Aérodrome de Paris-Saclay-Versailles
Paris-Saclay-Versailles | |||||||||||||
Entrée de l'aéroport. | |||||||||||||
Localisation | |||||||||||||
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Pays | France | ||||||||||||
Département | Yvelines | ||||||||||||
Ville | Toussus-le-Noble | ||||||||||||
Coordonnées | 48° 44′ 59″ nord, 2° 06′ 40″ est | ||||||||||||
Superficie | 167 ha | ||||||||||||
Altitude | 164 m (538 ft) | ||||||||||||
Informations aéronautiques | |||||||||||||
Code IATA | TNF | ||||||||||||
Code OACI | LFPN | ||||||||||||
Nom cartographique | TOUSSUS | ||||||||||||
Type d'aéroport | Civil | ||||||||||||
Gestionnaire | Aéroports de Paris | ||||||||||||
Site web gestionnaire | Consulter | ||||||||||||
Site web aéroport | Consulter | ||||||||||||
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L’aérodrome de Paris-Saclay-Versailles, anciennement aérodrome de Toussus-le-Noble (code IATA : TNF • code OACI : LFPN), est un aérodrome français situé sur la commune de Toussus-le-Noble dans le département des Yvelines et la région Île-de-France. C'est l'un des grands aéroports d'affaires de la région parisienne[1]. En février 2024, il prend le nom d'aérodrome de Paris - Saclay - Versailles[2].
Histoire
[modifier | modifier le code]Le terrain d'aviation de Toussus-le-Noble a été utilisé à partir de 1907 par Robert Esnault-Pelterie, rejoint, en 1909, par les frères Farman[3]. Il se distingue de l'aérodrome de Buc situé deux kilomètres au nord, qui formait l'Aéroparc Louis Blériot. Développé par Louis Blériot entre 1909 et 1914, il n'en reste qu'une partie du portail monumental.
Au début, des simples hangars sont construits près de l'étang de Trou Salé sur deux terrains différents qui seront reliés pendant la Seconde Guerre mondiale par les Allemands.
En 1913, le roi d'Espagne Alphonse XIII assista à une revue d'aviation sur ce terrain en présence de Roland Garros et de Chevilliard.
À partir de 1919, l'avion de ligne court courrier Farman Goliath était construit à Toussus-le-Noble sur un troisième terrain (dit de Mérantais) bordant la route de Saclay à Voisins-le-Bretonneux. Le hangar qui y fut érigé en 1917 fut déplacé 18 ans plus tard pour être amené sur le terrain principal de Farman ; il existe toujours aujourd'hui. Le premier vol commercial entre Paris et Londres décolle de Toussus le [4].
En 1928, sous l'impulsion de son directeur Lucien Rougerie, la première école française de pilotage sans visibilité y est créée (PSV).
En 1936, la première aérogare est construite sur le terrain, qui devient militaire à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Pendant ce conflit, il est occupé par l'Armée de l'air allemande, qui assèche l'étang du Trou-Salé à l'est du terrain. Il est bombardé à plusieurs reprises par les Alliés.
Le , un Lockheed Hudson de la Royal Navy s'écrase au décollage tuant l'amiral britannique Bertram Ramsay et plusieurs autres officiers britanniques qui se rendaient à une conférence du maréchal Montgomery à Bruxelles[5].
En 1946, Aéroports de Paris prend en charge la gestion de Toussus qui devient un aéroport d'affaires, en 1947. L'Aéronautique navale transféra de Paris le Service d'Approvisionnement en Matériel de l'Aéronautique Navale (SAMAN) sur la base délaissée par l'Armée de l'air où avait été stationné un temps le régiment Normandie-Niémen. Le Centre international de Gestion des Matériels du Breguet 1150 Atlantic (CIGMA) est implanté aux côtés du SAMAN et une base d'aéronautique navale (BAN), devenue par la suite établissement (EAN), est créée pour soutenir ces services. La société Farman est toujours présente sur la base et assure le gardiennage des appareils.
À la fin des années 1960, une aérogare en bois, ancien pavillon d'honneur de l'aéroport d'Orly avait été démontée et reconstruite à Toussus. Elle avait été baptisée Isba (maison en russe) car il s’agissait de l’ancien pavillon d’accueil d’Orly qui avait reçu le président russe Nikita Khrouchtchev (23 mars – 3 avril 1960). L'aérogare Isba accueillait les services des Douanes, de la Police et de la Gendarmerie, les agents d'aérogare d’Aéroports de Paris et même une société privée Air Affaires Assistance[6],[7],[8].
Dès le dernier trimestre 1967, la compagnie France Aéro-Service, basée sur l'aérodrome, exploitait la ligne régulière La Rochelle - Toussus[9] puis entre avril 1968 et la fin de l'été, Flers dans l'Orne et Toussus en Piper Aztec de cinq personnes. Les passagers pouvaient regagner en mini-car, les transports en commun à la station de métro Porte de Saint-Cloud dans le 16e arrondissement[10].
Entre 1970 et 1972, la compagnie régionale dite de troisième niveau Air Cholet assure des liaisons régulières avec Cholet, important bassin industriel français, en Cessna 402 A de dix places (immatriculé F-BRSA). Elles répondent aux demandes des entreprises Thomson-CSF, Michelin, GET Gaston Jaunet et New Man. Après quelques difficultés, la ligne est mise en sommeil puis réactivée en septembre 1974 avec, en plus, la compagnie Transports Aériens Privés, basée à Toussus-le-Noble[11] en zone Est, à l'aide d'un Piper 31 Navajo immatriculé F-BRAS de huit passagers, du lundi au vendredi avec un premier départ de Cholet à 7 h pour arriver à Toussus-le-Noble à 8 h 15. Ensuite, une navette gratuite en mini-car propose aux passagers de regagner les transports publics de la RATP à la station de métro Pont de Sèvres à Boulogne-Billancourt. Le retour se fait le soir vers 19 h[12].
En 1972, l'aéroport enregistre 210 000 mouvements. Il a été question d'en faire un grand aéroport d'affaires avec quatre pistes dont deux de 1 700 mètres mais l'opposition des riverains et des élus locaux, de même que la proximité d'Orly et de la base de Villacoublay, en ont limité l'essor[13].
Un système d'atterrissage aux instruments (ou ILS - Instrument landing system) et un balisage haute intensité ont néanmoins été installés en 1976. Les heures d'ouverture ont été restreintes dans la plage 6 h - 22 h 30 et le nombre de mouvements a été limité à 180 000 par an. La longueur et la résistance des pistes ont également été volontairement limitées pour des avions de moins de 12 tonnes.
En 1990, pendant le grand chantier de la COGEMA à Cherbourg, la compagnie aérienne Chalair assure des liaisons entre l'aéroport de Cherbourg et l'aérodrome de Toussus-le-Noble (cinq fois par jour en 1995)[14]. La compagnie Air Normandie acheminait vers l'usine de Valladolid, les agents du technocentre Renault qui venait de s'installer à Guyancourt en 1998[15].
Le 30 novembre 1996, un important feu détruit l'aérogare Isba. Le seul pompier présent avait été pris de malaise à bord de son véhicule qui fonçait et pénétrait dans l'aérogare en bois. Le véhicule prit feu, détruisant l'aérogare. ADP ayant suivi la note d'instruction de 1979 de la direction de la navigation aérienne (DNA), les pompiers avait quitté l'aérodrome en 1981. Un service d'incendie (SSIS) avait pourtant été remis en place en pour les lignes régulières présentes. Ce dernier ne disposait que d'un véhicule SLIS de type Land Rover avec une sphère de 250 kg placée sur son dos. ADP avait signé une convention avec le Service départemental d'incendie et de secours des Yvelines laissant les pompiers de Versailles intervenir en cas de sinistre sur l'aéroport (intervention en un quart d'heure minimum). Or, ce soir-là, ce sont les pompiers de Saint-Quentin-en-Yvelines qui sont intervenus. Ces derniers n'étaient jamais intervenus sur l'aéroport et ne connaissaient pas les lieux ni les infrastructures[15].
Au début du XXIe siècle, le cœur de l'activité de l'aérodrome provient des aéroclubs et de l'écolage de loisir : maintenance d'aéronefs, formation de pilotes professionnels, vols découverte. Le hangar Farmann aux grandes portes orange perpétue une activité plus que centenaire.
Il a toutefois été menacé de fermeture à la suite des interventions de la députée de la circonscription Valérie Pécresse auprès de la ministre des Transports de l'époque, Nathalie Kosciusko-Morizet. Initialement situé en pleine campagne, l'aérodrome se trouve désormais situé en zone péri-urbaine, à proximité de la ville nouvelle de Saint-Quentin-en-Yvelines et du cluster scientifique de Paris-Saclay. Dans un contexte de montée des exigences environnementales, les nuisances sonores deviennent en effet de moins en moins supportables par les municipalités environnantes. Une reconversion de la plateforme en centre de recherche et développement pour une aviation électrique ou à l'hydrogène a été évoquée, sans que ce projet ne se matérialise jusqu'ici.
Depuis août 2011, l'activité de l'aérodrome a été restreinte (cf. infra) et, depuis le 6 décembre 2011, la plate-forme n'est plus un terrain douanier : cette mesure oblige tout trafic international à faire une escale sur un autre terrain douanier avant d'y arriver ou d'en repartir, ce qui a des répercussions négatives sur l'aviation d'affaires[16].
La proximité du campus de Paris-Saclay constitue une occasion de développement d'une aéronautique plus responsable. C'est ainsi que la Fédération française aéronautique (FFA) envisage de développer l'avion électrique en remplacement de la flotte existante et vieillissante. Le premier appareil de ce type a été livré le [17].
Fin 2020, la société parisienne de transport aérien Jet Airlines envisage l'ouverture d'une ligne commerciale régulière avec l'aéroport de Roanne en Let L-410 Turbolet de 19 places et 1 h 15 min de trajet[18] mais le préfet des Yvelines refuse alors de modifier l’arrêté de police de l’aérodrome permettant d’accueillir la ligne régulière. En , le tribunal administratif de Versailles demande au représentant de l’État de revoir sa copie et de reprendre contact avec la compagnie et l’aéroport de Roanne[19].
Par décret du 13 février 2024, l'aérodrome de Toussus-le-Noble est renommé aérodrome de Paris – Saclay – Versailles[20].
Situation
[modifier | modifier le code]Équipements
[modifier | modifier le code]L'aéroport occupe un terrain de 167 hectares et dispose de deux pistes bitumées orientées est-ouest.
La première piste (07L/25R) est longue de 1 100 mètres et large de 30 mètres. Au QFU 25R, elle est équipée d'un système d'aide à l'atterrissage ILS de catégorie 1. Chacun des 2 QFU, 25R et 07L, dispose d’approches VOR, d'un balisage lumineux basse et haute intensité et d’un indicateur de plan d’approche (PAPI).
La seconde piste (07R/25L) est longue de 1 050 mètres et large de 30 mètres. Chacun des 2 QFU, 25L et 07R, est équipé d'un balisage lumineux basse intensité et d’un indicateur de plan d’approche (PAPI).
Les installations sont complétées de 40 hangars, d'une tour de contrôle, d'une aérogare, d'un parking pour véhicules — gratuit et surveillé — de 100 places, d'une station Total d’avitaillement en carburant (100LL et Jet A1) et en lubrifiant, d'un bar-restaurant et d'une boutique d'équipements pour le pilotage. Il y a également un club-house où l'on peut déjeuner mais accessible seulement aux membres[21].
Redevances 2020 (euros HT)[22] | Avion < 2 tonnes | Avion < 4 tonnes | Avion < 6 tonnes |
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Par atterrissage | 24 | 24 + 5,88/tonne supplémentaire | |
Au semestre | 612 | - | - |
Stationnement (forfait journalier 24h) | 20 | 40 | 60 |
Activités
[modifier | modifier le code]L'activité principale de l'aérodrome provient d'aéro-clubs alliant vols de loisir et apprentissage. Elle coexiste avec des activités de formation de pilotes pour obtenir des licences ATPL, CPL ou encore hélicoptère, de maintenance d'aéronefs ou de vols découverte au-dessus de la vallée de Chevreuse.
Avec la montée de préoccupations environnementales, la situation de l'aérodrome en zone périurbaine fait que les nuisances sonores produites par les aéronefs sont de moins en moins supportées par les municipalités environnantes. C'est ainsi qu'une plage de silence a été instaurée entre le et le de chaque année, le dimanche et les jours fériés de 12 h à 15 h. Des plages de moindre bruit ont également été instaurées et les créneaux du samedi de 12 h à 16 h, les dimanches et jours fériés de 15 à 16 h et le soir à partir du coucher du soleil ou de 20 h (le moins élevé des deux) sont réservés aux aéronefs munis de silencieux. Ces concessions ont été accordées aux riverains en 2011[23].
Le manque de contrôleurs aériens génère de nombreuses plages horaires en auto-information.
Les vols pour l'étranger y sont limités : sous condition de franchise en UE/intra-Shengen, interdits ailleurs (en particulier vers le Royaume-Uni et l'Irlande).
On a compté 118 810 mouvements d'avion en 2023[24] et 134 676 mouvements 2019 une année record[24].
Liste des compagnies utilisatrices
[modifier | modifier le code]L'aéroport est utilisé par des compagnies de transport d'affaires et des compagnies d'aérotaxis. Il accueille des avions et des hélicoptères.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Données sur les 10 aéroports civils d'affaires (autres que Paris - Le Bourget) sur le site « aéroportsdeparis.fr », consulté le 7 octobre 2010.
- Décret n° 2024-104 du 13 février 2024 portant changement de dénomination de l'aérodrome de Toussus-le-Noble. JORF du 14 février 2024.
- Aérodromes privés de BUC et de TOUSSUS-LE-NOBLE (Yvelines), article du 17 février 2017, sur anciens-aerodromes.com, consulté le 11 août 2018.
- « Il y a 100 ans le premier vol commercial d'un aérobus entre Paris et Londres », sur FIGARO, (consulté le ).
- Un show du centenaire à couper le souffle, article du 15 juillet 2007, sur leparisien.fr, consulté le 19 novembre 2013.
- Gérard Finan, « Aeriapole: Toussus-le-Noble, aéroport international d’affaires et de loisirs. (Souvenirs de la période 1982-1997). », sur Aeriapole.
- « Les 3 pavillons d'honneur de l'aéroport de Paris-Orly - Inventaire Général du Patrimoine Culturel », sur inventaire.iledefrance.fr.
- « Quelques souvenirs sur l'isba - Souvenirs du Cdt Jacques Pageix à l'aéroport de Toussus de 1982 à 1997 », sur aeriapole.blogspot.com.
- Aviation magazine international : les ailes, l'air et l'espace, « France Aéro-Service ouvre une ligne Toussus - La Rochelle », sur Gallica, , p. 23.
- Nicolas GUEGAN, « LE SAVIEZ-VOUS ? Quand une ligne aérienne reliait Flers à Paris », Ouest France (édition de Flers), (consulté le ).
- « Le 9 septembre "Air cholet" redémarre », Ouest France (édition de Cholet), , p. 7.
- « Deux ans après la mise en veilleuse d'AIR CHOLET. Une ligne régulière Cholet - Paris entrerait en service en septembre », Ouest France (édition de Cholet), 29/30 juin 1974, p. 12.
- Ina Société, « L'extension de Toussus le Noble », (consulté le ).
- « Souvenirs de Jacques Pageix : La Compagnie aérienne CHALAIR à Toussus-le-Noble », sur aeriapole.blogspot.com (consulté le ).
- « L'incendie de l'aérogare de Toussus-le-Noble, le samedi 30 novembre 1996 à 8 heures. Souvenirs du Cdt Jacques Pageix à l'aéroport de Toussus de 1982 à 1997 », sur aeriapole.blogspot.com
- « Journal officiel de l'Union européenne du 6 décembre 2011, concernant les points de passages douaniers », Journal officiel de l'Union européenne.
- « L’Alpha Electro fédéral est arrivé à Toussus-le-Noble », sur aerobuzz.fr, (consulté le ).
- Laurie Joanou, « Ouverture d'une ligne aérienne Roanne - Paris », sur lessor42.fr, (consulté le ).
- Kevin Triet, « Le projet de ligne aérienne Roanne/Toussus-le-Noble redémarre », Le Progrès, (consulté le ).
- « Légifrance - Publications officielles - Journal officiel - JORF n° 0037 du 14/02/2024 », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
- N.B. : les informations contenues dans cette section sont susceptibles d’être modifiées sans préavis par le Service de l'information aéronautique (SIA) et/ou le gestionnaire de l’aérodrome.
- « Tarifs des redevances aéroportuaires », sur www.parisaeroport.fr (consulté le )
- « Arrêté du 23 novembre 1973 fixant les conditions d'utilisation de l'aérodrome de Toussus-le-Noble », sur legifrance.gouv.fr (consulté le ).
- « Union des Aéroports Français », sur www.aeroport.fr.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- Aérodrome de Toussus-le-Noble, sur parisaeroport.fr (Paris Aéroport – Service aux entreprises)
- Données de l'aéroport de Toussus-le-Noble, sur aeroport.fr (Union des aéroports français)