Politique dans l'Aisne

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Le département français de l'Aisne est un département créé le en application de la loi du , à partir des anciennes provinces de Champagne, d'Île-de-France et de Picardie. Les 798 actuelles communes, dont presque toutes sont regroupées en intercommunalités, sont organisées en 21 cantons permettant d'élire les conseillers départementaux. La représentation dans les instances régionales est quant à elle assurée par 15 conseillers régionaux. Le département est également découpé en 5 circonscriptions législatives et est représenté au niveau national par cinq députés et trois sénateurs.

Histoire politique[modifier | modifier le code]

Représentation politique et administrative[modifier | modifier le code]

Préfets et arrondissements[modifier | modifier le code]

Arrondissements

Le département de l'Aisne est découpé en cinq arrondissements[Note 1] :

Depuis juin 2021, le préfet de l'Aisne est Thomas Campeaux. Diplômé de l'IEP de Paris et formé à l'ENA, Thomas Campeaux est haut fonctionnaire depuis 2002. Il a été sous-préfet dans la Meuse puis à La Réunion de 2006 à 2012. Il a rejoint le cabinet du ministre de l'Intérieur de 2015 à 2017 avant sa nomination au Conseil d'État, qu'il a quitté pour l'Aisne en 2021.

Députés et circonscriptions législatives[modifier | modifier le code]

Circonscriptions et affiliations à l'issue des élections de 2022.

Depuis 1958, l'Aisne élit cinq députés dans le cadre de cinq circonscriptions législatives, exception faite sous la huitième législature. La droite a d'abord dominé avec au moins quatre sièges sur cinq jusqu'en 1973. Là, la gauche emporte quatre sièges, deux pour le PS et deux pour le PCF, seul subsiste à droite, André Rossi, député du Centre républicain de Château-Thierry. Celui-ci intègre d'ailleurs les gouvernements Chirac, Barre I et II. En 1978, les sortants sont tous réélus mais en 1981, le PS conquiert le siège d'André Rossi.

En 1986, l'union UDF-RPR obtient deux sièges dont un pour André Rossi. En 1988, la gauche obtient quatre sièges contre un pour André Rossi. La situation s'inverse en 1993 lors de la déroute nationale de la gauche. Seul résiste Jean-Pierre Balligand, député socialiste de Thiérache. 1993 constitue la neuvième et dernière victoire législative d'André Rossi qui décède en 1994 et est remplacé par Renaud Dutreil.

En 1997, la gauche reprend l'avantage avec quatre députés sur cinq, seul Dutreil résistant à la gauche plurielle. Cet avantage, la gauche le conserve pendant 20 ans. Si la socialiste Odette Grzegrzulka cède en 2002 le siège de Saint-Quentin à Xavier Bertrand, les trois autres sièges de gauche le restent jusqu'en 2017. Entre 2004 et 2012, Xavier Bertrand est appelé plusieurs fois au gouvernement. En 2012, plusieurs changements interviennent. La droite perd le siège de Château-Thierry au profit du radical de gauche Jacques Krabal et Jean-Pierre Balligand passe la main à Jean-Louis Bricout. Xavier Bertrand reste le seul député de droite et passe la main en 2016, après avoir été élu président du conseil régional.

Le successeur LR de Bertrand, Julien Dive, et le socialiste Jean-Louis Bricout sont les seuls résistants à la vague marcheuse de 2017. Les trois autres sièges sont emportés par des soutiens à Emmanuel Macron, dont l'ancien radical de gauche, Jacques Krabal. En 2022, tous les sièges marcheurs basculent au profit du RN. Sont élus, Nicolas Dragon, conseiller municipal à Laon, José Beaurein, conseiller municipal à Chauny, premier député aveugle sous la cinquième république, et Jocelyn Dessigny, adjoint au maire de Villers-Cotterêts. Dive et Bricout conservent les deux autres sièges. On peut noter que Jean-Louis Bricout ne siège plus au groupe socialiste mais a rejoint le groupe LIOT.

Députés de la XVIe législature
(22 juin 2022 - en cours)
Circ. Nom Parti Groupe
1re Nicolas Dragon RN Groupe Rassemblement national
2e Julien Dive LR Groupe Les Républicains
3e Jean-Louis Bricout DVG Groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires
4e José Beaurain RN Groupe Rassemblement national
5e Jocelyn Dessigny RN Groupe Rassemblement national

Sénateurs[modifier | modifier le code]

Depuis 1959, l'Aisne possède trois sénateurs et leur orientation globalement à droite a peu évolué. Il faut attendre l'élection de Jacques Pelletier en 1980, pour voir un sénateur dont l'orientation politique est moins marquée à droite. Celui-ci a participé au gouvernement Barre III mais est encarté au MRG lors de son élection et est nommé en 1988 au gouvernement de Michel Rocard. Pelletier reste au Sénat jusqu'à son décès en 2007. Les socialistes obtiennent enfin un sénateur en 2008 avec l'élection d'Yves Daudigny, président du conseil général. Pierre André, maire UMP de Saint-Quentin, élu en 1998 est reconduit tandis qu'Antoine Lefèvre, maire UMP de Laon, emporte le troisième siège. En 2014, Daudigny et Lefèvre gardent leur siège et le sénateur André se retire. Sa place est prise par l'ancienne députée, suppléante de Xavier Bertrand, Pascale Gruny. En 2020, la gauche s'affaiblit et ne parvient pas à garder le siège de Daudigny qui se retire. C'est Pierre-Jean Verzelen, maire de Crécy-sur-Serre, conseiller départemental du canton de Marle et premier vice-président du département, qui est élu.

Nom Parti Groupe Autres mandats (passés ou actuels)
Pierre-Jean Verzelen Les Républicains Groupe Les Républicains Conseiller départemental de l'Aisne
Antoine Lefèvre Les Républicains Groupe Les Républicains Maire de Laon
Pascale Gruny Les Républicains Groupe Les Républicains Conseillère départementale de l'Aisne

Conseillers départementaux[modifier | modifier le code]

Cantons et affiliations à l'issue des élections de 2021.

Depuis 1945, le conseil général puis départemental de l'Aisne a beaucoup évolué d'orientation entre la gauche et la droite de l'échiquier politique. Brièvement mené par des présidents SFIO jusqu'en 1951, le conseil passe à droite avec deux présidents UNR jusqu'en 1964. Le radical Jacques Pelletier obtient un record de longévité inégalé depuis 1871, restant 15 ans en poste. L'UDF reprend la présidence en 1979 avec notamment le sénateur Paul Girod de 1988 à 1998. Le conseil bascule à gauche en 1998, le député socialiste Jean-Pierre Balligand prenant la présidence. Il est remplacé par Yves Daudigny en 2001 qui reste en poste jusqu'en 2015. Au dernier renouvellement de 2011, avant le redécoupage de 2014, la gauche tient deux tiers des cantons soit 28 des 42 sièges du conseil.

En 2015, le FN effectue une percée en glanant plus de 44 % des voix au second tour. Cependant, il n'emporte que 8 sièges sur 42, quand la gauche en conserve 16 et la droite en obtient 18. Yves Daudigny est défait à Marle et le canton de Jean-Pierre Balligand, Vervins, bascule aussi à droite. C'est d'ailleurs le nouveau conseiller masculin de Vervins, l'UDI Nicolas Fricoteaux, qui prend la présidence. En 2021, la majorité relative de la droite et du centre devient absolue alors que le RN disparaît du conseil. Techniquement, 28 conseillers sont élus sous la bannière de la droite et du centre, tandis que 14 sont dans l'opposition, majoritairement de gauche. Finalement, seuls six d'entre eux siègent dans le groupe d'opposition de gauche : les conseillers de Chauny, Laon-2 et Tergnier[1].

Conseillers sortants et candidats élus
Canton Conseiller Sortant Parti Conseiller Élu Parti
Bohain-en-Vermandois Michel Collet PS Delphine Molet DVG
Monique Sébastijan PCF Yann Rojo DVG
Château-Thierry Bruno Beauvois LREM Sébastien Eugène MR
Michèle Fuselier DVG Michèle Fuselier DVG
Chauny Jean-Luc Lanouilh PCF Mario Lirussi PS
Fabienne Marchionni PCF Fabienne Marchionni Ap LFI
Essômes-sur-Marne Georges Fourré DVG Dominique Duclos DVG
Anne Maricot DVG Anne Maricot DVG
Fère-en-Tardenois Carole Deruy LR Carole Deruy LR
François Rampelberg DVD François Rampelberg DVD
Guise Armand Pollet RN Roselyne Cail DVC
Marion Saillard RN Hugues Cochet DVC
Hirson Anne-Marie Fournier RN Jérôme Duverdier DVD
Claude Mouflard RN Mélanie Nicolas DVD
Laon-1 Fawaz Karimet DVG Mathieu Fraise DVD
Annie Tujek PS Annie Tujek DVG
Laon-2 Thierry Delerot PS Thierry Delerot DVG
Brigitte Fournié-Turquin EÉLV Brigitte Fournié-Turquin EÉLV
Marle Isabelle Ittelet UDI Isabelle Ittelet UDI
Pierre-Jean Verzelen DVD Pierre-Jean Verzelen DVD
Ribemont Florence Bonnard-Trevisan IDG Véronique Lebeau DIV
Frédéric Martin PS Stéphane Linier DIV
Saint-Quentin-1 Colette Blériot LR Colette Blériot LR
Jean-Pierre Boniface LR Jean-Pierre Loquet DVD
Saint-Quentin-2 Thomas Dudebout LR Thomas Dudebout LR
Pascale Gruny LR Pascale Gruny LR
Saint-Quentin-3 Jocelyne Dogna LR Jocelyne Dogna LR
Freddy Grzeziczak LR Freddy Grzeziczak LR
Soissons-1 Françoise Champenois UDI Françoise Champenois UDI
Pascal Tordeux LREM Pascal Tordeux LREM
Soissons-2 Frédéric Vanier DVD David Bobin LR
Isabelle Létrillart LR Isabelle Létrillart LR
Tergnier Michel Carreau PCF Aurélien Gall PCF
Caroline Varlet DVG Caroline Varlet LFI
Vervins Marie-Françoise Bertrand UDI Marie-Françoise Bertrand UDI
Nicolas Fricoteaux UDI Nicolas Fricoteaux UDI
Vic-sur-Aisne Marie-Christine Gilliot DVD Sarah Batonnet DVD
Noël Lecoultre RN Nicolas Rebérot DVD
Villeneuve-sur-Aisne Philippe Timmerman UDI Paul Mougenot LR
Bernadette Vannobel DVD Coralie Venet DVD
Villers-Cotterêts Franck Briffaut RN Jeanne Doyez-Roussel DVC
Martine Pigoni RN Patrice Lazaro DVC

Conseillers régionaux[modifier | modifier le code]

Entre 1986 et 2010, l'Aisne élit ses conseillers régionaux dans le cadre de la région Picardie. Pour la première élection de 1986, l'alliance UDF-RPR-CNIP est menée par le social-démocrate Charles Baur, maire UDF de Villers-Cotterêts. C'est cette alliance qui est victorieuse face au PS, au PCF et au FN. En 1986, Baur est talonné par la liste socialiste dans l'Aisne, quatre points les séparant seulement. La droite n'obtient que la majorité relative mais le FN vote pour Baur à la présidence du conseil.

En 1992, la gauche est plus éclatée avec l'émergence des écologistes, Les Verts et Génération écologie. Les listes Baur obtiennent un score inférieur et moins de conseillers mais peuvent compter sur le soutien du CPNT et l'abstention du FN lors du vote pour la présidence. Dans l'Aisne, Baur obtient 30 % des voix contre 16 % pour le PS et 12 % pour le FN.

En 1998, l'alliance des socialistes, communistes et radicaux de gauche arrive en tête. C'est aussi le cas dans l'Aisne où elle obtient presque 33 % des voix contre 30 à la droite, 17 pour le FN et presque 8 pour Lutte ouvrière. Cependant, les listes Baur obtiennent 19 sièges, le CPNT 1 et le FN 11. La gauche, au sein de laquelle on compte aussi les Verts qui ont fait liste à part, est ainsi minoritaire et Baur parvient à garder la présidence avec le soutien du FN, ce qui lui vaudra d'être exclu de l'UDF.

En 2004, ce sont les communistes menés par Maxime Gremetz qui font une liste à part à gauche tandis que le PS, les Verts et le PRG sont unis sur une liste menée par Claude Gewerc, maire PS de Clermont. L'UMP et l'UDF ont une liste d'alliance menée par le ministre de l'éducation, Gilles de Robien. On trouve également une liste FN et une liste LO-LCR. L'Aisne est le seul département à placer la liste socialiste en tête du premier tour, avec 27 voix d'avance sur la liste de la droite. Les deux premières listes y obtiennent ainsi 30 % des voix quand le FN est à 24 %, le PCF à presque 9 % et LO-LCR à 7 %. Les deux listes de gauche fusionnent et leur victoire est nette au deuxième tour avec 10 points d'avance sur la droite. Dans l'Aisne, l'écart est encore plus important avec 47,5 % pour la gauche contre 32,5 environ pour la droite et 20 % pour le FN.

En 2010, la droite est cette fois menée par Caroline Cayeux, maire UMP de Beauvais. La gauche est à nouveau victorieuse. Dans l'Aisne, la liste unifiée de la gauche obtient plus de 49 % des voix au second tour contre moins de 31 pour la droite et 20 % au FN. On note que le Front de gauche et la liste fusionnée socialiste et verts n'ont pas réussi à s'accorder et donc aucun représentant communiste n'est présent sur la liste Gewerc.

En 2015, l'Aisne est intégrée à la région Hauts-de-France. Les élections régionales de cette année-là voient une forte montée du FN et l'Aisne n'y fait pas exception. Le parti d'extrême droite, avec pour tête de liste régionale Marine Le Pen, prend la tête du premier tour avec plus de 40 % des voix dans la région, 43,5 dans l'Aisne. La droite de Xavier Bertrand obtient dans l'Aisne 29 % des voix quand la liste socialiste est réduite à à peine 14 % des voix. La liste de gauche se retire au second tour et la droite menée par Xavier Bertrand l'emporte. Le FN emporte alors son meilleur score départemental dans l'Aisne où il dépasse 46 % des voix.

En 2021, Xavier Bertrand se représente à la tête d'une liste de droite tandis que le RN est mené par Sébastien Chenu, député du Nord, et la gauche par la députée européenne écologiste, Karima Delli. La majorité présidentielle présente aussi une liste menée par le secrétaire d'état Laurent Pietraszewski. Dans l'Aisne, le RN s'effondre par rapport à 2015 en n'obtenant que 26 % des voix alors que Xavier Bertrand atteint presque 49 % des voix et la liste de gauche stagne à 13 %. La majorité présidentielle est éliminée au premier tour et obtient son pire score départemental dans l'Aisne à seulement 6,5 % des voix. Au second tour, la droite l'emporte largement et l'Aisne lui offre, cette fois, son meilleur résultat à plus de 57 % des voix. Le RN est à 27 % et la gauche à plus de 15 %, six points de moins que son score régional.

Parmi les conseillers de l'Aisne, on retrouve dans la majorité, le président LR Xavier Betrand, le maire UDI de Laon, Eric Delhaye et la maire LR de Saint-Quentin, Frédérique Macarez. Les deux conseillers RN sont Paul-Henry Hansen-Catta, défait aux législatives de 2022 par Jean-Louis Bricout, et Sarah Flamant, maire du village de Sainte-Croix et députée suppléante. La seule conseillère de gauche dans l'Aisne est la communiste Marie-Ange Layer, militante à Château-Thierry.

Présidence : Xavier Bertrand (Aisne)

Parti Siège
Majorité
LR 4
DVD 3
UDI 2
MoDem 1
Horizons 1
Opposition
RN 2
CNIP 1
PCF 1

Présidents des intercommunalités à fiscalité propre[modifier | modifier le code]

Présidents des conseils communautaires des intercommunalités à fiscalité propre de la Vendée
(classés par intercommunalité à fiscalité propre en fonction du nombre d’habitants)
Rang Intercommunalité à fiscalité propre SIREN Président Parti Début de mandat
01 Communauté d'agglomération du Saint-Quentinois 200071892 Frédérique Macarez LR
02 Communauté d'agglomération Chauny-Tergnier-La Fère 200071785 Dominique Ignazsciak UDI
03 Communauté d'agglomération de la Région de Château-Thierry 200072031 Etienne Hay DVD [2]
04 Communauté d'agglomération du Soissonnais 240200477 Alain Crémont DVD
05 Communauté d'agglomération du Pays de Laon 200043495 Eric Delhaye UDI
06 Communauté de communes du Pays du Vermandois 240200493 Marcel Leclere DVD
07 Communauté de communes Retz-en-Valois 200071991 Alexandre De Montesquiou LR [3]
08 Communauté de communes de la Thiérache du Centre 240200444 Paul Véron DVD [4]
09 Communauté de communes des Trois Rivières 240200600 Jean-Jacques Thomas PS
10 Communauté de communes Thiérache Sambre et Oise 200071983 Cochet Hugues DVG [5]
11 Communauté de communes du Val de l'Oise 200040426 Didier Beauvais LR
12 Communauté de communes du Pays de la Serre 240200469 Pierre-Jean Verzelen LR
13 Communauté de communes des Portes de la Thiérache 200040426 Jean-François Pagnon PS
14 Communauté de communes du Val de l'Oise 200040426 Didier Beauvais LR
15 Communauté de communes du canton d'Oulchy-le-Château 240200519 Hervé Muzart LR
16 Communauté de communes du Chemin des Dames 240200592 Jean-Paul Coffinet SE

Les présidences des intercommunalités, à l'image des mairies des communes les constituant, sont dominées par la droite dans l'Aisne. Les cinq plus peuplées, les communautés d'agglomération, sont toutes gérées par une présidence classée à droite. Dans le cas du Saint-Quentinois et du pays de Laon, ce sont les maires des communes centres qui sont directement présidents, c'est le cas depuis 1999 à Saint-Quentin et au moins 2001 à Laon. Le Soissonnais est dirigé par le maire de Soissons, Alain Crémont, depuis 2020. Auparavant, les présidents étaient tous issus de plus petites communes dont son prédécesseur, Jean-Marie Carré, conseiller municipal DVG et ancien maire du village de Septmonts. La communauté de Chauny-Tergnier-La Fère, créée en 2017, a aussi basculé à droite en 2020 quand l'adjoint au maire de Tergnier, Bernard Brochain, a laissé sa place à Dominique Ignaszak, maire-adjoint UDI de Chauny. Enfin, la région de Château-Thierry est dirigée par Étienne Haÿ, maire du village d'Épaux-Bézu, depuis sa création en 2017.

Maires[modifier | modifier le code]

Carte des 798 communes de l'Oise au 1er janvier 2022.
Maires des communes de plus de 20 000 habitants
Commune
Maire Parti Élection Population[6]
Laon Éric Delhaye UDI 2017 24 876
Saint-Quentin Frédérique Macarez LR 2016 53 816
Soissons Alain Crémont DVD 2014 28 530

La droite domine les trois principaux centres urbains de l'Aisne. Il est à noter cependant que la gauche contrôle plusieurs municipalités de taille plus modeste telles que Tergnier, Hirson ou Bohain-en-Vermandois. Le centre est aussi représenté par les majorités municipales à Château-Thierry et Chauny. Franck Briffaut a conquis pour le FN la mairie de Villers-Cotterêts sur la gauche en 2014 et l'a conservée au RN en 2020.

Saint-Quentin au sortir de la guerre voit sa mairie dominée par la gauche. Ce sont surtout des communistes et des socialistes qui s'y succèdent jusqu'en 1965. La droite s'y installe ensuite, principalement sous la direction du sénateur UDR puis RPR Jacques Braconnier. Il est défait en 1977 par le député communiste Daniel Le Meur. Il reprend l'avantage en 1983 mais Le Meur revient en 1989. La droite a, à nouveau, le dessus en 1995 pour ne plus jamais le perdre. Le sénateur Pierre André reste en place 15 ans, record pour la ville, avant que ne prenne sa suite, Xavier Bertrand en 2010 qui lui-même démissionne en 2016 au profit de son adjointe Frédérique Macarez.

Quand Saint-Quentin a connu 13 maires depuis 1944, Laon a vu des municipalités plus stables avec seulement sept maires et aucune démission en cours de mandat jusqu'en 2017. Le socialiste anti-gaulliste Marcel Levindrey, maire de 1935 à 1941 quand il est démis de ses fonctions, retrouve son écharpe de maire de 1944 à 1965. Il est remplacé par le député UNR-RPR Guy Sabatier qui reste en place pour deux mandats. Le socialiste Robert Aumont lui succède en 1977 et c'est son premier adjoint qui prend sa place dès 1983. René Dosière est cependant défait dès 1989 par Jean-Claude Lamant. Bien que Dosière reprenne les sièges de député et de conseiller général à Lamant au cours des années 1990, le maire RPR se maintient en poste jusqu'en 2001. Son successeur désigné, Antoine Lefèvre, réussit à prendre sa succession et est réélu dès le premier tour en 2008. Il démissionne pour rester au Sénat et c'est Éric Delhaye, issu de l'UDI, qui est élu maire.

Soissons, au contraire de Saint-Quentin et Laon, est plutôt dominée par la droite après guerre et la droite installée dans les années 1990 a vu son emprise sur la ville remise en question. En effet, pendant près de 20 ans, jusqu'en 1965, c'est le sénateur Louis Roy, du RPF, qui tient les rênes de la ville. Un radical, Jean Guerland, prend sa suite avant que la municipalité ne passe à gauche en 1977. S'installe alors le socialiste Bernard Lefranc. Député à partir de 1981, il est battu par l'UDF Emmanuelle Bouquillon pour l'Assemblée en 1993, dont elle devient la benjamine, puis la mairie en 1995. Cette dernière démissionne toutefois de la mairie en 2000, à la suite d'un accident de la route qu'elle a causé. Lui succède Claude Parisot qui est réélu dès le premier tour en 2001. Il décède cependant quelques mois plus tard seulement, des suites d'une maladie. Sa première adjointe, Édith Errasti, prend sa suite jusqu'en 2008. Elle conduit la droite en 2008 à la défaite face à la liste de gauche menée par le socialiste Patrick Day qui l'emporte avec 57 % des voix. La droite revient au pouvoir en 2014 avec la liste menée par Alain Crémont qui s'impose en triangulaire contre la majorité sortante (45 à 40 % des voix).

Les trois majorités municipales sortantes ont toutes été largement confirmées aux élections municipales de 2020. La liste Macarez dépasse 65 % des voix à Saint-Quentin à 15 pour le RN et 9 % chacun pour une liste d'union de la gauche et une autre liste communiste. Delhaye dépasse 61 % des voix à Laon contre une liste de gauche unie qui obtient 25 % des voix et le RN qui frôle 10 % des voix. Soissons, enfin, confie un second mandat à Alain Crémont à hauteur de 59 % des voix. Face à lui, une liste marcheuse obtient 15 % des voix, le RN 12 %, une liste d'union de la gauche plafonne à 7 % et une liste insoumise à 5 % des suffrages.

Résultats aux élections présidentielles[modifier | modifier le code]

Élection présidentielle de 2012[modifier | modifier le code]

Source : Ministère de l'Intérieur - Aisne (Picardie)

Candidat arrivé en tête dans les communes de l'Aisne au 1ertour :
  • François Hollande
  • Nicolas Sarkozy
  • Marine Le Pen
  • Jean-Luc Mélenchon
  • Candidat arrivé en tête dans les communes de l'Aisne au 2e tour :
  • François Hollande
  • Nicolas Sarkozy
  • Lors de cette élection présidentielle, François Hollande arrive en tête du premier tour dans l'Aisne avec un peu plus de 27 % des voix. C'est un point et demi en deçà de sa performance nationale. Il est talonné, avec moins d'un point de retard, par Marine Le Pen. La candidate FN obtient l'un de ses meilleurs résultats départementaux, qui dépasse de plus de 8 points son résultat national. L'Aisne est alors l'un des seuls 16 départements à la placer dans le duo de tête. Le président sortant, Nicolas Sarkozy, obtient 24 % des voix, 3 points de moins que son résultat national. Le candidat de gauche radicale Jean-Luc Mélenchon se place à 10 % des voix, et le centriste François Bayrou à moins de 7 %, des résultats inférieurs à la moyenne nationale des deux candidats. Parmi les petits candidats, on peut noter que le score d'Eva Joly à 1,16 % des voix est sa pire performance départementale, outre-mer comprise.

    Au terme du second tour, François Hollande emporte l'Aisne avec un score légèrement supérieur (+ 0,8 %) à sa moyenne nationale alors que Nicolas Sarkozy a été victorieux ici en 2007.

    Dans le détail des communes, Saint-Quentin, la ville du ministre du Travail de Nicolas Sarkozy, choisit François Hollande à hauteur de 30 puis 54 % de ses voix[7]. Laon est encore plus franche pour le candidat socialiste en lui accordant 32 % des voix au premier tour puis près de 58 % au second[8]. Paradoxalement, Soissons, alors gérée par la gauche, vote de justesse pour Nicolas Sarkozy au second tour, il obtient 50,15 % des voix[9]. Une seule commune porte Jean-Luc Mélenchon en tête du premier tour, le village de Nauroy.

    Candidat Premier tour Second tour
    Voix % Voix %
    Eva Joly 3 455 1,16
    Marine Le Pen 78 452 26,33
    Nicolas Sarkozy 72 090 24,20 133 760 47,60
    Jean-Luc Mélenchon 30 360 10,19
    Philippe Poutou 3 860 1,30
    Nathalie Arthaud 2 490 0,84
    Jacques Cheminade 738 0,25
    François Bayrou 19 895 6,68
    Nicolas Dupont-Aignan 5 853 1,96
    François Hollande 80 751 27,10 147 260 52,40
    Inscrits 376 068 100,00 376 073 100,00
    Abstentions 72 928 19,39 73 997 19,68
    Votants 303 140 80,61 302 076 80,32
    Blancs et nuls 5 196 1,71 21 056 6,97
    Exprimés 297 944 98,29 281 020 93,03

    Élection présidentielle de 2017[modifier | modifier le code]

    Résultats du premier tour par canton
    Résultats du second tour par canton
    Premier tour

    Second tour

    Nombre % des inscrits Nombre % des inscrits
    Inscrits 375 752 100,00 375 791 100,00
    Abstentions 80 183 21,34 90 745 24,15
    Votants 295 569 78,66 285 046 75,85
    % des votants % des votants
    Bulletins blancs 5 047 1,71 22 838 8,01
    Bulletins nuls 2 382 0,81 9 067 3,18
    Suffrages exprimés 288 140 97,49 253 141 88,81
    Candidat
    Parti politique
    Voix % des exprimés Voix % des exprimés
    Marine Le Pen
    Front national
    102 770 35,67 133 939 52,91
    Emmanuel Macron
    En marche
    51 680 17,94 119 202 47,09
    Jean-Luc Mélenchon
    La France insoumise
    48 950 16,99
    François Fillon
    Les Républicains
    46 969 16,30
    Nicolas Dupont-Aignan
    Debout la France
    14 651 5,08
    Benoît Hamon
    Parti socialiste
    12 230 4,24
    Philippe Poutou
    Nouveau Parti anticapitaliste
    3 156 1,10
    Nathalie Arthaud
    Lutte ouvrière
    2 763 0,96
    Jean Lassalle
    Résistons
    2 264 0,79
    François Asselineau
    Union populaire républicaine
    2 171 0,75
    Jacques Cheminade
    Solidarité et progrès
    536 0,19
    Source : Ministère de l'Intérieur - Aisne

    L'Aisne plébiscite Marine Le Pen à l'occasion de cette élection présidentielle. Elle obtient 9 points de plus qu'en 2012 et se place en tête du premier tour. Les trois candidats qui suivent obtiennent des scores similaires. Le benjamin de l'élection, Emmanuel Macron obtient 18 % des voix, l'insoumis Jean-Luc Mélenchon en obtient 17, progression personnelle de près de 7 points, et François Fillon est à un peu plus de 16 % des voix. Le second tour porte en tête dans le département la candidate frontiste à près de 53 % des voix. L'Aisne est ainsi l'un des deux seuls départements, en plus du Pas-de-Calais, à voter pour Marine Le Pen. Le score de Marine Le Pen au premier tour dans l'Aisne constitue son meilleur résultat départemental.

    Au niveau des communes, les trois plus grandes villes du département, Saint-Quentin, Laon et Soissons, s'accordent pour voter en faveur de Le Pen à hauteur de 28 % environ au premier tour mais se reportent en faveur de Macron au deuxième. Celui-ci obtient 57 % des voix dans chacune de ces villes[10],[11],[12].

    Élection présidentielle de 2022[modifier | modifier le code]

    Candidat arrivé en tête au 1er tour par commune. Emmanuel Macron Marine Le Pen Jean-Luc Mélenchon Deux à égalité
    Candidat arrivé en tête au 1er tour par commune.
  • Emmanuel Macron
  • Marine Le Pen
  • Jean-Luc Mélenchon
  • Deux à égalité
  •  
    Candidat arrivé en tête au 2d tour par commune. Emmanuel Macron Marine Le Pen Égalité
    Candidat arrivé en tête au 2d tour par commune.
  • Emmanuel Macron
  • Marine Le Pen
  • Égalité
  • Résultats dans l'Aisne[13]
    Candidats Partis Premier tour Second tour
    Voix % Voix %
    Marine Le Pen RN 104 342 39,25 153 069 59,91
    Emmanuel Macron LREM 58 721 22,09 102 428 40,09
    Jean-Luc Mélenchon LFI 41 271 15,48
    Éric Zemmour REC 18 266 6,87
    Valérie Pécresse LR 10 920 4,11
    Yannick Jadot EELV 7 074 2,66
    Jean Lassalle RES 6 468 2,43
    Fabien Roussel PCF 5 968 2,24
    Nicolas Dupont-Aignan DLF 5 790 2,18
    Anne Hidalgo PS 2 983 1,12
    Philippe Poutou NPA 2 118 0,80
    Nathalie Arthaud LO 2 038 0,77
    Votes valides 265 860 97,58 255 497 92,69
    Votes blancs 3 767 1,39 14 465 5,25
    Votes nuls 2 828 1,04 5 694 2,07
    Total 272 455 100 275 656 100
    Abstention 101 089 27,06 97 965 26,22
    Inscrits / participation 373 544 72,94 373 621 73,78

    En 2022, l'Aisne poursuit son ancrage en faveur de Marine Le Pen. La candidate du Front national dépasse cette fois les 39 % des voix dès le premier tour, et comme en 2017, cela représente son meilleur score dans un département de métropole (Mayotte ayant voté pour elle à un pourcentage plus élevé). Cependant, Emmanuel Macron progresse à 22 %, une augmentation de 4 points. Jean-Luc Mélenchon régresse de 1,5 point à 15,5 % et Éric Zemmour atteint presque 7 %, en phase avec sa moyenne nationale. Au second tour, Marine Le Pen frôle 60 % des voix, parachevant le statut de bastion RN de l'Aisne.

    Contrairement à 2017, les grandes villes sont gagnées par un vote RN important même au second tour. Laon vote à plus de 52 % pour la candidate d'extrême droite, quand Saint-Quentin lui accorde également la victoire à environ 50,5 % de ses suffrages. Seule Soissons est conservée par Emmanuel Macron où il atteint 52 % des voix au second tour. C'est également la seule des trois communes où Jean-Luc Mélenchon dépasse au premier tour 20 % des voix (en l'occurrence, 21,29 %). On peut aussi remarquer la première place du candidat insoumis dans la commune de Château-Thierry. Il y obtient 27 % des voix contre environ 25 pour les deux finalistes. (une progression pour Mélenchon de cinq points depuis 2017 contre 2,5 pour Macron et un peu moins de un point pour Le Pen) Macron conserve la commune au second mais régresse de huit points (62 % des voix en mai 2017, 54 % en avril 2022).


    Liens externes[modifier | modifier le code]

    Bibliographie[modifier | modifier le code]

    Sources[modifier | modifier le code]

    Note[modifier | modifier le code]

    1. Les cantons ici cités sont ceux antérieurs au redécoupage de 2014

    Références[modifier | modifier le code]

    1. « Vos élus », sur aisne.com (consulté le ).
    2. DB, « Sud de l’Aisne : Etienne Haÿ est élu président de la CARCT », sur axomois.fr, (consulté le ).
    3. « Aisne: Alexandre de Montesquiou élu président de la communauté de communes de Retz en Valois », sur lunion.fr, (consulté le ).
    4. Alexandre Veschini, « Paul Véron assurera la continuité à la Thiérache du Centre : Longtemps pressenti, le maire de Clairfontaine est le nouveau patron de la communauté de communes qui ressemble beaucoup aux précédentes », La Thiérache, no 2578,‎ , p. 35
    5. « Thiérache: Hugues Cochet élu président de Thiérache Sambre et Oise », sur lunion.fr, (consulté le ).
    6. Populations légales millésimées 2020 entrées en vigueur le 1er janvier 2023
    7. « Résultats de l'élection présidentielle 2012 à Saint-Quentin ».
    8. « Résultats de l'élection présidentielle 2012 à Laon ».
    9. « Résultats de l'élection présidentielle 2012 à Soissons ».
    10. « Résultats de l'élection présidentielle 2017 à Saint-Quentin ».
    11. « Résultats de l'élection présidentielle 2017 à Laon ».
    12. « Résultats de l'élection présidentielle 2017 à Soissons ».
    13. « Election présidentielle 2022 Aisne » (consulté le ).