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Hélène Boucher

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Hélène Boucher
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 26 ans)
GuyancourtVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nationalité
Formation
Activité
Autres informations
Distinction
Œuvres principales
Souvenirs et Récits contés le 28 novembre 1933 (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Plaque commémorative à Paris.
Sépulture d'Hélène Boucher dans le cimetière d'Yermenonville.

Hélène Boucher, née le à Paris 14e et morte le à Guyancourt, est une aviatrice française qui a battu plusieurs records du monde de vitesse au début des années 1930. Elle se tue lors d'un vol d'entraînement sur l'aérodrome de Guyancourt.

Hélène Antoinette Eugénie Boucher est la fille de Léon Boucher, architecte parisien, et de Élisabeth Hélène Dureau. Dès son enfance, elle reçoit le surnom de Léno[Notes 1] qu'elle conservera toute sa vie. Pendant la Première Guerre mondiale, elle quitte Paris avec sa famille. Dans la propriété familiale de Boigneville, près de Yermenonville[1], en Eure-et-Loir, elle collectionne alors les photos d'aviateurs et les articles sur les avions. De retour dans l'appartement familial au 169 rue de Rennes à Paris, elle entre au lycée Montaigne puis au collège Sévigné, premier établissement secondaire laïque pour jeunes filles créé en France[2] et où elle rencontre son amie et confidente de toujours, Dolly Van Dongen, la fille du peintre Kees van Dongen.

Elle passe son baptême de l'air le à Orly avec Henry Le Folcalvez, à l'âge de 22 ans[3]. Quelques semaines plus tard, elle décide de devenir aviatrice[4] afin de conjurer la mort d'un ami de son frère, le sergent-pilote Jean Huber[Notes 2]. Ce dernier, basé à l'école d'Istres, est tombé dans son avion en flammes[Notes 3], dans l'Hérault, le 1er août 1930[5]. Henri Farbos[6], pilote français (fondateur de l'aéroclub des Landes de Mont-de-Marsan en 1928) propose à Hélène Boucher de passer son brevet de pilote au sein de son Aéro-Club des Landes.

L'aviatrice

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Hélène Boucher au volant de la Vivasport à 6 cylindres. Réclame de la société Renault de 1934.

Elle prend son premier cours de pilotage en avec Henri Liaudet[3], et obtient son brevet de pilote de tourisme le puis, après avoir cumulé 100 heures de vol et réalisé un vol de nuit, son brevet de pilote professionnel de transport public en (elle devient ainsi la quatrième en France à le décrocher après Adrienne Bolland, Maryse Bastié et Maryse Hilsz[2],[4]). Elle s'achète aussitôt un petit avion d'occasion. Dès , elle participe au rallye aérien Caen - Deauville[citation nécessaire]. Son avion mal préparé tombe en panne et elle doit se poser dans l'urgence. L'avion reste accroché dans les branches d'un arbre, mais Léno s'en sort sans blessures[7].

Elle poursuit ses participations aux manifestations : le raid Paris - Saïgon[4] au début de l'année 1933 dont René Chambe publie le journal de bord dans la biographie qu'il lui consacre[3], puis les 12 heures d'Angers en (avec Edmée Jarlaud comme passagère, elle termine 14e au classement général et est la première femme à franchir la ligne d'arrivée[8]). Le , elle remporte son premier record du monde[4]: celui d'altitude féminin pour avion léger deuxième catégorie, avec 5 900 mètres à bord de son avion Mauboussin Corsaire à moteur Salmson 60 ch[2].

En , elle se lance dans l'acrobatie aérienne. Le pilote d'essai et champion de voltige Michel Détroyat, son moniteur, déclare au terme de sa formation : « Dans quelques mois, elle sera la meilleure acrobate du monde ! »[9].

En 1934, elle s'engage avec les aviatrices Maryse Bastié et Adrienne Bolland dans le combat féministe[10] et devient militante pour le vote des Françaises au côté de Louise Weiss[11],[4].

En , Hélène Boucher signe un contrat avec la nouvelle société Caudron-Renault. C'est François Lehideux, administrateur délégué de Renault de l'époque, qui décide de son embauche pour tester la maniabilité de ses appareils. Avec ce contrat elle obtient, outre un salaire assurant son indépendance financière, des moyens techniques lui permettant de donner le meilleur d'elle-même[12].

Le , elle se classe seconde aux 12 Heures d'Angers. Elle a piloté seule son Caudron-Rafale douze heures d'affilée, alors que les vainqueurs, Lacombe et Trivier, se sont relayés. Au passage, elle a battu le record du monde des 1 000 km pour avions légers[13].

Le , aux commandes d'un Caudron-Renault monoplan de 140 ch, Hélène Boucher enlève d'une part le record international de vitesse toute catégorie sur 100 km à 412 km/h ; et, d'autre part, le record des 1 000 km à la moyenne de 409 km/h (Maurice Arnoux détenait l'ancien record avec 393 km/h)[4]. Le , elle s'adjuge le record du monde féminin à 445 km/h[2],[1],[4].

Par ailleurs, la société Renault est sous contrat avec Hélène Boucher pour promouvoir sa voiture sport de prestige, la Vivasport 6 cylindres[14]. C'est Marcel Riffard, chef du bureau d'études Caudron-Renault et concepteur du Caudron Rafale, qui a dessiné la Renault Viva Grand Sport (appelée « Vivastella Grand Sport » avant 1935).

L'accident mortel

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Hélène Boucher devant son Caudron modèle rafale.

Le , Hélène Boucher se tue lors d'un vol d'entraînement sur l'aérodrome de Guyancourt aux commandes d'un Caudron C.430 Rafale[4],[15].

La presse évoque une perte de vitesse à l'atterrissage et un oubli possible que les commandes sont inversées : l'avion accroche la cime des arbres au-dessus de la forêt de la Croix du Bois de Magny-les-Hameaux et s'écrase près de la route de la Butte aux Chênes à Brouessy, non loin de la demeure familiale de l'aviateur Henri Farman (une petite stèle indique l'emplacement de l'accident[16]).

Ce sont les pilotes Raymond Delmotte, Fouquet et Goury, témoins de l'accident, qui arrivent les premiers sur les lieux. Hélène Boucher, gravement blessée, est évacuée vers l'hôpital de Versailles. Elle meurt dans l'ambulance[17] dans la côte de Satory, à Guyancourt.

Avant d'être inhumée au cimetière de Yermenonville, commune d'Eure-et-Loir où elle passa sa jeunesse, un hommage national lui est rendu à la cathédrale Saint-Louis-des-Invalides à Paris[1]. Son cercueil est exposé pendant deux jours. Elle est la première femme à recevoir un tel honneur[3].

Couverture du livre de Jacques Mortane sur Hélène Boucher (1936).
Hélène Boucher, en quatrième page de couverture.
  • En 1934, elle est lauréate du Prix Monique Berlioux de l'Académie des sports, en tant que femme à la performance sportive la plus remarquable de l’année écoulée[1].
  • Hélène Boucher est décorée, à titre posthume, de la Légion d'honneur[18] avec la citation suivante :
« Pilote aviatrice : 3 ans de pratique professionnelle. »
« Pilote de haute classe, a mis au service de l'aviation française sa foi ardente et son audace réfléchie. »
« A donné toute sa mesure au cours de sa brève carrière. »
« Victorieuse de nombreuses compétitions, a ramené six records à la France, en particulier le record international vitesse toutes catégories sur 1 000 km avec 409 km/h. »
« A donné sa vie à la cause qu'elle avait vaillamment défendue. »
« A été citée à l'ordre de la nation. »
  • Le 2 décembre 1934, le Journal officiel publie le texte de citation à l'ordre de la Nation, rédigé par René Chambe, collaborateur du ministre de l'Air Victor Denain[3] :
« Pilote aviatrice, personnifie la jeune fille française : modestie, simplicité, vaillance.
Pilote de grande classe qui a conquis en peu de temps les records les plus enviés, grâce à son habileté et à son audace réfléchie.
A donné sa vie pour l'aviation. »
  • Dans les années suivant sa mort (au moins en 1935 et 1936), une compétition d'aviation féminine porte son nom : la coupe Hélène Boucher (remportée par Maryse Hilsz les deux premières années)[19].
  • Un film biographique, Horizons sans fin, avec Gisèle Pascal dans le rôle d'Hélène Boucher, sort en 1953.
  • La Poste française a émis, en 1972, un timbre à l'effigie d'Hélène Boucher et de Maryse Hilsz (Prix Monique Berlioux de l'Académie des sports en 1936).
  • De nombreux équipements publics, voies, établissements d'enseignement portent son nom[Notes 4].
  • À Garchizy, une allée porte son nom.
  • Une sculpture d'Hélène Boucher (réalisée par l'artiste Camille Toutée Bonhomme) est inaugurée le à Voisins-le-Bretonneux.
  • Un documentaire consacré à Hélène Boucher sort en 2022 : Léno par Hélène Boucher de Mike Baudoncq (La boîte à songes / France Télévisions).
  • Depuis 2022, un boulevard à côté de l'aérodrome de Haguenau porte son nom.

Notes et références

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  1. Léno est l'anagramme de Léon le prénom de son père et de Noël le prénom de son frère.
  2. À ne pas confondre avec le pilote d'essai Jean Hubert.
  3. Avec son passager, le mécanicien Gustave Audouy.
  4. Notamment :

Références

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  1. a b c et d Les précurseurs : Hélène Boucher (1908-1934), p. 15.
  2. a b c et d Patrick Liegibel, Stéphanie Duncan, « Hélène Boucher, une vie intense », émission Au fil de l'histoire sur France Inter, 23 janvier 2013.
  3. a b c d et e René Chambe, Hélène Boucher, pilote de France, Paris, Baudinière,
  4. a b c d e f g et h « Hélène Boucher, Adrienne Bolland et Maryse Bastié », dans Laurie Delhostal, Cécile Grès (préf. Nathalie Péchalat), Championnes ! : 90 sportives exceptionnelles (ill. Louison), Paris, La Martinière, , 189 p. (ISBN 9791040115786)
  5. Jean Fouët, « La stèle des aviateurs. » [PDF], (consulté le )
  6. « Hélène Boucher, aviatrice 1908-1934 : aviatrice à 22 ans » [archive du ], sur www.helene-boucher.com.
  7. Catherine Dufour, Guide des métiers pour les petites filles qui ne veulent pas finir princesse, Fayard, , pp. 29-30.
  8. Bernard Marck, Les Aviatrices, L'Archipel, Paris, 1993.
  9. La fabuleuse histoire d'Hélène Boucher, « record woman » de vitesse en avion.
  10. « Exposition – Les femmes s’affichent – 8 mars-14 juillet 2003 », sur le site museehistoirevivante.com.
  11. « Le combat des femmes sous la Troisième République (1871-1940) », sur le site thucydide.com.
  12. Antoine Rédier, Hélène Boucher, jeune fille française, p. 179.
  13. Une autre aviatrice, Mme Becker, était avec H. Boucher. Voir (fr) HIRSCHAUER L. & DOLLFUS Ch. : L'Année aéronautique 1936–1937, Dunod, 1937 – Lire en ligne.
  14. Hélène Boucher et la Vivasport [archive du ], sur www.helene-boucher.com.
  15. « 30 novembre 1934 : l'avion d'Hélène Boucher s'écrase à Guyancourt (78) », récit de l'accident [archive du ], sur www.helene-boucher.com.
  16. « Hélène Boucher - Magny-les-Hameaux | Aérostèles », sur www.aerosteles.net (consulté le ).
  17. « Le 30 novembre 1934 dans le ciel : Mort de la jeune aviatrice Boucher », sur Air Journal (consulté le ).
  18. Décret du 4 décembre 1934 paru au Journal officiel du 6 décembre 1934, ministère de l'Air.
  19. Bernard Marck 2003, p. Annexes : Les coupes Hélène Boucher.

Bibliographie

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  • Antoine Redier (préface du général Victor Denain, ministre de l'Air), Hélène Boucher, jeune fille française, éd. Flammarion, 1935, 246 p.  Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Jacques Mortane, Hélène Boucher aviatrice, éd. Plon, Paris, 1936, 93 p.
  • René Chambe, Hélène Boucher, pilote de France, Éditions Baudinière, Paris, 1937, 287 pages ; rééd. Éditions France-Empire, Paris, 1964.
  • Roland Tessier (illustrations de Paul Lengellé), Hélène Boucher, coll. « Les Héros de l'air en Images », éd. Flammarion, 1943, 60 p.
  • Marguerite d'Escola, Hélène Boucher – Celle qui a vaincu la peur, Éditions des loisirs, Paris, 1946, 159 p.
  • Paul Thoraval (préface de Paul Codos aviateur français), Hélène Boucher, éd. Jean de Gigord, coll. « Tout pour tous », Paris, vers 1947, 126 p.
  • Bernard Marck, Hélène Boucher, la fiancée de l'air, Paris, L'Archipel, , 405 p. (ISBN 2-84187-523-7, présentation en ligne). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Évelyne Morin-Rotureau, Hélène Boucher, éditions Pemf, 2005 [1].
  • Gérald Massé et Romain Léger, Les exploits des sportifs d'Eure-et-Loir : 1965-2015, Dreux, Antipodes, , 336 p. (ISBN 978-2-9553628-0-8). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Katell Faria, Les Aventurières du ciel, Points, 2021
  • Léno par Hélène Boucher, film de Mike Baudoncq (La Boîte à Songes / France Télévisions), 52 min, 2022

Articles connexes

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Liens externes

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