Liste des constructeurs français de Formule 1

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Quatorze constructeurs français de Formule 1 ont conçu des châssis répondant aux normes de la Formule 1 et destinés à participer aux compétitions. Des monoplaces Talbot-Lago et Simca-Gordini ont participé au championnat du monde des pilotes dès sa création, en 1950. La coupe pour les constructeurs est apparue en 1958 et le championnat du monde des constructeurs de Formule 1 est apparu en 1982.

Deux constructeurs français ont remporté le championnat du monde, Matra, en 1969, avec un moteur Ford Cosworth, et Renault, en 2005 et 2006, avec ses propres moteurs.

Le premier constructeur de châssis français, équipé d'un moteur français, Matra V12, à remporter un Grand Prix aux mains d'un pilote français, Jacques Laffite, fut Ligier au Grand Prix de Suède 1977.

Liste alphabétique des constructeurs français de Formule 1[modifier | modifier le code]

AGS[modifier | modifier le code]

Les Automobiles Gonfaronnaises Sportives, fondées par le pilote amateur Henri Julien, ont produit des Formule Renault puis des Formule 2 et des Formule 1. L'écurie a disputé 47 Grands Prix entre 1986 et 1991 ; elle a inscrit un total de deux points et la meilleure qualification décrochée par l'une de ses monoplaces est une 10e place[1].

  • 1986 : JH21C (Motori Moderni V6 turbocompressé, 1,5 litre), 15e du championnat du monde des constructeurs.
  • 1987 : JH22 (Ford-Cosworth V8 DFZ 3,5 litres), 12e du championnat des constructeurs (Roberto Moreno).
  • 1988 : JH22 et JH23 (Ford-Cosworth V8 DFZ 3,5 litres), 13e du championnat des constructeurs.
  • 1989 : JH23B (Ford-Cosworth V8 DFZ 3,5 litres), 15e du championnat des constructeurs (Gabriele Tarquini).
  • 1990 : JH24 et JH25 (Ford-Cosworth V8 DFZ 3,5 litres), 14e du championnat des constructeurs.
  • 1991 : JH25, JH25B et JH27 (Ford-Cosworth V8 DFR 3,5 litres), 15e du championnat des constructeurs.

L'écurie AGS était localisé à Gonfaron, dans le Var. En 1989, elle devient la propriété de Cyril de Rouvre qui l'associe à l'écurie Oreca ; Hugues de Chaunac en devient directeur sportif. En 1991, deux hommes d'affaires italiens, Patrizio Cantù et Gabriele Raffanelli rachètent l'équipe qui quitte la Formule 1 à la fin de la saison.

Bugatti[modifier | modifier le code]

Bugatti T251

Le constructeur automobile Bugatti, qui s'est illustré en Grands Prix avant la Seconde Guerre mondiale a créé une seule monoplace de Formule 1, la Bugatti T251 qui n'a disputé qu'une seule course. Maurice Trintignant, qualifié dix-huitième sur vingt partants au Grand Prix automobile de France 1956, abandonne après dix-huit tours sur panne d'accélérateur[2].

  • 1956 : T251 (8 cylindres en ligne 2,5 litres)[3].

Centre d'étude technique de l’automobile et du cycle[modifier | modifier le code]

CTA Arsenal en démonstration à Monaco en 2010

Le Centre d'étude technique de l'automobile et du cycle (Union technique de l'automobile, du motocycle et du cycle à partir de 2001) conçoit, en 1946, la monoplace CTA-Arsenal fabriquée par l'Arsenal d’État de Châtillon. Elle devait être la « monoplace nationale » française qui s'opposerait aux Alfa Romeo lors des courses futures. Le projet fut abandonné au vu des résultats lors des tests, de la première course, en 1947, et de la seconde, en 1949[4],[5],[6].

Gordini[modifier | modifier le code]

Gordini T16.

Le constructeur de voitures de course Gordini, fondé par le préparateur Amédée Gordini, après sa rupture avec Simca en 1951, a disputé cinq saisons de Formule 1. En 33 Grands Prix, Gordini a obtenu deux podiums (en 1952 : Jean Behra en Suisse et Robert Manzon à Spa[7]) et un meilleur tour en course (Jean Behra en Grande-Bretagne en 1954[8]).

Larrousse[modifier | modifier le code]

L'écurie Larrousse, fondée par le pilote Gérard Larrousse et Didier Calmels, a utilisé à ses débuts des châssis Lola Cars (développés par Gérard Ducarouge), s'est ensuite associée à Venturi Automobiles en 1992, puis a conçu ses propres châssis à partir de 1993. En tant que constructeur, Larrousse a participé à 32 Grands Prix de Formule 1 et inscrit 5 points en championnat du monde[10].

De 1992 à 1994, la conception et la réalisation des châssis est sous la responsabilité de Michel Tétu.

L'écurie était localisée à Signes, dans le Var, près du Circuit du Castellet, elle a ensuite ouvert un bureau d'étude en Grande-Bretagne. Le constructeur français de voitures de sport Venturi en prend le contrôle financier pour une saison en 1992, avant que Gérard Larrousse ne redevienne actionnaire principal jusqu'en 1995.

Ligier[modifier | modifier le code]

Ligier JS11, deuxième du championnat du monde constructeurs en 1980

Le constructeur automobile Ligier, fondé en 1969 par Guy Ligier, un ancien pilote de Formule 1, a aligné ses voitures dans cette discipline de 1976 à 1996.

De 1976 à 1981, Gérard Ducarouge conçoit les châssis des Ligier JS5, JS7, JS9, JS11 et JS17 ; de 1991 à 1994, il conçoit les JS35, JS37 et JS39, Michel Tétu concevant les JS27, JS29 et JS31 de 1986 à 1988. En 1996, André de Cortanze est directeur technique.

Après avoir résidé à Vichy, l'écurie Ligier rejoint Magny-Cours en 1991. Rachetée en 1992 par Cyril de Rouvre puis, en 1996, par Flavio Briatore qui souhaitait récupérer l'accord de motorisation signé avec Renault Sport, l'équipe est finalement reprise par Alain Prost en 1997 et rebaptisée Prost Grand Prix.

Martini[modifier | modifier le code]

Le constructeur de voitures de course Automobiles Martini, fondé par Renato Tico Martini et basé à Magny-Cours, a réalisé, en 1978, une monoplace de Formule 1, la MK23 (Les monoplaces portent l'appellation « MK » pour « Martini-Knight », du nom des frères Knight qui créèrent l'école de pilotage Winfield, révélant notamment Alain Prost et Bernard Béguin). Elle était pilotée en Grand Prix par René Arnoux qui se qualifia à quatre reprises[15].

  • 1978 : MK23 (Ford Cosworth V8 3 litres), 16e au championnat du monde des constructeurs.

Matra[modifier | modifier le code]

Matra MS80, la première voiture française championne du monde, en 1969.

Le constructeur automobile Matra Automobiles (propriété du groupe industriel Matra), impliqué en compétition par sa branche sportive Matra Sports, entre en Formule 1 en 1967 et devient champion du monde des constructeurs en 1969, grâce à Jackie Stewart (également sacré champion du monde), au volant d'une Matra MS80 propulsée par le moteur V8 Cosworth. L'écurie poursuit en Formule 1 jusqu'en 1972 avec une motorisation Matra.

Gérard Ducarouge et Bernard Boyer sont à l'origine des châssis des monoplaces Matra.

  • 1967 : Matra : MS5 et MS7 (Ford Cosworth FVA 4 cylindres en ligne, 1,6 litre), 14e du championnat des constructeurs.
  • 1967 : Ford-France, MS5 (Ford Cosworth FVA 4 cylindres en ligne, 1,6 litre), non classé.
  • 1968 : Tyrrell : MS9 et MS10 (Ford Cosworth DFV V8 3 litres), 3e du championnat des constructeurs (Jackie Stewart, Jean-Pierre Beltoise, Johnny Servoz-Gavin) ,
  • 1968 : Matra : MS7 (Ford Cosworth FVA 4 cylindres en ligne, 1,6 litre), non classé et MS11 (Matra V12, 3 litres), 9e du championnat des constructeurs (Jean-Pierre Beltoise)
  • 1969 : Tyrrell :MS10, MS80 et MS84 (Ford Cosworth DFV V8 3 litres), champion des constructeurs (Jackie Stewart, Jean-Pierre Beltoise et Johnny Servoz-Gavin)
  • 1969 : Matra : MS7 (Ford Cosworth FVA 4 cylindres en ligne, 1,6 litre), non classé.
  • 1970 : Matra : MS120 (Matra V12, 3 litres), 6e du championnat des constructeurs (Jean-Pierre Beltoise et Henri Pescarolo)
  • 1971 : Matra : MS120B (Matra V12, 3 litres), 7e du championnat des constructeurs (Chris Amon et Jean-Pierre Beltoise)
  • 1972 : Matra : MS120C et MS120D (Matra V12, 3 litres), 8e du championnat des constructeurs (Chris Amon).

Prost[modifier | modifier le code]

Prost AP04

Prost Grand Prix est une ancienne écurie de Formule 1 française et un ancien constructeur, fondés et dirigés par Alain Prost de 1997 (après le rachat de l'écurie Ligier) jusqu'à la faillite de l'entreprise en fin d'année 2001. Prost Grand Prix a disputé 83 Grands Prix de Formule 1 et inscrit 35 points au championnat du monde des constructeurs. Les Prost ont également obtenu 3 podiums et parcouru 37 tours (soit 160 km) en tête de Grands Prix[16].

Bernard Dudot assure la direction technique de l'écurie jusqu'en 1999. Loïc Bigois participe à la conception et au développement aérodynamique des châssis.

L'écurie était d'abord établie à Magny-Cours, puis à Guyancourt, dans les Yvelines.

Renault[modifier | modifier le code]

Renault R25, championne du monde constructeurs en 2005

Le constructeur automobile Renault débute en Formule 1 en 1977 par l'intermédiaire de son écurie Renault F1 Team, dirigée par Gérard Larrousse et partie intégrante de son département compétition Renault Sport (issu de la fusion de Gordini et d'Alpine).

En 1977 et 1978, la conception et la construction des châssis s'effectuent à Fleury-Mérogis sous la responsabilité de François Castaing, avec l'apport d'une équipe d'ingénieurs dont André de Cortanze. De 1979 à 1984, cette responsabilité revient à Michel Tétu.

Renault se retire du championnat du monde des constructeurs fin 1985, préférant s'en tenir au rôle de motoriste, et fait son retour en tant que constructeur de châssis en 2002, après le rachat de l'écurie Benetton Formula intervenu deux ans plus tôt. Ce retour est marqué par deux titres mondiaux des constructeurs en 2005 et 2006 ainsi que par les deux titres de champion du monde des pilotes de Fernando Alonso.

À partir de 2009, le fonds d'investissement Genii Capital devient coactionnaire de l'écurie avec le rachat d'une partie des parts du constructeur automobile français Renault. Fin 2010, Genii Capital devient le propriétaire unique de l'écurie après le rachat des dernières parts de Renault et la dénomination commerciale de l'écurie est Lotus Renault GP. À partir de 2012, Genii Capital s'inscrit en championnat sous la dénomination Lotus F1 Team et produit ses propres châssis.

Le , Carlos Ghosn, le PDG de Renault, annonce le rachat de Lotus F1 Team et redevient constructeur de Formule 1 à partir de la saison 2016[23]. Cette information est juridiquement confirmée le par un communiqué du groupe automobile français[24]. Le , lors d'une conférence de presse, le châssis RS 16 et le moteur RE 16 de la saison 2016 sont dévoilés.

Renault RS16, 9e du championnat du monde des constructeurs en 2016
Renault RS18, 4e au championnat du monde des constructeurs en 2018

Simca-Gordini[modifier | modifier le code]

Simca-Gordini T15.

Le constructeur automobile Simca a vu ses monoplaces alignées par l'écurie Gordini exclusivement en 1950 et 1951, puis par Gordini et des écuries privées (Écurie Belge Alfred Dattner, Robert O'Brien, Georges Berger) en 1952 et 1953. Ces monoplaces ont pris le départ de 14 Grands Prix de championnat du monde durant ces quatre saisons[25],[26],[27],[28].

  • 1948 : Simca-Gordini T11.
  • 1950 : Simca-Gordini T15 (4 cylindres en ligne suralimentés, 1,5 litre, 175 chevaux), Robert Manzon dans les points.
  • 1951 : Simca-Gordini T15, Simca-Gordini T11 (4 cylindres en ligne, 1,5 litre).
  • 1952 : Simca-Gordini T15, Simca-Gordini T11.
  • 1953 : Simca-Gordini T15.

Talbot-Darracq[modifier | modifier le code]

Talbot-Darracq 700.

Une monoplace du constructeur Darracq, la Talbot-Darracq 700, motorisée par un bloc Talbot, a été fournie à l'écurie Enrico Platé en 1950. Engagés au Grand Prix d'Italie, aucun de ses deux pilotes désignés (Luigi Platé et Franco Bordoni) n'a finalement pris le départ.

  • 1950 : Talbot-Darracq 700 (8 cylindres en ligne suralimentés, 1,5 litre)[29].

Talbot Lago[modifier | modifier le code]

Talbot Lago T26C, première voiture française à disputer le championnat du monde de Formule 1

Le constructeur automobile Talbot a vu ses monoplaces alignées par des écuries privées au départ de dix Grands Prix du championnat du monde de Formule 1, durant deux saisons[30].

La puissance du moteur de la T26C est estimée entre 260 et 280 chevaux[31].

Venturi[modifier | modifier le code]

Venturi LC92 à moteur Lamborghini (1992)

En 1992, le constructeur français de voitures de sport Venturi Automobiles signe un partenariat avec l'écurie Larrousse, mise en redressement judiciaire, pour créer la structure Venturi-Larrousse destinée à la Formule 1 et contrôlée à 65 % par Venturi[32].

Une nouvelle organisation technique est mise en place, la base de Signes prépare les voitures tandis que la base anglaise Larrousse UK devient un véritable bureau d'études dédié à l'élaboration des châssis Venturi. En 1993, Larrousse continue seul l'aventure en Formule 1.

  • 1992 : Venturi LC92 (Lamborghini V12, 3,5 litres) 13e du championnat des constructeurs (Bertrand Gachot)[33].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Stats F1 : "AGS" (consulté le 27 janvier 2015)
  2. Stats F1 : "Bugatti" consulté le 27 janvier 2015)
  3. Stats F1 : "Moteur Bugatti" (consulté le 27 janvier 2015)
  4. (en) Karl Ludvigsen, BRM V16 : How Britain's Auto Makers Built a Grand Prix Car to Beat the world, vol. 16, Veloce, , 96 p. (ISBN 978-1-8458-4037-2), p. 5-6
  5. (es) « CTA ARSENAL - Definición - Significado » (consulté le )
  6. (en) « French pride rebuffed again! » (consulté le )
  7. Stats F1 : "Gordini podium" (consulté le 27 janvier 2015)
  8. Stats F1 : "Gordini meilleur tour" (consulté le 27 janvier 2025)
  9. Stats F1 : "Gordini saison" (consulté le 27 janvier 2015)
  10. Stats F1 : "Larrousse" (consulté le 27 janvier 2015)
  11. Luc Domenjoz, L'année 1993 Formule 1, page 37. Chronosport Éditeur, (ISBN 9782865-191246)
  12. Stats F1 : "Larrouse LH93" (consulté le 27 janvier 2015)
  13. Stats F1 : "Larrousse LH94" (consulté le 27 janvier 2015)
  14. Stats F1 : "Larrouse LH95" (consulté le 27 janvier 2015)
  15. Stats F1 : "Martini"(consulté le 27 janvier 2015)
  16. Stats F1 : "Prost" (consulté le 27 janvier 2015)
  17. Stats F1 : "Prost-JS45" (consulté le 27 janvier 2015)
  18. Stats F1 : "Prost-AP01"(consulté le 27 janvier 2015)
  19. Adrien Gilbert & Reg Grant, Formule 1 1999, page 15. Éditions TF1, (ISBN 287761174-4)
  20. Stats F1 : "Prost-AP02" (consulté le 27 janvier 2015)
  21. Stats F1 : "Prost-AP03"(consulté le 27 janvier 2015)
  22. Stats F1 : "Prost-AP04"(consulté le 27 janvier 2015)
  23. Le Monde : "Renault rachète Lotus et revient en Formule" 1 (consulté le 4 décembre 2015).
  24. Renault confirme la finalisation du rachat de Lotus, 18 décembre 2015.
  25. Stats F1 : "Simca-Gordini 1950" (consulté le 27 janvier 2015)
  26. Stats F1 : "Simca-Gordini 1951" (consulté le 27 janvier 2015)
  27. Stats F1 : "Simca-Gordini 1952" (consulté le 27 janvier 2015)
  28. Stats F1 : "Simca-Gordini 1953" (consulté le 27 janvier 2015)
  29. Stats F1 : "Talbot-Darracq" (consulté le 27 janvier 2015)
  30. Stats F1 : "Talbot-Lago" (consulté le 27 janvier 2015)
  31. Stats F1 : "Moteur Talbot" (consulté le 27 janvier 2015)
  32. Stats F1 : "Venturi" (consulté le 27 janvier 2015)
  33. Stats F1 : "Venturi-LC92" (consulté le 27 janvier 2015)