIe siècle et siège d'un atelier monétaire impérial à partir de 294. Trèves est alors qualifiée de « seconde Rome » ou Roma Secunda, capitale des Gaules à partir de 297 au détriment de la ville de Lugdunum (actuelle ville de Lyon).
Diocèse depuis le troisième quart du IIIe siècle[1], ses évêques fondateurs sont Euchaire, Valère et Materne qui sera élu en 313 premier évêque de Cologne. Au VIIIe siècle[2], le diocèse est élevé au rang de métropole dont dépendent les évêchés de Metz, Toul et Verdun.

Par la bulle Relata semper du [3], le pape Pie VI érige le diocèse de Saint-Dié ; puis par la bulle Ad universam agri du [4], celui de Nancy. Tous deux sont suffragants de l'archidiocèse de Trèves.
À la suite du concordat de 1801, par la bulle Qui Christi Domini du , il redevient un simple diocèse, suffragant de Malines. Son territoire correspond alors au département de la Sarre.
Par le recès d'Empire du , les possessions de l'archevêque de Trèves situées sur la rive gauche du Rhin sont sécularisées.
Napoléon Ier abdique le et, par le traité de Paris du , la France ne conserve que les paroisses du diocèse de Trèves situées dans les cantons de Sarrebruck et de Sankt Arnual et dans la partie méridionale du canton de Lebach. Par une ordonnance du [5], le roi de France, Louis XVIII, les incorpore dans le département de la Moselle. Elles relèvent ainsi, en vertu du concordat de 1801, du diocèse de Metz.
Par la bulle De salute animarum du 16 juillet 1821[6], le diocèse devient suffragant de l'archidiocèse de Cologne.
Par la bulle Provida solersque du 16 août 1821[7], son territoire est réduit pour l'érection du diocèse de Limburg.
Primatie
[modifier | modifier le code]L'archevêque de Trèves était « primat de Gaule Belgique »[8]. L'archevêque Theutgaud ou Thietgaud de Trèves (847-863) joua un rôle déterminant : s'appuyant sur les Fausses Décrétales, il prétendit « faire reconnaître son primatus sur l’Église de Reims » (852/853)[9], et prit (863), le titre de « primas Belgicæ Gallicæ »[10]. Son successeur l’archevêque Ruotbert (931-956), profitant des dissensions qui minaient le diocèse de Reims, reprit ces prétentions[11]. Les bulles Quia licet indigni (22 janvier 969, 27 janvier 973, 18 janvier 975)[12], donnèrent aux archevêqus de Trèves le vicariat apostolique et la préséance dans les conciles gallo-germaniques, mais lur authenticité a été fortement contestée. Par la bulle Æternum divinæ dispensationis (13 ou 23 avril 1049)[13], Léon IX reconnut la primatie de l'archevêque Eberhard von Schwaben (1047-1066), mais avec une titulature primatiale hésitant entre Gallia et Germania et Gallia Belgica[14]. Le pape Victor II réitéra le privilège (bulle Iustis ac Domino, 25 avril 1057)[15]. Mais le 25 décembre 1089, Urbain II accordait à l’archevêque de Reims « la primatie sur la province de Belgique II [...], dont Reims est la métropole, comme Trêves en Belgique I »[16], ce qui semblait partager les droits primatiaux (en fait simplement métropolitains) de l'ancienne Belgica romaine, et réduire donc à une expression purement verbale la primatie de 1049. Albéron de Montreuil (1132-1152) vit la primatie de son Église confirmée (bulle Singularum ecclesiarum, 1er octobre 1137) mentionnant sa primatie de Gaule Belgique[17]. Otto von Ziegenhain (1419-1430), dans les actes du concile provincial de Trèves (1423), signait « Germaniæ & Galliæ Belgicæ prima[s] »[18]. Kuno II von Falkenstein (1362-1388) se donnait le titre de « Totius Galliæ & Germaniæ, auctoritate Apostolica, primum Patriarcham & Patronum »[19]. Le Concordat de 1801, mis en œuvre par la Bulle Qui Christi Domini vices (29 novembre 1801)[20] et le Décret du cardinal Caprara (9 avril 1802)[21], supprima la métropole de Trèves à l’exception du territoire non annexé par la France, sur la rive droite du Rhin[22] : le territoire du diocèse de Trèves fut donc divisé en deux, le diocèse français, suffragant de l’archevêché de Malines (département de la Sarre)[23] et le reliquat allemand qui fut donné en administration à Dalberg, nouvel archevêque de Ratisbonne (Bulle In universalis Ecclesiæ, 1er février 1805)[24]. La Bulle De salute animarum (16 juillet 1821)[25] réunifia les deux moitiés du diocèse de Trèves qui ne redevint pas métropole, et a fortiori pas primatie.
Abus sexuels
[modifier | modifier le code]En 2012 et 2013, quatre prêtres du diocèse de Trèves sont sanctionnés par l'évêque, Stephan Ackermann pour abus sexuels. Juridiquement, les faits étaient prescrits[26].
Cathédrale et basiliques mineures
[modifier | modifier le code]La cathédrale Saint-Pierre de Trèves est l'église cathédrale du diocèse[27].
Celui-ci compte neuf basiliques mineures[28] :
- la basilique Notre-Dame de Trèves, dédiée à la Vierge Marie[29] ;
- la basilique Saint-Matthias de Trèves, dédiée à l'apôtre saint Matthias[30] ;
- la basilique Saint-Paulin de Trèves, dédiée à saint Paulin[31] ;
- la basilique Saint-Jean de Sarrebruck, dédiée à saint Jean le Baptiste[32] ;
- la basilique Saint-Castor de Coblence, dédiée à saint Castor de Karden[33] ;
- la basilique Notre-Dame-de-l'Assomption de l'abbaye de Maria Laach, à Andernach[34] ;
- la basilique de la Transfiguration-de-Notre-Seigneur, dite aussi basilique de Prüm[35] ;
- La basilique Saint-Wendelin de Saint-Wendel, dédiée à saint Wendelin[36] ;
- la basilique Saint-Sévère de Boppard, dédiée à saint Sévère de Ravenne[37].
Évêque et archevêques
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]- ↑ Jacques Choux, La Lorraine chrétienne au Moyen Âge, Metz 1981, p. 23.
- ↑ Annuario Pontificio 2020, p. 746.
- ↑ (la) Bulle Relata semper, dans Bullarii romani continuatio, t. VI, 1843, p. 375-393 (consulté le 8 décembre 2013)
- ↑ (la) Bulle Ad universam agri, dans Bullarii romani continuatio, t. VI, 1843, p. 443-464 (consulté le 8 décembre 2013)
- ↑ (fr) Ordonnance du 18 août 1814 (consulté le 8 décembre 2013)
- ↑ (la) Bulle De salute animarum du 16 juillet 1821 (consulté le 7 décembre 2013)
- ↑ (la) Bulle Provida solersque du 16 août 1821, dans Bullarii romani continuatio, t. XV, Rome, 1853, p. 424-431 (consulté le 8 décembre 2013)
- ↑ Jean-Philippe Goudot, Primats, I, p. 259-270 et 283-292.
- ↑ E. Lesne, La hiérarchie épiscopale, p. 240.
- ↑ Georg May, « Der Mainzer Erzbischof als Primas » {en ligne}.
- ↑ E. Roberts, « Construire une hiérarchie épiscopale » {en ligne}.
- ↑ Jaffé–Loewenfeld, Regesta, I, p. 474, n°3736; p. 478, n°3768; p. 480, n°3779.
- ↑ Jaffé–Loewenfeld, Regesta, I, p. 530, n°4158.
- ↑ E. Ewig, « Kaiserliche und apostolische Tradition im mittelalterlichen Trier », Trierer Zeitschrift für Geschichte und Kunst des Trierer Landes und seiner Nachbargebiete 24/26 (1956/58), p. 181,
- ↑ Jaffé–Loewenfeld, Regesta, I, p. 552, n°4365.
- ↑ G. Pariset, « L’établissement de la primatie de Bourges », Annales du Midi 14/54 (1902), p. 150.
- ↑ Jaffé–Loewenfeld, Regesta, I, p. 877, n°7851.
- ↑ J.N. von Hontheim, Historia Trevirensis, II, p. 367.
- ↑ N.H. Gundling, Ausführlicher Discours ueber den vormalichen und itzigen Zustand der Teutschen Churfürsten-Staaten Darinnen Von derselben Ursprung, und Wachsthume, mittlern und neuern Historie, Macht, Commercien, Reichthum, und Schwäche, Beschaffenheit der Länder, und Einwohner, Regierungs-Forme, Interesse, Prätensionen, und Streitigkeiten, deutlich und gründlich gehandelt ist, Auch in den Zusätzen Der Allerneueste Zustand dieser Staaten, bis und mit 1747. zulänglich und unpartheyisch dargestellet wird, II, Frankfurt – Leipzig 1747, p. 403.
- ↑ Bulletin des lois de la République Française, 3ème série, VI, Paris 1802, p. 776.
- ↑ Bulletin des lois de la République Française, 3ème série, VI, Paris 1802, p. 794.
- ↑ A. Spetia – R. Segreti, éd., Bullarii romani continuatio, XII, Roma 1846, p. 261-262.
- ↑ Bulletin des lois de la République Française, 3ème série, VI, Paris 1802, p. 779.
- ↑ A. Spetia – R. Segreti, R., éd., Bullarii romani continuatio, XII, Roma 1846, p. 265.
- ↑ R. de Martinis, éd., Iuris pontificii de propaganda fide. Pars prima, IV, Roma 1891, p. 594-606.
- ↑ « Trèves: Trois prêtres sanctionnés pour abus sexuels », Cath.ch, (lire en ligne, consulté le ).
- ↑ (en) Cathedral of St. Peter, Trier, G-Catholic.
- ↑ (en) Churches of the Diocese of Trier, G-Catholic.
- ↑ (en) Basilica of Our Lady of the Assumption, Trier, G-Catholic.
- ↑ (en) Basilica of St. Matthias, Trier, G-Catholic.
- ↑ (en) Basilica of St. Paulinus, Trier, G-Catholic.
- ↑ (en) Basilica of St. John the Baptist, Saarbrücken, G-Catholic.
- ↑ (en) Basilica of St. Castor, Koblenz, G-Catholic.
- ↑ (en) Basilica of the Assumption of Our Lady at the Lake Maria Laach Abbey, Maria Laach, G-Catholic.
- ↑ (en) Basilica of the Transfiguration of Our Lord, Prüm, G-Catholic.
- ↑ (en) Basilica of St. Wendelin, Sankt Wendel, G-Catholic.
- ↑ (en) Basilica of St. Severus, Boppard, G-Catholic.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Article connexe
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Site officiel
- Ressources relatives à la religion :
- (en) Le diocèse de Trèves, Joseph Lins, Catholic Encyclopedia, vol. 15, New York, Robert Appleton Company, 1912, New Advent