Vivien Leigh

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Vivien Leigh
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Vivien Leigh en 1939.
Nom de naissance Vivian Mary Hartley
Naissance
Darjeeling, Inde britannique
Nationalité Drapeau de la Grande-Bretagne Britannique
Décès (à 53 ans)
Londres, Royaume-Uni
Profession Actrice
Films notables Autant en emporte le vent
La Valse dans l'ombre
Un tramway nommé Désir

Vivian Mary Hartley, dite Vivien Leigh, née le à Darjeeling (Inde) et morte le [1],[2] à Londres, est une actrice britannique.

Au cours de ses trente années sur scène, elle interpréta une myriade de rôles allant des héroïnes des comédies de Noël Coward ou de George Bernard Shaw aux personnages du répertoire shakespearien telles que Ophélie, Cléopâtre, Juliette ou Lady Macbeth. Actrice prolifique au théâtre, elle joua fréquemment en collaboration avec son mari, Laurence Olivier, qui la dirigea dans plusieurs rôles.

Louée pour sa grande beauté, elle considéra que cela l'empêcha parfois d'être prise au sérieux comme actrice, mais sa santé fragile s'avéra son principal obstacle. Affectée de trouble bipolaire durant la majorité de sa vie adulte[3], elle acquit une réputation d'actrice difficile, dont la carrière connut des hauts et des bas. Elle fut ensuite affaiblie par des accès récurrents de tuberculose chronique, qui lui avait été diagnostiquée une première fois au milieu des années 1940. Après son divorce de Laurence Olivier en 1960, elle travailla sporadiquement sur scène et au cinéma jusqu'à sa mort, due à la tuberculose, en 1967.

Vivien Leigh a remporté deux Oscars pour deux rôles de femmes du Sud des États-Unis : Scarlett O'Hara dans Autant en emporte le vent (1939) et Blanche DuBois dans l'adaptation cinématographique de Un tramway nommé Désir (1951), un rôle qu'elle joua aussi sur scène à Londres.

Biographie

Enfance et débuts

Vivian Mary Hartley naît à Darjeeling, Bengale-Occidental, Inde, de Ernest Hartley, un officier britannique de la cavalerie indienne, et de Gertrude Robinson Yackje, dont les origines sont discutées[4]. Ses parents s'étaient mariés à Kensington, Londres en 1912[5]. En 1917, Ernest Hartley est muté à Bangalore (Inde), mais Gertrude et Vivian habitent Ooty (Inde)[6].

Elle fait sa première apparition sur scène à l'âge de trois ans, en récitant Little Bo Peep pour le groupe de théâtre amateur de sa mère. Celle-ci essaie de lui inculquer le goût de la littérature et lui fait découvrir les œuvres de Hans Christian Andersen, Lewis Carroll et Rudyard Kipling, mais aussi les récits de la mythologie grecque et de la culture indienne. Fille unique, elle est envoyée au couvent du Sacré-Cœur à Roehampton (Londres), (à présent la Woldingham School) en 1920 à l'âge de six ans et demi. Sa plus proche amie y sera la future actrice Maureen O'Sullivan, à qui elle exprime déjà son désir de devenir une « grande actrice »[7].

Le , elle épouse Herbert Leigh Holman, et le donne naissance à une fille, Suzanne. Elle continue ses études en obtenant son diplôme de la Royal Academy of Dramatic Art (Académie royale de l'art dramatique).

Sa carrière démarre sur la scène : sa première pièce de théâtre est The Green Sash et The Mask of Virtue lui donne le statut de vedette. En 1935, elle entame une carrière d'actrice avec des films comme The Village Squire, Things are Looking Up et Look Up and Laugh.

Rencontre avec Laurence Olivier

Vivien Leigh et Laurence Olivier en 1948.

Laurence Olivier découvre Vivien Leigh dans The Mask of Virtue. Alors qu'ils jouent des amants dans le film L'Invincible Armada en 1937, une attirance mutuelle se développe et ils commencent une liaison amoureuse dès la fin du tournage. Laurence Olivier est alors marié à l'actrice Jill Esmond. À cette période, Vivien Leigh lit Autant en emporte le vent, le roman de Margaret Mitchell et demande à son agent américain de souffler son nom à David O. Selznick, qui en prépare l'adaptation. Elle le fait remarquer à un journaliste, « Je me suis moi-même choisie pour être Scarlett O'Hara », et le critique C. A. Lejeune se souvient d'une conversation dans laquelle l'actrice « nous souffla tous » avec l'affirmation qu'Olivier « ne jouera pas Rhett Butler, mais je jouerai Scarlett O'Hara. Vous verrez »[8].

Leigh joue ensuite le rôle d'Ophélie dans l'adaptation d'Hamlet par Olivier dans une production londonienne. C'est durant cette session que l'acteur découvre ses brusques changements d'humeur alors qu'elle se préparait à entrer sur scène. Sans raison apparente, elle commence à lui crier au visage, avant de plonger dans le silence, le regard vide. Elle joue ensuite parfaitement son rôle et oublie l'incident le jour suivant[9]. Ils commencent à vivre ensemble, sans obtenir ni l'un ni l'autre le divorce de leurs conjoints.

Dirigée par Victor Saville (bientôt engagé par la MGM), elle a pour partenaires Conrad Veidt et Rex Harrison.

En 1938, elle joue avec Robert Taylor, Lionel Barrymore et Maureen O'Sullivan dans Vive les étudiants de l'Américain Jack Conway, le premier de ses films à attirer l'attention aux États-Unis, mais aussi le premier sur lequel elle est perçue comme une actrice difficile et incontrôlable. Alexander Korda informe son agent de la prévenir que son option ne serait pas renouvelée si elle n'améliorait pas son comportement[10]. Son rôle suivant est dans St. Martin's Lane (1938) avec Charles Laughton.

Succès international

Vivien Leigh dans la bande-annonce de Autant en emporte le vent (1939).

En 1937, Vivien Leigh joue aux côtés de Laurence Olivier, sur le point de devenir une légende du théâtre, dans deux films : L'Invincible Armada (Fire Over England) et Vingt et un jours ensemble (21 Days) (sorti en 1940).

Olivier avait déjà tenté une carrière à l'international, mais malgré son succès en Angleterre il reste peu connu aux États-Unis. Lorsqu'on lui offre le rôle d'Heathcliff dans la production de Samuel Goldwyn des Hauts de Hurlevent (1939), il part pour Hollywood en laissant Leigh à Londres. Goldwyn et le réalisateur du film, William Wyler, lui proposent le second rôle d'Isabella, mais elle refuse, prétextant ne pouvoir jouer que Cathy, rôle déjà attribué à Merle Oberon[11].

Le rôle le plus connu de Vivien Leigh est celui de Scarlett O'Hara dans Autant en emporte le vent (Gone With The Wind) (1939), pour lequel elle obtient l'Oscar de la meilleure actrice. Ce rôle, si convoité, avait entraîné une épuisante recherche de talents où de nombreuses actrices furent envisagées pour le personnage de Scarlett, aux côtés de Clark Gable. Parmi celles-ci : Norma Shearer, Bette Davis, Jean Arthur, Katharine Hepburn ou Barbara Stanwyck.

Le producteur David O. Selznick sélectionne secrètement Vivien Leigh pour le rôle après l'avoir vue dans Vive les étudiants (A Yank at Oxford), mais personne ne le sait jusqu'en 1938, lorsque le tournage commence. Paulette Goddard devait normalement se voir attribuer le rôle de la sudiste de Margaret Mitchell.

Dans La Valse dans l'ombre (1940).

Le , elle divorça de Holman. Elle se remarie avec Laurence Olivier le au San Ysidro Ranch à Santa Barbara. Les mariés passent leur lune de miel sur le yacht de Ronald Colman.

En 1944, on lui diagnostique une tuberculose à cause d'une tache au poumon droit. Elle est obligée d'abandonner un projet avec Korda et Julien Duvivier (le film ne se fera pas). Bien qu'elle continue sa carrière avec Skin of Our Teeth (La peau sur les os), une pièce de Thornton Wilder, le film de 1946 César et Cléopâtre d'après George Bernard Shaw, et le film épique de 1948 Anna Karénine (Anna Karenina), mis en scène par le Français Julien Duvivier - deux rôles mythiques après Lady Hamilton -, sa maladie empire. Ces deux derniers films sont de lourds échecs publics, voire critiques (Leigh est désavouée par Shaw lui-même dans le rôle de Cléopâtre[12]).

En 1952, cependant, elle remporte un second oscar pour son interprétation de Blanche DuBois dans Un tramway nommé Désir.

Son état de santé physique et mental lui fait abandonner le tournage de La Piste des éléphants, mis en scène par William Dieterle en 1954, dans lequel Elizabeth Taylor, qui prend alors Leigh pour modèle, la remplace au pied levé[13].

Vivien Leigh et Laurence Olivier en 1957.

Le , sa fille Suzanne se marie avec un agent d'assurance, Robin Farrington. Ils ont leur premier enfant, Neville Farrington, le . Plus tard, suivent Jonathan, le et Rupert, le . Elle sera l'arrière-grand-mère d'Amy (née le ), Ashua (née le ), Sophie (née le ) et Tessa, qu'elle ne connaîtra jamais.

Au début des années 1960, Vivien subit deux fausses couches, et la gravité de sa tuberculose l'invalide. Elle est aussi tourmentée par une maladie maniaco-dépressive durant quelque temps, laquelle était vue comme un facteur d'échec pour soigner sa maladie. Elle est la patiente du psychanalyste Ralph Greenson. Le , Olivier et elle divorcèrent à cause d'une infidélité d'Olivier avec Joan Plowright. Elle continue à garder une photo de lui sur sa table de chevet, bien qu'elle vive désormais avec un nouveau compagnon, Jack Merivale (de 1959 jusqu'à sa mort). Elle s'illustre une nouvelle fois cependant dans le méconnu The Deep Blue Sea écrit par Terence Rattigan, et Le Visage du plaisir, adaptation de l'unique roman de Tennessee Williams, face au débutant Warren Beatty, un échec public.

Elle demeure active sur scène, dans La Dame aux camélias, Tovarich (musical avec Jean-Pierre Aumont) ou une adaptation de Maurice Druon.

Le , Vivien Leigh succombe à sa tuberculose chronique dans sa résidence de Londres. Elle est incinérée et ses cendres sont dispersées dans le lac Tickerage Mill Pond, non loin de Blackboys, Sussex, à Londres.

Autour de l'actrice

Vivien Leigh en 1957.
  • Vivien Leigh est la marraine de l'actrice britannique Juliet Mills, fille de l'acteur John Mills.
  • Grande fumeuse, l'actrice consomma presque 4 paquets de cigarettes en un jour, lors du tournage de Autant en emporte le vent.
  • Le producteur de la pièce The Mask of Virtue lui suggéra un jour de transformer le « a » de Vivian en « e », ce qui donna Vivien.
  • Elle était une passionnée de chats, particulièrement des siamois.
  • Son rôle préféré fut celui de Myra Lester, qu'elle interpréta dans La Valse dans l'ombre (1940).
  • Elle fut envisagée pour être la partenaire de Conrad Veidt dans Le Voleur de Bagdad (1940), dirigé par Marc Allégret.
  • En 2011, Caroline Silhol interprète sur scène La Dernière Conférence de Vivien Leigh, texte de Marcy Lafferty.

Filmographie

Cinéma
Années Titres français Titres originaux Réalisateurs Rôles
Années 1930
1935 The Village Squire The Village Squire Reginald Denham Rose Venables
Things are Looking Up Forbidden Paradise Albert de Courville Etudiante
Look Up and Laugh Look Up and Laugh Basil Dean Marjorie Belfer
Gentlemen's Agreement Gentlemen's Agreement George Pearson Phil Stanley
1937 L’Invincible Armada Fire Over England William K. Howard Cynthia
Le Mystère de la Section 8 Dark Journey Victor Saville Madeleine Goddard
Tempête dans une tasse de thé Storm in a Teacup Ian Dalrymple et Victor Saville Victoria 'Vickie' Gow
1938 Vive les étudiants A Yank at Oxford Jack Conway Mrs. Elsa Craddock
1939 Vedettes du pavé Sidewalks of London Tim Whelan Liberty Libby
Autant en emporte le vent Gone with the Wind Victor Fleming (ainsi que George Cukor et Sam Wood non crédités) Scarlett O'Hara
Années 1940
1940 Vingt et un jours ensemble 21 days Basil Dean Wanda
La Valse dans l'ombre Waterloo Bridge Mervyn LeRoy Myra Lester
1941 Lady Hamilton That Hamilton Woman Alexander Korda Lady Hamilton
1945 César et Cléopâtre Caesar and Cleopatra Gabriel Pascal Cléopâtre
1948 Anna Karénine Anna Karenina Julien Duvivier Anna Karénine
Années 1950
1951 Un tramway nommé Désir A Streetcar Named Desire Elia Kazan Blanche DuBois
1955 L'Autre Homme The Deep Blue Sea Anatole Litvak Hester Collyer
Années 1960
1961 Le Visage du plaisir The Roman Spring of Mrs. Stone José Quintero Karen Stone
1965 La Nef des fous Ship of Fools Stanley Kramer Mary Treadwell


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Théâtre

Distinctions

Blue plaque commémorative de Vivien Leigh à Westminster.

Vivien Leigh possède une étoile sur le Hollywood Walk of Fame, au 6773 Hollywood Blvd.

Notes et références

  1. Vivien Leigh sur Les gens du cinéma.com.
  2. Les différentes biographies consultées ne sont pas d'accord sur la date de décès de Vivien Leigh et donnent indifféremment l'une ou l'autre date.
  3. Olivier, Laurence, Confessions Of an Actor, Simon and Schuster, 1982, (ISBN 0-14-006888-0) p 174.
  4. Gertrude serait la fille de Mary I. Robinson et John G. Yackjee (mariés en 1872).
  5. General Register Office of England and Wales, Marriages, June quarter 1912, Kensington vol. 1a, p. 426.
  6. Vickers p.9.
  7. Edwards, Anne. Vivien Leigh, A Biography, Coronet Books, 1978 edition. (ISBN 0-340-23024-X) pp 12–19.
  8. Coleman, pp 76–77, 90, 94–95.
  9. Coleman, p. 97–98.
  10. Coleman, p. 97.
  11. Berg, A. Scott. Goldwyn, Sphere Books, 1989. (ISBN 0-7474-0593-X), p 323.
  12. Vivien Leigh, d'air et de feu de Serge Mafioly, Henri Veyrier - le sous titre est extrait de Antoine et Cléopâtre de Shakespeare.
  13. C. David Heymann, Liz : La biographie non autorisée d’Elizabeth Taylor, Presses De La Cité, 1995.

Voir aussi

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