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Synthwave

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Synthwave
Origines stylistiques Italo disco, French touch, New wave, synthpop, chiptune, rock électronique, musique industrielle, musique électronique, ambient
Origines culturelles Années 1980, milieu des années 2000 ; France, puis Europe, États-Unis, Australie
Instruments typiques Synthétiseur, Boîte à rythmes, Guitare électrique, Vocoder
Popularité Europe, Amérique du nord, Japon, Australie
Voir aussi Chillwave, Eurobeat, Dark wave, glitch, Synthrock

Sous-genres

Darksynth

Genres dérivés

Vaporwave, Chillwave

Genres associés

New wave, Lo-fi, Hard rock, Metal

La synthwave, également appelée retrowave, est un genre musical et artistique[1] ayant émergé au début des années 2010, influencé par la musique et les films des années 1980[2],[3],[4],[5]. Le genre naît d'un mouvement de nostalgie de ladite décennie en proposant les mêmes sonorités, accords et mélodies mais avec une production plus moderne, un rendu plus ambiant et une utilisation plus rare du chant[6],[7].

Il se caractérise par l'utilisation de synthétiseurs datant des années 1980 comme le Roland Juno-6, son cousin le Roland Jupiter-8, le Yamaha DX7 le Memorymoog et parfois le Korg M1 ; ainsi que de sons issus de boîtes à rythmes de l'époque comme Roland TR-707 et la LinnDrum. Aujourd'hui, il existe de nombreuses émulations et samples de ces machines, permettant d'obtenir des sons équivalents à moindre coût et plus rapidement, les plus connues étant celles des marques u-he et Arturia.

La filiation French touch

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Les inspirateurs de la synthwave sont pour certains issus du mouvement French touch, notamment de son genre le plus connu, la French house, ou house filtrée. Cette dernière se caractérise par l'échantillonnage de courtes boucles issues de morceaux disco et funk des années 1970 et 1980, le tout filtré et sidechainé sur un rythme house.

Le producteur français College (David Grellier) évoque parmi les pionniers de la « nostalgic music »[8] le groupe Daft Punk, dont la pochette du premier album Homework montre leur chambre d'enfant[9]. Le second opus, Discovery, multiplie les hommages à leurs premières expériences musicales dans les années 1970/1980 : « Ça a beaucoup à voir avec notre enfance, et notre état d'esprit de l'époque, où nous écoutions du rock, de la soul, du disco, du funk et de l'électro. Nous ne nous posions pas la question de la tendance, du bon ou du mauvais goût. On aimait juste ces sonorités. Et c'est vraiment ce qu'on voulait recréer - juste être enfants à nouveau. »[10]

Au tournant des années 2000, Alan Braxe & Fred Falke ou encore Thomas Bangalter et DJ Falcon[8] (rassemblés dans le duo Together) sortent des morceaux mettant de plus en plus en valeur des sons synthétiques évoquant la pop des années 1980, tout en samplant certains morceaux de l'époque. Ces singles, tantôt euphoriques, tantôt mélancoliques[11], sont distribués à travers le label de Bangalter, Roulé, mais aussi à partir de 2000 sur Vulture, le label d'Alan Braxe.

Également cité comme influence par College[8], le producteur britannique Stuart Price / Jacques Lu Cont, remarqué en 1999 avec son projet Les Rythmes Digitales, continue sur la décennie suivante de réutiliser des sonorités des années 1980. (En 2005, il produit « Hung Up » de Madonna, qui reprend la formule de samples de pop des années 1970/1980 mis en boucle, typiques de la French touch, mais en échantillonnant cette fois le déjà très célèbre Gimme! Gimme! Gimme! (A Man After Midnight) de ABBA.)

En 2005, le single Discopolis de Lifelike et Kris Menace sort sur Vulture ; c'est à ce jour la sortie synthwave la plus ancienne selon la base de données Rate Your Music. Cette sortie acte la ressemblance stylistique entre la French house d'Alan Braxe et la musique du duo franco-allemand, par leur amour « pour les ambiances disco de la fin des années 1970 et des années 1980 »[12].

En 2005, David Grellier lance un projet musical solo du nom de College[13]. En 2007, il crée Valerie (en), un collectif, et un blog, afin de rassembler d'autres musiciens, comme les Nantais The Outrunners, Minitel Rose, Anoraak et Maelthelvin. Leur point commun est une fascination pour l'imagerie des années 1980, et certaines sonorités synthétiques de la décennie. Dans une entrevue, Grellier explique que sa musique s'inspire « des soaps des années '80 et d'un esthétisme que j'adore tout particulièrement : la couleur, les images, les films et le soleil – les images de Los Angeles, de Chicago et de toutes les autres villes [...] qui continuent à me fasciner[14]. ». En 2008, il sort un EP intitulé Teenage Color qui, par sa structure, sa progression d'accords et son caractère sonore, est très caractéristique de la synthwave, et peut aussi être considéré comme un point de départ du genre actuel. Le collectif Valérie publie sa première compilation, Valerie and Friends, en 2009. En 2011, College fait paraître l'album Northern Council[15] et la même année A Real Hero avec Electric Youth, qui est présent dans le film Drive, ce qui attirera davantage d'attention du public envers la musique synthwave[16],[17].

Lifelike[18] et Anoraak contribuent au son synthwave avec des références musicales similaires. Anoraak explique lors d'une entrevue en 2014 : « la culture pop américaine m'a toujours fasciné quand j'étais petit. Je suis né en 1980, alors j'ai grandi dans un monde entouré par la musique et les films américains[19]. »

Développement et popularité

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Hormis les premiers artistes College et Kavinsky, un nombre important d'artistes contribuent au genre[20]. Le son plus sombre de Kavinsky est exploité par des artistes comme Power Glove (en)[21], Lazerhawk, Perturbator[22], Lost Years, et Waveshaper[23]. Le son de Lifelike et d'Anoraak est repris notamment par Miami Nights 1984[24], Futurecop![25], Timecop1983[26], Le Cassette, Betamaxx[27], Robert Parker, Highway Superstar et Phaserland[28],[29].

Com Truise décrit également sa musique comme de la synthwave[30]. Après une campagne participative à succès en 2014[31], le court-métrage sur YouTube intitulé Kung Fury fait connaître davantage la synthwave vers l'audience générale, par son langage visuel issu des films de science-fiction des années 1980 mélangé à une bande originale composée de plusieurs artistes de la scène synthwave comme Lost Years, Mitch Murder, Betamaxx, et Highway Superstar[32],[33].

On peut distinguer également plusieurs sous-genres de la synthwave, notamment la vaporwave, connue pour son approche lo-fi, la recherche de sons psychédéliques et une ambiance hallucinée rappelant l'hypnagogie[34] ; ainsi que la darksynth, ajoutant à la synthwave des caractéristiques inspirées du metal, comme l'utilisation de distorsion, de dissonances et de solos de guitare électrique, dont les plus grands représentants sont Perturbator et Carpenter Brut[35].

Caractéristiques

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Exemple d'une charte et style esthétique d'une bannière neo-rétro souvent reprise sur les différentes plateformes de streaming.

Le style est principalement instrumental, et se compose le plus souvent d'éléments sonores issus des années 1980 comme les boîtes à rythmes et les synthétiseurs analogiques. Cependant, la synthwave utilise également des éléments modernes, comme l'utilisation du side-chain sur la basse, issus des genres modernes de musique électronique comme l'electro house[22].

Musicalement, la synthwave s'inspire de la new wave, de l'italo disco[36] et des films, des dessins animés et des émissions de télévision issus des années 1980[3],[37],[28]. Des compositeurs tels que Tangerine Dream, Vangelis, John Carpenter ou Kraftwerk, sont fréquemment cités comme influences[2],[22].

Visuellement, la synthwave adopte souvent une esthétique rétro-futuriste, imitant la science-fiction et les films des années 1980[37],[38] ,[1] . Des exemples de cette esthétique sont utilisés dans des films ou des séries tels que Tron : L'Héritage (musique de Daft Punk), Drive[28], Blade Runner[39], Time Out ou Stranger Things[40] ainsi que des jeux vidéo tels que Power Drive 2000[41],[42], Grand Theft Auto: Vice City[43], Hotline Miami[44] (les bandes originales des deux opus comptent des artistes phares de la synthwave comme Scattle, Mega Drive, Perturbator ou encore Carpenter Brut), Paradise Killer ou Far Cry 3: Blood Dragon[45],[46].

Artistes associés

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Les artistes associés à la tendance synthwave incluent notamment Anoraak, Carpenter Brut, College[14], Com Truise[30], Danger, Dana Jean Phoenix, Electric Youth[16], Lueur Verte, Futurecop![25], Kavinsky[28], Gunship (en), FX Project , O’XL , Magic Sword[47], The Midnight, Minitel Rose, NeonWave , Perturbator[48], Home, Power Glove[21] ou Scandroid[49].

Notes et références

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  1. a et b « Mappemonde Retrowave • 21Maps », sur 21Maps, (consulté le )
  2. a et b (en) Jon Hunt, « We Will Rock You: Welcome To The Future. This is Synthwave. », l'etoile, (consulté le ).
  3. a et b (en) Catie Disabato, The Ghost Network : A Novel, , 282 p. (ISBN 978-1-61219-434-9, lire en ligne).
  4. (en) « What is Synthwave? », Demonicsweaters.com, (consulté le ).
  5. (en) Bryan Young, « Synthwave: If Tron and Megaman had a music baby », Glitchslap.com, (consulté le ).
  6. KronoMuzik, « DEMI LOVATO vs SYNTHWAVE [retrowave] » Accès libre [vidéo], sur YouTube,
  7. Kwinten Crauwels, « SYNTHWAVE & VAPORWAVE » Accès libre (article), sur Musicmap (consulté le )
  8. a b et c Violaine Schütz, « Les années College » [archive du ], sur Tsugi, (consulté le )
  9. Iván Castel, The Rise of the Synths, 2019. (à 30:09)
  10. (en) « Metal Gurus » (photogr. Jake Curtis), Jockey Slut,‎  :

    « it has a lot to do with our childhood and our state of mind back then when we were listening to rock, soul, disco, funk and electro. But we weren't asking ourselves back then if it was hype or not, if it was good or bad taste. We juste loved those sounds. And that's really what we wanted to recreate - just being children again. »

  11. (en) Zach Schlein, « Rewind: Alan Braxe, Fred Falke & Friends - The Upper Cuts » Accès libre, sur Resident Advisor, (consulté le )
  12. (en) « Lifelike & Kris Menace Talk » Accès libre, sur Ransom Note, (consulté le ) : « If Discopolis was a real city, what would it look like? - A little city full of late 70s/80s disco vibes that me and Kris love. »
  13. (en) « Interview with David Grellier of College and founder of the Valerie Collective 2009 » Accès libre, sur What's on the Hi-Fi, (consulté le )
  14. a et b (en) « Interview with David Grellier of College and founder of the Valerie Collective 2009 », Whatsonthehifi.com (consulté le ).
  15. (en) « Search Results for college northern council - Magicrpm », magicrpm.com
  16. a et b (en) « Record Makers - Drive (OST) », recordmakers.com,
  17. « sexy sushi : À l'Ouest du son », Alouestduson.blogs.ouest-france.fr, (consulté le ).
  18. (en) « Lifelike Interview: Killahbeez Exclusive », Killahbeez.com (consulté le ).
  19. (en) « Interview with Anoraak », Whatsonthehifi.com (consulté le ).
  20. (se) « DREAMWAVE-MUSIK, AXELVADDAR OCH NEON | Upplevgbg - Livets goda, På djupet », Upplevgbg.se (consulté le ).
  21. a et b (en) « Power Glove Interview: Reviving the 80s (July 2013) », Game-ost.com, (consulté le ).
  22. a b et c (en) Toby McCasker, « Riding the Cyber Doom Synthwave With Perturbator | NOISEY », Noisey.vice.com, (consulté le ), Electronic music has lost a lot of its musicality lately. It's all drops and bass lines looped for five minutes non-stop. Back in the ‘80s, you had classic themes and iconic melodies. I try to take the best of ‘80s music and the best of what modern electro has. The 80s were the golden age of synths too, with master composers like Vangelis and Tangerine Dream, who are huge inspirations for most of us in this genre. There’s this special imagery that comes up in your mind when you think about this decade. There's a lot of ‘80s cliché that I find to be extremely cool, like gory practical effects or over-saturated neon colours..
  23. (en) « Interview w/Waveshaper », The French Shuffle.
  24. (en) « Miami Nights 1984 presents: Stallions · Stoney Roads », Stoneyroads.com, (consulté le ).
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  30. a et b (en) « Meet Com Truise: Synthwave Wunderkind », (consulté le ).
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  48. Jon Hunt, « We Will Rock You: Welcome To The Future. This is Synthwave. », l'etoile, (consulté le )
  49. (en) Joey Edsall, « Scandroid - Self-Titled Scandroid », sur NewRetroWave, (consulté le )