Bastille
Type |
Château fort, arsenal et prison |
---|---|
Partie de | |
Matériau | |
Construction | |
Démolition |
- |
Commanditaire | |
Hauteur |
Hauteur : 24 m Largeur : 34 m Longueur : 66 m |
Usage | |
État de conservation |
démoli ou détruit (d) |
Pays | |
---|---|
Commune |
Coordonnées |
---|
Le fort et bastide Saint Anthoine lez Paris[réf. nécessaire] [1] qui prendra, plus tard, le nom de Bastille ou plus exactement la Bastille Saint-Antoine, était une forteresse élevée à l'emplacement de l’actuelle place de la Bastille à Paris. Elle fut entièrement détruite après la Prise de la Bastille le .
Histoire
En 1367, le Roi Charles V ordonna la construction du fort.
Forteresse
Destinée à défendre la porte Saint-Antoine et les remparts de l’est de Paris devenus plus vulnérables ainsi qu'à protéger le roi en cas de révolte du peuple parisien notamment en sécurisant la route reliant la résidence du roi à l'hôtel Saint-Pol au château de Vincennes où le roi Charles V veut établir le centre administratif du royaume, la « Bastille » ou « Bastille Saint-Antoine » ou encore « fort et bastide Saint Anthoine lez Paris » était initialement un véritable château et un arsenal.
La construction ordonnée en 1367, fut bâtie sous le règne de Charles V, de 1370 à 1383, par le prévôt de Paris Hugues Aubriot qui posa la première pierre le 22 avril 1370[2], sur le modèle à quatre tours courant à l’époque. Les autres tours lui furent ajoutées ultérieurement. Elle faisait 66 mètres de long pour 34 mètres de large et 24 mètres de hauteur au niveau des tours, et était entourée d’un fossé de 25 mètres de largeur par 8 mètres de profondeur alimenté par les eaux de la Seine. Les huit tours se nommaient tours du Coin, de la Chapelle, du Trésor, de la Comté, de la Bertaudière, de la Basinière, du Puits et de la Liberté. L’entrée se faisait par la rue Saint-Antoine et donnait sur la Cour de l’Avancée qui abritait des boutiques et une caserne. Son premier capitaine gouverneur fut nommé par Charles VI, dès 1386, en la personne de son chambellan Jehan de La Personne, vicomte d'Acy, ancien compagnon de Bertrand du Guesclin et qui avait été déjà chambellan sous les deux règnes précédents[3]. À la même époque fut édifié le donjon de Vincennes. Le Château de Montagu, édifié par le surintendant des finances de Charles VI, Jean de Montagu, à Marcoussis, est un exemple proche des choix d'architecture retenus pour la forteresse de la Bastille.
Elle appartenait au système défensif de l'enceinte de Charles V mais très vite, son utilité militaire s’avérant médiocre – « assiégée, elle s’est toujours rendue[4] » – une nouvelle enceinte fut construite. La forteresse fut occasionnellement prison d’État sous Louis XI puis utilisée comme entrepôt d'armes et lieu de réception par François Ier, comme coffre-fort des richesses royales sous Henri IV[5].
Durant la Journée des Barricades (huitième guerre de religion), la Bastille se rendit le [6] et Jean Bussy-Leclerc en devint le gouverneur. À la chute de la Ligue et l'entrée d'Henri IV à Paris le , le gouverneur de la Bastille refusa de rendre la forteresse qui fut assiégée et résista quatre jours.
Sully, nommé gouverneur en 1602, y abrita le trésor royal dans la tour du même nom, qu’on désigna alors sous le terme de « buffet du roi[7] ».
La Bastille est à nouveau prise durant la Fronde en 1649 et un Frondeur en est nommé gouverneur : La Louvière, fils de Pierre Broussel. C'est à cette époque que se situe un des épisodes les plus rocambolesques de l'histoire de la forteresse. Le 2 juillet 1652, lors de la bataille du faubourg Saint-Antoine, le prince de Condé est en difficulté face aux troupes royales dirigées par le maréchal de Turenne. Sa cousine, Mlle de Montpensier, dite la Grande Mademoiselle, obtient alors de son père Gaston d'Orléans l'autorisation de faire tirer les canons de la Bastille sur les troupes royales pour le sauver et lui permettre d'entrer dans Paris.
Prison
La Bastille fut utilisée occasionnellement comme prison dès le règne de Louis XI.
Pendant les troubles des guerres de religion, elle servit de prison à des Grands du royaume comme François de Montmorency (1574-1575), Charles d'Angoulême (1604-1616), ou encore le prince de Condé (1616-1619). Sous la domination de la Ligue, La Bastille abrite l'écrivain Montaigne (1588), les magistrats du parlement de Paris restés fidèles au roi dont le premier président Achille de Harlay, et l'artiste protestant Bernard Palissy qui y meurt.
C’est le cardinal de Richelieu qui la transforma en prison d’État[5] à laquelle restent attachées les lettres de cachet, lettres signées du roi (ou le plus souvent de ses ministres) ordonnant un emprisonnement sans jugement. Paris dispose de plusieurs types de prisons : prisons ordinaires, Hôpital général et prisons d’État (Vincennes, For-l'Évêque). La Bastille était une prison plutôt confortable pour les personnes de qualité (nobles, grands bourgeois) emprisonnés dans les cellules (au nombre de 42[8]), elles mangeaient tous les jours « à la table du gouverneur » (non avec lui mais bénéficiant du même repas que lui). Ces cellules disposaient de grandes pièces avec repas fins et d’un domestique si ce dernier acceptait (tel le domestique du banquier de Gérard Michel de La Jonchère qui a partagé le sort de son maître mais finit par ne plus le supporter, sans pouvoir ressortir[9]), de meubles et d'une cheminée avec bois de chauffage (grâce à la « pistole »[10]). Les prisonniers royaux sont autorisés à correspondre avec l'extérieur, recevoir des visites et jouissent d'une relative liberté de mouvement au sein de la forteresse. Le marquis de Sade y fut détenu cinq ans et demi. La Bastille comportait également depuis la fin du XVIIe siècle un quartier beaucoup moins agréable pour les prisonniers communs. Ceux-ci vivaient de la charité et du « pain du roi », y étaient parfois enchaînés ; on les appelait les « pailleux », car ils dormaient sur une paillasse dont on changeait la paille une fois par mois[8]. La prison disposait aussi de six cachots (et non d’oubliettes), dont un aménagé en salle de torture, situés à six mètres de profondeur au niveau des douves et qui servaient de punition aux prisonniers insubordonnés comme, par exemple, le fameux Latude (Louis XVI fait supprimer ces cachots, tout comme la question et les lettres de cachet qu'il abolit le ). Sous Louis XV qui adoucit le régime carcéral à partir de 1750, on retrouve beaucoup de convulsionnaires et jansénistes accusés de crime de lèse-majesté. Entre 1661 et 1789, un prisonnier sur six est embastillé[11] pour « faits de lettres » (libraire, imprimeur, colporteur ou auteur de libelle)[12].
L'arrivée d'un nouveau prisonnier est annoncée par une sonnerie de cloche. Les boutiques avoisinantes (notamment les échoppes le long du fossé qui sont louées au Gouverneur) ferment alors et les gardes se couvrent le visage pour ne pas voir le visage du nouveau venu. Ce culte du secret motive également l'enterrement des prisonniers de nuit sous de faux noms. Il participe grandement au mythe de l'homme au masque de fer[13].
Le premier témoignage écrit sur la prison sont les pseudo-mémoires d'un calviniste, Constantin de Renneville, qui donne une vision noire de la Bastille et son arbitraire, l'opposant à la Tour de Londres[14]. Les récits « antibastillonnaires » se multiplient : deux ouvrages publiés à l'étranger poursuivent cette dénonciation et participent à la construction de la légende noire (lettre de cachet en blanc, tortures, exécutions sommaires) de la Bastille : Mirabeau avec Des lettres de cachet et des prisons d'État (Hambourg, 1782) et Simon Nicolas Henri Linguet, Mémoires sur la Bastille (Londres, 1783). Un historien qualifie la Bastille de rendez-vous des intellectuels[15] puisque s’y retrouvaient aussi bien Voltaire (par deux fois en 1717 et 1726) que des pamphlétaires comme Linguet ou Brissot, victimes de la censure. Cette mauvaise réputation de la Bastille qui a commencé dès avant la Révolution, est remise en cause par certains historiens du XIXe siècle, tel Frantz Funck-Brentano[16], qui, par opposition à la tradition jacobine, ne craignent pas de parler « des égards, du confort, des bons soins » de cette prison[17].
C’était aussi un gouffre financier pour Louis XVI, en raison à la fois du traitement du gouverneur d’environ 60 000 livres mais aussi de l’entretien du personnel, nombreux, ou de la nourriture. Necker, qui avait déjà fermé le donjon de Vincennes, souhaitait la faire abattre dès 1784. Le peuple ne craint plus ce bâtiment en 1789[5], mais les cahiers de doléances de la ville, rédigés par des acteurs de la fronde des parlements[18], demandaient sa destruction et son remplacement par une place avec un monument à la Liberté retrouvée. Comme toute forteresse imposante, elle marquait le paysage parisien et rappelait l'autorité du roi (comme la tour du Temple)[5].
La hiérarchie à l'intérieur de la prison
Le gouverneur, dont la charge est vénale, gère et dirige la prison. Il vit dans une maison d'une Cour de la Bastille, entourée d’un jardin à la française. Il est assisté par un lieutenant de roi responsable de la sécurité et d'un major chargé de l’économat, des archives. Les employés en contact direct avec les prisonniers (promenade, repas) sont les porte-clefs. Le « capitaine des portes » est l'officier responsable de l'entrée et la sortie de la prison. La surveillance de la forteresse est assurée par des « invalides », en faction de jour comme de nuit à l’intérieur et à l’extérieur de l'enceinte, tandis que le repas et les promenades des prisonniers sont assurés par les porte-clefs sous l’autorité des officiers. On trouve aussi comme personnel logeant un service médical, un chapelain et un confesseur[19].
Le nombre de prisonniers
Vu le nombre de ses cellules, la prison ne peut accueillir plus de 45 prisonniers en même temps, elle atteint un maximum d'une soixantaine de détenus sous Louis XIV, seuls 1,5 % d'entre eux y meurent officiellement[5]. Du XIVe au milieu du XVIIesiècle, elle aurait reçu 800 prisonniers, le nombre passe à 5 279 entre 1659 et 1789 (avec une durée moyenne de détention de quelques mois à deux ans : 57 % des prisonniers restent moins de 6 mois, 28 % entre 1 et 4 ans) : 2 320 sous Louis XIV, 1 459 sous la Régence, 1 194 sous Louis XV et 306 sous Louis XVI[19],[20].
Gouverneurs de la Bastille
La Bastille fut achevée en 1383. Les premiers dignitaires, responsables militaires de la Bastille, étaient anciennement appelés capitaines gouverneurs du fort et bastide Saint-Antoine [21].
Prise de la Bastille le 14 juillet 1789
La Bastille fut prise d’assaut le par le peuple parisien (une grande majorité des émeutiers venant du faubourg Saint-Antoine) venu chercher de la poudre après avoir récupéré des armes aux Invalides. Ils libérèrent aussi les sept prisonniers de la forteresse.
Des délégations essayent de négocier avec le gouverneur de la Bastille Bernard-René Jordan de Launay, en vain. Après la prise de la forteresse, ce dernier fut emmené sur la place de Grève, où il eut la tête coupée. Les révolutionnaires auxquels se sont ralliés certains membres de la garde bourgeoise et des Gardes Françaises s'emparent notamment de ses archives, les dispersent en partie (avec les meubles et la vaisselle) dans les fossés de la forteresse mais les collectionneurs, notamment Beaumarchais, mettent rapidement la main sur certaines[5]. Dès le 15 juillet, les autorités municipales tentent de les récupérer. Elles sont conservées à la Bibliothèque de l’Arsenal en 1798, dont le directeur est alors Hubert-Pascal Ameilhon, et cataloguées depuis le XIXe siècle (60 000 dossiers comprenant 600 000 feuillets, essentiellement des lettres de cachet, interrogatoires, suppliques au roi, rapports de police, correspondances de l'embastillé)[12].
La prise de la Bastille est aujourd’hui considérée comme le symbole de la Révolution française dont elle marque le commencement.
Cependant, la fête nationale française commémore la fête de la Fédération, le , qui coïncidait avec le premier anniversaire de la prise de la Bastille[22].
Démolition de la Bastille
La Bastille fut abattue à partir du 15 juillet par un entrepreneur privé, Palloy[23], qui vendit une partie des pierres en guise de souvenirs (pierres sculptées représentant la Bastille en miniature), dont un certain nombre furent vendus en province (Palloy fit faire également des maquettes de l'édifice qui furent envoyées dans tous les chefs-lieux des départements français).
On peut y ajouter la transformation en objets de piété et de culte, de tout ce qu’il put récupérer sur les boiseries et les ferronneries de la vieille forteresse. La plus grande part a servi à construire le pont de la Concorde. Le marquis de La Fayette envoya une des clés de la Bastille à George Washington, l’une des grandes figures de la Révolution américaine et premier président des États-Unis[24]. Elle est aujourd’hui exposée à la résidence de Mount Vernon, transformée en musée. Une autre des clés fut envoyée à Gournay-en-Bray, lieu de naissance, du premier révolutionnaire à être entré dans la Bastille, Maillart. Cette dernière clé a depuis disparu.
C'est à la fonderie de Romilly, dans l'Eure, qu'ont été conservées jusqu'à sa fermeture l'horloge et les cloches de la forteresse. Le carillon quant à lui se trouve actuellement au Musée européen d'art campanaire, à L'Isle-Jourdain (Gers)
La disparition de la Bastille n'empêche pas son mythe de renaître dès la Révolution sous la forme d'une mode « à la Bastille » (bonnet, souliers, éventails…)[22].
Détenus célèbres
La prison de la Bastille abrita entre autres :
Moyen Âge
- Hugues Aubriot, fondateur de la Bastille
- Jacques d'Armagnac, duc de Nemours
- Louis de Luxembourg, connétable de Saint-Pol
- Antoine de Chabannes
- Guillaume de Haraucourt, évêque de Verdun
Guerres de religion
- Anne du Bourg (1559)
- le vidame de Chartres (1560), ancien favori de la reine Catherine de Médicis
- François de Montmorency (de 1574 à 1575), beau-frère du roi Charles IX
- Michel de Montaigne (1589), écrivain et ancien maire de Bordeaux
- Achille de Harlay, premier président du parlement de Paris
- Bernard Palissy, artiste protestant
Règne d'Henri IV et de Louis XIII
- Biron, favori d'Henri IV (il est décapité dans la cour de la Bastille)
- Charles d'Angoulême (de 1604 à 1616), fils naturel de Charles IX
- Henri, prince de Condé (de 1616 à 1619), deuxième prince dans l'ordre de succession au trône de France
- Éléonore Galigaï (1617), favorite de la reine Marie de Médicis
- Louis, cardinal de Guise (1620), frère du duc de Guise
- François de Bassompierre, ancien favori d'Henri IV
- Bussy-Rabutin
Règne de Louis XIV
- Louis d'Astarac de Fontrailles[réf. nécessaire]
- Le mystérieux Masque de fer
- Gatien de Courtilz de Sandras, emprisonné plusieurs fois
- Nicolas Fouquet, Jean Pecquet et Paul Pellisson (décembre 1661 - 26 février 1665)
- Louis-Isaac Lemaistre de Sacy, bibliste janséniste de 1666 à 1668.
- les membres du complot de Latréaumont, en 1674, avant leur exécution : le chevalier de Rohan, la marquise de Villars, le chevalier des Préaux, et le philosophe Franciscus van den Enden.
- le maréchal de Luxembourg, dans le cadre de l'Affaire des poisons, mais rapidement libéré.
- John Vanbrugh, jacobite, prisonnier politique.
Régence et règne de Louis XV
- La Bourdonnais
- Fréron
- Lally-Tollendal
- Latude
- Laurent Angliviel de La Beaumelle
- Jean-François Marmontel
- Claudine Guérin de Tencin
- Voltaire
- Le Prévôt de Beaumont
- André Morellet
- Louis François Armand de Vignerot du Plessis, duc de Richelieu
- Beaumarchais
- Louis-René Caradeuc de La Chalotais
Règne de Louis XVI
- Simon-Nicolas-Henri Linguet de 1780 à 1782
- Le cardinal Louis de Rohan, la comtesse de la Motte, et le comte de Cagliostro, tous impliqués dans l'Affaire du collier de la reine
- Armand Tuffin de La Rouërie, en 1788 avec les députés bretons.
- Le marquis de Sade, transféré quelques jours avant la prise de la Bastille
- Brissot, pour un libelle dont il n'était pas l'auteur, innocenté au bout de 4 mois.
- Le comte Hubert de Solages (voir l’Affaire de Solages - de Barrau)
- Marie Nicole Le Guay dite d'Oliva (1761-1789) impliquée dans l'affaire du collier de la reine.
Détenus à la Bastille le 14 juillet 1789
Ils étaient sept :
- quatre faussaires : Jean Béchade, Bernard Laroche, Jean La Corrège et Jean-Antoine Pujade, accusés d'avoir falsifié des lettres de change. Leur procès était en cours d'instruction ;
- le comte Hubert de Solages, criminel enfermé durant l'Affaire de Solages - de Barrau à la demande de son père, qui payait sa pension ;
- Auguste Tavernier, supposé complice de Robert-François Damiens l'auteur d'une tentative d'assassinat sur Louis XV;
- le comte de Whyte de Malleville, embastillé pour démence à la demande de sa famille.
Juste après leur libération, les deux derniers furent internés à l'asile de Charenton[25].
Les révolutionnaires sont tellement déçus de trouver ces prisonniers en nombre si faible et manquant de prestige qu'ils en inventent un faux, appelé comte de Lorges, « un malheureux vieillard qui fut trouvé chargé de chaînes, à moitié nu, avec des cheveux et une barbe de divinité fluviale, au fond d'un cachot où ne pénétrait pas la lumière et dont les murailles suintaient l'humidité (…). Le misérable vieillard, qui gisait là depuis des années et des années, fut comme de juste porté en triomphe par les amis de la liberté aux acclamations d'un peuple en délire »[26].
La Bastille aujourd’hui
En 1899, lors de la construction de la ligne 1 du métro parisien des vestiges de la forteresse furent redécouverts. Ainsi, les fondations de la tour de la Liberté (celle où fut enfermé Sade) qui était alors située au niveau du no 1 de la rue Saint-Antoine[27], ont été démontées et reconstituées dans le square Henri-Galli[28].
De même, on peut trouver également un morceau du mur de la contrescarpe du fossé de la Bastille sur le quai de la station homonyme de la ligne 5 du métro (en direction de Bobigny)[29]. L'autre côté de ce mur est visible derrière une vitre dans les couloirs du métro, dans un escalier provenant de l'entrée sur le boulevard Bourdon.
Enfin, un pavage spécial a été dessiné sur la partie ouest de la place de la Bastille afin de retracer sur le sol les contours de la forteresse.
Depuis 1880, la prise de la Bastille est commémorée tous les 14 juillet, jour de fête nationale. Elle est célébrée conjointement avec un autre évènement : la Fête de la Fédération qui eut lieu un an après la prise de la Bastille, le 14 juillet 1790, sur l’esplanade du Champ-de-Mars. En 1880, lors des débats parlementaires pour l'adoption d'une fête nationale, la date du 14 juillet 1789 ne faisait pas l'unanimité parmi les députés conservateurs de l'opposition. Pour la faire accepter, le gouvernement républicain a mis alors en avant la date du 14 juillet 1790. Le régime de la Troisième République qui veut créer un consensus a laissé le choix implicite aux Français de fêter soit la date de 1789, soit celle de 1790[22]. Depuis, l’inconscient collectif français semble bel et bien associer la fête nationale à la prise de la Bastille : une immense majorité ne se souvient que rarement du 14 juillet 1790.
Sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing, le traditionnel défilé militaire fut un temps déplacé sur la place de la Bastille au lieu de l'Avenue des Champs-Élysées[30]. Et, les pays anglophones parlent de « Bastille Day » quand ils font référence à la fête nationale française.
Notes
- BnF, mss. collection Duchesne, vol. 121 (fol. 149 I°)
- Funck-Brentano Frantz, « La Bastille, histoire et description des bâtiments, administration, régime de la prison, événements historiques », Bibliothèque de l'école des chartes, vol. 55, no 55, , p. 362 (lire en ligne)
- Fernand Bournon, La Bastille, histoire et description, Paris, Imprimerie Nationale, 1843, pp. 76-78. ; BnF, mss. collection Duchesne, vol. 121 (fol. 149 I°) & BnF, mss.Clairambault, Titres scellés, reg. 76, pièce 46.
- Claude Quétel, entretien radiophonique avec Patrice Gelinet, vendredi 12 novembre 1999, France inter, « 2000 ans d’histoire »
- Claude Quétel, « La vérité sur la Bastille », émission Au cœur de l'histoire sur Europe 1, 29 avril 2013
- Pierre Miquel, Les Guerres de Religion, Paris, Fayard, , 596 p. (ISBN 978-2-21300-826-4, OCLC 299354152, présentation en ligne). p. 348
- Claude Quétel, entretien radiophonique avec Patrice Gelinet, ibid.
- Arlette Farge, « Que fête-t-on le 14 juillet ? », émission L'ombre d'un doute sur France 3, 11 juillet 2012
- Gérard Michel de La Jonchère, Un financier à la Bastille sous Louis XV. Journal de La Jonchère, publié par Albert Babeau, Impr. de Daupeley-Gouverneur, , 46 p.
- Littré, Dictionnaire de la langue française (1872-77) : Dans les prisons, chambre à part et autres commodités qu'un prisonnier obtient moyennant la pistole, c'est-à-dire en payant la pension.
- Néologisme de Voltaire.
- La Bastille ou « l’enfer des vivants »[PDF]
- Jean-Christian Petitfils, Une prison royale in Dans les secrets de la police
- Constantin de Renneville, L’Inquisition française ou l’histoire de la Bastille, 1719, t. 4
- Frédéric Lenormand, La Pension Belhomme, une prison de luxe sous la Terreur, Paris, 2002.
- Frantz Funck-Brentano, La Vie à la Bastille, étude historique, Secrétariat de la société d'économie sociale, , 33 p.
- Claude Quétel, Une légende noire. Les lettres de cachet, Perrin, , p. 39
- Camus, Target, Le Chapelier, Guillotin
- La Bastille ou « l’Enfer des vivants » ?[PDF]
- Frantz Funck-Brentano, Les Lettres de cachet à Paris : étude, suivie d’une liste des prisonniers de la Bastille (1659-1789), Paris, Imprimerie nationale, 1903
- La Bastille dévoilée Par Charpentier pages 135 et suivantes
- Héloïse Bocher, Démolir la Bastille. L’édification d’un lieu de mémoire, Vendémiaire, , 224 p. (ISBN 2363580303)
- Son chantier fait l'objet de nombreuses visites, Beaumarchais, Mirabeau, attirés par la poétique des ruines ou voulant participer à cet événement.
- « Silver & Other Metals », Mount Vernon Ladies' Association (consulté le )
- http://www.guichetdusavoir.org/viewtopic.php?f=2&t=45113&view=print
- Frantz Funck-Brentano, Les secrets de la bastille tirés de ses archives, Flammarion, , 125 p.
- Guy le Hallé, Histoire des fortifications de Paris et leur extension en Île-de-France, éditions Horvath, , 293 p. (ISBN 2-7171-0925-0)
- Le square Henri-Galli sur le site de la mairie de Paris
- Les vestiges de la Bastille sur Le Piéton de Paris
- Rémi DALISSON, Célébrer la nation. Les fêtes nationales en France de 1789 à nos jours, Paris, Nouveau monde éditions, 2009, p. 420.
Divers
Ce site est desservi par la station de métro Bastille.
- L’Histoire de la Bastille a été écrite par Joseph Delort (1827) et par Arnold Pujol, et Marquet (1844).
- La Bastille est une chanson de Jacques Brel.
- La Bastille est aussi un quartier de Saint-Jean-de-Maurienne, en Savoie.
Bibliographie et sources
Bibliographie
- Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Bastille » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, (lire sur Wikisource)
- Monique Cottret, La Bastille à prendre, histoire et mythe de la forteresse royale, Paris, P.U.F., 1986, 205 pages, collection Histoire.
- Claude Quétel, Histoire vraie d’une prison légendaire, Paris, Laffont, 1989 (ISBN 978-2-221-04430-8)
- Claude Quétel, L’Histoire véritable de la Bastille, Paris, Larousse, Bibliothèque Historique, avril 2006 (ISBN 978-2-03-505576-7)
- Jean-Christian Petitfils, Une prison royale in Dans les secrets de la police, éditions l'Iconoclaste 2008 (ISBN 9782913366206)
- Alfred Bégis, Le registre d'écrou de la Bastille de 1782 à 1789 sur le Projet Gutenberg
- Charpentier, La Bastille dévoilée
- Dufey, La Bastille; Mémoires pour servir à l'histoire secrète du gouvernement Français.
- Jean Mesqui, La Bastille Saint-Antoine. Un concept original d'architecture castrale, dans Sous les pavés, la Bastille. Archéologie d'un mythe révolutionnaire, Caisse nationale des monuments historiques et des sites, Paris, 1989 ; p. 173 (ISBN 2-858-22-086-7) (Lire en ligne)
Sources
- La Bastille ou « l’enfer des vivants » Exposition du 9 novembre 2010 au 11 février 2011 à la Bibliothèque de l'Arsenal