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Saint-Franc

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Saint-Franc
Saint-Franc
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Savoie
Arrondissement Chambéry
Intercommunalité Communauté de communes Cœur de Chartreuse
Maire
Mandat
Christiane Broto Simon
2020-2026
Code postal 73360
Code commune 73233
Démographie
Population
municipale
156 hab. (2021 en évolution de −6,02 % par rapport à 2015)
Densité 22 hab./km2
Géographie
Coordonnées 45° 29′ 32″ nord, 5° 44′ 48″ est
Altitude Min. 320 m
Max. 725 m
Superficie 7,25 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Chambéry
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton du Pont-de-Beauvoisin (Savoie)
Législatives Première circonscription
Localisation
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Saint-Franc
Liens
Site web https://mairiedesaintfranc.com

Saint-Franc est une commune française située dans le département de la Savoie, en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Géographie

Plan du territoire de Saint-Franc.

Situation

Saint-Franc est une commune boisée (à 35 %), constituée de plusieurs hameaux, et comptant 725 hectares de territoire dont 245 hectares de forêts et 12 hectares de zones humides[1]. L'altitude minimale de Saint-Franc se trouve au niveau du Guiers alors que l'altitude maximale (725m) se trouve au niveau de l'oratoire de Notre-Dame du Châtelard.

La commune est située dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, à l'extrémité ouest du département de la Savoie. Elle fait partie de l'ensemble géographique appelé Avant-Pays Savoyard.

Communes limitrophes

Urbanisme

Typologie

Saint-Franc est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Chambéry, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 115 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[5],[6].

Occupation des sols

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (60,7 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (60,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (55,8 %), forêts (39,3 %), zones agricoles hétérogènes (4,9 %)[7].

L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Toponymie

Dans les documents médiévaux, Saint-Franc a pris les formes suivantes Sanctus Francus[8], Ecclesia de Sancto Franco (1142, Gallia Christiana), P. de Sant Franc, conversus (1230 cartulaire de Chalais)[9]. On trouve la forme Saint Francon, en 1433[1]. Lors de l'occupation du duché de Savoie par la France révolutionnaire, puis impériale, la commune est temporairement rebaptisée Bois-Franc[8],[10].

Le nom fait référencepour le chanoine Gros, à saint Franc, un moine bénédictin en Belgique[9], du XIIe siècle[8]. Les auteurs de Histoire des communes savoyardes (1982) rappellent que les historiens ont souvent hésité entre le moine du XIIe siècle et un évêque de Worms (?) du XIe siècle[8].

En francoprovençal, le nom de la commune s'écrit San Fran, selon la graphie de Conflans[11].

Histoire

Comme le mentionnent les historiens régionalistes Gérard Bellemin et Jacques Coutaz, il semble que le territoire de la commune de Saint-Franc ait été peuplé dès l'époque préhistorique (présence de mégalithes). Des vestiges romains (poteries, tuiles…) ont été retrouvés en divers lieux de la commune laissant penser qu'une villa romaine y était installée[1].

La première mention de Saint-Franc est son église, Ecclesia de Sancto Franco, en 1142, d'après la Gallia Christiana[12],[9].

En 1220, Anthelme Corbel, propriétaire d'une maison forte à Saint-Franc, se proclame, dans son testament, Seigneur de Saint-Franc. Ses descendants donneront la lignée des marquis de Vaulserre lesquels deviendront plus tard les Corbeau de Vaulserre. Cette famille marquera considérablement l'histoire de la commune. À la Révolution française, ils détenaient 54 % des terres de la commune. La maison-forte d'origine des marquis de Vaulserre existe toujours et est occupée par une ferme. Son pigeonnier est resté intact. Du XIIe au XVIIe siècle, l'abbaye de Tamié disposait de nombreuses possessions à Saint-Franc, consenties en 1190 par le Comte de Maurienne Thomas Ier. Ces possessions seront progressivement reprises par les marquis de Vaulserre, les dernières étant acquises en 1605[1].

Eglise de Saint-Franc

Les premiers registres de la commune débutent en 1675. La mappe sarde de Saint-Franc est achevée en 1729 précisant que plus de 50 % des terres appartiennent à Charles de Corbeau. En 1760, le traité de Turin place la frontière entre France et Savoie au milieu du Guiers, Saint-Franc faisant alors directement face au royaume de France.

Un défrichement des forêts par les communautés religieuses a eu lieu aux XVIe et XVIIe siècles. Des grumes de sapins de Saint-Franc furent acheminés en 1772 le long du Guiers jusqu'à Saint-Genix-sur-Guiers où le Guiers se jette dans le Rhône. De là, les troncs partaient pour Lyon où ils furent utilisés comme pilotis dans le cadre des grands travaux menés par Antoine-Michel Perrache[1].

Au cours de la période d'occupation du duché de Savoie par les troupes révolutionnaires françaises, à la suite du rattachement de 1792, le commune appartient au canton des Échelles, au sein du département du Mont-Blanc[13].

Au XVIIIe siècle, Jean-Jacques Rousseau passa par la commune et fait une description du hameau de Chailles dans les Confessions. Un habitant de la commune, Joseph Thévenon, prend part à la guerre de Crimée au sein des bataillons du Royaume de Piémont-Sardaigne, allié aux Français et aux Britanniques face aux Russes. Il décédera du choléra en Crimée le 6 août 1855[1]. En avril 1860 a lieu le plébiscite sur l'annexion de la Savoie par la France. Dans la commune de Saint-Franc, 121 électeurs y prennent part avec un score de 100 % en faveur du Oui[1].

Chapelle de Corbeau de Vaulserre

Au début du XXe siècle, la commune ne compte que 290 habitants, avec deux auberges, des exploitations produisant des céréales et du fourrage, du bétail, et une épicerie-dépôt de pain et un bureau de tabac. Quelques carrières sont exploitées. L'église actuelle date de 1902, l'ancienne église, située au lieu-dit Le Châtelard où elle avait été bâtie en 1730, menaçait de s'écrouler et fut donc démolie.

Saint-Franc fut un lieu politique au tournant des années 1990 : pendant deux ans, pour copier le pèlerinage mitterrandien de Solutré, Jean-Marie Le Pen se rend à pied jusqu’à la maison d'un sympathisant ayant une école privée dans cette commune ; après plusieurs années de manifestations et contre-manifestations, Jean-Marie Le Pen a renoncé à cette pratique.

Saint-Franc rejoint, lors de sa création en 2004, la Communauté de communes du Mont Beauvoir. En 2010, Saint-Franc devient la première commune savoyarde à recevoir le titre de village étoilé par l'Association nationale pour la protection du ciel et de l'environnement nocturne grâce à son action pionnière en matière de lutte contre la pollution lumineuse[14].

Politique et administration

Mairie de Saint-Franc
Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
mars 1959 1983 Louis Marré RI puis UDF Sénateur (1974-1977)
1983 mars 2008 Guy Combaz[réf. nécessaire]    
mars 2008 mars 2020 Pierre-Auguste Feugier SE Agriculteur[15]
mars 2020 En cours Christiane Broto Simon SE  
Les données manquantes sont à compléter.

Population et société

Démographie

Ses habitants sont appelés les Saint-Françains, selon le site Internet sabaudia.org[16]. On trouve également la forme Sanfrognots[17]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[18]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[19].

En 2021, la commune comptait 156 habitants[Note 3], en évolution de −6,02 % par rapport à 2015 (Savoie : +3,33 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1822 1838 1848 1858 1861 1866
514506562454514556441427416
1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901 1906 1911
414391340332297277266276277
1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968 1975
30026722120519017013710887
1982 1990 1999 2005 2006 2010 2015 2020 2021
111121146158160149166158156
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[10] puis Insee à partir de 2006[20].)
Histogramme de l'évolution démographique

Enseignement

L'école de la commune, autrefois installée dans les locaux de la mairie, a fermé. La mairie organise le transport en commun des élèves vers la commune de Les Échelles, où se trouvent une école maternelle et élémentaire, ainsi qu'un collège.

Économie

Le commune fait partie de l'aire géographique de production et transformation du « Bois de Chartreuse », la première AOC de la filière Bois en France[21],[22].

Culture locale et patrimoine

Lieux et monuments

Monument au sommet de Saint-Franc
La Croix Charvet
Le village vu depuis les hauteurs
  • L'oratoire de Notre-Dame du Châtelard est le point culminant de la commune d’où l’on découvre le panorama sur le massif du Revard et le lac d'Aiguebelette. L'inauguration eut lieu en 1872 et des pèlerinages étaient organisés chaque année. La Vierge, mesurant environ 2 mètres de hauteur, fut réalisée par le sculpteur Louis Rochet[1].
  • L'église communale, construite en 1902 pour remplacer l'ancienne église, devenue vétuste.
  • La mairie-école, construite en 1881.
  • La chapelle de Corbeau de Vaulserre, située au lieu-dit Le Châtelard, était à l'origine, la chapelle sud de l'ancienne église communale (datant de 1730) et qui a été conservée lors du transfert de l'église. Elle fut érigée sur ordre de Marie François Charles de Corbeau, Marquis de Vaulserre afin de maintenir la mémoire des membres défunts de la maison de Corbeau, Seigneurs de Saint-Franc, inhumés dans l'ancienne église[1]. Une croix médiévale datée de 1437, dont il reste le socle et certains éléments remarquables, fait face à l'entrée de la chapelle.
  • La Croix Charvet, située le long de la route départementale menant de Saint-Béron à Saint-Franc, rappelle l'odieux assassinat de Marie-Rose Martin, épouse Charvet, le 27 mars 1865. Ce jour-là, une flaque de sang et un cabas appartenant à la victime sont retrouvés à l'emplacement de la croix. Son corps sera découvert deux mois plus tard flottant dans le Rhône, dans la commune de Briord (Ain). Le meurtrier ne sera jamais identifié. Le Marquis de Vaulserre fait ériger la croix le 27 mars 1866 afin d'honorer la mémoire de la victime dans un village encore sous le choc[1].

Patrimoine naturel

La commune fait partie du parc naturel régional de Chartreuse.

Personnalités liées à la commune

Voir aussi

Bibliographie

  • Gérard Bellemin, Jacques Coutaz, « Saint-Franc », dans 1000 ans d'histoire de la Savoie - L'Avant-Pays Savoyard, NEVA Editions, , 1152 p. (ISBN 978-2-35055-199-9), p. 707-723
  • Michèle Brocard, Lucien Lagier-Bruno, André Palluel-Guillard, Histoire des communes savoyardes : Aix-les-Bains et ses environs - Les Bauges - La Chartreuse - La Combe de Savoie - Montmélian (vol. 2), Roanne, Éditions Horvath, , 463 p. (ISBN 978-2-7171-0310-6), p. 184-186. ([PDF] lire en ligne)

Articles connexes

Liens externes

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Notes et références

Notes et cartes

  • Notes
  1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
  • Cartes
  1. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.

Références

  1. a b c d e f g h i j et k Gérard Bellemin et Jacques Combaz, Saint-Franc in 1000 ans d'histoire de la Savoie : L'Avant-Pays Savoyard, Magland, NEVA Editions, , 1154 p. (ISBN 978-2-35055-199-9), p. 707-723.
  2. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  3. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  4. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  5. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Chambéry », sur insee.fr (consulté le ).
  6. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  7. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
  8. a b c et d Histoire des communes savoyardes, 1984, p. 184, Présentation.
  9. a b et c Adolphe Gros, Dictionnaire étymologique des noms de lieu de la Savoie, La Fontaine de Siloé, (réimpr. 2004, 2021) (1re éd. 1935), 519 p. (ISBN 978-2-84206-268-2, lire en ligne). (p. 504 dans l'édition de 1935).
  10. a et b Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  11. Lexique Français : Francoprovençal du nom des communes de Savoie : Lé Kmoune in Savoué, Bruxelles, Parlement européen, , 43 p. (ISBN 978-2-7466-3902-7, lire en ligne), p. 22
    Préface de Louis Terreaux, membre de l'Académie de Savoie, publié au Parlement européen à l'initiative de la députée Malika Benarab-Attou.
    .
  12. Gallia Christiana, tome XV, 1860, province de Besançon, preuve 307 lire en ligne).
  13. Jules-Joseph Vernier, Étude historique et géographique sur la Savoie, Paris, Le Livre d'Histoire - Res Universis, (réimpr. 1993) (1re éd. 1896), 137 p. (ISBN 978-2-7428-0039-1 et 2-7428-0039-5, ISSN 0993-7129), p. 96-99.
  14. http://archives-lepost.huffingtonpost.fr/article/2010/07/11/2148311_saint-franc-un-village-sans-eclairage-public-qui-recoit-un-label-ecolo.html
  15. « Résultats municipales 2020 à Saint-Franc », sur lemonde.fr (consulté le ).
  16. « Saint-Franc », sur le site de mutualisation des Archives départementales de la Savoie et de la Haute-Savoie - sabaudia.org (consulté le ), Ressources - Les communes.
  17. Association - La Commanderie (Les Echelles), « Toponymie », Les Cahiers de la Commanderie, no 23,‎ , p. 24 (lire en ligne [PDF]).
  18. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  19. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  20. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  21. Information Presse du 5 novembre 2018 : Le Bois de Chartreuse obtient la première AOC Bois en France. Une première dans la filière bois !, site officiel du Bois de Chartreuse.
  22. Cahier des charges de l’appellation d’origine « Bois de Chartreuse », homologué par l’arrêté du 23 octobre 2018 publié au JORF du 31 octobre 2018, Bulletin officiel du Ministère de l’agriculture et de l’alimentation, n° 2018-46 (.PDF).
  23. Henri Jougla de Morenas, Grand armorial de France. Catalogue général des armoiries des familles nobles de France, comprenant les blasons des familles ayant possédé des charges dans le royaume et de celles ayant fait enregistrer leurs armoiries en 1696, de la noblesse de l'Empire, des anoblissements de la Restauration, donnant les tableaux généalogiques de familles confirmées dans leur noblesse entre 1660 et 1830, tome 3 (de Coëtlongon : de Fieubert), Paris, Société du Grand armorial de France, , 392 p. (lire en ligne [PDF]), p. 44.