Salbris

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Salbris
Salbris
L'église Saint-Georges vue depuis la Sauldre
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Centre-Val de Loire
Département Loir-et-Cher
Arrondissement Romorantin-Lanthenay
Intercommunalité Communauté de communes La Sologne des rivières
Maire
Mandat
Olivier Pavy
2014-2020
Code postal 41300
Code commune 41232
Démographie
Population
municipale
5 398 hab. (2014)
Densité 51 hab./km2
Géographie
Coordonnées 47° 25′ 34″ nord, 2° 03′ 10″ est
Altitude Min. 96 m
Max. 131 m
Superficie 106,61 km2
Élections
Départementales Salbris
(chef-lieu)
Localisation
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Salbris
Géolocalisation sur la carte : France
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Salbris

Salbris est une commune française située dans le département de Loir-et-Cher en région Centre.

Géographie

Localisation

Salbris est une petite ville située en Sologne, au centre de la région Centre et à l'est du département de Loir-et-Cher. Elle appartient historiquement à la province de l'Orléanais. Elle est située à l'ouest de la Méridienne Verte (ou Méridien de Paris). Salbris est située à 22 km de Vierzon, 20 km de Lamotte-Beuvron, 24 km de Romorantin-Lanthenay, 46 km de Bourges, 54 km d'Orléans, 57 km de Blois et 161 km de Paris[1].

Géologie et relief

L'amplitude de relief de la ville est de 35 mètres.

Altitude minimale 96 mètres
Altitude maximale 131 mètres
Altitude moyenne sur la commune 114 mètres
Altitude de la mairie de Salbris 106 mètres

Climat

Salbris jouit d'un climat océanique dégradé car elle subit des influences à la fois océaniques et continentales.

Ville Ensoleillement
(h/an)
Pluie
(mm/an)
Neige
(j/an)
Orage
(j/an)
Brouillard
(j/an)
Médiane nationale 1 852 835 16 25 50
Vichy (Montluçon)[2] 1 705 733 0 15 43
Paris 1 662 637 12 17 8
Nice 2 724 733 1 27 1
Strasbourg 1 693 665 26 28 51
Brest 1 530 1 210 7 12 76
Bordeaux 2 035 944 3 31 69

Voies de communication et transports

Voies routières

Salbris se trouve sur l'ancienne route nationale 20 et sur l'autoroute A 71, entre Orléans et Vierzon.

Pistes cyclables

Il existe 2 pistes cyclables urbaines partant du centre ville, l'une en direction du collège (route de Souesmes), l'autre en direction d'Orléans.

Le territoire communal est également traversé par le GR31 (à confirmer).

Transports en commun

La gare de Salbris.
La gare de Salbris.

La commune possède sa propre gare ferroviaire qui est en fait composée de deux gares proches (50 m les séparent l'une de l'autre). La première est située sur la ligne des Aubrais - Orléans à Montauban-Ville-Bourbon alors que la deuxième est actuellement le terminus de la ligne du Blanc-Argent. La ligne 3 (Blois / Mont-près-Chambord / Salbris) du réseau Route 41 dessert la ville.

Histoire

Toponymie

Le nom de Salbris fait référence à un passage sur la Sauldre ("Salera briva", dans la langue gauloise), peut-être un gué plutôt qu'un pont.

Préhistoire

De nombreuses « tombelles » (monticules servant de tombeau ou de monument commémoratif) aux alentours (Coursangeon, les Chapellières) témoignent d’une présence humaine à la fin des temps préhistorique (âge du fer).

Antiquité

La voie romaine venant de Meung-sur-Loire passait la rivière au niveau de l’actuelle impasse de la Cure, puis suivait la rue du Berry et continuait vers Bourges ; au nord de la Sauldre, elle suivait sensiblement la rue des Pittingues, puis la route de Saint-Viâtre.

Moyen Âge

La première mention de Salbris date de 855, comme possession de l’abbaye Saint-Sulpice de Bourges. Le bourg était d'une étendue réduite et se limitait aux rues rayonnant autour de l’église, allant à l’ouest jusqu’à la poste, et à l’est jusqu’au cimetière actuel.

Il existait à Salbris une seigneurie dépendant de La Ferté-Imbault ; le seigneur de Salbris percevait notamment les revenus du péage de la Sauldre, mais sa maison forte en était éloignée (Arteloup, maintenant commune de Theillay). La Maison d'Estampes a détenu la seigneurie de Salbris de la fin du XIVe siècle au milieu du XVIIIe. Elle possédait aussi depuis le XVe siècle la baronnie de La Ferté-Imbault, dont dépendait Salbris.

Époque moderne

Sur le plan économique, Salbris va se développer au XIXe siècle avec la mise en valeur de la voie impériale Paris-Toulouse (l’actuel RN 20) et l'entrée en service du chemin de fer (1847). La population progresse alors rapidement : de 1 256 habitants en 1790, puis 1 738 habitants en 1851, elle dépasse 6 000 à l’heure actuelle. Aujourd’hui, Salbris est résolument tournée vers l’industrie; elle possède en outre de nombreuses structures sportives et touristiques.

Blasonnement

Les armoiries de Salbris se blasonnent ainsi :

De sinople à l'écusson d'argent chargé d'un chevron de sable accompagné de trois abeilles volant du même, ledit écusson accompagné de cinq quintefeuilles ordonnées trois en chef et deux aux flancs, soutenu de deux faisans adossés, le tout d'or.

Politique et administration

Liste des maires

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1965 1995 Roger Corrèze RPR Député
juin 1995 Fin déc 1999 Jean-Charles Daveau DVG  
Fin 1999 2014 Jean-Pierre Albertini Centre Gauche  
2014 En cours Olivier Pavy DVD  
Les données manquantes sont à compléter.

Tendances politiques et résultats

Les personnalités exerçant une fonction élective dont le mandat est en cours et en lien direct avec le territoire de la commune de Salbris sont les suivantes :

Élection Territoire Titre Nom Début de mandat Fin de mandat
Municipales Salbris Maire Jean-Pierre Albertini 2001 2008
Cantonales Salbris Conseiller général Michel Leroux 27 mars 2011 2015
Législatives 2e circonscription Député Patrice Martin-Lalande juin 2017
Régionales Centre Président du conseil régional François Bonneau 2015
Présidentielles France Président de la République François Hollande mai 2017

Jumelages

Un jumelage, avec la ville de Dymchurch (comté de Kent) en Angleterre, existe depuis 1999. Et depuis 2009, avec la ville de Loivos (département de Chaves) au nord du Portugal.

Population et société

Démographie

Évolution démographique

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[3]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[4],[Note 1].

En 2014, la commune comptait 5 398 habitants, en diminution de −5 % par rapport à 2009 (Loir-et-Cher : 1,71 %, France hors Mayotte : 2,49 %).

           Évolution de la population  [modifier]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
1 2541 1061 1411 3891 4981 6121 6761 7041 738
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
1 7471 7031 7411 8131 9232 0412 0872 2492 408
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
2 8132 9073 0363 1623 4673 8384 3833 9324 300
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2009 2014
5 0975 4516 0956 0796 0836 0295 8365 6825 398
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[5] puis Insee à partir de 2006[6].)
Histogramme de l'évolution démographique

La commune occupait en 2007 le 1 694e rang au niveau national, alors qu'elle était au 1 528e en 1999, et le 6e au niveau départemental sur 291 communes. Le maximum de la population a été atteint 1975 avec 6 095 habitants.

Pyramide des âges

La population de la commune est relativement âgée. Le taux de personnes d'un âge supérieur à 60 ans (29,9 %) est en effet supérieur au taux national (21,6 %) et au taux départemental (26,3 %). À l'instar des répartitions nationale et départementale, la population féminine de la commune est supérieure à la population masculine. Le taux (52,1 %) est du même ordre de grandeur que le taux national (51,6 %).

La répartition de la population de la commune par tranches d'âge est, en 2007, la suivante :

  • 47,9 % d’hommes (0 à 14 ans = 17,2 %, 15 à 29 ans = 15,7 %, 30 à 44 ans = 19,1 %, 45 à 59 ans = 22,1 %, plus de 60 ans = 25,9 %) ;
  • 52,1 % de femmes (0 à 14 ans = 14,7 %, 15 à 29 ans = 13,1 %, 30 à 44 ans = 18,1 %, 45 à 59 ans = 20,5 %, plus de 60 ans = 33,6 %).
Pyramide des âges à Salbris en 2007 en pourcentage[7]
HommesClasse d’âgeFemmes
0,5 
90  ans ou +
1,8 
9,3 
75 à 89 ans
14,0 
16,1 
60 à 74 ans
17,8 
22,1 
45 à 59 ans
20,5 
19,1 
30 à 44 ans
18,1 
15,7 
15 à 29 ans
13,1 
17,2 
0 à 14 ans
14,7 
Pyramide des âges du département du Loir-et-Cher en 2007 en pourcentage[8]
HommesClasse d’âgeFemmes
0,6 
90  ans ou +
1,6 
8,3 
75 à 89 ans
11,5 
14,8 
60 à 74 ans
15,7 
21,4 
45 à 59 ans
20,6 
20,3 
30 à 44 ans
19,2 
16,2 
15 à 29 ans
14,7 
18,5 
0 à 14 ans
16,7 

Enseignement

Salbris est située dans l'Académie d'Orléans-Tours.

Établissements scolaires

Enseignement public : la ville administre deux écoles maternelles : les écoles de la Souris Verte et des Petits Lutins ainsi que deux écoles élémentaires : Yves Gautier et Louis Boichot. Salbris compte un collège : le collège Gaston Jollet.

Enseignement privé : Saint-Georges (école et collège) est un établissement sous contrat avec l'État qui comprend une école maternelle, une école primaire et un collège.

Vie universitaire

Les deux principaux pôles universitaires de la région sont Orléans et Tours.

Manifestations culturelles et festivités

La ville a été le siège de la 19e rencontre mondiale des amis de la 2CV en juillet 2011, avec plus de 7 000 véhicules présents[9].

Le festival de jazz manouche Swing41 y a lieu le premier week-end de juin depuis 2002.

Économie

Éloignée de toutes les frontières françaises (comme la ville voisine de Bourges), Salbris a longtemps vécu grâce à la mono industrie de l'armement. Les départs successifs des entreprises Thomson, GIAT et Matra obligent la ville à reconvertir son économie.

La reconversion du territoire de Salbris offre des opportunités aux investisseurs dans un bassin d'emploi de 80 000 habitants (triangle Salbris - Romorantin - Vierzon) à 45 km de Bourges, 60 km d'Orléans et 180 km de Paris.

La commune pilote la reconversion de l'ancien site MBDA qu'elle a transformé en un lotissement industriel dénommé le « Technoparc de Salbris ». La totalité des ateliers de cette zone ont déjà trouvé preneurs. Plus d’une dizaine de PME se sont installées sur ce lotissement sécurisé et bénéficiant d'un gardiennage la nuit, les week-ends et les jours fériés. Le site accueille des activités variées telles que l’électronique, la mécanique de précision, la fabrication de PLV, la colorimétrie… Sur la zone, on compte aussi de nombreux prestataires de services, comme des experts comptables, des avocats ou des consultants. Il reste encore 14 hectares de terrains industriels clôturés à bâtir.

La commune, le Conseil général de Loir-et-Cher, le Ministère de la Défense et la société de reconversion SOFRED ont proposé à l'Américain PROLOGIS, numéro 1 mondial de la logistique, associé avec l'entreprise de transports orléanaise DERET, d'installer à Salbris une plate-forme internationale sur les anciens sites de GIAT Industrie.

L'Agence de développement de la commune pilote un partenariat avec la Chine, dont l'objectif est de faciliter l'implantation en Europe d'entreprises industrielles chinoises.

La commune abrite, en 2011, la 12e base de soutien du matériel et l'établissement principal des munitions « Centre » du Service interarmées des munitions ; ce dernier emploie, en 2010, 161 salariés, dont 46 militaires, et il est répartie sur 400 hectares. Il est composé du dépôt de munitions Air de Savigny-en-Septaine et du groupement munitions Terre à Salbris, ex-détachement du 2e RMAT (2e régiment du matériel).

Culture et patrimoine

Voies

241 odonymes recensés à Salbris
au 11 mars 2014
Allée Avenue Bld Chemin Cité Impasse Mail Passage Place Pont Route Rue Ruelle Voie Autres Total
2 [N 1] 9 1 [N 2] 5 [N 3] 2 [N 4] 26 0 0 5 [N 5] 0 7 [N 6] 92 [N 7] 0 0 92 [N 8] 241
Notes « N »
  1. Allée de la Sauldre et Allée Jean Cordin.
  2. Boulevard de la République.
  3. Chemin de la Brûlerie, Chemin de Monboulan, Chemin de Ronde, Chemin des Vacherons et Chemin du Bas Boulay.
  4. Cité Fernand Gauthier et Cité Raymond Bordes.
  5. Place de la Bastille, Place de la Gare, Place du Général de Gaulle, Place Maurice Genevoix et Place Paul Besnard.
  6. Route de la Ferté-Imbault, Route de Marcilly, Route de Mennetou, Route de Pierrefitte, Route de Saint-Viatre Route nationale 20 (Rocade Sud) et Route Départementale 2020.
  7. Dont Rue du 8-Mai, Rue du 14-Juillet et Rue du 11-Novembre-1918.
  8. Autres voies non identifiées en relation avec des écarts, lieux-dits, hameaux, zones industrielles, lotissements, résidences, quartiers, etc.
Sources : rue-ville.info & annuaire-mairie.fr & perche-gouet.net & OpenStreetMap

Édifices et sites

L'église

Église Saint-Georges

Salbris possédait un prieuré de l'abbaye bénédictine de Saint-Sulpice de Bourges mentionné dès le IXe siècle. L'église Saint-Georges possède une partie du XIIe siècle (le carré du transept). La nef pourrait dater du XIVe siècle. Les chapelles constituant les bras du transept ont été ajoutées au XVIe siècle. La partie la plus remarquable est le chœur, datant également du XVIe siècle. Il est de proportions plus élevées que le reste de l'édifice, ce qui semble indiquer que l'on a eu l'intention de reconstruire toute l'église dans le même style. Au fond du chœur a été érigé en 1682 un retable de style classique en pierre et en marbre, décoré des statues de Dieu le Père, saint Georges et saint Joseph. La partie centrale est occupée par une Pietà du début du XVIIe siècle, provenant de l'abbaye Saint-Sulpice de Bourges, et acquise par le curé en 1791. Le maître-autel de pierre date du début du XVIIe siècle et provient des Carmes de Bourges[10].

La chapelle Notre-Dame-de-Pitié

Chapelle Notre-Dame de Pitié

La chapelle Notre-Dame de Pitié (ou des Sept-Douleurs) était, encore au XVIIIe siècle, un sanctuaire à répit, où certains parents apportaient le cadavre d'un enfant mort-né, dans l'espoir que la Vierge lui redonnerait vie pendant quelques instants, le temps de lui conférer le baptême et ainsi de lui permettre d'entrer au paradis. Au XIXe siècle, la Vierge de Salbris était en grande vénération pour les femmes enceintes ou en couches, ou pour les malades à l'extrémité. Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, on y conduisait les enfants en langueur ou convulsionnés.

La chapelle, qui daterait du début du XVIIe siècle, possède un retable de bois, également du XVIIe siècle, décoré d'un groupe sculpté et d'une peinture figurant tous deux la Vierge de Pitié[11].

Édifices urbains

Robinet de Salbris

Salbris possède quelques maisons anciennes restaurées, rue de Gascogne, rue Anne-Grelat, rue du Général-Giraud (pharmacie au coin de la RN 20). L’actuel boulevard de la République (RN 20) date probablement du Moyen Âge, et a été restauré en 1751.

La Saulot est un bâtiment construit par Auguste Perret et son frère en 1907-1908, servant de relais de chasse. Le corps principal est de forme octogonale avec deux petites ailes. Son style est proche de ceux du mouvement Arts & Crafts[12].

La ville dispose du plus grand circuit de karting au monde sur lequel plusieurs championnats du monde ont déjà été organisés.

Il faut aussi mentionner un monument original : le Robinet de Salbris. C'est un robinet d’inspiration japonaise dont il existe d'ailleurs un second exemplaire au Japon. Lors de son 5e mandat, Roger Corrèze, maire de Salbris de 1965 à 1995, entreprit un voyage parlementaire dans ce pays et y vit ce système de robinet. À son retour, il en fit construire un à Salbris en 1989.

Le château de Rivaulde

Salbris possède de nombreux domaines à l'architecture typiquement solognote (colombages et brique). Un des plus beaux est probablement celui de Rivaulde dont le château date de 1524, mais qui fut reconstruit en 1902 par l’architecte Coulon. C'est alors un cadeau d’Henri Schneider à sa femme, Euxodie Asselin (1853-1942).

Au XVe siècle, Rivaulde était un château-fort appartenant à la famille des seigneurs de La Ferté-Imbault. Transformé en manoir, il appartient au XIXe siècle au peintre Toulouse-Lautrec. À la fin de sa vie, le peintre ruiné revendra en 1882 l’ensemble de la propriété sur 3000 hectares aux frères Schneider, riches industriels du Creusot, qui démolissent l’ancienne forteresse et font rebâtir l’édifice que l’on connaît aujourd’hui. De vastes dimensions, avec ses dépendances et notamment les écuries (que l’on peut visiter, route de Souesmes), le château de Rivaulde est alors surnommé « le petit Vaux-le-Vicomte ». Henri Schneider meurt le 18 mai 1898, sans voir son nouveau château et laissant à sa femme, Eudoxie, la gestion du domaine[13].

Mme Schneider fait de Rivaulde sa résidence de prédilection. Là, elle collectionne meubles anciens et objets d’art. La chasse tient une grande place dans la vie sociale, dans l'établissement et l’entretien de réseaux relationnels. Dans des réceptions somptueuses, elle reçoit aussi bien les membres de familles aristocratiques telles que les Luynes, les d’Harcourt, les Broglie, les La Rochefoucauld, que ceux de la haute bourgeoisie industrielle comme les Hennessy, les Lebaudy, les Wendel, les Seillière. Une photographie datant de 1913 atteste de la présence du Prince de Galles en vacances au château. De grands noms de la noblesse, de la finance, de l’industrie et de la diplomatie comptent parmi les habitués de la famille.

Dans les années 1950, les héritiers Schneider ne peuvent plus entretenir cette énorme bâtisse qui est revendue au groupe Michelin. Celui-ci en fait une colonie de vacances puis l’abandonne aux pillards. Dans les années 1960, le château est revendu morcelé en copropriétés. En 1985 est construit un golf par un riche industriel parisien, mais celui-ci fait faillite en 1996 et les installations sont revendues à la mairie de Salbris. Le reste des 3 000 hectares est partagé par les descendants de la branche Sauvage de Brantes, dont est issue, entre autres, Anne-Aymone, épouse du président Valéry Giscard d'Estaing, ou le père de celle-ci, François, résistant mort à Mauthausen (Autriche) en 1944[14].

Personnalités liées à la commune

Henri Schneider (1840-1898)

Henri Schneider est né au Creusot le 10 décembre 1840, il a fait ses études à Paris. Gérant de l’usine à la mort de son père, Eugène, il reste à la tête de l’entreprise de 1875 jusqu’à sa mort.

Henri Schneider marie ses cinq enfants dans la noblesse. Ce n’est plus à son stade par souci d’augmenter l’affaire qui a été assise par la stratégie matrimoniale de la génération précédente. C’est plutôt un mode de vie qui attire les Schneider, avec pour Henri Schneider, une évidente nostalgie pour les temps monarchiques. Les alliances matrimoniales ont permis à la famille Schneider de consolider et de valoriser son réseau de relations même si Henri déroge quelque peu à cette stratégie puisqu’il épouse successivement les deux filles de la maîtresse de son père, Madame Asselin. Mais il a le souci de marier ses filles dans la haute société : elles deviennent Marquise de Chaponay (à ce mariage sont témoins le duc de Chartres lui-même et le duc de Broglie), Marquise de Juigné, Marquise de Brantes, Comtesse de Ganay. Son fils Eugène, deuxième du nom (Eugène II, comme dans les familles royales) rencontre chez Madame de Clermont-Tonnerre sa future épouse, Antoinette de Rafélis de Saint-Sauveur, dont le père, ruiné, s’était suicidé mais qui appartient à une famille d’ancienne noblesse.

La famille Schneider représente la génération des patrons paternalistes. À l’époque, il s’agissait d’une innovation sociale. Ils construisent des écoles, des logements ouvriers avec jardins et se préoccupent de l’enseignement de la morale et surtout de la religion catholique. La suppression des cafés et des cabarets (lieux de développement de l’alcoolisme et de propagation des idées socialistes), l’encouragement du travail ménager des femmes et la création d’une image de la cellule familiale idéale participent de ce désir de moralisation. Finalement, la famille Schneider représente un modèle assis sur le travail, la religion et la famille. La famille Schneider est sans cesse honorée dans un véritable culte de la famille patronale et de son chef, le patron, et ses aïeux.

Henri Schneider meurt le 17 mai 1898[14].

Nicolas Sokoloff (1882-1924)

Magistrat russe, Nicolas Sokoloff refusa de servir le régime issu de la révolution d'Octobre, rejoignit l'amiral Koltchak qui le chargea de l'enquête sur la disparition de la famille impériale russe à Iekaterinbourg. Il quitta ensuite la Russie et s'installa avec sa femme et ses deux enfants à Salbris dans le château de son protecteur, le prince Orlov. Il rédigea un mémoire de son enquête et mourut prématurément d'un infarctus. Son corps a été inhumé dans le cimetière de Salbris.

Madeleine Sologne (1912-1995)

Madeleine Vouillon (véritable nom de Madeleine Sologne) est née en 1912 à La Ferté-Imbault, près de Salbris. Elle pratique d'abord le métier de modiste, avant de se consacrer au théâtre. Madeleine Sologne débute au cinéma en incarnant une ouvrière dans La Vie est à nous de Jean Renoir en 1936. Elle jouera ensuite dans Raphaël le Tatoué de Christian-Jacque, Fièvres de Jean Delannoy en 1941, Le Loup des Malveneur , de Guillaume Radot (voir ci-dessous) en 1943. Mais c'est dans L'Éternel Retour de Jean Delannoy, en 1943, sur un scénario de Jean Cocteau, que Madeleine Sologne obtint son plus grand succès. Pour la jeunesse de l'époque, elle incarna avec Jean Marais le couple idéal même si le film connut quelques problèmes à la libération à cause de la blondeur, jugée "aryenne", des personnages. Les films suivants eurent moins de succès. Elle est décédée en 1995 à Vierzon.

Autres personnalités

Le musicien Django Reinhardt s'y est marié en 1943 et y a acheté une résidence secondaire[15].

Olivier Dassault, patron de presse, y a une propriété[16].

Joseph Moingt, théologien, y est né en 1915.

Farid Boudebza a entrainé le club de l'AS Salbris football pendant 27 ans (1981-2008).

Le compositeur Guy Magenta (né Guy Freidline à Paris 10eme le 11 juillet 1927)est décédé au lieu-dit "Remarday" le 29 octobre 1967.

Les 3 frères Beaugendre coureurs cyclistes professionnels sont nés à Salbris

  • François né le 25 juillet 1880 (dcd le 6 janvier 1936 à Paris 14eme)
  • Joseph né le 19 mars 1870 (dcd le 7 juillet 1928 à Blois)
  • Omer né et dcd à Salbris le 9 septembre 1883-20 avril 1954.

Notes et références

Notes

  1. Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.

Références

  1. « Distance orthodromique entre Salbris et ... », sur www.lion1906.com (consulté le )
  2. « Conditions climatiques de la ville de Romorantin-Lanthenay en Loir-et-Cher », sur site linternaute.com reprenant les données de l'INSEE et du site lameteo.org (consulté le )
  3. L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
  4. Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee.
  5. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  6. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 2011201220132014 .
  7. « Évolution et structure de la population à Salbris en 2007 », sur le site de l'Insee (consulté le )
  8. « Résultats du recensement de la population du Loir-et-Cher en 2007 », sur le site de l'Insee (consulté le )
  9. Cholet A, Regards : XIXe Rencontre Mondiale des amis de la 2CV, Le Petit Solognot, automne 2011, p70-79
  10. Frédéric Lesueur, Les Églises de Loir-et-Cher, Paris, Picard, 1969.
  11. Christian Poitou, "Un sanctuaire à répit de Sologne au début du XVIIIe siècle : Notre-Dame de Pitié à Salbris (Loir-et-Cher)", dans Bulletin du Groupe de Recherches Archéologiques et Historiques de Sologne, 1985, tome 7
  12. Lambert G, La Saulot, un pittoresque éclectique et savant, La Revue des Vieilles Maisons Françaises, Octobre 2007, p 54-55
  13. Alfroy D, Rivaulde au temps des Schneider, Le Petit Solognot, Hiver 2012, p.20-27
  14. a et b Site du château de la Rivaulde
  15. Le Journal de la Sologne, printemps 2010, p 13
  16. Notice D'Olivier Dassault dans le Dictionaire des personnalités de Sologne et Environs, Le petit Solognot, printemps 2011

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