Élections générales québécoises de 1994

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Élections générales québécoises de 1994
Type d’élection Élection législative
Postes à élire 125 députés
Corps électoral et résultats
Inscrits 4 893 465
Votants 3 992 028
81,58 % en augmentation 6,6
Votes exprimés 3 913 789
Votes nuls 78 239
PQ – Jacques Parizeau
Voix 1 751 442
44,75 %
en augmentation 4,6
Sièges obtenus 77 en augmentation 48
PLQ – Daniel Johnson
Voix 1 737 698
44,4 %
en diminution 5,6
Sièges obtenus 47 en diminution 45
ADQ – Mario Dumont
Voix 252 721
6,46 %
Sièges obtenus 1 en augmentation 1
Carte électorale
Carte
Assemblée nationale
Diagramme
Premier ministre
Sortant Élu
Daniel Johnson
PLQ
Jacques Parizeau
PQ

L'élection générale québécoise de 1994 se déroule le afin d'élire les députés de la 35e législature à l'Assemblée nationale du Québec. Il s'agit de la 35e élection générale dans cette province depuis la confédération canadienne de 1867. Le Parti québécois (PQ), dirigé par Jacques Parizeau, est élu avec un gouvernement majoritaire, défaisant le gouvernement du Parti libéral du Québec (PLQ), dirigé par Daniel Johnson (fils) chef du PLQ depuis janvier 1994. Le PLQ était au pouvoir depuis l'élection de 1985.

Contexte

Depuis l'échec de l'Accord du lac Meech en 1990 et du référendum sur l'accord de Charlottetown en 1992, le mouvement souverainiste a le vent dans les voiles. Devant le refus du Canada anglais de reconnaître constitutionnellement le statut de société distincte qu'ils réclamaient, le Parti québécois augmente ses effectifs et son chef, Jacques Parizeau, économiste respecté, affirme sans détour que son parti déclenchera un référendum sur la souveraineté s'il est porté au pouvoir. Lors de l'élection fédérale canadienne de 1993, qui s'était déroulé quelques mois auparavant, près de la moitié des Québécois avaient voté pour Lucien Bouchard et son nouveau parti souverainiste, le Bloc québécois, qui avait fait élire 54 députés à la Chambre des communes du Canada et qui avait réussi à former l'Opposition officielle, ce qui est sans précédent au Canada.

Ces statistiques sont encourageantes pour les souverainistes et ils croient en la victoire du Parti québécois. Le Parti libéral du Québec est au pouvoir depuis deux mandats, soit depuis 1985, ayant remporté deux élections générales consécutives sous la direction du premier ministre Robert Bourassa. Bourassa annonce sa démission le 14 septembre 1993 ; le 14 décembre suivant, Daniel Johnson (fils) devient chef du Parti libéral, puis est assermenté Premier ministre le 11 janvier 1994. Johnson n'est pas très charismatique, mais tous respectent sa compétence en économie. Son père, Daniel Johnson, père, et son frère, Pierre Marc Johnson, avaient tous deux occupé les fonctions de premier ministre du Québec avant lui sous les bannières de partis différents.

Un autre parti est également dans la course lors de cette élection : l'Action démocratique du Québec. Le parti avait été officiellement fondée le 18 janvier 1994 par Jean Allaire et d'autres militants dissidents du Parti libéral qui avaient claqué la porte du parti après le rejet du Rapport Allaire qui réclamait le rapatriement de plusieurs champs de compétence constitutionnel. Allaire dirige le nouveau parti mais démissionne après quelques mois pour des raisons de santé. C'est Mario Dumont, ancien chef de l'aile jeunesse du Parti libéral, qui le remplace et qui mène le parti lors de la campagne électorale de 1994.

Mario Dumont incarne l'ambivalence de certains Québécois qui hésitent entre la souveraineté et le fédéralisme. Celui-ci n'a que 25 ans, mais il possède déjà une bonne expérience politique. Il adopte une plateforme populiste de conservatisme économique, prônant l'équilibre budgétaire et des réductions dans les dépenses de l'État.

Sondages

Dernier jour du sondage Parti québécois Libéral Action démocratique Égalité NPD Québec Autres Maison de sondage Échantillon Marge d'erreur Source
Résultats du vote 44,8 44,4 6,5 0,3 0,9 3,1
49,2 38,3 NC NC NC NC Sondagem NC NC PDF
43 46 8 NC NC 3 CROP 1 051 ± 3,0 PDF
49,0 42,1 NC NC NC NC Léger NC NC PDF
50 40 NC NC NC NC Angus Reid NC NC PDF
47 44 6 NC NC NC CROP NC NC PDF
49,1 44,5 NC NC NC NC Léger NC NC PDF
49,4 45,4 NC NC NC NC Sondagem NC NC PDF
47,9 45,2 NC NC NC NC Léger NC NC PDF
49,4 44 NC NC NC NC Léger NC NC PDF
48 46 NC NC NC NC CROP NC NC PDF
51,6 42,7 NC NC NC NC Léger NC NC PDF
Déclenchement officiel des élections générales ()
52 42 NC NC NC 6 CROP 1 003 ± 3,0 PDF
51,2 41,5 NC NC NC 7,3 Léger NC NC PDF
50 43 NC NC NC 7 CROP NC NC PDF
51,2 42,7 NC NC NC 6,1 CROP NC NC PDF
45,7 40,9 NC NC NC 13,4 Léger NC NC PDF
47 41 NC NC NC 12 SOM NC NC PDF
47,6 41,9 NC NC NC 10,5 Léger NC NC PDF
47,9 43,3 NC NC NC 8,8 Créatec NC NC PDF
51,3 41,0 NC NC NC 7,7 Léger NC NC PDF
48,7 42,3 NC NC NC 9,0 CROP NC NC PDF
45,2 43,2 NC NC NC 11,6 Léger NC NC PDF
47,9 43,6 NC NC NC 8,5 SOM NC NC PDF
Création de l'Action démocratique du Québec ()
44,9 47,8 NC NC 7,3 CROP NC NC PDF
45,6 40,9 NC NC 12,5 Léger NC NC PDF
Daniel Johnson devient premier ministre ()
Robert Bourassa annonce son retrait de la vie politique ()
50 39 5 2 2 Lepage[note 1] NC NC 1 et 2
41 48 5 7 NC CROP[note 2] 1 046 ± 3,0 1 et 2
43 45 5 6 1 CROP 1 005 ± 3,0 PDF
Rejet de l'accord de Charlottetown par référendum ()
40 46 8 8 NC CROP 1 028 ± 3,0 PDF
50 32 6 9 NC CROP 1 013 ± 3,0 PDF
44 38 4 10 NC CROP 1 010 ± 3,0 PDF
45 45 4 4 2 Sorécom 1 005 ± 3,0 PDF
44 41 5 6 4 Sorécom 1 003 ± 3,0 PDF
41 45 6 7 2 Sorécom 602 ± 4,0 PDF
42 46 5 4 2[note 3] Lepage[note 2] 1 017 NC PDF
35 51 NC 8 NC CROP NC NC PDF
38 43 9 7 3 Sorécom 966 ± 3,0 PDF
Élection de 1989 40,2 50,0 3,7 1,2 4,9

Résultats

Le Parti québécois de Parizeau et le Parti libéral de Johnson sont presque à égalité quant au pourcentage du vote populaire. Le Parti québécois, avec 44,75 %, devance le Parti libéral (44,40 %) par moins d'un demi-point de pourcentage. Par contre, le nombre de sièges est décisif : les péquistes remportent 77 sièges contre les 47 des libéraux, formant un gouvernement majoritaire et disposant de toute la latitude nécessaire pour déclencher un référendum sur la souveraineté du Québec.

L'Action démocratique du Québec ne fait élire qu'un seul député : son chef, Mario Dumont, élu dans Rivière-du-Loup.

Parti québécois Libéral Action démocratique
77 sièges 47 sièges 1 siège
^
majorité

Résultats par parti politique

élections précédentes • Résultats des élections générales de 1994 [1]élections suivantes
Partis Chef Candidats Sièges Voix
1989 Élus Nb % +/-
     Parti québécois Jacques Parizeau 125 29 77 1 751 442 44,8 % +4,59 %
     Libéral Daniel Johnson 125 92 47 1 737 698 44,4 % -5,55 %
     Action démocratique Mario Dumont 80
-
1 252 721 6,5 % -
     NPD Québec Jocelyne Dupuis 41
-
-
33 269 0,9 % -0,37 %
     Loi naturelle 102
-
-
33 206 0,8 % -
     Égalité Keith Henderson 17 4
-
11 526 0,3 % -3,67 %
     Souveraineté du Québec 19
-
-
5 566 0,1 % -
     Vert Éric Ferland 11
-
-
5 499 0,1 % -1,85 %
     Parti citron Denis R. Patenaude 10
-
-
4 087 0,1 % -0,12 %
     Canada ! 10
-
-
2 567 0,1 % -
     République du Canada 18
-
-
2 258 0,1 % -0,01 %
     Développement Québec 11
-
-
1 876 0 % -
     Parti innovateur 11
-
-
1 861 0 % -
     Parti économique 9
-
-
1 759 0 % -
     Marxiste-léniniste 13
-
-
1 171 0 % -0,09 %
     Communiste Ginette Gauthier 10
-
-
1 062 0 % +0,01 %
     Indépendant 68
-
-
66 221 1,7 % +0,82 %
Total 680 125 125 3 913 789 100 %  
Le taux de participation lors de l'élection était de 81,6 % et 78 239 bulletins ont été rejetés.
Il y avait 4 893 465 personnes inscrites sur la liste électorale pour l'élection.

Résultats par circonscription

Notes et références

Notes

  1. Ce sondage a été commandité par le Parti québécois.
  2. a et b Ce sondage a été commandité par le Parti libéral du Québec.
  3. Dont 2 % vont au Parti vert du Québec.

Références

  1. DGEQ, Rapport des résultats officiels du scrutin. Élections générales du 12 septembre 1994
    et élection du 24 octobre 1994 dans la circonscription de Saint-Jean
    , , 947 p. (ISBN 2-550-09762-9)