Fatima Zahra

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Fatima Zahra (fātima, فاطمة, « jeune chamelle sevrée »[1]; zahra ou az-zahraʾa, الزهراء, la resplendissante), est la fille du prophète de l'islam Mahomet et de sa première femme Khadija, née à La Mecque vers 606 et morte à Médine le 28 août 632 (3 joumada ath-thania 11 AH).

Biographie

Selon la tradition de l'islam, elle était la fille préférée de Mahomet, qui l'a appelée la « Reine des femmes du Paradis »[2] Dans un autre hadith, Mahomet dit : « Il n'y a eu que quatre femmes accomplies : Assiya (épouse du Pharaon qui a choisi de suivre Moïse), la vierge Marie, Khadija (première épouse de Mahomet) et Fatima. »[3] Il a également déclaré : « Fatima est une partie de moi, et celui qui met Fatima en colère, c'est moi qu'il met en colère »[4]. Elle fait aussi partie des ahlul bayt, la famille du Prophète.

Elle a épousé Ali, cousin de Mahomet et le premier imam du chiite et futur quatrième calife bien guidé du Sunnite, qui lui a donné deux garçons, Hassan et Husayn (ou Hussein) et deux filles Zaynab (Zaynab la Grande) et Oum Kaltoum (Zaynab la Petite).

Elle meurt six mois après Mahomet, en colère contre Abu Bakr selon les sources sunnite et chiite à cause de l'affaire de Fadak ; Boukhari, grand savant sunnite rapporte à ce propos : « Fatima fille du prophète courroucée, évita depuis cette époque Abou Bakr et ne cessa de l’éviter jusqu'à sa propre mort, survenue six mois après celle de l’envoyé de Dieu »[5].

Une oasis offerte par Mahomet en héritage à 'Ali et Fatima est confisquée par le calife Abu Bakr, qui rejeta leur témoignage, invoquant une parole de Mahomet selon laquelle les prophètes ne laissent aucun héritage. Fatima récusa cette narration, citant notamment des versets du Coran où il est attesté que les prophètes ont des héritiers : « Et Salomon hérita de David » (Le Coran, « La Fourmi », XXVII, 16, (ar) النمل) ; l'invocation de Zacharie : « Je crains [le comportement] de mes héritiers, après moi. Et ma propre femme est stérile. Accorde-moi, de Ta part, un descendant qui hérite de moi et hérite de la famille de Jacob. » (Le Coran, « Marie », XIX, 5-6, (ar) مريم) ; etc. Considérant que c'était une mesure injuste prise contre elle et sa famille, Fatima n'adressa plus la parole au calife jusqu'à sa mort, et demanda à 'Ali de l'enterrer secrètement[6].

Il est à noter qu'aux yeux d’Ali et d’al-‘Abbâs, Abou Bakr était devenu « un menteur, un pécheur, un traître et un perfide » Sahih Moslim 1757-2.

Les différents surnoms (Zahra « l’éblouissante », Batul « la vierge »…) qu’on lui attribue témoignent du respect que lui portent les musulmans, qu'ils soient sunnites ou a fortiori chiites. Son nom est à l'origine de la dynastie des Fatimides (909-1171), qui prétendaient en être les descendants. À noter aussi que d'après la tradition, l'actuelle famille royale marocaine appartenant à la dynastie des Alaouites serait descendante directe du prophète Mahomet par la voie de sa fille Fatima.

Autres étymologies

Selon "Lissan al-Arab", son nom signifierait « celle qui a été sevrée avant deux ans[7]». On lui donne également comme interprétation « qui sèvre » ou « jeune chamelle sevrée » ou « celle qui se tient à l'écart du péché».

En Afrique noire, on trouve les formes Fatimata, Fadima, Fatoumata ou Fatou, Fadimoutou et Fanta au Mali.

Martyre

Les chiites commémorent le deuil de Fatima martyre pendant 20 jours chaque année.

Notes et références

  1. Ghita El Khayat-Bennai, Le Livre des prénoms du monde arabe, Casablanca, Eddif, , 247 p. (ISBN 978-2-908801-82-8, LCCN 96968779, lire en ligne), p. 51
  2. Boukhari Tome 2 page 824
  3. rapportée par Hakim et Ahmed
  4. Boukhari Tome 2 page 826
  5. Boukhari tome 2 page 381
  6. Boukhari tome 3 page 169
  7. Du verbe arabe faṭama, ﻓﻄﻢ, « sevrer ».

Bibliographie

  • Vacca, V. Fāṭima. Encyclopaedia of Islam Online. Éd. P.J. Bearman, Th. Bianquis, C.E. Bosworth, E. van Donzel and W.P. Heinrichs. Brill Academic Publishers. (ISSN 1573-3912).
  • Hassan Amin, Islamic Shi'ite Encyclopedia. Beirut: SLIM Press, 1968-73.

Liens externes