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Jacques Deval

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Jacques Deval
Nom de naissance Jacques Dabert
Jacques Berthe (reconn.)
Jacques Boularan (légitim.)
Naissance
Paris 6e
Décès (à 82 ans)
Paris 19e
Nationalité française
Profession
Autres activités
Ascendants
Abel Deval (père)
Conjoint
Descendants
Auteur
Genres

Œuvres principales

Mademoiselle (1932)
Tovaritch (1933)
Marie Galante (1934)
Miam-miam ou le Dîner d'affaires (1978)

Jacques Deval est un dramaturge, scénariste et réalisateur français né le à Paris, où il est mort le .

Auteur de nombreuses comédies de boulevard, il est le père des écrivains Gérard de Villiers et Bernard Eschasseriaux.

Jacques Deval naît sous X le [a] dans le 6e arrondissement de Paris sous les prénoms de Jacques Dabert[1]. Il est reconnu par sa mère, Louise Berthe, deux mois plus tard, mais il faut attendre le mariage de ses parents, le , pour que son père, l'acteur et directeur de théâtre Abel Boularan dit Abel Deval (1863-1938), le légitime à son tour[2].

Après des études de lettres à la Sorbonne, il est appelé sous les drapeaux en (le service durait alors deux ans). En raison d'une myopie extrême, il est affecté dans une unité d'intendance basée à Paris[3]. Le , il apprend la mobilisation, ayant croisé le soir même le convoi transportant Jean Jaurès, qui vient d'être assassiné[3]. Il passe ensuite trois ans à l'arrière, puis son unité de Services auxiliaires est affectée sur le front en 1917[3].

Sous le pseudonyme de Jacques Deval, il est l'auteur de nombreuses pièces de théâtre dont beaucoup ont été adaptées au cinéma ou à la télévision, notamment dans l'émission Au théâtre ce soir. L'une des plus célèbres, Tovaritch, créée en 1933, avec Elvire Popesco dans le rôle principal, dépeint les déboires d'un couple de nobles russes émigrés en France après la révolution de 1917. Elle fut adaptée en comédie musicale à Broadway en 1963 avec Vivien Leigh et Jean-Pierre Aumont. Il a aussi adapté sa pièce au cinéma et réalisé deux autres films.

Il meurt le 19 décembre 1972 dans le 19e arrondissement de Paris[4], à l'âge de 82 ans.

Vie privée

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Jacques Deval a été marié cinq fois :

    • avec Yvonne Léontine Maltet du 20 juillet 1920[5] au 21 décembre 1923 (divorce) ;
    • avec Anne-Marie Philomène Josèphe Monet du 8 janvier 1925[6] au 21 mars 1933 (décès), avec laquelle il a une fille, Jacquie (1926-2015), qui deviendra scénariste et écrivaine[7] ;
    • avec Élisabeth Renée Louise Roulleau du 2 juin 1936[8] au 16 mai 1946[b] (divorce) ;
    • avec Barbara Louise Brooks du 25 juillet 1946[c] au 16 juin 1956 (divorce) ;
    • avec l'actrice Claude Godard (1931-1981) du 31 janvier 1963 à son décès, avec laquelle il a un fils, Alain, né en 1963[9].

Il a également eu deux enfants naturels : les écrivains Bernard Eschasseriaux (1924-2010) avec Françoise Eschasseriaux[10] et Gérard de Villiers (1929-2013) avec Valentine Adam de Villiers (1892-1963), qu'il ne reconnaîtra jamais malgré les procès en recherche de paternité intentés par Valentine[11].

Il a habité au 66 rue Pierre-Charron, à Paris 8e.[réf. souhaitée]

  • 1920 : Une faible femme, comédie en trois actes, théâtre Femina ()
  • 1921 : Le Soleil de minuit, pièce en un acte et en vers, Nouveau-Théâtre ()
  • 1923 : Beauté, comédie en trois actes, théâtre Marigny ()
  • 1924 : Le Bien-aîmé, comédie en trois actes, théâtre de la Renaissance ()
  • 1924 : La Beauté du diable, comédie en trois actes, théâtre de Monte-Carlo (), puis théâtre de la Madeleine en 1925
  • 1925 : L’Amant rêvé, comédie en trois actes, Comédie-Caumartin ()
  • 1925 : Poète, prends ton luth, comédie en un acte
  • 1926 : Dans sa candeur naïve, comédie en trois actes, Comédie-Caumartin ()
  • 1926 : La Rose de septembre, comédie en trois actes, théâtre de l'Athénée ()
  • 1927 : Le Vin nouveau, théâtre de la Renaissance ()
  • 1927 : Ventôse comédie en trois actes, Comédie-Caumartin ()
  • 1928 : Une tant belle fille, pièce en trois actes, théâtre Antoine ()
  • 1929 : Débauche, comédie en trois actes, Comédie-Caumartin ()
  • 1930 : Barricou, pièce en trois actes, théâtre de l'Athénée ()
  • 1930 : Étienne, pièce en trois actes, théâtre Saint-Georges (1er avril)
  • 1932 : Mademoiselle, comédie en trois actes, mise en scène Jacques Baumer, théâtre Saint-Georges ()
  • 1932 : Le Onzième Commandement, théâtre des Variétés ()
  • 1933 : Prière pour les vivants, théâtre de l'Athénée ()
  • 1933 : Tovaritch, pièce en quatre actes, mise en scène de l'auteur, théâtre de Paris ()
  • 1934 : L'Âge de Juliette, comédie en trois actes, théâtre Saint-Georges ()
  • 1934 : Marie Galante, comédie musicale, théâtre de Paris ()
    Les chansons coécrites avec Roger Fernay et mises en musique par Kurt Weill (alors réfugié à Paris avant son départ pour les États-Unis) sont très vite devenues populaires : Les Filles de Bordeaux, Le Grand Lustucru (adaptation de la chanson populaire Le Grand Lustukru recueillie par Théodore Botrel), Le Roi d'Aquitaine, J'attends un navire, le chœur Le Train du Ciel et Youkali, « tango habanera » à l'origine purement instrumental et adapté en chanson l'année suivante par Roger Fernay.
  • 1947 : La Femme de ta jeunesse, pièce en trois actes, mise en scène de l'auteur, théâtre Antoine ()
  • 1948 : Figaro-ci, Beaumarchais-là, Comédie-Française ()
  • 1950 : Baschibah, pièce en deux actes
  • 1950 : Ce soir à Samarcande, mise en scène Jean Darcante, théâtre de la Renaissance ()
  • 1951 : Le Rayon des jouets, comédie en trois actes, théâtre de la Madeleine ()
  • 1951 : Ombre chère, comédie en trois actes, mise en scène de l'auteur, théâtre Édouard-VII ()
  • 1952 : Le Bonheur des méchants, comédie en trois actes, théâtre des Bouffes-Parisiens ()
  • 1953 : Il était une gare, comédie en cinq tableaux, théâtre de la Renaissance ()
  • 1953 : Le Chevalier Nylon, palais de Chaillot
  • 1953 : Demeure chaste et pure d’après George Axelrod, mise en scène Jacques Deval, théâtre Édouard-VII ()
  • 1954 : La Manière forte, comédie en trois actes, mise en scène de l'auteur, théâtre de l'Athénée () - Nouvelle version de Dans sa candeur naïve (1926)
  • 1954 : Namouna, mise en scène de l'auteur, théâtre de Paris (1er octobre)
  • 1955 : Il y a longtemps que je t'aime, mise en scène Jean Le Poulain, théâtre Édouard-VII ()
  • 1955 : Charmante Soirée, comédie en trois actes, théâtre des Variétés ()
  • 1957 : La Prétentaine, comédie en six tableaux, mise en scène Robert Manuel, théâtre des Ambassadeurs ()
  • 1958 : Romancero, comédie des Champs-Élysées ()
  • 1959 : Une histoire de brigands, théâtre des Ambassadeurs ()
  • 1962 : La Vénus de Milo, comédie en six tableaux, mise en scène Pierre Mondy, théâtre du Gymnase (1er octobre)
  • 1963 : Le Courage de minuit, Bruxelles ()
  • 1963 : Et l'enfer, Isabelle ?, comédie des Champs-Élysées ()
  • 1964 : Un homme comblé, comédie en quatre actes, théâtre des Variétés ()
  • 1967 : Xavier, comédie en trois actes, mise en scène Jacques-Henri Duval, théâtre Édouard-VII ()
  • 1978 : Miam-miam ou le Dîner d'affaires, comédie en deux actes, théâtre Marigny () - posthume

Adaptations

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Filmographie

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En tant que réalisateur

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En tant que scénariste

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En tant qu'acteur

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  • 1919 : Le Livre sans amour, poèmes, Fasquelle, Paris
  • 1929 : Sabres de bois, Albin Michel, Paris
    Souvenirs de la Première Guerre mondiale. Il dédie ce livre à plusieurs camarades du Service auxiliaire tués par un obus et signe « J. D., Service auxiliaire, 358e régiment d'infanterie, scribe, cycliste et infirmier à Vingré, à Roucy, à Godewaerswelde ».
  • 1931 : Marie Galante, Albin Michel, Paris
    En 1934, Jacques Deval adapte son roman en comédie musicale, sur une musique de Kurt Weill.
  • 1934 : Prière pour les vivants, Albin Michel, Paris
    En 1971, Jean-Claude Bonnardot en tire un film de télévision pour la première chaîne de l'ORTF mais qui reste inédit de par son caractère jugé trop sombre par la direction de l'époque.
  • 1935 : Le Vieux Carnet rouge, Denoël et Steele, Paris
  • 1937 : Rives pacifiques, Gallimard, Paris.
    Souvenirs de voyages, notamment aux États-Unis.
  • 1955 : Le Sage d'Ispahan, Albin Michel, Paris
  • 1960 : Tigrane, roman, Julliard, Paris
  • 1964 : Les Voyageurs, roman, Albin Michel, Paris
  • 1969 : Afin de vivre bel et bien, Albin Michel, Paris
    Aphorismes sur différents thèmes moraux, à l'intention de son fils Alain, alors âgé de 6 ans.

Distinctions

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  • Officier de la Légion d'honneur Officier de la Légion d'honneur, par décret du 22 août 1950 au titre de l’Éducation nationale, insignes remis par Léopold Marchand le 29 août 1951.
    Il avait auparavant été fait chevalier par décret du 9 juillet 1932 au titre de l’Éducation nationale, insignes remis par son père Abel Deval le 22 novembre 1932[12].

Notes et références

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  1. Et non 1895 comme parfois écrit, tel dans le Who's Who in France des années 1950[source insuffisante].
  2. Mariage dissous à Cuernavaca (Mexique) selon les mentions marginales de l'acte de naissance.
  3. Mariage contracté à Baltimore (Maryland) selon les mentions marginales de l'acte de naissance.
  4. Elle-même inspirée du roman Le Meurtre de Roger Ackroyd d'Agatha Christie.

Références

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  1. Acte no 1967 (vue 2/31), registre des naissances de l'année 1890 pour le 6e arrondissement sur le site des Archives de la Ville de Paris (avec mentions marginales de reconnaissance, de légitimation, de mariages, de divorce et de décès).
  2. Acte no 124 (vue 249/446), registre des mariages de l'année 1898 pour la ville de Vincennes sur le site des Archives du Val-de-Marne.
  3. a b et c Jacques Deval, Sabres de bois, Albin Michel, Paris, 1929.
  4. Acte no 1011 (vue 12/15), registre des décès de l'année 1972 pour le 19e arrondissement sur le site des Archives de la Ville de Paris.
  5. Acte no 3283 (vue 135/139), registre des mariages de l'année 1920 pour la ville de Colombes sur le site des Archives des Hauts-de-Seine (avec mention marginale du divorce).
  6. Acte no 15 (vue 6/31), registre des mariages de l'année 1925 pour le 6e arrondissement sur le site des Archives de la Ville de Paris.
  7. Jean-Jacques Bricaire, « Jacques Deval ou la Noblesse du boulevard », op. cit.
  8. Acte no 372 (vue 1/46), registre des mariages de l'année 1936 pour le 7e arrondissement sur le site des Archives de la Ville de Paris (avec mention marginale du divorce).
  9. « Claude Godard et son mari Jacques Deval entourent leur fils Alain âgé de six ans et demi », Télé 7 Jours no 500, semaine du 22 au 28 novembre 1969, page 119.
  10. Acte no 65 (vue 20/154), registre des naissances de l'année 1924 pour la ville d'Asnières sur le site des Archives des Hauts-de-Seine.
  11. Franquebalme 2018, p. 12.
  12. Jacques Dabert Boularan dit Jacques Deval sur la base Léonore.

Bibliographie

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  • Qui était qui, dictionnaire biographique, éd. Jacques Lafitte, Paris, 2005 (2e édition)

Liens externes

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